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Victoria Kohan



Identité de votre personnage

Race : Humain
Nom : Kohan
Prénom : Victoria
Surnom : La colombe, Le Joyau de Sélénia
Date de naissance : 31 Mai 1747
Age réel : 15 ans
Age en apparence : A peine plus âgée
Lieu de naissance : Aldaria
Lieu de vie : Sélénia la Majestueuse
Rang social : Princesse de Sélénia

Caractéristiques



Force physique : Faible
Agilité : Bon
Furtivité : Très Faible
Réflexes : Moyen
Endurance : Moyen
Résistance : Moyen

Force mentale : Très Bon
Perception : Très Bon
Intelligence : Très Bon
Beauté/charisme : Maître
Navigation : Médiocre
Magie : Bon

Épée : Médiocre
Dague et poignards : Moyen
Armes d'hast : Médiocre
Armes contondantes : Médiocre
Hache : Médiocre
Fouet : Médiocre
Art du lancer : Médiocre
Bouclier  : Médiocre
Armes de trait : Médiocre
Mains nues/pugilat : Médiocre
Équitation : Très Bon
Dressage : Bon


Equipement


Arme principale :
- Épine (dague)
Origine humaine
« Car toutes les roses, aussi belles soient-elles, se doivent de posséder quelques épines », lui a-t-on dit lorsque cette dague fut offerte lors de son dixième anniversaire. D'excellente facture, cette arme possède une lame légèrement courbée vers le haut avec une base plus large et dentelée, tandis que la pointe est effilée avec un tranchant de rasoir. La poignée se courbe dans l'autre sens et possède des gouttières pour les doigts, facilitant la prise d'une main aussi délicate et frêle que celle de la princesse.

Autres objets :
- Voile de Pēnelópeia (ruban à cheveux)
Origine humaine
Constitué de fibres en laine que l'on compare à la douceur d'un nuage, il s'agit du fragment d'une pièce jadis bien plus grande : une tapisserie immense qui immortalisait les gloires guerrières d'un Empereur Glorien, perdu sur la mer après avoir fâché les Dieux et ce, bien des millénaires avant cette ère. Tissée pendant plusieurs décennies par son épouse l'Impératrice Pēnelópeia, l'immense parure était défaite chaque nuit pour protéger la femme des innombrables prétendants qui lui tournaient autour tels d'horribles vautours. La légende veut que l'absence de l'Empereur dura plus de trente ans et, considéré comme mort, son trône était la proie des assoiffés et des mauvais. Cependant, jamais l'Impératrice ne manqua de fidélité à son époux et, comptée comme une mage exceptionnelle, infusa la tapisserie de propriétés formidables, mais aujourd'hui perdues ou oubliées.
Glyphe unique –  Illusion de trente ans : Une fois activé, il permet à l'utilisateur de l'objet glyphé de s'entourer d'un voile d'illusion : il s'agit d'un reflet de soi. Comme une pellicule entourant le corps, cette dernière est à quelques centimètres, mais à quelques secondes ailleurs, comme un écho infime qui protège l'original. Puisque seule la copie est visible, toute attaque directe portée à son encontre sera déviée par cette minuscule distorsion magique. Les attaques de zones, cependant, peuvent atteindre la version originale du porteur puisque la dissonance n'est pas assez marquée pour l'en protéger. Cette illusion, tant qu'elle est activée, consomme en continue une certaine quantité d'énergie (équivalente à un sort de niveau moyen - aka 7-9 tours en intrigue basé sur sa Résistance Moyenne) et ne peut être dissipée qu'au regard expert d'un grand mage ou d'un guerrier aguerri ; il faut pour cela un niveau Maître minimum en Magie ou en Perception pour voir outre le reflet et pouvoir toucher directement l'original.

Animaux :
- Eliza (Faucon de chasse – Faucon Gerfaut)
Issue de la fauconnerie royale, cette femelle de trois ans est une véritable beauté avec son plumage principalement blanc moucheté de brun. Dressée pour la chasse en Haut Vol, aussi connue comme Vol aux Leurres, son ombre accompagne toujours Victoria et Lambert lorsqu'ils sont de sortie. Avec une envergure de cent trente cinq centimètre, elle pèse près de deux kilos et aime particulièrement chasser les gibiers d'eau, en faisant la compagne idéale pour la Princesse et son chien. Son travail consiste à saisir les faisans et autres volatiles lorsque Lambert lève le gibier, puis attend que le chien la rejoigne pour récupérer le cadavre et le rapporter à leur maîtresse.

- Lambert (Chien de chasse – Golden Retriever)
La chasse à court est une pratique aussi intrinsèque qu'exclusive à la noblesse et il n'est pas rare que des rencontres de grande importance se soient résolues autour de cette activité. N'ayant ni le goût ni le bon sexe de porter les armes, Victoria préfère de toute façon chasser les oiseaux plutôt que les cerfs ; l'activité est moins salissante et les proies bien plus ravissantes ! Lambert est donc un sublime chien au pelage épais et soyeux à la couleur terre de sienne brûlée (doré foncé). Son travail consiste à rapporter le gibier, mort ou blessé, à sa maîtresse et il excelle dans la chasse aux faisans. Endurant et loyal, il est le parfait compagnon pour la battue des gibiers d'eau.

- Roseline (Monture Romantique – Jument Althaïenne)
Âgée de treize ans, cette jument possède une robe café au lait. Sa crinière opulente est d'une couleur blanche, souvent maillée de tresses complexes et agrémentée de rubans ou de fleurs fraîchement cueillies. D'un caractère calme et placide, elle est aux côtés de Victoria d'aussi loin que remontent ses souvenirs, probablement offerte à la Princesse lors d'un de ses premiers anniversaires ou en cadeau diplomatique pour de fiançailles brisées depuis longtemps. Gracieuse et délicate, ses longues jambes offrent des foulées confortables et son dressage exemplaire lui permet autant des figures de parade que de participer aux chasses à court dont est friande Victoria. Sa selle est conçue pour une monte en amazone, son cuir beige est gravé de motifs floraux rehaussés à la feuille d'or tandis que le pommeau est d'argent finement ouvragé, poinçonné du blason royal.

Garde robe :
Aussi garnie que l'on peut l'espérer pour une Princesse et bien plus encore ! Victoria raffole de la mode et n'hésite pas à dessiner elle même des patrons pour des coupes avant-gardistes et audacieuses. Elle favorise la mousseline en jupons superposés vaporeux et léger, confortables à porter. Elle aime les manches évasées ainsi que les gorges révélées avec un brin de frivolité. Coquette, elle adore la dentelle fine et les fourrures soyeuses dont elle agrémente ses robes, capes et châles selon les saisons. Par son teint de pêche, ses yeux bleus et sa chevelure d'or, la Princesse favorise des couleurs froides, avec une tendance pour le pastel au printemps et en été, mais des teintes plus contrastées et intenses lors des périodes froides. Chaque robe est accompagnée d'un set précis de bijoux et de souliers, agrandissant davantage encore la palette étourdissante de ses choix. De même, plusieurs parfums, rubans et poudres accompagnent chacune de ses sorties.



Description physique



Taille : 157 cm
Cheveux : Blond
Yeux : Bleu céruléen
Peaux : Pêche

Loin des beautés elfiques irréelles et inatteignables, hors des normes esthétiques au sein de son propre peuple, Victoria possède toutefois le charme de la jeunesse et toute sa fraîcheur. Semblable à un bouton de rose prêt à éclore, encore serré dans son bourgeon de velours candide, sa frêle silhouette se mue d'une grâce et d'une délicatesse sans cesse renouvelée. Cultivant son image avec grand soin, la jeune Princesse joue de son charme pour conquérir son entourage, armée de patience et de douceur.

Son visage est fait d'une ossature délicate et ses joues, encore marquées d'une certaine rondeur, possèdent une peau aussi douce qu'une pêche. La carnation de la princesse est pâle, comme une neige récente et fraîche, tout juste poudrée et à peine souillée de ci et de là par quelques grains de beauté. Son nez droit, légèrement retroussé, surplombe des lèvres naturellement purpurines. Ces dernières sont petites et pulpeuses, aisément fendues de sourires aussi généreux que tendres, permissifs ou rêveurs. Sous les pulpes douces et juteuses, se cachent des dents alignées et blanches semblables à deux colliers de perles. Aux traits racés et fins de ce joli visage, les arcades délicates se froncent parfois en une ligne contrariée, voire boudeuse et s'ils possèdent une teinte à peine plus sombre que la chevelure au blond onctueux, ils restent raffinés et entretenus en deux lignes expressives. Toutefois, ce ne sont ni ses sourires, ni la fraîcheur de ses traits qui charment le plus, mais bien ses yeux de biche. Ourlés de longs cils couleur de miel, les orbes pleins de vie sont d'un bleu outrancier. Cerclé d'une couleur plus sombre, strié d'une myriade de nuances azurées, le fond des prunelles se fait d'un cyan vibrant et expressif, aisé à captiver.

