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[INTRIGUE] Le Berceau de l'Hiver

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Le Berceau de l'Hiver



Au cœur de l’hiver, dans un berceau de glace, il dort. Trop longtemps oublié, le portail antique de Nyn-Tiamat fut pourtant l’un des tout premiers à être découvert. En plein Inlandsis, au sein du territoire de Vat’Em’Medonis l’artefact attend d’être tiré de son profond sommeil. Pesant sont les regards qui se tournent vers lui. L’hiver des Marches-Neiges est passé, le courroux du blizzard est apaisé, le bon moment semble être venu pour s’emparer tu trésors dissimulés sous la glace. Pourtant … on aurait juré sentir l’Inlandsis trembler sous de trop nombreux secrets murmurés.


Intrigue : Le Berceau de l'Hiver. Le 10 octobre de l'an 1764 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.



L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Il avait appelé ça l’aerocaisse. Il fallait dire que depuis la bataille contre les chimères, Aldaron avait progressé en termes de transport d’humains à l’intérieur de caisses. Jadis, Ilhan Avente avait eu le malheur de tester son prototype que l’elfe avait appelé ‘’caisse de luxe’’ pour ne pas décourager l’althaïen. Certes, le diplomate lui avait confirmé qu’il aurait voulu se battre quoiqu’il en coûte pour venir sur le champ de bataille, mais il avait sacrément souffert de cet enfermement forcé… Mais moins que ceux qui avaient voulu fuir la Théocratie en remettant leurs vies entre les mains du Marché Noir. Ils avaient dû varier les moyens et certains furent assez contraignants. Raison pour laquelle celle qui fut utilisée par Ilhan était de luxe, en comparaison.

Pour autant, fier de ce concept, il avait poussé un peu plus loin l’extravagance. Avoir une caisse de transport, c’était bien. En avoir une qui, magiquement, était plus grande à l’intérieure qu’à l’extérieur c’était mieux. Mais ce qui était encore mieux, c’était l’aerocaisse, car en plus d’être plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, elle était plus grande que son prototype et pouvait être transporté par l’immense dragonne qu’était sa magnifique Liée. Probablement s’était-il inspiré de la forteresse volante des Chimères, en modèle bien plus réduit, pour se dire que transporter des hommes massivement grâce à un dragon serait une opportunité.

L’intérieur était meublé, bien que sommairement et des meurtrières, qu’il était possible d’ouvrir grâce à un volet, permettaient de voir à l’extérieur et la cas échéant de tirer à l’arc. Les prouesses de l’art elfique la rendaient confortable en vol, évitant que trop des siens ne souffrent d’un mal de l’air conséquent. Aussi avaient-ils embarqué à Cendre-Terre, lourdement armés pour faire face aux dangers de l’inlandsis en vue trouver ce portail. A bord, trois de ses enfants : Celeborn, Ivanyr et Elizabeth Elusis, accompagnés de leur nounou officielle : Nessraya. Rumil, l’experte en portails qui avait fait d’énormes prouesses avec celui ramené de Keet-Tiamat, était aussi du voyage pour des raisons évidentes. Deux de ses cinq généraux étaient présents, s’assurant alors d’avoir de brillants éléments au combat… Car il ne doutait pas que le voyage serait périlleux.

Aussi avait-il traversé l’inlandsis comme jamais aucun graärh ne l’avaient fait : par le ciel. Ainsi qu’ils seraient bien moins éprouvés par les conditions climatiques qui, bien qu’elles fussent clémentes, étaient souvent éreintantes. De plus, ils auraient une vision d’ensemble du terrain et se feraient moins sur prendre que s’ils avaient été à terre. Prendre de la hauteur avait du bon. Juché sur le dos de sa dragonne, Aldaron repéra un groupe de fenrisulfrs assez loin. Il transmit mentalement leur position à l’un de ses généraux en charge de la coordination à l’intérieur de la boîte. Rumil avait tracé une feuille de route avec la position du portail telle qu’elle avait été transmise par celui qui se trouvait à présent à Cendre-Terre. Fouillant dans les souvenirs des vampires trépassés qui avaient vécu l’attaque manquée des graärh sur Aethia, Aldaron recoupait les localisations pour être le plus précis possible et se diriger au bon endroit.

Il transmise également à son général la position des quelques patrouilles graärh, avançant avec leur chien de traineaux. Il aurait pu donner l’ordre de les abattre, mais la caisse était capable de se camoufler et de se fondre dans son environnement, si bien que les graärh d’en bas ne devaient voir que Nahui survolant, comme à son habitude, les terres gelées. Ils ne le craignaient pas : ce n’étaient que des éclaireurs et si certains se montraient ou leur posait des soucis, les descendre ne serait pas bien compliqué au moment venu. « On dirait qu’ils ont la mort aux trousses… » fit-il pour Nahui, lorsqu’il vit courir des graärh comme si leur vie en dépendait. « Qu’est-ce qu’ils ont ? » Les sens de Nahui étaient plus affutés que les siens. Il se demandait si un ver de glace ne suivaient pas ces graärh en détresse et de ce qu’il avait entendu dire sur eux, ce n’était pas de piètres adversaires. « Est-ce qu’on les aide ? » Si un ver des glaces faisait du grabuge près de leur destination, il y avait fort à parier qu’après avoir mangé ces graärh, il viendrait les ennuyer. Il haussa doucement les épaules : « Laissons-les courir encore un peu, que nous en sachions plus sur ce qui les poursuit et puis… C’est drôle de les voir courir, non ? » Un sourire en coin, joueur, faisait de lui un grand gamin. Il averti néanmoins son général et Nessraya du danger dehors : ils étaient presque arrivés. Qu’ils se tiennent prêts.

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La caisse de compet' :

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Malgré les précautions prises, force était de reconnaître que les glaciers de Nin-Tiamat étaient un terrain parfaitement hostile à une Gräarh de Néthéril. Ou même à un Gräarh, à en juger par les deux Shikarees qui m'accompagnaient sur l'île de nos frères du nord : Djerzeb grelottait de tout son être, et s'il ne pestait d'aucune manière, emmitouflé dans des vêtements triple épaisseur, confectionnés pour l'occasion en fourrure et en peau de Kinkajou, je ne le connaissais que trop bien pour savoir qu'il avait des pensées autrement moins polies que les expirations profondes qui franchissaient ses narines concernant son appréciation particulièrement limitée des terres gelées où nous nous trouvions. Quant à Ynsh'em, il avait opté pour un matelassage des plus impressionnants en dessous de ladite tenue, rajoutant un gambison et des protections de mailles qui lui donnaient la démarche la moins gracieuse qu'il ait été donnée à un Gräarh de montrer. Djerzeb n'avait d'ailleurs pas hésité à le lui faire savoir en début de trajet, ce à quoi le blindé avait répondu par un geste du bras dont la décence m'empêche de vous révéler l'exacte signification, qui s'avère être aux antipodes d'un "j'apprécie le compliment, surtout de la part de l'être fort sympathique que tu es".

Mais notre mission dépassait amplement des considérations aussi triviales que le chaud et le froid, la douleur et le ressentiment. Ressentiment que je ne pouvais m'empêcher de ressentir encore plus profondément que ce froid mordant, envers cette Aaleeshan aussi sympathique qu'une porte claquée sur le museau, et derrière laquelle elle avait sans doute enfermé toute notion de décence et de reconnaissance. Déjà que partager cette information avec le conseil Vat'Aan'Ruda s'était avéré une expérience exécrable, qui avait poussé les deux ramollies du bulbe qui me servaient de collègues à vouloir envoyer un messager informer la légion du nord de la situation. Au vu de l'aide qu'ils nous avaient apportés lorsque les Chimères et les pirates nous sont tombés sur le râble, m'était plutôt avis de les laisser se débrouiller, ou d'aller chercher ce fameux portail et le ramener jusqu'à Néthéril, creuser une fosse profonde de quelques dizaines de mètres, hérissée de pieux de bois...et déposer le portail juste au dessus. Alors non. Il était hors de question de laisser un idiot  quelconque se charger d'aller leur annoncer la nouvelle, et encore moins de laisser les Vat'Em'Medonis s'emparer de cet artefact et de ce que nous pourrions en apprendre...J'en attendais bien trop d'une connaissance étendue des histoires de notre race pour laisser tomber ces savoirs inestimables entre les mains de ces brutes...Enfin. Au moins avaient-ils permis que nous nous joignions à l'expédition...Ce que j'espérais fortement depuis la fin des négociations avec le conseil de notre légion. Quand à celles avec Illidim Barphrosh, force est de constater que mon habileté avec les mots et mon caractère bien trempé semblaient lui avoir suffisamment plu pour qu'elle accepte de nous tester, mes chasseurs et moi. Peut-être avait-elle senti que j'oeuvrai au mieux pour qu'un jour, nous nous retrouvions face à face à nouveau. Et que ce jour-là, je ne serais plus un simple petit tiers de la tête de nôtre légion. Que ce jour-là, nous parlerions d'égale à égale.

Après le départ, notre guide parlait peu, les autres chasseurs, également. Nous n'avions eu que peu de temps pour nous préparer, ré-aiguiser nos armes et ajouter à notre arsenal l'héritage culturel de nos ancêtres, sur les traces desquels nous partions. Ynsh'em était un shamane doué, et il accompagna au tambour de peau le chant rituel et l'onction que je m'infligeai, avant d'adresser ma prière à l'esprit du cobra et les rites associés. Djerzeb opta pour un rituel lui conférant la possibilité de soigner ses congénères, quand à Ynsh'em, c'est à l'ornithorynque qu'il s'adressa, employant la pierre que je lui avais fournie pour l'occasion. Nous étions prêts. J'en profitai pour échanger avec un guerrier Vat'Em'Medonis un peu moins renfrogné que ses confrères. Sur ces terres gelées, il semblait que le lien avec la végétation soit un luxe que beaucoup avaient oublié de se permettre...ainsi, je promis d'enseigner au lynx blanc  un rite que nous autres, à Néthéril, usons pour nous protéger des prédateurs en chasse, un peu plus tard dans notre périple.

Le vent, la neige, l'environnement était hostile, et les guerriers Vat'Em'Medonis n'étaient pas en reste pour rendre la traversée peu agréable. Le silence devint pesant dès les premiers kilomètres, mais une fois que nous entrâmes dans la saignée glacée, il n'était plus seul à rendre insupportable ce voyage. Sur le même chariot que le maître-chasseur menant cette aventure en terre inconnue, je me permis de lui adresser la parole. Je ne vous cache pas que la réception de celle-ci fut...expéditive, puisqu'il tenta de me saisir par la gorge pour me faire taire. J'esquivai d'un geste vif en posant ma propre main où il aurait voulu placer la sienne pour lui signifier que j'avais compris le message, et je repris en me penchant vers lui pour murmurer à son attention.

- Cette galerie n'a rien de naturel...Qu'est-ce, ou qui l'a creusée?

- C'est typique du ver des glaces. Celui-ci est beaucoup plus grand que la nomale, on en voit très rarement de cette taille...

-Hm. Nous ne sommes pas habitués à ces terres et ses bêtes. Ma lance est à votre service jusqu'à destination.

- On sera pas trop de dix. Le coin n'est pas sur. Silence maintenant.

Soit. Silence. Et concentration. D'un geste de main, je signifiai à mes compagnons de rester sur leurs gardes et de tirer leurs armes. Djerzeb tira un javelot de son carquois, laissant sa lame au fourreau, tandis que son compagnon saisissait à deux mains son bec de corbin. Le silence s'était de nouveau abattu sur la crevasse, à peine rompu par le bruit des pattes des molosses et le sifflement léger des traineaux. Il n'était plus pesant comme avant. Cette fois, il était tout ce qu'il y avait de plus rassurant. Tant qu'il ne se rompait pas...

