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[INTRIGUE] Le maléfice des esprits [groupe 2]

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Le maléfice des esprits



Une ombre s'est étendue sur Nyn-Tiamat, celle de la forêt de Licorok. Chaque fois que vous en détournez l'oeil, elle semble s'étendre. Déjà plus de la moitié de la Tourndra est tombé sous son joug et elle frôle à présent la petite ville portuaire de Nevrast. Un mal s'est abattu sur les habitants de l'île ... personne n'est épargné. Ni transe ni sommeil réparateur, à chaque fois que vous fermez les yeux, un sombre cauchemar vous envahit. Et comme si ce n'était pas suffisant, en plein jour certains souffrent d'hallucination. Des combats surviennent à travers l'ile de l'éternel hiver en passe de devenir celle de l'éternel cauchemar. L'origine de ces maux? Les licornes bien évidemment. Quelque chose c'est réveillé quelque part au sein de cette forêt lugubre ... il convient de l'endormir à nouveau ... à tout jamais si nécessaire.


Intrigue : Le maléfice des esprits. Le 5 mars an 1764 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Nathaniel Earendil
  • Asolraahn
  • Toryné Dalis
  • Demens Torqueo


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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¤ Préparatifs ¤


Le Maelstrom avait quitté le port de la nouvelle ville pirate plusieurs jours après que Nathaniel ait reçu une missive du Parangon Elusis. Celui-ci l’informait de son intention de pénétrer dans la forêt de Licorok pour partir à la chasse de la licorne et lui rappelait leur conversation du sept septembre dernier, date à laquelle l’elfe et le vampire avaient conclu un accord. Le gredin avait, à cette occasion, proposé son aide à l’ainé au sujet de la menace que représente l’équidé cornu. Le roi de la confrérie n’appréciait guère les équidés en règle générale, aussi une partie de chasse dans le but de tuer cette bête ne pouvait que le réjouir. L’heure était donc venue pour l’elfe sombre de tenir son engagement. Mais plus que de tenir son engagement, être présent lors de cette chasse allait de son intérêt. Le bois de Licorok devrait servir à lui bâtir une flotte. Les vampires devaient être en mesure de le lui fournir. Le lieu devait donc être pacifié. A cette occasion, Nathaniel avait fait embarquer à bord de son navire ses meilleurs trappeurs. A Athgalan, ces derniers avaient représenté la première ligne de défense contre le marais, chassant et repoussant les bêtes dangereuses, véritable danger pour l’ancienne cité pirate. Son équipe allait avoir l’occasion de démontrer une nouvelle toute l’étendue de leur capacité.

Le Maelstrom entra dans le plan de la mer de sable afin de traverser l’épais et mystique brouillard qui était apparu aux environs de l’île du crépuscule depuis leur installation. Une fois celui-ci franchi, le navire revint en Tiamaranta et continua sa route jusqu’à la pointe sud de Nyn-Tiamat. En chemin il fut rejoint par la Vagabonde. Le trajet ne fut pas long, la nouvelle demeure de la confrérie se trouva à un véritable carrefour. Le bâtiment du roi de confrérie accosta alors à la ville portuaire. L’elfe sombre vint le placer de manière à pouvoir frapper la ville avec une bordée si nécessaire. Oh non, Nathaniel n’avait aucune intention d’attaquer et de détruire la ville. Il s’agissait simplement d’une précaution. Son navire, même s’il avait pu démontrer faire preuve d’adaptabilité restait défensif. Et le gredin avait eu vent de l’attaque dont avait été victime la ville de la part la bête de la forêt. Avec le Maelstrom dans les parages, si ce qui se trouvait dans la forêt décidait d’attaquer suite à leur intrusion, Nevrast se révélerait être en mesure de l’accueillir comme il se doit.

L’elfe accosta donc, accompagné de l’équipe qu’il avait montée pour l’occasion. Les quatre meilleurs trappeurs de la confrérie l’accompagnaient, ainsi que deux maitres chiens. Il s’agissait là d’une chasse, mieux valait miser sur la qualité que la quantité. En traversant la ville, le gredin ne put s’empêcher de fanfaronner. Il était là, lui le grand Nathaniel, venu prêter main-forte au vampire, pour écarter la menace pesant sur la population. Grâce à lui, la chasse serait un succès. Et le suivaient derrière lui, sans dire un mot, ses hommes telle une cohorte. Trappeurs comme maitres chiens avaient dans leurs dos un large pavois, sur leurs flancs gauches pendaient un carquois rempli de flèches, sur leurs flancs droits pendaient des pièges à loups fermés, tous tenaient dans une main une lance torsadée, les chiens, de gros molosses, étaient vêtus d’une armure. Quelque chose dénotait de cet attirail. En effet tous étaient soit intégralement, soit partiellement, faits à partir d’ivoire. Mais pas de n’importe quel ivoire. Nathaniel avait fait préparer ses équipements bien en avance et l’ivoire dont ils étaient composés venait de lui, ou plus précisément de celui créé à partir de l’esprit-lié du narval. Le roi de la confrérie avait pris très au sérieux les indications faites par Achroma au sujet de leur proie.

Un septième individu accompagnait le gredin. Il était vêtu bien plus sombrement que le reste de l’équipe, mais il n’en demeurait pas moins qu’il se dégageait de ce dernier une aura particulière. Il s’agissait de Demens Torqueo, l’alchimiste de la confrérie. Nathaniel avait tenu à ce que ce dernier participe, ses compétences pourraient s’avérer utiles si les choses tournaient mal. De plus, l’idée de pouvoir prélever des éléments d’une bête inconnue semblait l’enjouer … du moins c’est ainsi que l’interprétait l’elfe sombre. Il faut avouer que Demens n’est pas l’homme le plus expressif du monde.

Cette petite parade en ville terminée, l’elfe se retrouva le parangon. Lui-même avait préparé l’occasion. Son capitaine des contrebandiers était là aussi. L’un comme l’autre étaient accompagnés d’un dragon. Oui, voilà qui pourrait être utile. Surtout que, d’après ce qu’il avait cru comprendre, le plus grand des deux avait aussi été présent lors de la première rencontre. Le parangon misait donc sur l’expérience de sa première rencontre ? Une bonne chose. L’elfe n’avait personnellement pas tenu à ce que Kaiikathal soit présente. Cela n’avait bien sûr pas été facile de lui faire accepter cela. D’autant plus que le lieu où il se rendait était dangereux. Mais c’est justement en raison du trop grand danger et de l’inexpérience de la dragonne que l’elfe avait tenu à ce qu’elle demeure en sûreté. Nathaniel était parvenu à la convaincre, du moins il le pensait, à rester dans leur nouveau chef eux. En effet, elle était son complice et lui le roi de la confrérie. Or, quand bien même l’organisation était sous sa domination, il pouvait y avoir des dissidences de la part de capitaines. Après tout, ne dit-on pas que, lorsque le graärh n’est pas là, les souris dansent ? D’autant plus que Teotl n’était pas présent sur place. Ainsi, le dragonnier avait confié une mission de haute importance : celle de la surveillance. Prendre le pouvoir est une chose, mais le conserver en est une autre.

Parmi les individus présents, Nathaniel nota la présence d’un graärh et d’un vampire haut en couleur … si on peut dire. Le gredin fut rapidement informé que l’individu particulièrement voyant se nommait Toryné Dalis, un des trois parangons du Triumvirat. Oh, il s’agissait donc d’un allié-rival d’Achroma. Du moins en quelque sorte. L’elfe sombre ne put s’empêcher de se demander si l’ainé avait l’intention d’user de cet événement pour s’en débarrasser. Et si peut-être il le lui demanderait à lui. Ou à l’inverse, ou en même temps, si la sangsue rousse avait l’intention de se débarrasser de son rival. Cette perspective était forte amusante et le pirate pourrait assurément en tirer profit. Faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Mais en aurait-il seulement l’occasion durant cette chasse ? Qui sait, il verrait bien sur le moment. L’assemblée débuta avec l’exposition d’un plan et des préparatifs menés par les vampires. Ces derniers étant les plus proches du terrain, ils revenaient donc à eux de prendre en charge cette partie. Les pirates ne pouvant apporter que des hommes et du matériel.

Nathaniel apprit que la forêt s’était remarquablement étendue, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Plus de bois signifie plus de navires. Les vampires avaient déjà entrepris d’en couper, non seulement pour tenter de ralentir la progression de celle-ci, mais aussi pour préparer le terrain. Lors de la première rencontre avec la licorne, d’autres créatures s’étaient mêlées à la fête, particulièrement les loups géants vivant dans la région. L’elfe se souvint alors du sort qu’avait connu Irina avec eux. Visiblement, cette erreur ne devait pas être réitérée. Ainsi, appâts et chemins avaient été mis en place dans le but de dévier le plus possible et le plus loin possible les éventuels gêneurs.  Une reconnaissance du terrain avait été menée. Plus aérienne que terrestre. En effet, envoyer un éclaireur seul à l’intérieur c’était comme le condamner à mort et gâcher des ressources. Des points de focalisation magiques avaient ainsi été découverts. Qu’est ce que cela signifiait ? La présence de plus d’une licorne ? Une explication à l’expansion de la forêt ? Ou peut-être du maléfice affectant les rêves et l’esprit depuis plusieurs mois déjà ? Cela, on ne le saurait que sur place. Dans tous les cas, il s’agissait de point stratégique. Soit on trouverait la licorne là-bas, soit elle viendrait à nous là-bas en sentant notre présence.

Quoi qu’il en soit, un périmètre avait été délimité à partir desdits points. Des avant-postes avaient été dressés. Ceux-ci pourraient servir de point de replis, à condition de parvenir à sortir du bois. Mais plus que cela, il servait également un projet d’une plus grande envergure au cas où les choses tourneraient mal. Des mages, spirits et ingénieurs étaient en stationnement, se tenant prêts à faire effondrer le sol à la frontière de la forêt afin de créer un fossé et y mettre le feu. Ceci aurait le bénéfice de créer une ligne de front et une barrière difficilement franchissable. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais l’elfe ne put s’empêcher de ne pas l’apprécier. Mettre le feu à du bois signifierait mettre le feu à ses futurs navires. Cette solution ne devrait être utilisée qu’en dernier recours afin d’empêcher l’ennemi de fuir, de les poursuivre, ou alors l’acculer.

L’exposé vampirique prenant fin, ce fut au tour de l’elfe sombre de parler.

« Si la bataille d’Athgalan contre la légion de Néthéril m’a bien appris une chose, c’est qu’une confrontation directe contre un ennemi plus fort ou plus nombreux que nous n’est pas la meilleure stratégie qui soit. Cette bête est puissante et fourbe par-dessus le marché. Aussi je recommande la ruse et la prudence. Surtout quand on prend en compte que la magie, bien qu’en voit de se stabiliser, montre encore des signes d’instabilités. Aussi je doute qu’un déchainement de puissance, comme cela a été le cas lors de votre première rencontre pour la repousser, soit conseillé. Notre adversaire est robuste et à l’avantage du terrain, il nous faut donc favoriser la qualité plutôt que la quantité. Je suis donc venu avec les meilleurs de mes hommes dans le domaine qui nous intéresse. Mais plus que cela, j’ai également apporté du matériel. Ils ont été fabriqués à partir d’ivoire narval … l’esprit-lié, pas l’animal. Servez-vous-en. »

Le gredin sortit une dague au bout de laquelle était attaché un foulard rouge ainsi qu’un piège à loups. Il posa le tout sur la table.

« Je recommande la tactique suivante. Retirons-lui l’avantage du terrain. Piéger une zone, préparer la bien, puis avancer dans la forêt en marquant bien votre chemin. Puis, lorsque vous entrez en contact avec la bête, repliez-vous en l’attirant. Si cette bête est suffisamment résistante, encaisser les assauts d’un dragon, exploitons ses points faibles. Elle reste un cheval. Ces pièges à loups auront vite fait de lui handicaper les pattes. Un ralentissement de ses mouvements nous sera bénéfique pour la frapper directement par la suite. »

Nathaniel tendit ensuite la main en direction de Demens.

« Je me ne suis pas déplacé qu’avec des professionnels de la chasse. Je suis aussi venu avec l’alchimiste de la confrérie. Si les tactiques conventionnelles ne fonctionnent, j’espère qu’il parviendra à déterminer un poison efficace contre cette bête. Si nous le trouvons, nous vous ferons parvenir l’information au plus vite par tous les moyens. »

La réunion prit fin et les groupes se formèrent rapidement. L’elfe sombre se retrouvait avec son alchimiste, le parangon Toryné Dalis, ainsi qu’un de ses maitres chiens et un de ses trappeurs. Nathaniel s’esquiva quelques instants, demandant à Demens de le suivre, allant apporter à Achroma un objet qu’il avait fabriqué à l’aide de son esprit-lié. Il se doutait bien que celui-ci lui serait fort utile dans la bataille à venir. Comme il l’avait dit, le gredin apportait du matériel et de la qualité. Une fois retourné auprès de son groupe, le gredin déplia une carte. En récompense, en quelque sorte, le vampire posa sur lui l’alchimiste un sort de protection contre le froid. Ceci leur serait particulièrement utile dans cette contrée.

« Les groupes de chasse se répartissent sur le périmètre. Nous, nous allons partir du deuxième avant-poste à l’ouest. On va longer la côte à la marche, cela ne devrait pas nous prendre plus d’une heure. Si mon plan de tendre un piège à cette bête et de l’y attirer ne vous convient pas, dites-le-moi. »

L’elfe posa son regard en direction de Dalis.

« Je suis Nathaniel Eärendil, roi de la confrérie des pirates. J’ai entendu parler de vos exploits face à la d’un commandant de l’armée chimère, parangon. Vous avez donc de l’expérience en matière de combat contre les monstres. Alors entre vous, et nous qui avons repoussé la faune et la flore du marais pour y bâtir Athgalan, je pense que nous avons toutes nos chances face à cette bestiole. »

Le gredin dévisagea le vampire de bas en haut.

« Je sais reconnaitre un spirit du monarque quand j’en vois un. Si le plan d’attirer la licorne dans un piège vous convient, je ne vois pas meilleur appât que vous pour l’y attirer. Vous accepteriez de tenir ce rôle ? Je pourrais vous donner quelques conseils en chemin. J’ai acquis quelques connaissances lors de ma dernière bataille, mais je n’avais pas votre don. »

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Le vent avait les crocs ce soir-là. Des dents énormes qui grattaient la poussière et les poutres de bois décharnées des maisons. De temps en temps, il étreignait le poil, faisait de douces accolades aux habitants de l’île. Asolraahn était persuadé que son but était de les adoucir afin de replanter ses mâchoires plus tard. Un chasseur savait cela. Une proie nerveuse donnait une viande coriace. Le port de Nevrast accueillait cette faim avec peu d’enthousiasme. Elle était également rongée par un maléfice bien plus retord et insaisissable que le vent. Elle était hantée par les cris des vampires. Hantée par les rires nerveux des assoupis. Hantée par les tourmentés. Depuis quelques jours, les voyageurs et marchands étaient peu nombreux à entrer dans Nevrast, mais personne n’en ressortait. Un cormoran aurait échoué. Certains étaient morts en essayant de fuir.

La malédiction des licornes s’était emparée de Paadshaïl et l’avaient plongée dans un état de douleur latente, où le sommeil réparateur était devenu plus dangereux que se jeter d’un précipice. Le géant opalin, qui se trouvait là depuis un moment déjà, en avait été le parfait témoin. La plupart des vampires ressortaient de leur transe avec l’esprit mutilé par des cauchemars horribles. C’était les grands chanceux de la vie. D’autres en étaient moins pourvus et ne se réveillaient plus de leur repos. Avec tout ceci, les choses avaient encore empiré et les hallucinations avaient excité les esprits. Les habitants de Nevrast étaient devenus plus nerveux. Bien que le port reste encore très silencieux, des conflits éclataient plus souvent que de coutumes entre les êtres de la nuit. Des rumeurs évoquant des tensions en haut lieu allaient bon train. La folie et la paranoïa étaient devenus un mode de vie que le géant opalin tâchait de suivre de loin, en bon étranger. Pourtant, dans l’ombre de la cité portuaire, il se préparait à la chasse.

Ce n’était pas un hasard si l’île de Paadshaïl était devenue sa nouvelle destination. Asolraahn avait appris du Colérique qu’un mal était à l’œuvre dans la forêt de Licorok, au seuil des montagnes de Nin Daaruth. Sa première pensée avait alors été pour Vat’Em’Medonis, son ancienne légion. Survivant dans un lieu déjà rude et difficile, elle était devenue l’une des premières victimes des cauchemars et hallucinations perpétuels des licornes. D’autant plus que la brume maléfique s’était effectivement étendue, comme craint par les habitants. Des ennuis en perspective. Asolraahn n’avait pas pu rester les bras croisés à regarder de loin son peuple être réduit au chaos. Ainsi, était-il revenu sur sa terre natale. Il avait alors appris que des chasseurs Trands combattaient dans la forêt de Licorok, et son envie de les rejoindre avait été grande, bien que son statut d’Ashudd le prive d’une telle opportunité.

A moins de vouloir être mis en charpie par ses propres légionnaires. La rancune était un sentiment tenace. Qu’importe néanmoins, car le géant opalin avait prévu d’aller de son côté combattre les licornes de la forêt.

