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- Une bonne journée pour trucider ! -

- Décembre 1962 -

Le vent soufflait fort dans les voiles, un vent matinal et puissant, du genre qui décoiffe, surtout depuis le pont principal du vaisseau pirate ou il se permettait d'y fouetter les braves hommes de mer après avoir pris tout son élan sur de vastes étendues d'eau. Le mât grinçait, le plancher tanguait, les eaux de la mer de Resha étaient agitées. L'intrépide, c'était le nom du navire qui voguait ainsi en perçant les courants marins, crées par le contraste climatique des différentes régions. C'est vrai que l'intrépide c'est un nom un peu pourri quand on y pense, surtout quand on voit la tête du navire. Mais son capitaine avait réussi à en faire une vraie machine de guerre, avec quelques petites améliorations, et bien sûr, sa seule et unique présence, qui faisait déjà une bonne partie du travail. Il était en bois de chêne et cerné de plaquage d'or pour lui donner un petit coté majestueux, ce n'était pas parce que c'était un petit navire qu'il ne pouvait pas avoir la classe et être efficace, c'est pour ça qu'on lui avait donné un nom assez osé. Et puis, peu de navires pouvaient se vanter d'être aussi bien équipés, d'avoir des hommes aussi féroces à son bord. Ça pouvait justifier un peu le nom non ? De toutes manières, il était déjà choisi, c'était la première chose qui était venue à l'esprit de son heureux propriétaire, lorsqu'il avait cerné toute la beauté de cette embarcation qui affrontait unique et seule l'immensité d'un monde sans limite, d'un désert bleuâtre d'une totale infinité. Oh comme c'est beau, s'était-t-il exclamé contre l'attente de tout un chacun, Oh comme c'est brave, Oh comme c'est fou, comme c'est un inconsidéré de se jeter dans pareilles aventures ! Même un psychopathe mégalomaniaque comme Arakjörn Nygdmer était capable de reconnaître l'immensité de ce monde qui le dépassait, même lui était capable de reconnaître la propre folie que de dompter une bête plus d'un million de fois plus puissante et immense que le grand rouge lui même, et surtout, il en cernait toute la poésie.

Pourtant, pour un poète, il n'en avait ni toute la tête ni vraiment toute la carrure, en fait, pendant que ses hommes faisaient le sale boulot, il était en train de faire la grasse mat'. Son hamac se balançait au rythme de la houle, bien perché entre deux crochets, au chaud dans la cabine du capitaine. Bercé par l'air marin, le nabot hibernait tranquillement le visage couvert par un immense chapeau. Un chapeau si grand qu'on pouvait légitimement se demander comment il pouvait respirer avec un truc pareil sur la tête. On pouvait croire qu'il était mort dans son sommeil, étouffé par ses propres goûts extravertis. Pourtant, si l'on tendait l'oreille on entendait un petit reniflement. Le nabot humait l'intérieur de son chapeau, il était tellement égocentrique qu'en guise de salut matinal il savourait l'odeur de ses propres cheveux là ou il offrait le socle de ses semelles à d'autres. Par plaisir il s'amusa à balancer un peu plus son hamac en remuant dedans, un peu comme un enfant. Avant de dévoiler son visage à la lumière et de séparer son visage de son chapeau, qu'il reposa alors en haut de sa tête à sa place habituelle.

A cet instant, assis dans son lit suspendu, il contemple l'intérieur de la cabine, pas tant spacieux, mais ce n'est pas comme s'il prenait beaucoup de place. L'air un peu fatigué, il frotte ses petit n'yeux avant de descendre toucher les planches du sol de ses petits pieds. Associant ses mains au dessus de sa tête, il ne manque pas non plus à ses exercices d'étirement, nécessaire pour conserver son corps étriqué et malformé en bonne santé. Il glisse bientôt ses pieds dans ses énormes sandales à l'épaisse semelles, des pépites qu'il avait récupéré dans un bazar de Gloria. Elles lui donnaient bien une petite dizaine de centimètres supplémentaires, et bien que cela démontre ouvertement son complexe, il n'avait jamais pu s'en dissocier tant elles étaient plaisantes à utiliser, en dépit d'être pas mal contraignantes dans certaines situations.

Après avoir tapoté le sol de ses petit pieds blindés. Il s'approche finalement d'un miroir circulaire apposé contre l'un des murs de son bureau. Il aimait bien raconter à ceux à qui il ouvrait ses appartements qu'il l'utilisait principalement pour des sorts complexes et mystérieux, mais en vrai, il l'utilisait surtout pour s'admirer. A la droite de cette surface vitreuse, il se penche vers sa magnifique collections de chapeaux, tous soigneusement accrochés à des porte-chapeaux reliés au mur du bâtiment. Il en avait de toutes les formes et de toutes les couleurs, de toutes les tailles, il ne les utilisait pas souvent... Mais c'était un plaisir pour lui de constater l'étendue de sa progression et de sa force en comptant le nombre de chapeaux qu'il avait dérobés aux corsaires, capitaines et marins vaincus lors de ses nombreux assauts maritimes.  Bien entendu, seul l'ultime chapeau pointu méritait de trôner sur sa tête. Après s'être assuré que celui ci était bien en place, il attrape son immense manteau déchiré ainsi que son écharpe dont le bout avait cramé lors d'un affrontement avec Verith, son père, et se drape de l'un puis de l'autre. Il s’équipe même d'une cape noire, accrochée dans son dos par deux épaulettes soigneusement apposées sur ses jointures fragiles, l'une plus grande que l'autre et couvertes de pics - pour donner un air menaçant - toutes deux reliées entre elles par une chaîne métallique. Ça ne lui servait à rien, même que ça le ralentissait vus le poids, mais ça lui donnait une véritable apparence de guerrier et rien que ça lui donne un agréable sentiment de protection, parce qu'en plus, c'est classe. Il ne manquait plus que la petite touche finale, alors après avoir tenté de se recoiffer devant son miroir, il attrape une petite boîte métallique, l'ouvre, et passe un doigt à l'intérieur pour y recueillir une couche d'un mélange de cendres et de charbon. D'un geste appliqué, il la dépose sur les bords intérieurs de ses orbites, évitant de s'en mettre dans les yeux, sous l'arc sourcilière et sur la paupière, ainsi que sous l’œil en dessinant des cernes noires de sorte à noircir la partie supérieure de son visage et mettre en avant l'éclat maléfique de ses yeux verts pétants. Si avec ça et l'ombre de son chapeau, il n'a pas l'air de l'un des plus grand méchants de toute l'histoire d'ambarhunà, il n'a qu'à se couper une main. Il se contemple  une dernière fois en ajoutant son petit sourire ignoble au portrait, puis fait volte face en direction de la sortie de son antre.  Il toussote, révise un peu, puis claque la langue : Le nabot est prêt.