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“Pipe, pipe, pipe ! Pipe et jambe de boooois…”

C’était un des innombrables Petits de Lié qui lui avait appris cette chanson. Désormais, ladite chanson ne cessait de se faire entendre entre ses deux oreilles. Pourquoi, comment ? Nahui ne le savait. Nulle magie n’était à l'œuvre qu’elle ne puisse percevoir. Il ne lui restait qu’à subir. Nahui était une dragonne généreuse, pleine de bons sentiments. Aussi n’hésitait-elle pas à partager cette agréable punition avec… Eh bien, tous ses passagers du jour.
En temps normal, Nahui rechignait à transporter qui que ce soit qui ne fusse son Lié. Seulement, cette fois-ci, ledit Lié était venu à elle avec sa dernière création. Il aurait fallu n’avoir aucun coeur (dans le cas de Nahui), ou aucun sens de la hiérarchie (dans le cas des autres) pour refuser quoi que ce soit à Aldaron dans ces moments. Ainsi s’était-elle retrouvée à porter l’aérocaisse, vers leur destination.

Le vent était glacial. Tout autre qu’elle aurait sans doute plissé les yeux en grommelant. Cet air-là était celui qui lui convenait le mieux ; c’était l’air qui l’avait vue grandir, la neige qui avait couvé son œuf. C’était l’île qui avait porté ses premiers vols. Elle était chez elle là où le froid mordait à sang les chairs les plus fragiles.
La saison n’était plus à ces vents violents qui défiaient ceux qui croyaient pouvoir dominer ces terres. À ces hauteurs, néanmoins, il fallait bien une caisse confortable, une immortalité solide ou une composition de glaciers pour ne pas souffrir des brises assassines que la dragonne fendait à grande allure. Au monde elle présentait non sans fierté son immense taille, son envergure vertigineuse.
Ils venaient pour un portail. Malgré son manque d’intérêt pour la plupart des enjeux et des histoires qui s’écartaient vaguement du chemin direct vers son objectif, Nahui avait concédé à écouter Lié sur le sujet. Si elle s’assagissait ? Point du tout. Aldaron avait tout juste eu de la chance de capter son intérêt à un moment où elle s’ennuyait. Ce portail était très important pour lui, pour eux, alors il fallait faire de leur mieux. L’hiver l’avait sans doute enseveli sous la neige, la glace, et autres fragments mobiles d’hiver. Menu détail que celui-ci, car les Erlië disposaient d’une merveille capable de percevoir la magie !

Sauf que là, ladite créature ne percevait rien. Rien d’autre que les courants qui la portaient, les mouvements dans la caisse, l’absence de montagnes autour d’eux. Un ennui inadmissible. Fort heureusement, le monde sait parfois reconnaître sa place par rapport au dragon : quelque divertissement fut apporté à Nahui, sous forme de Graärh… Fuyants. Quand ensemble les Liés se firent remarquer ce détail, la dragonne eut comme principale réaction une sorte de dédain déçu - mais fort peu crédible, l’infernale chanson ayant enfin cessé de la tourmenter. Des Graärh ? Ils venaient pour le Trésor ? Pour ennuyer Lié ? Nahui fronça le nez. Elle n’était pas sûre de vouloir aider de potentiels ennuis. D’autant plus que, pour l’heure, les Graärh lui avaient majoritairement donné le sentiment d’un peuple ingrat, incapable de courber l’échine devant toute puissance autre que les Esprits-Liés. Les aider était donc fort peu attrayant. S’ils étaient poursuivis par quelque prédateur qui avait le droit de les gober, autant ne pas en priver ce dernier.
Les capacités humoristiques de leur course échappaient encore un peu à Nahui. En revanche, elle avait toute la dangereuse curiosité qu’il était possible d’avoir à son âge. Rapidement, elle obtint la confirmation de son Lié quant à la volonté de ce dernier d’entrer en contact avec eux. La dragonne étendit donc son esprit et, sans délicatesse, au vu de l’urgence de la situation, transmit une question aux malheureux : quelle était la nature de ce qu’ils laissaient derrière eux ?

La possibilité d’une panique, elle l’avait calculée. Le risque était inférieur à son besoin de s’occuper. Si leur instinct ne leur permettait pas de garder la tête froide face aux dragons, Nahui ne pouvait plus rien pour eux. Ainsi advint-il ce que chacun pouvait envisager. En retour de sa question, Nahui perçut de la panique, de la surprise, ainsi que beaucoup d’insultes. Ils étaient trop bas dans son estime pour qu’elle s’en offensât autrement que par son mépris.
En leur direction, moult bruits se firent alors entendre. Notamment du poids qui rencontrait la glace et se brisait.

“- … Lié, ils ont réussi à renverser leurs traîneaux tous seuls, n’est-ce pas ?”

Soupira-t-elle mentalement, lasse. Le reste des bruits demeura chaotique. Des pas, de la course, des coups de pattes, des hurlements. La glace elle-même craqua, étirant le coin des lèvres de Nahui, dans une imitation terrifiante de ce que pouvait parfois faire Lié.

“- Ver des Glaces. Bien fait pour eux.”

Il fallait tout de même leur reconnaître une pointe d’ingéniosité, quand l’un d’eux s’écarta du groupe pour aller se faire dévorer plus loin, dans un nouveau grand craquement de glace, dont les délicieuses vibrations arrachèrent une pointe de satisfaction à Nahui. Certaines beautés se passaient d’yeux. Un ronronnement étrange fit trembler l’aérocaisse.
Un instant, Nahui se demanda si lesdits Graärh transportaient avec eux quelque élément qui aurait pu les intéresser. Elle constata avec dépit que nulle magie n’émanait de leur traîneau, et qu’il ne cachait aucun vivant. Tristesse. Les informations partagées avec Lié, l’accord n’eut pas même besoin d’être prononcé. Les Liés des neiges avaient à faire et, définitivement, rien ne voulait distraire l’intellect pourtant grandiose de la dragonne. Mieux valait arriver au plus tôt à leur destination.
Elle pressa le pas. Enfin, les ailes. Enfin, elle accéléra, sans se détourner de leur objectif, retrouvant malgré elle une certaine chanson entre ses oreilles. Une question, tout de même, restait sans réponse : les Vers des Glaces, étaient-ils comestibles ?

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Le vent glacial soufflait contre Nynsith, mais celle-ci n’avait heureusement pas trop de difficulté à avancer. Pour l’heure, elle se contentait de faire des va-e-vient à quelques mètres au-dessus du groupe de Graärh qu’elle avait décidé d’accompagner, à leur grand bonheur. En fait, elle avait d’abord accompagné des Graärh de Vat’Aan’Ruda qui venait sur Nyn-tiamat visiter la légion Vat’Em’Medonis pour discuter d’un artéfact magique de grande puissance. Un autre artéfact du même genre avait été découvert par les bipèdes dans les marécages de Néthéril, lorsqu’ils avaient réveillé une Couronne de Cendre. Pour la saurienne, c’était une opportunité de peut-être recroiser ces adversaires qui lui avait filé entre les griffes lors de l’attaque sur le Domaine Baptistral, mais c’était également une occasion de passer un moment auprès des Graärh des contrées glacées avec lesquels elle avait eu moins de contact, surtout ces derniers temps.

On l’avait chaleureusement accueillie lorsqu’elle était et on s’était réjoui lorsqu’elle avait mentionné vouloir appuyer l’expédition. Cependant, elle présentait également un problème de taille, littéralement : si les Graärh étaient en mesure de se déplacer plus discrètement à la surface de la glace, elle ne pouvait se poser sans risquer d’attirer l’attention de ce qui vivait en dessous. Elle avait suffisamment chassé ici pour savoir le risque que représentait les vers de glace. Et si elle pouvait toujours éviter les attaques des spécimens plus imposants en prenant un peu d’altitude, ce n’était pas le cas des grands Félins. C’est pourquoi elle se contentait de rester au-dessus d’eux, gardant un œil sur les environs.

Éventuellement, la troupe arriva à une faille béante, trace laissée non pas par les intempéries, mais bien par un ver de glace volumineux. Pas assez volumineux cependant pour que la Dévoreuse puisse s’y faufiler, mais ce n’était pas un problème comme ç’aurait pu l’être jadis. Tout en descendant doucement vers la crevasse, elle contacta mentalement les Graärh.

« Je vais passer devant. Si un danger se présente, je pourrai le retenir le temps que vous retourniez en sûreté. »

À ces mots, elle fit appelle à Chharybdis et liquéfia son corps. Sous sa forme aqueuse, elle usa du don de l’Orque pour s’étirer et aller plus en avant dans le tunnel. Avec elle, Entroxucec observait les environs, repérant également le chemin le plus sûr. Ponctuellement, l’Affamée reprenait sa forme physique pour indiquer par où aller à travers les couloirs de glace, prenant toujours garde à limiter ses mouvements pour ne pas faire résonner la glace. De temps en temps, ils croisaient une mue de ver couverte de givre ou les écailles, ainsi que les restes méconnaissables d’une proie à un moment.

Éventuellement, Nynsith aboutit dans une zone beaucoup plus vaste, manifestement une antre. Là elle porta attention aux son ambiants, réalisant que quelque chose se dirigeait vers sa position, mais lentement, signe qu’elle n’avait pas été découverte. Bientôt, les Graärh surgirent derrière elle.

« Un ver se dirige vers nous. Au son, je doute qu’il nous ait détecté, mais j’estime qu’il est trop proche pour rebrousser chemin. Voulez-vous continuer ou préférez-vous attendre ici? Je pourrais aussi aller de l’avant tandis qu’Entroxucec reste en arrière pour vous protéger au cas où. »

L’Ombre étira sa silhouette de sous le poitrail de la dracène. De par son immatérialité, elle était virtuellement indétectable pour les vers, ce qui était un avantage majeur.

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Je n’ai jamais regretté mon choix que de suivre la voie de la trahison. Vivre auprès de cette nouvelle famille, qui a su m’élever, et mon montrer le chemin de la rédemption… Enfin… C’est ce que je croyais… Mais des choses apparaissait dans mon champ de vision, une voix qui résonne dans mon esprit… Lorsque j’ouvre les yeux, je ne vois rien… Cela arrive de temps en temps, mais je me sens prise au piège au cœur d’une malédiction… Que se passe-t-il dans ma tête ? Pourquoi est-ce que cette voix me hante jour et nuit ? Pourquoi vient-elle m’éveiller et m’empêche de dormir tranquillement ?

Mon rôle de gardienne en prenait un sacré coup, j’étais plus protectrice, plus paranoïaque aussi… Tous mes sens sont en éveil malgré le manque de sommeil, la colère grandie jour après jour, et la joie qui régnait sur mon visage, lorsque je voyais mes anges, mes enfants adoptifs, une larme se met à couler à présent… Pourquoi est-ce que je suis aussi triste ?

Ma mission du jour ne devait pas être troublée par cette chose qui m’impacte, et je faisais tout pour cacher cette douleur qui étrangle mon cœur meurtri… J’avais en charge la princesse et les deux princes de mon roi vampirique, il avait confiance en moi et je refusais que cette confiance soit réduite en cendres… Cette expédition était un moyen de les faire grandir et mûrir par la même occasion, je devais leur enseigner les dangers de la nature, ainsi que le moyen d’y survivre.

Ce voyage, qui dura trois jours dans les airs, me sembla interminable… Je suis un être vivant sur la terre, et l’air est une chose qui m’oppresse le plus au monde… Je ne suis pas dans mon élément, et pourtant, je dois rester forte pour montrer l’exemple, en prenant sur moi, et gardant la tête haute.

