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descriptionVous m'aurez tous dans la peau, mais vous n'aurez pas la mienne (pv Demens) EmptyVous m'aurez tous dans la peau, mais vous n'aurez pas la mienne (pv Demens)

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22 Novembre 1762.

Il pleuvait doucement sur la perfide et les gouttes de pluies qui filtraient du toit de chaume se mêlaient à la poussière, à la boue et au sang qui maculaient le bois vermoulu de la plateforme perchée sur une mangrove. C'était une petite plateforme recouverte d'un amas d'argile et de paille et de feuilles séchées, mise à nue, sans artifice. De nombreuses plateformes comme celles ci accueillaient souvent le fond du fond du panier de la cité, les mendiants soit trop estropiés, soit trop orgueilleux et stupide pour se faire esclave, qui n'auraient aucun espoir de ne pas finir au fond de l'eau, dévoré par les bêtes. Pourtant cette plateforme ci portait l'odeur du sang et de la mort et tous l'évitaient en dehors des capitaines. Elle était assez surelevée pour que personne ne vit ce qui s'y passait, mais aussi pour que tous puissent entendre les cris d'horreur, de douleur et d'agonie qui en sortaient. Il fallait bien que les capitaines aient un endroit pour effectuer certains sales boulots et cette idée venait d'ailleurs de celle qui s'occupait de l'aménagement de al cité pirate, et elle se trouvait en pleine séance à ce moment.

Kalza'ah expira une bouffée de tabac, son agacement brutal se muait tranquillement en exaspération. Elle n'avait pas le temps d'être là aujourd'hui. Elle n'avait pas le temps de s'occuper correctement de ses clients, de ses expéditions, de ses projets personnels et de l'entretien de la cité, dont l'étanchéité des toits qui gouttaient, et encore moins de temps pour ce qu'elle était en train de faire. Un problème mineur mais assez gênant pour devoir être régler rapidement venait de se frayer un chemin dans son emploi du temps à son grand dam.

Alors avec la même précision, avec le même espoir de voir cette séance se termine et en y mettant plus de rage elle refit claquer son fouet de cuir à la poignée à tête de Graärh. Le fil cuisant ondula et émit son clac retentissant, la magie funeste laissant son impression malsaine dans l'air et une trace violacée sur la peau qu'elle frappa. Une nouvelle gerbe de sang, mêlée de pus, gicla sur le sol, qui goutta de plus belle et se perdit dans les profondeurs du marais où d'étranges créatures se mouvaient, rendues folles par les touches de nectar délicieux qui leur arrivaient du ciel.
Mais elles attendraient.

Car l'elfe au dos mis en charpie ne broncha pas plus que lors des précédents coups. Kalza'ah expira une nouvelle bouffée avec plus de lassitude. Le pauvre hère était tellement résigné, tellement recroquevillé au plus profond de sa petite tête, dans l'état le plus misérable, qu'il n'en restait rien. Quelque part elle le savait mais elle refusait de l'admettre et persistait à espérer qu'il se décide enfin à révéler son secret. Ce n'était pourtant pas compliqué. Ce n'était qu'une petite bavure sur sa fiche de compte, qu'une petit trou dans sa bourse de pièces mais qui pourrait rapidement s’aggraver si elle n'y faisait rien.

Alors qu'elle inspectait tranquillement son marché, elle avait reçu un rapport de ses petites pattes noires qui travaillaient à sa paperasse et à ses comptes. Les jeunes esclaves de son harem avaient compilé les lettres de clients mécontents et fourni un compte rendu assez complet et plein de petites courbettes honteuse. Le papier était mauvais, il avait de quoi la mettre en rage et ses petites pattes avaient désignée volontaire une petite jeunette pour le lui apporter. Elle avait donc désigné elle aussi la jeunette, mais pour donner les coups de fouets à sa place à ses camarades pour leurs couardises et à elle même pour sa faiblesses. Les mauvaises nouvelles étaient tolérables, mais une telle attitude de soumission mal placée dans son propre harem, dans la meilleure caste de femmes criminelles, c'était impensable.