A ce visage plein de candeur, se succède une gorge fine dont la clavicule creuse une goutte sensuelle au dessus d'une poitrine menue et tout juste formée, bien souvent mise en valeur par la découpe des somptueuses robes qui l'habillent. Dotée d'un squelette délicat, Victoria possède des articulations graciles qui donnent à chacun de ces mouvements la souplesse et la légèreté d'un oiseau. L'ensemble de son corps renvoie une image de fragilité qui tranche avec les mœurs d'une Cours qui favorise l’opulence des courbes, mais qui attise autant de sombres convoitises que de preux amours courtois. Peu le savent, mais la jeune princesse possède une fine musculature, élancée et aussi fuselée que celle d'une biche grâce à ses innombrables heures d'équitation. Que cela soit pour les sorties mondaines ou le plaisir moins galant d'une chasse à court, Victoria passe énormément de temps en selle. Cette activité aura modelé son corps d'une exquise manière, affirmant sa taille fine et souple, arrondissant le galbe de ses longues jambes agiles et raffermissant la pulpe de son fessier.

Ce qui définit une princesse n'est pas uniquement sa beauté intemporelle, mais aussi sa garde robe. Ainsi Victoria possède un nombre incalculable de tenues qui vont des ensembles légers et pastels, doublés de soie pour le printemps et l'été avec châles de mousseline, décolletés et manches courtes ; aux robes parées de fourrures et de velours vibrants pour les automnes et les hivers, manches longues évasées et capes doublées assorties aux paires de gants au cuir chamoisés. L'on trouvera les robes de Bals richement brodées, celles plus simples pour les rencontres aux heures de visites courtoises, puis il y a les ensembles pour la chasse et les longues heures de monte. Bien sûr, chaque vêtement est parfaitement ajusté à sa fine silhouette et il n'est pas rare que des cols en dentelles ou des doublures soient décousus et remplacés selon l’événement, la croissance de la Princesse ou tout simplement ses humeurs, enrichissant d'une myriade de variété sa collection déjà bien garnie.


Description mentale



Sous les masques composés de la jeune princesse, policés par des années d'éducation stricte, se cache une psyché torturée et complexe. Le tourment de nombreux traumatismes est muselé par la peur de l'échec alors que sa candeur essaie désespérément de préserver sa foi en autrui. Seule sa volonté de fer parvient à conserver un semblant d'équilibre dans ce maelstrom.

D'une nature profondément gentille, Victoria est l'idée que l'on peut se faire d'une jeune fille à la tête couronnée. Élevée pour être une épouse modèle et une Impératrice exemplaire, elle aura dès son plus jeune age appris l'Arithmétique, l'Héraldique, l'Histoire, la Géographie ainsi que divers Arts tel que la peinture, la broderie, le chant en paire avec la musique sur une grande harpe. D'une intelligence très vive, l'enfant absorba ce savoir telle une éponge insatiable et le flot de ses questions ne vint jamais à tarir, encourageant ses précepteurs à poursuivre leurs enseignements au delà de toute attente. Outre les cours incontournables sur l'Étiquette en haute société, qu'elle soit adaptée aux mœurs Gloriennes qu'à toutes les autres Cours de l'Empire, voire multi-ethnique avec les protocoles elfiques, Victoria fut également introduite à l'équitation dès qu'elle fut en âge de tenir sur une selle amazone. Que l'on passe par les simples sorties mondaines aux parades, elle est aussi capable de se présenter sans rougir aux chasses à court si prisées par la noblesse.

Ce fut d'ailleurs une véritable passion qu'elle découvrit là et aux nombreuses activités qu'elle cultivait déjà, elle s'ajouta la fauconnerie, puis veilla à connaître les bases du dressage canin en réquisitionnant le maître du chenil impérial dès qu'elle en avait l'occasion. La liberté illusoire que les chasses lui procuraient était une véritable bouffée de fraîcheur dans la pression constante qui pesait sur ses jeunes épaules. Incapable de se détendre, consciente que l'on n'attendait que l'excellence de sa part, Victoria enviait les faucons pour s'élever si haut et si librement dans le ciel... mais éprouvait aussi une certaine satisfaction malsaine à leur remettre capuchon et laisse dès qu'elle le décidait. Un sentiment mesquin dont elle avait honte, au même titre que la fascination morbide qu'elle développa au fil de ses chasses lorsque ses mains gantées ramassaient les cadavres d'oiseaux et de petits gibiers. Sentir les corps tiédir, puis raidir sous ses doigts, parfois encore secoués de spasmes, elle savourait ce pouvoir de vie et de mort qu'elle possédait alors. Cette attirance s'accentua au fur et à mesure des années, notamment après qu'elle ait assisté à la mort des Lames Noires assignées à sa protection quand elle n'avait que six ans.

Heureusement, on lui inculqua aussi la patience et la docilité lors de ses plus jeunes années, ce qui forgea graduellement cette douceur et cette générosité qu'elle tente encore aujourd'hui de cultiver au travers d’œuvres de charité pour le peuple, favorisant les orphelinats, mais aussi les hospices et les hôtels de ville réservés aux veuves de guerre. Peut-être est-ce pour noyer la culpabilité qu'elle éprouve sur sa déviance inavouée, peut-être cherche-t-elle simplement à étouffer le sentiment d'impuissance qui l'étreint après tout ce qu'elle aura traversé durant sa jeune vie. Elle qui fut incapable de se protéger de Fabius, elle qui resta passive lors de la bataille de Sandur et qui assista à la mort de sa mère. Un manque qui se renforça, muselé, quand ils traversèrent les flots durant des mois entiers. Incapable d'exister par elle-même, prisonnière de son rang et de ses responsabilités, c'est un véritable conflit interne, une tempête même, qui agite son jeune cœur et terrorise nombre de ses nuits. Si Victoria ne s'effondre pas en crises d'hystérie, c'est uniquement par cette farouche volonté qu'elle aura soigneusement cultivé au travers de ces terribles épreuves. Les séquelles sont bien là, mais la jeune fille les étouffe farouchement.

Cette exigence qu'elle applique sur elle au quotidien, elle la demande aussi à son entourage. Si elle ne doit pas faillir, alors personne ne le doit. Si les petites gens peuvent être excusées, eux qui sont naturellement inférieurs autant par leur rang, que par leur manque d'intelligence inné, Victoria se révèle intransigeante envers la noblesse et plus encore avec les membres de son entourage tel que sa famille. Pire même, la sévérité dont elle fait preuve laisse souvent place à de la rancune et il n'est pas rare que ses vengeances soient aussi cinglantes que longuement mûries et préparées. Pour ce genre de situation, la Princesse sait faire preuve d'une très grande patience et aime à tisser le piège dans lequel tombera sa pauvre proie. Trahir ses attentes est un crime terrible à ses yeux et obtenir son pardon devient alors une quête difficile. Bien souvent, sa colère est confondue avec des caprices, car les plans que la jeune fille peut destiner à autrui ne lui sont connus que d'elle seule, rendant la compréhension de ses actions parfois nébuleuse, voire totalement imprévisible. Victoria est donc parfois considérée comme une peste un peu mesquine qui use de son autorité pour punir ceux qui n'abondent pas en son sens. Peut-être est-ce exacte, d'un point de vue strictement objectif, mais l'arrogance naturelle de la Princesse refusera de l'admettre. Comment pourrait-elle douter de la justesse de ses décisions lorsque depuis sa naissance on la destine à se tenir aux côtés de l'Empereur et que l'on glorifie le nom des Kohan, un héritage prestigieux qui coule dans ses veines ?

Fourbissant ses armes en silence, la jeune fille joue le rôle qu'on attend d'elle et attend que l'acte final dans toute cette farce grotesque ne commence enfin. Ayant perdu quasiment l'intégralité de sa famille, il ne lui reste concrètement que Nolan et c'est sur lui qu'elle rejette tout son manque d'amour. Persuadée de le connaître mieux qu'il ne se connaît, elle décida d'agir dans ce qui lui semble être pour son mieux et œuvre avec prudence pour l'exclure du trône. Utilisant son intelligence et son influence grandissante pour saper son autorité et ruiner son image d'Empereur, Victoria se découvre une nature manipulatrice et prompte au complot. Bien sûr, sa jeunesse est un énorme handicap pour elle, mais elle compte bien jouer sur le fait qu'on la croit plus bête qu'elle ne l'est pour duper à son tour ses adversaires et gagner du terrain. Lorsque Nolan sera libéré du trône et pourra vivre librement son existence de dragonnier, la Princesse compte bien se trouver un époux afin de le couronner. Tirer les ficelles dans l'ombre est un rôle qui la met à l'aise, parfaitement consciente de sa véritable place dans la société humaine ; le peuple a besoin d'un visage fort, hors elle se doit d'être l'incarnation de la douceur et de la compassion... L'autre facette d'une même pièce, en quelque sorte.