Notre mission pouvait sembler simple, récupérer un artefact, mais rien n’est simple sur cette contrée… Mon expérience du terrain allait être mise à l’épreuve, moi qui suis longtemps voyagé pour rejoindre le territoire vampirique, je me souviens de chaque parcelle de neige, mais malheureusement pour moi, la montagne est en perpétuel mouvement, créant naturellement des labyrinthes pour mieux nous enlacer, jusqu’à ce que le froid nous consume de l’intérieur…

L’aérocaisse se pose enfin sur le sol blanc, et un léger tremblement retentit durant l’atterrissage… La glace se met à craqueler dans tous les sens, jusqu’à trouver un point de stabilisation et les bruits entourant le dragon, cesse finalement. Nous ouvrons la porte et sortons de la caisse pour descendre et avancer à travers la glace et la neige. Un silence morbide est présent, et cela ne me dit rien qui vaille… Je surveille mes trois protégé, mais l’un d’entre eux, préfère s’éloigner plus que les autres. Néanmoins, pour le moment tout semble calme, même beaucoup trop calme… Je m’avance au même rythme que les enfants, mais encore une fois… Cette illusion arrive et me perturbe durant plusieurs secondes… Je la vois au loin, à travers la neige, elle ne bouge plus et semble pleurer légèrement, j’ai envie de le rejoindre, un appel maternel, que je ne peux renier…

Cependant, ceci ne dura qu’un court instant, car la terre se met à trembler, puis à se briser. Mes pupilles reprennent vie et lorsque mon regard croise l’arrivée de deux vers de glaces, je me précipite sur les enfants de mon roi, pour les pousser jusqu’à l’aérocaisse. Des grognements se font entendre et une fois à l’intérieur, échappant de justesse à un vers qui sortit de dessous de nous. Vérifiant que mes enfants ne sont pas blessés, je remarque qu’il en manque un et la peur me pris les tripes. Je me retourne et comprends qu’Ivanyr est resté là-bas.

« Le premier qui bouge de vous deux, je le dévore en une seule fois ! C’est bien clair ! »

Fermant la porte de la caisse, après être sorti de cette dernière pour rejoindre le lieu où j’avais vu le jeune prince se diriger. Je fais appel à mon esprit lié du Gerridae pour pouvoir me déplacer sans faire trop de bruit, et donc faire en sorte que les vers de glaces ne me poursuivent pas. Je devais rester concentré et réguler ma respiration, mais la peur de perdre un autre enfant m’effraya tellement, que je ne parvenais même plus à reprendre mon souffle…

Je dérape dans la neige en remarquant l’épée de mon fils adoptif, et la ramasse. Juste à côté, je vois un trou creusé sans doute par un vers de glaces et comprend qu’il est tombé dedans… Je m’approche un peu plus, et range l’épée près de mon arc, puis saute à l’intérieur sans me poser plus de questions, s’il était mort, autant que je perde la vie auprès de lui… Cela devait être ma punition pour avoir manqué à mon devoir…

Après avoir sauté à l’intérieur, j’effectue une chute de plusieurs mettre, avant d’atterrir sur la glace et glissant dans un immense toboggan gelé. Seulement… Je prends rapidement de la vitesse, et je remarque qu’au bout du tunnel, il y a un mur de glace, et que je risque de me briser tous les os de mon corps, si jamais je prends cet impact de plein fouet avec une telle vitesse… Le temps me manque pour réfléchir, et je décide d’attendre le dernier moment pour utiliser mon esprit lié du gerridae pour diviser mon poids et me sert au dernier moment de mon esprit lié de la libellule pour créer une bourrasque et contrebalancer ma vitesse. Je m’arrête sans me briser les os. Je reprends mon souffle, et me relève pour chercher d’autres traces de sang. Je devais retrouver mon petit au plus vite et remonter à la surface pour veiller sur mes deux autres enfants…

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Le paysage était un désert blanc où le soleil se reflétait, obligeant parfois à plisser les yeux. Ils avaient laissé les graärh car leur sort leur importait peu. S’ils avaient eu la sottise de se promener en ces terres hostiles, alors ils en assumeraient les conséquences. Aldaron n’était pas venu se faire des amis. Il n’avait qu’un seul objectif : récupérer ce portail. En toute logique, si celui qu’ils avaient récupéré à Keet-Tiamat conduisait sous Calastin, l’autre amenait tout droit à Althaïa. Le posséder représenterait deux intérêts : pouvoir communiquer aisément avec ses alliés (et faire passer des marchandises aisément) et éviter d’offrir aux graärh une porte d’entrée chez les pirates. Nathaniel ne s’amuserait pas de les voir débarquer à l’improviste et les graärh ne voudraient pas non plus laisser à leurs ennemis une porte d’entrée royale dans leur tribu pour tout massacrer. Il savait qu’il pourrait arguer sur ce second point si des négociations venaient avoir lieu et dans le cas contraire, Nahui saurait leur arracher par le feu et le sang s’il le fallait. Ce portail leur appartenait.

Des pics et des irrégularités semblaient se faire témoins de la catastrophe qui avait frappé les graärh jadis, lorsque ceux-ci avaient voulu attaquer Aerthia. « On ne pose, tenez vous prêts, nous risquons d’être attaqués. Les vers des glaces vont nous entendre. » fit-il par voix télépathique aux siens, à la lumière de ce qu’ils avaient pu voir jusque-là, pendant leur voyage. Cela ne manqua pas : il ne fallu pas plus de quelques minutes pour qu’ils surgissent sous un craquement du sol. Les siens partis en éclaireurs dans les environs retournèrent à l’intérieur de l’aerocaisse et celle-ci fut soulevée dans les airs. La dracène déversa sur les imposteurs le feu dont elle était capable et les créatures ne tardèrent pas à trépasser. La neige avait fondu sous la chaleur cuisante et s’évacua par les galeries creusées par les vers des glaces. Rapidement. Il devait y avoir tout un réseau sous-terrain… Comme à Calastin, songea-t-il.

L’aerocaisse fut reposée. Un troisième ver des glaces avait été assommé en fonçant tête la première sur l’aerocaisse. « Tuez le dernier. » Ordonna-t-il à ses hommes. Cela ne saurait être bien difficile, vu qu’il était inconscient : il n’allait pas se débattre. Un index se leva, et l’un de ses enfants inspira l’air comme pour s’apprêter à poser une question qu’Aldaron imaginait très bien et pour laquelle la réponse fut prompte : « Non, Sorel. On n’adopte pas un ver des glaces. » L’elfe rouquin sembla déçu, mais le Prince Noir ne transigea pas d’avantage et la bête fut tuée. « Tu auras un festin à te mettre sous la dent à notre retour. » fit-il pour sa ventre-Liée. Elle aurait besoin de reprendre des forces pour le vol de retour : cela ferait un bon repas si ça n’était pas volé par quelques fenrisulfrs attirés par l’odeur du sang… « Tu verrais les mettre plus loin. » demanda-t-il à Nahui pour que leur comité d’accueil au retour ne soit pas une horde de loups géants.

Il orienta la paume de sa main vers le ciel et imprégna son sens de l’orientation de la trame pour qu’une cartographie des environs et surtout des tunnels, pour arriver à se retrouver dans ce labyrinthe (sort Guide). « Celeborn, Liv, Liz… Prenez en note le chemin… » La voix de Liz raisonna  « Ivanyr n’est plus là, Père. » fit-elle inquiète. Ainsi remarqua-t-il que Nessraya manquait aussi à l’appel. Il les contacta par voix mental, pour savoir comment ils allaient. Un nouveau sort (Retrouvailles) leur permis de repérer où se trouvaient Nessraya et Ivanyr, à savoir un peu plus bas, dans les galeries, mais avec le plan, cela serait aisé de les retrouver. Il les invita à ne pas bouger : ils les rejoignaient. Il lança à nouveau de sort de Retrouvailles, cette fois pour traquer le portail. Le plan du chemin le plus pratique fut repéré. Le portail était bien plus en profondeur et les passages creusés par les vers des glaces se rejoignaient en des boyaux plus gros, un peu plus bas. « Faites preuve de discrétion en descendant. Camouflez le bruit de vos pas avec la magie : je ne tiens pas à ce que nous nous fassions à nouveau attaquer une fois là-dessous. »

Lorsque Nahui revint il tendit une main vers elle pour qu’elle rapetisse et vienne se poser sur son épaule. « Soit vigilante. Nous serons aussi aveugles que toi là-dessous : utilise ton ouïe fine pour nous prévenir des déplacements de vers des glaces ou autres créatures qui pourraient s’approcher de nous. » Il avisa les siens : « On y va ! » Rapidement, il retrouva Nessraya et lui posa une main sur l’épaule pour la remercier silencieusement de veiller sur ses enfants. Il en emmenait quatre avec lui aujourd’hui en ces terres inconnues. A la vue du sang vampirique, il serra les dents. Les vers de glace avaient fait du mal à son fils… Il devait être blessé. Ils descendirent encore pour le retrouver et leur pas feraient ensuite route vers le portail.

Sorts :


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Les galeries de glace avaient cette impressionnante faculté à alterner, là où la neige était épaisse par dessus la surface, des zones d'ombre quasi-totale, que la nyctalopie des Légionnaires leur permettait de surmonter, et des points de clarté intense lorsqu'elles étaient à ciel ouvert. Ce n'était cependant pas vers cette lumière que se dirigeaient les équipages des traineaux filant sur la glace, mais bien vers un boyau obscur de mauvais augure, seul passage au sol pour ceux qui, comme les graarh, n'avaient pas la faculté de se déplacer par les airs. L'inlandsis gelé était une terre que mes chasseurs et moi-même n'avions eu l'occasion de côtoyer par le passé, et le peu que nous en connaissions n'avait rien d'engageant. Mis en garde par les chasseurs que des bêtes dangereuses s'y trouvaient, Djerzeb avait ironisé en arguant qu'il n'y avait probablement rien de plus dangereux qu'un smilodon en ces lieux. C'était avec un amusement certain, et pourtant, sans condescendance (à ma grande surprise, comme quoi, avoir des à-priori n'était pas toujours la chose à faire) qu'un des chasseurs Vat'Em'Medonis lui avait répondu qu'il ne disait ça que parcequ'il n'avait encore jamais eu affaire à un ver des glaces. Et effectivement, au vu de la taille des failles dans lesquelles nous nous engouffrions, force était de reconnaître que le gabarit de ces bêtes devait être des plus impressionnants. Certains vers des sables, quoi que de taille plus modestes, créaient ainsi des tunnels sous le sable, sur Néthéril. Nous ne les chassions pas pour une bonne raison : la dangerosité des chemins à suivre autant que de ceux qui les avaient excavés n'était plus à prouver. Et peut-être aussi parce que leur chair était particulièrement immonde au goût, et leur cuir, inutilisable. Rapides, ils parvenaient, lorsqu'ils ne se dévoraient pas les uns les autres, à se coordonner pour de véritables attaques depuis les profondeurs, qui avaient coûté la vie à bien des chasseurs un peu trop téméraires...Difficile d'imaginer ce que donnerait un cousin plus massif de ces êtres, évoluant sur des surfaces lisses sans imaginer la complexité d'un combat en ces lieux. Nous en avions également un peu plus appris sur leurs points faibles et leur nidification, mais ce genre d'informations était inutile tant que nous n'en rencontrions pas un...ou plus.

La dragonne Nynsith, qui avait été (les esprits en soient loués) mon faire-valoir pour obtenir une audience avec l'insupportable Aaleeshan de la légion du nord, décida de partir en éclaireur. Si j'avais déjà rencontré Vérith, ainsi que sa compagne, je n'imaginais pas notre camarade de voyage être capable de se changer en fluide. Les aptitudes magiques des sauriens étaient définitivement des plus impressionnantes. Tant que les nouvelles n'étaient pas mauvaises, nous progressions dans les galeries, lentement mais sûrement, suivant les indices laissés par notre éclaireur liquéfié, que nous finîmes par rejoindre dans une véritable crypte de glace. Oh, non, aucun cadavre refroidi ne s'y trouvait -pour l'heure-, mais la hauteur et le diamètre de cette pièce auraient pu être construits par un bipède, tant ils appréciaient ces espaces vides et gigantesques. Notre guide, pour sa part, n'était pas de cet avis : cette cavité avait été creusée par une bête, ou plutôt, potentiellement, par plusieurs. Pour couronner le tout, L'annonce de Nynsith ne nous rassura nullement : un ver arrivait dans notre direction. S'il ne l'avait pas repéré, ni nous, probablement, le choc était inévitable. Nynsith et les Vat'Em'Médonis étaient les seuls sachant à quoi s'attendre, mais le choix de stratégie à adopter se devait d'être des plus rapides. Les locaux semblaient penser que pareil affrontement ne saurait se faire qu'au détriment de nos troupes, le fracas des combats et les vibrations dans la glace pouvant attirer d'autres adversaires de la même espèce...