Ce fameux texte relevait un problème d'ordre de l'après vente. C'était encore une surprise pour l'ancienne Aaleeshaan. Elle n'était pas marchande dans l'âme et avait encore beaucoup de mal à planifier ou anticiper très loin dans le futur quand elle agissait. Pour elle, une fois l'esclave vendu et expédié, elle n'avait plus à s'en soucier, c'était aux maîtres de faire leur travail pour le garder et compléter son éducation. Mais bon, apparemment les nobles peux-nues étaient tels des enfants et avaient besoin qu'on les traîne par la main, jusqu'au bout...
Le système de tatouage sur la peau, ou de marquage au fer rouge sur la fourrure venait de rencontrer un obstacle. Les esclaves se libéraient de leur chaines, s'enfuyaient et faisait soigner leurs marquages, rétablissant leurs liberté et compliquant leur remise sous les fers. Au dela de l'aspect techniquement gênant et pénible en ressource et efforts, c'était surtout une blessure d'orgueil qu'on lui infligeait. Ces êtres étaient des esclaves pour toujours et ils n'avaient pas le pouvoir d'effacer la marque sur leurs corps qui les désignait comme tel. Ils ne pouvaient pas supprimer ce moment de leur vie où ils étaient tombés plus bas que terre et s'était soumis à son pouvoir. Ils n'en avaient pas le droit.

Aujourd'hui, sous la pluie ruisselante et tiède d'Athgalan, elle se vengeait sur l'un de ces soigneurs/affranchisseurs elfiques que le capitaine des assassin avait réussi à trouver et lui ramener. S'il savait comment supprimer un tatouage ou une marque de brûlure, il saurait sûrement comment la rendre permanente en inversant son sort. C'était ce à quoi elle se raccrochait avant mais devant  le mutisme de sa victime elle s'était finalement résignée.

"Bon. Ça suffit. Nous allons chez l'alchimiste. Allez lui annoncer ma venue et exposez lui mon problème. Evitez de lui servir la même soupe insipide et mielleuse qu'à moi, je lui épargne ce supplice car j'ai besoin de son talent."
Elle s'adressait à la suivante patte noire qui la suivait pour la matinée mais aussi au grand pirate esclavagiste qui arrondissait ses fins de mois en jouant les larbins à gros bras pour elle.
"Vous ramènerez celui là également, on fera les tests de tatouage et de fer rouge sur lui, autant qu'il serve à quelque chose avant qu'on le jette dans le marais. Et bien qu'attendez vous ? Que la pluie s'arrête ? Allez !"
Et Kalza'ah bourra son calumet d'herbes plus relaxantes pour se reposer après sa séance de travail tandis que ses serviteurs s'activaient pour organiser la rencontre avec l'artisan de l'occulte. Elle relacha la pression contenue dans ses épaules et laissa ses paupières se clore lentement.
C'était parfois dur de diriger autant d'incompétents et de gérer autant de tâches mais elle n'y pouvait rien.
Elle avait vraiment l'esclavage dans la peau.

Dernière édition par Kalza'ah Ashuddh le Jeu 17 Jan 2019 - 17:00, édité 1 fois

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Un bon feu flambait dans l’âtre, coupant l’humidité dû à la température extérieure. Le toit en bois résonnait sous les gouttes de pluie, produisant un bruit de fond qui aurait été agréable pour le résidant des lieux s’il avait été dans sa nature de se soucier de ce genre de choses. Cependant, Demens était complètement détaché du monde qui l’entourait, priorisant toujours l’utilité et en cet instant précis, ce qui lui était utile se présentait sous la forme d’un Vampire solidement attaché par des courroies de cuir sur une chaise en croix. C’était là un prisonnier qui lui avait été fournie par Irina Faust afin qu’il puisse expérimenter les drogues qu’ils tentaient de créer à sa demande. D’autres avaient eu la malchance de passer sur cette même chaise, comme en témoignaient les divers fluides corporels qui se trouvaient sur elle et au sol, seules traces encore existantes de leur passage.

Le buveur de sang tentait en vain de tirer sur les sangles qui le retenaient, mais son manque de sang le rendait trop faible pour qu’il y parvienne. C’est d’ailleurs sur ce détail que comptait l’alchimiste pour faire ingérer à son sujet une nouvelle itération de la drogue supposée saper l’esprit. La forme privilégiée par le Cafard n’avait pas changé depuis que la Capitaine des Catins avait passé sa commande et se présentait donc sous la forme d’une poudre rappelant le tabac à priser.