C’était en tout cas le plan. Jusqu’au jour où, en allant rejoindre la taverne de la Lune sanguine, il vit des voiles noires surgir de l’horizon et accoster au port. Une tension rare s’était emparée de lui. Même aveugle, le géant opalin aurait reconnu entre mille le navire qui en était pourvu. Le Maelstrom, le bateau du félon pirate. Plusieurs sentiments s’étaient alors invités dans sa tête : Confusion, colère, haine, et un petit soupçon de satisfaction pour faire bonne figure. Quoiqu’il ait pu trouver comme intérêt au problème des licornes, le bouffeur d’agrume s’était invité à la chasse, ainsi qu’au conseil du parangon Achroma censé en faire le préambule.
Il aurait été dommage qu’Asolraahn ne profite pas de cette situation. Le gredin était là avec quelques hommes de main, son cercle fermé. Des gardes du corps sans doute. Quand on était le roi pirate, on ne sortait pas sans gardes ou on se faisait trancher la gorge dans une ruelle. Le géant opalin eut très vite une idée osée et incommode, mais pas mauvaise pour autant : Se faire passer pour l’un des membres de la bande et entrer dans le cercle fermé. Il avait un compte à régler avec le roi pirate, il avait des questions dont le félon avait les réponses. Et puis ses chances de survie à un affrontement contre les licornes augmentaient considérablement s’il était épaulé de ses ennemis. En outre, le gredin avait toujours voulu l’avoir dans son équipage. L’ironie était belle à voir.

C’était toujours mieux que de se faire croquer le pelage en solitaire dans la forêt.

La veille du conseil, la nuit tardait à pointer le bout de son nez. Mais des cris retentissaient déjà. Asolraahn avançait avec un sac lourd sur les épaules. Il avait le pas lent, qu’il arrêtait lorsque des passants s’agitaient dans la rue. Il se réservait la rapidité lorsque les vampires avaient l’air aussi louche que lui. Il alla vite car à mesure qu’il évoluait dans le quartier, il y en eut davantage. Le désordre menaçait. Le géant opalin n’aimait pas cela. Il arriva devant la Lune sanguine et déposa son énorme sac avant de toquer à la porte. Quelques secondes plus tard, celle-ci s’entrouvrit et révéla deux yeux aussi noirs que le néant :

-Entre, ordonna une voix.

Le géant opalin s’exécuta. A l’intérieur, de petites chandelles disposées ça et là dans la pièce diffusaient une lueur ambrée sur les tables et le bar. Les vampires n’avaient pas besoin de lumière pour vaquer à leurs occupations, mais en cette période, Asolraahn avait été surpris de remarquer que certains appréciaient un peu de clair-obscur chez eux.
C’était le cas chez son ami Kavalys :

-Est-ce que tu as récupéré le sang ?

Asolraahn montra le sac d’un signe de tête silencieux. Un lacis noir de sang séché y apparaissait maintenant à la lumière des chandelles. Le tavernier vampire leva les yeux au ciel en soupirant :

-Je vois. Sais-tu qu’une seule goutte suffisait ?

-Tu n’auras qu’à le jeter au fond de l’océan. Je n’avais pas envie qu’il revienne traîner dans le coin lorsque j’aurai pris sa place. Comment va le petit ?

-Ton graahron va bien, répondit Kavalys en s’agenouillant devant le sac. Il a toute son énergie et est en parfaite santé. Je fais en sorte qu’il se repose une heure ou deux, pas plus. Ca marchait bien avec Volga.

Il y eut un silence pesant. Mal à l’aise, Asolraahn préféra le briser rapidement :

-Elle s’en sortira. Cela fait combien de temps ?

-Plusieurs jours maintenant. Les cauchemars ont l’air de s’être calmer, mais rien ne dit qu’ils ne reprendront pas de plus belle. Elle souffre de nuit comme de jour.

-Ses maux passeront, fit Asolraahn en posant une patte sur l’épaule de son vieil ami. J’en fais la promesse.

Kavalys acquiesça, imperturbable. Il se releva et se tourna vers le géant opalin. Dans ses mains, se manifesta à la lueur des chandelles une grande bague dont l’or était terni par des traces de sang sur le pourtour. Le géant opalin ne lui demanda pas comment il l’avait obtenu. Le vampire était déterminé à sauver Volga et donc à l’aider. Sans doute provenait-elle du marché noir. Ce dernier la lui tendit et lui expliqua brièvement son fonctionnement : Tant qu’il porterait la bague, il conserverait l’apparence et la voix du chasseur à qui appartenait le sang. Le reste devait venir de lui, Asolraahn le savait. Il ne devait pas simplement porter cette bague pour ressembler aux pirates. Il devrait se faire passer pour l’un des leurs, se comporter et agir comme eux. La première difficulté serait de jouer avec le fait qu’il ne connaissait rien de l’histoire de sa victime, ni de ses origines. Il savait uniquement qu’il s’agissait d’un trappeur de l’Orque, un des meilleurs mais visiblement pas très malin au vu de la facilité qu’il avait eu à lui tendre une embuscade. Il savait aussi qu’il était un des acolytes du roi pirate et qu’il avait toute sa confiance. C’était déjà bien. Un bon point pour lui. Il décida de tester l’artefact. Alors qu’il pensait la bague trop petite pour lui, celle-ci se mit à son doigt sans faire d’histoire et la transformation opéra durant dix bonnes secondes. Les petites lueurs jetèrent de nouvelles ombres sur le mur. Il demanda avec nervosité :

-Alors ? J’ai l’air de quoi.

-Eh bien pour tout te dire, tu ressembles à un pirate tout ce qu’il y a de plus humain. Tu as une mauvaise mine, une ossature élancée et ton hygiène corporelle s’est considérablement dégradée. Tu es donc assurément parfait. Prépare-toi cependant. Le conseil risque de commencer d’une minute à l’autre.

Le géant opalin serra les crocs avant de se rendre compte qu’il avait des dents et que, de tous les hommes qu’il avait croisé dans sa vie, aucun n’employait cette réaction typiquement Graärh. Le géant opalin récupéra les habits du mort, les enfila avant de mettre son armure en ivoire, récupérer la panoplie d’outils qu’il y avait dans ses poches ainsi que son arme : une lance torsadée. Il lui en coûtait de laisser son bâton ici, mais il serait folie de l’emmener avec lui. Il écouta en même temps les conseils de Kavalys. Lorsqu’il fut prêt, il se dirigea vers le pas de la porte. Dans le ciel, les étoiles brillaient avec indifférence :

-Adieu Kavalys. Protège mon petit.

-Je le protégerai. Sauve ma fille. Et une dernière chose, Asolraahn.

-Ouais.

-Fais saigner ces licornes de ma part.

* * *


L’assemblée débuta sur les chapeaux de roues. Asolraahn, sous les traits d’un chasseur à la mine patibulaire, se tenait derrière le gredin. Entouré par des pirates de tout bord, le géant opalin tâchait de conserver son calme. Il jaugea les autres membres de l’assemblée, jeta un œil méfiant à l’alchimiste, au clan Elusis également qui les regardaient d’un drôle d’air. Il fut impressionné par le grand dragon d’obsidienne qui les surplombait tous, à son lié-vampire et Prince noir de son état. Mais plus que tout, il fut très surpris de trouver Purnendu Chikitsak avec eux. Inquiet aussi. Son instinct et son corps tout entier désiraient rejoindre son congénère, mais une froide raison dans son esprit l’immobilisa surplace. Patience. Les retrouvailles devraient attendre.

Le parangon commença par expliquer le danger que représentaient les licornes, de quoi elles étaient capables et sur quel pied s’enfuir si on se trouvait seul face à elles. C’était destiné aux nouvelles têtes. Après, il passa aux choses sérieuses et discuta de la stratégie réfléchie par les siens, la mise en place d’avant-postes avancés sur des périmètres délimités dans la forêt. La situation géopolitique était limpide. Apparemment, les licornes avaient une préférence pour des espaces bien particuliers dans Licorok, des lieux concentrés de magie, ce qui avait permis aux vampires de tracer une ligne marginale où creuser des fossés. Ils avaient dans l’intention de faire un joli feu de bois s’ils échouaient à anéantir l’ennemi Asolraahn eut quelque doute quant à l’efficacité du feu contre ces créatures si même des dragons étaient incapables d’en venir à bout. Pour autant, cela ne lui fit ni chaud ni froid. S’ils devaient en arriver à une telle extrémité, c’est qu’ils seraient soit tous morts, soit dans une trop grande panade pour y songer.

Le gredin prit ensuite la parole. Le géant opalin écouta son plan avec attention, sans faire de remarques. Se faire passer pour un pirate, c’était déjà quelque chose, mais il était encore trop tôt pour jouer les stratèges devant du beau monde qui aurait tôt fait de se poser des questions.

Lorsque la réunion fut terminée, le gredin rassembla son petit monde et les emmena dans les baraquements dont ils avaient pris possession au Nord du port. Cette fois, le faux chasseur mit son point de vue en lumière. Ils y étaient invités après tout :

-On dit qu’elles sont très sensibles aux concentrations de magie. Trouvons-en une dans la forêt qui les attirent et tâchons d’en attirer un spécimen par nos propres moyens. Je ne nous prévois pas un très grand avenir si les licornes viennent en nombre. On ne sait pas combien elles sont, ni combien on va en remuer. Pas même à la louche. Un appât, c’est bien, mais il faudrait être sûr que le piège soit assez grand pour se refermer sur un paquet d’entre elles. Et pouvoir leur porter le coup fatal. La proie est habile, ses sens sont affûtés. Nous n’aurons pas le droit à l’erreur.

Ils entendirent des bruits de luttes suivis de cris atroces venant des autres baraquements, où pataugeait l’autre groupe. Le géant opalin devina que ça tranchait déjà dans le vif du sujet là-bas. Les tensions nées de trop nombreuses histoires, dissensions et schismes se confrontaient aux hallucinations et à la folie des licornes. Le clan Elusis trimballait de vieilles rancunes. Il n’était pas uni, c’était évident. Effrayant même. Si la situation partait en vrille, ils étaient seuls.

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Le visage de la mère de la nuit restait impassible devant les explications de l’aîné. Pourtant son esprit était semblable à une ruche en pleine activité, le parangon assimilait toutes les informations qu’on lui donnait pour se préparer à son affrontement futur avec l’ignoble équidé de Licorok, mais il devait également penser à ce qu’on ne lui disait pas directement. Toryné faisait partie des premiers arrivés à Nevrast avec ses fidèles, il avait voulu évaluer la situation le plus rapidement possible et surtout voir l’effet du maléfice sur la transe. Cela n’avait pas été très agréable, ses deux Cygne spirituels comme il aimait les appelés s’étaient retrouvés distordus et… véritablement monstrueux. Une expérience qu’il n’avait pas répétée et il avait bien entendu interdit les siens à tenter la chose. Il valait mieux être dans les meilleures dispositions pour l’affrontement, le sang de la bête était leur objectif. Le clan Dalis s’était vu affublé de nombreux Tyr, ce qui avait foncièrement changé leur consommation de sang et pousser certain à s’y intéresser. Les Tyr semblaient pouvoir consommer tous les sangs, cela ouvrait plusieurs possibilités, les dragons étaient les seules créatures connus à ce monde avec du sang avec des propriétés différentes, mais y en avait-il d’autres ? La licorne semblait donc être une bonne candidate.

Cependant, très vite, les nouvelles s’enchaînèrent et aucune n’était bonne pour l’élue du Monarque, ses plans allaient en être perturbé. Tout d’abord, il avait appris qu’Achroma avait vaincu Faust en duel et comme le voulait cette insupportable coutume de son peuple, il était devenu le nouveau maître du quatrième clan. De ce fait il n’y avait plus quatre clans, seul le triumvirat demeurait, mais pour combien de temps ? Les 3 clans s’étaient tenu jusqu’à maintenant pour principalement deux raisons, leur force équivalent et la polyvalence que leur offrait leur collaboration. Désormais, l’équilibre était brisé, le Clan Elusis était sans hésitation le plus puissant clan des 3 avec le contrôle de Nevrast et de ses enfants de la nuit… Et Toryné n’était pas assez naïf pour ne pas voir ce qu’il risquait de se passer ensuite. Fort de son hégémonie, Achroma allait sans nul doute vouloir asseoir sa domination sur les Dalis et les Illmarïe, il avait après tout récupéré le titre de prince noir, il fallait maintenant redorer ce titre…

Si l’incendiaire y parvenait alors tout était perdu, sa Vision du Monde ne pourrait alors jamais s’accomplir… Son premier réflexe en apprenant la nouvelle fut d’évaluer la situation des anciens membres du Clan Faust, c’est dernier devait bien avoir un minimum de ressentiment, pour choisir de vivre à Nevrast il fallait être loyal ou complètement fou… Pourtant les récalcitrants étaient peu nombreux, des visages qu’il avait connu et qui auraient dû être là ne l’étaient plus, cela ne pouvait être l’œuvre de la Licorne. Lorsque le roi de la confrérie arriva, tout s’éclaira, ce chien des mers, cet ignoble forban indigne de sa race ! Il l’avait offert à Achroma sur un plateau d’argent et sûrement avait-il aidé à éliminer ses partisans. Une autre question se rajoutait par conséquent, qui était le nouveau capitaine des catins ? Un Elusis pour encore davantage renforcer leur alliance ? Il y avait trop de facteurs inconnu et cela ne lui plaisait pas.

La chasse aux monstres en elle-même devenait soudainement anecdotique, c’est ce qu’elle entraînerait qui importait. Achroma stabiliserait son statut de chef et sa position à lui se fragiliserait. Qui sait même si un accident malencontreux de lui n’arriverait pas pendant la chasse ? D’autant plus qu’il allait devoir faire équipe avec le roi de la confrérie lui-même et Toryné ne le mettait pas dans la catégorie des alliées digne de confiance. D’abord les Faust, maintenant les Dalis ? Nathaniel était-il un nouveau chien à la solde des Elusis ? Il allait devoir se méfier, parmis la dizaine de garde qui l’accompagnait, il allait prendre les 2 meilleurs, 2 combattants qui s’étaient déjà démarqué durant la bataille contre les chimères, ses favoris en quelque sorte, l’un équipé d’une arbalète lourde et une épée courte, l’autre d’un bouclier et d’une épée longue, le tout protégé par une armure lourde noire.

Les pirates seraient plus nombreux, mais ils étaient des vampires, le moindre écart de leur part et il paierait amèrement leur fourberie. Ses autres gardes resteraient à Nevrast, ainsi, ils pourraient couvrir une possible fuite si nécessaire, mais surtout la mère de la nuit leur avait donné un ordre, repérer les derniers opposants, aussi peu nombreux pouvaient-ils être, il devait s’ouvrir un maximum de possibilité.

En revanche le parangon avait tout de même un atout, non seulement contre les licornes, mais également contre toutes tentatives de trahison. Euphemia, sa nouvelle « associée » et son réceptacle Thespies… Lui et la dame du miroir avaient un accord pour le moins encore flou pour le moment, tous deux s’étaient mis d’accord pour accéder à la requête de l’autre tant que le service était rendu par la suite. Aujourd’hui c’était lui qui avait besoin d’elle et d’une manière assez particulière… sa présence le rassurait.

Ce qui ne le rassurait pas en revanche, c’était le plan du forban, ce dernier, sous couvert de quelques compliments sur ses faits d’arme pendant la bataille contre les chimères, lui proposait ni plus ni moins que de servir à lui comme appât. Ce n’était pas une approche très subtile si le plan était de se débarrasser de lui, mais il allait devoir jouer le jeu pour éviter d’éveiller le moindre soupçon.

-Ravie de vous rencontrer votre altesse, je suis flatté que vous ayez entendu parler de moi en de si bons termes.
Commença-t-il. Je ne doute pas de notre réussite et vous ne vous trompez pas, je suis effectivement un choisi du monarque. J’ai hâte d’entendre votre stratégie dans les moindres détails…

Puis ce fut l’un des hommes du roi qui proposa son idée, Toryné posa son regard sur lui et… Voilà qui était intéressant. Louez sois son miroir pour son pouvoir, il fallait croire que son groupe de chasse allait être des plus incongrues. « Vous avez raison sur un point, si les Licornes viennent en nombre, nous sommes perdus, il faut réussir à les attirer à nombre réduit ou à les séparer le cas échéant… ». Pour quelle raison ce Graarh était-il là ? Il semblait être de la tribu autochtone de l’île en tout cas, il ne comptait pas en tout cas le démasquer pour le moment, avec un peu de chance la bête voulait s’en prendre au roi de la confrérie.

-Nous aurons tout le temps de discuter des détails sur le chemin ! Ne perdons pas plus de temps en route ! Il fallait absolument que son groupe revienne avant celui de l’aîné, il devait gagner du terrain. Le groupe Dalis prit une carriole, en raison de la haine sévère des chevaux du parangon et de par conséquent de ses piètres capacités en équitation. Pendant le trajet, Toryné enregistra trois images dans son miroir, lui et ses deux gardes. « Comme sur le bateau Delimarien mes fidèles… les mêmes codes s’appliquent… »

-Oui parangon, nous saurons prêt à agir à votre commandement.


-Bien… mais ne visez pas celui qui s’est exprimé, du moins pas en priorité.
Ils ne le questionnèrent pas sur la raison, les ordres de la mère avaient toujours un sens et devaient.