- Si je peux me permettre une suggestions : nous devrions éviter le conflit pour l'heure. Nous n'avons pas encore entamé la partie difficile. Je peine à croire que le coeur de l'inlandsis soit plus hospitalier qu'ici. Tout dépend en réalité de vous, Nynsith. Les rangs Graarh s'amenuiseront sans le moindre doute face à une bête pareille, et en combattant ensemble, nous risquons d'en attirer d'autres. Si vous pensez pouvoir en tuer un sans subir de blessures, nous gagnerions du temps sur d'éventuels autres poursuivants. Sinon...autant choisir ensemble un autre chemin.

Dire que j'étais sereine aurait été mentir, mais l'assurance était une qualité que devait avoir naturellement tout meneur digne de ce nom, afin de ne pas entraîner dans ses doutes, ses peines et ses peurs ceux qui avaient accepté de le suivre. Masquer ses émotions était devenu, au fil du temps, un jeu d'enfants. Quand à ne plus ressentir la peur...C'aurait été folie. Qui peut prétendre vivre sans peur? Survivre sur une terre hostile sans peur? Ce sentiment, qui mettait les nerfs à fleur de peau, était la raison pour laquelle certains sauvaient leur peau en fuyant un combat perdu d'avance, si poussée à l'extrême. Le cas échéant, elle n'était qu'une émotion motrice de plus, comme la colère ou l'amour, la peine. Ainsi me devais-je de considérer et d'utiliser cette sensation qui m'étreignait, cette tension dans mes muscles, cette attention accrue par la peur. Celle de perdre mes chasseurs. Celle de perdre la vie. Celle de laisser aux pirates l'artéfact tant convoité. La peur de l'échec, également. Toutes ces craintes galvanisaient mon envie de triompher. Et si les guerriers Vat'Em'Médonis (et bien des Vat'Aan'Ruda, à tort à mon humble avis) valoriseraient l'option de l'affrontement, pour retirer de cette mission une gloire futile, la survie et l'atteinte de l'objectif étaient mes inquiétudes premières. Ainsi m'étais-je exprimée en faveur d'une solution sécuritaire...Du moins le semblait-elle sur l'instant.

- Nous, Vat'Aan'Ruda, sommes mal placés pour conseiller sur la marche à suivre en cette terre inconnue. Quoi que j'en pense, m'est avis que le choix devrait revenir au seul être parmi nous capable d'affronter un de ces vers en combat singulier. Quoi qu'il en soit, ma lance et mes chasseurs restent prêts au combat.

Ainsi avais-je parlé, mes deux compères opinant du sous-chef (car ils étaient des graarhs réservés) pour appuyer mes dires. Je me tenais cependant prête à faire usage des dons que les esprits m'avaient accordés pour ce jour qui s'annonçait des plus palpitants. S'il fallait attendre l'arrivée du ver sous forme spectrale à l'entrée de son tunnel pour le poignarder par en dessous d'un coup de pertuisane, soit. Je lui offrirais les trois mètres de métal que je tenais en main, à travers mes gants de cuir, et ne cesserai de l'empaler qu'une fois qu'il aurait terminé de bouger. De toute manière, ainsi que je l'avais précédemment souligné, le peuple des sables était le moins bien placé pour aviser sur cette terre glacée. Mais tout de même. Prudence était mère de sureté...


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La situation n’était pas exactement ce à quoi Nynsith était habituée. Bien qu’elle appréciait plus les Gräarh que les bipèdes, elle ne se tenait pas avec eux en tout temps, et elle avait encore moins l’habitude d’accompagner un groupe d’individus comme elle le faisait en ce moment. Elle aurait pu s’imposer et les diriger, mais d’un autre côté, c’était eux qui voulaient explorer et l’Affamée c’était jointe par après. C’est pourquoi elle avait préféré les informer de la situation plutôt que de foncer droit vers le ver, ce qui aurait pu mettre à mal le groupe. Malheureusement, la prise de décision avait pris trop de temps et un nouveau rugissement se fit entendre, celui-là beaucoup plus près.

« Il nous a repéré. Restez derrière moi. »

Alors qu’elle leur adressait ces mots, le ver pénétrait dans la veine où ils se tenaient, poussant un nouveau grondement qui fit trembler les parois.

~ Tu sais quoi faire. ~

~ Oh, c’est pratiquement déjà fait! ~


Entroxucec se détacha complètement de l’ombre de l’Océane et longea les parois de la grotte pour aller se greffer à l’ombre de la bête. Usant de sa magie, elle vint exacerber sa sensibilité au feu tandis que Nynsith crachait sur lui un torrent de flammes bleutées, ponctuant son attaque de morsures et de coup de griffes. En quelque secondes, le ver fut terrassé, réduit à un cadavre calciné. Cependant, les parois étant un peu trop proches, elles aussi étaient tombées victimes du feu et plusieurs craquement sourds se faisaient entendre. L’intégralité de la structure naturelle n’était plus.

« Courrez! »

Tout en lançant cet ordre aux Félins, la Dévoreuse retrouva son état aqueux et, après s’être ajoutée à l’eau causée par son propre feu, usa du don de l’Orque pour s’étendre sur toute la surface de la cavité afin de la stabiliser le temps que ses protégés du moment soient rendu assez loin. Enfin, elle relâcha la pression et avança à son tour, laissant la cavité s’écrouler pour de bon. La voie était à présent condamnée, ce qui ne laissait qu’une option : continuer de l’avant.

~ Tu y es allée un peu fort. ~

~ Merci, je n’avais pas remarqué! ~

~ Aussi bien en rire. Qui aurait pensé que du feu ferait fondre la glace? ~

~ Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude des combattre des vers de glace sur leur propre terrain. C’est bien plus simple à la surface. ~


D’ailleurs, après avoir repris son état solide, elle ferma les yeux, se concentrant sur son ouïe. Sans surprise, tout ce chahut avait attiré l’attention.

« Trois vers se dirigent vers la cavité. Si nous avançons maintenant, nous pourrons les éviter. »

Tous se remirent en route et la Chasseresse fut soulagée de constater que pour l’heure, plus rien ne semblait s’intéresser à eux, bien que de nombreux vers soient présents dans les environs. Suivant les galeries de manière à s’enfoncer encore plus loin, dont certaines imposèrent à la saurienne de reprendre sa forme aqueuse pour passer, les explorateurs purent progresser à un rythme satisfaisant. Au bout d’un moment, Nynsith les arrêta à nouveau.

« Je crois savoir où est l’artéfact que vous chercher. Ou du moins, je ressens la présence d’une magie ancienne... »

À cet instant, elle perçut une secousse lointaine, peut-être trop pour que les autres puissent l’avoir ressentie. Quelque chose qui s’approchait de leur position?

~ Mais ce n’est pas un ver. ~

Restant attentive à toutes autres secousses du genre, elle reprit son rôle de guide, se concentrant sur cette magie qu’elle ressentait pour choisir les meilleures galeries à emprunter.

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La dragonne était ronchonne.
Déjà, parce que malgré les événements, malgré les vers de glace crâmés et l’aventure qui se profilait, la musique continuait de lui trotter dans la tête (“pipe et jambe de boooois”). Avoir une voix mentale impliquait de pouvoir continuer à chantonner même quand la discrétion était de mise. Une vraie plaie. Mais en plus de tout cela, elle était petite. À peine plus grande qu’un lézard, cachée dans le col de Lié, agrippée à lui avec ses petites griffes. Elle n’aimait pas être petite. Lié était encore sans-écailles, avec une peau toute fragile. Eut-elle été grande, elle eût pu le protéger de son corps. Elle aurait pu noyer leurs ennemis dans les flammes. Le temps l’avait habituée à une taille plus élevée que celle qui lui avait été donnée par l’Esprit-Dragon. Elle en avait tiré une confiance sur laquelle elle ne pouvait compter, désormais. Dans ces souterrains, grandir risquait davantage de les mettre dans l’embarras, bloquant un passage ou le fragilisant.

La bonne nouvelle était qu’une Nahui agacée était une Nahui motivée, déterminée à prouver au monde que, même toute petite, elle restait une tête de Nuée tout à fait valable, portait toujours autant la supériorité naturelle de ses ancêtres, pipe et jambe de bois.
Ainsi, tout le charmant groupe n’eut d’autre choix que de crouler sous les informations que les sens acérés de Nahui pouvaient percevoir. Ainsi elle confirma que le sang était bien celui d’Ivanyr, commença à les diriger dans ces galeries labyrinthiques, jouant de sa petite langue à la manière d’un serpent tant pour avoir une idée de son environnement que pour mieux saisir la trace d’odeur de sang dans les environs. Les vers de glace grouillaient partout autour d’eux. Au-dessus, en-dessous, sur les côtés, en diagonale… Une omniprésence qui obligeait une vigilance constante.

Elle ordonna sans ambages à tout le monde de se cacher, transmettant à chacun l’impératif de se mettre derrière un certain mur gelé. Le son caverneux qui leur parvint ensuite, ainsi que les puissantes vibrations qui suivirent, lui donnèrent raison. Un ver de glace venait de traverser, à une allure telle qu’il n’aurait sans nul doute porté qu’une attention moindre à quelque être vivant sur son passage. Ce qui, en soi, était étrange. Nahui demanda à Aldaron s’ils avaient usé de quelque sort pour camoufler leur odeur aux environs. Sans cela, demeurait l’hypothèse que ce ver-ci ait déjà mangé… Ou qu’il soit en route pour retrouver le même vampire sanguinolent qu’eux. Ils devaient se hâter. A peine étaient-ils sortis de leur abri qu’ils croisèrent celle-qui-surveille-les-rejetons. Nahui pouvait reconnaître son odeur entre mille.

”- Joins-toi à nous, et hâte-toi. Il est encore temps de faire ton devoir.”

Paradoxalement, il n’y avait pas de reproche dans ses pensées. Elle connaissait suffisamment le caractère des enfants de Lié pour savoir combien il était complexe d’aller contre leur instinct de non-préservation.
Il fut de bon ton, encore une fois, que sa voix fut mentale, sans quoi ses interlocuteurs n’auraient sans doute pu acquérir la fin de sa communication. Un rugissement éclata, que l’acoustique des galeries rendait sans origine. Aux subtils échos, Nahui put néanmoins saisir que le ver qui venait de les assourdir se trouvait dans la direction prodiguée par le sang de leur protégée. À nouveau, elle imposa une pensée au groupe : il fallait aller par ici, et vite.

Sitôt qu’ils intégrèrent la scène de l’action, elle intima à Lié :

“- Ne panique pas. Maintenant que nous sommes ici, tout va bien se passer.”

Elle savait qu’il n’allait pas paniquer, mais sans nul doute laisser sa colère imploser. Hors, si elle n’avait pas le droit au Feu, sur ordre d’Aldaron, il n’était pas question que ce dernier perde son sang-froid également. Certes, Ivanyr avait en travers de la jambe un croc de ver de glace. Certes, ledit ver lui faisait face était encore bien vivant, bien que blessé également. Mais ses opposants étaient plus nombreux que lui. Entre la régénération vampirique et les potentiels soigneurs environnants, Ivanyr était sans doute déjà sauvé. Nahui savait pouvoir soigner également, en versant une larme. Le souci principal à un tel plan étant qu’elle n’avait pas envie de pleurer, là, tout de suite.

