PREMIER ÂGE
La naissance des Dieux et la création du monde



Le temps le plus ancien à la connaissance des habitants de ce monde. Une époque au contenu historique inconnu. Seules des légendes perdurent sur cette ère lointaine. Des légendes qui se sont complexifiées jusqu’à donner le fondement de la création de ce monde. Huit Dieux, des êtres de grande puissance et liés par le sang, ont façonné la création. Le premier d’entre tous était Néant. Il était le vide. Longtemps oublié, longtemps inconnu, il n’en reste pas moins le premier-né et le plus puissant de tous. Après lui naquit Océan, la plus vieille des sept sœurs et la plus puissante d’entre elles. Elle fut pendant longtemps considérée comme l’aînée des déesses, régnant en maître sur le panthéon et sur le monde. Son élément recouvrait la totalité de la planète, ne tolérant pas la moindre portion de terre qui viendrait contester sa suprématie. Son comportement supérieur et arrogant attira l’animosité de ses sœurs qui décidèrent de s’allier contre elle.

Une guerre terrible eut lieu, Feu éveilla les volcans endormis au fond de l’eau et Terre s’en servit pour façonner des îles et des continents tandis que Vent repoussait les assauts d’Océan. La légende raconte que Végétal, lassée de ne pouvoir développer ses pouvoirs que dans une eau hostile et stérile, aurait été enthousiasmée par cette nouvelle liberté. Elle entreprit de faire pousser une luxuriante végétation sur ces terres nouvelles au point de finir par les engloutir. Vie, face à cela, comprit que les créations de sa sœur devaient être limitées, aussi créa-t-elle les premiers animaux. Néanmoins, très rapidement ses herbivores vinrent menacer d’extinction les créations de Végétal qui n’eut d’autre choix que de contre-attaquer. Alors qu’un conflit éclatait entre ces deux-là, Mort, la jumelle de Vie, décida de s’en mêler afin d’y mettre fin au plus vite. Elle exhorta Vie à créer des prédateurs afin de limiter son propre pouvoir et lui jura d’accueillir ses créations auprès d’elle une fois que celles-ci eurent trépassées.

C’est ainsi que le monde trouva lentement son équilibre en dépit des conflits des sœurs.

Toutefois, les créations de Vie étaient primitives, aucune forme de vie intelligente n’existait alors. Selon certaines légendes, les sept sœurs auraient l’espace d’un instant cessé de se quereller et auraient créé les premières races tout en insufflant la magie en ce monde.


DEUXIÈME ÂGE
La création des races et la malédiction vampirique



Les enfants des déesses naquirent à différents endroits de cette terre. Ces dernières prenaient grand plaisir à les regarder, allant d’un continent à l’autre pour observer leur évolution et la manière dont ils les honoraient. Cependant, jamais elles n’intervinrent directement auprès d’eux. Les légendes racontent l’histoire des deux premières races qui auraient côtoyé les déesses et les conséquences tragiques que cette relation aurait engendrées. Aussi, bien que rien ne puisse leur échapper, pas même les malheurs individuels qui brisaient parfois la vie d'un de leurs enfants, elles décidèrent de ne pas agir. Car ainsi devait être le monde, même si cela devait engendrer de la haine à leur égard. Les horreurs faisaient partie intégrante de l’existence, pourquoi s’y opposer ?

En dépit de leur désir de ne pas s’immiscer, elles ne pouvaient s’empêcher de suivre avec une certaine passion les épisodes de la vie de certaines de leur création. L’une d’entre elles capta particulièrement leur attention. Sur un continent sylvestre vivaient des êtres nommés les elfes.

L’une d’entre eux se prétendait oracle des déesses. Était-ce vrai ? Était-ce faux ? Nul ne le sait aujourd’hui, la seule information ayant survécu était l’exactitude constante de ses prédictions. Cette elfe s’appelait Vairë. Elle était respectée de tous, mais certains elfes restaient sceptiques quant à ses dons divinatoires inédits. Ce fut le cas de l’un d’entre eux, Olórin, qui ne croyait pas au don de l’oracle, estimant que les volontés divines ne pouvaient et ne sauraient être prédites par les mortels. Malheureusement, jamais il ne parvint à le prouver. Jusqu’au jour où, pris de colère, il décida d’échafauder un plan pour démasquer l’oracle. L’elfe tua son propre fils, qu’il fit cuire, le faisant passer pour du poisson et invita l’oracle à dîner. Au dîner, Olórin servit son fils à Vairë qui le mangea sans jamais prédire l’exaction de son hôte. Les déesses assistèrent, horrifiées, à la scène, mais n’agirent point. À la fin du repas, Olórin révéla la macabre machination à Vairë ainsi qu’aux nombreux sceptiques des pouvoirs de l’oracle. Fous de rage, les sceptiques lapidèrent l’oracle sous les rires d’Olórin avant que ce dernier ne finisse par se faire tuer à son tour pour son crime d’infanticide.

Mais les déesses en décidèrent autrement. Mort refusa catégoriquement d’accueillir auprès d’elle l’être qui tua son fils pour le donner à manger à celle qu’il invita sous son toit. Les divinités maudirent alors Olórin afin que jamais il ne puisse trouver le repos pour son crime atroce, et l’envoyèrent punir les lapideurs pour le meurtre de l’oracle avant de partir. C’est ainsi que naquit le premier vampire. D’un crime atroce et d’une terrible malédiction jetée sur un être condamné à ne jamais trouver le repos. L’elfe se réveilla mû par une soif insatiable et une bestialité monstrueuse qui s’empressa d’attaquer. Nul ne sait pourquoi les déesses n’intervinrent pas après la mort des lapideurs, mais en quinze nuits à peine le continent sylvestre avait été ravagé. Les vampires étaient de plus en plus nombreux, il n’était plus possible de les arrêter. Les elfes luttèrent encore et encore, pendant de longs mois avant de n’avoir d’autres choix que de fuir. D’immenses voiles elfiques se déployèrent et des bateaux transportant les derniers survivants de la race elfique voguèrent sur l’océan immense, partant à la recherche de terres inconnues et d’un avenir incertain. Ils gardèrent toutefois l’espoir de revenir sur leur terre natale un jour, lorsque les vampires privés de leur nourriture se seraient tous éteints.

Mais dans leur empressement, nul ne pensa à vérifier les cales et ce coin obscur où la menace vampirique se cachait sournoisement.




Après une longue errance sur l’océan, les elfes finirent par accoster sur un nouveau continent : Ambarhùna. Lors de leur arrivée, le peuple elfique fut accueilli par la race occupant le continent : les dragons. Ces derniers écoutèrent leurs malheurs et les conduisirent vers une partie du continent où ils seraient à même de panser leurs blessures et de reconstruire leur civilisation. Ainsi, c’est à l’extrême ouest du continent, au milieu d’une forêt, que les quelques milliers d’elfes ayant survécu commencèrent à se reconstruire.

Pour autant, leur première rencontre avec les dragons fut aussi leur unique contact pendant de longues années. Les dragons étaient des créatures sauvages qui ne souhaitaient pas s'approcher plus de ces étranges bipèdes, l'aide qu'ils leur avaient déjà apportée était suffisamment incroyable en elle-même.