Alignement :
Victoria possède un bon fond, sa générosité est sincère ainsi que la bienveillance qu'elle déploie à l'égard de ceux qu'elle chérit tout particulièrement. Toutefois bercée dans le luxe et le confort toute sa vie durant, la princesse est dotée d'un sens trompé sur la notion du bien et du mal. Pas exemple, l'égalité dans les droits de chacun lui est une notion inconnue, voire totalement grotesque. Ayant vécue par le passé des événements traumatisants, elle possède une torsion malsaine dans la perception de ses relations, notamment avec son demi-frère Nolan et de là, tous les moyens sont bons pour qu'elle parvienne à obtenir ce qu'elle désire. Elle ne semble même pas envisager un seul instant qu'on lui refuse ses vœux. N'est-elle pas la princesse Kohan après tout ?

Proposition d'esprits-lié : Le Paon, au niveau 1.



Liens



Korentin Kohan – Père de cœur :
(décédé)
Aux yeux de la jeune fille, c’était lui son véritable père et non pas Fabius. C’est le seul à l’avoir aimé et élevé comme si elle était de son sang, même si parfois elle avait l’impression que l’homme lui préférait son frère aîné Nolan. Elle pleure encore sa disparition et dans la houle de ses émotions complexes, elle s'accroche désespérément aux valeurs que cet homme d'exception représentait.

Fabius Kohan – Père de sang :
(décédé)
Cousin de Korentin et ancienne tête couronnée de l’Empire Glorien. C’est son père par le sang, mais pour elle, il ne représentait qu'un « géniteur ». Elle ne l’a jamais apprécié et l'Histoire lui aura donné raison à de nombreuses reprises. Elle lui doit nombre de ses frayeurs nocturnes, que ce soit par le massacre des Lames Noires lorsqu'ils furent emportés en l'absence de Korentin, que lors de l'incendie causé par la rage d'Émeril Celeas quand le traité de paix signé avec les Almaréens mit en péril les forces glacernoises. L'ambition de cet homme et sa cruauté sont des choses que la jeune Princesse craint de reproduire en ses heures les plus sombres.

Valentine Kohan – Mère Infidèle :
(décédée lors de la bataille de Sandur)
Lorsqu’elle était enfant, Victoria lui vouait une admiration sans bornes et l’adorait. Cependant, lorsqu'elle découvrit son adultère et sa trahison, la jeune princesse comprit combien les liens filiaux étaient fragiles. Cela lui fit aussi comprendre qu'elle n'avait plus l'âge d'être une enfant et qu'elle devait prendre son propre destin en mains. Si elle aura affiché une distance vis à vis de sa mère, ce fut autant pour s'émanciper de sa protection, que pour se protéger du chagrin et de l'incompréhension dont son cœur encore jeune et innocent souffrait. Le sacrifice de cette dernière pour sauver sa vie des flammes qui pleuvaient du ciel lors de la bataille de Sandur permit à la jeune Victoria d'être davantage en paix avec sa mère.

Nolan Kohan – Demi-frère adoré :
La jeune fille sait qu’il ne s’agit pas de son véritable frère, mais elle l’aime profondément, autant que s’ils étaient du même sang et craint par-dessus tout que ce secret ne soit dévoilé. Confusément consciente qu'il n'est pas heureux dans sa position actuelle, Victoria est convaincue d'agir pour son bien et de savoir exactement ce qu'il lui faut pour obtenir enfin ce bonheur qu'elle lui destine.

Luna Kohan – Sœur d'adoption haïe :
Une arriviste ingrate, voilà comment Victoria pourrait résumer sa pensée envers la dragonnière. Bien sûr, de tels sentiments ne sortiront jamais de ses douces lippes, car il ne serait pas dans ses intérêts qu'ils se sachent. Ainsi Victoria agit comme la parfaite petite princesse, feintant l'émerveillement et l'admiration pour sa courageuse grande-soeur. Elle l'invite régulièrement à ses bals, à ses séances de thé dans les jardins. Elle lui offre de jolies robes et des bijoux, s'assure de la faire jolie quand elles sortent. Un jeu de théâtre et de simulation.

Ilhan Avente – Ancien conseiller :
Son plus vieux souvenir remonte à bien longtemps, lorsqu'elle était encore en age d'être sur ses genoux, lors d'après-midi de lectures indolentes, après les heures de goûter. Victoria le considérait comme un Oncle bienveillant qu'elle affectionnait particulièrement et fut triste d'apprendre sa prise de retraite, surtout après tous les sacrifices et loyaux services qu'il exerça pour sa famille... puis le détesta et le considéra comme le plus vile des traîtres lorsqu'elle apprit sa mise en service pour Délimar.

Achroma Seithvelj – Mentor magique :
Le sauveur de son frère, celui qui détruisit la perle de Néant dans le Palais de Gloria. Elle le rencontra réellement au Protectorat et passa de longues heures avec lui lorsqu'elle parvenait à échapper aux griffes sur-protectrices de sa mère. Ce fut à ses côtés qu'elle apprit les bases de la magie et s'émerveilla et s'échappa de l'horreur ambiante pour quelques instants. Elle chérit ces souvenirs jusqu'au moment où elle pourrait le remercier comme il se doit.


Derrière l'écran



Petite présentation : ShinyOtter, la loutre avec une déceïte aigüe.

Particularités rp ? : Les mêmes.

Rythme RP ? : Réponse sous les 7 jours, si empêchements vous serez toujours prévenus en privé.

Comment avez vous découvert le forum ? : La même.

Avez vous signé le règlement ? : Oui, chef





Dernière édition par Victoria Kohan le Ven 7 Déc 2018 - 7:36, édité 4 fois

descriptionPrincesse Victoria Kohan -Terminée- EmptyRe: Princesse Victoria Kohan -Terminée-

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Histoire



Les talons de bois finement gravés claquaient précipitamment sur le dallage immaculé du grand couloir qui traversait l'aile Sud du palais de part en part. L'écho des pas résonnait ainsi sur les hauts murs aux tentures richement brodées, des fresques de guerre dont les couleurs vives dépeignaient d'anciennes victoires oubliées ou peut-être bien des défaites méprisées. Au rythme sec s'ajoutait, dans une discrétion difficilement conservée, le souffle précipitée de l'adolescente dont les lourds pans de sa robe freinaient autant ses mouvements que venaient à raréfier l'air de ses jeunes poumons. Sa tenue à la violette de parme vibrante, soigneusement sélectionnée le matin même pour la coupe exquise qui mettait en valeur ses frêles épaules et rehaussait la finesse de sa taille, dont le col en fourrure d'hermine devait flatter la courbe délicate de sa gorge, était à présent sa plus grande déception. Si les larges manches bordées de soie s'étaient déjà prises à plusieurs occasions dans les loquets de portes, c'était surtout le bas, évasé comme une corolle de fleur, qui l'embêtait le plus ; à deux reprises déjà, elle s'était coincée les pieds dans la doublure brodées d'argent et avait manqué choir dans les escaliers. Pour autant elle ne ralentissait pas et ce, quand bien même ses joues veloutées se coloraient d'une douce carnation ou que des boucles aériennes échappaient à son chignon savamment tressé.

La nouvelle du départ de son frère pour Cordont lui était venue relativement tard si l'on considérait l'urgence de l'incident et la rapidité d'exécution de ce dernier pour rejoindre la zone sinistrée. Elle craignait d'arriver trop tard et alors que ses doigts délicats agrippaient avec plus de force encore le bas de sa robe, ignorant qu'elle révélait non seulement le bout de ses souliers doublés de velours blancs, mais aussi ses chevilles graciles, Victoria Kohan jeta aux orties sa marche forcée et commença à trottiner dès que lui apparu un balcon, à l'angle du couloir. Ses mains claquèrent sur la pierre granuleuse et sa course s'arrêta abruptement contre la rambarde. Lèvres entrouvertes sur une respiration précipitée, la jeune princesse leva les yeux vers le ciel pâle de ce mois de Novembre et fouilla frénétiquement la ligne d'horizon. Était-elle arrivée trop tard ? Soudain, une ombre gigantesque vint à couvrir la façade sud, plongeant la frêle silhouette dans une peur instinctive lorsque les ailes déployées de Cynoë claquèrent par dessus les toits lustrés du palais. Avec un hoquet d'émerveillement candide, Victoria leva ses yeux au bleu azuré sur la créature majestueuse qui s'envolait par delà les nuages, emportant sur son dos aux écailles améthystes son frère adoré.