« Salutations bandes d'ignares ! J'espère que mon navire est propre, que les voiles sont blanches, que les canons sont parés, huilés, et que cette bonne nuit de sommeil, qui nous a tous porté conseil, a un peu remédié à votre stupidité ! »

Il avait ouvert les portes de sa cabine d'un coup de pied bien placé, en gueulant sur tout le pont son petit discours matinal. Et sans mauvaises surprises, il constata que tout le monde était déjà au travail, à son poste. Il continua sa petite routine matinale, et commença à inspecter le travail de chacun avec une redoutable minutie. Descendant sur le pont principal du navire, il s'amusa à bizuter l'une des pauvres nouvelles recrues, un blaireau qui s'était retrouvé à Athgalan par pur hasard, mais qui avait eu la chance de se voir proposer un poste au lieu de finir dans une cage, du coup le voilà qui nettoyait les planches de l'Intrépide des débris, du sel et du sang qui parasitent leur beauté commune. Et en plus il n'avait pas l'air costaud le nigaud, raison de plus pour lui écraser la main.

« T'as intérêt à me faire mieux que ça mon brave, sinon c'est moi qui vais nettoyer mon navire de ton insignifiante présence. Faut que ça mousse, faut que ça brille, tellement qu'on va aveugler nos ennemis rien qu'avec l'éclat de ce vaisseau. Vu ? »

La marin acquiesça, la douleur qui se lisait sur son visage indiquait qu'en dépit du faible poids de son capitaine, ses imposantes semelles d'acier n'étaient pas des plus simples à supporter du bout de ses doigts. Chapeau Pointu satisfait, il s'en retourna à la barre, laquelle était tenue par Alyssa. Cette pure gamine était en train de les conduire n'importe ou, c'était une vraie gratteuse qui profitait de sa protection pour faire des conneries. Qu'il les fasses lorsqu'il la mettait au service de Nath, c'était une chose, mais qu'elle le fasse à la barre de son navire, s'en était une autre. Après l'avoir chassée en l'engueulant - évidemment elle s'était enfuie en tirant la langue – Il installa son tabouret qui lui donnait la hauteur nécéssaire pour pouvoir manipuler en toute tranquillité et fit rapidement un bilan de sa matinée. Il avait découvert quelques rudiments supplémentaires de son livre noir durant la nuit et par la suite il avait bien pioncé pour récupérer, il avait rekt le nouveau et donné un semblant de correction à la gamine de l'équipage. C'était plutôt pas mal, alors en toute légitimité, il se laissa le soupirer.

« Aaah.. c'est une bonne journée... »

Le vent balayait son visage tandis qu'il examinait la mer, aucune terre à l'horizon, mais il savait ce qu'il faisait. Quant tout d'un coup, le guetteur lui gueula la présence d'une proie au loin. D'un coup de longue vue, il confirma le message et fit jouer de la barre en direction de leur prochaine victime. La journée ne pouvait pas mieux commencer : Un sourire carnassier aux lèvres, il s'exclama :

« ...Une bonne journée pour trucider ! »

descriptionUne bonne journée pour trucider ! [PV Achroma] EmptyRe: Une bonne journée pour trucider ! [PV Achroma]

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Le pont du navire battu par les vents grouillait d’activité, réceptacle du zèle de cette ruche miniature qui s’échinait pour mener le grand bâtiment à sa destination choisie sans encombre. L’air s’emplissait des milles sons caractéristiques de la diligence de ces hommes et de leurs œuvres, de leurs échanges enthousiastes, en contrepoint proverbial au sourd grondement de la mer et au sifflement d’un Boré sauvage dans sa liberté infinie. Depuis la poupe de l’embarcation à l’élégante ligne, Ivanyr observait tantôt les flots, tantôt l’animation de l’équipage, oscillant entre un émerveillement enfantin et la douce contemplation, sensiblement ironique, d’un père devant une clique d’enfants turbulents. Depuis sa mésaventure à Cordont, son humeur, loin d’être égale, pouvait changer en un claquement de doigts, en un battement de cœur ou de cils, l’affect sensible au moindre changement d’atmosphère et à la moindre pensée pouvant le transcender. Et, là où la contemplation de l’océan immense insinuait en lui un profond sentiment d’admiration et d’exaltation, l’image de cette troupe d’humains affairés ne le mettait pas dans d’aussi bonnes dispositions, bien qu’il ne leur reprochât rien et pas un instant. Sans doute l’un n’était-il pas sans conséquences sur l’autre, mais ne pouvaient-ils trimer en silence ? Le monde était si magnifique, si sublimement fier et sauvage, si pur dans sa loi implacable, et il possédait ce magnétisme étrange, cet appel inaudible par l’ouïe mais que le cœur et l’âme percevaient aisément lorsqu’on leur donnait empire sur soi. Lui, à tout le moins, l’entendait. Il s’insufflait dans son être, s’infiltrait dans chaque fibre de ce qu’il était, malmenant son existence de simple vampire en lui faisant miroiter un monde sans limites, sans réelles contraintes, un monde de ciel sans fin, de vent et de nuages, de mer profonde et fraiche, vierge de toute marque civilisée. Il sentait quelque chose en lui se cabrer, s’élevant pour battre d’ailes invisibles avec l’espoir de rejoindre cet univers auquel il aspirait. Coi, cheveux au vent, il savourait le délicieux tiraillement qui l’habitait, regard perdu dans la blancheur de l’écume et la fougue des vagues, suivant une sterne dans son vol rapide. Que n’était-il un oiseau lui aussi, pour l’imiter. S’offrir aux embruns et à la morsure du vent était un bien piètre succédané, mais c’était tout ce que sa condition lui permettait.