Cependant, le peuple elfique ne fut pas le seul à poser le pied sur ce nouveau continent. Les deux vampires étant parvenus à s’infiltrer sur les bateaux accostèrent eux aussi.  Le voyage avait été particulièrement éprouvant pour ces deux créatures rendues à moitié folles par leur soif. Eux aussi assistèrent avec crainte et émerveillement à la rencontre avec les dragons, bien qu’ils prirent soin de rester dissimulés. Et c’est aussi discrètement que possible qu’ils suivirent le peuple elfique guidé par ces immenses créatures. Là où allaient leurs proies, ils iraient aussi.

Les dragons devant, les elfes derrière, et les vampires se traînant un peu plus loin aussi discrètement que possible. Voilà en résumé ce que fut cet étrange voyage, qui pourra se souvenir des noms de ces deux vampires ? Personne sans aucun doute, mais il n'empêche qu'ils assurèrent la survie de leur espèce par leur acharnement à vouloir absolument continuer leur route. Ils étaient plus malins que leurs congénères, plus coriaces et moins acharnés à tuer aussi, ils ne souhaitaient que survivre. Des années plus tard, ils étaient déjà des dizaines et c'était encore une fois bien trop tard pour les elfes qui ne parvinrent pas, une fois de plus, à éradiquer cette menace acharnée.

Une fois de plus, la guerre entre les elfes et les vampires éclata. Durant trois cents ans, elle fut marquée par des rafles d’elfes et des massacres de vampires. Ce n’est qu’à l’aube de la trois centième année, qu’un évènement se produisit. Un vampire hors du commun, d’une curiosité insatiable et mue par un désir de paix découvrit un œuf de dragon qui décida d’éclore pour lui. C’est ainsi que naquit le premier dragonnier. Il ne reste aujourd’hui de lui que le souvenir de sa curiosité qui le poussa à partir avec son dragon dans l’espoir de rétablir la paix entre Elfes et Vampires. Mais il échoua dans sa quête.

Le deuxième dragonnier par contre, ou plutôt la première dragonnière, fut bien plus célèbre et chacun de ses gestes resta gravé dans les mémoires. Il s’agissait d’une elfe, haïssant les vampires comme tous les êtres de son peuple et, comme eux, elle prit peur en voyant l'un de ces derniers chevaucher un dragon. Décidée à sauver son peuple d'une menace si terrible, elle entama une quête résolue vers le désert d'Esfelia afin d'y rencontrer l'une des hordes sauvages de dragons qui avaient élu domicile en cet environnement pourtant difficile.

Son plus grand pouvoir résidait dans son charme innocent et dans le calme à toute épreuve. Ses paroles étaient sages, son cœur était pur et son âme droite. Elle parvint à se rendre jusqu’aux dragons qui décidèrent de l’écouter. Elle parla avec sagesse et leur fit remarquer que c'était l'un des leurs qui avait brisé la neutralité des dragons et qu'il leur appartenait donc de rétablir l'équilibre. Comment aurait-elle pu savoir que le dragon du vampire ne cherchait que la paix ? Les dragons n'étaient toutefois pas vraiment décidés à entrer dans cette guerre et il fallut toute l'impétuosité d'un de leurs jeunes pour faire pencher la balance, eux refusaient de quitter leur territoire, mais lui suivrait la jeune elfe. Comment aurait-il pu faire autrement d'ailleurs ? Ses yeux n'avaient pu se décrocher du regard clair de la bipède, un lien étrange se formait déjà entre eux.

Cette période fut marquée par la naissance du lien des dragons et des dragonniers. Les guerres entre elfes et vampires redoublèrent de violence, ainsi assistées par la force et la magie de ces mastodontes et sous les yeux quelque peu ahuris des dragons sauvages restés hors des combats. Sans doute était-ce plus sage, mais le premier pas était fait et d'autres liens se formèrent très vite soit du côté elfe soit du côté vampire, équilibrant et déséquilibrant tour à tour une guerre qui n'en finissait pas et qui n'en finirait sans doute jamais.


DÉBUT DU TROISIÈME ÂGE
L'arrivée des humains sur Ambarhùna



Sur un archipel lointain, une quatrième race prospérait. Les humains, fiers navigateurs, jouissaient d’une paix seulement altérée par la piraterie, véritable fléau de leur civilisation. Sur les mers de grandes batailles avaient lieu entre la marine de la capitale et les quelques flottilles de pirates. L’une de ces batailles força un groupe de pirates à fuir sur l’océan, vers des flots inexplorés. Tant et si bien qu’ils s’y perdirent ne sachant où aller. C’est alors que le Dieu du Néant, ayant toujours eu une affection particulière pour les humains, décida de leur venir en aide en leur donnant un cap. Une dévotion naquit chez ces boucaniers. Malheureusement, l’entité du Néant était également connue pour être un être mauvais dans leur culture et certains se détournèrent d’elle, s’enfonçant toujours plus loin sur un océan inconnu. Et c’est l’histoire de ceux ayant fait le choix de se détourner du Néant pour revenir vers les Sept soeurs qui va être contée.

Naviguant sur les flots, ces pirates finirent par voir au loin une terre, un continent : Ambarhùna.

En débarquant sur cette nouvelle terre, synonyme de nouvelle chance, ils y firent la rencontre des dragons et des elfes, mais également des vampires. La guerre faisant toujours rage sur ce continent, les humains furent poussés vers elle. L’apparition de cette nouvelle race était une aubaine pour les vampires. Moins bien préparés et moins puissants que les elfes, les hommes étaient aussi bien meilleurs et plus nourrissants. Les humains avaient à peine commencé à construire les premières bases de leur futur empire qu’ils étaient déjà en guerre. Les vampires devaient être exterminés s’ils voulaient vivre.

Mais si l’arrivée des hommes était une aubaine pour les vampires, elle l’était également pour les elfes. La guerre s’était enlisée dans une forme d’équilibre pendant près d’un siècle, mais l’apparition de renforts inattendus allait lui faire connaître un tournant décisif. Les négociations furent complexes, mais chaque camp avait autant à y gagner. Bientôt, l’incroyable se produisit et les deux races pourtant si différentes collaborèrent, échangeant savoir et culture.

Il fallut quarante ans à l’alliance humano-elfique pour repousser totalement les vampires. Ces derniers, vaincus, se réfugièrent peu à peu dans les profondeurs des galeries à l’extrême est d'Ambarhùna afin de survivre. La guerre venait de prendre fin.

Cette paix nouvellement acquise marqua un tournant dans l’histoire. Les elfes, ayant profondément souffert de ces siècles de guerre, s’isolèrent au sein de leur forêt afin de profiter de cette paix si chèrement payée et tenter de se reconstruire.

Quant aux humains, les elfes n’occupant que l’extrême ouest du continent et les vampires ayant été défaits, un grand territoire s’offrait à eux. L’empire des hommes a alors connu un essor exceptionnel. De grandes cités se sont construites et l’humanité s’était multipliée. Mais cette expansion rapide ne fut pas sans conséquences.