Longtemps elle resta appuyée au balcon, le cœur battant la chamade. Sa gorge, à peine dénudée par la fourrure blanche piquée de noir, frémissait d'un souffle encore fébrile. La brise froide jouait dans les mèches blondes échappées à son tressage, chatouillant tantôt sa frimousse, tantôt ses tempes bourdonnantes. Au regard posé sur le lointain, ses pensées se bousculaient furieusement de milles questions. Bientôt, ses dents vinrent pincer la pulpe rosée de sa lèvre inférieure tandis qu'un léger froncement de sourcils brisa son masque pensif pour afficher le trouble sincère qui l'habitait.

« - Je veux un rapport détaillé de la conversation que mon frère, l'Empereur, a pu tenir avec la Princesse Ataliel. »

Sa voix n'était qu'un murmure immédiatement effacé par le vent et pourtant un ondoiement dans les ombres proches du balcon lui assura que ses mots avaient atteint les bonnes oreilles. Une dernière fois ses prunelles caressèrent la ligne d'horizon avant qu'elle ne se détourne pour retrouver la chaleur et le confort du Palais.


Trois heures plus tard

Le salon privé de la Princesse Victoria Kohan était l'exemple du raffinement dans son plus simple appareil. Le mobilier fait en un bois dont les marbrures naturellement rosées et crèmes offraient une fraîcheur bienvenue au regard, contrastait sur les complexes gravures qui ornaient les pieds et les tiroirs en des motifs floraux ou simplement abstraits. D'épaisses tentures couvraient les fenêtres pour l'isolation et le bas des toiles richement brodées étant lesté par un rouleau en bois de cèdre blanc, elles couvraient la pierre nue des murs en des bandes pastelles où les décors champêtres tirés de l'ancien continent s'offraient au regard. Le sol se pavait de tapis épais et doux, les fibres de laine colorées en motifs circulaires semblaient être des nuages décrochés directement des cieux. Dans cette pièce, l'on retrouvait une méridienne exposée sous une fenêtre elle-même close d'un magnifique vitrail dont les couleurs chatoyaient sur les nombreux coussins et pelisses douces, offrant un lieu de lecture et de repos exquis. Il y avait, au centre du salon, une table basse entourée de plusieurs fauteuils et d'un petit canapé à deux place pour les réceptions d'amies autour d'une collation. Enfin, dans un angle aux nombreuses colonnades gravées de lierre et dont la hauteur variait selon les plantes qui en occupaient le sommet, formant un récif de verdure foisonnante, se trouvait une table ronde et ses quatre chaises couvertes de tissus et de dentelles.

C'était à cet endroit rafraîchissant par sa nature vibrante de vie et de calme que la Princesse s'était installée après son excursion hâtive dans les couloirs du Palais. Dans l'intimité de son salon, elle avait changée de robe et se drapait d'un rose lilas qui mettait en valeur son teint de pêche. Gorge et épaules dénudées, une fine ceinture en corde de soir serrait sa taille gracile alors que les manches amples de tantôt s'étaient refermées sur ses bras en une coupe plus simple mais non moins élégante avec les fils brodés comme des boutons de fleurs autour de ses délicats poignets. Ses cheveux au blond de blé cascadaient dans son dos en boucles lâches et captaient le moindre éclat du soleil en des reflets d'or. D'une main, elle mélangeait le miel à son thé parfumé de rose, la cuillère d'argent frôlant les bords de faïence sans jamais y tinter. De son autre main, elle tenait la missive qui était venue avec son service à thé et ses pâtisseries. Les lignes penchées noircissaient le bout de parchemin d'informations plus inquiétantes les unes que les autres. La conversation privée entre Orfraie et Nolan lui était ainsi résumée et à cela s'ajoutait d'autres nouvelles glanées par d'autres sources, que cela soit à Cordont même qu'en la lointaine Revenante. « Les murs ont des oreilles » disait-on et jamais tel adage n'avait-il eut plus de sens qu'au cœur de royaumes dominés par la magie !

« - Quelle idiote impressionnable... Ne sait-elle donc pas se taire et être jolie ? C'est tout ce qu'on lui demande pourtant. »

Le murmure fut lâché d'une voix empreinte d'un profond mépris alors que la cuillère était posée proprement sur le bord de la soucoupe peinte d'encre bleue. Les motifs géométriques étaient délicats, comme autant de fils cyan déposés en fantaisie abstraite et pourtant parfaitement dosée. Son aversion pour Luna était une chose qu'elle cachait soigneusement au plus profond de son cœur et si au regard de la société elle apparaissait comme une jeune sœur pleine d'admiration et de tendresse pour la dragonière, la vérité était toute autre. L'incident de Cordont, causé par la candeur de la fausse princesse, venait ainsi jeter de l'huile sur le feu de sa rancœur. La missive fut levée au hauteur de son visage et de ses doigts s'embrasèrent des flammèches qui consumèrent lentement les fibres jusqu'à ne laisser qu'une volée d'esquilles et de cendres fugaces qui disparurent à leur tour, ne laissant aucune trace. Un long moment silencieuse, Victoria avait jeté son dévolu sur une petite brioche ronde qu'elle déchirait en miettes depuis le bout de ses ongles. Un léger froncement de sourcil ainsi qu'une petite plissure du nez offraient un masque boudeur et contrarié des plus adorables. Cependant, la lueur sombre et dangereuse tapis au fond de ses iris azurés tranchait fondamentalement de ses traits presque poupins.

« - Le peuple ne peut pas souffrir d'une nouvelle guerre, mais nous ne pouvons pas laisser une quelconque brèche à la portée de l'Alliance, car si les souterrains étendent réellement leur réseau sur l'entièreté de l'île... Ô mon frère adoré, puisses-tu parvenir à oublier l'orgueil de notre nom et penser au bien être du peuple avant tout le reste. Que nous servirait-il de siéger sur un trône tout de diamants vêtu, si nous n'avons personne à gouverner ? »

Elle espérait de tout cœur qu'il ne commette pas deux fois la même erreur. Des mois plus tôt, lorsque Délimar et Caladon avaient souhaité prendre leur indépendance, et avec elles une pléthore d'autres cités sudistes, Nolan leur avait refusé ce droit et s'en était suivie une guerre aussi sanglante qu'inutile. Ses doigts cessèrent de tourmenter la brioche alors qu'elle prenait une profonde inspiration dans l'espoir d'apaiser son cœur troublé. Elle devait garder foi en son frère ! Même si le rang d'Empereur ne lui convenait pas, même si elle œuvrait depuis bien des semaines à saper son influence à la Cour et auprès du peuple, elle ne devait pas laisser le doute corrompre son cœur. Aussi incompétent soit-il, Nolan avait la volonté sincère d'agir pour ses vassaux. Il était un être pur et fondamentalement généreux et c'était pour toutes ces raisons qu'elle comptait lui ravir la couronne et prendre sa place, de façon à ce qu'il puisse vivre la vie qu'il méritait : celle loin des complots et des contraintes du trône. L'expiration fut longue et douce alors qu'un masque paisible revenait sur ses traits délicats. Levant une main, elle fit sonner la cloche à l'autre bout de la pièce par télékinésie, sa dextre venant saisir l'anse de sa tasse pour la porter à ses lèvres et y boire une infime gorgée brûlante et parfumée. Quelques minutes plus tard, sa femme de chambre apparue à l'entrée du salon.

« - Préviens l'Intendant que j'escompte me présenter au peuple pour un discours concernant la chute de Cordont. Je lui donne trente-six heures pour envoyer ses hérauts et organiser ma sécurité. Avec ou sans les préparations achevées, j'irais au balcon donner mon oraison. Nous ne pouvons attendre que le peuple apprenne pareille nouvelle par une source autre que le Palais. »

Victoria bu une autre gorgée et ferma les yeux quelques secondes, refoulant les larmes qui lui venaient aux yeux. Penser à tous les morts de Cordont, mais surtout à tous le chagrin qu'une telle nouvelle porterait à ses gens lui déchirait par avance le cœur. Ne trouveraient-ils jamais la paix, même en cette nouvelle terre promise !? La Princesse se mordit l'intérieur d'une joue pour se tirer du miasme de l'émoi et lorsqu'elle ouvrit les yeux pour contempler l'ambre pâle de son thé, elle ajouta d'une voix raffermie :

« - Appelle ensuite ma coiffeuse et mon habilleuse, nous allons devoir m'ajuster une robe de circonstance. Contacte aussi le jardinier, qu'il prépare des couronnes mortuaires à disposer sur le balcon. Quoi d'autre ? »

Elle leva les yeux vers le plafond aux poutres elles aussi gravées avec raffinement et rehaussées par de la feuille d'or.

