3 novembre
Délimar, une cité libre et fière, malgré sa jeunesse. Délimar, cité qui attisait les convoitises, les envies des autres cités humaines et qui s'affirmait doucement sur une voie bien précise, car elle était devenue la nouvelle patrie des Glacernois. En fait, la jeune cité, qui exprimait fortement son indépendance, devait encore se battre dans bien des domaines pour parfaire l'idéal de ceux et celles qui la dirigeaient. Sighild savait qu'il y avait beaucoup de travail à faire et depuis qu'elle avait posé le pied à Délimar, découvrant que son peuple ne se vouerait plus jamais à la disparition avec Délimar, se sentait renaître. Même si ce n'était pas les montagnes de sa jeunesse, qu'il n'y aurait plus jamais les premières neiges d'hiver des cîmes dominants de son pays natal, elle ne serait plus la seule glacernoise à voguer ici et là, en âme apatride qu'elle avait été pendant bien des années. Elle avait de nouveau une patrie. Et il y avait beaucoup à faire.
En cherchant simplement un contrat de mercenaire, elle avait croisé Trygild Svenn et avait accepté de l'aider dans ses lourdes tâches en commençant par trouver une voie pacifique pour faire cesser l'esclavage des Gräah. Sighild avait accepté de s'attaquer à ce problème récurrent, qui n'était pas une habitude et encore moins une coutume Glacernoise. Les Gräah étaient des hommes félins vivant de manière rudimentaire, mais n'étaient pas des bêtes. Sighild avait conversé avec l'un d'eux et avait découvert bien des points communs avec son propre peuple. Ils étaient différents physiquement, avec des moeurs et des manières différentes, mais ils étaient intelligents et avaient appris à vivre en communion avec la nature, la respectant pour ce qu'elle était. Les Nordiens avaient bien respecté les montagnes, qui les ""avaient hébergé" durant bien des générations. Alors pourquoi les Graäh ne pourraient-il pas être accepté comme des êtres conscients, égaux aux hommes, aux elfes, aux vampires et aux sainurs ?
Elle avait bien eu quelques idées, mais entre les penser et les mettre en place, il y a un énorme fossé à combler. Et avant de pouvoir les mettre en application, elle devait tâter le terrain. Bien qu'elle était vêtue comme une chasseuse glacernoise, elle ne portait que sa dague. Elle avait laissé son arc dans ce qui lui servait d'hébergement temporaire. Elle avait décidé de se balader au sein de Délimar, pour prendre ses marques, se réhabituer à vivre parmi les hommes et les femmes, et dans une ville aussi. A cela, dans sa "reconnaissance" du terrain citadin, elle apprenait à se repérer dans les rues, les ruelles, à voir om se trouvait tel ou tel type de commerce ; surtout les étals des maîtres esclavagistes. Connaître Délimar sera un point important pour se battre à exclure l'esclavage de la cité.
Dans ce tour de la cité, elle revoyait des visages qu'elle n'avait plus revu depuis des années. C'était donc un bon moyen de se montrer et de montrer qu'elle était toujours en vie. Ce sera l'occasion de renouer des liens et de voir ce que les siens pensaient de l'esclavage et des Gräah.
Puis vint le temps de se sustenter. Elle s'arrêta non loin des allées commerçantes pour acheter deux friands à la viande, avec une recette purement glacernoise. Rien que l'odeur lui avait déjà donné l'eau à la bouche, reconnaissant la subtilité de l'emploi d'herbes aromatiques mélangés dans la graisse et la viande. Et que de mieux que de savourer cela avec une petite gourde d'hydromel achetée au même étal ?