La dragonne fronça le nez. Presque imperceptible au milieu de l’action, une secousse avait eu lieu. Lié ne l’avait pas ressentie. Elle lui en fit part.

“- Cela vient par ici. Peut-être pas pour nous. On peut peut-être tenter d’utiliser ce-qui-vient pour faire en sorte qu’il s’attaque au ver de glace. Nous n’aurions ainsi qu’à les laisser s’entretuer et s’affaiblir. Il faut quelqu’un pour emmener Ivanyr en sécurité, pendant que l’on fait version.”

Dans la précipitation, les concepts se mélangeaient aux mots bipèdes, et elle comptait bien sur Lié pour la comprendre et transmettre convenablement le plan à ses congénères. Il connaissait mieux leurs rôles, saurait sans doute comment spatcher les devoirs. Cramponnée à Lié, Nahui gardait son attention fixée sur les environs, prête à bondir hors de sa cachette si le besoin se faisait ressentir. Ce qui venait pouvait aussi bien être des galeries s’effondrant qu’une créature. Dans tous les cas, ils devaient être plus ou moins en contrôle de la situation. Parlant créature...

“- Lié… Penses-tu possible que le portail que nous cherchons soit ouvert, et laisse passer des créatures venues d’une autre île ?”

Spoiler :


Dernière édition par Nahui le Mar 16 Nov 2021 - 20:07, édité 1 fois

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Le regard vigilant, tous mes sens sont en alerte. Je m’avance prudemment, remerciant les esprits lié pour leurs soutiens depuis tout ce temps. Mais le moment n’est pas encore venu pour moi de flancher. Suivant les traces de sang, je m’inquiète de plus en plus, je dois faire vite, mais je ne dois pas confondre vitesse et précipitation. La vie de mon prince est en jeu, mais aussi celle du groupe. Tout faux pas, tout bruit suspicieux fera venir les vers de glaces, et je ne pouvais le permettre…

Je m’enfonce de plus en plus dans ce labyrinthe de glace, avec pour seul guide le sang glacé sur le sol. Je ne savais pas, s’il était là depuis longtemps ou non, et la peur de croiser, un corps, où même un morceau de corps traversa mon esprit… Les minutes s’écoulent, avec une telle lenteur, que j’ai l’impression que mon cœur risque d’exploser à tout instant. Je l’entends, il fait boum-boum… Boum-boum… A croire qu’il tente de faire écho dans la crevasse pour montrer ma présence.

Mon corps sort d’un tunnel gelé, et mon corps se redresse, mes oreilles pivotent, j’entends des pas s’approcher en douceur, puis, une main se pose sur mon épaule. L’odeur de mon roi attira mon regard, et je ne prononce aucun mot, plaçant simplement mes oreilles sur mon crâne. J’ai commis une faute, une erreur impardonnable et peut-être à cause de mon manque de vigilance, un enfant serait mort… Je ne méritais pas ce geste chaleureux, et ce remerciement silencieux, je devais être puni pour cette faute impardonnable… Mais le temps n’était pas à m’auto sermonné, je dois remettre la main sur l’enfant, et ceux au plus vite… Tout autour de nous, nous entendons divers bruits, c’est étrange et inquiétant… Nous avançons un peu plus dans cette tombe souterraine, et le chemin s’élargit doucement, plus nous approchons de ce qui semble être une galerie, plus j’entends une respiration haletante.

Mon instinct maternel me pousse à aller plus vite, l’odeur de l’enfant se fait de plus en plus présente, elle s’est collé aux parois, mais pas que, celle de son sang est bien plus prononcé, et le soulagement, de l’entendre respirer me soulage au plus haut point. Cependant, d’après les bruits, il ne paraît pas seul…

Lorsque nous rentions dans la caverne, je peux voir mon enfant blessé, le sang provenait de sa jambe, dans laquelle un croit de vers est accroché. Mon poil se hérisse, des grognements se font entendre, l’instinct maternel se montre de nouveau.

Nous recevons en même temps par mon roi, qu’une secousse se dirige rapidement dans notre zone, serait-ce un autre ver ? Il y a un grand nombre de possibilités, et sans plus d’information, il est impossible de déterminer ce que cela peut-être… Mais d’après ce qu’on nous annonce, elle semble assez lointaine, et j’espère que je ne découvrirais jamais son origine… Je devais protéger l’hérité de mon Seigneur…

Prenant l’arc qui se trouve dans mon dos, je sors une flèche de mon carquois, je vise, puis lâche la corde. La flèche se fraye un chemin, entre deux écailles de la créature, blessant cette dernière, un cri strident, sort de sa mâchoire horrible. Je n’avais encore jamais chassé de telles créatures, il y a une première fois à tout…

« Sors de là Ivanyr ! »

Je crie en direction de mon protégé, pour qu’il puisse se mettre à l’abri, j’aurais voulu le tirer moi-même, mais je ne peux pas me permettre d’attirer de nouveau l’attention sur l’enfant, déjà blessé. La tête plus ou moins ronde, accompagné de ses deux mandibules se tourne dans ma direction, je n’avais pas vraiment le temps de rester planté aux mêmes endroits, surtout que nous étions plusieurs et je ne voulais pas avoir autant de morts sur ma conscience…

Mon regard se porte sur les parois de la grotte de taille moyenne, pour un ver. Toute griffe dehors, je bondis sur un mur, puis m’accroche, je dois rester concentrée, et profitai de l’illégalité de l’endroit pour m’accrocher et me déplacer, cherchant à me positionner au-dessus du ver de glace, ce dernier fonce sur moi, c’était une bonne chose.

J’avais récupéré l’épée de mon protégé en descendant, et ne possédant pas un nombre assez important de flèches, je dois trouver une autre solution. Plus les secondes passent, plus j’entends la secousse se rapprocher dangereusement, mais semble encore assez loin, pour que je puisse m’en soucier assez peu, et garder ma vigilance sur le ver qui lui, risque de me croquer.

Je finis par glisser de la paroi, mes poils trop longs pour pouvoir affronter les tempêtes de neige, et le froid de Nyn-tiamat, mais cela ne m’a pas aidé, avec cette paroi… Dans mon malheur, j’ai pu tomber tout de même sur la créature, sortant rapidement l’épée, pour la planter dans son corps. Cependant, je n’ai pas eu assez de force pour le tuer sur le coup, ce dernier ces mi à bouger dans tous les sens et je me tiens avec toute la force que je possède. Il bouge encore et encore, me faisant faire du rodéo dans tous les sens, je n’étais pas préparé mentalement à ça et je peux sentir mon repas remonter dans mon estomac… ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus classe lorsqu’on souhaite tuer un ver de glace, mais c’est le risque du métier en un sens…

La secousse se rapproche et je me concentre tellement sur mon mal de ventre sur ce que je risque de renvoyer pour dire quoi que ce soit… Quelle poisse…

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Un bruissement. Familier. Lointain. Un son qui ne m’était pas inconnu, mais...Quand l’avai-je entendu auparavant ? Impossible de m’en souvenir en cet instant, et pourtant, c’est tout ce qu’il fallut à notre groupe pour entrer en alerte après que nous ayons assisté à un combat de titans. Nynsith était un être plein de ressources, et nul doute n’est permis quand au fait que nous lui devions notre survie. Mon entrevue avec le Prince Noir me revint en mémoire, me faisant amèrement sourire. Sans l’arrivée du Lien sur nos terres, sans l’arrivée des bipèdes et des dragons, ni pirates ni chimères ne seraient venus troubler notre existence, déjà bien assez difficile...Enfin. Ils étaient là, et nous devions désormais composer avec leur existence, aussi, nous sauver la vie était bien le strict minimum, sans pour autant déprécier à quel point son intervention fut salutaire.

En fuite, poursuivant notre route à allure soutenue, nous traversions les corridors de glace sans que le temps ne nous soit donné de nous extasier. Les traîneaux filaient sur le pergélisol dans un bruissement léger et apaisant. Tout le contraire de ce qu’était cette terre inhospitalière et gelée. Si nous en revenions vivants, il allait sans dire que nous ne rentrerions pas en bonne santé, après avoir passé des jours sous des températures que, malgré nos vêtements chauds et épais, notre corps n’était pas habitué à supporter. J’en vins à penser que ces froids intenses étaient sans doute la raison pour laquelle les pirates n’avaient pas frappé aussi fortement Nyn-Tiamat que Néthéril...Enfin. On ne refait pas le passé, seul est modulable l’avenir. Et à court terme, il était difficile de le penser radieux. Quoi qu’il en soit, la sensibilité de notre alliée écailleuse à la magie me fit soupirer de soulagement : elle semblait ressentir l’appel de l’artefact que nous cherchions...En me concentrant sur la trame magique environnante, il me semblait percevoir une vibration sourde, sans savoir si elle était émise par un objet ou une personne, ni même sa nature. Tant pis. Ce n’était pas comme si nous avions des milliers de solutions différentes.

Malgré le silence ambiant, malgré la beauté des cavités gelées, malgré la température plus clémente à l’abri des vents, tout ici semblait créé pour inspirer la peur et offrir des opportunités à ceux qui voudraient terminer rapidement leur vie...Et à peine cette pensée me vint-elle à l’esprit qu’un tremblement grave et profond commença à secouer l’artère de glace dans laquelle nous nous trouvions. Par réflexe, je dégainai ma dague courbe et apprêtai ma lance afin de ne pas être prise au dépourvu, mais les mots de notre guide suffirent à me faire comprendre qu’il n’était pas temps de se battre, simplement de survivre, là où les lézardes de plus en plus nombreuses sur le sol et les murs, tout comme le bruit caractéristique des vers des glaces étaient déjà un indice fort en ce sens :

- ACCROCHEZ-VOUS AUX PAROIS ET PRIEZ!!

Alertes, Djerzeb et Ynsh’em furent les premiers à abandonner le traîneau, plantant profondément leurs armes dans la glace, rapidement suivis par la majorité du groupe. Ma dague courbe me servit de point d’attache, alors que je tentai, de façon aussi désespérée et infructueuse que profondément inconsciente (du moins m’en rendis-je compte quelques secondes plus tard, mais ma dague n’aurait pas soutenu le poids d’un mastodonte comme le tigre blanc) de rattraper l’un des Vat’Em’Medonis qui n’eut pas le temps de s’ancrer aux bordures...Deux d’entre eux, suivis par nos moyens de transport et les bêtes les tirant, choirent pendant des secondes qui durent leur paraître exceptionnellement longues jusqu’à ce que la mort vint à eux, sous la forme de gigantesques écailles pointues, stalagmites de chitines disparaissant à une vitesse hallucinante en s’engouffrant dans la galerie créée par son violent passage. Cette chose était un ver des glaces, à en juger par les ressemblances entre la forme de sa carapace naturelle et celle de feu l’adversaire de Nynsith, mais d’une taille à en faire passer la dragonne pour une croquette. Je déglutis en observant la hauteur de la chute à laquelle nous nous destinions…Un juron franchit mes babines, à peine murmuré mais largement amplifié par le vide de la galerie, faisant se tourner vers moi mes deux chasseurs, étonnés de me voir faire preuve de si peu de retenue en présence de nos frères du Nord.

- Oh, ça va vous deux ! c’est peut être la dernière fois que je peux me le permettre...Enfin...

Les griffes de mes pattes arrière étaient aussi ancrées dans la glace que ma dague (quoi que cette dernière fut bien plus longue), mais de mon autre main, je tenais ma pertuisane, observant les réactions des Vat’Em’Medonis, qui n’avaient visiblement pas de meilleure solution que celle qui me venait à l’esprit...Et encore moins de matériel : la longue corde que je portais de la hanche à l’épaule opposée saurait sans doute se montrer des plus utiles.