« - Oh, que l'on s'assure de dégager une somme que l'on distribuera à tout citoyen prouvant que l'un de ses proches a succombé dans l'incident. Il est fort peu probable que l'on parvienne à récupérer les corps et de fait, une crémation décente me semble difficile.... Mais ce pécule aidera à apaiser le deuil, j'en suis certaine. Même si un autel mortuaire ne fera pas revenir les disparus, il aura au moins le mérite de porter les larmes de ceux qui persistent en ce monde. »

Une fois de plus, elle fut contrainte de se mordre l'intérieur d'une joue pour ne pas céder aux larmes. La main légèrement tremblante, elle posa délicatement la tasse au creux de sa coupelle et poussa un fin soupir. Elle devait s'accrocher à ses croyances, se persuader que la Roue de la Réincarnation offrira aux victimes une prochaine vie de paix et de tranquillité. Elle devait garder l'espoir, car elle était le Phare pour ce peuple : elle était le visage de la Royauté, elle ne devait pas faillir. Son nez se mit à lui piquer de toutes ces larmes contenues par la seule force de sa volonté.

« - Ce sera tout, tu peux disposer. »

Sans un mot, la servante s'abaissa en une profonde révérence et referma en silence la lourde porte de bois. Laissée seule, Victoria défit son masque pour afficher toute la déception et le chagrin qui troublaient ses traits délicats. Son regard au bleu si expressif tomba avec lassitude sur la teinte ambrée de son thé, mais elle savait que le boire ne lui apporterait aucun réconfort. Malgré tout ses efforts, elle n'y arrivait pas et l'ombre de la guerre lui arracha des frissons, éveillant en elle d'anciens cauchemars. Des souvenirs qu'elle souhaitait enfouir au plus profond, comme la pithos de Pāndōron, et ne plus jamais en entendre parler. Sa vue se troubla de ces larmes si amèrement retenues alors qu'elle entendait, dans l’écho de sa mémoire, le hurlement des nobles paniqués et le rugissement de l'incendie qui frappa jadis la salle du Trône de Gloria. Battant des cils dans une tentative désespérée pour retenir ses pleurs, la jeune fille plaqua les mains à ses temps et força son esprit à retrouver son calme. Toutefois, l'odeur de la chair brûlée sembla si vive, l'espace d'un instant, qu'elle en eut un haut-le-cœur qui s'acheva en un sanglot déchirant. Elle n'oublierait jamais la rage du Chevalier Celeas à l'encontre de Fabius et de ses machinations odieuses ou encore le feu qui dévora tout sur son passage alors qu'au bas des murs de la capitale grondait la fin d'un siège atroce contre les Serviteurs de Néant. L'abdication de l'Empire, l'absence de Korentin, la peur et la solitude. L'abandon d'une mère en découvrant sa trahison dans les draps d'un Empereur fantoche, l'isolement et l'incompréhension qui s'en étaient suivis...

« - Assez... Je ne veux pas me souvenir ! Je ne veux plus confronter pareilles catastrophes ! Pitié... que tout cela cesse. »

La voix tremblante, Victoria s'était recroquevillée sur son siège et ses fines épaules tremblaient alors que les longues mèches blondes couvraient un visage brouillé de larmes désemparées. Elle avait soudain froid, terriblement froid ! C'était comme si le brasier qui consumait sa mémoire avait sapé toute source de chaleur dans son petit corps grelottant. Il lui fallu plusieurs minutes pour retrouver un semblant de calme et quand elle parvint à déplier sa frêle silhouette de sa position prostrée, elle se sentit exténuée. Les crises de paniques lui étaient peu familières, elle qui travaillait sa force mentale en prévision de ses études de magie. Elle qui ne voulait pas ployer face aux politiques qu'elle finirait fatalement par confronter. Elle qui se refusait à courber l'échine devant qui que ce soit n'ayant pas reçu son aval... elle qui sentait la morsure des chaînes qui cerclaient ses poignets et ses chevilles, la clouant à son rôle de Princesse. Elle qui savait que sa marge de manœuvre lui était maigre et qui avait parfaitement conscience que le temps jouait contre ses vœux. Elle avait connu l'emprisonnement, certes courtois, d'une prise d'otage politique. Elle qui avait connu l'exile au Protectorat, puis la honte d'abandonner Gloria aux Chimères. Aujourd'hui, dans sa nouvelle cage dorée, elle tâtonnait encore pour découvrir l'exacte longueur de ses nouvelles chaînes, mais elle avait la volonté farouche de tirer le meilleur de sa position et d'atteindre tous ses objectifs avant qu'elle ne finisse muselée par un mariage d'intérêt.

Revigorée par le rappel de tout ce qu'elle avait déjà traversé jusqu'à présent et survécu, Victoria sortit d'un repli de sa robe son petit mouchoir finement brodé et vint tamponner ses joues et ses yeux pour en chasser les larmes. Le contour de ses cils paraissait encore rougi et légèrement gonflé, aussi décida-t-elle d'aller se repoudrer le visage avant que qui ne ce soit n'aperçoive l'ingratitude que son chagrin causait à sa beauté encore juvénile. Elle se leva et fut immédiatement prise d'un vertige, la forçant à poser une main sur le bord de la table. La nausée souleva son estomac et lui noua la gorge alors qu'elle serrait la dextre sur le mouchoir au point de s'en faire blanchir les phalanges. Les vieux souvenirs avaient la rancœur tenace, la traquant dès qu'elle baissait sa garde, n'ayant jamais eut personne qu'elle-même pour étouffer ses cauchemars et rationaliser ses peurs. Victoria prit une nouvelle et profonde inspiration, le souffle tremblotant alors qu'elle ravalait une fois de plus ses émotions et tournait à double tour la clé de son jeune cœur meurtri. Lorsqu'elle s'écarta de la table, ce fut avec une expression déterminée et elle approcha d'une des immenses tentures pour en écarter le bord et révéler derrière sa lourde composition une porte dérobée. Pressant un mécanisme habilement dissimulé dans une gravure, elle bascula le panneau et se glissa dans la pièce voisine qui n'était rien de plus que sa chambre.

Toute aussi grande, cette salle possédait un sol en bois gris aux veinures blanches. Plusieurs tapis couvraient ce plancher parfaitement ciré et presque chaud au contact, encore vibrant d'une vie imbue par la magie ambiante. Le mobilier quant à lui était taillé dans un bois couleur de miel qui s'assortissait merveilleusement bien avec les tentures aux tonalités tendres, tel le rappel du Printemps. Le lit à baldaquin, notamment, avait ses rideaux cousus de mousseline et de dentelle pour un effet vaporeux, portant une innocente fraîcheur qui tranchait avec l'automne dont le paysage extérieur exsudait de sa froide robe d'or et de rouille tel un horrible insecte grouillant. Cette saison lui était insupportable, car elle était l'image même de la décomposition et par extension de la saleté. La boue s'infiltrait partout et laissait avec elle l'odeur des sous-bois gorgés d'humus, soulevant alors le cœur de la jeune Princesse. Pendant plusieurs semaines, elle restait cloîtrée dans le Palais, refusant de sortir à moins qu'une urgence ne se présente et durant ces jours maussades de pluie, elle soupirait après l'Hiver qui tardait. Cette saison de blancheur absolue était sa favorite avec son linceuil de glace qui éliminait toute la crasse, mettant en stase les odeurs indésirables et nappant de silence la campagne bruyante. C'était à ce moment que les perdrix revêtaient leur plus beau plumage et que les chasses à cours étaient les plus excitantes.

Ses pas la menèrent à la coiffeuse finement gravée de fleurs grimpantes sur les pieds et le cadre du miroir d'argent patiné. Lissant l'arrière de sa robe, elle s'installa sur le petit banc agrémenté de son coussin de velours et attrapa le peigne en écailles pour démêler sa longue chevelure blonde, laissant les boucles lâches se détendre en mèches fluides et gorgées de vitalité. Son regard au bleu intense, adouci par un reste de mélancolie, fixait son reflet sans réellement le voir. Plongée dans la quiétude de sa chambre, bercée par le geste répétitif du brossage et les frissons qui naissaient au bas de sa nuque, Victoria parvint à retrouver pleinement son calme. La signature du traité entre les Adorateurs du Néant et l'Empire était l'un des événements les plus marquant de sa vie, mais il n'était pas le premier de la liste et elle avait la macabre assurance qu'il ne serait pas le dernier. Elle devait à tout prix apprendre à anesthésier ses sentiments, car les objectifs qu'elle s'était imposée ne souffriraient pas de la moindre défaillance. La tâche qui l'attendait était colossale et elle mettait tout juste les pieds dans un véritable panier de crabes en osant se dresser contre l'Empereur, son frère adoré. Toutefois, elle ne comptait pas faire marche arrière et devait se concentrer sur son entourage, avancer un pas prudent après l'autre, s'assurant à chaque fois de bien consolider ses bases avant de progresser à l'étape suivante. Un travail de longue haleine, qui parfois lui paraissait aussi insurmontable que terrifiant, mais la finalité était tout ce qui lui importait. Elle voulait libérer son frère de ce poids horrible qu'était le titre d'Empereur. Elle voulait le voir voguer sans restreintes sur le dos de Cynöe !