Voilà, sans le moindre doute, d’où provenait cette étrange maintient qu’il offrait à la rencontre de l’équipage. Malgré leur dévouement, ou, pitoyablement, à cause de lui, ses lambeaux de plaisir se trouvaient gâcher. Ils étaient si peu nombreux, ceux qui savaient apprécier les vertus du silence. Mais qu’y pouvaient-ils donc ? Sa mansuétude aurait été la bienvenue, pourtant l’absence de son lié prorogeait sa venue avec constance, quand bien même il était ravi de pouvoir bientôt goûter sa présence renouvelée. L’isolement volontaire était alors la meilleure des concessions, lui offrant un lambeau d’un lambeau de ce qu’il rêvait de posséder, et lui permettait également de n’avoir aucun mot malheureux. Alors pourquoi le capitaine venait-il briser cette tacite appréciation ? La soudaine et inopportune présence le tira promptement de sa rêverie, le faisant ciller et se tourner de moitié pour faire face au nouveau venu, interrogation et perplexité criantes en ses prunelles aqueuses. Que se passait-il donc ? La mine sombre de l’importun le dissuada de le rabrouer, le vampire se décidant à écouter avant de porter le moindre jugement sur ses décisions. Bien lui en fit ! Des pirates ? L’incompréhension laissa place à la curiosité dans les prunelles de lagon, et Ivanyr pivota complètement pour pouvoir aviser le bâtiment qui les poursuivait. Des pirates ? Il n’avait encore jamais vu un pirate jusqu’ici, seules les rumeurs et les connaissances populaires lui étaient parvenues jusque-là, s’efforçant de combler les béances de ses connaissances à l’égard de ces brigands des mers. Voilà une occasion de pallier ses manquements de première main ! Bien évidemment, ce n’était pas du tout l’avis du capitaine, qui préfèrerait tenter de distancer le navire qui menaçait sa tranquillité. Il pouvait comprendre, bien entendu, que le marin ne désir aucunement risquer la vie de son équipage plus que de raison. Mais lui était décidément trop curieux pour laisser passer sa chance. Un conciliabule tendu eut lieu pendant près de dix minutes avant que le vampire ne fasse usage de son autorité pour régler la question épineuse qui se posait. Pendant un moment, leur puissant esquif sembla ralentir, laissant le brick s’approcher. Lorsqu’il fut suffisamment proche, Ivanyr laissa la bride lâche à sa magie dans un clignement d’yeux à présent pétillants.

Un instant plus tard, il attrapait à deux mains le mât de misaine en un tête à tête inattendu. Quelques secondes durant, il resta pétrifié d’avoir manqué faire corps avec le bois, puis se reprit, avec un détour prudent, pour jeter un coup d’œil circulaire à la clique dépareillée qui l’encerclait désormais. Mine ouvertement pensive autant que perturbée, il tenta de jauger de ce curieux attroupement qui semblait tout aussi surpris que lui de le trouver là. Puis, dans le silence interdit, Ivanyr s’avança vers le premier grand gaillard venu qu’il pu trouver, et qui faisait bien une tête de moins que lui, et demanda avec une courtoisie née de son soudain désarroi.

« Excusez-moi mon brave, qui est le capitaine sur votre bâtiment ? C’est pour des pourparlers »

L’indication le fit se tourner vers la personne en question, et sa curiosité revint à la charge, alors qu’il grimpait vers la barre du navire et celui qui s’en chargeait. Il avait vaguement entendu parler des pourparlers par quelques marins de passage à Caladon, aussi n’avait-il pas totalement pensé que ça fonctionnerait. Lorsqu’il arriva devant la petite chose qui disparaissait sous son chapeau, le vampire se fit mentalement note qu’il risquait d’avoir mal au cou. Néanmoins, il observa son vis-à-vis quelques instants, perplexe. C’était très bien, il était arrivé jusque-là… et maintenant ? Il avait dit qu’il voulait parler, mais il n’avait rien de spécifique à l’esprit sur le moment. Il s’agissait plus d’une excuse que d’autre chose.

« Magnifique chapeau »

Un esprit passa, puis un second. Ivanyr se baissa alors de moitié pour pouvoir mirer ce qu’il y avait sous le chapeau. Certes, le couvre-chef était un intéressant exemple d’artisanat mais il préférait pouvoir regarder ses interlocuteurs dans les yeux lorsqu’il parlait avec eux. Curieuse petite créature que celle-là. On lui avait fait subir un sortilège ? Il avait rencontré un Baptistrel mal embouché ? Ces mages-chanteurs étaient vraiment des vauriens, pour faire rapetisser les braves gens. Enfin, brave était sans doute un terme surfait sur le moment. Néanmoins, l’idée demeurait, même les pirates avaient le droit à un peu d’intégrité corporelle, ils la gaspillaient déjà bien assez par eux-mêmes. Tant qu’ils ne vendaient pas de Graarh comme esclaves.

« Donc… vous êtes le capitaine ? Je m’excuse de cette arrivée impromptue à bord de votre navire. C’est ma première attaque pirate, je dois avouer. Je crois qu’après l’invocation du droit de pourparlers je suis sensé discuter avec vous, vous confirmez ? »

Il se fendit d’un sourire aimable, sans s’affoler de l’entourage meurtrier qui le menaçait.

descriptionUne bonne journée pour trucider ! [PV Achroma] EmptyRe: Une bonne journée pour trucider ! [PV Achroma]

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La journée d'un pirate ne pouvait pas être qualifiée de banale, pirate, c'était un job assez unique. Chaque voyages, chaque raid, chaque abordage, chaque mutinerie amenait de nouvelles rencontres, de nouvelles perspectives et possibilités, un nouveau futur ! C'est pour cela qu'Arakjörn aimait cette vie là, plus encore, bien évidemment, parce qu'il était le caïd big boss des océans, qu'il avait une horde de larbins prêt à le suivre partout pour peu qu'il ramène du fric. Et puis il était ainsi considéré comme le mage noir surpuissant qu'il avait toujours rêvé d'être. Mais il ne niait pas  que l'attrait de l'aventure avait ses arguments. C'était en menant cette vie dangereuse qu'il apprenait toujours un peu plus et devenait au fil du temps, plus rusé, plus expérimenté, puissant et intelligent, et il se hissait toujours un peu plus haut, prêt du trône d'or de Sélénia.

Et aujourd'hui encore, il allait en apprendre des choses, chaque jour était exceptionnel, chaque aventure était unique. C'était une loi qui s'était démontrée dans les instants qui suivirent. Le drapeau noir, splendide, unique, du capitaine Nygdmer flottait dans les airs glacés depuis le mât, et il alertait la cible de ses intentions. A première vue, une telle stratégie semblait complètement contradictoire : Foncer droit sur l'ennemi en affichant clairement son envie de lui en mettre une était, à terre, rarement une bonne idée pour assassiner une cible, mais sur l'eau c'était différent. Déjà, de sa longue vue il savourait observer les petites formes sur le pont du vaisseau proie s'agiter dans tout les sens, il devinait la pagaille et la tension qu'un vaisseau comme l'Intrépide, doté du drapeau noir de la mort pouvait causer lorsqu'il s'avançait droit vers eux, leur donnant le sentiment d'être la cible d'un ennemi unique, fort, coordonné. Car telle était la force du drapeau, rassembler des hommes sous une bannière, un but dans lequel chacun était prêt à donner le meilleur de lui même et ainsi susciter la peur, une force parfois sous-estimée, mais au combien puissante lorsque bien maniée, chez les ennemis de cette cause. La terreur Arakjörn apprenait tout juste à s'en servir, mais il l'adorait déjà.

