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[Intrigue] Le royaume des âmes

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Sighild se mordit la lèvre. Une fois encore, elle avait parlé sans savoir. Mais elle acquiesça quand à la réponse apportée et fut un peu rassurée quand au corbeau. Le gardien volant s'en était retourné à ses occupations premières. Au moins les choses étaient clairs pour elle, mais pas pour d'autres, comme Aurore, qui avait elle aussi des questions aux lèvres. La Nordienne écouta les réponses apportées par le dragon blanc et le Tarenth. Elle comprenait mieux encore pourquoi ils avaient besoin de l'aide des mortels... Si la facilité avait été présente, jamais ils n'auraient été appelés ici. La conversation se poursuivit, mais le Tarenth exprima le besoin de ne pas trop tarder. Même après une conversation avec la grande dragonne et son compagnon... Mais cela, ce n'était pas la priorité pour la jeune femme. C'étaient l'affaire du Grand Rouge et de ses pairs.

Ils se mirent enfin en route et Sighild resta vigilante. Même si elle était terminée, elle sentait une certaine appréhension. Il fallait rétablir l'ordre des choses sinon... La réponse de ses angoisses vint à se présenter. Sur le coup, elle se demandait ce qui venait à eux et avait déjà pris son arc en même, prête à prendre une flèche... et quand elle vit comme les autres l'âme tourmentée, elle se jura de jamais devenir comme cette chose corrompue. Voilà ce qui l'angoissait. Keetech essaya de la raisonner mais cela ne servit pas à grand chose. La folie était trop présente dans son esprit tourmenté pour prendre la voie de la sagesse, malgré l'avertissement de la saurienne. L'âme noire passa à l'attaque.

Kalyna passa elle aussi à l'action et réussit à l'immobiliser. Mais cela tiendra combien de temps ? Sighild encocha une flèche, même si cela paraissait bien futile. Peut être qu'elle cherchait à se rassurer au plus profond de son être. Le Grand Rouge entra à son tour en scène et réussit à défaire le groupe de leur adversaire. Sighild se demandait ce qui les attendait plus loin. Elle serra les dents et fit comme le reste du groupe, elle reprit la marche, jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à la Pyramide. Et là les choses basculèrent pour Epervier.

Elle se sentit prise dans une vague qui la désorienta. Quelque chose résonne dans son esprit, mais elle ne sait pas quoi. Elle tente de s'y raccrocher. Sa vision, son esprit... tout parait se griser, s'embrumer. Etait-elle en train de mourir ? Non, pas maintenant ! Elle ne voulait pas mourir maintenant. Elle tenta bien de se raccrocher à quelque chose mais ne trouva rien et sombra....Elle est loin de sentir que son corps est pourtant debout, comme mû par des mouvements à moitié conscients sans l'être réellement... comme un corps vide de toute raison et de toute âme.

Quand elle ouvre les yeux, elle se sent mal. Jamais encore elle n'avait eu à ressentir ce dégoût dans le fond de sa gorge... Comme si elle avait mangé du cadavre. Elle regarde autour d'elle. Elle était dans une forêt et elle est allongée sur son sol. Où était-elle ? Où étaient les autres ? Elle se sent de plus en plus et voit des personnes autour d'elle ? Des elfes ? Non, il y avait quelque chose en haut de malsain... .Le dégoût est dans leurs yeux, dans leur air... Elle se sent prise de ce même ressenti, au pied qu'elle en a un noeud douloureux au ventre. Un rire résonne, malveillant. Les elfes se préparent à jeter des cailloux... Elle se prostre sur elle-même, pour essayer de se protéger de tout... Elle sent ce dégoût immonde, les pierres qui la frappent... puis la douleur et la chute nouvelle dans le Néant...

elle revint à elle, sentant la douleur lui marteler le corps... Où était passé la forêt et les elfes ? Elle regarde autour d'elle et ne voit que des murs. Elle regarde droit devant elle et voit l'impasse. Alors, elle avait été pris dans un cauchemar et elle avait percuté ce mur ? Etait-ce la réalité ? elle était en proie au doute et surtout, elle se retrouvait toute seule. Des pas de pas résonnèrent derrière elle. Elle se redressa comme elle put et prit son poignard.

''Qui va là !!!''

Spoiler :


Spoiler :

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Les réponses à mes questions ne se font pas attendre. Le Tarenthe prend le temps d’y répondre comme on enseigne à un enfant les vérités universelles, c’est-à-dire calmement et sereinement. Il ne donne pas l’impression de devoir se répétait face à un élève dissipé et inattentif et je lui en suis reconnaissante pour ça. Je m’étais inquiétée de sa réaction, devant toutes mes interrogations. Après tout, même si son avenir et celui du monde dépendait de notre groupe, il n’avait aucune raison de prendre le temps de combler ma curiosité, ni de se montrer aimable. Certaines créatures à écaille s’en passaient fort bien. Mais sa stratégie était de loin celle qui me paraissait la plus intelligente : expliquer efficacement les tenants et les aboutissants de notre mission plutôt que de nous reprocher notre curiosité.

Toutefois, les réponses qu’il me donne ne me rassure pas tellement. S’il faut un guide, où est-il ? Qu’est-il ? L’un d’entre nous devra-t-il remplir ce rôle ou est-ce une entité maintenant disparut qu’il nous faudra réveiller ou reconstruire à nouveau ? Et réactiver les portails sera aussi nécessaire. Est-ce que les mécanismes dont ils parlent le permettront ? Et surtout, d’où leur viennent ces connaissances ? Si toutes les âmes ici connaissent la félicité et ne savent pas qu’elles attendent la réincarnation, pourquoi ces deux êtres, nos deux alliés se dressent devant nous, nous ont appelés à l’aide ? Aux réponses qu’ils me donnent ne vient que plus de questions.

Et la raison de ma présence dans le groupe est pour le moins… inquiétante. Dit-il la vérité en mettant en avant ma capacité à voir le danger ? N’est-ce pas seulement du hasard à chaque fois ? Il est vrai que c’est moi qui ai vu ou plutôt senti la première âme errante. C’est aussi moi qui ai vu la lumière annonciatrice du torrent d’énergie qui a frappé le navire. Mais ce ne sont que deux circonstances, pas suffisantes pour déduire que je suis la tour de guet de notre groupe. Peut-être même que j’attire c’est moi qui attire le malheur. C’est absurde et pourtant, on ne peut pas dire que dans le monde des vivants, je ne connais pas une chance insolente. Il ne serait pas absurde de se dire que dans le monde des morts, j’y connaisse l’opposé.

Cependant, là n’est pas le problème. Une âme corrompue se précipite vers nous, à la recherche d’un corps. Malgré son apparence terrible et son cri, je ne peux m’empêcher d’avoir pitié d’elle. Cette âme a quitté la félicité qui la comblait dans son attente, dans l’espoir de connaître la réincarnation pour finalement se la voir refuser. Je ne ressens que de la pitié pour elle, de l’empathie, bien que je ne puisse imaginer la tragédie qu’elle vit. La réaction de Keetech me parait appropriée bien que les termes qu’elle emploie ne me semblent pas être les plus corrects. Avec plus de douceur, de bonté et de mots doux, peut-être que l’âme aurait compris que nous étions là, non seulement pour l’aider mais aussi aider tout ses semblables. Mais la dragonne a préféré utiliser l’autorité et sous-entendre la menace. Les dragons sont-ils seulement capables de ressentir de la compassion ? Ma seule expérience ne porte que sur Verith et Keetech, et elle pousse à conclure que non.

Kälyna paralyse notre assaillante. Elle nous offre l’occasion d’essayer de la raisonner de nouveau. Je m’approche pour entrer en contact avec elle. Les Baptistrels ne sont-ils pas des négociateurs ? Des architectes de la paix et du dialogue ? Mais Verith est plus proche et plus rapide. Il repousse l’âme au loin, annihilant toutes possibilités de dialogues à mon grand regret. Je regarde cet être disparaitre avec un pincement au cœur. Peut-être aurions-nous pu nous en faire un allié ou au moins lui apporter la paix. Mais c’est trop tard.

Nous avançons vers la colline une fois l’âme errante repoussée. Je reste sur mes gardes, regardant partout, inquiète, ne m’éloignant jamais à plus de deux pas de Kälyna. Au côté de la puissante mage, je me sens plus en sécurité, sa confiance en elle me rassure. Nus arrivons ainsi au pied de la colline devant une ouverture et un escalier. Le mal qui en émane me fait hésiter. Est-ce bien judicieux de pénétrer à l’intérieur. Mais mes compagnons ne semblent pas hésiter et y entre sans craintre. Je ne peux que les imiter, terrifiée à l’idée de me retrouver seule et isolée. C’est donc la peur au ventre que je reste près de la Dame Blanche.

Au centre de la pièce au pyramide magnifique. Mais sa beauté n’arrive pas à m’arracher ce sentiment de malaise. Il plane ici quelque chose de mal, de malsain. Un éclair descend pour frapper le sommet de la pyramide et une sphère libère de magnifiques filins dans l’espace. Mais quelque chose cloche. Le miroir que portait Verith sur son armure s’extirpe de celle-ci, reflétait la lumière magique et nous sommes éblouis.

Quand je rouvre les yeux, je suis face à une table. Sur celle-ci repose un cadavre. Cela ressemble beaucoup à ses lieux où on étudie la mort, les causes de décès des gens. L’ambiance est froide, aussi froide que la mort. Le cadavre en question est celui d’un elfe, dont la gorge tranchée et la couleur particulièrement blanche de sa peau me font penser à quelqu’un qui a été vidé de son sang ou qui est mort depuis longtemps.

Soudain, des échos inconnus à mon cœur m’étreignent et me saisissent. Ce sont là de la haine et de la rancœur et sans que je puisse me contrôler, je me saisis d’une arme. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, ni pourquoi je le fais, mais je ne peux m’empêcher m’acharner sur le corps, le lacérant, le découpant, le réduisant en charpie. L’horreur se mélange à ses sentiments néfastes. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? En voyant mes mains, je ne reconnais pas mon corps, pourtant il m’est si familier. Serait-ce le souvenir d’une vie antérieure ?

En voyant mon corps disposait les morceaux découpés comme du poisson sur un plat, je sens un haut-le-cœur faire frissonner ma conscience. Je me jure de tout faire pour rattraper cette atrocité, dont je suis témoin.

Je rouvre les yeux et des sensations qui me sont propres me reviennent. Mon environnement m’est inconnu, je suis déboussolée et surtout écœurée. Avant de vraiment m’en rendre compte, je vide mon estomac à mes pieds. J’ai été témoin de nombreuses atrocités pendant la guerre. J’ai soigné des hommes et des femmes qui ressemblaient difficilement à des être humains et vu plus de sang et de morceau de chair que je ne le souhaiterai à personne. Jamais pourtant, je ne m’étais senti aussi sale. Cette vision, ces sentiments, c’était les miens. Voilà pourquoi je n’arrive pas à l’accepter.

A quatre pattes sur le sol, je vomis de nouveau, les larmes aux yeux, en sanglot s’échappant de ma gorge. Je reste dans cette position un instant, calmant mes battements de cœur, essayant de ramener mon esprit à la réalité. Ce n’était pas moi. Ce n’était pas moi. Je me répète cette phrase à voix haute, comme pour m’en convaincre.

Puis je réalise quelque chose. Je suis seule. Il n’y a personne autour de moi. Kälyna ? Verith ? Sighild ? Il n’y a rien qui me réponds. Pas même un écho. Rien. Juste moi dans ces ruines désertes. La peur m’étreint, mais je me rappelle la promesse que je me suis faîte, le jour où j’ai failli perdre Seö, mon amant à cause de ma panique et de mon incompacité à réagir de manière intelligente dans la difficulté. Plus jamais. Je vais me montrer brave, calme et surtout, garder l’esprit clair.

A mes côtés, je reconnais le miroir que Verith portait incrusté dans son armure. Je ne sais pas comment il est arrivé dans mes mains mais je sais qu’à mon réveil je l’avais avec moi. Je le ramasse et le mire dedans un instant. Ce n’est pas quelque chose que j’ai souvent l’occasion de faire et je ne fais pas ça par coquetterie mais par curiosité. Je veux savoir qui je suis. Mais je me vois moi, mes yeux bleus, mon expression mutine, mes cheveux blonds. Un regard alentour. Je suis seule. Pas question d’attendre éternellement ici. Je ramasse le miroir et le range dans ma sacoche. Il ne me gênera pas, car ma sacoche est sans fond.

Un flux magique m’attire vers une salle. Sur le sol de cette salle, des éclats de verres dispersés. On pourrait reformer quelque chose en les rassemblant. Mais quoi ? Je ramasse un bout puis un autre. Je m’apprête à commencer à résoudre ce puzzle lorsque des gazouillis proviennent du fond de la salle. J’aperçois deux berceaux. Les bruits ne me laissent aucun doute sur leur contenu. Des bébés ? en ces lieux ? Mettant les éclats de verres dans ma sacoche. Je me dirige vers le berceau de gauche, curieuse de connaître la raison de sa présence ici.

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Une vaste salle se présente. Elle est fort semblable à la première. Faite de marbre blanc et de marbre noir. À l’exception qu’en son centre il n’y a point de pyramide. Il a effectivement un socle dans lequel un objet doit venir s’insérer, mais ledit objet en question n’est pas là. Ou plutôt, il est là, mais vraisemblablement dans un sale état. Une multitude de bris de verre sont éparpillés au milieu de la salle, tous de tailles diverses et variées. Un autre élément dénote par rapport à la première pièce. De chaque côté de l’arc de cercle se tient un berceau et de chacun d’entre eux des sortes de gazouillis s’échappent.

Soudainement, un intrus fait son apparition et s’avance dans la pièce, avant de se diriger vers l’un des deux berceaux. L’inconnu se dirige vers celui de gauche, lentement, sûrement. Elle finit par arriver à son niveau et se penche dessus. Apparaît alors à son regard un poupon. C’est une fille. Cette dernière à la peau rosie, traversée par quelques veinules dorées, ces cheveux sont plus sombres que la nuit elle-même. Une grâce étonnante se dégage du bambin. Celle-ci semble néanmoins agiter, si bien que l’inconnue ne peut s’empêcher de la toucher pour tenter de la calmer. Le poupon ouvre alors les yeux, son regard d’une couleur indescriptible se pose sur Aurore, puis lui sourit. Le petit bras du bébé vint se poser sur la main de l’humain et saisi avec vigueur l’un des doigts de cette dernière.