Trois coups discrets frappés à la porte de sa chambre vint faire cesser sa séance de brossage. Avec un léger sursaut, la Princesse regarda par dessus son épaule avant de venir prendre un coffret et l'ouvrir. A l'intérieur, il y avait une poudre compactée blanche parfumée avec un épais pompon qu'elle tamponna sur le produit avant de venir l'appliquer sur son visage en petites tapes délicates. Une fois assurée que ses yeux ne ressemblaient plus à ceux d'un lapin malade et que toute traces de larmes ou d'émois aient disparues de ses traits ravissants, elle se leva pour s'écarter de la coiffeuse et vint se tenir au centre de la chambre. D'une voix clair et douce, elle invita sa suite à entrer. Ce fut dans un florilège de dames de compagnie, de servantes, coiffeuses et couturières, dans une rivière de tissus et de perles que Victoria parvint enfin à se changer les idées.


Au soir du deuxième jour

Ses pas solitaires résonnaient dans l'immense couloir alors qu'elle veillait justement à ne pas fouler le sublime tapis pourpre. Ce dernier s'écoulait au centre du sol dallé à la façon d'une langue obscène qui se vomissait ensuite à la gueule béante qu'était le Balcon des Discours. De part et d'autre du couloir, les immenses peintures de ses prédécesseurs semblaient la juger de regards graves et méprisants. Les portraits des Empereurs passés, certains oubliés, d'autres adorés, se succédaient à intervalle régulier, séparés les uns des autres par d'immenses colonnades en marbre. Lentement, la jeune Princesse approchait de l'ouverture en double portes et pouvait déjà entendre le brouhaha de la foule, au dehors. Les flammes indolentes des torches léchaient la pierre et créaient des ombres fantasmagoriques autour d'elle, accentuant l'appréhension qui grandissait en son cœur et serrait sa gorge. Mains légèrement tremblantes, elle croisa les bras autour de son estomac noué et voûta des épaules alors que sa marche s'interrompait sous le regard sombre de Fabius Kohan. Avant dernier portrait d'une longue série, sa seule présence plongea l'adolescente dans une peur qui glaça son sang et la fit se recroqueviller sous le poids des souvenirs. Bras croisés sur son estomac noué, elle plongea une main tremblante dans la doublure en fourrure de sa large ceinture et trouva rapidement la garde froide et lisse d'Épine, une dague courbe, qui lui apporta aussitôt le réconfort qui lui manquait tant. Ses doigts graciles se refermèrent dessus de toute leur force, estompant enfin les tremblements qui les agitaient.

Ses yeux, tantôt écarquillés par l'angoisse, retrouvèrent un calme temporaire et les larmes qui menaçaient de défaire l'épais trait de khôl qui ombrait ses paupières, accentuant le bleu pour lui donner une intensité presque électrique, furent ravalées dans un sursaut de fierté. Mâchoire crispée, elle passa une langue nerveuse sur ses lèvres, veillant toutefois à ne pas chasser le maquillage qui leur donnait une teinte carmine et accentuait leur pulpe généreuse, puis glissa hors de son fourreau la lame courbée d'Épine. Un coup d’œil rapide lui assura que personne ne se trouvait dans le couloir avec elle, suivant ses instructions à la lettre. Dehors, le bruit de la foule toujours plus nombreuse ne fut bientôt qu'un vague murmure alors que les battements affolés de son cœur se mettaient à tambouriner à ses tempes. Un pas après l'autre, un claquement de talon après l'autre, la Princesse s'arrêta à quelques centimètres du tableau honni. D'un geste lent, elle leva sa dague en direction de la peinture et vint griffer la toile d'une pointe effilée en un geste plein de défit et de peur refoulés. L'aura sinistre qui se dégageait du portrait de Fabius lui donnait des sueurs froides, mais ce n'était rien comparé à ce que l'original fait de chair et de sang avait bien pu lui causer. Sa voix gracieuse s'éleva en un tremblement d'abord incontrôlé qui manqua de briser le timbre frêle plus d'une fois, mais à mesure qu'elle écoulait sa rancœur, la tonalité s'affirma :

« - Combien je... te déteste. Toutes ces choses que tu as faites... tous ces événements que tu as causé ! La folie que tu as distillé dans notre sang... dans mon sang ! La honte que tu as jeté sur notre nom... Combien je te hais pour ce que tu as imposé à notre peuple, mais surtout à mon Nolan ! Tu n'étais pas la moitié de l'homme que fut Korentin et pourtant... Pourtant tu as causé tant de mal que même ses efforts et sacrifices n'auront pas suffit à ré-équilibrer la balance au regard des autres. Tu as ruiné ma vie... Tu as ruiné notre Empire. Tu l'as privé de sa liberté !
Tu la vois cette dague ? C'était un cadeau de Ser Gervain, une des Lames Noires que Père nous avait laissé, à Nolan et moi lorsqu'il s'absenta du Palais. Lorsque ce soldat me l'a offert, il m'a dis qu'aussi jolie puisse-t-elle être, aussi choyée et protégée soit-elle par les autres, une rose devait faire pousser ses propres épines et apprendre à ne compter que sur elle-même. Je ne sais pas s'il éprouvait des doutes concernant tes plans ou s'il cherchait sincèrement à veiller sur ma personne... mais moi, je me suis bêtement fâchée contre lui. Je l'ai traité comme un moins que rien, je l'ai accusé d'insolence et menacé de lui faire couper la tête pour m'avoir offert quelque chose d'aussi vulgaire. J'ai tapé du pied et je lui ai dis de partir et de ne jamais reparaître devant moi...
»

Victoria se mordit l'intérieur de la joue, à défaut de ses lèvres délicatement peintes. Épine griffait toujours la gorge du portrait, écaillant d'infimes parcelles de gouache à chacune de ses respirations, la Princesse étant redevenue fébrile alors que sa voix n'était plus qu'un murmure, une confidence qu'elle s'arrachait pour trouver son courage et, de façon plus égoïste, espérer s'offrir une certaine forme de pardon pour ce qu'elle avait fais. L'incident s'était produit des années plus tôt alors qu'elle n'était encore âgée que de sept ou huit ans. Pouvait-on vraiment la blâmer d'avoir réagis de façon si immature aux compliments et avertissements d'un jeune noble inconnu, affecté à la garde d'élite de son Empire ?

« - Je n'avais pas compris ce qu'il voulait réellement me dire. Je ne comprenais pas les dangers qui approchaient sur ma jeune tête couronnée. Je n'étais qu'une enfant préservée bien au chaud au cœur du Palais de la plus grande puissance humaine... Comment aurais-je pu me préparer à une trahison venant des murs même de ce que j'appelais ma maison !? Ce jour là... Sa voix manqua de rompre et elle prit une longue inspiration avant de poursuivre. Ce jour là, nous étions présent lorsque tu as fais tuer nos gardes. J'ai vu... tellement de sang couler ! Jamais je n'oublierai ce massacre, jamais je n'oublierai la main de Gervain qui me tira hors de la salle de jeux pour me cacher dans une niche de notre salle de lecture. Il espérait me sauver et il est mort devant ma cachette et... et son sang s'infiltrait entre les panneaux de bois... il imbibait mes souliers, gorgeait le bas de ma robe. »

Elle se tut, essoufflée. Une étincelle de folie trembla au fond de ses iris azurés, fugace alors qu'elle secouait doucement la tête de droite et de gauche, veillant à ne pas défaire la couronne tressée qui retenait son opulente chevelure en un chignon strict. Les mèches torsadées étaient ornées de perles et de rubans noirs, l'ensemble tenu d'un crêpe de soie gris qui cascadait le long de sa nuque gracile jusqu'au bas de ses reins. Elle prit le temps de déglutir, la gorge asséchée et la langue semblable à du parchemin. Ses doigts continuaient de serrer avec force la garde creusée de son arme, puisant dans son poids toute la volonté qui lui manquait jusqu'alors. Expulser une partie de sa culpabilité, former les mots sur des peurs qu'elle n'avait encore jamais avoué, la jeune Princesse trouvait dans cet exercice une nouvelle détermination. Fabius était mort avant qu'elle ne trouve le courage de le confronter, il ne lui restait que ce stupide portrait et ses souvenirs. A bout de mots, incapable de formuler une phrase de plus, elle recula jusqu'à sentir sous ses semelles de bois le moelleux du grand tapis pourpre. Bras tendu et lame toujours pointée en direction de la peinture, elle continua de défier le regard obscure de son père avant de finalement détourner la tête d'un geste vif et révulsé. Son joli visage se tordit d'un masque de dégoût et de haine pendant quelques fugaces secondes, puis elle retrouva toute son calme. Épine regagna la discrétion de sa large ceinture et Victoria vint ensuite lisser le devant de sa longue robe d'un bleu guède sobre, adapté à la situation qu'elle souhaitait présenter au peuple. Ce dernier avait par ailleurs trop attendu et elle reprit sa marche vers les doubles fenêtres vitrées, marquant tout juste une pause sur le palier afin de s'assurer que sa mise était impeccable. Avec une profonde inspiration, la Princesse Kohan émergea de l'ombre du Palais et se présenta au regard de centaines de Séléniens, noblesse, bourgeoisie et petit peuple mêlés.