Mais là n'était pas l'aventure d'aujourd'hui. Non, le plus intéressant c'est lorsque le navire cible ralentit de lui même, lorsque pourtant, toute voiles dépliées, il faisait tout pour s'éloigner. Et plus intriguant encore fut l'apparition d'un homme sur son navire. La stupeur des pirates fut générales et la plupart dégainèrent arbalètes et lames pour aussitôt prévenir l'intrus de toute agression. Arakjörn à la barre gardait l’œil fixé sur son cap, mais il remarqua parfaitement les frissonnements de la trame à l'utilisation de la magie. Il risqua un œil sur son invité. Il était grand, très grand, habillé et doté de longs et fins cheveux blancs. Il arqua un sourcil quant à la nature de sa présence sur son navire. C'était lui qui abordait les gens, par les gens qui l'abordent.

Il demanda tranquillement à l'un de ses hommes, Theodore, de l'amener au capitaine des pirates, pour des pourparler donc, l'homme ne pouvait pas refuser, et il n'y se serait pas risqué de toutes manières, c'était entre lui et le capitaine... Et cela pouvait donner lieu à quelques scènes amusantes. Theodore, un homme assez mystérieux dont Arakjörn appréciait le chapeau assez particulier, guidait donc l'étranger jusqu'à Arakjörn, avec deux autres gus dans son dos qui le pointaient de leur épée. L'homme escorté grimpa les escaliers pour arriver jusqu'à son niveau, enfin.. peut être un peu plus au-dessus. L'enchapeauté ne daigna pas pour autant lui accorder son attention, il était trop occupé à préparer l'abordage : Ils étaient maintenant à quelques mètres seulement de leur bateau ralenti, il n'avait qu'à se ranger tranquillement à ses cotés pour que ses hommes puissent l'aborder. Cependant l'étranger ne se dérangea pas d'engager la conversation avec une tentative de dialogue, une voix douce, mais vide et neutre tiqua son attention, l'importun se croyait malin de complimenter son chapeau, n'avait-il rien d'autre à dire ? Arakjörn malgré tout joua le jeu pendant qu'il effectuait une dernière manœuvre.

« Merci »

Ensuite il commença à s'expliquer, là par contre, Arakjörn ne pu pas s'empêcher de le regarder, s'arrêter deux secondes sur ses traits et son visage inexpressif. Le sale bougre était vraiment grand, et il avait osé se baisser pour le regarder ! Si le pirate n'était pas tant occupé, il lui aurait immédiatement fait goûter du dessous de ses semelles. Son chapeau, tout de fois, lui révéla le visage d'un enfant, obscurcit par les cendres et l'ombre du couvre chef, avec un regard vert et lumineux, mais qui était caractéristique d'une expression très particulière : Celle qui fait dire ''bordel mais qu'est-ce que tu fous ?'' ou encore ''Toi, tu t'es trompé de navire''. Malgré ça, il fendit son visage d'un grand sourire complètement hypocryte.

« Excusez, moi, je suis à vous tout de suite »

Il sauta alors de son tabouret qui lui servait à être à la hauteur de la barre pour atterrir sur les palissades en bois juste au devant, pour qu'ainsi chacun puisse le voir et l'entendre. Puis il se mit à gueuler de sa petite voix rocailleuse.

« C'est l'heure de dîner les rapaces ! Sortez les harpons et verrouillez les canons ! Faites feu au moindre signe d'hostilité ! Préparez vous à l'abordage... Et amusez vous ! »

Il lâcha un petit ricanement en observant ses hommes se mettre au boulot alors que le pourparleur était resté en plan. Pour être franc il n'avait vraiment pas l'envie de se prendre la tête avec des négociations, il allait piller et exploser ce navire quoi qu'il arrive, mais l'attitude singulière de l'homme avait tout de même piqué son attention, de même que son recours à la trame pour s'inviter sur l'Intrépide, il ne s'agissait pas d'un simple matelot et il n'était pas venu pour s’apitoyer sur son sort, se rendre ou ramper à ses pieds. Non pas que ça n'aurait pas été intéressant, il en aurait clairement jouit... Mais après avoir fait son boulot, pas avant. Par contre la perspective de rencontrer un éventuel autre mage un peu dérangé socialement l’intéressait suffisamment pour ne pas ignorer sa demande. Alors d'un clignement des yeux il se risqua au même déplacement que lui, et dans un claquement sonore disparu pour réapparaître en haut de la grande palissade arrière de l'Intrépide, à l'opposé de là ou il se trouvait un peu plus tôt. Ainsi perché, même assis il était plus grand que son interlocuteur, ce qui lui convenait tout à fait pour initier une conversation saine et qui ne risque pas de dégénérer dès la première insulte corporellement affirmée par le naïf pourparleur.

« Alors, alors. Oui, oui, je suis le célèbre capitaine Nygdmer, fléaux des océans, destructeur de biens et de navires comme le vôtre qui cédera comme une brindille au claquement de mes doigts. Vous avez le droit à quelques secondes de parlote avec moi avant que je ne fasse découvrir l'étendue des abysses, à vous et votre équipage. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? .. Vampire ? »

sort - personnalisation de bond :

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Son sourire ne vacilla pas un instant, malgré ce qu'il entendait, et il suivit aisément la petite chose-capitaine lorsque celui-ci voulu se déplacer. D'apparence aimable, et sans sembler bouger, la trame magique autours d'eux n'en ondoya pas moins un bref instant, avant qu'un gros trou n'apparaisse au milieu du point du navire, dans une gerbe d'eau délicieusement iodée. Tout sourire, le vampire remit légèrement sa cape en place alors que la trame, colorée d'éclats au blanc irisé, revenait à la normale autours de lui, après l'usage qu'il venait d'en faire. Intérieurement, il battait des mains, très heureux à la simple idée du soupire de soulagement que son propre capitaine devait pousser sur le pont d'en face. Sans aucun doute, le Caladonien avait dû avoir très peur et à juste titre, mais Ivanyr n'appréciait pas vraiment qu'on l'ignorât ainsi et il était prêt à défoncer ce navire de la proue à la poupe pour donner une petite leçon de courtoisie à son vis à vis. Mais si celui-ci revenait à de meilleurs sentiments, il était certain de parvenir à une humeur moins chagrine. Détournant la tête un instant avec une vague expression surprise, le vampire chassa une esquille de bois de son épaule et reprit enfin la parole dans le silence lugubre qui venait de s'établir dans les rangs des pirates. Sans aucune inimité, le mage vampirique prit donc la parole, presque badin.