D’abord la licorne, ensuite la marche à suivre serait de rentrer à Sélénia le plus rapidement possible… Il devait s’entretenir avec Shâh en priorité…
Equipement :


Objets légendaires :


Rectives :

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Environ un mois et demi plus tôt, l’alchimiste avait quitté Calastin, laissant l’Homonculus se charger de le remplacer. Depuis, il communiquait avec la créature sur une base hebdomadaire, fournissant un rapport à Nathaniel sur les événements. Aujourd’hui, dans une des pièces du Maelstrom, Demens communiquait avec son double pour une raison légèrement différente. Pour établir le lien télépathique, il lui fallait se concentrer pleinement, aussi en profitait-il avait l’accostage à Nevrast. Bientôt, l’esprit du Sosie se fondit avec le sien.

« J’aurai peut-être besoin de la Pierre aujourd’hui. Voici une image mentale. Si je te recontacte en t’envoyant cette image sans rien dire, tu devras cracher la Pierre tout en t’éloignant le plus vite possible du campement. Tu ne te laisseras pas attraper et tu nageras jusqu’à l’île du Crépuscule. Organise-toi pour pouvoir agir facilement le cas échéant. »

Après s’être assuré de la bonne réception du message, l’homme de science coupa la connexion. Il n’était pas incapable sans la Pierre Philosophale, loin de là, mais l’item demeurait un potentiel atout face à un ennemi tel que celui que la Confrérie s’en allait affronter. S’il fallait croire tout ce qui se disait à propos de la Licorne, peut-être même des Licornes, la prudence était de mise. D’ailleurs, le Roi avait inclus dans son équipe du moment des trappeurs et des maîtres-chiens qui avaient été plus qu’utiles lorsque les Graärh avaient lancé l’assaut contre Athgalan en décembre. Leur avait été fourni un équipement particulier, créé à base d’ivoire de l’Esprit-Lié du Narval, alors que l’alchimiste c’était fait donner carte blanche, n’étant pas un combattant de première ligne.

Il faut dire qu’il avait su se construire une armure tout à fait adéquate lorsqu’il résidait encore dans la cité perfide, rapiéçant différents éléments prélevés sur des créatures de la place. Et puis, il y avait ces autres pièces d’équipement reçue en guise de paiement pour ses services. À cela s’ajoutait ses propres armes qui dataient d’une époque déjà lointaine, mais lors de son retour, les dirigeants de la Confrérie lui avaient offert de nouveaux outils de travail bien intéressants : un clystère qui permettait d’absorber les maladies et un soufflet qui pouvait projeter différents liquides. Ayant été mis au courant de la chasse à la Licorne depuis un moment, il avait utilisé un des chevaux de la Confrérie pour incuber en lui une grippe équine, s’assurant qu’il en vienne à développer une pneumonie. Cela fait, il avait prélevé la maladie sur l’animal qui s’était lentement remis sur pattes dans les jours suivants, affaibli mais guéri. L’affliction se présentait comme une substance vert foncé qui avait été mise dans une fiole opaque pour éviter que le contenu soit trop exposé à la lumière. Sachant que la Licorne était également de nature équine, il était plausible qu’elle soit sensible aux mêmes maux. Et si cela échouait, au moins les humanoïdes ne seraient pas affectés.

Après que l’ancre eut été jetée, le groupe s’avança dans la ville, le Roi en tête, mais sans y rester, car la réunion se faisait un peu plus loin, là où on pouvait déjà voir la forêt. Parmi les individus présents, Demens en reconnu deux : d’abord, Il y avait Purnendu, un Graärh présent lorsque Rog s’était évadé de sa prison, de même que Kaalys, un Dragon qui avait usé de sa magie sur son infection cristalline. Elle n’était pas disparue de son corps, mais elle n’avait pas pris plus d’expansion non plus, aussi l’intervention avait eu son effet. Quoi qu’il en soit, un changement majeur avait eu lieu pour le saurien, car s’il était blanc lors de leur dernière rencontre, il était désormais noir et seule sa morphologie avait permis au Cafard de le reconnaitre. Les seuls échanges qui eurent lieu étaient pour la forme, mais de revoir ces connaissances n’éveillait rien en lui.

Le parangon Achroma fut le premier à parler, exposant les dangers liés aux Licornes de même que la meilleure stratégie à adopter. Ainsi, la bête était capable d’illusions majeures, mais celles-ci semblaient surtout basées sur des attaches émotionnelles, à en croire les exemples évoqués. Le terrain avait déjà été étudié auparavant et des avant-postes seraient là pour prêter main forte. Ce fut ensuite à Nathaniel de s’exprimer, d’abord en répétant beaucoup de ce qui avait été dit avant de présenter son équipe. À sa propre mention, Demens ne réagit même pas, mais il savait qu’on le regardait. Lui-même n’était là que parce qu’il ne pouvait pas répondre autrement que par l’affirmative au Roi, mais cela lui donnerait peut-être l’occasion d’étudier de près un, voire plusieurs spécimens. De même, il pourrait toujours prélever quelques morceaux lors d’une éventuellement autopsie pour mieux les étudier dans son laboratoire. Enfin, on forma deux groupes, mais avant d’aller plus en avant dans la forêt, le gredin et l’alchimiste retournèrent voir Achroma. Le pirate lui fournit une arme en ivoire et en retour, le Vampire leur lança un sort de protection contre le froid.

Cela fait, ils retournèrent avec leur groupe. En plus d’eux deux, il y avait l’un des maîtres-chiens et le parangon Toryné Dalis. Durant le trajet en cariole, le Roi donna plus de détails quant à l’avant-poste où ils se dirigeraient tout en proposant que le Vampire lié au Monarque serve d’appât, mais ce dernier n’accepta pas directement, attendant plus de détails. Le maître-chien souleva ensuite le risque que représentait un large groupe de Licornes, comme si cela n’allait pas de soi.

~ Beaucoup de spéculations. ~

- J’ai prélevé une source de grippe équine très avancée, au point de causer une pneumonie au cheval qui en souffrait. N’ayant pu tester sur un spécimen au préalable, il est possible que la maladie n’affecte pas les Licornes, mais je suis en mesure de dégager l’affliction sous forme gazeuse. Une infection respiratoire diminuera les capacités physiques de la créature.

Il marqua une pause.

- Si jamais vous réussissez à mettre la main sur quelque chose en provenance de l’animal, faites-moi signe, j’ai de quoi faire quelques analyses sommaires. À ce point-ci, toutes les pistes sont valides.

Ils arrivèrent finalement à l’avant-poste qui marquait la limite de la forêt. Il avait partager les informations qu’il jugeait utiles pour l’instant, aussi il attendit la suite des instructions.

Directives :

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¤ Le plan ¤

Les groupes se formaient de part et d’autre de la pièce. Nombreux seront ceux à entrer dans la forêt, et à n’en pas douter, tous n’en ressortiront pas. L’elfe sombre comptait bien faire partie de ceux qui en sortiraient, non seulement vivants, mais aussi victorieux. Toutefois, pour parvenir à un tel exploit, il fallait un plan et une bonne équipe. Le gredin avait un plan, mais pour ce qui est de l’équipe, il n’était pas totalement certain. Au moins la moitié était bonne. Il avait un trappeur, bien qu’ignorant alors qu’il s’agissait d’un graärh infiltré, un maitre chien et Demens l’alchimiste. Il avait également un parangon et quelques vampires, or le gredin n’avait aucune idée de ce qu’ils valaient réellement. Certes il avait connaissance de quelques faits d’armes du parangon et pouvait envisager que s’il était un chef de clan c’est qu’il devait posséder certaines compétences. Nathaniel tenta donc une approche pour le moins directe. Autant aller droit au but, ce n’est pas comme s’il avait le temps de mettre en place tout un stratagème empli de subtilité. Comme il pouvait s’y attendre, au vu du ton qu’employa le vampire, il semblait pour le moins dubitatif face à la proposition du roi des forbans. C’est alors que Torvyn, son trappeur, prit la parole. L’elfe sombre lui jeta un regard avant que le Dalis ne poursuive. Nathaniel approuva, ils discuteraient de tout cela en chemin. Une carriole avait été préparée pour le trajet et tous montèrent à l’intérieur, à l’exception de quelques-uns qui feraient le trajet à cheval pour servir d’escorte. Le gredin vint s’installer entre son maitre chien et son alchimiste, venant se mettre à caresser le molosse qui les accompagnait et qui n’avait de cesse de dévisager Torvyn le trappeur. Les vampires les rejoignirent bien vite.

« Bien, mes chers amis, et si nous débutions ? Comme l’a très justement soulevé Torvyn précédemment, nous devons nous méfier du nombre de nos proies, mais ce fait ne change pas grand-chose à vrai dire. À Athgalan, j’ai été pourchassé pour toute une armée de félin, mais leur nombre n’a pas empêché mon triomphe. Préparation et ruse, tels ont été les clés de ma victoire. Je vous propose donc de l’adapter à notre situation. Premièrement, à la grande différence de la défunte perfide, ce n’est pas l’ennemi qui vient dans notre territoire, mais nous qui allons dans le sien. Aussi l’étape numéro un sera la discrétion. Nous devons nous infiltrer sans nous faire repérer jusqu’à une des zones propices qui ont été cartographiées par les Elusis. Deuxièmement, une fois cette fameuse zone dénichée, nous installerons nos pièges en retrait le long d’un parcours qui aura été préalablement défini. Troisième étape, au bout du parcours piégé nous installerons une zone où nous pourrons combattre et achever la proie. Les pièges ne sont là que pour affaiblir l’adversaire, il nous reviendra de porter le coup fatal. À cette occasion nous planterons et stabiliserons dans le sol et en forme de cercle ces pavois que j’ai rapportés. Ils sont solides et résistants, aussi bien aux assauts physiques que magique, nous pourrons donc nous replier derrière si nécessaire. Prenons le minimum de risques. Enfin, dernière étape, une fois la proie au centre du cercle on la harcèle tour à tour à l’aide des lances et javelots que j’ai rapportés. On dit que le cuir de cette créature a résisté à un dragon, elle sera donc difficile à percer. Mais faites-moi confiance, ces petites merveilles seront la parade parfaite. »

L’elfe sombre sorti la dague qu’il avait présentée précédemment lors de la réunion, jouant un peu avec avant de bien la mettre en évidence au centre. Nathaniel absorba la magie contenue à l’intérieur et la lame vint se changer en énergie pure. Il sortit une deuxième dague de la même facture et la trancha en deux comme si de rien n’était. L’effet s’estompa rapidement, la dague redevenant normale.

« Toutefois, on ne pourra profiter pleinement de l’avantage de ces armes que si je suis là pour les activer. C’est une des raisons pour lesquelles je vous ai proposé de tenir le rôle de l’appât, parangon. J’ai déjà un rôle à jouer dans cette stratégie et ne peux me permettre de jouer un deuxième rôle aussi crucial que celui d’appât. La deuxième raison, c’est que le rôle d’appât que j’ai tenu à Athgalan ne fonctionnera pas ici. À Athgalan, j’ai exposé de nombreux graärh, mort, mourant ou agonisant, afin de marquer l’esprit de mes adversaires. Puis je les ai attendus aux portes de la ville. Quand ils sont arrivés à la perfide, après avoir parcouru ce chemin de l’horreur, je suis la première chose qu’ils ont vue. Il n’a pas été difficile à partir de là de devenir dans leur esprit l’unique cible à abattre. Je les ai concentrés sur moi, à tel point qu’ils n’ont rien vu d’autre. Les pièges, les hommes postés prêts à les activer, ou encore ceux qui s’infiltraient parmi leurs rangs pour tuer leur chef durant le combat. Il n’y avait que moi. Aussi doué que je sois, je ne pourrais le reproduire avec la licorne. Mais vous, avec votre esprit-lié, vous devriez en être capable. Faites en sorte que la licorne ne voit que vous. Une fois cela fait, vous aurez juste à fuir en suivant le parcours piégé jusqu’à nous. »

Le gredin marqua une courte pause.

« Après, se pose effectivement le problème suivant. Que se passe-t-il si plus d’une licorne se présente à nous ? Soyons réalistes, au vu de ce que nous savons de ces bestioles, je doute que nous ayons les moyens d’en gérer plus d’une à la fois. Toutefois, cela ne change rien, le rôle de l’appât s’en retrouve simplement renforcé. Si elles sont deux, alors on devra s’en occuper une par une. L’appât conduira les licornes à travers les pièges jusqu’à nous. Une fois à notre niveau il faudra en immobiliser une, pendant que l’appât éloignera la seconde. Et là il y a deux façons de procéder, soit l’appât parvient à occuper la proie assez longtemps, soit il se dirige vers un autre groupe pour la leur refiler. Le processus étant le même s’il y a plus de deux licornes. Nous sommes plusieurs groupes à pénétrer à l’intérieur de la forêt, cela ne devrait donc pas être difficile de tomber sur un autre si chaque équipe marque bien son passage. Et dans le pire des cas, on a plan un de secours.»

L’elfe sombre laissa la parole à Demens, qui avait de son propre côté déjà travaillé sur une solution. Le gredin ne pouvant s’empêcher d’afficher un petit sourire.

« Bon, c’est vicelard, mais moi ça me plait. Si ça marche et même si les licornes sont plusieurs, il nous faudra alors simplement gagner du temps jusqu’à ce que les cibles s’affaiblissent suffisamment pour qu’on puisse porter le coup fatal. Si vous avez des remarques, objections, ou même un meilleur plan. Je vous écoute. »

Un bon moment passa pour laisser à chacun la possibilité de discuter du sujet ou même d’autre chose. Puis, la carriole s’immobilisa enfin. Le groupe venait d’atteindre le second avant post sans difficulté. L’elfe descendit sans plus attendre, et s’étira, avant de commencer à donner des ordres à son trappeur et à son maitre chien. L’équipement fut pris et partagé entre tous afin de faciliter le transport. Faisant face à la forêt, le gredin vint réajuster son turban en murmurant.

« Reste bien caché à l’intérieur. Et si tu m’entends siffler, c’est que viendra pour toi le moment d’agir. »

Un léger sifflement se fit entendre en guise de réponse. L’elfe sombre se retourna alors vers le reste du groupe, posant son regard sur Toryné Dalis. Il finit par s’approcher de lui, sourire aux lèvres.

« Depuis mon arrivée sur Nyn-Tiamat, je ne peux m’empêcher de penser à ceci. Qu’aurait bien pu m’offrir le Clan Dalis en échange de la tête d’Irina Faust ? »

L’elfe recula légèrement en ricanant tout en faisant un clin d’œil à Toryné. Le forban était-il provocateur ? Absolument. Le vampire avait manqué une occasion et le gredin le lui faisait très clairement comprendre. Mais il ne lui fermait pas pour autant la porte, laissant sous-entendre qu’un marché avec ce parangon pouvait l’intéresser. Si l’enchère concernant Irina Faust était close, d’autres ne l’étaient pas pour autant.

« Allez du nerf ! On ne sait pas à quel moment une tempête de neige peut nous tomber dessus et compliquer notre affaire. Plus vite on aura commencé, plus vite on en aura fini ! »

Le groupe, enfin, s’avança dans la forêt.

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Et vous vous croyez discrets ?

Compétence utilisée : Furtivité de chacun (Nath : Bon | Tory : Médiocre | Demens : Faible | Asol : Très faible) . Marge de la caractéristique : (55 + 0 + 35 +25) / 4 = 29.

Modificateur =>

aucun

Résultat => 29-64 = -35. Echec simple.


  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.

  • MR de 0 : Réussite in extremis. L'action réussit sur le fil du rasoir, à un cheveu près.

  • MR de -1 à -20 : Réussite médiocre. L'action réussit mais n'a pas les effets escomptés (souvent amoindris).
  • MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -41 à -65 : Échec cuisant. L'action échoue pitoyablement. Un désavantage au joueur et/ou un avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -65 et moins : Échec critique. L'action échoue lamentablement. Un sérieux handicap est attribué au joueur et à ses alliés. L'adversité obtient un sérieux avantage.



Dernière édition par Le conteur le Jeu 16 Avr 2020 - 21:40, édité 1 fois

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Le géant opalin qui se faisait passer pour un trappeur fit encore quelques pas engagés dans le bois de Licorok. Il avançait avec la lumière du jour, quand celle-ci se frayait un chemin parmi les nuées de branches. Non loin, le maître-chien avançait en se pelotonnant dans un manteau en fourrure, grelottant. Pas possible de faire du feu par ici et en même temps, cela n’aurait pas servi à grand-chose. L’atmosphère était d’une froideur impitoyable, quasi-surnaturelle, même pour un Graärh. Des arbres invisibles grinçaient et craquaient comme si de la glace s’était formée sur leurs branches. Le vent avait des allures de mistral, il mugissait dans leurs oreilles, couinait parfois. Mais le pirate n’en était pas jusqu’à aller jeter l’éponge cela dit. Asolraahn dut admettre qu’il avait de la détermination. Il ne pouvait pas se targuer d’endurer le même calvaire : sa cape roséenne lui faisait une solide protection contre le froid. Non loin d’eux, le maudit félon et son alchimiste n’avait pas l’air d’être dérangé non plus. Sans doute avaient-ils leur propre moyen pour contrer ce mal. Quant à leurs autres compagnons… eh bien, pas de soucis de ce côté-là.

Ils étaient comme ça, les vampires. Des glaçons pouvaient gelés à leur approche.