Le silence tombait progressivement sur la foule amassée aux nombreux balcons, mais aussi à la fosse qu'était l'immense place publique. De sa hauteur, Victoria ne voyait aucun des visages levés vers elle, mais elle sentait peser le poids de tous ces regards avides et inquiets. Au dessus d'eux tous pesaient de lourds nuages alors qu'elle avait veillé à employer des spirites de la Grenouille pour que le temps soit parfaitement ajusté à son discours, espérant imposer là plus d'impact aux mots qu'elle allait prononcer d'ici peu. Son masque solennel était emprunt de tristesse, voire d'un fond de détresse alors qu'elle serrait les mains à hauteur de son cœur, portant là l'image d'une piété humble et désemparée. Lorsqu'elle ouvrit ses lèvres purpurines, sa voix fut amplifiée par magie et s'éleva avec sa clarté hypnotique. Elle savait posséder un timbre unique, qui saurait charmer son auditoire et elle n'hésita pas à l'employer, à courber ses inflexions pour transmettre toute sa peine, tout son émois aux terribles nouvelles qu'elle apportait à son peuple. Victoria expliqua les récents événements qui frappèrent Cordont, expliqua les mesures prises dans l'urgence par l'Alliance et l'Empire en conséquence de l'effondrement de la Cité Neutre et rassura l'auditoire qu'aucune guerre ne serait permise, qu'aucun sacrifice ne serait accordé une nouvelle fois. Il n'était pas question de se disputer un territoire, mais d'aider des gens dans le besoin et de sécuriser une zone sinistrée. Elle assura que les réfugiés seront aidés, accompagnés et soutenus tout le temps que nécessitera l'intervention. Sans savoir que d'âpres négociations se jouaient déjà Cordont entre le Bourgmestre et l'Empereur, Victoria espérait simplement que ses prédictions soient justes. Elle avait le vœux sincère de calmer le peuple ici, laissant libre champs à son frère pour se préoccuper des tensions à la frontière.

Lorsque la fin de son discours de paix approcha, sa voix fut progressivement amplifiée alors qu'elle transmettait toute sa foi dans ses derniers mots. En même temps, les spirites de la Grenouille vinrent à dissiper les nuages qu'ils avaient soigneusement accumulés avant l'apparition de leur jeune Princesse. Des rubans de lumière déchirèrent le plafond en grisaille, ondoyèrent dans la clarté grandissante tel des rideaux d'or vaporeux. Seule sur son balcon, Victoria éleva les bras vers son peuple pour l'embrasser tout entier et s'exclama avec des larmes dans les yeux :

« - […] Cette journée aurait dû être un jour de fête, la célébration d'une union qui transcendait les anciennes querelles, effaçait les discriminations et refusait l'ostracisme. Ce jour devait être l'évolution d'un peuple uni sous une seule bannière ; celle du savoir et de la science ! Il nous est cependant impossible d'ignorer la très sombre humeur qui vogue désormais au rappel de ce jour. Toutefois, quand il est mis à rude épreuve, l'Empire se montre déterminé face à l'adversité ! Unis dans notre peine, nous le sommes également, sans peur ni préférence, dans le soutien que nous apportons à tous ceux qui reconstruisent leur vie! »

Sa voix s'estompa enfin, mais continua de vibrer longuement dans le cœur de son audience.


Plus tard, dans la nuit

Les mouvements qu'elle employait pour retirer son maquillage étaient lents, méticuleux. La bourre de coton pincée entre ses doigts glissait sur la peau en veillant à ne pas l'irriter d'une friction trop conséquente et répétée. La jeune Princesse prenait bien soin de sa beauté, car elle avait cruellement conscience qu'il s'agissait de son plus grand atout. Lié à son charisme durement travaillé par des années de leçons d’étiquette et d'observations des mœurs, d'études et d'efforts inlassables, cette combinaison lui permettait de passer entre les mailles des machinations les plus viles, de celles croisées lors des Bals et des réceptions mondaines où la superficialité atteignait son paroxysme. Victoria manœuvrait à présent avec une certaine aisance dans ce milieu empoisonné, veillant à ne pas commettre de faux pas qui pourraient entacher la réputation de sa famille -plus qu'elle ne l'était déjà- et cette attention de tous les instants forgeait aussi son mental, lui conférant une volonté de fer. Jamais elle ne baissait sa garde, jamais elle ne s'autorisait l'échec. Une pression immense pour des épaules aussi jeunes et qui finirait fatalement par la rompre au point de non retour. Tout cela, elle le savait aussi et pourtant elle s'obstinait avec orgueil et déraison, persuadée de pouvoir tenir et d'être l'exception à la règle. Son regard au velours patiné de fatigue contredisait cependant ses vœux les plus farouches alors qu'elle posait la petite balle de coton sur un coin de sa coiffeuse. Immobile, dos droit et épaules jetées en arrière en une assise irréprochable, la Princesse ne portait qu'une robe de nuit blanche vaporeuse où sa frêle silhouette se découpait en estompes fugaces sous la gaz légère qu'un grand châle de cachemire protégeait à peine du froid.

Sa main s'éleva et vint caresser le reflet de son visage, dessinant des traits connus par cœur, puis un vague sourire triste ourla ses lippes rosées sans qu'aucune joie ne gagne son regard. Plus les années lui échappaient, plus elle avait l'impression de se rapprocher de la beauté de sa défunte mère ; Valentine. Il lui était encore impossible de déterminer avec exactitude les sentiments qu'elle éprouvait envers cette femme, mitigée entre l'amour et la vénération qu'elle lui avait longuement portée et la rancœur lacé de mépris pour l'héritage qu'elle lui avait forcé en se liant à Fabius. Pourtant, l'absence de sa mère lui causait un vide insondable et des larmes montèrent à ses yeux sans qu'elle ne cherche à les retenir. Il était tard et personne ne viendrait plus la déranger. Une nuit complète suffira à cacher le rougissement de ses paupières, alors elle pouvait se permettre ce caprice : pleurer l'absence de ses parents, le poids d'une solitude connue seulement par les orphelins. Gorge nouée, elle remonta frileusement le châle sur ses épaules et vint croiser les bras autour de son torse en une posture vulnérable. Seul un chandelier illuminait l'immense pièce silencieuse, îlot tremblotant de chaleur qui pulsait ce sentiment de sécurité face au flot de ténèbres qui se faisait soudain oppressant.

« - Tu me manques tellement... »

Un murmure, un aveux. Valentine avait peut-être beaucoup à se reprocher, mais elle n'avait jamais failli à son devoir de mère. Elle avait toujours veillé sur ses enfants, un génitrice farouche qui n'hésitait pas à sortir les griffes pour préserver ses petits. Victoria se rappelait de ces mois terribles au Protectorat, l'exile du confort et des privilèges où pourtant sa mère veillait à la border le soir et à s'assurer qu'elle ne manqua de rien. Elle se souvenait de son inquiétude constante alors qu'elle échappait à sa surveillance pour se faufiler dans la tente du dragonnier Seithvelj et apprendre à ses côtés les bases de la magie humaine. Avec un soupir, la jeune fille s'accouda sur la coiffeuse, puis déposa la joue sur ses bras croisés, laissant le flot de sa chevelure cascader librement par dessus ses épaules voûtées. Ses yeux à moitié clos, plongés dans l'ombre de ses longs cils, observèrent la danse des flammes, à l'extrémité des bâtons de cire blanche. Elle se souvenait de sa colère à l'encontre de sa mère et de la distance qu'elle imposa entre elles sans se soucier du déchirement que Valentine avait dû éprouver alors. Elle se souvenait aussi de la pluie de feu et de destruction qui étaient tombée sur le Protectorat, créant ce qui fut connu plus tard comme la Bataille de Sandur. Elle se souvenait de cette chaleur étouffante, de la suie qui collait à ses joues barbouillées de pleurs, des écorchures qui vrillaient son petit corps. Elle se souvenait du corps inerte de sa mère, morte pour la protéger d'une explosion magique. Elle se souvenait du goût âpre de ses larmes alors qu'elle goûtait aux cendres d'un brasier assourdissant.