« Il est heureux que vous abordiez ce sujet, messire capitaine. C'était justement pour cela que je venais à vous. Voyez-vous, je serais atrocement chagriné de vous voir aborder mon navire et me sentirais alors dans l'obligation d'un prompte talion envers ce superbe bâtiment qui ne manquerait pas, comme je viens de le démontrer, d'en subir de lourds dommages complètement inutiles. Outre cela, cher capitaine, veuillez recevoir mon affirmation que nous ne transportons aucun objet de valeurs quels qu'ils soient. Je vous invite à vérifier par vous-même si vous voulez, du moment que les hommes qui m'ont été détachés restent tous entier »

Son expression restait aimable, et parfaitement joyeuse, mais dans le regard qu'il porta sur le nain brillait une lueur froide et prédatrice qui démentait sa bonhomie. Les vies des marins ne l'intéressait pas par elles-mêmes, mais elles étaient le bien d'Aldaron, et il défendait avec une absolue détermination tout ce qui appartenait à son lié. Sur son épaule, l'Inséparable d'argent émit un petit pépiement lugubre, ponctuant ainsi la vibration que transmettait son paraître. Sous l'ombre de son regard, son sourire amical et ouvert prenait un tour sinistre, sous sa peau fine et la pâle lumière, son ossature royale dessinait la forme squelettique de la mort. Il savoura le silence quelques courts instants avant de reprendre comme si de rien n'était, mais empreint, intérieurement, de vigilance, au cas où l'autre décidait de se mesurer à lui plutôt que de l'écouter. Ce serait bien dommage mais il ne se déroberait pas au combat s'ils en arrivaient à cela. Pour autant, il n'était pas encore rendu à ce point, il avait encore en réserves des cartes à jouer, et de quoi, peut-être, détourner l'attention de ce forban pour s'éviter d'avoir à massacrer inutilement. Les pirates jouissaient de l'or et du sang, il n'avait aucun scrupule à en jouer pour s'épargner un inconfort notoire.

« J'ai eut vent du bellicisme des pirates mais je sais aussi qu'ils n'aiment pas mettre leurs vies en danger. Or, par une heureuse coïncidence, j'ai pour vous une autre cible potentielle, moins dangereuse que je ne le suis et bien plus lucrative… et si comme je le crois, vous êtes mage et intellectuel, et que je parle à un esprit frère, je pense que nous aurions matière à discuter de potentiels et de retour sur investissement »

De nouveau, il eut un grand sourire et sa voix se teinta, comme la chaleur de l'été, d'un amusement bon enfant, comme si tout ceci ne représentait qu'une banale affaire marchande, sans le poids de nombreuses vies. Pourtant, la lueur dans son regard ne fléchissait pas, dure comme le silex, et dangereuse, attendant une réponse comme le gibet attend son offrande. Peut-être prendrait-il personnellement un refus en fin de compte, qui pouvait en être tout à fait certain ? Ses mots rayonnaient d'innocence là où leur tranchant frôlait avec la naïve dangerosité d'un couteau de chasse affûté. Intérieurement, il l'observait avec la fascination d'un enfant arrachant lentement les ailes d'un papillon, tout en se félicitant chaleureusement d'avoir tout de même pensé à user du réseau informatif du marché noir. Aldaron avait raison sur un point et il devait le lui rendre, ses hommes étaient très efficaces pour rassembler des nouvelles venues des quatre coins de l'archipel. Cela allait sans doute pouvoir lui servir, et s'il parvenait à quelque chose qui serve son aimé, alors il serait comblé. Et pour Aldaron, il ne s'arrêterait à aucune considérations primaires. Et s'il devait rentrer à pieds depuis le fond de l'océan parce qu'il avait coulé ce navire, il le ferait également.

« Chacun est gagnant, n'est-ce pas merveilleux ? Fabuleux ? »

L'entournure de son sourire se fit un semblant plus cruelle.

« Alors, qu'en dites-vous, célèbre capitaine Nygdmer, fléaux des océans, destructeur de biens et de navires comme le mien qui cédera, ou pas, comme une brindille au claquement de vos doigts »

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- Pourparlons pourparlant -

Les pourparlers, surtout venant de nobles richoux aux jolies robes et à la voix mielleuse, n'étaient pas vraiment le fort d'Arakjörn. L'une des règles d'or des pirates,  bien entendu tout à fait officieuse au sein de la confrérie mais franchement qui ici ne la respecte pas, c'est de savoir briser les règles. Si discuter et tenter de trouver un accord quand on est en position de force et l'autre en faiblesse est très satisfaisant tant pour l'égo que le simple plaisir de voir les gens s'écraser devant soit – deux choses à ne pas confondre, car elles se différencient bien sur certains subtils point. -  il faut bien reconnaître que c'est une bonne perte de temps, de profits, et permet de donner à la proie de quoi préparer un contrecoup en douce. C'est un risque à prendre que si l'on en a la suffisance intellectuelle, et non pas que le capitaine des pirates ne l'avait pas, mais exécuter et piller tout ce qu'on peut  comporte moins de risques et rapporte en moyenne plus de profit, et puisque c'est plus jouissif, pourquoi s'en priver ? Non franchement les pourparlers c'était vraiment pas son truc et probablement celui de personne sur le navire aux voiles noires. Et pour cette raison, quand il y a pourparler et que le capitaine ordonne quand même d'attaquer, les pirates s'exécutent sans discuter.

Les grappins et les harpons volèrent, accrochant voir perçant la coque du navire proie pour mieux s'en rapprocher, les pirates abordèrent par corde, magie, voir même avec des échelles déployées pour servir de pont entre les deux bâtiments. Épées tirées de leurs fourreaux menaçant sauvagement les pauvres marins qui n'avaient probablement signé pour tout ce raffut. Les canons étaient prêts à faire feu à la moindre riposte du navire marchand. Un bon abordage tout ce qu'il y a de plus classique en somme, du moins jusqu'à ce qu'Arakjörn ne réalise qu'il n'était pas tant en position de force.

Dans un grand fracas un énorme trou était apparus en plein milieu du pont de l'intrépide, même si son attention était plutôt reportée sur le combat perdus d'avance pour les marins, il n'était pas dur de savoir d'ou provenait cette attaque sournoise. La trame avait été invoquée juste à ses cotés, le pourparleur avait l'air d'être plutôt frustré de ne pas avoir l'attention qu'il aurait du mériter selon le code des pirates, et il l'avait fait savoir. Depuis la palissade de l'Intrépide, le nabot fronça les sourcil, et détourna son regard vers le sourire chatoyant, mais totalement hypocrite, du grand vampire en visite sur son navire.