Le géant opalin appréhendait la situation avec un calme qui le surprit. Lui qui n’était pas à l’aise avec l’usage de subterfuge, le voilà qui cheminait avec la lie de l’archipel en ressemblant et en se comportant comme l’un des leurs. Cocasse. Il avait deviné, d’après les dires du roi félon, qu’il s’appelait Torvyn et jusque-là, personne ne se posait de questions sur lui. Enfin, il y avait bien quelqu’un… le chien ne cessait d’aboyer sur lui de façon agaçante et, il le traduisit comme tel, très suspicieuse. Il remarqua de brefs pétillements malicieux dans son regard. Avec sa fragrance de pirate rappelant un œuf pourri qui aurait trempé dans la sueur, Asolraahn ne pouvait lui en vouloir. Mais il comprit bien vite que le chien avait surtout reniflé quelque chose de bien plus menaçant et de bien plus dangereux que le manque d’hygiène. Heureusement que ça ne flairait pas aussi facilement du côté hominidé, sinon il aurait été dans de beaux draps. Il tâcha donc durant toute l’expédition de rester en retrait du maître-chien. Ca ne dérangeait pas ce dernier manifestement qui grelottait toujours. Il avait comme qui dirait d’autres chats à fouetter.

Ils arrivèrent finalement dans ce qui ressemblait à une petite clairière en pente, une aubaine dans cette forêt touffue. Ils ne se trouvaient pas loin de l’un de ces lieux concentrés de magie. Asolraahn ne discerna pas de lueur inhabituelle, ni d’autel ou de ruines. Il n’avait aucune idée de ce qui faisait de ce lieu un endroit si particulier. Mais il sentit malgré tout que l’air était plus étouffant qu’à l’accoutumée. Il faisait pourtant si froid ! C’était comme respirer un souffle vicié. Il prit la hampe de sa lance d’une main et en posa l’autre extrémité sur son épaule. Il avisa un trio de frênes à l’aspect sinistre et le pointa du doigt. Un petit talus sur une colline s’y trouvait. Le géant opalin prenait son rôle de trappeur très à cœur :

-On ferait bien de s’installer ici. Ce petit coin m’a fait tiquer. Il est idéal pour avoir un bon point d’observation sur la clairière en contrebas. La voie est bonne et les abords sont bien défrichés. Avec les branchages qui craquent et les brindilles qui crépitent tout autour, on pourra facilement entendre une grosse bête arriver et la voir de loin. Si elles ne sont pas déjà là…

Il exagérait. Mais à peine. Il se doutait que les licornes rôdaient dans le coin. Il valait mieux qu’elles ignorent tout de leur présence pour le moment. Or, le bois était devenu très silencieux à mesure qu’ils s’enfouissaient à l’intérieur. Il n’y avait pas le pépiement habituel des oiseaux, ni le bruit de leur vol entre les branches. Déchirer une petite étoffe aurait fait un boucan à réveiller des graahrons, et eux se permettaient de produire un cliquetis d’armes très désagréable. Asolraahn espérait que leur allure avait su se faire suffisamment discrète. Mais c’était peut-être se bercer d’illusions.

Ils se mirent très vite en mouvement dans la clairière. Il y avait de quoi faire pour lui. Maintenant qu’ils avaient leur terrain de chasse, il fallait effectuer la pose de piège. Il choisit trois zones à ciel ouvert dans lesquelles les broussailles pouvaient masquer un piège à petit calibre. Il les montra à son groupe et prévint :

-Cet endroit va devenir un guêpier sans nom. Si vous avez l’intention de vous promener près des fougères, ce sera encore la meilleure idée pour mourir.

Il se tourna vers le parangon Toryné. Sacré papillon. Il aurait été difficile de ne pas le remarquer même si on avait les yeux bandés. En supposant que les licornes soient autant attirées par le Monarque, elles ne perdraient pas leur hameçon de vue :

- Il sera encore possible de courir en ligne droite de ce talus jusqu’à l’orée Nord de la clairière mais le reste du terrain sera garni de collets et de chausse-trapes.

Le géant opalin n’était certes pas un expert de ce type de chasse, car les Graärhs ne s’embarrassaient pas d’appâts et usaient de techniques plus directes. Mais il comprit néanmoins le principe. Il s’agissait de pièges à patte, hérissés de dents et blindés de glyphes, censés ralentir la licorne lorsqu’elle se mettrait à la poursuite du parangon. Il n’y avait rien de mortel là-dessous. L’objectif était de forcer la bête à rejoindre le cercle de pavois placé non loin du talus et cette fois à la faveur de la pénombre des frênes, afin de l’achever. Il prit soin de ses pattes lors de la pose. Il jetait un œil méfiant à ces collets faits en ivoire. Ils ruisselaient de magie et le risque d’une mauvaise manipulation n’était pas à prendre à la légère. Il se méfiait aussi des conséquences que cela aurait sur son propre enchantement. Ce n’était pas le moment de reprendre sa forme de Graärh et d’être découvert.

Instinctivement, il vérifia l’état des tranchants sur les dents des collets et remit de la terre dessus. Il posait les pièges dans des broussailles suffisamment fournies pour que seul un énorme équidé puisse poser le sabot dedans avec désintérêt. Sur cinq buissons qu’il trouvait, il en choisissait un seul en moyenne. Il se retrouva ainsi à la limite de la clairière, et la profondeur de Licorok lui fut renvoyée en pleine figure. Soudain, le géant opalin releva la tête, fébrile. Bien que possédant maintenant un nez, sa truffe de Graärh avait senti quelque chose : une odeur entêtante qu’il aurait pu reconnaître entre milles :

- Taar’Melaah…

C’était le vent qui lui rapportait cette odeur. Asolraahn céda à une pulsion et se retourna, tâchant de trouver d’où elle prenait sa source. Il repartit au milieu de la clairière puis continua sa route, les yeux fermés. Jusqu’à atteindre sa destination :

-Nom de dieu, Torvyn ! Arrête de renifler de partout ! Tu veux absolument signaler à tout le monde qu’on est là ?

Le trappeur Torvyn jeta un regard au maître-chien qui venait de parler. Il lui était impossible de trouver la source. Pourtant, elle était là devant lui et il y avait du monde. L’odeur de sa fille était sur l’un d’entre eux. Etait-ce possible ? Etait-elle encore en vie ? Le géant opalin en eut le poil hérissé :

-Ouais, répondit-il sombrement.

Peu lui importait qu’on l’ait entendu danser sur six pattes dans les bois. Si le cliquetis de leurs armes n’avait pas prévenu la faune à des lieues à la ronde, ce n’était pas ses bruits de pas qui allaient alerter quoique ce soit. Voir tout le groupe au complet le dissuada de faire une scène. Mais une colère sauvage s’était éveillée en lui. Il devait en avoir le cœur net. Taar’Melaah était peut-être sur l’île en ce moment même. Peut-être était-elle sur le Maëlstrom. Asolraahn ne pouvait en être sûr. Il était en proie à des sentiments mitigés. C’était la première fois qu’il sentait à nouveau cette odeur. Et si les pirates ou les vampires savaient depuis le début qui il était et ce qu’il cherchait ? Peut-être le Fêlon essayait-il d’entrer dans son jeu et de le pousser à la déraison.

Non, cela ne se pouvait. Sinon, il serait déjà avec une mâchoire de molosse à la gorge. S’il n’avait pas été humain, le géant opalin en aurait feulé. Il eut alors une idée et ses lèvres s’ouvrirent en un sourire révélant des dents jaunies :

-Maintenant que les pièges sont posés, on devrait faire du repérage. Inutile de jouer l’autruche et j’aimerais rayer le mot « inconnu » de notre langue quand on parle de cette clairière. On ferait mieux d’y aller par petit comité et couvrir plus d’espace.

Il fit signe au maître-chien :

-On va vers le Nord tous les deux. Tâchons de ne pas traîner.

Il était temps de dénicher des réponses. En se séparant, Asolraahn aurait tout le loisir de bavarder avec son compagnon et de se renseigner sur ce qu’il advenait des esclaves. Il invoquerait l’Esprit du chat afin d’être sûr qu’on ne lui raconterait pas de bobards. Il était patient. Rien ne pressait. Cette chasse allait se jouer à deux niveaux. Tant que tout le monde était soudé, il n’agirait pas. Mais les vampires et les pirates ne faisaient pas bon ménage. Et lorsque le maître-chien ou le fêlon serait seul…

Spoiler :




Esprit du chat :

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Le parangon avait finalement décidé de suivre le plan du roi de la confrérie, forcé d’admettre que ce plan était leur meilleure option. Toryné était parfaitement équipé pour jouer le rôle d’appât, il était très certainement le seul membre de l’équipe à pouvoir distancer l’équidé cornu de par ses ailes qui lui permettaient de faire de grand bond pour le projeter au loin. De plus son armure était équipée d’un enchantement lui permettant de repousser quelconque assaillant qui s’approcherait de trop près. Bien entendu, il pouvait également compter sur Euphémia et son miroir pour l’assister dans sa fuite et bien entendu sur ses « alliées ».

Il ne pensait pas dire cela un jour, mais il avait préféré sa courte collaboration avec les Délimariens durant la bataille contre les chimères que celle avec les pirates. Nathaniel et sa grande gueule… Lorsque ce dernier lui avait demandé ce qu’aurait offert le clan Dalis contre Irina, il avait fortement dû se retenir de ne pas le traiter de chien à la botte d’Achroma. Cependant, la mère de la nuit contrôla sa colère, lui qui était un habile maître dans l’art de masquer ses émotions, ce n’était pas ce faux roi qui allait le faire sortir de ses gonds. C’était amicalement que Toryné lui avait répondu « c’est une bien bonne question Votre Altesse, si vous avez une autre Faust dans votre réserve n’hésitez pas à me contacter afin que nous puissions le découvrir ! », mais le vampire doutait fortement que le gredin ait une autre « Faust » qui puisse l’intéresser.

Les préparations continuèrent, Toryné laissait son escorte aidé les autres pendant que lui se préparait mentalement. Il gardait un œil sur le Graarh infiltré dans leur petit groupe d’expédition, ce dernier ne s’était pas encore fait démasquer. La tentation de briser la couverture de cette créature inférieure lui avait effleuré l’esprit, peut-être cela aurait rendu plus humble sa majesté des mers de se voir infiltré par un animal dans un comité aussi réduit. Cependant les Trand étaient de bon guerrier en dépit de leur nature bestial, ce n’était en plus pas le moment de se priver d’un combattant contre la Licorne. Cependant il restait curieux, pourquoi le félin était-il ici ? Était-ce sa tribu qui l’avait envoyé pour surveiller les activités de Nevrast ou des pirates ? Comment ? Il avait du mal à trouver une explication véritablement rationnelle. Mais un animal après l’autre, Toryné devait aller jouer son rôle. Ce fut d’ailleurs leur camarade Graarh masqué qui lui donna les indications de son futur terrain de course, une ligne droite jusqu’à l’orée nord de la clairière, ensuite il devrait faire attention au piège, ses ailes lui seraient utiles pour éviter le plus possible de se poser sur un piège.

Telle une pièce de théâtre, tous les acteurs se mirent en place. Et lui était l’acteur vedette, espérons juste que leur interprétation ne saura pas une tragédie. Une fois en position, Toryné attendit un peu, épée dégainée, Thespies également, il regardait autour de lui, il analysait bien sa position, la distance qui le séparait avec sa porte de sortie. Très bien, Chöw Taïhm ! Toryné un grand coup de talon au sol, puisant dans la force de son esprit-lié, le monarque, tous deux offriraient le dernier spectacle de la licorne qui aurait le malheur de s’approcher. Le vampire commença à briller de mille-feux, il n’y avait plus de Cygne Blanc, car il était toutes les couleurs imaginables désormais, toutes plus éclatantes les unes que les autres. Des tambours se firent entendre, mais également des harpes et des trompettes et de son corps émergeaient une myriade de papillons irréels ne correspondant à aucune race de papillons connues et de ses ailes des étoiles d’or et d’argent. Il était l’incarnation d’un somptueux spectacle, Licorok prenait vie juste par sa présence.

Il lui fallut beaucoup de concentration pour maintenir suffisamment longtemps son sort afin d’attirer la créature. Peut-être même s’était-il trop concentré… car en se retournant « elle » était là.

Et quelle horreur… Les équidés étaient véritablement les créatures les plus abjectes de ce monde, mais celle-là… Un cheval cornu, ce regard qui trahissait une certaine intelligence, ce n’était pas naturel, l’existence de cette abomination ne pouvait pas être naturel ! Cependant elle était réelle, Thespies ne reflétait que la vérité, tant qu’il l’avait avec lui, il ne pourrait être berné, donc oui il avait réussi à attirer la Licorne et cette corne pointé vers sa direction semblait être le signal pour lui de courir.

Toryné tendit son poing en direction de la bête, envoyant grâce à sa chevalière un cygne noir géant, « RIDEAUX » hurla-t-il restant dans son rôle jusqu’au bout ! Déployant ses ailes immédiatement après, la mère de la nuit procéda à bondir le plus loin possible dans la direction où se trouvait les pièges. Il avait cependant une bonne ligne droite à faire avant… Ce serait normalement le plus difficile, il avait bien fait de ne pas venir en robe.

Comme dernière action, Toryné donna de l’énergie à son miroir, ce dernier ayant déjà enregistré son reflet, il créa une aura illusoire autour de lui pour rendre son empalement une opération bien plus complexe pour la licorne, du moins… si cette dernière lui en laissant le temps…

Sort uniques : :


Les ailes de Toryné :


Effet de Thespies utilisé : :


Objet utilisé :


Rectives :

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Le lieu choisit était une petite clairière avec une pente douce et malgré le fait que l’alchimiste ne fut pas un puissant mage, le nœud de magie situé à proximité était suffisamment puissant pour qu’on perçoive sa présence. Le sort de protection contre le froid faisait effet, car s’il sentait bien le vent qui soufflait de temps en temps, Demens n’en sentait pas la température. Il observa les alentours pendant un moment : un silence pesait sur le bois, si lourd que même lui était en mesure de s’en rendre compte, sans pour autant en être vraiment incommodé.

Rapidement, Torvyn ainsi que le maître-chien se mirent à l’ouvrage, posant les pièges tout en les camouflant habilement. Familier avec ces objets pour en avoir déjà fait usage çà et là dans le bayou de Néthéril afin de capturer quelconques créatures utiles, le Cafard prêtait main forte, repassant derrière les Vampires moins habiles pour s’assurer que les mécanismes n’allaient pas se coincer à cause d’une racine ou d’une roche mal placée. À un moment, le trappeur retourna vers la clairière, humant vivement l’air, avant de se faire ramener à l’ordre par son collègue.

~ Un spirite du loup? ~

Demens avait peu côtoyé Torvyn et toujours dans son atelier d’Athgalan, avant qu’il ne quitte pour Calastin. Que l’homme soit lié au Loup avait du sens, un odorat plus développé était un atout de plus dans l’art de la chasse. Dans tous les cas, cette fois-ci il ne semblait pas avoir reniflé quoi que ce soit digne de mention et revint à sa tâche première. Quelques minutes plus tard, les derniers pièges étaient posés, il ne restait plus qu’à laisser le champ libre au parangon. Le groupe se sépara en binômes ou en trinômes et l’alchimise se retrouva avec le Roi, comme quoi le Lion s’associait parfois avec le Cafard, n’en déplaise à quelques architectes royaux.

Le duo s’engagea dans un des sentiers piégés et se dissimula dans un amas de fougères, gardant une vue directe sur la clairière. L’homme de science sorti son soufflet perfide et la fiole dans laquelle il conservait la grippe équipe pour en vider le contenu dans seconde cavité du soufflet, celle qui projetterait un nuage de gaz. Il remit le tout dans sa sacoche, n’en ayant présentement pas besoin, et reporta son attention sur Toryné qui se donnait à présent en spectacle à grand renfort de couleurs et de musique. De sa position, Demens pu voir la Licorne approcher le Vampire avant que celui-ci ne la remarque.

La créature ressemblait à s’y méprendre à un cheval, le même genre qu’on peut retrouver sur une terre agricole : une silhouette robuste, des muscles saillants et une robe usée par l’effort. En revanche, la bête avait une unique corne qui prenait racine au centre de son front et qui était longue d’au-moins une soixantaine de centimètre. Sa robe était pâle, mais l’ombre ambiante semblait également s’intensifier sur son corps. Sa gueule à demi ouverte laissait voir des crocs redoutables et était entourée d’une croûte brunâtre, probablement du sang séché. En voyant l’animal à quelques pas de lui, le Monarque mit fin à son spectacle et déploya des ailes pour s’enfuir en bondissant, produisant dans son mouvement des doublons, probablement illusoires.

À cet instant, Nathaniel aurait dû donner un signal, sinon quelqu’un d’autre. D’où il était, il apercevait les autres Vampires qui étaient venus avec Toryné et qui observait la clairière fixement, tout comme le Roi.

~ Une illusion. ~

Lui n’avait manifestement pas été touché, car il pouvait encore voir la Licorne aux trousses du parangon. Sans même hésiter, Demens plaça un doigt son l’oreille droite de Nathaniel, exactement à la jonction entre le maxillaire inférieur et le reste du crâne, appliquant une vive pression.

- Vous êtes dans une illusion. Concentrez-vous sur la douleur. La Licorne poursuit déjà Dalis.