« - Combien je vous haïe. »

Elle parlait aux petite flammèches qui se tortillaient, indolentes. Victoria leva une main et approcha de la source de chaleur, puis referma le poing pour éteindre la première étincelle, ignorant la petite douleur cuisante qui gagna le creux de sa paume.

« - Vous hantez mes souvenirs les plus terribles et pourtant c'est toujours vers vous que je me tourne pour trouver du réconfort... Je vous déteste, car vous êtes la personnification de ma vie toute entière ; je brille et j'attire les plus belles phalènes et si les plus impudents se brûlent les ailes, les plus sages gardent leur distance. Égoïste, je me gorge de ceux qui me soutiennent comme vous de votre bâton de cire, mais à la fin, je reste seule au sommet. ¨Personne ne me protège du vent que soulèverai un peuple mécontent alors que la première pluie traîtresse me fera disparaître dans un grésillement. Je suis le phare de ceux qui m'utilisent, le peuple est la main qui me dresse face à l'obscurité et l'incertitude, quel autre but puis-je avoir ? Je guide les perdus, mais ma vie est courte, car je me consume autant que je flamboie et dès ma première faiblesse, l'on me soufflera sans une seconde pensée. »

Ses épaules frémirent avant qu'un rire triste, entrecoupé de sanglots désillusionnés, ne vienne emplir la chambre. Il fallu plusieurs minutes pour qu'elle se calme et ne ravale l'hystérie qui la gagnait.

« - Aujourd'hui, j'ai fais un pas supplémentaire vers mon objectif final. J'ai rappelé au peuple que j'étais là et que j'étais infaillible. Je lui ai rappelé que la couronne pensait à son bien être et que cette couronne c'était moi. Pas Nolan... Pas le reste de la noblesse occupée à ses petits jeux de pouvoir infantiles. Cependant, la route est encore longue et je me sens déjà épuisée. J'ai besoin d'alliés. Comme toi, petit chandelier. J'ai soufflé une de tes bougies, mais tu éclaires encore ! Si je dois faillir, il faut que quelqu'un d'autre puisse porter mes convictions jusqu'à leur finalité. »

La Princesse se redressa et attrapa le pied du bougeoir pour se lever. En quelques pas, elle fut aux bords de son immense lit à baldaquin. D'un revers du bras, elle écarta les voiles et les dentelles qui servaient de rideau, refusant d'étouffer sous le couvert de rideaux en velours comme l'exigeait normalement la saison. Elle se hissa dans le lit et rejoignit sur les genoux la tête du sommier où s'entassait des dizaines de coussins et de traversins. Ses servantes avaient glissé des pierres chaudes sous le matelas, chauffant ce dernier pour la nuit à venir. Avec un lourd soupir, l'adolescente se glissa sous les draps et déposa le chandelier à branches non loin, ignorant les tâches de cires sur les fibres délicates. Plongée dans ce nid de luxe et de confort, elle continua d'observer les petites flammes. Le discours c'était bien passé, la mise en scène avait été parfaitement orchestrée par les spirites de la grenouille. La longue réunion avec les sommités de l'Empire avait été aussi pénible qu'ennuyante, mais il en était ressorti de bonnes choses et avec tout ça Victoria espérait sincèrement avoir su se démarquer en plus d'avoir aidé son frère. Dans quelques jours, elle obtiendrait les premiers retours sur les négociations à Cordont et pourra entamer la prochaine étape de son plan. Papillonnant des yeux, elle se redressa sur un coude et vint souffler une à une les bougies avant d'aller rejoindre le monde des songes.

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Fiche terminée ! keur

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Hello !
Je vais m'occuper de toi, je lis et je reviens wink

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J'ai beaucoup apprécié la lecture, on y découvre un personnage haut en couleur que tu as su personnaliser... Ce qui n'est jamais un challenge très facile avec un prédéfini !

C'est parti !

1. Identité : OK. Petite coquille sur l'année de naissance : mai 1763 n'est pas encore passé. Victoria doit être né en 1747 sans quoi elle a 14 ans et en aura 15 qu'à la fin de la prochaine période Razz

2. Inventaire : Ok, j'aime beaucoup le glyphe unique. J'attire toutefois ton attention sur le fait qu'il te coûte l'énergie d'un sort de niveau moyen à maintenir et qu'avec une endurance à faible dans tes caractéristiques (aka. la capacité à résister à la fatigue physique mais aussi magique), tu risques de ne pas pouvoir le maintenir plus de 5/6 tours en plus d'autres choses.

3. Caractéristiques : Je t'invite à descendre la force mentale à Très Bon. Pour un personnage adulte, sans compétence martiale, j'aurai pu valider deux maîtres, mais Victoria n'a que 15 ans, c'est plus litigieux.
Vu ce que je t'ai mis en point 2, la pratique de l'équitation et de la chasse, l'usage courant de la magie, je te suggère de passer ton endurance à Moyen ou tu risques de retrouver Victoria épuisée plus souvent qu'à son tour wink

4 : Description physique : Ok !

5 : Description psychique : C'est vraiment bien nuancé et cela donne envie de la voir en jeu ensuite. Tu ne parles pas des peuples vampire, elfique et graärh. Quel est l'avis de Victoria à leur sujet ? (Cela peut être tout simplement du désintérêt ;D Je voulais le savoir)

6. Liens : Ça colle très bien avec la fiche du prédéfini. Achroma était dans la Théocratie, soumis par le Tyran Blanc. Il a passé environ une semaine au Protectorat avant de partir pour la bataille qui lui a coûté la vie. Il était sur le pied de guerre et mal en point après son asservissement. Du coup je voulais être sûre que c'était bien au Protectorat et non pas une coquille, car ça fait un peu court ?

7. Histoire : Tout y est ! Elle a vraiment ce côté flippant, torturé !

C'est tout Mademoiselle !

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Hello !

Merci beaucoup pour la correction express massage  Je viens de finir les ajustements sur la fiche et voilà leur résumé :

1. Identité : Corrigé, je me fais toujours avoir sur les dates d'anniversaire. J'ai même mis 1746 en date de naissance vu que le mois de Mai n'est pas encore passé au moment de la création de fiche, du coup si on veut qu'elle ait déjà 15... scratch Ou alors on ne pinaille pas pour quelques mois et je remets 1747 ?

2. Inventaire : Je prends bien note du coût en énergie de la glyphe et j'ai d'ailleurs ajouté une petite précision dans son descriptif après édition de ses caractéristiques.

3. Caractéristiques : J'aurais essayé pour le double Maître (fufu) ! Merci beaucoup pour l'aide à l'opti de mon personnage, j'ai donc baissé sa FM et monté son Endu comme conseillé.

4. Description physique : /

5. Description mentale : C'est effectivement du désintérêt, mais plus de la joueuse que du personnage. XD
En fait, l'avis que porte Victoria sur les autres races n'est pas différent que celui donné dans la fiche raciale des humains, du coup je ne me suis pas attardée dessus dans son détail psychologique et me suis plutôt concentrée sur le reste.

6. Liens : Alors pour Achroma, ce n'est pas une coquille. Victoria n'étant jamais allée à la Théocratie, elle a bel et bien rencontré le vampire lors de son bref séjour au Protectorat (qui était d'une à deux semaines). Le pauvre était totalement en dépression et la petite princesse, l'ayant croisé lorsqu'il intervint dans le Palais pour y détruire la Perle de Néant, l'a collé autant que possible pour apprendre quelques petits tours de magie (genre les flammèches ou la petite bille de lumière).

7. Histoire : Merciiii ! C'était les sentiments que je voulais faire naître chez le lecteur. clac

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Si elle est né en 1747, elle a actuellement 15 ans et en aura 16 en mai 1763.
Si elle est née en 1746, elle a actuellement 16 ans et en aura 17 en mai 1763.

Je te laisse corriger la date, je vais me coucher et je valide ta fiche demain matin Wink Toute le reste est ok Wink

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Définitivement, ces histoires de dates ne sont pas mon point fort ! x')
Voilà, j'ai corrigé ça ^^

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Bienvenue sur tes nouvelles terres Invité

Tu as été choisi(e) par l'esprit-lié du Paon dont tu as atteint le niveau 1. Tes compétences ont été validées, tu pourras les faire évoluer tout au long de ton aventure.

Tu peux aussi adresser tes questions ici

Bonne chance pour cette nouvelle aventure qui s'offre à toi !

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