« Obtiens leur pardon et je guiderais ta main. »

Le bambin se met soudainement à rayonner, avec intensité, éblouissant l’apprentie chanteuse. Lentement, cette dernière perd une fois de plus ses sens et son âme s’élève à nouveau. Les berceaux disparaissent, de même que les gazouillis de bébé.

*** Ailleurs dans le temple ***

Depuis le grand éblouissement, le Tarenth c’est lui aussi perdu en essayant de suivre les membres de cette expédition qui se sont soudainement éparpillés. L’âme n’avait pas subi ce que les vivants avaient subi. Il pouvait néanmoins imaginer de quoi ceux-ci avaient été victime, encore que, la qualification de victime n’était peut-être pas mieux appropriée. L’antique créature se mit donc à courir, ne cherchant pas vraiment un moyen de se repérer, mais cherchant plutôt à trouver l’un des membres du groupe. Au détour d’un couloir il remarqua quelque chose allongé au sol. C’était un dragon. Une dragonne pour être plus précis. Le Tarenth s’en rapprocha rapidement avant de s’accroupir et lui gigoter doucement la tête.

« Réveillez-vous. Réveillez-vous ! Il ne faut pas rester ici. Qu’avez-vous vu ? »

Peu de temps après, une voix retenti, celle de Sighild, très rapidement suivit d’une série de claquements familiers.

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En quête de réponses à ces innombrables questionnements, Keetech s’était tournée vers le seul apte à lui apporter ce qu’elle désirait : Verith l’écarlate. Dès après, l’esprit de ce dernier s’enroula autour du sien, lui divulguant toutes les informations, en sa possession, concernant le Tarenth dans un langage télépathique.

Ainsi les doutes et la défiance de la dragonne étaient justifiés ; cette créature venue d’un autre âge avait déjà trahi par le passé et menacé par sa perfidie de conduire le monde à sa perte. Cependant, la Saurienne n’eut guère le temps de s’appesantir davantage à son sujet qu’une silhouette fuligineuse, à l’allure patibulaire fit son apparition, accompagnée d’un claquement sinistre.

Sans peine, Quartzécaille identifia l’une des âmes corrompues qu’avait évoquées le Tarenth et ressentit la profonde détresse qui rongeait cet être prisonnier de l’au-delà et privé de l’espoir d’une réincarnation.

Dès lors, l’orageuse ne put se résoudre à l’attaquer de front et préféra tenter de la raisonner, en espérant que la folie ne se soit pas entièrement emparée de son esprit. Hélas, cette tentative échoua lamentablement et l’âme damnée prit l’écailleuse pour cible, tandis que cette dernière se préparait à riposter face à une attaque. Toutefois, avant même que cette engeance ténébreuse n’eut pu faire le moindre geste, les pouvoirs conjugués de la prêtresse des ombres et du Rouge parvinrent à la neutraliser et à la mettre hors d’état de nuire. Mais pour combien de temps ?

A présent, il n’y avait plus aucune minute à perdre et la troupe emboîta le pas au Tarenth qui les mena jusqu’à une colline et leur indiqua une ouverture à l’intérieur du champ de blé. Une aura malsaine s’en échappait, rappelant une plaie purulente et cela ne disait rien qui vaille à la reine des nuées…
L’ouverture menait à une vaste salle, constituée de deux marbres, l’un d’un noir de jais et l’autre d’une blancheur lactescente et les murs étaient ornés de fragments de pierres précieuses, diffusant une lueur luminescente. L’endroit qui baignait dans une semi-pénombre ressemblait à un véritable labyrinthe…

La Saurienne se contenta de jeter un regard distrait à ce mystérieux environnement, l’esprit trop accaparé par l’objet de leur quête pour s’y attarder outre mesure. Sans compter que le Tarenth attira rapidement leur attention sur une pyramide de taille moyenne qui se trouvait au centre de la salle et resplendissait tel un écrin de saphirs.

Quelques instants plus tard, la pyramide d’Azur se mit à scintiller et un courant d’énergie se concentra à son sommet avant de former une sphère de lumière. Celle-ci se désagrégea rapidement en une multitude de filaments lumineux qui se répandirent autour d’eux, faisant écho au miroir des âmes.  Soudain, une lumière aveuglante envahit la pièce tandis qu’un étrange écho résonnait à l’intérieur des aventuriers.
Eblouie, Keetech ferma les yeux, se sentait complètement désorientée et démunie face à ce phénomène surnaturel. Elle pouvait sentir l’écho entrer en résonnance avec son âme, au plus profond d’elle-même, jusqu’aux confins de son être.
L’écailleuse finit par s’évanouir, sans savoir que pendant ce temps-là son âme et son corps étaient entrainés vers un ailleurs inconnu…

***

La reine des nuées ouvrit péniblement les paupières. Combien de temps était-elle demeurée inconsciente ? Impossible de le savoir et son corps lui faisait affreusement mal…

L’esprit encore embrouillé par le souvenir des récents évènements, celle-ci darda son regard sur le lieu où elle se trouvait. Autour d’elle régnait une semi-pénombre qui lui permettait de discerner les contours d’une pièce exiguë, aux murs de pierres épaisses. Une bâtisse ? Une cave ?
L’odeur de la terre humide et de la végétation parvenaient à ses narines et elle tenta d’utiliser son odorat afin de déterminer sa localisation, probablement dans un endroit se trouvant sous le sol et à l’intérieur d’une forêt. C’est alors que l’écailleuse demeura stupéfaite.

Son odorat ne fonctionnait plus ! Au plutôt si, mais « différemment » qu’à l’accoutumée et son acuité semblait amoindrie. Que se passait-il ? Tentant de garder son calme et de réfléchir posément, la dragonne prit soudain conscience qu’elle était suspendue par les pieds, tête en bas. Tendant de gigoter pour se détacher et voyant que ses efforts demeuraient vains, en dépit de tous les efforts qu’elle faisait, Quartzécaille comprit qu’elle se trouvait emprisonnée dans un corps…de bipède !

Quelle horreur ! Songea-t-elle, avec un sentiment de répulsion, tout en continuant à se débattre malgré les liens qui l’entravaient. Tout d’un coup, des pas résonnèrent dans le couloir adjacent et la porte de la pièce où se trouvait enfermée s'entrouvrit, laissant place à un bipède…

A travers l’obscurité et au fur et à mesure qu’il approchait, Keetech discerna ses traits, empreints d’une grande dureté et remarqua ses oreilles pointues. Un elfe, pensa-t-elle. L’individu marchait comme un somnambule, les vêtements maculés de sang et son regard semblait hagard. Brusquement, la dragonne remarqua que celui-ci tenait un couteau à la main et aussitôt la peur et l’incompréhension la plus totale apparurent dans son cœur. Que lui arrivait-il ? Pourquoi ressentait-elle d’aussi violentes émotions sans pouvoir se maitriser ? Sans comprendre ce qui lui arrivait, Keetech fut saisie d’une angoisse irrépressible et recommença à se débattre de toutes ses forces, espérant rompre les liens qui la maintenaient suspendue. Cette scène, cet elfe, ce corps, cette épouvante…elle les reconnaissait…C’était si familier que cela la terrifiait. La fille des tempêtes tenta de hurler, mais aucun son ne sortit de sa bouche, solidement enserrée par un bâillon.

L’elfe s’accroupit et éclata de rire, un rire démentiel et ses yeux ne paraissaient plus rien contenir qu’un vide glacé. Soudain, il se releva et son regard adamantin se riva sur sa captive :

« Tout va bien se passer, fils. Toi et moi, nous allons révéler son imposture. »

Ses paroles bien que familières ne revêtaient aucune signification pour la dragonne ; pourtant, celle-ci avait la certitude que son geôlier allait la tuer, comme si elle assistait impuissante à une scène déjà jouée par le passé…

La peur et l’incompréhension avaient désormais fait place à la résignation du condamné à mort qui sent sa dernière heure approcher. Lutter ne servirait plus à rien. Des larmes se mirent à ruisseler sur les joues de l’elfe tandis qu’il approchait sa lame acérée de la gorge de Keetech et dès l’instant où celle-ci toucha sa peau, ce fut l’obscurité…

***

Après cela, l’esprit et l’âme de la saurienne réintégrèrent son enveloppe charnelle et elle sentit quelqu’un la secouer. Une voix résonna et Keetech reconnut ses sonorités envoûtantes et hypnotiques ; c’était celle du Tarenth.

« Réveillez-vous. Réveillez-vous ! Il ne faut pas rester ici. Qu’avez-vous vu ? »

Avec difficulté, la dragonne entrouvrit ses paupières et poussa un grommellement en voyant cette créature se tenir si proche d’elle.

- Ce que j’ai vu ne te regarde en rien Tarenth, dit-elle avec froideur, préférant demeurer sur ces gardes face à un individu capable de commettre les pires actes.

Tout d’un coup, le cri de Sighild retentit et l’écailleuse, se redressant à la hâte, aperçut la jeune femme en train de brandir un poignard. Des claquements familiers résonnaient à proximité d’eux.

La dragonne de Quartz serra les dents et se dirigea vers l’humaine avant de lui dire par le biais de sa voix télépathique :

- Humaine une âme corrompue approche. Il se peut que nous soyons obligées de l’affronter ensemble, en unissant nos forces et j’ignore si nous en sortirons victorieuses, mais tient toi prête à combattre de toutes de tes forces si tu veux revoir un jour le monde des vivants.
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Ce n’était pas le corps de Kälyna. Ses yeux n’étaient pas dorés. Comment le savait-elle bien qu’il n’y avait pas de glace pour se regarder? Elle le savait, un point c’est tout. Ses prunelles rappelaient autre chose que l’or. Quoi au juste? Aucune idée, pas de miroir pour dire de quelle couleur elles étaient. Tout comme elle pouvait dire que sa peau n’était pas lisse et blanche. Elle était écailleuse. Plein d’écailles. De quelle couleur? Bonne question encore. Est-ce réellement important? Elle était désorientée par tout ce qu’elle était ou plutôt, n’était plus. Elle était un dragon, fier et grand. Avec de grandes ailes pour le mener dans les cieux. Tout était tellement démesuré. Rien n’était pareil. Rien pour lui rappeler qui elle était en tant qu’elfette. Son poids, ses sens, sa taille, sa magie, son esprit, absolument tout était différent. Mais si tout était différent, comment savait-elle qu’elle était Kälyna? Ou peut-être ne l’était-elle pas dans le fond et ça mettait les choses au clair.

La tristesse l’envahit. C’était un sentiment familier, une émotion qu’elle connaissait bien malgré le fait que l’ancienne bipède ne voulait l’avouer et surtout ne voulait le démontrer. Mais cette fois-ci, c’était envers un humain. Son chagrin concernait un humain. Quelle importance avait-il? Elle se sentait si proche de cet individu. Mais où était-il?

Les dragons volaient au loin. Majestueux et de toutes sortes de couleur. Agitant ses ailes, elle alla les rejoindre sans jamais regarder en arrière. Son cœur se resserre. Pourquoi? Quelque chose lui crie de faire demi-tour. Une forme mystique veut la retenir. La douleur est intense. Malgré tout, ses ailes continuent de battre et elle se dirige dans la même direction.

La douleur devient de plus en plus forte.

Puis l’océan la gagne. L’océan la recouvre et l’embrasse.

Sa conscience s’évanouit.


Mais quel étrange songe.

L’âme et l’esprit de Kälyna réintègrent son corps brutalent. Son malaise disparait peu à peu. Elle se relève. Elle ressent le flux magique et certaines paroles lui reviennent en tête.

Quelques pas plus tard, elle tombe sur Sorein et son équipage. Elle le salue d’un simple signe de tête.

Spoiler :

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¤ Vie antérieure ¤

L’âme corrompue fut maitrisée rapidement et le groupe put reprendre leur chemin dans le but d’accomplir ce pour quoi ils étaient là. Verith avait hâte d’en finir. Non seulement parce qu’une fois que ceci serait fait il pourrait parler avec son frère, mais aussi parce que plus vite il partirait d’ici, plus vite il serait loin de ce misérable Tarenth. Mais partir avait également sa part de mal, car il devrait quitter son frère. Lui dire au revoir serait sans doute particulièrement difficile et douloureux. Les bipèdes l’avaient privé de son frère, jamais il ne leur pardonnerait.

Les membres du groupe arrivèrent finalement devant l’entrée d’une sorte de temple souterrain. L’idée d’entrer à l’intérieur n’était pas très emballante, le rouge préférant avoir au-dessus de sa tête seulement l’immensité de la voute céleste. Les souvenirs de l’effondrement du temple du néant étaient encore présents, une expérience peu plaisante. Après un long escalier et un long couloir, les intrus de ce monde arrivèrent dans une salle alliant ton clair et foncée, semblant allier lumière et ténèbres, rappelant la vie et la mort. C’est donc ici que les âmes subissaient le processus de réincarnation. Encore fallait-il qu’il fonctionne. Très rapidement, la créature antique aux veinules d’argent procéda à des explications. Verith écoutait avec une méfiance exacerbée les propos de ce dernier. Disait-il la vérité ? Si oui, disait-il toute la vérité ? L’infâme était passé maitre dans cet art.

Bientôt, un scintillement se produisit comme le Tarent l’avait indiqué. Verith se mit machinalement en position défensive, prêt à parer à tout. Il sentit alors quelque chose bouger au niveau de sa poitrine. Le morceau de verre issu du jardin de miroir du palais de Mort était en train d’être tiré hors de son armure. L’infâme carcan ne résista pas longtemps et céda, libérant le fragment que Verith ne parvint pas à rattraper. Très bientôt la lumière des filins lumineux se refléta à sa surface, venant éblouir tout le monde dans la pièce. Verith sentit son âme quitter son corps, s’éleva haut, très haut …

***

L’incompréhension … l’indignation … la tristesse … la colère … la haine. Ces sentiments qu’il connaissait si bien, ces sentiments qui ne l’avaient jamais quitté … même maintenant, ils étaient encore là. La scène fut brève et pourtant étrangement familière. Elle semblait faire écho à son corps, à ses sens, à son âme … mais pas seulement. Elle faisait aussi écho à sa mémoire. Cette scène, il l’avait déjà vu !