Que cela fonctionne ou non, il sortirait ensuite de sa cachette et, en évitant la route piégée tout en restant à couvert, suivrait de loin la Licorne pour voir si les pièges avaient eu le moindre effet sur elle.

Directives :

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¤ Illusion ¤


Tout le long du trajet, Nathaniel avait exposé son plan. Un plan simple, efficace et parfaitement adapté aussi bien à la chasse qu’au combat. Car c’est bien de ça qu’il allait s’agir ici. La licorne de Licorok n’est pas un animal, une bête, comme les autres et elle n’est pas non plus un adversaire comme les autres. Elle est les deux à la fois et plus encore. Au vu des informations relativement limitées en sa possession au sujet de cette créature, le gredin préférait jouer la carte de la sécurité, de la prudence et de la ruse. Cela s’expliquait d’autant plus par le fait qu’il était à terre. En mer sans doute aurait-il opté pour une approche plus directe, se sentant en confiance du fait qu’il était dans son élément. Dans le cas présent, ce n’est pas du tout le cas. La mer est loin et les bois environnants sont encore à l’état naturel et non à celui de navire. Oui, l’elfe sombre ne se sentait pas du tout à l’aise dans la présente situation. Pour autant, il allait devoir faire avec et dans le pire des cas, il prendrait la poudre d’escampette en utilisant ses alliés comme diversion. Il tenterait bien entendu de sauver ses hommes en sacrifiant les vampires d’abord.

Le groupe venait d’entrer dans la forêt. L’ambiance y était sombre et pesante. Le danger semblait pouvoir survenir de nulle part. Un peu comme à Athgalan, mais en même temps très différent. Le danger n’était pas ici familier, loin de là. Quoi qu’il en soit, le plan du roi forban se mettait en place. Première étape la discrétion. La chose ne fut pas la plus évidente qui soit et naturellement Nathaniel en rejeta la faute sur les vampires. Il faut dire que s’il avait loué le don de leur chef il y a peu, maintenant il critiquait ce qui a ses yeux devenait un sérieux handicap. Le gredin envisagea même, l’espace d’un instant, de l’assommer et de le mettre dans un sac afin de le transporter. Ils seraient assurément plus discrets de cette façon. Il n’en fit cependant rien, car rien ne semblait venir affoler le chien qui les accompagnait ni ses propres sens. Le plan semblait pour le moment fonctionner … ou alors les prédateurs vivant dans la forêt étaient très doués. Au bout de plusieurs lieux, le groupe hétéroclite arriva un l’un des points de focalisation magique indiqués lors de la réunion de la matinée. Il n’y avait pas une seconde à perdre, il fallait appliquer la deuxième étape du plan. Nathaniel commença alors sans attendre à donner des ordres.

Sans attendre, les pirates commencèrent à s’éparpiller, venant déterminer le meilleur chemin et commençant à installer les pièges à loups. Ceux-ci furent bien entendus indiquer aux vampires et plus particulièrement à Toryné. Il devait jouer le rôle de l’appât, pas de la proie, il devait donc faire en sorte de ne pas se prendre les pièges pour laisser le soin à la licorne de tomber dedans. Une fois ces premiers éléments installés, ce fut au tour des pavois en ivoire de narval. Un cercle fut tracé et les boucliers bien ancrés dans le sol. Une lance fut confiée à chacun des chasseurs et des javelots furent placés derrière chaque pavois.

« Le terrain est reconnu, les pièges sont en place et les dernières préparations accomplies. L’heure est venue de passer à l’étape numéro quatre. Parangon Dalis, c’est à votre tour d’agir. Nous allons nous poster au bout du parcours et nous tenir prêts. Si les choses venaient à mal tourner et bien … improviser ? »

Les vampires et les pirates vinrent se répartir derrière les pavois, tandis que Toryné s’avançait seul au milieu de la clairière. Torvyn le trappeur et le maitre chien se postèrent ensemble, les vampires firent de même, le gredin lui se retrouva avec Demens. Lentement, le silence s’installa, mais il fut bien vite coupé par un tintamarre infernal. Nathaniel redressa légèrement la tête pour observer en direction de Toryné. De vives lumières s’échappaient de lui, semblant baisser et augmenter en intensité à intervalles réguliers tandis qu’une myriade d’instruments était apparue autour de lui, flottant et jouant de la musique. Nathaniel ne put s’empêcher de sourire et du se faire violence pour s’arracher à cette vision. Il ne s’était pas trompé sur ce vampire, il avait un don. Espérons simplement que la licorne la reconnaisse à sa juste valeur. Brièvement, le forban se tourna en direction de Demens, parlant à voix basse.

« Demens, je vais devoir te demander de redoubler de vigilance. La licorne n’est pas notre seul ennemi dans ce bois. Il faut se méfier des vampires. Leur chef ne semble pas avoir apprécié ma collaboration avec un des autres clans. J’ai bien voulu lui tendre la main, mais il semble avoir la dent dure. Je n’ai pas encore décidé si je devais ouvrir les hostilités en premier. Ouvre donc bien l’œil si jamais ces sangsues essaient de nous frapper durant le combat … c’est ce que je ferais moi. »

Le temps commença à s’écouler et un petit soupir s’échappa du gredin qui finit par se redresser légèrement pour venir de nouveau observer ce qui se passait au niveau de Toryné. Rien, il ne se passait rien. Enfin, rien de nouveau pour être exact. Le vampire continuait son tapage pourtant aucune Licorne ne se présentait. Avait-il surestimé le vampire ? Être un bon appât n’est pas une chose facile, pourtant le roux lui apparaissait comme ayant un véritable don. Peut-être aurait-il dû le couvrir de sang pour mieux appâter leur proie ? C’est alors qu’il sentit un doigt venir s’appuyer contre la jonction entre le maxillaire inférieur et le reste du crâne. Une forte pression le piqua au vif et il se retourna en direction de l’alchimiste, fronçant les sourcils. Qu’est ce qu’il lui prenait à lui ?

« Je peux savoir ce qui te prend ? »

L’elfe vint masser d’une main la zone de pression tout en faisant bouger sa mâchoire dans l’espoir de chasser cette forte désagréable sensation.

« Vous êtes dans une illusion. Concentrez-vous sur la douleur. La Licorne poursuit déjà Dalis. »

L’elfe écarquilla les yeux puis se retourna prestement pour observer de nouveau en direction de Dalis. Mais il n’y avait rien de nouveau qui … . La vision de l’elfe commença à se brouiller légèrement, la lumière semblant se tordre. Il fit un effort mental, cherchant à braquer toutes ses défenses spirituelles puis soudainement la réalité lui apparut. Merde une illusion ! L’elfe sombre voyait Toryné en train de fuir à toutes jambes et à toutes ailes un équidé monstrueux. Le vampire peinait à la distancer, celle-ci se trouvait juste derrière lui et semblant lui projeter des projectiles magiques de glaces. Nathaniel tourna ensuite sa vision vers les autres membres du groupe et comprit rapidement que ceux-ci subissaient la même illusion que celle dans laquelle il se trouvait il y a quelques secondes encore.

« Merde. Demens, ne t’éloigne pas trop. »

Le gredin devait vite prendre une décision. Lui venait d’être libéré, comment libérer les autres ? Surtout, devait-il libérer les autres ? Il avait là l’occasion, peut-être, de se débarrasser d’un parangon. Qu’est-ce qui était le mieux pour lui ? Se débarrasser d’un parangon ou poursuivre le plan pour se débarrasser de la licorne ? La réponse était assez évidente, tant que cet équidé serait là, il ne pourrait pas avoir la totalité du bois pour ses navires. Une autre occasion de se débarrasser du parangon se présenterait. De sa main droite, l’elfe sombre vint créer une dague en ivoire à l’aide de son esprit-lié du narval. La dague se voulait simple et grossière, suffisamment pour servir de projectile. En revanche, il fit apparaitre sur la dague un seul mot : Illusion. Il vint jeter cette dague entre deux pavois. D’un côté se trouvaient deux vampires et de l’autre se trouvaient Torvyn le trappeur et le maitre-chien. Avec un peu de chance, l’un des deux groupes sinon les deux recevraient le message. Puis, sans attendre, l’elfe fit apparaitre dans sa main gauche une bombe à l’aide d’un glyphe. Il s’agissait d’une bombe révélatrice. Nathaniel espérait qu’en la lançant au niveau de Toryné et de la licorne, lorsqu’ils seraient tous deux à portée, elle lèverait le sort empêchant le reste du groupe deux voir l’appât et la proie.
Esprits-liés :


Objets :

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Les bois mugissaient et les fourrées se dérobaient en rythme sous le vent. Asolraahn le trappeur cheminait devant, suivi de près par le maître chien. Son molosse grognait toujours lorsque l’odeur du géant opalin revenait vers lui. S’il avait eu des crocs, Asolraahn les aurait serrés. Saleté de clébard, maugréa-t-il. Son propriétaire répondit par un air mauvais. Le félin songea à se débarrasser d’eux. Le maître-chien n’était pas un enfant de cœur et le félin ne l’appréciait guère. Il semblait être le genre d’humain qui arrachait les ailes d’un oiseau encore vivant avant d’en faire son dîner.

Et puis, il était de mauvais poil. Il avait pris l’apparence du trappeur et se faisait passer pour un pirate de Nathaniel depuis plusieurs heures déjà. Cela lui avait coûté de tolérer la présence de ces bouchers près de lui, de travailler avec eux, de les entendre railler son peuple. Et le risque de se faire repérer avait trotté dans sa tête au fur et à mesure que la situation évoluait. En terminant de poser les pièges, son flair avait soudain discerné dans les bois l’odeur de sa fille perdue, enlevée par des pirates il y a de cela plusieurs années. Cette odeur, il venait de la ressentir à nouveau sur l’un des membres de son équipée. Mais il ne savait pas lequel : le roi pirate sans aucun doute, peut-être même un vampire. On ne pouvait jamais être trop sûr.

En gardant le cap dans les fourrées, Asolraahn décida d’un moment où ils n’étaient que deux à avancer pour cuisiner son collègue. Mais la réponse qu’il reçut ne lui convint pas :

- Bôh j'en sais rien moi ! Vendu ici, là-bas...Faudrait demander aux Chefs, y doivent bien "écrire" ça quelque part. Mais depuis quand ça t'intéresse, mon p'tit Torvyn ? Me dis pas que tu t'es entiché d'une esclave !

Le trappeur devait être quelqu’un d’assez loquace, car le maître-chien eut l’air surpris du silence glacial d’Asolraahn. Méfiant même. Le félin tâchait de garder les coussinets froids. En cette nuit de hurlement, le danger principal à priori était de se retrouver seul avec une corne de licorne dépassant du torse. Il n’était pas temps de verser le sang pirate. Pas encore. Mais le géant opalin n’oubliait pas. Pour lui, deux chasses se jouaient : Une chasse de survie, et une autre plus personnelle. Chacun portait la marque de la culpabilité, pouvait détenir Taar’Melaah, que ce soit sur un navire ou dans une geôle sous terre. Il restait à l’affût du moindre signe qui confirmerait ses soupçons.

Le maître-chien et lui s’embusquèrent près des pavois à l’ouest de la clairière. Asolraahn observa du coin de l’œil les vampires obliquer vers l’est. Il se tourna vers la silhouette du parangon. Il paraissait inactif, mais les apparences étaient trompeuses. Près de lui, le maître-chien s’activait lui aussi :

-Et si elles ne viennent pas ? demanda-t-il.
-Alors c’est qu’on se sera gouré de coin. Ce lieu n’attire pas les licornes. Et les vampires pourront nous faire des excuses en beauté.

Nul ne rompit le silence l’espace d’un instant. Le vent ne soufflait plus au travers des branches. Tout semblait poser dans un état d’immobilité latente. Soudain, le parangon prit vie sous leurs yeux. De la lumière baigna ces lieux de ténèbres, les aveuglant presque. Des papillons se mirent à tourbillonner autour du vampire, en un ballet de couleur vibrant de clarté. De la musique se mit à poindre de son corps. Pas croyable. Le tintamarre était si fort que le géant opalin se demanda si l’on n’entendait pas quelques petites notes provenant du port. Sûr que le parangon n’aurait pas dédaigné une petite fanfare pour l’annoncer.

Combien de temps cela dura, Asolraahn n’aurait su le dire. Il ne cherchait pas de licornes au loin. Il était persuadé que si l’une d’elle surgissait, la lumière luisante la révélerait immédiatement. Mais rien ne venait, ce qui était pour le moins surprenant. Sous cette férule d’explosions autoritaires, de cacophonie et d’agitation, le géant opalin s’était attendu à voir arriver un contingent de canassons désireux de se rincer l’œil. Et les crocs. Au nom des Esprits, qu’attendaient-elles pour se montrer !

Un sifflement résonna à son oreille et le tira de sa contemplation. Il vit en grognant une dague plantée dans l’écorce d’un arbre. Il la tira sèchement de l’écorce avant de la lever vers le peu de lumière qui leur venait du sommet des arbres : « Illusion » était inscrite en lettre runique sur la lame. Le félin cligna des yeux et regarda de plus près la clairière. Il comprit qu’un filet de gris, voisin du brouillard, accompagnait les gestes du Monarque. L’explosion d’une bombe fit soudain vriller la lumière des lieux. La réalité sembla se distordre, révélant tout à coup le parangon poursuivi par un équidé immense et à l’aspect belliqueux. Une corne comme sculptée à même la chair trônait fièrement sur le front de la bête.

Le géant opalin remua le maître-chien, tâchant de le tirer de force du charme qui opérait. Ce dernier secoua la tête avant de réprimer un cri de surprise. Il ne pouvait toutefois pas avoir la certitude que les vampires soient éveillés. Tenter de les appeler avec de grands signes ne servirait à rien d’autre qu’à prévenir la licorne du danger qu’elle courait. Ça les laissait donc, en théorie, sacrément seuls.

Mais il n’y avait plus de temps à perdre à présent. Il fallait ralentir la bête avant que le parangon ne finisse embroché. Asolraahn lâcha sa lance torsadée et récupéra un des javelots d’ivoire près du pavois. Il se leva, prit deux pas d’élan, et allongea son bras tenant le javelot vers l’arrière. Il visa le coude avant gauche de la licorne, juste en haut du garrot. Le terrain ouvert lui donnait une vision parfaite de leur course. Il prit soudain appui sur sa patte et d’un puissant mouvement, lança le javelot.

Didir :


Equipement du Géant :

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Il était rare de voir le Cygne aussi peu gracieux, du moins c’était quelque chose de rare pour le commun des mortels. Malheureusement, l’élégance était un luxe qui se montrait difficile à offrir lorsqu’on court pour ne pas finir empaler par un projectile de glace. Régulièrement, le vampire se servait de son miroir pour pouvoir observer l’avancé de la licorne, sans surprise elle gagnait du terrain, cette ignoble créature était faite pour les courses rapides, à plusieurs reprises l’androgyne devait pousser de grande battement d’ailes pour garder une certaine distance avec l’équidé. Cependant, elle gagnait malgré tout du terrain, petit à petit, mais sûrement. Ce ne fut que d’autant plus claire lorsqu’un nouveau pieu de glace vint frôler sa joue, arrachant au passage quelques mèches de sa chevelure. Ce n’était que de bonne guerre, la licorne serait dépecer en contrepartie.

Cependant pour cela il fallait tuer la bête… Que faisaient les autres exactement ? Ne serait-ce pas un bon moment que d’intervenir pour au moins ralentir la bête ? Il était bien trop pour que les pirates le trahissent si ces derniers avaient un minimum d’intelligence, mais peut-être était-ce là le problème ? En revanche pourquoi sa garde dévouée n’était pas encore intervenue ? Son esprit paranoïaque imaginait déjà le pire, cependant il peinait à croire que les pirates aient pu oser s’attaquer à ses gardes avec un nombre aussi réduit.

-Toryné ! C’était une voix cristalline qui ne pouvait appartenir qu’à une seule personne. Toryné regarda immédiatement son miroir, il y vit son reflet, Euphémia n’ayant pas de forme propre.

-Plait-il ma chère ? Comme tu peux le voir je suis légèrement occup…


-Regarde !

L’image du miroir changea, dévoilant… Bon sang de bon cygne ! C’était lui faisant face à la licorne sur le lieu où il avait attiré la bête dans un premier temps. La licorne avait décidé de l’isoler, elle les avait donc repérés lorsqu’il avait mis en place leur piège… Malgré cela elle avait décidé de venir seule ? Ou alors sa meute n’était pas loin et lui laissait le mérite et le plaisir de la chasse… Les licornes avaient-elles cet esprit orgueilleux ? Hélas il n’avait guère le temps d’émettre des théories de zoologue amateur, il devait se concentrer sur la survie de sa noble personne.