“Oh... je vois”

Lâcha-t-il simplement, ses yeux plongeant dans ceux de son interlocuteur. Son regard vert et maléfique se confronta alors à un autre plus intimidant encore que le sien, à la fois vide, empreint d'un faux-semblant extrêmement déstabilisant et débordant d'histoire, de vie et de mort. Il était en réalité plus tranchant que n'importe lequel de ses poignards, creusant dans son crâne pour atteindre son cœur et l’érafler avec un plaisir sadique que le nabot n'aurait jamais pu attribuer à quelqu'un d'autre que lui même, et surtout, il était d'une infinie profondeur, comparable à celle des abysses de la Mer de Reshenta, calquable à l'image d'un gouffre effroyablement sombre, dont les rebords pliés dans la chair étaient recouverts de dents épaisses et uniformes, qui n'attendaient que de le dévorer et entre lesquelles il s'aventurait si imprudemment.
Cet homme était un chasseur, qu'il le soit maintenant ou l'ait été dans son passé, il détenait toutes les armes nécessaires pour en être l'un des meilleurs. Mais ce qui intriguait le plus l'enchapeauté fut comment la trame, calme mais active circulait comme un cours d'eau autour de lui... Mais un cours d'eau dépourvu de toutes déformations de terrain, sans profondeur, ruisselant au dessus d'un sol sans cailloux, imperfections, comme une brume aplatie au sol par son poids trop élevé, tout ce qu'il y a de moins naturel que ce soit chez le mage ou le cours d'eau. Son geste était d'une pureté immense et le dosage de sa force d'une justesse absolue, et il n'avait pas même effectué de geste clé. De cet homme, s'il pouvait maintenant vraiment être désigné de cette manière, se dégageait une maîtrise qu'il n'avait observée que chez une autre personne durant tout ses autres périples : Son mentor, la dame blanche. Alors Arakjörn entrevoyait finalement le fond de ce gouffre immense, en plongeant à l'intérieur, se risquant d'être découpé par les milliers de crocs qui l'entouraient, et il en arriva à une conclusion indéniable : Derrière cette apparence simple se cache un être ancestral au passé lourd et destructeur hantant chaque bribes de son être comme un puissant sortilège, détenteur de centaines d'années d'expérience dans une magie bien plus subtile et profonde que la sienne.
Cela aurait du lui faire peur, au nabot, de se retrouver ainsi à la merci d'un esprit si profond et imposant, et de s'être involontairement attaqué à un être dont la force et l'expérience le dépassaient, lui dont la technique ne reposait pas dans la subtilité mais la force brute. Pourtant sous ses sourcils froncés par le doute et la sorte de transe hypnotique dans laquelle l'avait plongé la contemplation de ce regard meurtrier, il en ressortit de ses misérables lèvres d'enfant gâté un sourire malicieux.

“Hmm.. Mais tu ne serais pas moi dans quelques centaines d'années, toi, par hasard ?”

Çà se voulait comme une blague, sans doutes pour détendre l'ambiance et la conversation pendant que ses propres hommes pillaient et volaient les trésors quoique minces de son nouvel interlocuteur. Que cet étrange mage le raille à son tour, expliquant que cette hypothèse était scientifiquement impossible compte tenus de leur différence de taille, Arakjörn fermerait les yeux sur cette insulte envers sa personne car tout deux savaient qu'il ne s'agissait pas de ça. Peut être que lui aussi aura pu lire dans son regard. Le sourire du nabot s'étendait à la pensée de cette perspective, car trouver un être capable de l'égaler ou de le dépasser était pour lui non pas seulement une source de conflit mais une source de savoir et de force. Ces rares élus des dieux étaient la preuve qu'il n'avait pas atteint son plein potentiel et était en mesure de se dépasser. Et comme celui-ci le suggérait de lui même, si l'on faisait abstraction de l'insolente tournure de ses mots qui d'ailleurs était encore une fois d'un style similaire à son propre sarcasme, l'affrontement n'était pas obligatoire et il pourrait bien trouver là un allié de poids, autant pour sa propre recherche personnelle dans sa quête d'identité que dans sa recherche pour le pouvoir. Il suffisait alors de trouver les bon mots et de savoir faire preuve de retenue.  Son sourire grignotant les coins de ses joues comme si son beau visage d'enfant se fissurait en celui d'un monstrueux psychopathe, il sauta de son trône de fortune pour retourner à une taille plus “naturelle” auprès de son pourparleur. Celui-ci avait fait bien plus que le nécessaire en ce qui concernait de lui prouver qu'un entretient sérieux et discipliné dans le respect des règles imposées par la confrérie et le respect mutuel était tout à fait rentable qu'à le balancer par dessus bord et réduire son navire, et ses hommes, en cendres.

“Bien, suivez moi dans ma cabine et nous pourrons parler affaire.”

Pour sa preuve de retenue, il choisit de faire volte-face et de descendre les escaliers de sa démarche toujours aussi excentrique, sans doutes un peu amplifiées par l'idée d'avoir mis la main sur un trésor qui valait bien plus que de l'or et des bijoux. Et d'un sortilège de forte-voix, il s'adressa à l'ensemble de ses hommes, s'assurant ainsi que sa voix couvrait le cris des sauvages qui menaçaient la vie des pauvres marins sans défenses.

Changement de plan ! Ne faites pas de blessés, n'attaquez que s'ils ripostent et ligotez les ! Ce seront nos otages pour quelques temps. Fouillez le navire et prenez tout ce qui a un tant soit peu de valeur... Et colmatez moi cette brèche !”

Il balança de sa voix rayée et insupportablement amplifiée à ses hommes. Sküll s'occuperait d'assurer la soumission des marins, le mec était un baraqué de plus de deux mètres de haut, aussi il en imposerait sans doutes assez à lui tout seul pendant que les autres fouillaient le bâtiment, et Théodore s'occuperait lui même de réparer l'Intrépide pour avoir laissé un individu aussi dangereux s'inviter à son bord. Et enfin, lui, Arakjörn le capitaine, tenait la porte de sa cabine à son invité en espérant qu'il ne se cogne pas au plafond de la porte. Une fois à l'intérieur il l'invita à s'assoir à son bureau tandis que lui même profiterait, face à lui, de son superbe fauteuil volé à une quelconque richard pillé dans sa propre demeure il y a une petite année de cela. Et comme à son habitude, dans une position qui n'avait rien de professionelle, ses épaisses sandales sur la table et les bras croisés. Le sourire léger les yeux fixes dans ceux de son nouveau partenaire d'affaires.

“Messire, je crois lire en vous un bien intéréssant personnage. Vous êtes donc reçus et écouté, puisque vous savez attiser ma curiosité. Alors dites moi, qu'avez vous donc de si fabuleusement merveilleux à me proposer … ?”

Vouvoyer, respecter, mais toujours être bien trop confiant en soit au point de ne placer qu'au second degré tout le sérieux qu'il mettait en place. Arakjörn avait ses méthodes bien à lui d'être et de négocier, et elles étaient toujours très aggressives. Pour autant même si la curiosité le dévorait sur sa propre raison, il était conscient qu'un faux pas pourrait lui faire perdre bien des bénéfices. Il allait peut être falloir la jouer fine, dans tout les cas, le nabot restait sur ses gardes.