Tout autour de lui se trouvaient des bipèdes. Ces derniers avaient la peau traversée de veinules d’argent. Ils étaient aussi en colère que lui. Ils avaient les poings levés … ils vociféraient. Ils étaient nombreux. Une foule très nombreuse et en colère venant tout juste d’arriver sur place. Face à eux se trouvaient sept personnes, sept femmes, la stupeur se lisant sur leur visage. Des veinules d’or recouvraient leur épiderme.

Verith était un corps terriblement différent du sien et terriblement puissant à la fois. Il avait deux bras, deux jambes, pas d’aile, pas de cornes, pas de queue, pas de griffes, ni d’écailles. Il était dans la peau d’un Tarenth.

Les sept femmes se levèrent et l’une d’entre elles s’approcha, appelant au calme. C’est alors que le rouge dans un corps qui n’était pas le sien se baissa. Il se pencha jusqu’au sol et se saisit d’une pierre. Il se redressa sans attendre et se précipita de sorte à arriver devant la foule. Levant le bras, le regard plein de rage et d’amertume, il jeta son projectile.

« Vous voulez nous abandonner ! Vous voulez nous remplacer ! »

Le projectile vola, le temps sembla se ralentir, et il finit par atteindre au visage la femme aux veinules d’or qui s’était avancée et appelait au calme. Elle trébucha avant que l’une des sept autres ne vienne se mettre devant elle, lançant un regard furibond au lapidateur, levant la main à son tour.

Cela dura à peine une seconde main un éclair jailli de la paume de cette dernière, s’abattant. Verith perdit connaissance.

***

Le colérique reprit brutalement connaissance, inspirant violemment. Il écarquilla les yeux, regardant rapidement autour de lui. Il était dans un couloir avec de nombreux embranchements, au-dessus de sa tête se trouvait une sorte de rivière magique qui s’écoulait au plafond et à côté de lui se trouvait son frère. Il était indemne et le dévisageait.

« Est-ce que ça va ? Qu’as-tu vu ? »

Verith prit quelques minutes avant de répondre, rassemblant ses esprits, quelque peu abasourdis.

« Une scène bien trop familière à mon goût … mais qui explique bien chose. J’ai peur de comprendre ce qui s’est passé. Où sont les autres ? »

Cymbor regarda son frère qui se remettait de sa désorientation et lui répondit.

« Nous avons tous vécu une vie, parfois plusieurs, avant d’être ceux que nous sommes. Ce qui se passe ici est aussi une conséquence du dysfonctionnement du mécanisme de réincarnation. Seules les âmes sur le point de subir cet évènement sont censées pouvoir revivre tout leur souvenir. Mais désormais, cela s’applique à tout le monde. Du moins, tous ceux qui rentrent ici. J’ignore si cela s’étendra au-dehors si nous ne faisons rien. J’ignore les répercussions que cela peut avoir. Une chose est sûre, il ne vaut mieux pas trainer. Allons retrouver les autres. S’ils ont suivi les indications du Tarenth, ils doivent chercher le flux et s’ils l’ont déjà trouvé, ils doivent le suivre. »

Le colérique opina du chef et commença à se mettre en route, suivie par son frère, pressant le pas, s’enfonçant dans le dédale en suivant le flux. Verith finit par entendre des bruits de pas devant lui et au détour d’un couloir, il vit Sombréclat et l’insolent capitaine. À l’instant même où il les vit, le rouge sentit sa vision être troublée, comme si un voile lumineux et s’intensifiant les recouvrait. Il sentit une fois de plus son âme s’élever. Il rugit à l’intention des bipèdes devant lui.

« Méfiez-vous des images que vous voyez ! Ne vous y accrochez pas ! Ce sont les souvenirs de nos vies passés. On ignore quels effets cela peut avoir sur celle présente. »

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L'épreuve de la vision avait passablement ébranlé le capitaine vampire, le laissant pantelant sous l'intensité de ce qu'il avait vu. Il avait presque l'impression de ressentir encore la griffe de la créature insectoïde lui labourer la poitrine et d'être encore gisant au sol, incapable de se relever. Pourtant, Soreïn avait réussit à reprendre contenance et à s'avancer pour suivre enfin le flux lumineux comme l'avait recommandé le tarenth. Il déambula dans les méandre de ce qui semblait être un véritable labyrinthe, avec pour seul guide cette étrange lumière qui continuait de couler le long du plafond vers une destination totalement inconnue. Mais déjà, cette route d'abord solitaire fut rejoint par d'autres que Soreïn eut un immense plaisir à voir apparaître devant lui. Ses hommes apparaissaient l'un après l'autre, au détour de croisées de chemins. Tous le monde n'est pas encore là, mais déjà, la Maîtresse d'Abordage et Fol'Vue avait rejoint leur Capitaine, le saluant alors qu'ils s'approchaient de lui.

-J'ai vraiment cru qu'je vous avais perdu Cap'taine. Je vous le dis franchement. J'aime pas ce lieux. Il pu à pleins nez. Déclara le Maître d'équipage.
-Allons, Fol'Vue. Un peu de respect. Il est possible que nous soyons dans le sanctuaire de la Déesse Mort. Vous ne pouvez parler ainsi de sa demeure. Rétorqua l'elfe, un regard amusé posé sur le vieil humain. Mais elle devait bien reconnaître qu'elle n'était plus à l'aise que lui en ce lieux.

Soreïn leur accorda un sourire lorsqu'il perçu, derrière eux, des pas en approche. Pivotant légèrement, il ne tarda à découvrir les traits d'une elfe qui avançait dans leur direction qui lui adressa tout juste un signe de la tête. Salutation ou mépris, le vieux vampire n'aurait sût dire réellement. Et franchement, pour le moment, il n'en avait cure. Seul lui importait de rapidement sortir de ce lieux. Ils reprirent donc la route, mais bientôt, les bruits de leurs pas furent couvert par des bruits de raclement. Était-ce quelques funeste destins qui allait s'abattre sur eux? Soreïn aurait presque préféré cela. Mais non. Les silhouettes de Verith et de son frère spectral surgirent à leur tour au détour d'un croisement.
Toutefois, le vieux vampire n'eut pas le temps de faire la moindre remarque qu'un nouveau flash éclata dans son esprit, l'empêchant d'entendre ce que disait le dragon rouge...

***

Une nouvelle fois, l'esprit était chahuté part et d'autre, puis la vision revint enfin.


Devant lui, un frère, enchainé face à un sarcophage.


-Nous le tenons ! Ne le lâchez surtout pas !

Dix Graärh maintenaient le bannis, tandis que le guerrier s'approchait du condamné, des pieux dans la mains et un marteau dans l'autre. Commença alors un rite macabre ou il planta les pieux dans le corps du prisonnier. Les épaules d'abord, afin de l'immobiliser, puis les genoux, les bras, les pieds, les mains, le torse...
Pas un seul instant, le supplicié ne laissa sa douleur parler. Non. A la place, ce furent des paroles de malédiction à l'égard de ses bourreaux et de ceux qui l'avaient conduit là, qui sortir de sa bouche, hurlant sa rage contre celui qui fut un jour son frère et qui, aujourd'hui, le traitait comme un traitre, le plantant comme un mal propre.
Son sang coulait, recouvrant chacun de cette peinture carmin tandis qu'ils poursuivent leur œuvre funeste avant de le jeter dans le sarcophage et de le refermer pour enchaîner ensuite la boite et doucement, la suspendre au dessus du gouffre, tandis que de sombre bruits sortaient de la boite.
Les graärhs portèrent leur regard sur lui, l'interrogeant en silence, mais il n'y eu aucune réponse...

L'âme s'envolait à nouveau tandis que la scène se voilait. Puis elle plongea à nouveau, s'enfonçant à nouveau dans un flux.

Le même champs de bataille. Il se tenait debout, sa lance dans une main, observant les corps tombé au combat. Tant d'âmes perdues dans cette guerre qui semblait interminable.
Il accomplissait son devoir, fier d'avoir été choisit pour cette tâche et d'être le porteur de cette arme. Mais son cœur se pinçait au souvenir des noms de chacun de ceux tombaient au combat.
Un bruit sec retentit dans l'air. Un claquement annonçant une chose terrible. En effet, un monstre insectoïde surgissait du sol, hideuse et répugnante. Cet ennemi tellement détesté qui avait prit tant de vie. Le voila qui se dressait de lui et qu'il l'attaque. Le graärh parvient à bloquer l'attaque, mais n'évite pas pour autant la profonde blessure qui vient lui zébrer le torse. Il tenait comme il le pouvait, mais pareil blessure peut aisément avoir raison même des plus grands guerriers. Il tomba donc au sol, se retrouvant bientôt en dessous de la créature qui s'apprêtait désormais à l'achever pour en faire son prochain repas. Mais celle ci n'aura jamais son prochain repas car déjà, un autre graärh se précipite et la tue, avant de se pencher au dessus du blessé dont la main ensanglanté semble adresser une prière aux cieux éternels.
Le sauveur vient alors plonger son regard dans celui de son compagnon d'arme et frère.


-Tiens bon mon frère ! Je vais te sortir de là !

Une fois encore, la conscience se fane pour s'éveiller une nouvelle fois.

Le confort d'un lit chaud et douillé contraste avec l'inconfort de la plaie qui lui barre la poitrine qui, bien que pansée et soignée, le brule toujours.
Alors qu'il se redresse, une graärh se penche au dessus de lui et lui adresse un tendre sourire. Ce sourire qui le fait vivre depuis qu'ils se sont unis devant les Esprits. Elle vient lui embrasser le front, heureuse de le retrouver toujours en vie. Mais à peine ses lèvres ont-elle déposé un baiser sur le pelage de son aimé que la chambre se met à trembler de toute part. Divers objets tombent au sol tandis que le couple se serre dans les bras de l'autre, inquiet de ressentir pareil secousse.
Au loin, un grondement sourd retentit. Il se lève avec difficulté, soutenu par sa compagne, puis se dirige vers le balcon.
Ce qui se dévoile sous le regard est une immense cité s'élevant en hauteur autant qu'elle se répand. Une ville vibrante d'activité et de vie. Fourmillante de gens allant et venant pour diverses raisons. Au loin, ses yeux voient ce qui semble être des champs fertiles et promettant des récoltes abondantes. Mais ceux ci sont souillés par des combats contre des monstres insectoïdes semblables à celui qui l'avait blessé. Les combats continuaient tandis qu'il portait son attention au loin, par delà les champs, là ou la mer s'étendait. Une montagne semble trôner au milieu de cette mer. Elle vibre dans l'air, comme un furieux avertissement que bien peu semblait entendre.
Puis un nouveau tremblement de terre retentit. Mais cette fois, le couple dû mettre une genoux à terre pour ne pas tomber. En ville, des cris retentissaient alors que des bâtiments commençaient à s'écrouler sur les passants, emportant parfois leurs habitants avec eux.
La montagne se met à fumer. Un noir nuage s'en élève doucement, rampant rapidement dans la direction de la sublime cité au milles trésors et richesses, venant la nimber d'une funeste couverture. Le soleil demeure introuvable derrière ce nuage de cendre et les cris retentissent encore plus fortement car désormais, même les insectes géants se mettent à fuir face à l'inconnu que le destin semble profiler à l'horizon.
Finalement, sans plus d'avertissement qu'un troisième tremblement de terre, c'est cette fois la montagne toute entière qui semble exploser, projetant ses munitions incandescentes en toute direction, mais surtout, venant frapper la cité aux milles artistes qui, lentement, commence à s'effondrer sur elle même.

Impuissant, le graärh ne peut rien faire d'autre que se redresser, son épouse dans ses bras et regarder cette montagne infliger la destruction et la mort autour d'elle. Il le sait, sa fin est proche. Il le sent au travers de cette chaleur qui émane de la montagne.
Il parvient à détacher son regard de cette destructrice, et à le porter sur celle qu'il aime tant. Il vient cueillir son menton entre ses doigts tandis que leur regard plongent dans celui de l'autre. Nul mot n'est nécessaire entre ces deux âmes.


L'âme avance doucement dans la pénombre, sans réelle substance physique, elle se trouve là, errante, perdue et attendant. Quoi? Elle l'ignore, mais elle erre. Elle flotte donc là, suivant bientôt ce fleuve de lumière qui semble vouloir la guider et qui finit même par littéralement l'emporter, traversant une pièce au centre de laquelle trône une pyramide à la fois lactescente et obscure. Comme si les deux éléments se dévoraient mutuellement pour se reproduire ensuite.
Il le sent, son moment est venu. Il va pouvoir retourner dans le monde des vivants. C'est enfin son tour. Peut être la retrouvera-il. La? Qui est ce? Il ne saurait le dire. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est comme subjugué par cette étrange construction. Puis il commence à s'étouffer, comme si il était entrain de se noyer, pour finalement reprendre ...


Soreïn reprend son souffle, tendant un bras pour s'appuyer. L'on attrape son bras pour le soutenir. Le monde semble tourner autour de lui. Son pas est incertains, vacillant. Il avait l'impression qu'un dragon lui avait marché sur le crâne. Et vu son aversion pour les dragons à l'heure actuel, cela ne le mettait pas franchement de bonne humeur.
Le vieux vampire se secoue la tête pour essayer de remettre ses idées en place et parvient finalement à voir que quelques membres de son équipages les ont rejoint, mais qu'il en manque encore.
Ils se trouvent désormais dans une pièce identique à celle de la pyramide, mais cette fois, aucun chemin ne semble mener à la surface. Et surtout, en lieux et place de la pyramide il n'y a qu'un socle et de multiples morceau éparpillé. Cela serait-il la raison pour laquelle le cycle fut rompu? Fort possible. Et cela n'arrangeait pas du tout le vampire qui devinait que sans cela, il n'y avait pas de porte de sortie.
Le Capitaine se redressa donc et s'avança vers le socle, toujours soutenu par sa Maîtresse d'Abordage.[/i]

-Aidez moi à rassembler ces débris. Il doit falloir les réunir d'une façon ou d'une autre. Je pense que cela doit avoir un lien avec la rupture du cycle. Si on peut le réparer, on trouvera alors un moyen pour tout remettre en fonction.

Honnêtement, le vieux loup de mer n'était sûr de rien. Mais il ne pouvait laisser ses hommes penser un instant qu'il ne savait pas ou il les avait embarqué. Et surtout, ils ne devaient pas songer qu'il ne pouvait y avoir de porte de sortie à cette histoire. Cela, il ne le permettrait pas.
Il se pencha alors et commença à ramasser les bris d'objet pour les réunir et chercher comment reconstruire l'objet qui, visiblement devait se trouver sur le socle.