- Montre-toi!

Le prisonnier était au centre de la grande pièce et puisque même sa tête était immobilisée, il lui était impossible de voir Demens. Lorsqu’il avait été amené, il était encore inconscient et n’avait donc toujours pas vu le visage de l’homme aux cristaux depuis son réveil.

- On m’a parlé de toi, de ce que tu fais… Tu réussiras pas avec moi!

C’était le genre de discours qui revenait souvent, surtout depuis que les pirates qui géraient les esclaves et les prisonniers avaient commencer à parler de lui pour tenter de les effrayer. Si la tactique fonctionnait avec certains, d’autres n’en avait cure, comme le Vampire qui était dans l’atelier en ce moment.

- Ils disent que tu es à moitié golem, avec des cristaux qui poussent partout sur toi. C’est pour ça que tu te montres pas? Tu veux pas que je dise aux autres que c’est pas vrai?

Ignorant complètement les insultes qui suivirent, le Cafard ouvrit une jarre contenant du sang humain et en versa une bonne portion dans une tasse en bois à laquelle il ajouta une portion de drogue qu’il jugeait raisonnable. L’autre cessa bien vite ses vociférations lorsque l’odeur de l’hémoglobine parvint à ses narines, incapable qu’il était d’ignorer sa soif. L’alchimiste vint se placer devant lui, tasse en main et le prisonnier le dévisagea un moment, observant avec attention les cristaux symbiotiques.

- Tu es vraiment un semi-golem… Comment c’est possible?

Pour toute réponse, l’homme de science approcha la tasse du nez du Vampire.

- Que sens-tu?

L’autre fut étonné par la question.

- … l’odeur du sang?

- Inspire à fond.

- Quoi?

- Inspire.

- Pourquoi?

Pour seule réponse, Demens retourna vers la table pour y revenir aussitôt avec une fine aiguille qu’il inséra sous l’un des ongles du prisonnier qui se crispa aussitôt sur sa chaise.

- Inspire.

Cette fois-ci, le Vampire s’exécuta, l’air cependant incertain.

- Je comprends pas vraiment ce que tu veux, je sens juste l’odeur du sang.

~ La drogue est indolore. Voyons pour le goût. ~

Sans aucune délicatesse, le Cafard retira l’aiguille, arrachant l’ongle par la même occasion. L’autre cria et l’insulta de nouveau tandis que l’homme de science essuyait l’aiguille sur sa manche avant de la tremper dans le verre pour ensuite la tendre devant la bouche du prisonnier.

- Goûte.

Le mort-vivant sorti sa langue et licha l’aiguille un peu trop goulûment.

- Ça goûte le sang.

~ Elle est aussi insipide. ~

- Bois.

L’alchimiste approcha la tasse des lèvres du captif qui but le contenu sans reprendre son souffle en de longues gorgées. Une fois le contenant vide, Demens alla le déposer sur sa table.

- Il a un arrière-goût bizarre le sang.

Sans dire un mot, l’homme aux cristaux nota ce nouveau détail dans son grimoire, puis revint devant le Vampire.

- Euh… Je me sens pas super bien tout à coup…

À peine avait-il prononcé ces mots que son corps fut parcouru de spasme. Le bourreau resta immobile et observa l’autre trembler jusqu’à ce qu’il régurgite le sang sur ses propres vêtements et tombe de nouveau inconscient.

Tandis que Demens retranscrivait les résultats de ce nouvel échec, deux personnes entrèrent dans l’atelier, une jeune femme et un imposant pirate. Ceux-ci s’arrêtèrent net devant le prisonnier inconscient, non pas parce que la situation les choquait, mais plutôt parce que l’odeur dégoûte qui régnait dans la place leur leva le cœur. La femme se couvrit le nez d’une de ses manches et l’homme prit la parole, tentant de ne pas renvoyer son repas.

- La Capitaine des Esclaves est en route pour venir vous voir.

L’air impassible, le Cafard observa le messager en silence.

- Erm… Est-ce que vous êtes trop occupé?

- Non.

