L'ordre des Chevaliers Baptistraux : Origine



L’Ordre des Chevaliers Baptistraux est issu de longues délibérations entre les membres du conseil de la Rhapsodie et ceux qui devinrent les premiers Chevaliers, dont Seö Wënmimeril. Suite à l’attaque, quelques années auparavant, des chimères sur le domaine baptistral, il est venu une question essentielle aux oreilles d’un petit groupe de personnes : comment, si la magie est inefficace, et que le domaine est attaqué, protéger les membres de l’ordre. Bien sûr, il était parfaitement exclu d’engager des mercenaires, ou encore de mettre en place un corps armé géré par le domaine. Les Baptistrels n’étaient, ne sont, et ne seront jamais des guerriers. Pourtant, laisser courir un tel risque était impossible. Les Bardes étaient trop précieux pour ne pas être protégés.

Il fut finalement décidé, au bout de plusieurs jours de débats au sein de la Rhapsodie, de créer un ordre au sein même du domaine, où seraient choisis, entraînés, testés, puis liés, douze chevaliers distincts, qui formeraient le bouclier de l’ordre face à d’éventuels ennemis. Une fois cette décision prise, toutes les modalités de cette organisation nouvelle furent passées au crible. Les chevaliers devaient être l’image même des Baptistrels, à ceci près que, contrairement à leurs futurs protégés, ils seraient, eux, des combattants.

Ainsi naquit l’Ordre des Chevaliers Baptistraux, une idée commune entre les bardes et ceux souhaitant à tout prix les protéger.


Organisation


L’organisation des Chevaliers n’est pas très complexe, au vu de leur faible nombre. Ils ne sont pas à proprement parler une organisation militaire, bien que leur valeur martiale reste très forte. Les chevaliers sont au nombre de douze au maximum, et ils sont directement dirigés par le conseil de la Rhapsodie. Dans le cas où leur nombre dépasse la dizaine, l’un d’entre eux est désigné par le conseil pour prendre temporairement la tête de ses confrères en temps de guerre, même si cette situation reste exceptionnelle.

Il n’y a pas de liens hiérarchiques à proprement parler des Chevaliers sur les autres membres de l’ordre, à part celui qui les unit à leur Cawr. En effet, lors de l’intronisation d’un Chevalier, le conseil peut décider de lui désigner un maitre attitré. Cette désignation se vote à la majorité, et passe bien sûr par l’acceptation de ce dernier, au vu des responsabilités que lui incombe le fait d’avoir un chevalier-lié. Ainsi, si un Chevalier a le devoir de protéger chacun des membres de l’ordre sans distinction, il sera tout de même associé à un seul Maitre à la fois, pour des raisons bien précises, que nous verrons dans un autre chapitre.


Son rôle


Si beaucoup visualisent encore les chevaliers comme les bras armés des Baptistrels, c’est une erreur énorme. Une image beaucoup plus proche de ce qu’est un chevalier pour un maitre barde serait celle d’un bouclier. Le chevalier partage les valeurs de l’ordre Baptistral dont il fait partie et, même si ces dernières ne le lient pas magiquement comme pour un mage baptistrel, il n’en est en rien exempt. Aussi, sa mission ne consiste pas en une force offensive, mais plutôt exclusivement défensive. La vie et l’existence des membres de l’ordre sont sa première priorité, et il ne saurait blesser sciemment un autre baptistel en mentant, blessant, ou tuant, si la situation ne l’exige en rien.

Dans les situations exceptionnelles où son Cawr, un Cawr, ou un Enwr est en danger, il se doit de mesurer la situation et de rester en retrait jusqu’au moment fatidique où son intervention deviendra la seule option encore viable pour la protection des membres de l’Ordre. Il doit être sûr que toutes les solutions diplomatiques, ou magiques, ont été tentées avant d’employer la force de son bras. Dans ce cas, et dans ce cas-là seulement, le Chevalier sera autorisé à user de sa force pour protéger l’Ordre. Contrairement à ce que peut laisser penser leur lien, un Chevalier pourra parfaitement prendre une décision contraire à celle d’un Enwr, ou même d’un Cawr, s’il juge que la situation l’exige. Après son intronisation, l’Ordre voue une totale confiance dans les facultés de discernement d’un chevalier, puisque ce dernier aura été entrainé et testé pour ces dernières.