En ce temps, les dragons étaient très nombreux. Ils étaient répartis en plusieurs hordes et une petite cinquantaine de dragons liés à des dragonniers des trois peuples. Malheureusement, les dragons sauvages jadis seuls maîtres du continent voyaient d'un très mauvais œil l'arrogance nouvelle de la race humaine qui était en passe de détruire toute la nature Ambarhùnéenne. De plus, une vieille querelle remontait entre les sauvages et les autres, les premiers n'appréciant tout simplement pas de voir leurs congénères servir tel ou tel empire. La vue de ces magnifiques créatures censées être totalement libres et acceptant pourtant d'être montées comme de vulgaires chevaux mettaient certains dragons en rage. La colère grondait au sein des hordes les plus farouches.

C'est ainsi que les premiers dragons sauvages prirent la décision de laisser ce continent et cette race si futile à leur destin. Ce départ fut bientôt suivi par un groupe un peu plus gros, puis encore un, et encore... Il ne resta alors plus que les quelques dragons les plus attachés à cette terre et qui n'avaient pas l'intention de la quitter. Malheureusement, les départs des dragons avaient profondément affaibli la magie, à tel point que les dragons ayant fait le choix de rester finirent eux-mêmes par s’affaiblir. Cela causa le départ de nouveaux groupes, et encore... Les dragons les plus acharnés eux-mêmes durent bientôt partir à leur tour de peur d'y perdre la vie.

Bientôt, il n’y eut plus pratiquement aucun dragon sauvage sur Ambarhùna et de moins en moins de dragons liés à des dragonniers. La majorité avait été tuée dans les nombreuses batailles, pour tout dire ils s'étaient même tués entre eux. La magie était en passe de disparaître. Puis, en l’an 1124 du troisième âge, on déplora la mort du dernier de tous les dragons sur le continent. Non, il en restait encore un, le dernier dragon sauvage ayant fait le choix de rester et sacrifia son corps pour ne devenir que pur esprit et assurer à lui seul le maintien de la magie et empêcher le continent de sombrer dans le chaos.


Le retour des dragons sur Ambarhùna



En l’an 1750, alors que la magie n’avait jamais été aussi faible, alors que les elfes et les vampires souffraient de cette condition, alors qu'Ambarhùna elle-même dépérissait, un miracle se produisit. Le dragon devenu esprit apparut aux yeux de certains élus, apportant avec lui un regain de magie et une nouvelle qui raviva les flammes de la guerre. Des œufs de dragons se trouvaient en Ambarhùna, prêts à éclore, attendant leurs dragonniers. Le retour des dragons dans les différents camps pourrait bien faire pencher l’équilibre entre les trois peuples : les humains pourraient consolider leur suprématie, les elfes pourraient sauver leur peuple et les vampires pourraient assouvir leur désir de vengeance.

Pour chaque peuple un dragon a éclos, et avec ces éclosions la guerre éclata à nouveau. Les vampires, terrés dans leurs galeries pendant plus d’un siècle se sont renforcés. À nouveau, ils en sortent et attaquent le royaume des hommes.

L’année 1751  est une année de terreur pour le peuple humain où les nuits devinrent synonymes de mort pour tous ceux qui osaient mettre le nez dehors. Les villages les moins protégés furent rapidement désertés, les villes devinrent des refuges et la famine frappa. Guerre, sang, faim, frayeur. Cette année maudite fut certainement l'une des plus noires pour l'Empire. La dragonne ayant éclos pour les hommes y trouva la mort.

Déplorant cette nouvelle flambée de violence, le dragon-esprit décida néanmoins d’accorder une ultime chance aux Ambarhùnéens et conduisit les deux derniers dragons et leurs dragonniers là où se trouvaient six œufs soigneusement cachés sur l’île du flocon.

En l’an 1752, les œufs ont éclos, apportant un nouveau souffle à la magie qui permit de redécouvrir certains arts magiques disparus depuis. Cette année fut cependant marquée par la mort d’un nouveau dragon.

L’an 1753 marque un nouveau tournant dans l’histoire des peuples, la guerre fait rage, les vampires sont devenus plus audacieux et osent se confronter directement à l’armée de l’empire et à la défont ! Alors que tous pensaient que l’histoire allait se répéter, que le conflit contre les vampires allait recommencer, quelque chose s’approchait du continent. Par la voie des airs, trois dragons sauvages venus du nouveau continent des dragons atterrirent. Et par la voie des mers, une flotte d’humains nommés Almaréens, dévoués au Dieu du Néant accosta. Une terrible armée se mit à marcher sur Ambarhùna, guidée par le Néant.


L'arrivée des Almaréens



Le groupe de pirates humains qui avaient plutôt choisi de suivre Néant formèrent les premiers descendants des Almaréens. C'est en 1753 qu'ils mirent le pied sur Ambarhùna la toute première fois. Les adorateurs du Néant, sur ordre de leur Dieu, parcoururent ce nouveau continent. Néant, oublié et banni d'Ambarhùna par ses sœurs, était de retour. L’armée Almaréenne avançait de manière fulgurante et irrésistible en Ambarhùna. L’armée de l’Empire humain fut balayée. Portés par la force du Néant, les soldats Almaréens mirent à genoux la moitié de l’Empire en quelques mois et assiégèrent les grandes cités. Le culte des Sept soeurs fut interdit partout où ils passaient et ils imposèrent la foi du Néant. Toute forme de magie fut interdite.

Il en fut tout autrement pour les elfes et les vampires. La magie apparassait comme une abomination aux yeux de la foi du Néant. Les elfes restaient protégés dans leur royaume enchanté, mais ils n'étaient pas dupes et savaient que leurs frères qui avaient été capturés par ce nouvel ennemi avaient été exécutés. Et l’armée vampirique qui parcourait alors l’Empire fut traquée sans relâche. Les combats furent dévastateurs pour les vampires qui se firent massacrer en nombre et renvoyer aux confins de l’extrême est du continent.

Au bord du gouffre, les trois peuples résistaient chacun de leur côté. Mais pour combien de temps ? La capitale humaine était cernée. Les vampires luttaient pour leur survie et les elfes n'avaient aucune prise sur cet adversaire. Restait-il un espoir ?

L’espoir vint des Baptistrels. Inquiets de voir que la magie avait été interdite dans tous les territoires soumis, les Baptistrels décidèrent qu'il était grand temps pour eux d'intervenir. Mais ce qu'ils proposaient était presque un blasphème aux yeux de chacun des peuples : s’allier pour combattre un ennemi commun. Dans les heures les plus sombres, face à l’imminence de leur extinction, même les ennemis héréditaires mirent leur animosité de côté pour survivre.

Un sommet fut alors organisé au domaine de la Rhapsodie pour négocier cette alliance, les délégations des trois peuples s’y rendirent sans plus tarder et des informations sur les Almaréens y furent échangées. Les négociations furent âpres et difficiles. Cependant en dépit de toutes les difficultés, un accord sembla être trouvé. Mais c’était sans compter sur l’intervention du quatrième acteur de cette guerre. Alors que l’espoir de vaincre l’envahisseur semblait enfin prendre forme, le monde autour des négociateurs s’écroula. La magie, qui avait été une alliée indéfectible depuis le début, malgré son inefficacité, disparut.