Le pirate hocha simplement la tête et ressortie rapidement avec sa comparse là où l’air était moins vicié. En attendant l’arrivée de Kalza’ah, l’alchimiste ouvrit un large jarre qui contenait de la sciure de bois modifiée pour être extrêmement absorbante et entreprit d’en répandre une quantité suffisante sous le Vampires afin que sa vomissure n’imprègne pas trop le bois du plancher.

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La pluie tombait sur le parapluie en bambou qui recouvrait la capitaine des esclaves. Elle suivait son chemin parmi le dédale de ponts de corde et de plateformes de la cité pirate pour rejoindre le coin qui avait été attribué à l'alchimiste pour construire sa cahute. Une cahute qu'on disait douillette et bien agencée malgré la peur qu'inspiraient les sons et odeurs étranges qui s'en échappaient. Vu comme elle avait du fouetter les esclaves chargés de la construire, afin qu'ils lui divulguent certains détails de la construction, elle était sûre de son information. La créature à moitié humaine qui vivait là dedans avait tout ce qui lui fallait pour exercer son métier exotique dans un milieu confortable. Les construction aussi soignées et en dur était rares à Athgalan, certains capitaines de la confrérie n'en disposaient même pas, préférant opérer depuis leurs navire. S'il était compétent, et bien qu'il le montre, qu'il mérite sa place et sa chance de vivre au sec. C'était ce que pensait Kalza'ah et elle ne s'en cacherait pas.

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les manteaux détrempés du pirate et de la scribe gouttaient sur le plancher visqueux de l'atelier. Les deux subordonnés se jettèrent un regard empli de malaise. Ils quittaient le coeur au bord des lèvres une scène avec leur patronne et constataient avec horreur qu'ils s'étaient enfoncé plus loin dans le glaucque et le macabre. Le corps du vampire, dans un état de décrépitude baroque en témoignait, la froideur et le calme perçant du maitre des lieux pesaient sur la scène et écrasait toute réaction. Ils se tenaient là, attendant leur maîtresse qui ne tarderait pas à arriver et ils pensaient tout deux à tout les endroits possibles où ils auraient préféré être. L'un songeait à son navire, à la maison de passe sur le port où il avait ses entrées et à la bouteille d'eau de vie avec qui il passerait sûrement la soirée pour oublier les visions d'horreur qui s'imposaient à lui aujourd'hui. L'autre songeait à sa chambre où elle pouvait pleurer au milieu des autres filles du harem et à certaines qui savaient la consoler, elle pensait à cette plage, ce marché d'êtres vivants, où elle comptait les esclaves et les transactions où, à défaut de s'y sentir à l'aise, elle se sentait plus maître de son destin que les bêtes de l'autre côté des cages.

"Vous euh... avez un euh... euh quelque chose pour... non... rien..." tenta le pirate. Il avait voulu s'assurer que l’alchimiste avait de quoi accueillir avec décence une personne du rang de sa maîtresse, mais un sursaut de bon sens saupoudré de peur d'avoir une réponse quelle qu'elle soit l'avait ramené à un silence avisé. Non, elle se débrouillerait toute seule, sa prévenance serait perçue comme un affront par son employeuse alors mieux valait fournir le minimum d'efforts et s'effacer derrière la tâche accomplie, comme la scribe le faisait. Et puis il avait trop peur de voir l'homme de crystal lui répondre ou pire, le regarder sans rien dire. Avec un frisson il préféra affronter la pluie et annonça qu'il allait surveiller l'arrivée de la capitaine.

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Le parapluie de bambou posé à l'entrée, un nuage de fumée de tabac flottait déjà dans la cahute et allait rejoindre les hauteurs embrumées de vapeurs magiques du toit. Il avait été bien conçu pour évacuer certaines fumées toxiques, les choses avaient été bien faites dès le début. Deux yeux perçant dans la pénombre fixait l'alchimiste. L'ancienne Aaleeshaan le jaugeait, observait ses traits, son corps étrange, son attitude. Lors de leur première rencontre elle l'avait tour à tour rangé dans différentes catégories de personnes bien à elle. D'abord elle l'avait mis dans le rang des proies inutiles, trop exotique pour ne pas risquer de s'empoisonner. Ensuite dans la catégorie des bébés graärh qui naissaient chétif et mal-formés dont la clémence de la nature exigeait qu'on les noie sur le champs. Elle aurait pu aussi le ranger dans la catégorie des esclaves exotiques, rares et chers pour les plus excentriques de ses clients. Elle avait pu le ranger dans chacune de ces cases mais quelque chose avait fait ressortir cet être étrange du lot des êtres inférieurs qui peuplaient son entourage. Sa réputation de travailleur sobre et dévoué à sa tache, silencieux si ce n'est pour le cri de ses cobbayes, avaient fini d'établir son aura si particulière. La première impression de Kalza'ah, qu'elle avait eu lors de la présentation du chimiste auprès de l'assemblée des capitaines s'était confirmée.