Pour ce qui est du reste de ses missions, un Chevalier peut également être amené à accomplir des visites diplomatiques, accompagné ou non d’un Baptistrel. Il n’est pas tenu de leur servir en permanence d’escorte, sauf s’il est de la volonté d’un Enwr ou d’un Cawr d’être accompagné pour une raison valable. Les Chevaliers sont donc des personnages publics, et respectés au même titre que leurs confrères chanteurs.


Les contraintes des Chevaliers


Il est assez facile d’imaginer quelles peuvent être les différentes contraintes auxquelles doivent se soumettre les chevaliers baptistraux . Mais quelques-unes de ces contraintes sont également imputables aux Baptistrels qu’ils protègent.

Dans un premier temps, et il s’agit là de l’une des règles les plus importantes pour les Chevaliers, ces derniers doivent totalement partager les mêmes valeurs que les Baptistrels, bien qu’ils ne soient pas directement impactés par les conséquences magiques que le serment implique pour les Chanteurs. Ils doivent garder un chant-nom le plus pur possible. Il est donc fortement déconseillé de mentir ou blesser. Tuer, en revanche, est formellement interdit. Ils en font le serment, un serment qui les lie magiquement (chant du serment) aux Baptistrels et à leur frères Chevaliers. Leur rôle est de protéger les Baptistrels, aussi, la souffrance qu’ils pourraient leur causer en ne respectant pas leur adage suffit à justifier cette règle.

Dans un second temps, s’il s’avère que la vie d’un Baptistrel est effectivement en danger direct, et qu’aucune autre solution existe pour la préserver, le choix du chevalier prédomine sur celui du Baptistrel en question, quel que soit son rang. Il est alors autorisé à défendre martialement son protégé, tout en respectant le plus possible ses principes. Toutefois, n’étant pas impactés par une quelconque nature magique, ils sont autorisés, si leur discernement reste impartial, à blesser un assaillant si tout le reste a échoué. Le meurtre reste formellement interdit quelle que soit la situation. Dans tous ces cas précis, après la fin de l’affrontement, les Chevaliers devront rentrer au domaine pour que leurs actes, leur discernement et leur âme soient passés au crible par le conseil. Si ce dernier juge que le Chevalier a fait preuve d’un zèle déplacé, ou a commis une erreur de jugement, le conseil peut décider, selon la gravité du manquement au serment, de le destituer si cette destitution est votée à l’unanimité.

Dans le cas où un chevalier serait lié à un maitre Baptistrel bien précis, alors ce dernier devra respecter son serment et faire appel à un Chevalier pour toutes les situations qui exigeraient son intervention. Encore une fois, ces consignes visent à protéger de la meilleure manière possible les Baptistrels, et à permettre aux chevaliers de remplir leur rôle dans les meilleures conditions.

Pour ce qui est du reste de leurs engagements, les Chevaliers sont parfaitement libres d’aller et venir comme bon leur semble, tant qu’ils gardent sur eux des pierres de communication et une pierre de transports des aînés pour pouvoir venir en aide à un Baptistrel en détresse le plus rapidement possible.


La voie


Il n’est pas aisé de devenir un Chevalier Baptistral. S’il serait légèrement exagéré de parler de destinée, il faut noter que très peu de guerriers sont éligibles en tant que chevaliers, et ce pour quelques raisons bien précises.

Premièrement, le Chevalier doit avoir un chant-nom le plus pur possible. Il doit ensuite jurer de protéger les Baptistrels. Il est donc nécessaire que le chant du postulant soit pur et inaltérable, et que, comme les Baptistrels, son être tout entier soit voué à faire le bien autour de lui. Cette condition est obligatoire, il ne peut y avoir d’exceptions. Ainsi, beaucoup parlent de vocation pour cette seule condition, qui n’est absolument pas suffisante pour qu’un postulant soit accepté.