Néant lui-même avait décidé d’agir en attaquant le soutien de la magie d'Ambarhùna, le dragon-esprit. Une fois la magie disparue du continent, ses soldats purent franchir les frontières du royaume elfique dont les protections venaient de disparaître et attaquer le domaine de la Rhapsodie, lieu de la négociation.

Cependant, face aux agissements de leur frère, les Sept sœurs n'étaient pas restées inactives. Néant ayant enfreint la règle interdisant toute intervention directe sur les mortels, alors elles-mêmes décidèrent de l’enfreindre. Elles se présentèrent au lieu de la négociation et envoyèrent les dragonniers et leurs dragons au secours du dragon-esprit. Projetés dans un autre plan, les liés se retrouvèrent face au Dieu du Néant et un combat s’engagea. À la suite d’une bataille dantesque, le Dieu du Néant fut repoussé par les champions des Sept.

Alors que la bataille faisait rage sur un autre plan, au sein du royaume elfique une autre avait lieu. À l’intérieur du domaine Baptistral, les représentants des trois peuples durent faire face à une gigantesque armée. Alors que la bataille tournait en leur défaveur, l’armée elfique finit par arriver en renfort et la défaite du Néant ramena la magie tout en dépossédant les Almaréens de leur immunité face à celle-ci. L’armée Almaréenne bien qu’ayant l’avantage fut mise en déroute en l’absence du soutien de leur déité.

Pendant que la guerre faisait rage à l’ouest d'Ambarhùna, un tout autre évènement avait lieu dans la capitale humaine. Le comte Fabius Kohan avide de pouvoir et désireux de devenir le nouvel empereur usa de son pouvoir, de son influence et de son intellect, s’empara de la couronne et accusa son cousin Korentin Kohan, héritier au trône, du meurtre de l’empereur.




Les champions des Sept étaient parvenus à repousser Néant. L’armée elfique et les délégations des trois peuples étaient parvenues à repousser l’armée Almaréenne. Mais derrière cette apparente victoire se cachait un bouleversement notable. Fabius Kohan devint l’empereur de l’empire humain et fit alliance avec les Almaréens. Korentin Kohan, dragonnier et accusé de régicide, parvint à s’évader de prison. L’Empire se scinda alors en deux. Les impériaux de Fabius Kohan alliés aux Almaréens. Et les rebelles alliés aux elfes et aux vampires.

Alors que la guerre faisait rage, un individu énigmatique commençait à se faire connaître. Un voyageur qui parcourait le continent à la recherche d’artéfacts mystérieux appartenant aux Dieux. Dans son sillage se répandait une prophétie : un mal sommeillait en Ambarhùna, un mal en passe de se réveiller.

L’hiver s’était abattu sur le continent, les combats cessèrent sous les intempéries. L’heure n’était plus aux grandes batailles, mais aux actions ciblées. Un serviteur du Néant, directement investi par les pouvoirs du Dieu fut capturé par la rébellion. Usant de ce dernier comme d’un passage vers Néant, ils frappèrent la déité. L’agression de Néant était un véritable blasphème pendant laquelle le Dieu fut blessé. Un profond déséquilibre se créa alors entre l’énergie des Sept sœurs et celle de leur frère. Le monde se détraquait. Catastrophes climatiques, dérèglements en tout genre, conséquences sur la magie, les animaux, les Esprits-liés...

Au chaos ambiant s'ajouta une sombre et épouvantable menace. Vexation et souffrance mêlées avaient achevé ce qui avait été commencé bien des millénaires plus tôt. De la folie haineuse de Néant pourrait bien naître une horreur telle que les Ambarhùnéens ne pouvaient la concevoir...

Avec l’hiver qui s’achevait, l’alliance entre Fabius Kohan et les Almaréens arriva elle aussi à son terme. Les soldats Almaréens opérèrent un coup d’état et imposèrent la foi en Néant et l’interdiction de la magie dans tout l’empire.

Au même moment, Néant se décida à agir en personne. L’agression d’un Dieu ne pouvait rester impunie, aussi le Dieu décida-t-il qu’il était grand temps de mettre fin à ce monde. Au fond de la forêt elfique, trois sanctuaires sortirent de terre. De ces derniers émanait un miasme brumeux qui détruisait toute vie. Les elfes, impuissants face à cette menace, n’eurent d’autres choix que de quitter leur royaume s’ils voulaient vivre. Ce fut dans la douleur que le peuple elfique quitta son royaume, traversant les terres hostiles d'Ambarhùna pour rejoindre la rébellion qui leur offrit asile.

À l’aube de l’été, les Almaréens se décidèrent à agir afin d’en finir avec la rébellion. La dernière poche de résistance à la foi du Néant, ainsi que les elfes et les vampires étaient présents en un seul et même point. Une terrible bataille eut donc lieu dans la cité rebelle, une bataille qui connut son lot de trahisons. Tout d’abord les vampires qui trahirent la rébellion au moment où ils purent en tirer le meilleur profit. Par la suite les impériaux qui trahirent les Almaréens. Et enfin Néant qui abandonna ses troupes en leur retirant son pouvoir. Les Almaréens furent vaincus et le peu qui survécut prit la fuite. Cette bataille fut connue sous le nom de l’Aube Rouge. En dépit des nombreuses morts provoquées par la boucherie que fut cette bataille, elle permit d’éliminer définitivement la menace Almaréenne. Cependant, pourquoi Néant avait-il abandonné ses serviteurs ?


L'avènement du Tyran Blanc, sa défaite et la mort des Dieux



La réponse à cette question ne tarda pas à se faire connaître, le Dieu n’avait plus besoin d’eux. Le miasme brumeux venait de recouvrir la totalité de la forêt de l’ouest et menaçait à présent le reste du continent. Tandis qu’un peu partout des perles munies de tentacules apparurent et causèrent des ravages dans de nombreuses villes. Une nouvelle menace que les Ambarhùnéens s’empressèrent de détruire.

Alors que toutes les perles se faisaient détruire, le mystérieux voyageur lança son appel au travers tout Ambarhùna. Une quête pour détruire le mal sommeillant au sein de ce continent. Une créature qui, une fois vaincue, permettrait d’apaiser la folie de Néant.

C’est ainsi que de nombreux Ambarhùnéens répondirent à son appel et se rendirent au plus profond des galeries du royaume vampirique, bravant le danger que représentait l’empire vampirique pour atteindre les profondeurs inexplorées. Une communauté de Marcheurs parvint à se rendre jusqu’au point décrit par le voyageur. Une geôle où était enfermé un monstre. Une créature ayant volé le bien le plus précieux du Néant et s’étant emparé d’une partie des pouvoirs des Dieux. Malheureusement, le prisonnier était prêt à les accueillir et asservit les marcheurs avant de se libérer de ses chaînes.

Libéré, le tyran blanc usa de ses pouvoirs et déclencha une bataille avec les Dieux. Au prix d’un combat dantesque, il parvint à les repousser. Pendant ce temps, Ambarhùna s’était une fois de plus scindée en deux camps. Ceux qui avaient accepté ou qui avaient été incapables de fuir la domination du Tyran Blanc. Et ceux qui avaient été en mesure d’y échapper pour rejoindre le camp des Dieux.