D'habitude tout le monde avait une certaine réaction quand elle les soumettait au joug de son regard impérieux. La crainte, le dégoût, le malaise des proies ou la luxure, le défi, la colère de ceux qui se trompaient en la considérant supérieure ou égale. Hors l'alchimiste ne transmettait rien. Son visage n'était un masque impassible qui cachait une émotion. Il n'y avait pas d'émotion à cacher dans cet homme. Une qualité que Kalza'ah avait trouvé très impressionnante et qui continuait de l'étonner. Cependant, il n'était pas nécessaire de jouer son petit jeu de prédatrice féline pour l'intimider ou l'attirer à elle, elle pouvait aller droit au but et parler affaires sans détours. Un gain de temps appréciable pour la femme occupée qu'elle était.

Kalza'ah, le pied ensanglanté, posé sur le cou de son elfe torturé, allongé par terre, elle sentait le sang goûter sur la paille. Le bruit était diffus mais elle l'entendait dans sa tête et elle le savourait. Bientôt, plus d'ennemis se videraient de leurs sang et de leur énergie en tentant de s'opposer à elle. Elle allait d'abord régler cette histoire de tatouage qui disparaissaient et elle allait pouvoir lancer sa traque.
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"Bonjour L'alchimiste. J'ai besoin de tes talents pour régler une affaire pressante. Dis moi... t'y connais tu en tatouages magiques ?"

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La sciure absorba rapidement l’humidité contenue dans la vomissure et le mélange des deux substances avait à présent la forme d’une matière granuleuse et humide. Prenant un balai, l’alchimiste en amassa la plus grande partie en un tas qu’il récupéra pour jeter dans le feu. L’odeur qui en résulta n’était pas plus agréable, mais Demens n’avait personnellement pas vraiment de notions de ce qui sent bon ou mauvais. Il savait certes que d’autres associaient les odeurs à des idées ou des situations, mais pour lui il ne s’agissait que d’odeurs et ces odeurs donnaient des informations, voilà tout. À un moment, le pirate commença à lui parler de manière inintelligible avant de retourner à l’extérieur sans se faire accorder la moindre attention.

Une fois le dégât nettoyé, il revint à son sujet de test. Il écarta les paupières des deux yeux simultanément, tenta de voir s’il y avait la moindre réaction, mais il devint clair que le Vampire était inconscient pour de bon. Même après lui avoir passé des sels de pamoison et même d’autre sang frais sous le nez, il n’avait aucune réaction. Probablement était-ce aussi dû à son affaiblissement général, mais le Cafard ne put continuer ses observations, car la Capitaine des Esclaves entra à cet instant, entourée d’un quasi éternel nuage de fumée découlant de son habitude de fumer la pipe. On posa à ses pieds un individu ensanglanté qui était dans un état similaire au Vampire.

Kalza'ah Ashuddh observa Demens depuis l’entrée et lui l’observa en retour de son regard dénué d’expression, mais qui demeurait pourtant si insistant et dérangeant pour plusieurs.  On lui avait dit qu’elle voulait le voir, il attendait donc simplement qu’elle s’explique.

- Bonjour l’Alchimiste. J'ai besoin de tes talents pour régler une affaire pressante. Dis-moi... T'y connais-tu en tatouages magiques?

- Non.