Un javelot passa proche de lui, transperçant l’une de ses illusions protectrice pour ensuite s’écraser sur le flanc de la licorne. Malheureusement la licorne ne parut pas l’air de flancher fasse à cet assaut et surtout… l’attaque avait détruit le sort qui le protégeait. Saloperie de pirate ! Il n’avait pas le temps de voir qui était le parfait abruti qui venait de réduire ses chances face à l’équidé cornu, mais ses très cher alliées allaient devoir se rattraper et en vitesse ! Au moins il avait la certitude que certain était sorti de l’illusion de la licorne, il fallait espérer désormais que ceux libérer aide les autres à s’en sortir d’une manière ou d’une autre. En attendant il devait encore gagner du temps…

Il pouvait invoquer Euphémia, mais cela impliquerait d’engager tout de suite le combat avec la licorne, mais tant qu’il n’avait pas la confirmation que toutes son équipe était sorti de l’illusion, il ne préférait pas s’aventurer sur ce terrain. Cependant sans la protection de son miroir, il était une cible bien plus facile à atteindre désormais, surtout pour les projectiles de glaces… Il fallait interrompre la course de la licorne d’une manière ou d’une autre, juste de quoi gagner quelques secondes…

Il avait bien une idée… mais… c’était un pari risqué. Il pouvait charger la licorne et activé le glyphe de son armure, de cette manière il pourrait repousser l’animal peut-être même la renverser. Il ne lui faudrait ensuite qu’un bond d’aile pour reprendre de la distance. Ou bien le glyphe serait trop faible et il se retrouverait face à face avec cette foutue licorne… mais cela valait toujours mieux qu’attendre de faire transpercer dans le dos par la licorne et il avait encore plusieurs atouts en main.

La mère de la nuit attendit quelques secondes, avant de charger avec toute la haine et la férocité que le vampire pouvait avoir contre l’équidé.


Rectives :


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Demens avait vu juste, le groupe avait été affecté par une illusion, mais grâce à son intervention, certains étaient maintenant en mesure de la percer à jour. En observant les pièges, il put constater que la Licorne les avait bel et bien activés sans pour autant en souffrir. En effet, des morceaux métalliques jonchaient le sol, démontrant par le fait même la résistance physique de la créature. En revanche, les pièges faits à partir de l’ivoire du Narval avaient mieux fonctionné, en ce sens qu’ils étaient fixés aux pattes de la créature, mais l’absence de sang laissait deviner que le cuir n’avait pas été percé.

En revenant sur ses pas, l’alchimiste pu voir Nathaniel lancer un projectile vers l’équidé, de même que Torvyn qui tirait un javelot. Le premier projectile explosa, brisant l’illusion que le Vampire avait créée, puis la lance fit mouche, se fixant solidement dans le corps de l’animal sans que ce dernier ne bronche. Le prédateur était encore concentré sur sa proie, d’autant plus qu’il pouvait à présent focusser sur celle-ci en l’absence de ses doubles illusoires. Apparemment, la Licorne était en mesure de contrôler les éléments jusqu’à un certain point puisqu’elle projetait des pieux de glace à répétition, avec une précision redoutable.

Tout à coup, le parangon fit volte-face pour courir en sens inverse, allant directement vers la bête. Est-ce qu’il était lui-même tombé dans une illusion qui le poussait à se jeter bêtement dans la gueule de la Licorne? Le choc qui suivit laissait supposer que l’action était au contraire délibérément voulue, car Toryné venait d’user de magie. Plutôt que d’être empalé ou piétiné, il se fracassa contre l’équidé, stoppant ce dernier net dans sa course, avant d’être repoussé loin vers l’arrière. Prise de court, la Licorne poussa un hennissement qui se transforma en rugissement, secouant sa tête comme pour se remettre du contrecoup.

Malgré les attaques extérieures, elle n’en avait que pour le Vampire, ce qui était à l’avantage du Cafard. Celui-ci s’était rapproché et avait sorti de sa sacoche son soufflet perfide. Il était temps de vérifier si la résistance de la bête était en mesure de combattre une grippe équine doublée d’une pneumonie. Pour mettre les chances de son côté, Demens usa d’abord de son bracelet magique afin de coincer la créature dans des tentacules d’ombre, libérant d’un même geste un gaz verdâtre à l’odeur âcre. La Licorne venait de courir à toute vitesse, on pouvait encore l’entendre respirer à fond, et si elle se débattait pour se sortir de l’emprise magique, elle ne ferait qu’accélérer la diffusion de l’affliction dans son corps. En contrepartie, les autres individus présents ne courraient aucun risque, cette maladie n’étant pas transmissible aux humanoïdes, mais l’odeur n’en serait pas moins déplaisante pour autant.

Objets utilisés :

Directives :

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¤ Le piège se referme ¤

Elle les avait leurrés, la licorne était déjà sur eux, ou plutôt sur l’appât, mais leur cible avait pris le soin de dissimuler la réalité à leur sens. Bien entendu, l’elfe s’y attendait et s’y était préparé en partie. La magie de la trame était un art que le gredin ne maitrisait pas, aussi compensait-il avec l’utilisation d’objets magiques. Il en possédait par ailleurs un capable de faire face à ce flux en particulier. Nathaniel s’étant procuré ses projectiles en prévision de cet événement après lecture des rapports vampirique concernant cette bête. Tout ce qu’il espérait, c’est que cela fonctionne. Et visiblement ce fut le cas. Toryné et la licorne apparurent aux yeux de tous. Le rouquin et l’équidé arrivaient sur eux, d’ici peu de temps ils entreraient tous les deux dans le cercle et la partie suivante du plan pourrait s’enclencher. Cela ne tarda pas, l’un de ses hommes sortit la tête de derrière le pavois, javelot en main et le jeta en direction de la licorne … de Toryné. Oui, c’est bel et bien en direction de ce dernier que le bougre tira. Mais ? Pourquoi ? Et puis c’était quoi ce tir ? Il n’avait jamais vu un jet aussi pitoyable de la part de son maitre traqueur ? Avait-il bu avant la mission ? Combien de fois avait-il répété de boire une fois la mission effectuée et non avant ?! Quoi qu’il en soit, son crétin de subordonné semblait avoir une chance de cocu. L’arme fila, transperçant Toryné, mais continuant sa route. Le vampire avait-il fait quelque chose pour se prémunir de l’assaut ? Sans doute, mais sans doute aussi qu’il avait utilisé un sortilège pour se prémunir d’un assaut de la licorne et non pas de ses alliés de circonstance. Bon, chaque chose en son temps, il réglerait cela plus tard. Le plus important était que le javelot avait atteint sa cible … ou presque. Nathaniel vit l’arme se planter dans la chair de la licorne … à peine. La résistance de la cible était telle qu’elle pouvait encaisser une arme baignée d’énergie pure ? Non, il y avait autre chose. L’arme fonctionnait, le souci venait de celui qui le maniait. Le jet n’avait pas été assez puissant.

Soudainement, Toryné s’arrêta. Voilà autre chose, qu’est-ce qui lui prenait à celui-là ? Le vampire dérapa dans la neige, utilisant ses ailes pour ne pas glisser et tomber au sol, avant de faire demi-tour et foncer droit en direction de la bête. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? On ne l’avait pas prévenu que ce vampire était suicidaire ? Le rôle de l’appât était de fuir, pas de foncer sur la cible. L’espace d’un instant Nathaniel crut que le flamboyant était victime d’une illusion, mais il eut bien vite l’occasion de se rendre compte que ce n’était pas le cas. Le parangon tentait quelque chose, il le sentit à l’énergie magique qui vibra lors du … choc ? Quoi que Toryné voulu faire, le résultat qu’il escomptait n’était sans doute pas celui qu’il obtenu. Le rouquin fut propulsé en arrière par un choc magique, venant atterrir plus loin dans la neige. Au moins avait-il eu la chance de ne pas se prendre un arbre. L’elfe sombre reporta son regard sur l’équidé cornu qui avait été stoppé net par le choc. Bien, il ne tenait qu’à eux à présent d’exploiter la diversion provoquée par le parangon.

« À VOS JAVELOTS ! »

La voix de Nathaniel tonna avec autorité alors qu’il saisissait une desdites arme, voyant les autres faire de même. Au même instant, l’ombre de Demens apparut dans le dos de la licorne. Des tentacules ombrés sortir de neige pour venir saisir l’animal. Nathaniel doutait que cela fonctionne d’après ce qu’il avait pu entendre de la créature, mais cela aurait sans doute le mérite de la gêner un peu en plus du précédent choc. L’alchimiste sortit un soufflet qu’il pointa en direction de son sujet avant de l’actionner. Avait-il un poison à tester sur la cible ? Qu’importe, espérons que cela fonctionne.

« TIREZ ! »

Alors qu’un gaz venait envelopper la licorne, les chasseurs visèrent l’ombre perceptible dans la fumée et jetèrent leur javelot. Nathaniel profita de la rapidité du bourdon pour activer le pouvoir du narval. Puisant dans l’énergie de la trame absorbée par chacun des javelots depuis leur création, il vint les couvrir d’énergie pure. L’instant de vérité était venu. Le piège final se refermait sur la bête. Cela suffirait-il pour l’achever ? Où la situation allait-elle rapidement s’envenimer ?

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Les javelots fusent ! 🚀

Nathaniel fait de son mieux.
Compétence utilisée : arme de jet niveau bon. Marge de la caractéristique : 55.
Modificateur => +15 (merci Demens, la licorne peine à bouger !) + 5 parce que elfe
Résultat => 40. (55+15+5)-40 = 35. Réussite notable

Le maître-chien est plus entraîné, c'est un chasseur !
Compétence utilisée : arme de jet niveau très bon. Marge de la caractéristique : 65.
Modificateur => +15 (merci Demens, la licorne peine à bouger !)
Résultat => 62. (65+15)-62 = 18. Réussite simple

Les combattants de Toryné tentent à leur tour !
Compétence utilisée : arme de jet niveau bon. Marge de la caractéristique : 55.
Modificateur => +15 (merci Demens, la licorne peine à bouger !) + 5 parce que vampich
Résultat => 20. (55+15+5-20) = 55. Réussite remarquable



  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.



Dernière édition par Le conteur le Lun 11 Mai 2020 - 13:38, édité 2 fois

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'MJ' : 40, 62, 20

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La licorne apprécie fort peu son traitement. Elle riposte par une magnifique nova de glace !

Nath' tente d'encaisser le coup, seul derrière son pavois
Compétence utilisée : Force niveau maître. Marge de la caractéristique : 75.
Modificateur => Bonus racial : elfe = +5
Résultat => 12. 75 + 5 - 20 = 68. Réussite exceptionnelle


Asolraahn encaisse à son tour, de ses muscles saillants
Compétence utilisée : Force niveau maître. Marge de la caractéristique : 75.
Modificateur => Bonus racial : graärh = +5
Résultat => 47. 75 + 5 - 47 = 33. Réussite notable


Les autres vampires font du mieux qu'ils le peuvent
Compétence utilisée : Force niveau bon. Marge de la caractéristique : 55.
Modificateur => Bonus racial : vampire = +5
Résultat => 10. 55 + 5 - 10 = 50. Réussite remarquable


Notre cafard favori doit encaisser le coup, mais sans pavois.
Compétence utilisée : Résistance magique niveau bon. Marge de la caractéristique : 55.
Modificateur => aucun
Résultat => 60. 55 - 60 = -5. Réussite médiocre


Toryné doit également subir le coup sans pavois
Compétence utilisée : Résistance magique niveau moyen. Marge de la caractéristique : 45.
Modificateur => Bonus racial : vampire = +5
Résultat => 29. 45 + 5 = 21. Réussite notable




  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.

  • MR de 0 : Réussite in extremis. L'action réussit sur le fil du rasoir, à un cheveu près.

  • MR de -1 à -20 : Réussite médiocre. L'action réussit mais n'a pas les effets escomptés (souvent amoindris).
  • MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -41 à -65 : Échec cuisant. L'action échoue pitoyablement. Un désavantage au joueur et/ou un avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -65 et moins : Échec critique. L'action échoue lamentablement. Un sérieux handicap est attribué au joueur et à ses alliés. L'adversité obtient un sérieux avantage.



Dernière édition par Le conteur le Lun 11 Mai 2020 - 21:05, édité 1 fois

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Le javelot se planta sans ménagement dans sa cible. Sans effet aussi. Ce ne fut pas le cas de l’aura protectrice du parangon qui s’éclipsa timidement dans la brume. Le félin fut parcouru d’un léger frisson en voyant le vampire perdre de ses couleurs. Certes, il n’était pas satisfait de son tir. Et il ne s’attendait pas en plus à ce que la bête soit si peu affectée par sa blessure. Des morceaux de pièges sanguinolents saillaient également de ses sabots, comme des épines noirâtres sur une branche. Pourtant, la licorne ne grinçait pas des dents. Sa peau était coriace et si le javelot n’avait eu aucun effet, même des crocs de Fenrisúlfr n’en viendraient pas à bout. Bon sang ! Mais que faisaient les autres ?

Soudain, le parangon changea de tactique, se retourna et s’élança sur la licorne. Quelle folie ! Il allait être réduit en bouillie par la corne du monstre. Et si pas par la corne, par ses sabots. Asolraahn se prépara à intervenir quand il entendit le bruit sourd d’une explosion qui vrilla ses oreilles. Le vampire venait de creuser la distance entre la licorne et lui, en la repoussant de sa propre magie. Tout se passa alors très vite. Un homme du roi déboucha des broussailles et tendit un étrange appareil vers la licorne. D’autres illusions étaient à craindre mais d’instinct, le géant opalin reconnut l’alchimiste bien qu’il soit difficile de le distinguer. Du gaz jaillit du soufflet, se répandit sur le sol jusqu’à la bête, lécha ses jambes puissantes. Puis le roi pirate hurla des ordres et de nouveaux traits d’haste sifflèrent dans la forêt. Ils heurtèrent la licorne avec un son mat. Un silence sombre tomba. Le géant opalin crut bien que la volée l’avait foudroyé sur place. Les javelots qu’elle venait de recevoir auraient tué un vieux rhinocéros laineux sur le coup.

La licorne tituba légèrement à l’arrière. L’herbe sous elle la suivit comme hypnotisée par ses gestes. Le sang coula. Puis un hurlement à dresser le pelage retentit dans le bois. Le géant opalin eut un sale rictus. On aurait dit que quelqu’un essayait de découper de l’acier avec la pointe d’une griffe. Plus énervée que tuée, la créature se redressa et riposta. Asolraahn, que la forte secousse du sol avait averti d’une attaque inopinée, s’écarta d’un bond. A l’aide du pavois protecteur, il bloqua et anéantit la vague brutale de pure énergie qui s’abattit sur lui. Les vampires et le maître-chien réagirent également. Des professionnels n’auraient pas fait mieux. Le doigt mordant du gel s’empara alors de ses bras jusqu’aux épaules. L’explosion avait recouvert l’écorce des arbres de glace. Elle brillait d’une lueur spectrale. Le bois craquelait comme de la chair carbonisée. La licorne continuait à pousser des cris à scier des crânes. Elle venait sans doute de comprendre qu’ils étaient une menace plus mortelle qu’elle ne l’avait supposé. Son attitude était plus teintée de prudence. Et trahissait l’intense désir de les voir tous mordre la poussière. Le géant opalin se releva rapidement, ne cherchant pas à s’informer de l’état de ceux qu’il n’avait pas devant lui. Une telle puissance devait être stoppée sur-le-champ, avant qu’ils ne soient tous réduits en glaçons sur patte.

Un mouvement sur sa gauche attira son attention. C’était le roi pirate. Il avait reprit de l’aplomb et chargeait la licorne avec rien de plus que ses poings. Solide le gaillard. Solide et inconscient, alors que la bête trottinait toujours en une foulée implacable. Aucune force ne pouvait lutter contre pareil allure. Asolraahn comprit que c’était après son lancer qu’il en avait. Le javelot était toujours planté dans le flanc de la licorne. Un second coup, enfoncé au même endroit et à bout portant, pouvait peut-être perforer une artère et lui régler son compte. C’était possible.

Si la licorne était suffisamment courtoise pour les laisser faire évidemment.

Le bruit des sabots indiquait en effet qu’elle avait dans l’intention de filer sans faire d’histoire. Personne ne pouvait l’attacher avec une corde pour la retenir. Il fallait l’entraver par d’autres moyens, et en vitesse. Le géant opalin allait chercher un autre javelot sous le pavois lorsqu’il croisa le regard épouvanté du maître-chien non loin de lui. Il stoppa son geste, fixa sans expression les yeux du pirate avant de porter sa main devant lui. C’était une patte énorme et griffue, couverte de poils. Asolraahn poussa un feulement sauvage. L’explosion de glace n’avait pas uniquement étourdi la moitié du bois : Elle l’avait révélé au grand jour, lui et son pelage. Son odeur aussi. Il sentait déjà meilleur qu’auparavant.

La colère noyait ses pensées. L’aura de sécurité qui l’entourait venait de s’évaporer, et avec elle, toutes ses chances de passer inaperçu. D’ordinaire, Asolraahn appréciait la saveur d’un bon danger. Ici, ça renvoyait le moral plus profondément que six pieds sous terre.

Tant pis. Leur histoire à tous n’allait pas tarder à s’achever si cette licorne s’enfuyait. Il se releva, dévoila au maître-chien l’opulente panoplie de crocs effilés que stockait sa mâchoire, ceci afin de dissuader toute tentative de faire capoter son plan de dernière minute. Non loin, la licorne se précipitait déjà dans les ombres. Le géant opalin bondit à sa suite comme un chat sauvage. Il était très féroce. Il puisa dans son énergie et en appela au pouvoir de son bracelet, un petit objet fait d'une bande de cuivre gravée de symboles honorant les esprits-liés. Il était serti d’un croc blanc de Fenrisúlfr. Un bracelet simple en apparence mais à la signification unique : il avait autrefois appartenu à Taar’Melaah. Un dernier souvenir d’elle et de sa présence à ses côtés. Asolraahn serra les crocs. Il pria les Esprits pour que la magie y soit toujours ancrée et soit suffisamment efficace. Il invoqua ainsi des plantes grimpantes qui surgirent en d’épaisses et longues cordes fuligineuses. Elles attrapèrent les sabots de la bête, les obstruant. Son but était de restreindre sa fuite, au mieux de l’immobiliser complètement, afin d’offrir un peu de temps pour condamner cette bête à mort, une bonne fois pour toute.