Le Tyran Blanc fonda son royaume, tandis que les divinités s’efforcèrent de protéger un territoire où ceux ayant décidé de s’opposer à leur ennemi commun pourraient préparer une contre-attaque. Mais l’espoir de défaire cet être cruel s’amenuisait.

Puis, un espoir jaillit. Une arme serait capable d’abattre le Tyran Blanc. Une épée, forgée jadis à partir d’une étoile créée par les huit Dieux. Dans cette épée demeurerait un pouvoir qui permettrait d’empêcher le Tyran Blanc d’user de ses pouvoirs volés. Mais une épée qui serait également capable de tuer les Dieux. Sans attendre, les protégés des Dieux se mirent en quête des fragments de cette arme miraculeuse.

Pendant ce temps, la guerre gagna en intensité. Les protégés des Dieux parvinrent à infliger une cuisante défaite aux troupes du Tyran Blanc. Pendant cette bataille, le Dieu du Néant, qui avait retrouvé momentanément ses esprits, remit à un humain un bien d’une grande valeur avant de s’éteindre. Un contrat, un contrat qui le liait ses sœurs et lui à une entité supérieure les ayant créés : Origine.

Suite à cette bataille, le Tyran Blanc décida de prendre lui-même part au combat et massacra les protégés des Dieux. Fier de ses victoires, il avança jusqu’au désert d’Esfelia où s'étaient établis ceux qui résistaient à sa domination. Une bataille terrible s’engagea alors. Malheureusement pour lui, les Ambarhùnéens étaient parvenus à réunir les fragments de l’arme capable de le vaincre. Impuissant face à elle, le Tyran Blanc fut tué.

Tandis que le Tyran Blanc mourait, les Déesses, elles, se retrouvèrent face à un choix. Le contrat remis par Néant stipulait leur disparition, mais certaines d’entre elles n’étaient pas disposées à respecter cet engagement. C’est alors que Mort fit le choix de se suicider pour respecter les termes du contrat d'Origine. Les unes après les autres, les Déesses mirent fin à leurs jours, confiant leur monde à leur création.

Les Dieux étaient morts, le Tyran Blanc était mort. Les enfants des Dieux étaient désormais livrés à eux-mêmes. Allaient-ils choisir la voie de la paix ou de la guerre ?




En l’an 1758, Ambarhùna se reconstruisit et pansa ses blessures. L'empire des Humains était divisé en deux royaumes. Le royaume vampirique avait changé de dirigeant suite à la trahison de ce dernier lors de la bataille de l’Aube Rouge. Les elfes reconstruisaient un royaume dans les montagnes de l'est. Enfin, la Caste des dragonniers fut créée et se posa en protecteur de la paix.


Ambarhùna : terre des Chimères



Début de l'an 1759
Un an avait passé depuis la défaite du Tyran Blanc.

Désormais, les peuples n'étaient plus guidés par les Dieux. Ils étaient responsables d’eux-mêmes et se devaient de reconstruire une terre et des royaumes ravagés par des années de guerre. Pour cela un traité de paix avait été signé entre les trois peuples, mais cela suffirait-il ?

Les années n’avaient pas apaisé les vieilles rancœurs. La paix résisterait-elle une fois que chacun aurait pansé ses plaies et renforcé ses armées ? Et cette vieille forêt autrefois perdue dans le Néant, ne cachait-elle pas un terrible danger ? En son cœur chantaient les chimères, ces créatures affreuses venues du plan astral. Ne finiraient-elles pas par déferler sur le monde ?

Le continent magique portait désormais de lourdes cicatrices. Ce passé sanglant serait-il un jour oublié ou bien les jours sombres reviendraient-ils ?

9 février de l'an 1759
L’empereur elfique Aegnor Evanealle s’était marié avec Aramis Thredë. Les dirigeants des deux royaumes humains et du royaume vampirique étaient présents. Les festivités s'étaient déroulées sans encombre jusqu’au festin clôturant l’événement. Un groupe d’assassins étant parvenu à s’introduire au sein d’Estëllin et à empoisonner les coupes des quatre empereurs. Mais la tentative d’assassinat fut un échec, du moins pas totalement. Korentin Kohan fut le seul à subir le terrible effet du poison. Fort heureusement, les Baptistrels présents au festin parvinrent à le maintenir en vie. Et grâce aux efforts conjugués des gardes elfiques et des dragons présents, les invités parvinrent à capturer les assaillants et les faire parler.

12 février de l'an 1759
Un horrible larcin fut commis au sein de la cité d’Aldaria. L’œuf qui y avait été entreposé par Ashy avait été volé ! La caste des dragonniers fut immédiatement prévenue et l’enquête fut lancée. Sous l’impulsion de la caste, les royaumes furent amenés à coopérer. Cependant la piste de l’œuf fut rapidement perdue…

30 mars de l’an 1759
Sous l’impulsion de Prince vampirique, une escouade composée de soldats des quatre royaumes fut levée afin de mettre la main sur le renégat à l’origine de la tentative d’assassinat lors du mariage et d'éliminer la menace pour la paix que celui-ci représentait. Grâce aux informations extirpées aux assassins du mariage, les nations connurent la localisation de celui-ci. Il se cacherait dans un camp au sein de la forêt de l’Ouest. L’escouade s’y enfonça alors.

12 Avril de l’an 1759
L’état de santé de Korentin Kohan se dégrada drastiquement. Malgré les soins des Baptistrels, le poison qu’il avait ingéré lors de la tentative d’assassinat au mariage elfique n’a eu de cesse de l’affaiblir. Il anoblit Luna Duruisseau et la nomma régente du royaume Aldarien jusqu’à ce que son fils Nolan fût en âge de gouverner, avant de se rendre dans les montagnes elfiques. Les elfes décidèrent d’user de leur magie de conservation des corps afin de plonger le dragonnier d’émeraude en stase dans l’attente de trouver un remède à son mal.

2 juin de l’an 1759
L’escouade envoyée traquer le commanditaire de l’assassinat ressortit de la forêt, en grande partie décimée, sans être parvenue à mettre la main sur leur cible. Ces derniers affirmaient avoir été attaqués par un ennemi inconnu. Le Prince vampirique ne faisait pas partie des survivants et aucun d’entre eux ne savait si celui-ci était toujours en vie ou non. L’annonce de la mort présumée du Prince vampirique provoqua au sein du royaume vampirique de forts troubles suivis d’un conflit interne. La race vampirique redevint livrée à elle-même et sans chef.

10 Juillet de l'an 1759
Des hurlements lugubres s’élevèrent à l’ouest d’Ambarhùna. Le mal, ignoré du monde, qui sévissait dans l’ancienne demeure du royaume elfique avait commencé à se mettre en marche. Aldaria et Gloria avaient perdu contact avec certains villages situés à l’extrémité ouest de leurs territoires respectifs. Dans ces hameaux isolés il n’y avait plus âmes qui vivent. Les habitants s'étaient volatilisés sans laisser de trace. Sans laisser de trace ? Pas tout à fait…

Face aux disparitions plus que mystérieuses et inquiétantes qui sévissaient à l’Ouest, les deux royaumes humains décidèrent d’unir leurs forces pour mener l’enquête et arrêter les responsables s’il y en avait.