La réponse n’avait pas été compliquée pour lui, puisque la question n’impliquait a priori aucun développement supplémentaire. Cependant, l’homme de science savait qu’il ne s’agissait probablement d’une quelconque introduction et il demeura silencieux, attendant que la Graärh explique de manière un peu plus détaillée ce qu’elle voulait. Il baissa néanmoins les yeux pour étudier rapidement le prisonnier sur le coup duquel elle avait posé sa patte. Il s’agissait d’un Elfe, manifestement blessé depuis peu à en croire le sang qui s’écoulait présentement de ses plaies.

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Kalza'ah retira son pied de sa victime, l'entrée en scène en valait la peine mais elle n'avait pas envie de souiller plus que cela ses sandales. Elle s'éloigna d'un ou deux pas et renifla l'air en faisant le tour de l'atelier d'un coup d’œil avant de reprendre une bouffée de sa pipe. Elle tiqua à sa façon, en fronçant légèrement le nez et en émettant un ronronnement très bas et diffus avant d'expirer ses volutes. Ce n'était pas la propreté relative ou la concision de la réponse du chimiste qui l'agaçait le plus, c'était son aveux pur et simple qu'il n'y connaissait rien en la matière. Elle réfléchissait déjà au temps que tout cela allait prendre, des moyens à mettre en oeuvre pour recevoir des résultats le plus rapidement possible et de solutions expéditives en cas d'échec. Son agenda allait s'alourdir encore d'un problème de plus.

Elle s'accroupit près de la loque elfique qui imbibait le plancher ou restait quelques résidus de sciure. Heureusement qu'elle avait encore de quoi se distraire tout en travaillant sinon elle aurait abandonné depuis longtemps le fardeau des responsabilités. De sa main libre elle caressa avec ses griffes les plaies brûlantes de l'elfe qui émit une sorte de gémissement étouffé dans son état de semi-conscience. Avec un air fasciné et avide, la capitaine observa les moindres soubresauts de sa victime et savoura avec sensibilité les frissons de la peau meurtrie qu'elle sentait remonter de sous son doigt. Elle ne s'en lasserait sûrement jamais....

Elle se releva avec lenteur et souplesse et dit sans conviction :
"Tu vas devoir épandre de la sciure à nouveau, celui là fuit de partout après notre discussion. Désolée pour ton sol."

Elle savait la politesse inutile sitôt qu'elle avait pénétré les lieux mais elle considérait cela comme une petite coquetterie de sa part et que cela faisait en quelque sorte partie du standard d'image qu'elle souhaitait maintenir dans la cité. Elle valait mieux que tout le monde et elle se le démontrait autant qu'elle l'affichait.

"Bien. Ne perdons pas plus de temps. Comme tu as peut-être déjà remarqué grâce à l'oreille qu'il lui reste, il s'agit d'un elfe. Ce petit crétin appartient à un réseau qui contrarie mes plans. Tu n'as pas vraiment besoin de connaitre tout les détails cependant l'affaire est pressante alors si tu travaille rapidement je ferai en sorte de te récompenser avec... peu importe ce qui t'intéresse. Tu verras cela avec ma patte noire."

La jeune scribe qui baissait les yeux depuis l'arrivée de sa maîtresse tressaillit à son évocation. Son malaise de se trouver dans ce lieu sordide qui alimentait les rumeurs de la perfide venait de monter à cran supérieur. Elle reteint de justesse un geignement plaintif à l'idée qu'elle allait devoir rester plus longtemps en présence du corps torturé de l'elfe et du monstre de cristal. Son corps se rappela ingénieusement des punitions qu'elle avait subi de la main même de sa maîtresse pour ses manquements aux ordres, et elle se retint de fournir la moindre réaction supplémentaire.

"Les oreilles-pointues ont un moyen d'effacer les tatouages de mes peaux-nues et les marques au fer rouge de mes graärh. Je veux contrer ce moyen et rendre définitif ma marque. Ce n'est qu'une question de principe. Trouve un moyen de créer une encre qui résistera à toute tentative d'effacement. Si tu trouves, et je te le souhaite de tout cœur c'est dans tes intérêts, il faudra immédiatement constituer un stock conséquent et me le faire parvenir. Encore une fois, si tu as besoin de main-d'oeuvre, de sujets de test ou d'ingrédients, c'est avec ma patte noire que tu verras cela. Elle te fourniras dans la mesure de mes modestes moyens, et dans ce que la décence me pousse à accepter comme extravagance."