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Elle sentait sa main trembler. Mais ses doigts étaient bien serrés sur la poignée de sa dague. Elle entendait toujours et encore les bruits de pas, un claquement familier, mais elle ne voyait pas quoi. Chose qui était certaine était qu'elle étai prise dans un jeu d'hallucinations et elle n'aimait pas cela. Elle était prête à se battre, même si une boule étrange d'appréhension serrait de plus en plus ses entrailles.

Une voix caverneuse et au timbre féminin retentit dans son esprit. Elle reconnut la voix de Keetech :

*Humaine une âme corrompue approche. Il se peut que nous soyons obligées de l’affronter ensemble, en unissant nos forces et j’ignore si nous en sortirons victorieuses, mais tient toi prête à combattre de toutes de tes forces si tu veux revoir un jour le monde des vivants.*

La Nordique reconnaissait la présence de l'esprit draconique. Cela, ce n'était pas une illusion. Elle sut alors ce qui se tramait. Elle pinça ses lèvres et se préparait à faire un pas en avant pour partit d'ici et suivre les conseils de la dragonne, quand une ombre corrompue se dressa déjà devant elle, venant d'un détour du couloir. Ils étaient face à face. Sighild se campa en position de défense, prête à se battre chèrement. La voix de l'âme tourmentée fouetta l'intérieur de son esprit. Menteuse.... Menteuse... Menteuse !!!! Sighild sentit l'emprise de cet esprit agir sur le sien, mais cette fois, elle ne se laissera pas berner. Elle se tenait prête ! Mais le bourdonnement se fit de plus en plus fort. L'ombre approche et Sighild se sentit tomber dans le noir, à nouveau... Pour retrouver la vue dans des épisodes d'une vie qui avait été la sienne... Mais pas en tant qu'humaine... En tant qu'elfe à ce qu'elle comprenait.... A une époque lointaine... lointaine ! Elle se rappelait, mais sans se rappeler. Mais elle savait !

Elle revoit des scènes qui ont eu lieu, elle revoit des elfes... les mêmes qui la lapidèrent... Elle voit une table couvertes de victuailles... et pendant qu'elle mange, elle voit les visages horrifiés... Elle se rappelle alors ce qu'elle avait mangé... Et pourquoi elle se retrouva à nouveau à se faire lapider.... Dans le flot de la douleur et de la mort venue l'accueillir, elle voit.... elle comprend... elle sait !

Elle se réveilla, se retrouvant à nouveau par terre. Aurore se dresse entre elle et l'ombre corrompue. Sans attendre, essayant de vite se redresser, elle fixa l'ombre qui se préparait à l'attaque !

''Aurore écartez-vous ! C'est entre lui et moi ! ''

Elle n'était pas cette elfe devineresse, mais quelque chose paraissait transcender à travers elle malgré tout, venant de ces souvenirs d'une autre vie.

''Olórin ! Tu as toujours porter le mensonge sur ma personne ! Et pour tenter de le prouver, pour répondre à ta seule soif d'arrogance, tu as tué ton propre fils ! Comment un père peut faire couler le sang de ses propres enfants ! Laisse cette jeune humaine et vient m'affronter Olórin le tueur d'enfant ! Le tueur de ton propre sang ! Ressens le pourquoi de ta tourmente, d'avoir sacrifié ton fils pour tes propres désirs ! ''




Spoiler :

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Un bébé. C’est ce que trouve dans le berceau. Rien de surprenant par rapport au bruit que j’avais entendu et qui m’avait poussé à aller voir. Toute fois je suis stupéfaite de le voir en cet endroit, si paisible. Si dans ce berceau, il y a un enfant, c’est que dans l’autre, il doit y en avoir un second.

La petite fille me regarde, sa peau rosie signe de bonne santé est parcourue de petites veinules dorées et ses cheveux sont aussi noirs que les miens sont blonds. Je lui souris, montrant un visage rassurant, éloignant toute méfiance de mon esprit. En réalité, je ne pense même pas à un danger potentiel. L’enfant a toute mon attention car il a l’air si calme, serein, gracieux. J’oublie un instant où je me trouve, les risques encourus, le destin du monde des vivants et des morts. Il n’y a que l’enfant et moi. Je tends la main vers la sienne, toujours en souriant.

En y regardant de plus près, je me rends compte que le calme qu’il dégage n’est qu’une illusion que je me suis moi-même imposer. Le silence du lieu, les gazouillis, ne m’ont pas tout de suite fait remarqué à quel point le bébé s’agite et parait inquiet. qu’est-ce que tu fais là petit bout ? Tu as l’air bien installé alors pourquoi tu t’agites ainsi. Tout va bien, je suis là.

Sa petite main attrape vigoureusement la mienne. Une force que je ne m’attendais pas à voir chez un nourrisson. Une voix dans ma tête se résonne.

« Obtiens leur pardon et je guiderais ta main. »

Puis l’enfant rayonne, et je me sens de nouveau arrachée de mon corps.

Le voyage de mon esprit va plus loin encore que la dernière fois. Cette fois, sans en avoir conscience, toute ce qui faisait de moi Aurore disparaît. Je m’incarne dans un corps elfique, mon âme devient celle de son propriétaire original. Je suis Olórin. Sa vie est la mienne. Nous ne sommes qu’un ou plutôt, je ne suis plus Aurore. Ma vie recommence à zéro. Je me vois grandir, non, je grandis, je vis avec ma famille, travaille, m’entraine, apprend, mange, dort.  Je tombe amoureux, de nombreuse fois, je suis parfois déçu, parfois je déçois. Puis finalement, je trouve la bonne. J’en tombe amoureux, et je l’aimer, je l’aime toujours plus avec le temps. Mon fils, mon trésor. Il est ce que j’ai de plus beau, de plus puissant. Tout ce que je fais, je le fais pour lui, pour qu’il s’épanouisse en sécurité. Je le garde en sécurité et veut faire du monde une place meilleure pour qu’il soit heureux. Puis je sens la méfiance, l’inquiétude, la haine grandir en moi, noyer mon cœur alors que les années, les siècles s’enchainent. Tout cela à cause d’une personne, Vairë l’oracle elfique, la fausse prophétesse. La menteuse, celle qui nous manipule. Elle menace le monde que je créer pour mon fils avec sa perfidie. Et tout le monde la croit sainte, tous sont pendus à ses lèvres. Il n’y a que moi qui voit le danger qu’elle représente.

Ils ne m’écoutent pas. Nous courons à notre perte et ils ne le voient pas. Je suis le seul lucide parmi eux. Comment faire pour leur montrer, pour leur faire comprendre qu’ils se trompent ? Qu’ils sont trompés ? Comment leur prouver ma sincérité et la véracité de mes dires ?
J’en parle souvent à mon fils, cela en devient une obsession. Malgré son jeune âge, il est toujours de bon conseil, tous l’écoutent, croient en lui. Il est comme un génie de la vérité. Et si la solution venait de lui. Mon bien le plus cher est la clé de ma démonstration. Un plan se crée dans mon esprit devenu malade et il me parait clair, évident, simple, imparable et pire que tout, raisonnable. Si j’avais été Aurore, rien qu’imaginer un dixième de cela m’aurait tué sur le coup. Mais je ne suis pas Aurore, je suis Olórin et je dois montrer au monde, les mensonges que cette elfe insinue dans nos cœurs. Mon fils comprendra que je fais ça pour lui, il a toujours compris que j’oeuvrais pour son bien. Il sait que j’ai raison et que c’est la seule solution. Il ne me pardonnera pas car il n’y a rien à pardonner. Alors pourquoi mes semblables ne reconnaissent pas mon génie ? Pourquoi ne m’accepte-t-il pas comme leur héros et sauveur ? Pourquoi ses pierres ? Ce n’est rien, ma vie est une réussite et je n’ai plus rien à perdre. J’ai sauvé mon peuple. Chaque pierre est une douleur, puis finalement un remerciement, un soulagement. Ils ne comprendront jamais, mais j’ai rééquilibré le monde, je le quitte en l’ayant rendu plus juste. J’avais raison pourtant.

Je renais de nouveau, toujours dans ce corps, mais maintenant, ma folie s’est muée en besoin. J’ai soif et faim. Et la chair ne me convient plus. Seul le fluide vital m’intéresse. Il m’en faut. Plus, toujours plus. Rien n’arrive à pleinement étancher ma soif, qui ne cesse de grandir. Plus. La guerre qui s’enclenche contre moi, contre les miens, contre mes enfants est terrible. Pourquoi ne comprennent-ils pas que nous avons juste faim ? C’est dans la nature des choses que les forts se nourrissent des faibles. C’est là l’équilibre du monde. L’harmonie parfaite, sans mensonge ni arrière-pensée. Juste la faim insatiable qui ne demande qu’à être comblée. Ce n’est que quand une lance me transperce, détruisant mon cœur, que je trouve enfin la paix. Celle que je cherchais depuis toujours, depuis si longtemps. C’est si bon.

Rien. Le Néant. Ni chaud, ni froid, ni lumineux, ni sombre. Juste rien. Deux formes s’avancent, venues de nulle part. En s’approchant l’une de l’autre, leur forme se détache et se dessine. Un elfe, beau, grand, séculaire et une humaine, douce, calme. La culpabilité et l’innocence. A une distance infiniment proche et lointaine à la fois, ils se regardent. L’un dans sa folie, a tué son fils, pour dénoncer un mensonge. L’autre, dans sa douceur, a passé sa vie à soigner les autres. Les ténèbres et la lumière. Le bon et le mauvais. Les deux plateaux d’une même balance. L’équilibre de deux êtres. Harmonie d’une seule et même âme. Ils devraient se repousser, voyant dans l’autre tout ce qu’ils ne sont pas, tout ce qu’ils craignent, vérité et miroir. Pourtant ils s’unissent.  Leurs souvenirs, leurs caractères s’entremêlent, se mélangent, s’enlacent. Puis se séparent. L’elfe disparaît lentement, ne devenant plus qu’une ombre de la femme.

J’émerge de ma transe, comme on sort d’un sommeil profond. Ma mâchoire est crispée et ma bouche pâteuse. Mon esprit oscille encore à la frontière de la réalité et essaye de rattraper des bribes de ce qu’il vient de rêver. Mais chaque fois que je suis sur le point d’attraper un vague souvenir, celui-ci me glisse entre les doigts, tel de la fumée. C’est frustrant et perturbant car je sens que par rapport au battement de mon cœur, que je viens de vivre quelque chose de terrible et d’intense. Pourtant rien à part l’amertume sur ma langue, ne subsiste.

Je constate enfin que j’ai quitté la pièce des berceaux. Que sont devenus les bébés ? Obtiens leur pardon et je guiderais ta main. Cette phrase résonne dans mon esprit. Le pardon de qui ? Et qui m’a parlé ? Puis cela me revient. Ma première vision, puis des images de mon cauchemars. Ce que je suis, non, ce que je fus, est horrible. Etait horrible ? Je ne sais pas, mon esprit est confus. Olórin. Ce nom est celui d’un fou, qui, en perdant la raison, a tout perdu. C’est de lui, c’est pour lui que je dois obtenir le pardon. Même si son crime est horrible, même si son acte est innommable, le pardon est essentiel pour continuer d’avancer, pour que le monde continue de tourner, que l’équilibre soit maintenu. Le pardon, oui, mais pas l’oubli.

Je note mon environnement. Une intersection. Pas le temps pour moi de me poser la question de la direction, deux silhouettes se dessinent à ma gauche. Une âme corrompue, reconnaissable, sans visage, noire, perturbée. Une part de mon esprit le reconnait pourtant. Régïs. Un des rares soutient d’ Olórin, mais aussi l’un de ceux qui a participé activement au lynchage de l’oracle et du meurtrier de son fils. Malgré son scepticisme, l’horreur avait eu raison de son soutient. Devant lui, hagarde se tient Sighild. Mais la femme semble se dédoubler. Sa silhouette est floue. Je reconnais le spectre de Vaïre. Serait-ce possible que… Pourquoi pas. Etant la réincarnation d’Olórin, Sighild est celle de l’oracle que j’ai fait assassiner, condamner dans mon ancienne vie ?

Dans l’autre couloir, je vois arriver Keetech, que je vois aussi se dédoubler pour une image qui m’enserre le cœur. Nilmalass, mon fils, mon trésor. Non, ce n’est pas le mien, mais celui d’Olórin. Le fils qu’il a tué dans sa folie. A côté d’elle marche le Tarenth, mais lui n’a qu’une seule silhouette. Ne s’est-il jamais réincarné ? Ou sa réincarnation est-elle trop lointaine ? A moins que je ne vois que ceux que mon âme a trahi. Ceux de qui je dois obtenir le pardon.

Mais Sighild est en danger et instinctivement, je me jette sur elle, la plaquant au sol et lui évitant ainsi d’être frappée par l’âme corrompue. Je me relève d’un bond, entre Sighild et l’âme, faisant face à l’agresseur. Le mouvement à fait ressurgir mon amulette de phoque, présent de mon père. La perle luit, laissant planer une aura apaisante sur la scène sinistre. Les paroles de Sighild se mélange à celle de Vaïre. Je ne peux que comprendre l’amertume, la haine et l’envie de vengeance de cette âme, trahie, salie, et dégoutée par mon acte. Car il s’agit bien de mon acte, si ce n’est pas ma vie actuelle, ce fut celle passée. C’est ma vie qui doit servir de rédemption.

Non. Ma voix est douce, mais le ton est impératif. Je sens la magie en moi, je la fais converger vers mon bracelet et la libère. Je vois presque l’aura de bienveillance s’étendre autour de moi, pour forcer mon entourage à me faire confiance. Ce n’est pas un acte juste, mais je le pense légitime. On ne m’écouterait pas sinon, et Sighild se tromperait d’ennemi en attaquant l’âme plutôt que moi. Je m’adresse à l’âme devant moi.

Je te reconnais Régïs. Autrefois, tu as partagé mes soupçons envers Vaïre. Et tu m’as soutenu, jusqu’à ce que je commette l’acte odieux qui m’a valu une damnation, une punition divine. Mais aujourd’hui, je reviens. Aujourd’hui, tu n’as aucun pouvoir ici. Intervenir maintenant, ne te rendra pas ton corps, ne te rendra pas de vie, ni de félicité. Je viens pour t’aider, comme dans le passé. Mais cette fois, je le ferais sans atrocité. Vas-tu m’aider ou laisser la colère et la folie te mener sur le même chemin que moi ?