Puis-je compter sur ton assistance, dragonne ? Mes chasseurs et moi allons tenter de descendre, de l’aide à l’atterrissage serait appréciée. La tenture au sol nous servira a amortir la chute des autres., annonçai-je en la désignant de la pointe de ma lance.

J’attendis qu’elle réponde par l’affirmative et file au sol, sous forme aqueuse, pour nous épargner un contact avec la glace des moins agréables (du moins pour la demi-seconde de vie qui resterait après la glissade...). Djerzeb et Ynch’em observèrent le montage délicat de la corde entre la prise supérieure et les pointes de ma pertuisane, me maintenant sur la poignée de ma dague du creux du coude, que j’empalai dans la paroi après avoir tenté de trouver le point le plus résistant de celle-ci….

- Aaleeshan, vous n’y pensez pas sérieusement?

- Tu préfères mourir accroché ici ou essayer de survivre en bas, Ynsh’em?

- … Vu sous cet angle...

- Alors tu prends ta corde et on se retrouve en bas!

Le chasseur n’osa pas répondre alors que j’enroulai la corde autour de mes manches pour pouvoir ralentir ma descente en cas de besoin, et retirai ma lame courte de la glace afin d’assurer ma descente. Grand bien m’en prit, d’ailleurs, puisque je constatai avec dépit que même avec ma corde, il restait six bons mètres de chute avant d’arriver au sol...J’achevai la descente sans trop de mal, en réalité, mais une fois en bas de la corde, je plantai ma dague dans la paroi gelée avant d’abandonner mon support tressé, et tirai violemment sur celui-ci, forçant l’acier à ne plus mordre dans le glacier, dont les éclats volèrent à quelques mètres de la paroi, laissant ma lance retomber dans la gigantesque flaque draconique, fort heureusement insensible à la pointe acérée.

On se rejoint en bas ! , lançai-je au groupe en me laissant choir, retirant ma dague et mes griffes de la paroi.

Je n’aurais jamais cru autant anticiper une chute. La glace était si dure, l’air si froid que je n’osai même pas imaginer la violence de pareil choir. Durant la chute, le frisson qui parcourut mon échine n’était pas du au froid, mais bien à la peur, comme lorsque l’on se réveille en sursaut d’un rêve dans lequel on tombe d’une haute falaise...Ce n’était finalement pas un rêve, et en guise d’impact déchirant, c’est un magnifique plat qui me fit feuler de surprise et, en partie, de douleur, qui m’accueillit. Nynsith m’avait sauvée, à nouveau. Elle me laissa quitter sa forme aqueuse, dont je m’extirpai sans même être trempée, retirant également de sa masse liquide la dague que j’avais lâchée en tombant et la pertuisane projetée précédemment avant de m’incliner poliment.

Merci à toi, dragonne… Et bougez-vous de descendre, vous deux!

Djerzeb fut le premier à descendre, avec une habileté certaine, épaulé à l’arrivée par la dragonne, comme je l’avais été. Il réitéra mon remerciement, m’aidant à récupérer et à inspecter la toile de tente, qui avait, contrairement aux chariots, aux bêtes de trait, et à nos deux comparses, réussi à rebondir sur une écaille plate, pour retomber finalement sur le pergélisol. Nous dûmes découper quelques parties fragilisées des bordures, cependant, le centre, tout de même assez étendu, était encore dans un état plus que décent. L’achèvement de pareil travail fut instantannément suivi par un bruit de glissade et un juron des plus fleuris, puis par un bruit de chute dans l’eau. Djerzeb roula des yeux alors qu’un fin sourire se dessinait sur mes lèvres.

- Bienvenue sur le plancher des vaches, Ynsh’em. Allez, viens nous aider... faites sauter d’abord le plus léger d’entre vous quand nous aurons tendue la tenture !

Il était désormais temps de réceptionner nos frères du nord pour préparer la suite de l’ascension : Nynsith ralentirait leur chute (avai-je oublié de souligner le fait qu’ils avaient pour la plupart laissé leurs cordes sur les traineaux ?), et nous les réceptionnerions sur la toile tendue. Plus nous serions nombreux à tenir, moins la chute serait ardue, notamment pour le guide, musculeux et massif, et deux membres du groupe du même acabit. Restait à prier pour ne pas perdre un ou deux autres compagnons, si nous voulions arriver à temps au coeur de l’inlandsis...Et que les vers des glaces ne reviendront pas tout de suite.



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Retrouver Nessraya fut une première étape, mais le sang sombre ne présageait rien de bon pour Ivanyr et le père qu’il était sentait son cœur froid se serrer. « On avance. » fit-il en pressant le pas du groupe. Les galeries craquelaient, alors il avait ordonné aux siens de faire attention à toutes vibrations qui pourraient provenir d’eux. Qu’il s’agisse de coups ou de simples pas : tout ici semblait être réceptif à l’idée de s’écrouler. Ils trouvèrent Ivanyr, dans une caverne de 4 ou 5 mètres de haut qui était en proie à un ver des glaces. Il avait par ailleurs l’un de ses crocs enfoncé dans sa jambe. Aussitôt, Nessraya prit son rôle à cœur et parvint à planter son arme dans l’animal, se retrouvant ainsi à faire du rodéo sur un animal qui n’avait pas envie d’être dompter. Et en parlant de dompter, il fut obligé d’arrêter Sorel qui, visiblement, n’avait toujours pas abandonné l’idée d’en domestiquer un.

Récupérant Ivanyr tant bien que mal, l’alerte de Nahui l’inquiétait plus encore que le ver des glaces avec lequel la graärh se débattait. Cela tremblait et il entendait comme des écailles glissant sur la glace. Comme lorsqu’un ver des glaces approchait… Puis repartait. Il descendait. Et tout ici se fissurait. Les galeries finiraient par s’écrouler et une part de son instinct se souvint de Cordont et de la chute vertigineuse qu’ils avaient faite. « Non, je ne pense pas. Si les informations de Rumil sont justes… » « Et elles le sont. » répliqua l’immaculée en question, avec un orgueil qu’il lui connaissait bien. « Le portail sous Nyn-Tiamat est lié à celui que détient Nathaniel. Je doute qu’il  s’amuse à envoyer des créatures au travers… » A peine eut-il prononcé ces mots qu’il en douta : au fond, tout ce qui pouvait être loufoque était complètement dans les cordes de Nathaniel. « Et de toutes façons, ils n’arrivent pas encore à le faire fonctionner correctement. Je pense que c’est un ver de glaces assez imposant. Géant. Et il ronge les galeries, ça va s’écrouler ! Accrocher vous aux murs ! Nessraya, lâche ta prise et mets-toi contre un mur ! »

Il était tant de précipiter la situation. Ils ne pouvaient pas attendre que ça s’écroule : le ver des glaces emporterait Nessraya dans sa chute. Alors il allait provoquer cela. Il étendit ses sens au sein de la familière trame et cibla chacun des siens ainsi que lui-même avant de claquer des doigts avec ses deux mains et d’offrir à chacun d’entre eux une gravité bien différente. Ils pourraient s’accrocher aux parois sans être trop lourds et sans grands efforts puisque le vide qui allait s’ouvrir sous eux ne les attirerait pas inexorablement. Il prit deux flèches et son arc pour tirer deux Foudre-Eclat dans le sol. L’explosion retentit et le sol, achevant d’être fragilisé, s’éboula, emportant avec lui le ver des glaces. Sous eux, le sous-sol s’effondrait progressivement, des galeries étaient éventrées, laissant alors un gouffre de 100m de haut. La vision était vertigineuse. Le ver des glaces poussa un cri de douleur en rencontrant violement le sol. Le morceau de galerie, sous eux, était éventré par le haut et tenait en équilibre précaire sur un glacier… Le soucis, c’était qu’il s’agissait de leur seul point d’atterrissage.

Le ver des glaces qui s’y trouvait à présent  glissa lorsque le morceau de galerie bascula. Emporté par son poids, il glissa de plus en plus vite dans une autre galerie. Prenant de la vitesse, il passait de galerie inférieure en galerie inférieur jusqu’à disparaître de sa vue. Leur groupe était dispersé le long des murs qui se fissuraient encore. Fort heureusement, leur poids plume était salvateur, sans quoi ils se seraient retrouvés emportés également. Il ne faudrait toutefois pas rester ici trop longtemps. Le morceau de galerie, sous eux, trouva son équilibre. « Restez ici. » ordonna-t-il avant de, lui-même, sauter dans le vide, visant le centre de la galerie éventrée par le dessus. Sa gravité de plume lui assura une chute presque complaisante et un atterrissage en douceur. Il posa rapidement un genou à terre et utilisa un sort du flux de construction pour stabiliser la plateforme en déformant la glace pour qu’elle s’agrippe à son précaire support.

« Sautez, un par un. Ivanyr en premier que je te soigne. » Son fils le rejoignit et Aldaron vint extraire le croc dans sa jambe avant de le soigner magiquement. Il poussa un soupir, perplexe et lui adressa un regard qui voulait dire sans équivoque qu’il n’avait pas intérêt à s’éloigner à nouveau. Ses trois autres enfants le rejoignirent ainsi que les vampires et Rumil. Quant à Nessraya… Elle eut droit à un petit ajustement de gravité. Entre son premier sort et son esprit-lié de la Guerridae, elle s’envola, ballotée à gauche et à droite, plus qu’elle ne chuta. Lorsqu’il vint à rétablir partiellement sa gravité, elle put les rejoindre. Il posa une main sur son épaule : « Merci. » Merci de s’être occupée d’un gamin parti en vadrouille tout seul en milieu hostile. Il était reconnaissant envers la graärh. Plus le temps passait et moins il regrettait son choix : elle une parfaite gardienne pour ses enfants suicidaires.

Ils poursuivirent leur marche, descendant de galerie en galerie sans grande difficulté jusqu’à ce que l’une d’elle soit bien trop pentue pour qu’ils avancent sans glisser. « Il va être temps de te dégourdir les pates Nahui. » Enfin presque. Ils allaient surtout glisser. Un claquement de doigts et il ajutait sa gravité alors qu’elle grandissait pour ne pas que les galerie s’effondre sous son poids… Il fallait bien que ses multiples repas de bavettes aient leur contre coup un jour. Comme elle était assez épaisse, elle n’eut pas besoin de beaucoup grandir pour que tout le monde puisse monter sur son dos. Bien que ce dernier point ne fût pas si aisé : Nahui réclamait à chacun de ceux qui voulaient monter sur son dos un merveilleux compliment. L’Ast roula des yeux mais réclama que chacun se plie au désir capricieux de sa Liée. Il monta à son tour, à l’avant.

« Accrochez-vous. » Et Nahui s’élança vers l’inconnu, ses robustes écailles glissant sur la glace comme un bobsleigh qui prenait de la vitesse. Ils descendaient dans les sous-sol de l’inlandsis. Quelques virages bien maîtrisés par leur dragonne de compét’ plus tard, ils arrivèrent à une intersection en forme de Y. S’ils ne choisissaient pas entre gauche et droite, ils risquaient de se heurter au milieu de plein fouet. « A droite ! » ordonna-t-il, dans une intuition probablement méta ou un hasard fortuit. Le fait était qu’il fallait prendre une décision et avec un ordre clair et net, tous se penchèrent tel un seul homme vers la droite. A peine empruntèrent-ils cette galerie qu’elle se termina. Ils furent projetés quelques secondes dans les airs, dans un grand hurlement général, avant d’atterrir dans la galerie juste en face. Sur leur gauche, ils eurent tout juste le temps de voir le ver des glaces qui s’était brisé dans un cul de sac, mort. Cela en faisait un de moins mais vu la hauteur du gouffre de tout à l’heure, le ver des glaces géant seraient un adversaire bien plus redoutable.