Deuxièmement, le Chevalier doit témoigner de compétences martiales particulièrement avantageuses. Il aura entre ses mains la vie de Baptistrels, et ne peut donc pas se permettre de n’être qu’un guerrier en formation, quand bien même son âme aurait la pureté requise. Le style de combat n’a pas d’importance, tant que le postulant témoigne de compétences martiales non-magiques. Un maitre magicien se verrait plutôt conseillé de rejoindre directement l’ordre en tant qu’Enwr, s’il trouve un Cawr prêt à le former. De la même manière, la logique ne conseille pas vraiment à un combattant furtif, même très doué, de devenir chevalier. Ces derniers sont des personnages entièrement publics, et leurs compétences ne pourraient donc pas être exploitées à leur paroxysme. Mais ces compétences martiales ne sont pas suffisantes, car il faut également que le Chevalier fasse preuve d’une force mentale exceptionnelle, qui sera mise à rude épreuve par le rituel.

Troisièmement, le postulant doit attendre qu’une place vacante se libère, s’il y a déjà douze chevaliers en faction. Il ne peut y en avoir plus, aussi, le poste étant valable à vie, l’attente peut être particulièrement longue pour rejoindre les rangs de cet ordre.

Si ces trois conditions sont remplies, alors le postulant est jugé comme recevable par l’ordre. Il doit alors rencontrer le Gardien en faction qui usera de ses pouvoirs pour sonder les moindres parcelles de l’âme et des souvenirs du futur chevalier, afin d’en apprécier l’authenticité. Les chevaliers ne doivent avoir aucun secret pour le conseil de la Rhapsodie, afin que leur candidature puisse être débattue de la manière la plus pertinente possible. Si le Gardien juge le futur Chevalier éligible au titre, alors il le présente au conseil de la Rhapsodie, réuni pour l’occasion au complet.

Ces derniers ont également le droit de sonder le chant-nom du futur postulant à leur tour, et de se forger une opinion à son sujet. Ils débattent ensuite des divers points qu’ils ont décelés chez le futur Chevalier. Cette délibération peut prendre du temps, et le postulant n’est en rien invité à quitter le conseil, ni à intervenir, pendant toute la durée des débats. En effet, cette postulation doit être acceptée à l’unanimité par la Rhapsodie, et le postulant est soumis à son choix, qui est définitif. Un postulant ne peut retenter sa chance deux fois, c’est une règle inaltérable.

Dans le cas de l’acceptation du conseil, le Candidat est alors confié au Gardien, qui se rend à ses côtés dans le sanctuaire associé aux chevaliers, situé dans les profondeurs du Domaine Baptistral. Seul le Gardien, et les chevaliers, ont le droit d’y avoir accès. Il s’ensuit alors un rituel long, difficile, et dangereux. Du moins, il en a la réputation, car personne, mis à part les Chevaliers et le Gardien, n’en connaît vraiment le contenu.

Dans la réalité, il s’agit surtout de mettre à l’épreuve le chant-nom du postulant plutôt que ses compétences martiales, déjà appréciées lors des étapes précédentes. Chaque recoin de l’esprit du postulant est sondé par le Gardien qui chante son chant-nom. Par la suite, le postulant est mentalement confronté à ses pires peurs, ou encore à des scénarios d’une complexité incomparable, pour aiguiser ses capacités à réagir. Ce test se fait par l’intermédiaire d’un objet pourvu d’un complexe enchantement.

Puisque ce rituel reste, à l’extérieur, parfaitement inconnu des Baptistrels, mis à part le Gardien, beaucoup de rumeurs tournent à son sujet. Il est nommé, assez paradoxalement, le rituel innommé, et ne porte pas de nom à proprement parler. Sa durée est variable, car seul l’abandon ou la réussite permettent d’y mettre fin. Ceux qui échouent sont ramenés dans leur royaume d’origine, et, ainsi, ne sont jamais revus par les autres Baptistrels, ce qui alimente beaucoup tout ce qui peut se dire au sujet de ce passage.