Toujours droite, et face à l’âme, je m’adresse alors à Sighild, à son âme. Vaïre, je vous demande pardon. Je suis Olórin. Je suis son âme réincarnée. C’est contre moi que votre colère doit être tournée, pas vers ce qui fut autrefois mon ami et que j’ai trahi. Je suis digne de rien recevoir de votre part, hormis votre mépris. Mon âme est entachée de la pire des perfidies, mais sachez qu’en cette vie, je fais tout pour racheter cette faute. Aujourd’hui, mon chemin de rédemption m’a mené jusqu’à vous, Vaïre, oracle des elfes. Afin de recevoir de votre âme, le châtiment qui vous apparait comme juste. Sachez avant que les Déesses elles-mêmes m’ont puni pour mon acte odieux. Mais que rien n’est plus horrible que les tourments de mon esprit maintenant que la raison m’est revenue.

Je me détourne d’eux et marche vers Nilmalass. Devant le fantôme de son âme, je m’agenouille, je ploie devant lui. Ma voix se fait tremblante. Si jusqu’à présent, mon ton était empreint de tristesse, de sincérité, d’honnêteté et de franchise, maintenant il est fragile, hésitant. Ma voix se casse et se remplit de sanglot alors que je me sens envahit par toute l’atrocité de ma vie passée. Mon esprit lutte pour repousser les images, les vrais souvenirs de ma vision, de ce carnage. Si je laissais ne serait-ce qu’une poignée passer, je sais que j’en serais complètement détruite.

Je ne sais pas pourquoi je fais cela, mais je sais que je dois le faire. Mon esprit n’a aucun souvenir des actes de mon ancienne vie, mais il semble que mon cœur en souffre encore et que le pardon demandait par le bébé, n’est rien d’autre que le pardon que mon âme demande.

Nilmalass. Tu fus tout ce que j’avais de plus précieux. Tu étais toute ma vie et j’aurais tout donné pour toi, jusqu’à ma vie. Et pourtant, je t’ai moi-même arraché à moi, convaincu de te sauver. Mon acte n’est pas une atrocité, n’est pas monstrueux, il n’est pas fou. Il est bien au-delà de ça. Il n’y a rien que je puisse de dire, rien que je ne puisse justifier devant toi.

Une larme coule sur ma joue. Une seule larme, car diluer ma sincérité dans un flot lacrymal serait pire. Mes bras sont ballants le long de mon corps. J’ai la tête affaissée sous le poids de la culpabilité qui n’a fait que grandir à mesure que je parlais. Dans un souffle, je me rends compte de ce que mon âme a fait dans sa vie antérieure. Ce poids ne fait que grandir.

Dans un souffle, je lâche d’une voix rauque. Je voudrai tout effacer, annuler cela. Mais c’est impossible. Comme c’est impossible pour moi de réparer mes torts envers vous. Je voudrai vous demander pardon. Mais même dans ma nouvelle vie, suis-je seulement digne de prononcer ce mot ? D’autres larmes se joignent à la première. Finalement, je suis Aurore après tout. Je ne suis pas un monstre. C’est ce que j’aimerai leur dire, mais je ne suis pas sûre que ce soit la vérité.

Objet utilisé :

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Pendant ce temps, Soreïn, Kälyna et Verith sont face au bris de verre qui composent le mécanisme de la réincarnation et tentent de rassembler les morceaux pour reconstruire l'objet vu dans la vision du vampire.

.: Jet 1 :.

Kälyna

Compétence utilisée : Intelligence niveau Très Bon. Taux de réussite 65.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 2 :.

Verith

Compétence utilisée : Intelligence niveau Très Bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Armure Mornflamme = Leçon du Tyran Blanc : +1 en intelligence

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 3 :.

Soreïn

Compétence utilisée : Intelligence niveau Bon. Taux de réussite 55.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 55 ou moins réussite.
- 56 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Règle :.

Face au mécanisme divin, les modificateurs raciaux ne sont pas pris en compte.

La réussite de Kälyna ou de Verith ajoute chacun un bonus de +10 au jet de Soreïn.
La réussite critique de Kälyna ou de Verith ajoute chacun un bonus de +20 au jet de Soreïn.



Dernière édition par Le conteur le Jeu 15 Mar 2018 - 11:22, édité 2 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 73, 66, 64

Kälyna => Echec
Verith => Réussite (ajoute un bonus de +10)
Soreïn => Réussite

Avec assez de difficulté, faisant surchauffer leur méninge, bipèdes et dragons parviennent à rassembler les bris de verre et reconstruisent la pyramide qui se tient désormais au centre de la pièce. Une vibration magique se produit.

description[Intrigue] Le royaume des âmes - Page 2 EmptyRe: [Intrigue] Le royaume des âmes

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Après une première vision où la dragonne de Quartz revécut une partie de sa vie passée, sous les traits d’un enfant-elfe, froidement assassiné par un sinistre individu qui n’était autre que son propre père, elle se réveilla complètement désemparée à côté du Tarenth. Ce dernier s’adressa à elle et l’interrogea sur sa vision, mais Keetech préféra éluder sa question, n’éprouvant que méfiance vis-à-vis de cet être capable des pires trahisons.
Tout d’un coup le cri de Sighild retentit accompagné du claquement strident des pas d’une âme corrompue ; sans attendre, l’écailleuse se précipita à sa rescousse, prête à unir ses forces aux siennes, afin de triompher de leur ennemi commun. Alors que Keetech se préparait à attaquer et allait bondir sur la créature malveillante, un événement inattendu se produisit…

La jeune humaine nommée Aurore, apparut devant elles et s’interposa entre Sighild et l’âme corrompue, lui évitant un coup mortel. Quartzécaille observa la scène, un tantinet déroutée et s’apprêtait à réagir quand, contre toute attente, l’épervier pointa un doigt accusateur en direction de la silhouette fuligineuse et l’appela Olórin .

Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Était-ce une illusion ? Soudain, la reine des nuées perdit connaissance et des souvenirs et des sentiments oubliés s’imposèrent à son esprit. Elle se revit à nouveau dans le corps de cet enfant-elfe et revécut son enfance choyée et pleine d’insouciance, où ses seules préoccupations étaient de rire, de jouer à cache-cache ou d'escalader les arbres. La dragonne ressentait son innocence, sa candeur et l’intensité de l’amour qu'il vouait à son père. A ses yeux, il s’agissait d’un être parfait, fort et protecteur, et il était persuadé que nul malheur ne viendrait briser cet univers de félicité. Hélas, l’enfant se trompait et le rêve allait bientôt se transformer en cauchemar. De nouveau Keetech vécut avec une violence fulgurante le sentiment de trahison du bambin, accordant une confiance aveugle à son père et assassiné de sa propre main. Elle ressentit l’incompréhension et la détresse du petit elfe, suspendu par les pieds à l’intérieur d’une cave, croyant que son père viendrait le délivrer pour découvrir que celui-ci ne serait pas son sauveur mais son bourreau…

La vision de sa vie passée s’effaça, laissant place au présent et elle vit la jeune Aurore s’agenouiller à ses pieds, l’appelant Nismalass, un nom venu d’un passé oublié, mais si familier. Et la fille des tempêtes prit conscience que sous les traits d’Aurore se cachait son père, ce meurtrier, à la fois si aimé et si haï. Ainsi cette bipède était autrefois son géniteur et son tortionnaire et Le dégoût et l’humiliation l’envahirent à cette découverte !

Brusquement, la mémoire draconique de Quartzécaille s’éveilla un peu plus lui permettant d’avoir accès à la légende de la naissance des premiers vampires. La saurienne vit son père découper son corps…non pas celui de Keetech mais de Nilmalass, l’enfant-elfe, sacrifié par l’être en qui il avait aveuglément confiance, pour l’offrir en pâture à Vaire, la prêtresse-oracle. Et en raison de la trahison de l’elfe, cette dernière finirait lapidée par son propre peuple.

Cependant, le geste d'Olórin l’infanticide allait être châtié de la pire manière qui soit. Condamné par les dieux à errer pour l’éternité, telle une âme damnée, incapable de mourir et condamné à se repaître du sang des vivants pour rassasier sa soif dévorante, il deviendrait le tout premier vampire, le père d’une race maudite à jamais.

La suite de sa vision montrait le fléau se répandre sur le continent originel des Elfes et des affrontements sanglants qui se produisirent, acculant cette fière nation dans ses derniers retranchements. Était-ce là le monde meilleur qu’Olorin désirait édifier pour son peuple ?
Pour fuir ces hordes de vampires affamées, les elfes n’eurent guère d’autre choix que de fuir sur des bateaux et de gagner le continent d’Ambarhùna afin d’y reconstruire une nouvelle vie.

Les bribes de son existence passée semblaient se reconstituer, telles les pièces d’un puzzle et à présent Keetech parvenait à donner du sens à la scène et aux paroles qui avaient été prononcées.

Lorsque les images issues de sa mémoire draconique s’estompèrent, l’orageuse comprit que sous les traits de Sighild se trouvait l’ancienne prêtresse trahie et qu’Aurore représentait la nouvelle incarnation d'Olórin.

Cette dernière s’agenouilla devant elle et les larmes ruisselèrent sur ses joues, tandis qu’elle implorait le pardon de Keetech ou…plutôt de Nilmalass, le fils chéri, victime de la folie de son père.

En agissant ainsi, elle mettait l’écailleuse devant un dilemme impossible, Nilmalass était le reflet d’une existence antérieure, un autre « soi », à la fois pareil et différent, et l’orageuse ne pouvait pardonner en son nom, quand bien même sa sagesse draconique lui permettrait d’évaluer les événements passés sous un angle différent de celui du bambin, assassiné de la manière la plus atroce qui soit. Dans le même temps, la fille des tempêtes sentit une vibration magique et l’âme corrompue disparut.

Tout d’un coup, elle sentit ses émotions s’affoler, devenant de plus en plus fortes, comme si son autre Soi prenait le dessus sur celle qu’elle était à présent, et que la haine et les sanglots de l’enfant envahissaient son cœur.

Et pendant que cette dernière tentait de contenir cette déferlante intérieure, elle comprit pourquoi elle était Keetech, la fière et puissante dragonne de l’orage. Juste avant de se réincarner l’âme meurtrie de Nismalaas avait demandé aux dieux de lui accorder de renaître dans un corps plus fort, pour pouvoir se défendre et n’être plus jamais la victime impuissante de la folie d’autrui.

Son désir de vengeance et de réparation, même venu d’un passé oublié, demeurait si vivace que Keetech se sentait submergée par une intense haine et elle s’entendit répondre d’une voix télépathique, aux sonorités enfantines et colériques :

- Ainsi les dieux ont exaucé mon vœu père ! Du moins si tu mérites que je t’appelle ainsi après ce que tu m’as fait ! As-tu seulement idée du sentiment que j’ai éprouvé durant ces interminables heures de captivité, croyant que tu viendrais me sauver et ma peur quand j’ai vu le couteau que tu tenais à ta main ? J’aurais voulu crier, te supplier d’arrêter mais j’étais bâillonné, réduit au silence et à l’impuissance ! Et aujourd’hui, c’est toi qui te retrouve face à moi, faible et misérable dans un corps fragile de bipède que je pourrais détruire de mes éclairs destructeurs, et qui me supplie de pardonner l’impardonnable alors que tu ne peux réparer l’irréparable !


Quelle ironie, aux yeux de Nismalas le seul pardon que méritait Olórin était de subir le châtiment d’un feu éternel. A présent, la haine et les sentiments contradictoires que ressentaient la saurienne atteignaient leur paroxysme et elle luttait de toutes ses forces contre la violence de la tempête qui sévissait dans son cœur. Ces ressentis ne lui appartenaient pas en propre, mais à son autre soi, cette âme d’enfant blessé, en quête de vengeance et d’une impossible réparation. Si Keetech, mieux que quiconque comprenait Nismalas, elle ne pouvait pas le laisser tuer Aurore. Par ailleurs, celle-ci n’était plus Olórin , mais une personne complètement différente…

A présent, les larmes coulaient sur les joues de la dragonne et elle continua à s’adresser à Aurore avec la voix juvénile du bambin :

- Je t’aimais tellement, j’avais confiance en toi et tu m’as trahi ! Aucun mot ni aucune larme ne pourront jamais réparer ce que tu m’as fait subir ! Il ne suffit pas te dire désolé et de demander pardon pour être exaucé ! Désormais qui me protégera ? Qui pourra guérir la souffrance qui hante mon cœur à jamais ?

En son for intérieur, la voix de l’enfant sacrifié criait à Keetech « Tue Olorim ! Accorde-moi la vengeance et je guiderais ta main ! »

Les sentiments qui l’agitaient étaient puissants, mêlant colère et douleur, amour et haine, quête de vengeance et désir de réparation et Qiartzécaille se retrouvait déchirée par ce combat intérieur. Le salut viendrait-il de l’extérieur, de paroles ou de gestes amenant une impossible consolation ou la reine des nuées parviendrait-elle à trouver en elle la capacité de guérir les blessures de son enfant intérieur ou de raviver des bribes d'amour sous le brasier de la haine ?

Craignant pour la vie de l’infortunée bipède si elle demeurait agenouillée face à elle et s’exprimant à nouveau avec la voix de Keetech :

- Lève-toi et cours ! Je ne veux pas te tuer mais je ne sais pas si je pourrais contenir longtemps la violence et la haine que tu fais renaître chez mon moi passé !

Spoiler :

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L'âme réincarnée en Sighild s'offusqua de l'erreur commise. Comment avait-elle pu se tromper de la sorte ? Mais peu importait pour elle. Là n'était pas le plus important à ses yeux. Et Sighild, à travers ses propres yeux, mais sentant qu'elle n'était pas vraiment là, qu'elle n'était pas elle-même, était devenue la spectatrice d'un drame qui prenait son achèvement, ici et maintenant, en la présente âme damnée. Sighild sent qu'elle jette un regard d'incrédulité sur cette âme en peine et en proie à la folie, avant de regarder Aurore qui lui faisait face à moitié. Malgré les enveloppes charnelles, Sighild crut voir le vrai visage des âmes qui les habitaient. Elle n'était que la spectatrice après tout. Mais cela ne l'empêchait pas de ressentir les émotions de Vairë.