En atterrissant dans la galerie suivante, ils créèrent une vibration qui résonne et qui engage quelques fissures. Cela se craquelle et, à nouveau, ils se retrouvent en difficulté dans ce monde qui s’écroule. Le boyau dans lequel ils se trouvent s’émiettait tandis que devant eux, le plafond de la galerie s’écroulait. Des blocs de glace risquaient de leur tomber dessus ou d’être sur leur route. Nahui risquait de les percuter et ils n’avaient pas le luxe de s’arrêter. Il usa de sa maitrise de l’air pour les propulser plus rapidement et qu’ils sortent de ce cauchemar avant que tout ne s’écroule, tandis qu’il dégainait son feu-tonnerre pour exploser les plus gros (et par conséquent plus dangereux) morceaux. Le silencieux de son arme permettait que la détonation n’engendre pas plus de vibrations et comme les morceaux qui retomberaient au sol seraient plus petits, l’impact de l’effondrement serait, bien qu’existant, moindre. « Rumil, Ivanyr, Celeborn, Mages : formez des boucliers et des murs de force. Nessraya, veille à ce que personne ne tombe. » Car ça allait secouer.

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Elle ne se dégourdissait pas vraiment les pattes. Pas au sens propre du terme, en tout cas. Très vite, la dragonne avait pris assez de vitesse pour n’avoir pas besoin d’en rajouter. Les écailles d’acier de son ventre raclaient contre la glace. Sa taille et son élan écartaient ou fracassaient les quelques blocs gelés qui pouvaient se mettre sur son chemin. Elle avait ramené ses pattes contre elle, plaqué ses ailes contre son dos un peu à la manière d’une mère cygne, dans une tentative plus ou moins hasardeuse de protéger ses passagers. À la manière d’un serpent, elle se dirigeait en ondulant de tout son corps, ce qui était sans doute aussi peu confortable que dangereux pour ceux juchés sur elle. Qu’y pouvait-elle ? Il était déjà assez complexe de ne pas rebondir contre les parois des galeries. À bien y réfléchir, peut-être aurait-elle dû demander davantage de compliments avant de les accepter sur son dos.

Sa fine langue bifide n’avait de cesse de serpenter hors de ses lippes, assurant à la saurienne quelque orientation. Jamais elle ne se l’avouerait, mais dans ces moments véloces, l’aide de Lié lui était indispensable. Le virage à droite fut pris sans encombres. Elle perçut également les flux de magie qui partaient briser les blocs qui menaçaient de tomber sur eux. Leur rythme était impeccable. Les bipèdes qui l’accompagnaient avaient leurs qualités.
Bientôt, elle perçut autre chose, également. Un élément bien plus surprenant en ces lieux et temps. La présence puissante d’une congénère. Avant même d’avoir eu le temps d’une réflexion quelconque, Nahui sentit un esprit contre le sien, dans une demande tacite de communication. En des circonstances plus communes, la jeune dragonne des glaces aurait sans doute salué cette intention si respectueuse. Là, alors qu’elle avait besoin de sa concentration, alors que le danger grondait tout autour d’elle… Elle répondit à la demande par une affirmative teintée d’empressement.

"Nahui? C'est bien toi? Qu'est-ce que tu fais ici?"

Ce n’était pas la voix mentale qui lui était la plus familière. Néanmoins, son instinct embrasé par la situation lui apporta la réponse bien plus vite que sa mémoire ne l'eût fait autrement. Il s’agissait de Nynsith. Une dragonne que Nahui avait tout intérêt à respecter pour des raisons… Politiques. Aucunement liées à son intérêt pour la douce Shyven. Sans davantage pondérer sa réponse, sans prendre le temps de masquer sa précipitation, l’Invincible répondit :

“Je cherche un portail ! Pour Lié ! Et je glisse dans les galeries des vers des glaces, aussi. Et bien sûr que c'est moi !”
"Je suis dans une galerie justement, avec des Graärh. Nous cherchons la même chose semblerait-il. D'où je suis, je perçois quelque chose de puissant et d'ancien... "

Voilà qui lui faisait une belle patte. La dragonne de l’océan ne pouvait-elle pas lire davantage dans ses pensées et comprendre sa situation ? Toute égocentrée qu’elle était, Nahui ne fit pas ce calcul, se retrouva à ronchonner intérieurement sur ces adultes qui pensaient qu’elle avait le temps de se tailler une bavette dans ces circonstances.
(La vérité étant qu’elle avait toujours le temps pour une bavette.) (Mais vous voyez où je veux en venir.)

“Si tu perçois un grand mur de magie, tu as ma permission pour le détruire. Sinon... Je vais tenter de le faire, par la force !"

C’était son plan. Elle en avait décidé ainsi. Le mur face à elle formait une sorte de dôme, ovocidant toute idée de plonger dans la terre ou les airs pour éviter le choc. Elle avait l’opportunité d’arriver à une allure inégalable autrement dans ce mur. Si elle ne la saisissait pas maintenant et se retrouvait, une fois ralentie, à regretter son choix, elle n’aurait que son esprit pour râler. Elle avait confiance en ses propre capacités, en la solidité de tout son organisme. À l’instant où elle avertissait Nynsith, elle avertissait Lié dans le même temps.

"Je ne perçois rien du genre pour l'heure. Par contre, il y a au moins un ver qui a une taille assez imposante."

Très brièvement, en toute sincérité, Nahui répondit un message qui était une superposition de “mieux vaut pour lui ne pas se trouver sur ma route” et de “bon appétit, Nynsith !”. Ainsi la Dévoreuse avait sa réaction quelle que fut la volonté initiale de sa remarque. Sa concision ne venait pas d’une volonté de se défaire de sa congénère - Nahui se devait juste de se montrer efficace, alors qu’elle achevait quelques préparatifs avec Lié. Le premier préparatif consistait à le convaincre. Le second à s’organiser. Le mur face à eux était désormais inévitable. Aldaron commençait à couvrir l’avant de sa dragonne de pics issus du flux d’énergie. Si la force brute ne faisait directement tomber ces remparts, il y avait un élément de même nature pour le fragiliser.

"J'ai trouvé quelque chose. Une structure faite d'un métal étrange. De la magie s'en émane également."

Peut-être était-il temps de préciser à Nynsith que leur communication se devait d’être plus brève que cela. Son aînée avait, de nouveau, tenté de lui transmettre une image - mais interpréter les images nécessitait une communication avec Lié, pour l’instant, et elle n’avait pas le temps pour cela. Nahui dirigea son esprit vers celui de Nynsith, de façon bien plus ouverte, pour qu’elle puisse embrasser l’étendue de la situation. Son humeur était ronchonnante, mais ce n’était pas tant envers sa congénère qu’envers l’incapacité actuelle à prendre plus de temps pour communiquer. Le concept de sa situation, bref schéma mental, fut transmis également. Elle, le mur, les deux dans une proche et violente collision. Avec tout cela, l’interrogation sur une potentielle utilité de l’artefact trouvé par sa partenaire involontaire d’exploration.

"Aucune idée, mais je soupçonne fortement que c'est le chemin vers le portail."
"J'arrive, ne bouge pas !"

Ce fut sa dernière transmission. Lié ordonna à chacun des passagers de se préparer au choc, et la dragonne banda ses muscles également. Prestement, elle rapporta à Aldaron sa conversation avec Nynsith. Au cas où.

Ce fut assourdissant. Un éclat de magie, de métal et de glace. L’onde de choc parcourut tout son corps, comme sa vitesse passait d’hallucinante à nulle. De l’autre côté de ce mur, rien ne les accueille. Les poids sur son dos disparaissent, les petites présences partant sans elle un peu plus loin. Son propre corps cessa de lui répondre, son esprit secoué par ce qu’il venait d’endurer. Les airs la ballotèrent jusqu’à ce qu’un pic de glace mette fin à son envol, la redirigeant vers le sol, où elle atterrit dans un son lourd et sourd.

Inerte. Le monde de Nahui fut un imbroglio d’informations sans aucun sens, distant. Sa conscience ne tenait au monde que par un fil, et ce fut à tâtons et mollement qu’elle utilisa le peu qui lui restaient de neurones pour un bref contact mental avec Lié. Il allait sans doute en avoir besoin, au su de sa propension à s’inquiéter. Elle était bien là, elle avait juste besoin de… Quelques instants ? Mais qu’ils fassent leurs trucs de bipèdes, hein. Elle avait bien fait son truc de forteresse sur pattes.

Rectives :

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Leur avancée allait relativement bien, jusqu’à ce qu’un large ver de glace décide de passer tout juste sous la galerie où le groupe se trouvait. Heureusement, les Graärh avaient de quoi descendre dans ce nouveau passage pour se retrouver en sécurité, non sans l’aide de Nynsith qui fit office de coussin aqueux pour réceptionner leur chute. Cet obstacle passé, tous reprirent la route, prenant garde aux blocs de glace qui se détachaient ponctuellement des parois. Loin devant eux, le ver continuait son chemin, leur traçant la seule voie praticable pour l’instant.

Tandis que l’Affamée usait de son ressenti pour s’assurer que la source de magie était toujours devant elle, elle perçut autre chose, un esprit draconique. Et pas n’importe qui!

« Nahui? C'est bien toi? Qu'est-ce que tu fais ici? »

« Je cherche un portail! Pour Lié! Et je glisse dans les galeries des vers des glaces, aussi. Et bien sûr que c'est moi! »

La réponse était empreinte d’une certaine précipitation. Ainsi la jeune était à la recherche de la même chose qu’elle… Pour son Lié?

~ Elle s’est associée à un Mort-Vivant, non? ~

~ Exact. Celui qui était là lors des funérailles de Kaalys... ~

« Je suis dans une galerie justement, avec des Graärh. Nous cherchons la même chose semblerait-il. D'où je suis, je perçois quelque chose de puissant et d'ancien... »

Aussi bien être franche avec elle.

« Si tu perçois un grand mur de magie, tu as ma permission pour le détruire. Sinon... Je vais tenter de le faire, par la force! »

Un grand mur de magie? Sa permission? Mais pour qui elle se prenait? Ce n’est pas parce qu’elle pouvait devenir aussi grande que son père qu’elle pouvait donner sa permission à la Dragonne de la Faim! Mais plutôt que de lui reprocher, elle allait simplement continuer sur sa lancée, comme si elle n’avait pas saisie l’urgence dans laquelle Nahui semblait se trouver, y allant même d’une image mentale pour couronner le tout.

« Je ne perçois rien du genre pour l'heure. Par contre, il y a au moins un ver qui a une taille assez imposante. »

La réponse fut étrangement amusante, mélangeant à la fois une envie de défi et une invitation à manger. À peu près à cet instant, la Dévoreuse vit que la galerie creusée par la ver géant bifurquait d’un coup sec, comme si quelque chose l’avait forcé à changer de direction. Et à bien y regarder, le quelque chose en question était bien aisé à identifier. À nouveau, elle communiqua sa trouvaille à la Dragonne Liée, ajoutant cette fois l’image de la porte qu’elle voyait.

« J'ai trouvé quelque chose. Une structure faite d'un métal étrange. De la magie s'en émane également. »

Pour toute réponse, elle eu droit à un mélange de pensées parmi lesquelles elle discerna la situation délicate dans laquelle sa congénère se trouvait, de même que son interrogation sur l’utilité de la structure.

« Aucune idée, mais je soupçonne fortement que c'est le chemin vers le portail. »

« J'arrive, ne bouge pas! »

Un ordre cette fois? La communication se termina sur celui-ci, tandis qu’un coup puissant résonna dans la glace, provenant manifestement d’un point opposé à sa position. Voyant que les Graärh avaient également entendu le choc, elle leur partagea finalement l’information.