Elle aurait aimé développer un peu ses histoires pour le plaisir de bavarder avec un partenaire commercial, mais dans un tel contexte elle aurait eu l'impression de parler dans l'oreille d'un sourd et ça elle ne l'aurai pas supporté. Elle aurait pu parler longuement du fait que ce n'était pas l'argument économique qui l'intéressait, que c'était simplement intolérable pour elle de voir sa marque disparaître des chairs qu'elle avait capturés, que des esclaves ne devaient pas pouvoir effacer pour toujours la trace de leur déchéance etc, etc...

"Si tu as des questions, bien que j'en doute fort, tu peux me les poser maintenant. Je n'aurai pas le temps de te rendre une visite courtoise comme celle-ci avant un bon moment alors profites-en bien."
Tandis qu'elle prononçait ces mots de sa voix suave et mielleuse, elle sourit, à la pensée qui lui vint. Oh elle aurait tout le temps du monde pour une visite, en fait, mais sûrement pas courtoise et surtout dans le cas où le travail prenait trop de retard. Travailler avec un capitaine de la confrérie d'Athgalan était à double-tranchant. La fortune pouvait venir rapidement mais les mâchoires d'un piège pouvait se déclencher encore plus vite et bien plus souvent qu'on ne le pensait. Mais le cafard saurait sûrement se faufiler entre n'est-ce-pas ?

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La flaque d’hémoglobine s’étendait petit à petit, englobant quelques résidus de sciure qui ne suffiraient définitivement pas à limiter le dégât. Tout en répandant un peu plus de poudre absorbante, Demens écouta la Capitaine des Esclaves déblatérer à propos du problème auquel elle faisait face. La manière dont elle appuyait son argumentaire ne signifiait rien pour lui, n’étant pas du genre à avoir des principes. Peu lui important cependant, tant qu’il savait clairement ce qu’on lui demandait, il pouvait y travailler.

Ainsi devait-il mettre au point une méthode de marquage qui allait demeurer de manière permanente. Comme l’avait mentionné Kalza’ah, les esclaves Elfes se trouvaient marqués à l’encre tandis que ceux Graärh étaient marqués au fer rouge. Sa première idée fut donc de simplifier le problème en développant une unique méthode de marquage qui s’appliquerait à tous les types d’esclaves, probablement en combinant les deux techniques. Cependant, la Graärh ne semblait pas tout à fait au courant des lois alchimiques, aussi l’homme de science cru utile de l’en informer avant d’aller plus loin.

- La marque ne sera jamais réellement définitive. Pour chaque création alchimique, il existe une contre-création qui vient l’annuler. C’est une loi fondamentale.

Il avait répondu sans même être conscient que la félidée l’avait menacé, incapable de saisir les nuances dans sa voix. Devant cette réponse directe à l’égard de sa maîtresse, la jeune femme ne pu s’empêcher d’écartiller légèrement les yeux devant ce qu’on pourrait considérer comme de l’audace, bien qu’il ne s’agît de faits purs et simples que Demens voulait éclaircir.

- Je ne peux promettre un résultat immédiat. Créer une substance nouvelle demande du temps ainsi que les bons éléments.

L’alchimiste fixa son regard dans celui de sa cliente. Avant de se lancer, il devait avoir plus d’informations, car sa demande impliquait un processus complexe.

- Y a-t-il eu quoi que ce soit qui ait été tenté pour rendre les marques durables? À défaut d’informations, avez-vous des hypothèses sur les méthodes employées pour les retirer?

Il tourna légèrement la tête vers la scribe, faisant grincer ses cristaux.

- Il me faudrait assister à l’apposition de ces marques. J’aurais également besoin d’un échantillon de l’encre utilisé et de tous les outils nécessaires au marquage.

L’interpelée hocha doucement la tête, trop inconfortable pour réagir autrement. Se remémorant un autre détail capital, Demens regarda à nouveau la Capitaine.

- Irina Faust m’avait demandé de ne pas toucher aux esclaves Graärh. Votre demande implique que j’aurai à en utiliser et va donc à l’encontre de cette demande. Y a-t-il eu des changements quant à sa consigne? S’agit-il d’une exception?

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