Vairë avait écouté la plaidoirie de l'infanticide. Le silence était lourd; Aucune parole ne sortait des lèvres de la Nordique. Sighild sentait la colère, le désir de se venger pour avoir subi l'immonde affront d'avoir été dupé en mangeant la chair de son propre fils ! Mais en même temps, et ce qui en ressortait le plus, était la peine et la compréhension. Olorin avait souffert et désormais, il demandait le pardon. Puis Aurore partit s'agenouiller devant Keetech, demandant le pardon à l'âme de son fils.

Le temps du dialogue, Sighild comprenait les songes de l'âme de la devineresse, qui avait été floué, il y a bien des années et qui avait souffert pour la seule arrogance d'un homme avide de la mettre au pied du mur. Mais chercher à se venger n'était-il pas futile ? L'âme de Vairë devait être liée aux sentiments de la guerrière car elle avait lâché un soupir, à travers sa propre bouche. Puis, l'âme corrompue s'effaça... une onde magique venait de la souffler. Mais ce n'était pas la priorité de Vaïré.

Elle avait entendu que Nilmalass lui refusait le pardon et se retenait d'agir, à savoir de le pourfendre. Aurore risquait de mourir sous les foudres de Keetech. Sighild sentit son corps se mettre en mouvement. Elle se plaça vivement entre Aurore et Keetech, les bras ouverts comme pour faire barrière.

''Assez de morts Nilmalass. Il est vrai qu'Olorin t'a ôté la vie pour des raisons plus que futiles et arrogantes, mais tuer ne te rendra pas ce que tu as perdu. Tuer n'apporte pas le soulagement auquel tu aspires.... Tu risques au contraire de ressentir tourments, questionnements et culpabilité. Veux tu encore souffrir ? Olorin a souffert, à expié ses fautes et demande le pardon. J'ai d'autant de raisons que toi de lui en vouloir et d'exiger qu'il paie à jamais pour ses crimes... Mais n'oublie pas qui nous sommes... Sommes nous des barbares ? Des monstres ? Pour ma part, je n'en suis pas une et je lui offre mon pardon. Assez de souffrance pour nous tous !"


Sighild a formulé des accusations, malheureusement elles ne l’étaient pas contre la bonne personne. L’âme corrompue n’est pas Olórin, mais un des elfes ayant autrefois lapidé à mort Vairë.

Pourtant, Olórin est bien parmi vous, et il se révèle de lui-même. Aurore prend la parole, elle est la réincarnation de cet être infâme dont les crimes atroces lui ont valu les foudres des déesses.

Aurore se tient devant Sighild et Keetech. Olórin se tient devant Vairë et Nilmalass, le fils qu’il a tué et qu’il a fait manger à l’oracle. En dépit de son acte, il vous demande pardon.

Keetech le lui refuse, alors que l’âme corrompue disparait suite à une puissante vibration magique.

Et Sighild ? Que fait-elle ? Comment réagit-elle ? Pardonne-t-elle ?

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Saut du tour de Soreïn, délai dépassé. Sortie de l'intrigue pour Kälyna.

Humains, vampires, elfes et dragons. Tous travaillèrent de concert de sorte à reconstruire le mécanisme de réincarnation des âmes qui prenait la forme d’une pyramide. Bris par bris, pièce par pièce, les mortels reconstruisirent ce puzzle des dieux. Il leur fallut du temps et ils commirent quelques erreurs, mais après tout, ils n’étaient que des éphémères. Lorsque l’ultime pièce fut insérée par le capitaine vampirique, la pyramide se mit à vibrer et une infinie puissance s’en dégagea. Les fissures disparurent une à une, comme si elles n’avaient jamais existé. Le temple entier vibra sous le soudain regain de magique et les âmes corrompues, elles, disparaissent une à une, venant rejoindre le flux. Tout rentrait dans l’ordre.

C’est ce moment que la déesse de la Vie choisit pour apparaitre. Une grande femme à belle allure, la peau légèrement rosée,  le derme parcouru de veinules dorées, dont les cheveux mi-longs d’un blanc le plus pur qui soit et qui flottaient légèrement, apparut de nulle part, entouré d’un léger halo. Ses yeux mauves se posèrent sur chacune des créatures face à elle. Sa voix s’éleva alors, irréelle et douce.

« Mes enfants … je vous félicite et je vous remercie du plus profond du cœur pour avoir ramené l’équilibre dans le royaume des âmes. Là où toutes créatures, qui ont un jour vécu, sont amenées à venir pour connaitre la réincarnation. Jouissant ainsi, pour une infinité de cycles, de la vie. Je vous vois et je vous reconnais. Par vos actions, je vous accorde toute ma gratitude et ma bénédiction. À vous tous, qui êtes présents, j’accorderai une renaissance rapide. Mais à présent, tout aussi héroïque que vous soyez, vous n’en restez pas moins des intrus. Votre vie ne s’est pas encore achevée. Partez et revenez une fois celle-ci terminée. »

Vie fit un léger signe de la main pour indiquer la sortie de la pièce, mais également le flux qui se trouvait au plafond. Laissant planer l’évidence qu’en suivant ce dernier à rebours, les mortels trouveraient la sortie du temple. C’est alors que le dragon blanc décida de s’avancer pour parler.

« Créatrice. Le groupe venu ici pour mener à bien cette quête n’est pas complet. Certains de nos amis ne sont pas parvenus jusqu’ici et se sont sans doute perdus dans le labyrinthe. »

Le regarde perçant de l’incarnation de la vie se tourna vers l’âme de Cymbor avec de se tourner Soreïn.

« Effectivement. Certains membres de l’équipage de ce capitaine sont éparpillés au travers du dédale. Je les guiderais vers la sortie afin qu’il retourne dans leur monde. En revanche, concernant la Dragonne, l’Enwr et l’Infante du nord leur destin est entre les mains de ma sœur. Elles se doivent sur surmonter l’épreuve devant laquelle Mort les a mise afin de sortir d’ici. Je ne saurais intervenir. »

Soudainement, aussi bien le regard de la déesse que celle du dragon blanc se tournèrent vers le dragon rouge, qui s’exclamèrent d’une même voix.

« NON !!! »

Le temple entier fut pris d’un violent tremblement qui ressemblait presque à un gémissement de douleur.

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¤ Jamais plus ¤

Bien que cela ne lui fasse pas plaisir, Verith dut associer son intellect à celui des bipèdes afin de venir à bout de ce casse-tête divin. Une à une, les mains des bipèdes vinrent rassembler les pièces du mécanisme de réincarnation avant de les implémenter à la base du socle. Petit à petit, ce puzzle en trois dimensions prit la forme d’une pyramide, jusqu’au moment où celui-ci fut complet. Une puissante vibration magique s’en échappa alors que l’objet redevenait intact. Des filins de magie parcoururent les murs du temple, tout semblait reprendre vie. L’ordre avait été ramené. La mission que son frère lui avait confiée était désormais accomplie. Il allait pouvoir profiter d’un moment avec Cymbor afin de discuter avant son départ. Maintenant que la tension était retombée, le rouge se rendit pleinement compte de l’absence de sa bien-aimée, ainsi que de l’une de ses protégées et de la petite chanteuse. Où étaient-elles ? Mais aussi, où était le Tarenth?! L’enfant de l’orage n’eut guère le temps de s’en préoccuper davantage, car la déesse de la Vie fit son apparition. Le colérique resta quelque peu pantois face à cela. Il adopta une posture défensive, tandis que de son regard était aussi bien chargé de reproche que de calme. Cette divinité l’avait maudit, pire encore elle c’était arrogé le droit de le juger et de spolier sa liberté. Néanmoins, avant sa mort, elle avait retiré sa malédiction et reconnu son erreur. Le rouge avait certes défendu ses positions au point de faire entendre raison à une déesse, cependant il restait encore amer en raison de ce qu’il avait subi par sa faute. Il n’avait pas pardonné, il n’avait pas oublié. Cependant, dans son souvenir celle-ci était mort aussi avait-il tourné la page.

Et pourtant elle était là ! Devant ses yeux ! Ainsi lorsque les dieux mouraient, ils allaient eux aussi dans le monde des morts. C’était assez étrange. Mais en même temps sensé. Le rouge vint se souvenir de ce qu’il avait vu dans le temple du néant avant de combattre Vehasiel l’ancien. Cela renforçait ses doutes. Les huit, les chimères, origine … tout cela était bien plus gros. L’enfant de l’orage écouta d’une oreille distraite les dires de la déesse, trop absorber par ses réflexions quand soudainement il fut fait mention de Keetech. Le regard du dragon rouge devint alors sombre et il se porta sur Vie. Comment osaient-ils ? Même mortes, les divinités faisaient preuve d’autant d’arrogance. Comment osaient-ils jouer avec eux comme s’ils n’étaient que des jouets ? Comment osaient-ils priver un dragon d’être le seul maitre de son destin ?

Le sang du colérique ne fit qu’un tour et il s’approcha du mécanisme de résurrection. Il fit pulser en lui la magie, l’un de ses joyaux s’illumina et les griffes de la patte droite de Verith ne devinrent que magie pure. Sans la moindre sommation, il les enfonça dans la pyramide alors que le dragon blanc et la déesse se tournèrent trop tard vers lui en criant. C’était un pari dangereux que prenait le colosse de flamme, mais face aux déesses, il n’y avait pas d’autre choix. Les griffes du dragon s’enfoncèrent dans la pyramide. Celle-ci ne se détruisit pas, mais fut parcourue de fissure, comme prête à tomber à nouveau en morceaux. Le regard de l’enfant de l’orage se porta sur Vie.

« La première fois, vous avez spolié ma liberté. La deuxième fois, vous avez meurtri ma chair … et maintenant vous entendez blesser mon honneur et mon coeur ? Cela suffit ! Je fus blessé par toi, Vie. Je fus blessé par ta sœur, Feu. Je ne souffrirais pas plus de cette fratrie maudite. »

La déesse de la Vie resta immobile, les yeux remplis d’hésitation alors qu’elle observait le dragon rouge et le mécanisme.

« Je m’en doutais. Vous êtes bel et bien mort. Vous n’êtes plus que des résidents de ce plan. Vous n’être plus que le reflet de ce que vous avez pu être autrefois. Vous n’êtes plus rien. Mon frère Cymbor et le Tarenth n’ont rien pu faire pour le mécanisme. Ca je peux le comprendre. Mais quand je t’ai vu toi, j’ai été surpris de voir que les déesses n’aient pas elles-mêmes régler le problème. C’est parce que vous n’avez plus aucun pouvoir. Et ton inaction en ce moment même ne fait que me le confirmer. »

Verith défiait du regard l’ancienne divinité, mais aussi tous les bipèdes afin de leur défendre d’intervenir au risque de mourir sur-le-champ.

« Je suis venu ici pour apporter de l’aide à mon frère. J’ai mené ma femme, mes protégées, et d’autres bipèdes afin de remplir sa demande. Nous ne sommes pas là pour rendre des comptes aux divins, surmonter leurs épreuves ou leur servir de jouet. »

Le ton du colérique était cassant et furieux. Il se fit par la suite plus impérieux et autoritaire.

« Tu sauras donc intervenir pour mettre fin au petit jeu de ta jumelle. Tu vas me les rendre, toutes sans la moindre exception. Sans quoi je détruirais cette pyramide ! »

Les yeux du colérique étaient empreints d’une détermination presque folle, se moquant pleine des conséquences. Il avait attaqué le Tarenth en présence de Vie par le passé et n’y avait pas mis fin quand celle-ci s’était dressée entre eux. Il avait mis des bâtons dans les roues du Tarenth, conduisant à la destruction de la dague du passeur. Et maintenant il avait percé le mécanisme de ses griffes sans le moindre avertissement. S’il n’obtenait pas ce qu’il souhaitait, le rouge agirait dans l’immédiat.
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Je relève la tête. Mes yeux sont rougis de larmes, mes joues en sont inondées. Je n’ai pas voulu ça. Je n’ai jamais voué ma vie à autre chose qu’aider les autres, sauver des vies, les protéger autant que je le pouvais. Je n’aurai jamais cru être en réalité un monstre, un être capable de tuer son propre fils, son enfant. Si je n’en suis pas capable maintenant, qui sait si une réminiscence de cette vie antérieure ne remontera pas, et que je ne détruirais pas tout ce que j’ai bâti d’un simple geste.

Tout ce que dit Nilmalass s’enfonce en moi comme autant d’aiguille que de syllabes. Ce sont des vérités. Je sens ce qu’il a ressenti, je l’imagine, et le resubit mille fois en esprit. Cette trahison ne m’est pas inconnue, pas parce que je l’ai connue, mais bien parce que ce n’est pas le cas. Je peux clairement voir ce que sait que de perdre la confiance d’un être cher, de me voir trahie par lui. Si Seö devait m’abandonner, je sais que je serai dévastée. Je ne sais pas ce que je deviendrais, mais rien de ce que je suis ne survivrait à pareil perte. Nilmalass a perdu cela, par ma faute. Non, pas ma faute, celle de mon ancienne vie.

Je devrai me révolter devant pareil injustice. Ce n’est pas moi qui l’ai tué. Ce n’est pas moi qui dans un accès de folie à fait ce crime. Ma vie a toujours été tournée vers les autres, vers l’amour et l’équilibre du monde, vers l’harmonie. Mon esprit répète cette phrase et plus je me la répète plus ma culpabilité m’étouffe. L’équilibre. L’harmonie. Tout ce chemin jusqu’ici, tous mes actes, toute ma vie. Ce n’était qu’une rédemption. Une balance. Ce n’est que l’équilibre. Et il semble qu’aujourd’hui, l’aiguille de la balance est à la verticale. Il ne lui manque plus qu’une chose pour qu’elle cesse d’osciller.

Mon regard se plante de nouveau dans celui de Keetech/Nilmalass. Je voudrai lui dire que je le protégerai maintenant, que je serai toujours là pour lui, que jamais plus je ne le trahirai dans cette vie. Mais à quoi bon. Me croirait-il ? Veut-il seulement de ma protection ? Qu’importe, il faut que je le dise. Mais je n’y arrive pas. Ma gorge est serrée, en un nœud que je ne peux pas rompre. Je suis impuissante dans mon chagrin et ma culpabilité. Quant à me lever et courir, il n’en est pas question. Je ne veux pas fuir, pas vivre une vie coupable, sachant que je n’ai pas pu guérir une personne, sachant que je n’ai pas pu sauver une vie, ou préférer la mienne à une autre.