Le seul indice dont ces derniers disposaient était un jeune garçon, seul rescapé de la dernière attaque. D’après ses dires assez confus, ce serait des monstres qui auraient attaqué sa maison. Décidant de tendre une embuscade auxdits monstres, la brigade d’intervention Aldarienne-Glorienne évacua un village et s’y cacha en attendant la nuit.

Comme prévu l’ennemi apparut et les monstres en question n’étaient ni plus ni moins que des loups vampiriques. Abominations créées par le Tyran Blanc. Un héritage de l’ennemi d’Ambarhùna qui aurait pourtant dû disparaître depuis longtemps.

Le combat s’engagea alors, mais rapidement les soldats se rendirent compte qu’il ne s’agissait pas d’une simple meute. Quelqu’un derrière devait forcément les coordonner pour qu’ils soient si redoutables. Après être parvenu à les mettre en déroute, le groupe décida de les poursuivre et d'en apprendre plus. Mais surtout de récupérer les camarades enlevés par ces créatures.

C’est alors que le piège se retourna contre eux. Les loups vampiriques menèrent une embuscade contre les soldats Aldariens et Gloriens. Fort heureusement, le groupe parvint à prendre l’avantage et à déjouer l’embuscade, jusqu’à ce qu’un hurlement lugubre ne déchire le ciel et qu’une louve géante n’apparaisse, tuant la dragonnière Enetari Terendul.

Fous de colère, les compagnons de l’elfe décédée engagèrent le combat contre cette monstrueuse créature et parvinrent à la blesser. Cependant, cette dernière parvint à prendre la fuite en utilisant une magie des plus étranges …

Le combat se terminant, le groupe se tourna vers le cadavre de la dragonnière et de son dragon. Mais une surprise les attendait. En effet, le corps de l’elfe avait disparu, et celui de sa dragonne également. Il ne restait plus que dans cette mare de sang un œuf d’obsidienne.

10 juillet an 1759
La prise de pouvoir par Konrad Von Drak n’avait pas fait l’unanimité au sein du royaume vampirique. Le pouvoir vampirique ne fonctionne pas comme chez les autres races, les forts survivent et les faibles trépassent. En dépit de tous ses efforts, le nouveau Prince noir n’était pas parvenu à garder bien longtemps sa place. Le conseil vampirique avait en effet ourdi sa perte en mettant en place un complot, avec la Princesse de la Cour des Miracles Irina Faust, qui conduisit à un coup d’État. Le Prince noir fut assassiné par ses conseillers et le royaume vampirique plongea à nouveau dans une guerre civile.

25 juillet de l'an 1759
Lentement, la nuit vient recouvrir Aldaria de son voile d’obscurité. Le ciel est obstrué par de gros nuages noirs. Celle qu’on appelle la lumineuse est plongée dans les ténèbres qui ne s’illuminent que de brefs instants tandis que l’orage, provoqué par la chaleur de l’été, trône au-dessus de la ville et expulse un éclair. La pluie tombe à grosses gouttes contre les vitres du palais, berçant doucement le sommeil qui l’habite. Soudainement, l’édifice entier est secoué par la foudre qui frappe l’une de ses façades. Une brèche se forme dans les murs et le vent s’y engouffre violemment. Sur les lieux, des traces mouillées en forme de semelles de bottes souillent la tapisserie au sol…

L’alerte est donnée dans le château, des intrus semblent s’être introduits dans le palais d’Aldaria. Les premiers sur les lieux commencent alors à mener l’enquête et se divisent en deux groupes. Si le premier fait chou blanc, ce n’est pas le cas du second qui tombe directement sur les ennemis. Et pas n’importe lesquels ! Tous portent l’uniforme des soldats de Gloria. Un combat s’engage alors pour les arrêter et ces derniers se font rapidement maîtriser. L’objet de leur visite nocturne est alors rapidement établi. Ces derniers s’étaient introduits pour voler le sceau royal d’Aldaria. Pourquoi ? Pourquoi des soldats Gloriens voleraient un objet d’une si haute importance ?

Le mystère reste total d’autant plus que les rares survivants de la tentative de vol ne se souviennent de rien. Les relations entre les deux royaumes humains commencent alors à se tendre…

15 août de l'an 1759
C'est la date où furent organisées de grandes festivités à Caladon. Mais on se rappellera probablement plus de ce jour comme de celui où l'horreur avait frappé l'harmonieuse. En effet, des explosions retentirent ici et là et semèrent la panique. Heureusement, quelques citoyens ne se laissèrent pas impressionner et au prix d'un grand effort, ils mirent la main sur le coupable: un vieil homme barbu. La seule information pertinente qu'ils obtinrent du coupable fut un parchemin offrant une belle somme d'or ainsi qu'une récompense offerte par le Tyran Blanc lui-même lorsqu'il serait de retour. Malheureusement, la vie le quitta avant qu'il puisse être questionné par les autorités.

Le retour de fanatiques du Tyran Blanc sonnait une cloche inquiétante. Toutefois, on pouvait se réjouir que la tranquillité soit revenue à Caladon. Certains débutèrent même une nouvelle vie.

25 Août de l'an 1759
Une terrible nouvelle vint secouer Ambarhùna  et plus particulièrement le royaume Glorien. Alors que l’empereur Fabius Kohan se rendait à Fortuna, lui et son escorte avaient trouvé la mort. Cette dernière s’était faite anéantir et il ne restait quasi plus rien de celle-ci. La mort de l’empereur Fabius fut difficile à certifier, la seule chose que l’on retrouva de lui étant les os calcinés d’une main ornée de bagues à moitié fondues. D’après les traces trouvées sur les lieux, un dragon de grande taille serait à l’origine de cette attaque. Mais celles d’un bipède furent également trouvées. Les autorités gloriennes conclurent qu’il s’agissait probablement d’un dragon et de son dragonnier. Les relations entre l’empire Glorien et la Caste commencèrent alors à se tendre…

30 Aout de l'an 1759
Crissolorio Ostiz fut nommé régent du royaume Glorien et fut chargé d’administrer l’empire en coopération avec la nouvelle reine Sehlys Nepheris jusqu’à la majorité du prince Frédérick Kohan encore à naître.

2 septembre de l'an 1759
Dans le désert, les vestiges de l’ancien mal d’Ambarhùna tentaient de survivre. Les derniers fidèles du culte du Tyran Blanc s'étaient réunis et tentaient par un procédé machiavélique de ramener le Voleur de cœur à la vie. Fort heureusement une brigade formée de la coalition des trois peuples s’engagea dans la mer de sable pour débusquer leur ennemi et empêcher le retour du Blanc. Si le plan des cultistes fut mis en échec, la victoire des peuples n’était pas totale. Les énergies concentrées par l’infâme rituel s'étaient libérées dans le désert, le défigurant. Esfelia n’était plus qu’une terre meurtrie, parcourue de failles menant aux tréfonds de la terre, comme si le Tyran Blanc lui-même était venu la lacérer de ses griffes.