Si le postulant réussit à vaincre le rituel, alors il est presque officiellement considéré comme un chevalier. Sa réussite est fêtée par les Baptistrels à l’occasion de son adoubement, où le chant du serment est prononcé. Pendant cette célébration, devant les douze Cawr, il peut se voir attribuer un Maitre-lié, même si ce n’est pas une obligation immédiate. Il est en effet possible que le Chevalier se lie avec un Baptistrel même des années après son intronisation, à condition que ce soit avec un Cawr, et sous réserve de majorité par le conseil de la Rhapsodie, et de l’acceptation de ce dernier.

Durant cet adoubement, il se voit attribué une marque particulière, qui prend une forme différente selon le Chevalier, ou selon l’époque. Il ne peut pas arriver, même sur un temps infini, que deux chevaliers se retrouvent avec une marque identique. Leur armure est alors teinte dans une couleur blanchie, quelle que soit sa nature, et frappée de l’emblème de l’ordre Baptistral, accompagné du symbole de leur marque. Il est ensuite officiellement un Chevalier Baptistral, et devient l’égal de ses pairs.


La vie au domaine


Leur vie au domaine n’est pas vraiment différente de celles des autres membres de l’ordre. Ils se voient attribuer une chambre s’ils le désirent, et possèdent une grande liberté. Toutefois, la plupart des salles de savoir seulement accessibles aux Cawr ne leur sont pas accessibles. Le seul espace qui leur est réservé est leur sanctuaire, dans les profondeurs du domaine. Ils doivent toutefois s’affranchir de certaines règles qui visent à améliorer leur cohabitation avec leurs protégés.

La première a une visée purement diplomatique. Les Chevaliers baptistraux doivent se rendre disponibles pour tous les conseils de la Rhapsodie dans la mesure du possible. Durant ces derniers, ils siègent debout derrière les Cawr, et ne sont en rien autorisés à intervenir sans une demande explicite du conseil. Il n’est toutefois pas grave qu’un Chevalier en déplacement ne participe pas à ce conseil, sa présence est seulement souhaitée.

La deuxième a une visée plus pratique. Les Chevaliers baptistraux ne sont en rien autorisés à performer des entrainements martiaux sur le domaine, sauf dans le sanctuaire qui leur est alloué. Seul l’entrainement purement physique est toléré. Il y a une raison très simple à cette obligation : les Chevaliers qui s’entrainent entre eux peuvent être amenés à se blesser, et il est préférable de limiter les perturbations liées à ce genre de performance pour les autres Baptistrels du domaine.

En dehors de ces règles, les Chevaliers n’ont aucune obligation ni préconisation concernant les liens qu’ils entretiennent avec les autres membres de l’ordre, tant que ces dernières n’interfèrent pas dans leur mission principale.


Magie liée


En aucun cas, les Chevaliers ne peuvent manier la magie baptistrale. La raison est très simple, ils n’y sont pas sensibles, car telle n’est pas leur vocation première. Pourtant il existe deux sorts qui leurs sont liés, selon des conditions très particulières.

La Marque : signe le plus distinctif des Chevaliers, car elle les unifie autant qu’elle les discrimine. En effet, son apparence est différente pour chacun des chevaliers, et leur est apposée par le Gardien lors de leur adoubement. L’origine de sa forme est difficilement définissable, mais elle s’accorde à l’âme de son porteur. La forme qu’elle revêt est tout ce qui la distingue des marques des autres chevaliers, car elles ont toutes la même fonction, et sont toutes apposées sur le dos de la main droite.

Cette marque permet d’appeler les chevaliers de manière plus efficace. En effet, elle s’illumine avec plus ou moins d’intensité selon l’urgence de la situation. Cependant, elle s’accompagne également d’une sensation qui envahit son porteur, qui sait alors que la marque l’appelle. Comme pour la luminosité, la sensation qui l’accompagne est proportionnelle à l’urgence de l’appel. Cette marque permet aussi au Chevalier-Lié et à son Cawr de communiquer plus facilement. Seulement, ce lien se limite au Cawr lié, et n’est pas utilisable par un autre Cawr.



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