Je hoche négativement la tête à sa proposition de fuite. J’accepte le châtiment qu’il me faudra subir afin de restaurer la paix. Une silhouette massive se dresse entre moi et le dragon. De la même manière que je m’étais tenue entre l’Epervier et l’âme corrompue. Les paroles de la femme me réchauffent un peu le cœur, mais pas suffisamment pour desserrer l’horreur de l’acte de ma vie antérieur et du poids qui repose maintenant sur mes épaules : réparer cela.

Deux apparitions font leur entrée, coupant court aux discussions. Je suis toujours à genou et épleurée. Ce sont deux femmes, à la peau rosée, et au derme parcouru de veinules dorées. Elles sont d’une grande beauté et se ressemblent beaucoup à l’exception que l’une à la chevelure d’un noir des plus profonds et l’autre d’un blanc le plus pur. Elles sont magnifiques et pourtant particulière, mais l’une d’elle ne m’est pas inconnue. Je reconnais vaguement les traits du bébé, les veinules dorées ; les cheveux. Elle m’est si familière et étrangère à la fois. Une surtout vient se frayer un chemin dans mon esprit : ce sont les anciennes Déesses, Vie et Mort. Elles sont agitées et se disputent dans un dialecte que je ne comprends pas. Arrivées à notre niveau, elle cesse leur discours incompréhensible et parle la langue commune.

Il suffit ma sœur. Nous ne pouvons pas prendre ce risque, aussi bonnes soient tes intentions. Si nous pouvons faire une dernière chose, c’est bien s’assurer que l’équilibre de ce plan soit rétabli. Ils doivent désormais se débrouiller seuls pour trouver la paix. Commence la femme aux cheveux blancs que j’identifie comme Vie

Tout cela est votre faute. Si vous n’aviez pas agi ainsi à ce moment-là, tout aurait été tel que cela aurait dû être. Ce doit être Mort qui répond avec un peu de véhémence. Elle marche vers moi et le tend la main. Aurore, porteuse de l’âme pécheresse, donne-moi ta main. Je suis celle qui fut autrefois déesse de la Mort. Je vais te conduire vers la sortie. Tu as su obtenir le pardon d’une des victimes du crime d’Olórin. Tu es désormais sur la voie. Promets-moi que tu feras tout, par tes actes, pour racheter le sang, l’horreur, la trahison et la folie de ton âme.

Ma main se lève vers la sienne doucement avant de s’arrêter dans sa course. Je vous promets de faire tout pour racheter ce crime qui fut fait dans une autre vie. Mais je ne partirai pas comme ça. Je me lève et passe devant Sighild, faisant de nouveau face à Keetech. Mes yeux sont toujours rouges et ma voix est douce alors que je m’adresse à elle.

Je ne peux pas accepter ton offre. Comme souhaites-tu vivre en paix après ça ? Je suis prête à subir le châtiment qu’il faudra, si pas pour un pardon, au moins par pour que tu vives cette nouvelle vie en paix. Qu’est-ce que je suis sur cette terre, à part une tentative de rachat. J’ai voué cette vie aux autres, et suis prête à la perdre, si ça pouvait en sauver une autre. Si tu veux me tuer ici et maintenant, fais-le. Je souhaiterai juste que quelqu’un trouve Seö Wenmimeril, et qu’il lui demande pardon. Qu’il lui dise que je l’aime et que je n’ai cessé de penser à lui. Que je suis désolée de ne pas pouvoir tenir ma promesse et que je ne serai plus là lorsqu’il reviendra au domaine. Mais je dois faire ce qui doit être fait. Je sais qu’il comprendra. Nilmalass, je fais amende honorable aujourd’hui devant toi et me rends à ta justice. Puisse ton âme retrouver la paix.

Je baisse la tête devant la dragonne, les bras le long du corps. J'attends sa réaction, le geste qui mettra fin à ses souffrances, du moins je l'espère.

Directives :

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La dragonne de Quartz sentait la colère la submerger, mais savait que cette rancœur et cette haine appartenaient à Nilmalass, et étaient les sombres réminiscences d’un passé oublié, enfoui profondément dans les méandres du temps.

Devant elle, Aurore se tenait toujours agenouillée, absorbée dans un acte d’imploration de son pardon, ou plutôt de celui de l’enfant assassiné qui l’habitait. Et si Keetech regardait la jeune fille, aux cheveux dorés, suppliciée par la tournure des événements, au-delà de ses traits Nilmalass ne voyait qu’Olorin, son père meurtrier, marqué à jamais par le sceau de la trahison.

Face à de la force de tels griefs, l’orageuse avait l’impression de devoir mener un combat intérieure d’une grande intensité où s’affrontaient des sentiments opposés tels que l’amour et la haine, la vengeance et le pardon mais également le passé et le présent, l’enfant-elfe et la dragonne de l’orage.

En ce moment, figé hors du temps, au sein du monde des défunts, l’ancien drame se rejouait, car à travers le cycle des réincarnations, les âmes du bourreau et de la victime se retrouvaient face à face pour la première fois. Cette fois-ci les  rôles allaient-ils s’inverser perpétuant cette antique tragédie, sans l’espoir d’une quelconque rédemption ?

Quartzécaille sentait brûler en elle le désir de vengeance de Nilmalass, semblable au brasier d’un volcan et sa croyance que seule celle-ci pourrait apaiser son âme blessée.  Alors que la Saurienne luttait pour contenir son double karmique, la nordique prit la parole ou plutôt la prêtresse lapidée s’exprima à travers sa bouche. Cette dernière tenta de convaincre l’enfant-elfe d'épargner la vie d’Aurore, la nouvelle incarnation d’Olorin, et d’abandonner cette quête vaine de vengeance qui, loin de le consoler, ne ferait que naître en lui des souffrances inutiles.

- Silence prêtresse, reste en dehors de ça ! Gronda Nilmalass à travers la voix télépathique de la fille des tempêtes. Tu ne peux comprendre le drame que j’ai vécu ni ma souffrance. As-tu été trahi et assassiné par l’être en qui tu croyais le plus ? A qui tu vouais un amour absolu et qui était ton propre père qui plus est ? Si ton assassinat fut tragique en raison de ses mensonges il ne peut en rien se comparer au mien !

Pire que son meurtre et le démembrement de son propre corps, c’était cette infâme trahison, cet amour sacrifié qui déchirait le cœur de l’enfant-elfe, lui faisant endurer un tel terrible supplice. C’est parce qu’il avait aimé passionnément son père autrefois qu’il le haïssait autant aujourd’hui, presque à la folie. L’amour et la haine n’étaient que le revers d’une même médaille.

Soudain, avant même que Nilmalass n’ait pu esquisser un geste afin d’exécuter son dessein vengeur, le labyrinthe se mit à trembler violemment produisant des sons ressemblant à des gémissements de douleur, comme s’il entonnait une complainte mélancolique. Au bout de quelques instants, ce mystérieux phénomène cessa brusquement, laissant place au calme et au silence, mais Keetech pressentait d’un événement important était sur le point de se produire.

Dès après, donnant raison à son intuition, deux femmes inconnues firent leur apparition, auprès du trio. Elles étaient toutes deux d’une radieuse beauté, incomparable à celles des bipèdes ordinaires et l’écailleuse remarqua que des veinures dorées recouvraient leur épiderme rosé. Les deux vénustés possédaient une ressemblance troublante, à l’exception de leur chevelure, aussi noire qu’une nuit éternelle pour la première et aussi lactescente que l’astre lunaire pour la seconde.

En sentant l’aura qui émanait d’elles, la reine des nuées comprit aussitôt qu’il s’agissait de divinités ; celle dotée de cheveux ténébreux se présenta comme étant Mort, ce qui laissait supposer que sa comparse n’était autre que son inséparable sœur, Vie.

Mort s’adressa alors à Aurore, estimant que les choses devaient en rester là, mais la blonde refusa sa proposition et se tourna une nouvelle fois vers la dragonne de Quartz, la réincarnation du fils défunt d’Olorin, s’offrant à son jugement.

La déité de la mort prit une nouvelle fois la parole, tentant à son tour de raisonner Nilmalass, et celui-ci put percevoir la tristesse dans sa voix.

« Tout crime doit pouvoir être expié. Permets-lui de le faire comme il se doit, et non par les flammes et le sang. »

Cependant, le gamin sembla y demeurer sourd et se contenta de répondre avec froideur :

- Déesse, je peux comprendre la sagesse de tes paroles, mais cette histoire ne regarde que mon père et moi. En se soumettant à mon jugement il a fait son choix. Vous n’avez plus le pouvoir d’arrêter ma main et je suis le seul maître de mes actes et de mes décisions.

Quartzécaille elle-même ne savait comment intervenir face à l’enfant-elfe, qui faisait preuve d’une volonté surpuissante, capable de s’imposer face à celle de la saurienne au caractère d’acier. Comment un simple bipède, encore dans l’enfance, pouvait-il faire preuve d’une telle détermination, au point de faire plier la fière souveraine des tempêtes ?

« Infortunée Aurore, pourquoi ne m’as-tu pas écouté et fuit quand tu le pouvais encore ? Pourquoi as-tu tenu tête à Mort et remis ta vie entre les mains d’un enfant incapable de raisonner ? Vous les bipèdes faites toujours des choix inconsidérés… » Pensa l’orageuse avec amertume.

Guidé par l’impulsion vengeresse de Nilmalass, elle sentit son corps bondir en direction d'Aurore et ferma les yeux, s’attendant à voir la jeune fille déchiquetée par ses crocs acérés. C’est alors qu’elle sentit soudain une étincelle s’allumer dans la noirceur de haine qui baignait son cœur, telle la lumière d’un phare sur une mer déchaînée ou l’apparition d’une note parfaite dans un silence glacé et celle-ci se mit croître rapidement en intensité…

Keetech sentit que son corps s'immobiliser brusquement et elle entrouvrit doucement les paupières, craignant le pire...C'est alors qu'elle vit que sa gueule béante, prête à mordre, s’était arrêtée à quelques centimètres de la gorge de l’apprentie-Baptistrelle. Face à cette frêle bipède, il suffirait de si peu pour que sa puissante mâchoire soit capable de la briser, vengeant par la même occasion son meurtre passé... Mais un maelstrom d’émotions l’envahit, accompagné des réminiscences passées de l’enfant-elfe, non plus seulement les souvenirs de peur et de haine de sa mort, mais les moments de joie, de complicité, ceux où son père le serrait contre lui, leurs rires, leur complicité passée, l’immensité de leur amour…

Face à ce nouveau débordement de sentiments, l'orageuse sentit son corps agité par des tremblements et tomba à son tour recroquevillée, face à Aurore et tandis que les larmes ruisselaient sur ses joues, elle s’entendit répondre par la voix pleine de sanglots de Nilmalass.

- Je…Je ne peux pas t’ôter la vie père. Tant de fois mon âme tourmentée d’enfant a imaginé cet instant et consumé par la haine j’attendais de me réincarner pour te faire payer tout le mal que tu m’as fait et te faire endurer la même souffrance afin que justice soit faite. Mais je n’ai pas pu frapper…Au moment fatidique quelque chose a arrêté ma main et ce n’est ni les arguments de la prêtresse ni les paroles de Mort, mais la dernière étincelle d’amour que j’ai pour toi et que je croyais éteinte à jamais…Quand je suis mort de ta main, en même temps que la peur, la haine et l’incompréhension, j’ai emporté avec moi le souvenir de tes larmes, de tes dernières paroles et une parcelle de cette confiance absolue que j’avais en toi…

Keetech baissa son museau et l'enfant sacrifié poursuivit par son intermédiaire d’une voix empreinte de tristesse :

- Père je croyais tant désirer ta mort et je pensais que te la donner de mes propres mains me rendrait ce que j’ai perdu, mais en te voyant à ma merci, si fragile et sanglotant, comme je l’étais autrefois, j’ai compris que ce qui avait été brisé ne pouvait être réparé…Mais même si tu ne peux réparer ce que tu fais, ta demande de pardon pour tes torts m’a permis de me sentir reconnu comme victime, de comprendre que tu avais conscience de l’horreur que tu m’as fait enduré et manifestait des regrets…Il m’est trop difficile de te pardonner car ma blessure ne cicatrisera peut-être jamais, et la seule chose que je peux faire est de t’épargner et te laisser l’espoir d’une possible rédemption plutôt que de te donner une impossible absolution…

Les blessures du passé ne pouvaient s’effacer si facilement, et peut-être faudrait-il encore d’autres cycles de réincarnation pour parvenir à un pardon, en admettant qu’une telle chose soit possible. Mais à présent, par-delà la haine et les vieilles rancœurs venait de s’allumer une lueur d’espoir et celle-ci se déposa sur le cœur de l’enfant-elfe, semblable à un baume, capable non pas de guérir mais d’apaiser la souffrance de son âme meurtrie.

La voix télépathique aux sonorités enfantines s’adressa une nouvelle fois à la jeune fille à la chevelure couleur de soleil, cette fois-ci d’un ton plus calme :

- Père malgré la haine que j’ai toujours pour toi, utilise la vie que je t’ai laissée pour apprendre des leçons du passé et faire en sorte qu’un tel drame ne se reproduise plus jamais…

La fille des tempêtes sentit ses émotions se stabiliser peu à peu et comprit que si l’enfant meurtri n’était pas encore guéri, son âme tourmentée semblait un peu apaisée. Face à ce terrible dilemme qui s’était présenté à lui, Nilmalass avait choisi d’épargner Olorin, brisant ainsi ce cycle de haine et le lien mortifère que le liait à ce dernier. Ce n'était ni les arguments de la prêtresse ni l'intervention de la déesse qui avait mis fin à sa quête vengeresse, mais la dernière étincelle d'amour d'un fils pour son père, encore vivante sous les cendres de la haine.
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la Nordienne avait senti l'âme qui l'habitait frémir devant l'injonction de Nilmalass. Elle sentait que la mort viendrait à frapper, pour réclamer sa part de justice face à toute l'horreur subie. Oui, elle savait qu'elle ne pourrait jamais ressentir ce que le fils tué avait eu à ressentir en trépassant et en se retrouvant pris au piège du cycle de la réincarnation. Mais reculer signifierait se plier face à la crainte de mourir. Mourir... encore et pour revivre encore cela une fois de plus ? Non ! La prêtresse sut trouver la force de rester devant la dragonne de quartz, les bras toujours ouverts, puisant dans le courage de Sighild. Assez de tout cela !