27 Septembre de l'an 1759
Une fois encore, le domaine de la Rhapsodie fut souillé par le sang. Le territoire des bardes fut la victime d’une attaque éclair menée par les Chimères. L’attaque ne semblait servir qu’à masquer la tentative de capture de Baptistrels. Fort heureusement, le nouvel ennemi d’Ambarhùna n’était pas arrivé à ses fins… du moins pas entièrement. Ascheriit Svenn, un jeune Enwr pressenti pour devenir Cawr au lendemain de l’assaut fut capturé. Quel était l’objectif des Chimères en s’en prenant au Baptistrel ? Et que signifiaient les paroles énigmatiques que leurs généraux avaient proférées : « Nos ennemis sont tombés, les enfants des Dieux ont ouvert notre geôle, leur sang sera les larmes d’Origine et les premiers fils prendront ce qui leur est dû. La trahison du père sera punie. » Tant de questions sans réponses qui promettaient aux peuples un avenir des plus sombres.

3 octobre de l'an 1759
La surprise fut totale et l’inquiétude grande chez les royaumes voisins quand les communications avec l’Empire elfique furent coupées pendant une semaine. En effet la lisière, protection magique du peuple elfique, avait été levée coupant le reste du monde du domaine sylvestre. Les rumeurs allaient bon train quand finalement la barrière fut retirée et que des cavaliers en sortirent. Chevauchant en direction de Gloria, Aldaria et DureRoc, ils étaient porteurs d’une missive signée de la main de l’Empereur elfique et du Gardien Baptistrel. Le message relatait les terribles évènements ayant frappé l’Ordre de la Rhapsodie et le Royaume sylvestre.

La colère de l’Empereur Aegnor était grande et il invoqua le chapitre quatre du Traité des Trois Peuples, sommant les royaumes de tenir parole et de marcher tous ensemble en direction de l’ancienne forêt des elfes où, d’après les évènements des mois passés, se trouverait la nouvelle grande menace d’Ambarhùna : les Chimères.

3 octobre de l'an 1759 – Soir
Le domaine Baptistral avait retrouvé son calme et sa pureté après une dure semaine de labeurs de la part de toutes les bonnes volontés. Les reconstructions étaient presque achevées. Oui, mais voilà, un évènement allait à nouveau troubler la paix de ce lieu. Une chose fut ressentie par les Baptistrels et uniquement par eux.

Une nouvelle note majeure venait de faire son apparition. Elle commençait à se mêler aux vibrations d’Ambarhùna. Elle perturbait l’harmonie établie depuis des siècles. Un changement se produisait, mais seuls les maîtres bardes le percevaient.

Zal, la note de l’opposition, de la détermination, de l’équilibre de l’ordre et des forces venait de faire son apparition.

L’apparition de cette note entraîna avec elle une naissance. L’apparition d’un nouveau baptistrel … en dehors de l’ordre.

3 octobre au 27 novembre de 1759
Sur ordre de l'empereur, la lisière, barrière magique elfique, avait été levée. La totalité du royaume elfique et le domaine baptistrel étaient sous sa protection. Il était désormais impossible de pénétrer sur le territoire elfique sans leur autorisation. Cela n’empêchait pas le commerce avec les autres royaumes, mais il serait affaibli tant que la protection serait en place. Les ennemis du royaume avaient donc l’impossibilité de le pénétrer. La lisière serait retirée lorsque l’armée elfique réintégrerait le royaume.

27 octobre de l'an1759 - Matin
Dans l’ignorance des royaumes et des Chimères, un groupe s’était constitué à la lisière de la forêt de l’Ouest. Après avoir guetté cette frontière depuis la chute du Tyran Blanc, le temps d'agir était venu. Ilyanth Neolenn, Alford Gorder, Kälyna Vallaël, Arya Vallaël furent menés par Verith au cœur du territoire du nouvel ennemi d’Ambarhùna. Au sein des restes du vieux royaume elfique, ils firent la découverte d’un temple du néant dont les portes étaient ouvertes. N’écoutant que leur courage, à moins que cela ne soit de l’inconscience, ils y entrèrent pour découvrir le stratège des Chimères en train de mettre en œuvre le plan destiné à assurer leur victoire. Après un combat mené contre celui qui s’autoproclamait Baptistrel du néant, le groupe fut en mesure d’empêcher la réalisation du plan de l’ennemi. Mais à quel prix ?

Ignorant qu’une bataille se déroulait à la lisière de la forêt, leurs actions impactèrent grandement le déroulement de cette dernière et peut-être furent-ils ceux qui leur évitèrent une mort certaine. Cependant, ces mêmes actions avaient ouvert une faille entre les mondes. Alors que le temple s’effondrait sur eux, les membres du groupe n’eurent d’autre choix que de passer à travers la faille. Pendant ce temps, la magie du plan astral se mit à se déverser sur le plan physique, mettant Ambarhùna dans une situation périlleuse qui la contraignit à faire des sacrifices.

27 octobre de l'an 1759 - Après midi
Les Chimères avaient fait preuve de leur puissance et et de leur dangerosité en s’attaquant au domaine de la Rhapsodie. La réaction des quatre royaumes ne se fit pas attendre et une grande armée fut levée. Celle-ci marcha en direction de l’Ouest pour frapper l’ennemi. Une bataille s’engagea alors.

Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu. Les Chimères étaient déjà prêtes à accueillir les trois peuples et déchaînèrent des puissances en dehors de leur portée. Une fois encore, la terrible énergie du Néant vint frapper, détruisant la trame et permettant aux Chimères de mettre en place leur stratagème. Mais c’était sans compter sur un évènement inattendu.

Dans un éclat de surprise, l’équilibre des forces se renversa, l’énergie du Néant fut balayée par la haute magie et les troupes alliées purent contre-attaquer. Cependant, en dépit de leur avantage et face à un ennemi en déroute, ils décidèrent de battre en retraite. Le dragon-esprit, resté silencieux pendant de longues années, s’était soudainement remis à parler. Il demanda aux peuples d’abandonner la bataille pour ne pas perdre la guerre. Car derrière cette apparente déroute et ces évènements avantageux, se cachait un danger plus que terrible. Si à court terme l’apparition de la haute magie était favorable, à moyen et long terme, celle-ci causerait leur défaite.

Afin de ralentir les flots de haute magie se déversant sur ce monde, et par la même occasion ralentir la contre-attaque des Chimères, le dragon-esprit n’eut d’autres choix que de formuler une terrible demande auprès des dragons liés. Pour ralentir la haute magie, la trame devait être rétablie, et pour ce faire un dragon allait devoir se sacrifier. Trissi, la dragonne d’argent et liée de Kedrildan Maralawe, accepta de donner sa vie pour assurer un avenir à son fils Alkhytis. La dragonne se dissipa dans une pluie de paillettes dorées. Sous les lamentations de son fils, la trame fut rétablie.

28 octobre de l'an 1759
Resté silencieux pendant les heures les plus sombres d’Ambarhùna, le dragon-esprit se mit à nouveau à parler. Piégé dans le plan astral depuis sa défaite contre Néant, incapable d’interagir avec le plan physique, son exil forcé prit fin lorsque le passage entre les mondes s’ouvrit à nouveau par l’action de cinq êtres. Lui, resté impuissant depuis tout ce temps, put enfin porter à nouveau secours à ce continent et à ces peuples qu’il avait juré de protéger.