Didir :

l’objet utilisé :

Equipement du Géant :

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Le plan du parangon ne s’était pas exactement passé comme prévu. Il avait chargé la licorne en activant son glyphe dans l’espoir de propulser la licorne loin de lui et de laisser le temps à ses alliées de reprendre leur sens et d’attaquer. Cependant, c’était lui qui s’était retrouvé propulsé, cette idée ne lui était même pas venue à l’esprit, la Licorne était décidément pleine de surprise. Le vampire se rattrape grâce à ses ailes, évitant ainsi de s’écraser au sol et de se retrouver dans une posture inadéquate pour se défendre en cas d’une attaque directe.

Par chance, les derniers prisonniers de l’illusion de l’abominable équidé semblèrent s’être libérés. Cette dernière fut la victime d’un déluge de javelot et cette fois-ci elle était blessée ! Cependant la créature ne se laissait pas faire, en réponse elle produisit une nova de glace suffisamment imposante pour attaquer tout le groupe. La mère de la nuit n’avait pas de pavois à sa disposition pour se protéger, mais étant la plus éloignée, elle ne subit que des blessures superficielles, rien qui ne saurait l’arrêter. Toryné analysa rapidement la situation, personne ne semblait véritablement, ce qui l’étonna, il avait imaginé… mieux ? Autre élément, l’infiltré était désormais découvert. Dommage, il aurait aimé être celui qui aurait théâtralement révéla la supercherie de l’animal, mais l’attaque de la licorne avait sûrement saturé la magie environnante. Le dénouement en serait intéressant, mais il fallait d’abord s’occuper de la Licorne.

Et le capitaine de la confrérie l’avait bien compris, sans se faire prier, il chargea la bête cornue armée de son pavois, venant enfoncer plus profondément un javelot qui lui semblait bien trop familier… Le monstre poussa le hurlement le plus strident qu’il n’est jamais entendu, mais c’était surtout sur le sang de la bête que l’attention du parangon se concentra. Il était là pour ça, pour le fluide de vie de cette immonde créature et en la voyant s’écrouler au sol, le vampire compris que son objectif était accomplie, un petit ricanement de satisfaction s’échappa de ses lèvres.

La tension était palpable. Le Graarh suscitait des réactions. Ses gardes le regardèrent, attendant des ordres, il s’agissait du pirate dont le parangon avait précisé ne pas viser en priorité si la moindre action devait être envisagée, mais de là que ce soit un Graarh ? Toryné leur souri en haussant les épaules, pourquoi devrait-il intervenir pour le moment ? Après tout ce n’était pas leur problème si les pirates s’étaient fait leurrer. D’autant plus que le roi des pirates et le félin semblait se connaître, se regard et se sourire… Oh oui il y avait un contentieux, peut-être prendrait-il parti de l’animal si une confrontation avait lieu ? Pour le moment, cependant, c’était le cadavre de la bête qui l’intéressait. Toryné s’approcha rapidement de la licorne et tendit son miroir vers le cadavre de la bête, dans le but de l’absorber.

-Non, attends ! Cria sa partenaire de verre. Et à raison, une étrange brume s’échappait de l’équidé… Et cela ne semblait pas normal du tout, cela ne ressemblait pas au gaz dont l’alchimiste avait fait l’emploi…

Toryné recula avec méfiance, il ne savait pas à quoi s’attendre, Achroma n’avait rien mentionné de semblable. Puis il y eu ce gros battement cœur, le plus puissant qu’il n’avait jamais entendu, ce n’était pas Licorne… elle était bien morte. Non, ça venait de bien plus loin. Le miroir comme ça à s’affoler comme pour surligner le danger qu’ils encourraient. Les reflets étaient changeants, cependant rien autour de lui ne changeait pour le moment alors il ne pouvait pas s’agir d’illusion.

-Euphémia, j’ai besoin de plus d’information là ! Qu’est-ce qu’il se passe ?!

-Je ne sais pas… Ce n’est jamais arrivé auparavant !


Merde ! Il aurait dû se dire que tout cela avait été bien trop facile… Bon sang le corps sans vie de la licorne était là, son sang était à portée de main, mais le risque était trop grand. Il ne savait pas comment réagirait Thespies s’il absorbait le cadavre et il ne prendrait pas ce risque.

-Ecoutez-moi tous ! Nous n’avons pas le temps pour les conflits internes ! Quelque chose approche et elle n’aura que faire de vos allégeances ! Préparez-vous ! Toryné mit toute sa conviction dans sa voix afin qu’on l’écoute. Ils pourraient s’entre-tuer plus tard, mais le parangon avait encore besoin d’eux. Dalis avec moi ! Cria-t-il à ses gardes pour qu’ils viennent à ses côtés.

Son regard se porta une nouvelle fois vers son miroir, « Euphémia, nous allons créer une créature pour nous assister !». Combinant leur pouvoir, Toryné et Euphémia matérialisèrent du verre et lui donna forme, ils ne savaient pas combien de temps ils avaient ou même ce qui allait venir à eux, mais il fallait une créature un minimum imposante. L’idée qu’eut la mère de la nuit fut le Fenrisulfr, de quoi resté dans la sinistre thématique de Nyn-Tiamat…
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Tandis que la Licorne se débattait contre les tentacules d’ombre, les autres n’hésitèrent pas à attaquer à grand renfort de javelots additionnels. Immobilisée, la bête devenait une cible facile, d’autant plus que sa respiration de plus en plus sifflante laissait croire que la maladie faisait également son effet. Les projectiles firent tous mouche, sans exception, mais leur cible n’avait pas encore tout donné et usa à nouveau de sa magie, cette fois pour créer une onde de choc glaciale. N’ayant rien pour s’en protéger contrairement à ses compatriotes du moment, Demens ne pu que lever les bras devant son visage avant d’être violemment soufflé vers l’arrière. Son dos frappa un arbre, suivit aussitôt de sa tête, puis il retomba à genoux au sol, sonné.

Redressant le torse, il put voir quelque chose être lancé vers l’équidé. Un nouveau projectile? Quoi qu’il en soit, c’était une autre attaque, car un hennissement aussi déplaisant que puissant résonna dans la forêt, puis l’ennemi s’effondra au sol, vaincu. Le Cafard se relève, passant une main derrière son crâne : pas de sang, mais une bosse sensible. Par contre, l’ultime attaque de la Licorne avait marqué sa peau ici et là, rien de bien grave en somme. En se rapprochant du cadavre frais, l’alchimiste constata que Nathaniel était là, pavois en mains. Ainsi, le projectile qu’il avait cru voir était en fait le Roi lui-même qui s’était servit du bouclier comme d’un énorme marteau pour enfoncer un javelot plus creux dans les organes de la créature. Demens remarqua également, à l’instar des autres, que le maître-trappeur était à présent un Graärh costaud. Était encore une illusion ou bien s’agissait-il d’un infiltré? La question n’avait pas d’intérêt pour l’homme de science, puisque l’unique raison de sa présence était à ses pieds.

Il s’accroupit donc et retira ses gants de dragonnier pour toucher le corps. Quiconque s’approcherait de lui pourrait entendre ses constats.

- Il est froid. Le sang également.

D’ailleurs, en observant le liquide rouge de plus près, il remarqua qu’il renvoyait des miroitements argentés. Il en récupéra un petit échantillon à l’aide de son collier, puis prit sa dague Mortuus en main pour en passer la pointe sur le cuir. Sans surprise, celui-ci était épais et dur. En revanche, le crin de l’équidé était du même genre que celui de n’importe quel cheval et se coupait facilement, aussi le Cafard entreprit de couper la crinière par grosses touffes, glissant chaque poignée recueillit dans un petit sac de toile qu’il sortit de sa sacoche magique. En s’approchant de la tête, il vit le mucus épais qui s’était accumulé dans les naseaux.

- Elle a été infectée par la grippe avant de mourir.

Il porta un moment attention à la corne. De si près, il voyait clairement qu’il s’agissait d’une excroissance osseuse particulièrement robuste, probablement plus encore que les javelots créés à partir de l’ivoire du Narval. En relevant les babines, il put également apprécier la dentition qu’il n’avait pu voir que de loin un peu plus tôt. On y retrouvait une dentition très similaire à celle du cheval en ce qui concernait le nombre de dents, à la différence que les dents de la Licorne étaient prévues pour manger de la viande : les incisives étaient courtes, les canines proéminentes et les molaires pointues. Autre fait curieux, une brume froide commençait à s’échapper par les plaies du cadavre.

- Écoutez-moi tous! Nous n’avons pas le temps pour les conflits internes! Quelque chose approche et elle n’aura que faire de vos allégeances! Préparez-vous!

Toryné semblait agité, ce qui laissait croire qu’il était sérieux. Un bruit en provenance de la Licorne se fit alors entendre et l’alchimiste la regarda. L’une des lances venait de retomber au sol, comme si le corps n’était plus là pour la tenir en place. Une seconde lance suivit bientôt et Demens constata que cette brume était la créature elle-même en plein changement de phase.

~ Une sublimation? ~

Le brouillard était maintenant glacial, trop pour que le sort de protection y change quoi que ce soit, et l’homme de science se releva, prenant un pas de recul. Tout autour, les arbres semblaient s’être animés, de même que les roches et la neige elle-même. Le ciel du matin se déformait, laissant filtrer des couleurs multiples et dansantes. Le phénomène semblait tangible, comme si une surface vitrée entourait le groupe, jusqu’à ce qu’elle se perçât pour laisser place à une forêt totalement différente. Plus aucune trace du combat, à l’exception d’une mare de sang et des javelots inertes. Après quelques secondes, le brouillard se cristallisa, reprenant la forme d’une Licorne vivante et sans blessures qui s’éloignait au grand galop de la clairière. Dans son sillage, l’air se déformait et se colorait à la manière d’un arc-en-ciel.

Le Cafard récupéra alors l’une des lances couvertes de sang écarlate aux reflets d’argents et la pointa vers le Graärh comme s’il eut s’agit d’un vulgaire bâton.

- Pensez-vous pouvoir la pister grâce à l’odeur de son sang?

Bien évidemment, si une conversation quelconque avait lieu pour le grand félin, elle venait d’être interrompue. Le paragon l’avait dit, le moment n’était pas au conflit.

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¤ Illusion ou autre réalité ? ¤

Le plan avait jusqu’ici fonctionné, le gredin en était presque ému. Oh il avait toujours eu pleine confiance en l’efficacité de ces hommes, mais cela n’était pas le cas des vampires. Ils étaient la variable dans son plan qui aurait pu tout faire foirer. Mais non, ils avaient joué le jeu et avaient fait preuve d’efficacité. Particulièrement le parangon. L’elfe sombre ne c’était pas trompé en lui confiance la tâche cruciale de jouer le rôle de l’appât. Il avait parfaitement su déceler son talent. Oui tout c’était déroulé selon le plan du roi des forbans en dépit de quelques complications bien entendu. Mais le groupe avait su faire face aux obstacles. La licorne avait été conduite jusqu’au cercle de pavois et là le piège s’était refermé sur elle. Sur l’ordre de Nathaniel, les javelots avaient fusé en direction de la bête. Le gredin s’était concentré pour activer le narval et ainsi faire que les armes se couvrent d’une énergie mortelle. L’elfe sombre put sentir la résistance du cuir de l’animal au travers de ces différents appendices. Il comprit alors que sans ses armes, jamais ils n’auraient pu percer la chair de l’animal. La préparation avait fait absolument toute la différence, mais cela avait demandé beaucoup de ressources. Voilà pourquoi sans doute pourquoi la créature était aussi crainte. Elle n’est pas à la portée du tout venant.

Les traits assassins vinrent se planter dans la monstruosité équine avant que la magie ne s’emballe furieusement. Instinctivement l’orque ressentit la menace et vint se positionner derrière le pavois, à l’abri. C’est alors que l’énergie magique se déchaina. Un froid mordant vint recouvrir la zone et il loua Achroma d’avoir placé sur lui une protection contre la rudesse de cet environnement sans quoi il n’aurait pas pu faire ce qui suivit. Nathaniel sentit la force de l’énergie glaciale exercer une pression contre le pavois. Ce dernier, aussi bien ancré dans le sol soit-il, risquait de s’envoler à ce rythme-là. Hors question que cela se produise. Hors de question de perdre son unique protection face à cette déferlante de givre. L’elfe sombre le saisit donc fermement et banda ses muscles. La pression était toujours aussi forte, mais il parvint à immobiliser le bouclier, bientôt celui-ci ne trembla plus. Soudainement, il vint une idée au gredin. Dangereuse certaine, peut-être même suicidaire, mais il fallait parfois prendre des risques pour gagner gros !

Nathaniel serra les dents et prit appui dans la neige. Il colla son épaule contre l’écu et se mit à pousser de toutes ses forces, venant lutter contre le vent polaire. Il avait vu les javelots se planter, il sentait l’odeur du sang. Elle était blessée, il fallait profiter de l’occasion, sinon pour porter un coup de grâce, au moins de quoi la mettre en position désavantageuse et compter pour que quelqu’un saisisse l’occasion qu’il offrirait. Lentement, centimètre par centimètre, pendant un temps qui lui parut infiniment long, le pirate poussa, encore et encore si bien qu’il finit par avoir un aperçu du calvaire que pouvait ressentir une femme enceinte lors de l’accouchement. L’orque finit par se rendre compte que la pression exercée contre le bouclier devenait de moins en moins forte. L’assaut magique de la licorne faiblissait. Avancer devenait de plus en plus facile. Très bientôt, une fenêtre de tir s’offrait à lui, il devrait donc absolument l’exploiter pour frapper son adversaire avant sa prochaine attaque. Nathaniel commença à se redresser avec le bouclier. Il se risqua à jeter un œil au-dessus du bouclier, son turban et le haut de son front venant légèrement se couvrir de gel. Il la vit ! Son opportunité !

Le capitaine de l’outre-monde se redressa alors un peu plus, venant pousser de toutes ses forces l’assaut glacial qui faiblissait à chaque seconde. Il poussa un puissant cri, non pas destiné à se donner du courage, mais plutôt à s’orienter grâce à la capacité d’écholocation de son esprit-lié de l’orque. Il ressentait sa cible. Les pas du gredin commencèrent à s’accélérer. Très bientôt il se mit à courir lourdement dans la neige et il ne dut qu’à son agilité elfique de ne pas tomber. Puis enfin, une vibration se fit ressentir. Son bouclier venant de rentrer en contact avec quelque chose de solide. Il sut immédiatement de quoi il s’agissait lorsqu’un hennissement de douleur émanant de la licorne. Un sourire dément vint élargir les lèvres du gredin alors que ses yeux s’illuminaient d’une violente lueur. Empoignant fermement les poignées du pavois, sentant tout son corps hurler après l’effort qu’il venait d’éployer, il transcenda ses limites.

Un coup. BONC. Deux coups. BONC. Trois coups. BONC. Un hennissement d’agonie couvert par un hurlement de rage. L’elfe répéta un geste qui lui semblait familier, trahissant même sa grande expérience. Fracasser quelque chose avec un objet contondant. Même si le gredin avait l’habitude de la faire avec sa masse, un bouclier faisait aussi bien l’affaire. Le sang gicla, venant maculer le gredin qui s’acharna à enfoncer l’un des javelots dans le corps de la bête. Il ressentit la résistance du cuir, des os et des organes de la bête aussi bien qu’il les sentit se briser sous la violence répétée de l’impact. L’équidé cornu s’effondra au sol, vaincu, Nathaniel au-dessus du corps désormais inerte. L’elfe sombre respirait fort autant qu’il riait d’un rire aussi mauvais que dément. Les assauts du pirate ne cessèrent pas bien que la bête soit au sol. Comme prit d’une transe, l’attention de l’elfe se reporta vers ce qui apparut comme la partie la plus dangereuse de son ennemi. Cette corne, elle était telle une dague prête à le transpercer dès qu’il baisserait sa garde en pensant son adversaire vaincu. Le pavois se leva de nouveau et Nathaniel se mit à fracasser le front de l’animal avec l’arête de son arme. Le sang gicla à nouveau, venant maculer le visage du gredin et il ne fallut guère longtemps sous la violence surhumaine répéter des impacts pour que les os se brisent et que la corne de la bête se désolidarise du reste du corps.

Le roi des forbans finit par tomber à genoux sur le corps inerte de la bête, haletant bruyamment, à bout de forces. Lâchant le pavois qui vint s’écraser lourdement de la neige, Nathaniel quitta enfin du regard son ennemi mort pour venir le poser sur les vampires. Mais son regard ne resta pas bien longtemps braqué sur eux, car il se rendit compte alors de la présence d’un graärh et pas de n’importe lequel de ces hommes-félins. La lueur dangereuse emprunte de violence changea dans la prunelle du gredin. Elle devint amusée alors qu’un sourire narquois défigurait à présent les lèvres de l’elfe, tranchant avec le sang qui maculait son faciès.