Et quand se préparait la sentence de la malheureuse Aurore....le labyrinthe se mit à gronder et à trembler. Et cela cessa aussi vite que c'était venu. Que venait-il de se passer ? Puis, deux êtres à la prestance divine se présentèrent, paraissant termine une dispute orale commencée depuis un moment. Oui, divine était le mot, car Sighild sur, sans vraiment le voir qui étaient ces deux femmes à la peau rosée : Vie et Mort. Sighild fit quelques pas de côté, comme si d'instinct, elle savait ce qui allait découler. Et elle assista à l'échange entre les âmes, à travers leurs hôtes. Doucement, les choses firent taire la haine et la colère. La prêtresse émit une émotion... Sighild sentait qu'elle souriait elle aussi. La fin d'un cycle, le renouveau.. la renaissance.

Les deux Déesses souriaient. L'une d'elles avait pris la main d'Aurore et on entnedit le remerciement à travers leur bouche. Le cauchemar se terminait.

Un sourire illumine le visage des deux déesses et Mort se saisit de la main d’Aurore en vous remerciant tous. Puis, un épais voile noire envahit la vision de la Nordienne, qui se sentit tomber.... L’inconscience l'accueillit.

Quand Sighild revint à elle, elle se demandait ce qui venait de se passer, se rappelant rapidement tout ce qui venait de se passer. Autour d'elle, elle reconnut ses compagnons de voyage et non loin de là, en face, le portail. Il était là.

''Avons nous réussi ? ''

La question paraissait bête, et elle se doutait de la réponse. Le portail paraissait se réouvrir...

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Que dire de la situation présente? Une partie de l'équipée s'était réunie tandis que le reste demeurait introuvable. Et pour ceux qui étaient présent, ils avaient, semble-t-il, résolu l'énigme du pourquoi le cycle des réincarnations avait été interrompu et ils l'avaient, tous ensemble, réparé, provoquant un flash d'énergie dans la pièce ou ils se trouvaient.
Le vieux vampire regarda autour de lui et, étrangement, sans savoir pourquoi ou comment, il voyait et connaissait chacune des anciennes incarnations de chaque être présents dans la pièce, qu'ils soient humains, dragons ou encore elfes. Et justement, son regard s'arrêta sur la maîtresse d'abordage qui le regardait également. Et immédiatement, tous deux sûr le lien si particulier qui les unissait. Ce liens qui les avait unis dans leur vie précédente et qui, aujourd'hui encore, les avait rassemblé au sein du même équipage. Ils avaient été amants et époux. Et aujourd'hui, ils étaient Capitaine et marin, unis à nouveau dans un même destin.
Mais les deux n'eurent pas le temps de se réjouir de ces retrouvailles que déjà une apparition se manifestait. Instinctivement, les deux amants eurent le même réflexe. Ils firent un pas en arrière et portèrent la main à leur sabre, s'immobilisant tout juste lorsqu'ils virent ce qui prenait forme devant eux. Une femme à la peau veinée d'or leur adressait un large sourire. Intérieurement, le vieux vampire pensait se trouver en présence de la Déesse Mort et espérait ne pas avoir provoquer son ire d'une manière ou d'une autre. Mais en l'écoutant attentivement il s'aperçu de ses deux erreurs. Tout d'abord, il ne s'agissait aucunement de Mort. Bien au contraire. La femme était en réalité la Déesse Vie, la soeur jumelle de Mort. Ensuite, loin de l'avoir fâché, le fait d'avoir restauré la pyramide semblait réjouir au plus haut point la Déesse qui les remerciait d'avoir fait ce qu'elle ne pouvait faire elle même. Elle leur indiqua le chemin du retour, les invitant à se hâter de rejoindre à nouveau le royaume des vivants, car leur place ne se trouvait en ces lieux.
Soreïn s'apprêtait à rétorquer qu'il manquait encore nombre des membres de l'expédition, le Rouge se mit à rugir et à exiger que les autres leur soit rendu. Il ne céderait aux caprices des dieux et ne partirait aucunement sans les absents. Et pire encore, il menaça de détruire à nouveau la pyramide si sa demande ne recevait la réponse attendue.
Pour la première fois depuis le début de cette expédition, Soreïn était relativement d'accord avec le Rouge, même si il trouvait ses manières de faire extrêmes et dangereuses. Il pariait sur le fait que, morte, les Déesses ne pouvait rien leur faire. Et le paris semblait porter ses fruit puisque Vie demeurait plus ou moins silencieuse durant un instant, avant de finalement disparaître.

Soreïn gardait le silence, reprenant le chemin vers la sortie. En effet, avec les propos de la Déesse, de par sa situation d'être ni vivant ni mort, il avait redouté de se retrouver condamné à rester là, coincé dans ce royaume spirituel. En faite, silencieusement, il adressait une prière pour qu'on le laisse repartir sans embuches. Et bientôt, le groupe émergea du temple, se retrouvant à nouveau à la vue de ces immenses et infinis champs de blé. L'imposant portail fut, à son tour, bientôt en vu, actif. Et à ses pieds, les membres manquant de l'expédition. A cette vue, le cœur mort de Soreïn fit un bon de soulagement, qu'il se garda bien d'afficher à la vue des autres. ll n'avait pas l'intention de montrer ses pensées à tout le monde. Il gardait, toutefois, Maestrea en vue, se demandant encore si ce qu'il avait vu était la réalité ou pas. Il aurait le temps d'en parler avec elle.
Pour le moment, ils devaient rentrer et se dirigeait vers la porte de sortie du Royaume.

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¤ Fin d’un long voyage ¤

Encore une fois, Verith avait défié les puissants. Cela en devenait presque une habitude. Heureusement ou malheureusement, tout dépendant des points de vue, le grand rouge était ainsi. Comment pouvait-il plier l’échine devant quelqu’un qui se disait et qu’il sentait plus fort que lui ? Bien au contraire, cela lui donnait envie de se dresser, de le défier et de l’écraser. Le but étant de devenir lui-même plus fort. Le but étant de tester sa propre puissance. Le but étant d’évoluer, de continuer d’être un dragon, de continuer d’être ce qu’il était. Et dans un monde où il était entouré de misérables bipèdes d’une faiblesse effarante, il n’y avait bien que les divinités qu’il pouvait défier. Cependant, ce n’est pas pour cette unique raison que l’enfant de l’orage avait tenu tête à Vie. Il avait un lourd passif avec cette dernière et avec ceux qui se réclamaient de la divinité en règle générale. Il avait fait un pari et il l’avait emporté. La déesse s’en alla en lui jetant un ultime regard noir. Les rôles s’étaient inversés, mais il n’en tirait aucune fierté pour autant. Il avait réussi à venir en aide à sa femme et à sa protégée, c’est tout ce qui importait. La chanteuse n’était rien de plus qu’un bonus.

Personne d’autre ne réagit à son acte blasphématoire, hormis son frère bien sur. Les pirates ne bronchèrent pas. Après tout, cela allait aussi dans leur sens. Mais plus que ça, peut-être comprenait-il que, dans le fond, le rouge n’avait pas totalement tort. C’est ainsi que, lorsqu’il sentit que son aimée était en sécurité, qu’il retira ses griffes du mécanisme divin, ce dernier vibrant un peu avant de retrouver son état normal. Lentement, le groupe emprunta le chemin du labyrinthe, en sens inverse, et finit par retrouver la sortie. Durant tout le trajet, Verith pu sentir le regard de Cymbor lourd de reproches à son encontre. L’enfant de Skade encore en vie fit mine de l’ignorer. Son plan avait fonctionné, c’est tout ce qui importait. Quand on voulait des résultats, il fallait y mettre les moyens. Et puis, le blanc ne connaissait pas le passif du rouge avec la déesse de la vie.

Il ne leur fallut guère longtemps pour arriver à l’extérieur et champ de blé. L’endroit était toujours aussi calme, peut-être un peu plus qu’avant, une mystérieuse tension ayant disparu. C’était la fin, il le sentait. Cette quête, ce voyage périlleux se terminait. Il était désormais temps pour lui de réclamer sa récompense. Néanmoins, avant cela, il devait s’assurer que Keetech et Sighild allaient bien.

« Mon frère, Vie nous a dit qu’il était à présent l’heure pour nous de partir. Mais je ne quitterais pas ce lieu avant d’avoir pu discuter avec toi. Je vais m’enquérir auprès de Keetech si elle va bien. Ensuite, nous pourrons parler. »

Le blanc opina du chef et laissa le rouge partir. Le colérique se précipita d’aller vers sa belle et vint frotter son museau au sien.

« Nous avons réussi Keetech. Nous avons accompli ce pour quoi nous sommes venus ici. Je suis désolé de t’avoir mené dans un endroit si dangereux. Mais c’est fini à présent, nous allons pouvoir retourner auprès de notre fille. Et toi, où étais-tu pendant tout ce temps ? Tout s’est bien passé ? J’ai rencontré la déesse de la Vie, elle m’a dit que sa jumelle vous faisait subir une épreuve. J’ai dû commettre encore un acte fou pour m’opposer aux caprices de ces divinités. »

Verith tourna un œil en direction de Sighild, la scrutant du regard. Elle semblait aller bien, du moins physiquement. Il fit de même avec la petite blonde, avant de se concentrer à nouveau vers la dragonne d’orage pour écouter ce qu’elle avait à dire et y répondre avant de finalement dire.

« Je ne vais pas franchir le portail immédiatement. Je veux profiter de cette occasion pour parler une première et dernière fois avec mon frère. Veux-tu bien m’attendre ? »

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Coucou et félicitation à tous !

Cette intrigue est terminée, il ne reste désormais plus qu’à poster vos conclusions. La conclusion ne comporte pas de directive et est facultative. Je vous invite à respecter l’ordre de passage avec de poster vos conclusions (sauf si cette dernière n’entraine pas d’impact sur les autres personnages. Vous pouvez aussi vous arranger entre vous). Vous avez deux semaines pour les poster, après quoi ce rp sera définitivement fermé.

En attendant, v oici vos récompenses !

Aurore Lapsida => Rabais de 300 PO
Keetech => Rabais de 300 PO
Soreïn Dobern => Rabais de 300 PO
Sighild Arnbjorn => 0,5 XP
Verith => 100 PP

Dernière édition par Le conteur le Dim 8 Avr 2018 - 11:15, édité 2 fois

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Après que l’âme de Nilmalaas ait choisi d’épargner la vie de son ancien bourreau, aujourd’hui réincarné sous les traits d’une jeune fille douce et innocente ; Keetech ressentit un profond sentiment d’apaisement comme si une plaie béante sur son cœur venait soudain de se refermer.
Les déesses les regardaient en souriant et la Saurienne vit le portail redonnant l’accès à leur monde s’entrouvrir lentement. Ainsi j’achevais cette quête mystique et cet étonnant voyage au sein des contrées sépulcrales de l’au-delà.

Keetech s’y engouffra à la hâte, pressée de revoir son bien-aimé, dont elle avait été séparée, et de s’assurer que tout allait bien de son côté. En franchissant le portique, l’écailleuse aperçut la splendide forme rubiconde, d’un rouge aussi éclatant que le feu brûlant d’un volcan, du dragon de l’ire.
Verith ! s’écria-t-elle en s’élançant à sa rencontre. Enfin je te retrouve après toutes ces péripéties !

Quartzécaille frotta son museau contre le sien, se repaissant de cette marque d’affection.

- Oui nous avons réussi et je peux affronter tous les dangers, défier tous les dieux tant que je combats à tes cotés. Ta présence me fait me sentir plus forte et à présent que cette quête est achevée nous allons pouvoir regagner le monde des vivants et retrouver notre fille chérie.

En entendant les questions du Rouge concernant l’épreuve que les déesses lui avait fait subir, la reine des nuées demeura un instant silencieuse avant de répondre :

- J’étais avec le Tarenth et Sighild, ainsi qu’Aurore qui est arrivée par la suite. Durant ce temps-là il m’est arrivé une chose incroyable…Je pense que je t’en parlerais, mais pas maintenant car ce n’est ni le moment ni le lieu.

Les prunelles céruléennes de la dragonne de l’orage se tournèrent vers Sighild et Aurore et s’y attardèrent brièvement avant de se reporter sur son compagnon. La fille des tempêtes se sentait encore troublée par la découverte de sa vie antérieure et du mystérieux lien qui l’unissait à cette Baptistrelle qui n’était autre que la nouvelle incarnation d’Olorin.

Verith lui annonça qu’il désirait franchir à nouveau le portail afin de parler à Cymbor une dernière fois avant de la rejoindre dans le monde des vivants. Mais avant cela, ce dernier demanda à sa bien-aimée si elle acceptait de l’attendre.

En entendant ces paroles, Keetech sentit un frisson l’envahir. Cette situation lui semblait familière, si douloureusement familière…Des années auparavant, alors que tous deux vivaient heureux sur le continent sauvage, l’écarlate lui avait annoncé qu’il désirait franchir l’océan dans le but de revoir son frère disparu Cymbor. A cette époque, l’écailleuse avait accepté de l’attendre, pensant que cette séparation serait brève et sept longues années s’étaient écoulées avant qu’elle ne puisse le revoir…Des années d’attente et de solitude que la dragonne ne désirait plus jamais revivre. Et aujourd’hui face à une situation quasi identique, la fille des tempêtes était libre de faire un autre choix, de donner une autre réponse que celle de jadis, non pas pour changer un passé immuable mais afin d’écrire un nouveau présent.

- Non Verith, dit-elle d’un ton calme mais déterminé. Cette fois-ci je veux franchir le portail avec toi et faire aussi mes adieux à Cymbor avant que nous regagnions notre monde ensemble. Je vous laisserais un moment d’intimité si tu le désires mais je ne compte plus rester en arrière à attendre ton retour comme ce fut le cas par le passé. Désormais, il m’est donné la chance inespérée de faire un autre choix et je ne compte pas laisser passer cette incroyable opportunité.

Puis envoyant une caresse mentale à son aimé, elle poursuivit avec tendresse :

- Cymbor nous attends, allons à sa rencontre et tentons de récupérer avec lui un peu de ces moments précieux que sa mort nous a arrachés avant de lui dire au revoir à jamais.
HRP: je me suis arrangée avec Aurore pour poster à son tour. Very Happy

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