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Oh, voyait-il ? Mais quelle charmante affirmation. Restait à savoir ce qu'il voyait exactement. Le trou dans son navire ? Certainement. Le reste ? Cela restait à vérifier. Quand à savoir si dame compréhension allait main dans la main de dame vision, c'était un autre problème bien à part. Le pirate confrontait sa mire à la sienne et il ne s'esquiva pas, perçant en silence les orbes vertes. Voyait-il réellement ou bien était-il aveuglé par l'évidence ? Il y avait, dans l'espace soudain silencieux entre eux, une tension uniquement attribuable à l'impitoyable échange visuel qui se jouait, aux infimes nuances de la gueule béante qui s'ouvrait paresseusement et attendait un voyageur imprudent. Imprudent, ou simplement audacieux ? L'un n'allait pas nécessairement sans l'autre, et quiconque soutenait le regard d'un tel spectre ne pouvait que se mettre en danger. Mais il y avait là plus encore, une saveur que la chasse n'avait pas, et qui ne se retrouvait que chez la pêche. Pourtant parentes, ces deux activités n'avaient en commun que la prise d'une vie, un acte et un dessein divins. Le chasseur poursuivait une proie, mais le pêche l'appâtait, attendant qu'elle vienne à lui, oublieuse, pour refermer son emprise sur elle. Et s'il attendait de le voir ployer, une part de lui, profonde, aurait appréciée qu'il se laisse aller à trop de courage, qu'il s'illusionne de ses chances et succombe à l'ubris. L'ondoiement de son regard glacé brassait comme la marée entre ces deux extrêmes, l'intellect qui se drapait dans l'ombre cherchait un moyen de satisfaire le chœur qui s'écriait en lui. Il ne voulait pas que l'autre se détourne. Qu'il continue donc à avancer sur ce chemin miroitant de gel et qu'il cherche encore, cela lui plaisait, il le retenait, lui, son attention, son esprit et jusqu'aux battements du cœur qu'il rythmait avec la cruauté innocente d'un enfant tout puissant. Sa volonté été dictée, apposée sur l'instant. Il ne comptait pas être de nouveau ignoré, mais il ne tenait qu'à cet imprudent passager de déterminer les aléas de son cheminement.

« Mes yeux n'exsudent pas l'absinthe, et ils contemplent plus d'éons que de siècles »

Tambours battants, tout autours d'eux, tant et tant qu'il pouvait presque s'en peindre une fresque symphonique, colorer les sons pour constituer un canevas d'une réalité déformée par l'affect. Les pirates étaient, pour la grande majorité, des êtres ineptes, et une démonstration bien sentie de sa capacité à les expédier promptement avait un impact tangible sur leur attitude. Restait à savoir ce que le petit être face à lui déciderait de faire de la main qu'il lui tendait. La prendre ? Ou bien y déposer un gant rouge ? Ils seraient bientôt fixés, le chemin, en l'instant, n'était pas un infini lacet et il lui interdirait de continuer bien assez tôt. Le couperet devait tomber, dans un sens ou dans l'autre. Et si ce n'était la main du pirate qui le maniait, ce serait la sienne, avec tous les privilèges de ce qu'il était. Mais par la grâce d'une fulgurante lucidité, il semblait bien qu'ils allaient enfin pouvoir discuter. Savoureuse victoire, défaite frustrée. L'innocence de son sourire valait bien la bise étincelante de ses prunelles pâles et exotiques. Se détournant à son tour, il pénétra par la porte en se penchant souplement, frôlant à peine le chambranle de sa chevelure de platine. Dignement installé, le haut mage profita de l'accalmie pour observer les lieux d'une curiosité non dissimulée, avant que l'assise de son hôte n'attire de nouveau son attention et qu'il ne lui dédie une nouvelle œillade, le laissant pourtant, une nouvelle fois, devant cette palissade de gel qu'il ne fit pas tomber. Son don généreux, jusqu'alors, n'avait été motivé que par ses propres intérêts et par l'unique de la situation. Mais à présent, l'affrontement ayant été temporairement écarté, il ne révélerait son esprit qu'avec la retenue qui prévalait. Et voilà que son vis à vis se dédiait à tenter d'enfoncer un bélier dans une porte de branchages. La construction volait en éclat aisément, mais dans les débris de celle-ci, dans les branchages étalés, il serait bien difficile de déterminer, à présent, la forme d'une serrure.

« Et qui me pose cette question, Capitaine ? »

La voix était suave et dosée, le sourire à la courtoisie policée, désormais, l'enfant ayant laissé la place à un acteur qui exposait sa mimique sans occulter l'estrade sur laquelle il se présentait. Son regard scintillait, le frimas échauffé à la vision d'une griffe d'ivoire jouant avec une consœur. La question, tel un pique, la première passe, fut suivie d'un silence, puis d'une reprise.

« Le pirate, le mage, ou l'homme ? »

Un être, comme une arborescence, possédait plus d'un aspect, les aspirations qui s'en échappaient, tel les glands, n'auraient certainement pas le même point de chute. Et si véritablement, il n'y avait aucune richesse à cette personnalité, alors peut-être s'y attaquerait-il tout de même, simplement pour faire place nette. Un capitaine pirate en moins, c'était toujours ça de pris pour la suite.

« Si je dois m'adresser au Pirate, l'offre est toute vue : de quoi rentabiliser cette journée par un abordage bien plus substantiel que celui de mon navire, et pas si loin de cette trajectoire. Si je m'adresse à l'homme… je gage qu'une cible non flottante pourrait, à terme, mieux vous convenir »

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- Le jeu des masques -

“Euh... Ouais, si tu veux”

Fit le nabot quant à la réponse qu'il eut de sa petite blague qui pour autant ne manquait pas de sens. Ceci dit c'était un bon moyen de les différencier, l'un et l'autre, car Arakjörn ne serait probablement jamais de ces sournois de la langue. Il détestait la poésie, cette forme d'expression prétentieuse d’intellectuels imbus de leur personne qui préfèrent parler en langage codé plutôt que de s'attaquer directement à la source du problème et d'avancer, ce n'est qu'une façon de ruminer peine ou fierté, et là en l’occurrence se moquer ouvertement de sa poire d'une manière bien peu subtile. Mais son hôte abusait simplement de sa position et, puisqu'il avait quelque chose à apporter il en avait tout les droits. Arakjörn n'accorderait pas plus d'un quart de seconde à cette réflexion apparemment totalement dénuée de sens dont il n'essaierai pas de comprendre la signification, pour aller droit au but et, certainement ce serait ce que cet étrange être voulait n'est-ce pas ? Ils avaient des affaires qui les attendaient. Hors, confortablement assis au chaud dans un bureau joliment décoré pendant que des hommes comptaient les secondes le couteau sous la gorge, le bougre continuait de jouer aux devinettes.