« Regardez qui voilà. »

Lentement, le gredin se redressa, attrapant au passage la corne de la bête avant de s’éloigner du cadavre de celle-ci. Nathaniel dévisageait d’un sourire le félin, alors qu’il sentait dans son dos Demens venir se pencher sur l’animal mort. Elle était toute à lui à présent. Le gredin était venu ici pour la tuer, la chose était désormais faite. En d’autres circonstances, l’elfe sombre se serait sans nul doute intéressé à l’après. La licorne était morte, mais maintenant ? Que faire ? Fallait-il rentrer en ville ? Fallait-il avancer dans la forêt ? Fallait-il retendre un piège si jamais il y avait plus d’une licorne ? Fallait-il rejoindre un autre groupe ? Oui, le pirate se serait sans doute posé toutes ces questions si son attention n’était pas à présent focalisée sur Asolraahn. Que faisait-il là ? Depuis quand était-il ici ? Où était passé son maitre trappeur ?  Nathaniel était en train de rassembler dans son esprit toutes ses interrogations au sujet du graärh, puis toutes les informations à sa disposition. Ce dernier était là depuis le début ? Infiltré parmi eux ? Alors qu’il venait ranger la corne de la licorne dans une sacoche, il en profita pour venir caresser l’une des poupées de chiffon à sa ceinture, venant user de son artefact magique pour copier l’esprit-lié de l’ornithorynque prit à un dignitaire Délimarien.

« Dois-je déduire par l’absence de mon maitre trappeur que tu t’es infiltré parmi nous ? La question est : depuis quand ? Je ne m’attendais pas à ca de toi. C’est très fourbe. Loin de l’honneur caractéristique des graärh. Ca me plait. Mais tu sais, si tu voulais accepter mon offre et rejoindre mon équipage, tu n’étais pas obligé de faire toutes ces manières. Tes preuves tu les as déjà faites lors de la bataille d’Athgalan. A moins que tu voulais profiter de la chasse pour me tuer ? Si la licorne n’y parvenait pas. »

Le gredin scruta les esprits-liés de son adversaire, se remémorant les protecteurs du guerrier d’opale. Le chat, voilà comment était parvenu à s’infiltrer sans qu’il ne s’en rende compte.

« Je suis désolé pour toi, mais si même cette bête immonde n’y est pas parvenue, alors tu n’y parviendras pas plus. Tout comme tu n’y es pas parvenu à Athgalan. »

L’elfe tendit légèrement le bras en direction de sa dernière position, là où le pavois avait été planté dans le sol en prévision de l’embuscade contre la licorne. La neige bougea à cet endroit et un bâton en surgit, volant rapidement jusqu’au gredin qui l’attrapa. Il fit un léger moulinet avec, se mettant en posture de combat. Une posture qui ne fut pas sans rappeler celle qu’avait adoptée le graärh lors de leur bref combat contre le port d’Athgalan. Depuis son nouveau lien avec le narval, Nathaniel était devenu bien plus doué en maniement de certaines armes, suffisamment pour parvenir à copier le style des opposants qu’il avait rencontrés. Était-ce une provocation non verbale à l’encontre du félin ? Absolument.

Nathaniel s’apprêta à user de son lion au pouvoir travesti, comme il avait pu le faire lors de la bataille, mais la voix de Toryné l’interrompue.

« Écoutez-moi tous! Nous n’avons pas le temps pour les conflits internes! Quelque chose approche et elle n’aura que faire de vos allégeances! Préparez-vous! »

L’elfe sombre cessa alors de regarder le graärh pour venir poser son regard sur la licorne. Il remarqua alors le brouillard givré qui s’en dégageait. Le pirate eut instinctivement un mouvement de recul et incita Demens à faire de même. Il fallait mettre de la distance entre ce phénomène inconnu et eux. La licorne n’était-elle pas morte ? Que préparait-elle ? Allaient-ils devoir la combattre à nouveau ? Cette fois-ci sans piège et stratégie ?

Un gigantesque loup de verre naquit du sol non loin de Toryné. Ce dernier avait donné l’alerte, il avait donc dû ressentir quelque chose. Peut-être suffisamment important pour qu’il dépense autant de magie pour créer une telle créature. Nathaniel se mit en posture défensive, venant se placer entre Demens et la licorne, se préparant à user des pouvoirs du bourdon. Profitant de sa proximité avec le cafard, il lui chuchota une question.

« As-tu un produit contre les graärh ? Un peu comme celui que tu as préparé pour la licorne ? »

L’elfe se méfiait du graärh. Déjà parce qu’il était un puissant adversaire. Mais aussi parce qu’il pourrait faire pencher la balance des vampires. Après tout, il était l’allier d’un clan rival. Toutefois, l’orque avait pour lui l’étrange phénomène. Si la licorne n’était pas morte, le groupe resterait soudé. Il pourrait alors en profiter pour en éliminer un ou deux, ou encore battre en retraite.

Le froid se faisait intense, si bien que même lui le sentait en dépit de la protection magique apposée par Achroma. C’est alors que l’environnement se mit à changer. Des brisures apparurent dans l’atmosphère, un peu comme celle d’un miroir. Le mur de la réalité sembla se briser, révélant, ou plutôt se faisant remplacer par autre chose. Qu’est ce que c’était que cela ? Une illusion ? Ou autre chose ? Nathaniel usa de l’écholocation de l’orque pour ressentir son environnement au travers d’un autre sens. Ce dernier prit en compte les changements, reflétant ce que ses yeux lui montraient. Deux conclusions : soit il s’agissait là d’une puissante illusion, et la licorne en était capable. Soit il s’agissait là d’une autre réalité.

Le calme finit par s’abattre lorsque le phénomène inconnu prit fin … ou plutôt devint complet. Nathaniel nota alors l’absence du corps de la licorne et la brume se rassembler pour venir prendre la forme d’une licorne. Le combat allait-il reprendre ? Visiblement pas. L’apparition tourna les sabots et partit au galop, laissant sur son passage un sillage de couleur. Qu’est ce que c’était que ça ? Un arc-en-ciel ? Non, au vu du climat et c’était probablement plus une aurore boréale.

« Pensez-vous pouvoir la pister grâce à l’odeur de son sang? »

La voix pragmatique de Demens s’éleva. Il ne perdait pas le nord celui-là.

« Nous n’aurons peut-être pas besoin d’avoir recours à un odorat animal. La lumière de son sillage est persistante. Mais je n’aime pas ça. On dirait un piège. Et puis cet endroit. On ne me nomme pas le Capitaine de l'outre-monde pour rien. J’ai déjà navigué sur des flots où nul autre n’a jamais navigué. C’est certes différent, mais la sensation reste la même. J’ai l’impression que ceci est bien réel. Mais on sait que les licornes sont capables de faire des illusions. Je reste méfiant. Surtout quand une variable inconnue est encore présente.»

Nathaniel vint fixer du regard Asolraahn.

« Le Parangon Dalis a souligné l’importance de ne pas perdre de temps en conflit interne face à cette menace plus grande que nous. Et je suis assez d’accord avec lui. Reste à savoir maintenant si tu te soumettras à un cesser le feu et à une alliance temporaire. Et si cela est le cas … »

Le roi des forbans vint, via l’ornithorynque copié, copier le monarque de Toryné et fit s’échapper de lui des papillons illusoires.

« Je suis prêt à ouvrir la piste. Je vous emprunte votre don, Parangon. »

L’elfe envoya les papillons illusoires suivre l’aurore boréale. Il verrait bien à travers eux s’il s’agit d’un piège ou non.

Spoiler :

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Les plantes grimpantes eurent l’effet escompté, si l’on en crut le cri de triomphe du roi pirate. Ce dernier se jeta sur la licorne, enfonçant la lance d’ivoire profondément dans son ventre à l’aide du pavois. La bête poussa des hennissements atroces, enragés. Il y avait une telle haine là-dedans que le géant opalin n’était pas sûr qu’elle puisse mourir. Pourtant les lianes tenaient bons. Le roi pirate quant à lui s’acharnait, tenait son bouclier à la façon d’un gourdin et l’écrasait contre le javelot avec la force d’un dément. Si ça avait été n’importe quoi d’autre, ce qui se trouvait en dessous de ce pavois aurait été réduit en bouillie.

Mais ce n’était manifestement pas n’importe quoi.

Il y eut soudain un dernier râle et la licorne ne bougea plus. Les derniers coups rageurs de l’elfe soulevèrent sa carcasse en des soubresauts mollassons. Le combat était terminé. Les vampires et les pirates sortirent de leurs abris. Asolraahn poussa une longue inspiration et fit deux pas en se rapprochant du corps. Ses yeux brillant dans la pénombre s’assuraient de discerner le moindre petit mouvement suspect de la part du monstre. Il montrait toujours les crocs. Il se contrôlait très bien d’ordinaire. Dans sa branche, un guerrier devait savoir maîtriser ses émotion s’il voulait survivre. Mais son coeur battait encore la chamade et il tremblait comme si la fièvre de l’excitation était toujours vive en lui. Voir une licorne était quelque chose de rare. En voir une étendue et sans vie avait quelque chose d’irréel. Le géant opalin s’attendait à tout moment à ce qu’elle se relève avec ni plus ni moins que de petites égratignures. Le temps passa, désinvolte, volage, moqueur. Il révéla le soupçon qui naquit dans la petite troupe. Après l’affrontement colossal qui venait d’avoir lieu, tous les regards se tournaient maintenant vers lui. Il est vrai que son identité avait été cachée pendant un petit moment, et son apparition venait apporter un peu plus d’animation dans la journée. On s’était habitué à Torvyn le maître-trappeur, moins à lui. Qui sait si on ne le prenait pas également pour une illusion ? Il récupéra lentement une des lances torsadées qui traînait dans la clairière, prêt à en découdre avec d’éventuels adversaires.

Les vampires se désintéressèrent très vite de lui, l’alchimiste également. Il faut croire qu’il n’inspirait pas assez la crainte comparé aux monstruosités équines qui sévissaient dans les bois. Mais ce ne fut pas le cas de son vieil ami royal. Celui-ci descendit de la carcasse. Il se déplaçait peu agilement, à pas lourd, sans faire attention au vacarme qu’il causait. Il avait le souffle rauque, l’excitation perlant de ses yeux hagards.

Asolraahn s’était à peine mis sur le qui-vive que le félon avait déjà commencé à le provoquer copieusement. Un bâton surgit dans ses mains qu’il fit dansoter autour de lui. Le géant opalin demeurait impassible. L’envie le titillait pourtant de lui sauter à la gorge et de soulager enfin l’archipel de son poids. Ce qui n’eut gère été avisé, pour un bon nombre de raisons. Il l’observait ainsi stoïquement, d’un regard mauvais. Il avait vécu suffisamment longtemps pour avoir appris à ne pas se jeter toutes griffes dehors sur le premier venu. Il était loin le temps où le géant opalin était un tueur de sang froid avec la haine au corps. Le roi pirate n’avait jamais été la raison de son retour à Paadshaïl. Les Graärhs étaient un peuple civilisé. Mais personne n’aimait les petits mariolles. Le géant opalin suivait un but plus intime qu’il ne comptait pas révéler au félon. Pas tout de suite. Les autres licornes étaient encore en vie et s’il fallait repartir en balade pour les trouver, il était nécessaire de remettre les pendules à l’heure :

-Parvenir à te tuer ? Tu te surestimes, toi et la valeur de ta vie. Tu n’es qu’un instrument. Un nervi avec lequel le clan Elusis a passé un marché pour effectuer de sales besognes. Quel prix ça a coûté ? Nul doute qu’au vu de ta situation désespérée, il a été dérisoire pour eux...

Le parangon les interrompit brusquement. Il se passait quelque chose effectivement, qui ne rassura guère Asolraahn. Tout le monde se tourna vers le cadavre de la licorne. La puanteur y faisait défaut, c’était un fait. Le corps, pâle et pourtant ensanglanté, évoquait une peinture sur l’herbe drue. Il y avait l’odeur du sang, mais pas celle de la pestilence qui s’emparait inéluctablement des organes et tripes pourries mis à l’air libre. Le géant opalin fut à peine surpris de voir le corps disparaître dans une brume hivernale, avant qu’une silhouette s’enfuie au loin. Il le fut bien plus en voyant les ombres et les couleurs se mettre en vogue, annihilant la réalité et du même coup la forêt autour d’eux. Quelque chose n’allait pas. Quel qu’effort qu’ils avaient apporté pour cette chasse, ils avaient échoué dans leur entreprise. L’alchimiste lui proposa de pister la créature au sang. Possible mais ardu. A quoi s’attendre d’une créature qui pouvait s’amuser à fuir le ventre ouvert par des javelots ? Elle pouvait tout aussi bien faire en sorte que son odeur empeste dans les quatre directions. Le roi pirate ne parut pas vouloir rester inactif. Il leva les bras et, de la même façon que le parangon, invoqua une myriade de papillons multicolores pour partir en éclaireur. Il avait dans l’intention de continuer sa route dans les profondeurs boisées.

Le pirate et le félin se regardèrent, ce dernier le jaugeant à nouveau de la tête au pied. Puis le géant opalin acquiesça. Pour le moment, ils avaient tout à perdre à s’entretuer. Les licornes festoieraient sur les survivants d’un tel carnage. Il n’était pas encore sûr de ce que chaque membre de ce groupe était capable, seulement qu’ils étaient tous particulièrement dangereux. Mais si affrontement il devait y avoir, Asolraahn doutait d’être seul. Il se dirigea vers l’un des pavois plantés dans la terre et le retira d’un grand geste sec :

-Dans ce cas, ne traînons pas, conclut-il. Prenez les pavois avec vous. Vous avez vu ce dont cette bête est capable. Dans le cas où elle ramènerait du monde avec elle, nous aurons plus besoin de protections que d’armes. Allons-y !

Les couleurs étaient grises, humides ; elles exhalaient les senteurs de la pluie tombée la nuit dernière et celles du bois mouillé. Tout autour d’eux prenait des allures de rêve éveillé, l’environnement se distordait, le bruit des branches frémissantes était si fin qu’il rappelait le sable s’écoulant d’un sablier. Asolraahn avait l’impression d’avoir marché pendant des heures sans que la lumière du soleil ne tombe. Ils étaient en train d’halluciner ! Et l’illusion avait transformé la forêt de Licorok à un degré tel qu’il n’était plus sûr de pouvoir pister qui que ce soit.

Ce fut le cas jusqu’à ce que l’odeur s’élève. Une odeur de sang, murmurant à sa truffe. Au fur et à mesure, d’autres odeurs s’y ajoutèrent : celle de la chair morte, plus acide. Le géant opalin resserra la prise sur sa lance. Ils continuaient d’avancer. Il levait les yeux très hauts, presque vers le ciel. Les couleurs se déchiraient, se moiraient dans le vide autour d’eux. La route s’incurvait pour devenir une pente. Asolraahn vit soudain au loin un grand arbre, dont les couleurs aberrantes ne pouvaient gangréner la silhouette. Le félin s’en approcha. L’odeur était maintenant si forte qu’il n’avait plus besoin d’indiquer le chemin aux autres.

Au même moment, des battements de cœurs résonnèrent en écho, par milliers autour d’eux, comme si une assemblée les entourait, affleurait l’environnement décharné qu’ils traversaient. Puis ce furent de funestes chuchotements qui résonnèrent, des murmures inaudibles, sinon par l’esprit, qui gravitaient comme des lucioles dans sa tête. Les licornes ? Peut-être. Impossible de le savoir, car il n’y avait rien tout autour. Peut-être les papillons de couleurs des Monarques les informeraient plus tard. Asolraahn laissa les bruits l’envahir. Le murmure n’était pas composé de mots. C’était plutôt comme un tourbillon d’images et de sentiments, une fusion fluide destinée à n’apporter qu’un seul et unique message.

Hostile. Menaçant. Cruel.

Les licornes ne voulaient pas d’eux en ce lieu et on le leur faisait bien savoir. Un feulement glaçant s’échappa du géant opalin :

« Vous essayez de me briser. Eh bien quoi… aviez-vous oublié ce que c’était que la trouille, mes chéries ? »

L’arbre. Ce devait être la clé. Les licornes s’étaient repliées et les avaient emmené jusqu’à lui. Elles avaient peur de les voir approcher. Il était peut-être Jangal ka dil, le cœur de la forêt. En tous les cas, il était un phare dans cette mer d’obscurité et de carnation. Asolraahn se tourna vers le parangon en pointant l’arbre du doigt :

-C’est la source. Je le sens. Entendez-vous ces battements de cœur ? Ils deviennent plus pesants à mesure qu’on se rapproche. Il y a d’autres forces parmi nous, des forces que je ne vois pas. Pouvez-vous sonder cet arbre avec votre magie ? Je crois qu’il est la solution à notre problème. Mais prudence...

Le géant opalin indiqua au groupe les plantes qui saillaient tels des épines autour de l’arbre. Elles recouvraient la terre comme l’armature écailleuse d’un dragon. Un tapis de mauvaise herbe. Elles dégageaient une odeur cadavérique et il devina qu’elles étaient la source des senteurs qui les avaient attirés jusqu’ici :

-Ca ne vient pas de mon île. Mais j’ai déjà vu ces plantes à Néthéril. Les licornes s’en sont servies à dessein. D’ordinaire, elles n’ont rien de dangereuses mais rien ne dit qu’elles n’ont pas préparées quelque chose à notre insu.

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