« Enfants des Dieux, l’heure est grave. Votre plan et celui des Dieux sont connectés. La haute magie qui baigne ce dernier monde se déverse dans le vôtre par une plaie béante. La refermer prendrait bien trop de temps, et du temps nous n’en avons pas. La trame sera bientôt engloutie par cette énergie et les Chimères pourront parcourir librement cette terre. Il vous faut stopper cette prolifération. À la manière d’un barrage empêchant l’eau d’inonder la terre, je vais vous guider dans la construction d’un édifice qui permettra de l’arrêter. Remplissez mes quêtes, enfants des Dieux. Au plus profond de l’océan, au plus profond de la terre, sur une terre aux mille dangers, vous trouverez les matériaux nécessaires à la construction de cet édifice hors du commun.

Hâtez-vous, votre survie en dépend. »


17 novembre de l'an 1759
Au fond de l’océan, dans une grotte sous-marine, se trouvait le premier objet de la quête du dragon-esprit. Des membres de son ancienne race, n’écoutant que leur courage, s'étaient lancés au cœur de ce monde aquatique. Affrontant le danger océanique, ils y étaient parvenus. Mais le lieu les attendait, prêt à défendre son trésor. Face à leur propre peur, ils se sont retrouvés, mais cette épreuve ils ont su la surmonter. Ramenant le sable des âges, le premier matériau, à la surface.

30 novembre de l'an 1759
Au centre de la terre, dans la geôle du tyran, se trouvait le deuxième objet de la quête du dragon-esprit. Elfes, Humains, Vampires, certains s’avancèrent. Vaillants héros prêts à braver le danger du passé. Affrontant l’ombre et le feu, ils y étaient parvenus. Là attendait ouverte la prison du tyran. La fracassant, ils purent en extraire le deuxième matériau.

1 décembre de l'an 1759
Dans l’ignorance totale du monde, un groupe courageux s’était retrouvé au sein du plan astral. Deuxième visite pour l’un, première pour les autres, tous durent fuir les Chimères régnant en maîtres. Ce fut dans les ruines du domaine des Dieux qu’ils trouvèrent refuge, les souvenirs d’un passé lointain se révélant à eux. L’appel à l’aide des morts se mêla à leur route, avant que le veilleur de Néant ne se réveille. Au prix d’un terrible combat, ils lui arrachèrent son œil, ignorant son importance. Victorieux, le dragon-esprit leur apparut alors, réclamant leur butin afin de préserver Ambarhùna.

Malheureusement, la colère s’avéra aveugle au danger imminent. Criant sa rage, Verith attaqua le dragon-esprit, secondé de Kälyna. Permettant à Ilyanth, Alford et Arya d’amener en Ambarhùna deux artefacts divins.

Nul ne sait ce qui advint de ce combat. Nul ne sait qui en sortit victorieux …

31 décembre de l’an 1759
Le plan de l’esprit-dragon, l’espoir apporté aux peuples … fut un échec total. Le protecteur du continent avait sous-estimé l’ennemi, à moins que ces derniers n’aient bénéficié d’une chance insolente. Dans un assaut terrible, les Chimères jetèrent tout ce qui leur restait de force dans la bataille connue aujourd’hui sous le nom de la chute du Wylorel. L’obélisque construit sur ordre du dragon-esprit fut détruit, le barrage qu’il devait faire à la haute magie céda.

Janvier de l’an 1760
L’énergie du plan astral se déversa à gros flots sur Ambarhùna. En un mois elle gagna la moitié du continent et dans son sillage suivirent les Chimères. Chaque jour un peu plus libres de se déplacer, elles finirent par s’attaquer aux deux Empires des hommes.

Février de l’an1760
L’alliance des trois races fut respectée et ensemble, Humains, Elfes et Vampires se dressèrent face aux Chimères pour défendre les capitales des deux royaumes des Hommes. Malheureusement, l’union de leur force fut insuffisante face à la puissance de ces créatures. Les armées alliées n’eurent d’autres choix que de battre en retraite. Bientôt, la race des hommes dut migrer vers l’est, s’installant dans le désert d’Esfelia au sein des ruines de Fort-Espérance. La nostalgie de la cité des Dieux les ayant protégés et ayant vu la chute du Tyran blanc gonfla d’espoir le cœur des hommes.

Une fois encore, les trois races étaient confrontées à un ennemi implacable, mais au fond d’elles demeurait la certitude que leur alliance permettrait d’en venir à bout.

28 Mars de l’an 1760
Après les récents évènements des mois précédents, le mois de mars apparut comme une période calme dans cette guerre contre les Chimères. Mais cette tranquillité masquait de funestes projets. Tandis que les peuples concentraient tous leurs efforts à rassembler leurs forces afin de pouvoir résister à leur ennemi, les Chimères rassemblaient les leurs en vue d’un assaut décisif. La nuit du 28 mars fut marquée par un terrible combat surnommé la bataille des trois royaumes. Usant des pouvoirs du Néant, les Chimères firent apparaître une armée aux portes d’Estëllin, de Fort-Espérance et de DureRoc. Leur intention était d’éliminer en une seule attaque la totalité des enfants des Dieux.

Une puissante armée se dressait devant les portes de chacune des trois cités. Trois batailles éclatèrent et chaque peuple joua sa survie. Les Gardiennes d’Estëllin furent forcées, la tour noire de DureRoc s’effondra et les Chimères entrèrent dans Fort-Espérance. Alors que les peuples pensaient voir en ce jour leur fin arriver, un évènement se produisit.

Rugissant des éclairs, une première dragonne atterrit à Estëllin et de sa puissance permit aux elfes de repousser les attaquants. Faisant trembler la terre sur son passage, une deuxième dragonne atterrit à DureRoc et de sa robustesse permit aux vampires de repousser les envahisseurs. Enfin, dans l'irradiance de la chaleur du désert d’Esfelia tel le soleil à son zénith, les dragons s’unirent pour aider les humains à repousser leurs assaillants.

Cette victoire fut la première des enfants des Dieux après une longue série de défaites, mais la victoire fut amère tant le prix payé pour l’obtenir fut conséquent. Les trois races avaient été acculées dans leur dernier retranchement et leur défense venait de céder. Tous réalisèrent alors la terrible vérité : Ambarhùna venait d’être perdue. Le continent qui les avait tous accueillis, où ils s’étaient combattus, où ils avaient lutté ensemble venait d’être conquis par les Chimères. Et sous peu, s’ils s’évertuaient à défendre cette terre, ils disparaîtraient.

Juillet de l'an 1760
Afin de survivre, afin de poursuivre la guerre, les peuples se devaient d’accepter leur défaite. Ambarhùna était perdue. Dans un effort commun, malgré les tensions qui commençaient à s’installer, les peuples unirent leurs ressources afin de construire une grande flotte. Ensemble, ils prirent le large, voguant vers des eaux inconnues, à la recherche d’une nouvelle terre, d’un nouvel avenir… d’un nouvel espoir.