Qu'espérait-il donc à dorénavant se cacher derrière une myriade de masque lorsqu'il avait pu contempler plus tôt la monstruosité de tout son être. Son regard mort, son attitude presque enfantine et son insupportable voix dégoulinante de sarcasme lui taperait vite sur les nerfs. Parce qu'alors qu'il menaçait de faire sombrer son navire et de décapiter chacun de ses collègues, cet étrange individus ne semblait que vouloir jouer, était-ce une tactique de défense à la je suis politicien ? Il avait comme le ressentit qu'en entrant dans ce bureau il cherchait à inverser les rôles : Heureux d'avoir enfin réussi à capter l'attention du nabot et, peut être, effectivement un peu plus que cela, il s'autorisait à siroter sa tasse de thé et de jouer de sa langue pour ralentir le temps et jouer de la patience du pirate, un peu de la même manière qu'en faisant miroiter l'envie dans les yeux d'une enfant en lui présentant une sucrerie qu'elle ne pourrait jamais atteindre.
D'habitude c'était lui qui se fichait des situations, de lois et de respect pour retourner la tête de ses interlocuteurs, et il ne comptait pas perdre à un jeu qu'il avait lui même inventé, ou du moins le croyait-il jusqu'alors. Non, de par ses entraînements et ses péripéties, le nabot avait appris à user de sa colère ou de son intelligence selon la situation et la seule chose qu'il avait à comprendre dans ce cas ci, c'est qu'un homme désirait jouer avec lui, alors il jouerait. Et cela porterait-il sans doutes ces fruits, car ici il avait tout à gagner. A mieux connaitre un potentiel allié ou adversaire dans sa personne que ses intérêts que de gratter un peu dans ceux-ci pour servir les siens.

Aussi se contentait-il de marcher et d'illusionner un intérêt pour l'appât. Laissant lui aussi le temps s'étirer en regardant un instant en l'air la main au menton, remuant un peu dans ses sandales ancrées sur la table, faisant ouvertement semblant de réfléchir avant de poser à nouveau son regard dans les yeux faussement vides de son interlocuteur. Lui ne cacherait pas son jeu, car dans sa pose détendue, au fond de ses yeux il laissait paraître son propre gouffre qui s'il n'était pas d'une profondeur inatteignable, cachait une véritable fournaise. Des flammes vives et affamées qui reflétait de la formidable énergie qu'il était prêt à libérer à chaque instants, que ce soit dans le jeu des masques ou dans un combat acharné qu'il ne manquerait pas de gagner.

“... Et qu'en est-il du mage ?”

Demanda-t-il un sourire au coin des lèvres, vivant chaque instants de ce jeu amusant, sans pour autant ignorer la présentation bien alléchante de son vis à vis. Un jeu qui servait les intérêts de tous, donc, puisque que chacun testait l'autre.

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Un silence, un bref instant, quelques grains de sable égrenés avec nonchalance dans l'immensité de l'espace délité. L'attente volontaire, l'appréciation attentive mais non exaucée tandis que la mécanique faisait jour. Il ne s'était pas arrêté sur le reste.Il lui avait présenté deux voies, aucune ne semblait l'avoir inspiré. Un bluff ? Peut-être mais tous les trésors n'étaient pas d'argent et d'or. L'information, la dette, la puissance étaient des motivations parfaitement compréhensibles, valables en fin de compte dans le grand jeu de massacre qu'était le monde. Il l'encourageait vers cette troisième voie, celle qu'il avait éludé jusqu'à présent. Et le mage ? Lui demandait-on. C'était donc là ce qui l'intéressait le plus, la puissance de la magie ? Il cilla finalement, penchant la tête sur le côté, l'étudiant sans toutefois cacher sa critique. S'il était d'un potentiel solide, cela ne signifiait pas qu'il le réaliserait. Cependant, il était le premier individu qu'il croisait à posséder une telle opportunité, une telle promesse magique. Et il aurait été dommage, au vu d'une telle rareté, de cracher dessus sans plus de considération.

« Tout dépend de lui. Je ne m'embarrasse pas du menu fretin »

Le ton était tranchant de franchise, presque sec dans son naturel, l'absence totale d'hésitation avec laquelle il avait décidé de répondre une fois sa décision prise. Un potentiel n'était pas suffisant pour lui faire cracher ses connaissances, ou quoi que ce soit d'autre, mais cela suffisait pour le faire considérer la chose. Mais encore fallait-il qu'il réponde correctement à ses attentes. Cependant, il n'avait aucune intention de lui donner un explicatif clair de ce qu'il voulait, non seulement parce qu'il n'en avait pas envie, mais aussi parce qu'il attendait d'en savoir plus sur la vision que l'autre avait de ses capacités. La magie ne possédait pas réellement une forme unifiée, elle avait cela de magnifique qu'elle s'adaptait également à son utilisateur. Mais il ne désirait pas offrir le moindre cadeau à celui qui ne respectait et n'aimait pas ce don des Déesses. Il n'avait aucune intention de juger de ses buts s'ils n'incluaient pas l'esclavage des Graarhs, mais sa tenue face à l'art magique lui importait en revanche énormément.

« Qu'est-ce qu'un mage pirate pourrait bien vouloir, je me le demande... »

Son sourire se fit crochu aux entournures. Il y avait quelque chose chez lui. Son attitude était trop bravache, trop nonchalante. Cependant, pourquoi, avec son potentiel, avait-il décidé de s'engager chez les pirates plutôt que de faire quelque chose de constructif de son existence ? Il n'avait pas l'intention de creuser néanmoins, suivre son ressentit ne le mènerait pas là où il désirait se rendre. Laisser l'autre s'ouvrir en revanche serait particulièrement productif pour lui. L'offre était réelle, mais s'il pouvait également grappiller des informations pouvant être utiles à Aldaron il le ferait. Mieux valait garder un œil sur lui dans tous les cas, s'il ne le tuait pas tout de suite. … … Non, il ne le tuerait pas tout de suite, il avait trop envie de s'amuser, trop envie d'entendre ses réponses avant tout. De voir de quoi il était fait. De voir s'il y avait réellement plus qu'un don stupidement gâché et un peu trop de bagou. N'importe quel roquet pouvait aboyer et se faire beau, mais mordre ? C'était une autre histoire.

« Pourquoi vous intéresser à cette discipline ? Vraiment, capitaine, pourquoi y dédier votre précieux temps ? Ou plutôt, que voyez-vous en elle ? »

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