« Nous ne sommes pas seuls. Une autre Dragonne, Liée à un Vampire, est là. Ils recherchent la même chose que vous. Je suggère donc que nous poursuivions notre exploration, d’autant plus que cette structure métallique est imbibée de magie »

La porte s’ouvrait sur un couloir trop petit pour Nynsith, aussi reprit-elle une énième fois sa forme aqueuse pour s’y mouvoir. Bientôt, le groupe se retrouva dans un large dôme au sein duquel se trouvaient plusieurs bâtiments rappelant des habitations bipèdes, quoique leur architecture en différait beaucoup. Seulement, ils devaient avancer lentement, car de nombreux obstacles – blocs de glace et bâtiments partiellement effondrés – leur rendaient la tâche plus difficile.

En chemin, ils durent entrer à l’intérieur d’un de ces édifices dont le sol était jonché d’éclats de verre. Autour d’eux se dressait du mobilier couvert d’un givre épais, notamment des armoires au sol, de même que différents équipements. Çà et là, des morceaux de cristaux de mêlaient aux éclats de verre qui, après une inspection rapide, provenaient certainement de bocaux et d’aquariums qui s’étaient brisés. Certains trônaient encore intacts et dans ceux-là, la Chasseresse pouvait percevoir que la vie s’y était trouvé, il y a de cela fort longtemps.

« Je ne perçois aucune présence, du moins pas dans l’environnement immédiat. Ces pièces de cristaux semblent contenir des traces résiduelles de magie. »

~ Comment les bipèdes appellent-ils ce genre de lieu déjà? Un laboratoire? ~

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Tous ces passés relativement vite juste après mon rodéo improvisé… La secousse dont on nous a informés était plus importante que je ne le pensais et la grotte dans laquelle nous étions, s’effondra sur nous… Est-ce un cauchemar ? Dans ma tête, tout résonne, puis ce fut le trou noir, comme si tout ceci n’était qu’un mauvais rêve…

Je m’éveille doucement, passant ma patte sur mon crâne, alors que ma vision devient plus claire au fil des secondes qui s’écoulent. Alors que ma vue retrouve ses performances, je peux voir un vieux bois rouillé par le temps et un trou, montrant une épaisse couche de glace. Voilà par où je suis rentrée dans cette demeure. Une demeure ? Je me lève précipitamment, et récent de violent vertige, alors que je n’étais pas prête… La douleur que je ressens dans tout mon corps reste présente, mais minime par rapport à mes anciennes expériences sur le terrain. Sur ma pelisse de neige, j’aperçois quelques traces de sang, provenant d’égratignure sans grande importance. Sur mon dos, mon arc n’est plus présent, tout comme mes flèches… Entre mes pattes, plus d’épée… J’observe tout autour de moi, et finis par les voir un peu plus loin, éparpillé sur le sol. J’ignore où je me trouve, et surtout, où se trouve mes protégés…

J’essais de me concentrer après avoir ramassé mes affaires, je m’assois sur le sol, pour reprendre mes esprits, tenter de me souvenir… Ce n’était pas un cauchemar, tout ceci était bel et bien réel… Il y eu un effondrement, je me rappelle du bruit de la glace qui se brise, des voix prise de panique et des ordres… Oui… L’ordre de mon roi… Une demande que je n’ai pas su être en mesure d’obéir, car je suis tombée, et mes petits probablement aussi… Le dragon, c’était pris le mur en pleine poire, ou sur le côté… Cela reste flou dans mon esprit, je n’ai pas su me tenir, et mettre en sécurité mes enfants… Je suis tombée, et je revois finalement leur corps tombé à leur tour aussi… Comment ai-je pu échouer de cette manière ?

Mon visage se posa sur tout ce qu’il y avait autour de moi, remarquant le détail qu’il y avait, mais sans vraiment approfondir, car ce fantôme qui me hante revient finalement… Ce qui n’était au début qu’une voix prit une forme de petit graähons blanc… Son regard jaune, aussi lumineux, qu’un soleil se posèrent sur moi, tout ceci venait de mon esprit, le choc a rendu réel ce que j’entendais. Il s’approcha de moi, de son air fantomatique, la peur me prenant, ou la surprise, j’ignore ce qui se passe en réalité…

« Tu m’as oublié maman… Tu m’as remplacé… Nous étions légion et nous voilà traître… »

Je ne sais pas quoi dire à cette apparition qui me semble si réelle, l’enfant s’approche rapidement de moi, plantant ses griffes sur mon visage, mais en réalité, c’est moi… Une larme passa sur mon visage, alors que mes griffes s’enfoncèrent sur mon visage, laissant une belle griffure se frayer un chemin pour m’offrir une nouvelle teinte tout à fait naturelle en son genre… Pourquoi ce tourment ? Pourquoi cette vision ?

« Je serais toujours près de toi… Tu ne pourras plus m’oublier maman… Tu seras à moi… »

L’image disparaît, et comme si tout ceci n’a été qu’un mauvais rêve, et pourtant, cette nouvelle blessure et la preuve que tout ceci c’est bien produit… Je me relève, refusant de me laisser abattre… Il est mort… Je devais l’accepter et garder en vie mes nouveaux petits… Je regarde un peu partout, voyant le mobilier assez vieux, mais familier en même temps, puis un panneau en vieux bois, avec écrit dessus « Recherche » et « Docteur » dans ma langue natal, mais reste est illisible, détruit par le temps et la glace. Sur le sol, je manque de me couper les coussinets, plusieurs débris de verre y étaient présents… Le lieu a été abandonné depuis bien longtemps, mais nous ne sommes jamais à l’abri et je devais faire attention…

Je m’avance un peu dans le petit espace, m’arrête finalement sur le bureau qui est situé dans la pièce, fouillant son contenu, mais rien n’attira mon attention sur le dessus. J’ouvre finalement un tiroir, mais un bruit suspect, m’arrête dans ma course. C’est étrange… Je me baisse pour observer le phénomène et y vois trois encoches, et quatre sur le second tiroir. Une sorte de combinaison… La curiosité me poussa à chercher ailleurs la combinaison, tout le monde laisse des indices, des choses importantes pour être sûr de ne pas oublier…

Ma nouvelle expéditions commence, et mes pattes traînent un peu partout dans la pièce, mais à part de la poussière je ne trouve rien d’intéressant… Finalement, je m’arrête de nouveau sur ce panneau en bois, où les deux mots y étaient inscrits. Juste au dessus, une illustration recouvert de givre m’interpella, et bien souvent les secrets se trouve là où tout le monde peu les voir… Grattant la glace à l’aide de mes griffes, une partie s’abîme après avoir fait tomber le givre qui avait pratiquement fusionné avec l’image, mais je parviens tout de même à déchiffrer des choses qui restent assez lisibles, malgré mon intervention.

Plusieurs noms sont présents et tous porte un numéro, allant de un à sept. Cela est trop beau pour être une coïncidence et le code montre que la partie droite possède les numéros suivants : 3, 7, 1. La gauche quant à elle : 2, 5, 4 et 6. Je ne peux qu’essayer et nous verrons bien ce que cela donne…

Retournant vers le bureau, j’ouvre les deux tiroirs en suivant la combinaison. Chaque mouvement provoque un bruit du mécanisme, jusqu’à ce que le dernier déclenche un son à peine perceptible… Un petit tiroir secret, c’est légèrement ouvert, et cela ne me dit rien de bon… Mais quelque chose me pousse à aller au-delà de cette raison, et se déplace pour pouvoir ouvrir le tiroir secret en prenant mes précautions… Cela pouvait être un poison, une créature ou autre chose, où alors un système de sécurité pouvant faire effondrer tout l’endroit pour préserver un secret… Prête refermer la chose si nécessaire, je remarque cependant qu’il n’y a rien de dangereux, à part un cadre en bois. Ce dernier et en bien meilleur état que le reste des meubles se trouvant ici. Prenant cette dernière entre les griffes, je ne comprends pas vraiment ce qu’elle représente, c’est sombre, avec un peu de blanc et de gris. Il n’y a personne, peut-être un spectre, c’est assez étrange… Il y a une masse sombre au milieu, je n’ai pas l’impression qu’il y ait vraiment de forme, par ailleurs, cette masse semble reliée par un fil à peine perceptible, la coloration étant très mauvaise… C’est totalement inconnu, car ce n’est pas une peinture, ni une gravure, la chose ressemble à une feuille, mais ce n’est pas non plus un dessin… Qu’est-ce que cela peut bien être ? Il y a tant de mystère dessus que je ne peux m’empêcher de chercher pour comprendre, mais rien ne vient jusqu’à moi… Je décide de garder cette chose avec moi, peut-être que mon maître sera en mesure de m’en dire plus… Si je le retrouve bien évidemment…

Fermant le tiroir secret, je m’avance vers la porte, je devais sortir, mais je n’avais pas vraiment la force pour grimper par le trou. Je prends la poignée, mais cette dernière refuse de s’ouvrir… Il y avait une résistance, mais pas humaine, sinon j’aurais entendu quelque chose… Je force, mais toujours rien, forçant encore plus, je parviens à l’ouvrir, assez pour pouvoir passer la tête, remarquant qu’il n’y avait que des débris, cela ne m’aidera pas à grand-chose, et mon corps ne pourra pas passer pour rejoindre l’extérieur… Laissant la porte entreouverte, je retourne sur mes pas, pour voir comment je pourrais sortir d’ici… Mon regard se pose sur le bureau, je décide de le pousser jusqu’à le mettre à l’endroit où je me suis éveillée, monte dessus pour bondir à l’extérieur. J’attrape la toiture, pour ne pas glisser, par chance, elle ne s’effondre pas, j’use de ma force pour me ramener sur ce dernier, poussant sur mes bras, puis pose un genou sur le toit. Je me redresse et observe l’horizon qui se trouve en face de moi, la grotte est beaucoup plus grande que je ne l’aurais pensé… Il y a un trou au sommet du dôme de glace.

L’endroit était assez grand pour posséder plusieurs habitations, des demeures détruites comme la seconde pièce de cette petite maison. Probablement une espèce disparue, ou des êtres provenant de la surface qui ont choisis de s’installer dans la glace pour se protéger de l’extérieur… Une chose est sur, ils possédaient des choses dont je n’avais jamais vu auparavant, et pourtant, leur mode de vie semble identique à celle du peuple de la nuit…

Dans ma contemplation, je remarque quelque chose bougé à travers les débris. Plissant mes prunelles, j’ai l’impression de reconnaître les cheveux de Sorel… Une seule envie me prend à cet instant, c’est de rejoindre cet être, en espérant qu’il s’agit bien de l’elfe.

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Il s’en fallut de peu pour que notre expédition ne tombe dans l’oubli...et pas que. La descente se passa cependant sans encombres, si l’on exclut les quelques atterrissages plus ou moins réussis, tant du côté Vat’Aan’Ruda que Vat’Em’Medonis, grâce à l’aide de la dragonne Nynsith. A l’inverse de la liée du Prince Noir, celle-ci inspirait confiance, dévouée à sa tâche et prête à assister les bipèdes que nous étions. Son don de liquéfaction était des plus utiles, surtout dans pareil environnement, difficilement explorable de par son instabilité, quand bien même les parois de glace nous protégeaient des vents glacés et conservait une température vivable quoi que désagréable. Aussitôt sortis du corps liquide de notre écailleuse accompagnante, celle-ci reprenait à nôtre pelage l’eau qu’elle y avait laissé, passant au prochain descendant.

Cependant, après cette hasardeuse mais bienheureuse tentative de s’extirper des parois gelées et instables de l’étage supérieure, elle repartit en éclaireur. J’en profitai pour récupérer ma dague et vérifier l’état de ma pertuisane, avant que nous ne nous mettions en route en suivant, restant sur nos gardes, Nynsith. Malgré les chausses de cuir et fourrure laissant dépasser nos griffes, le sol gelé était hostile aux pattes inférieures, d’autant plus pour le trio de Gräarhs des savanes que nous étions. Mais il n’était guère temps de se plaindre, d’autant plus lorsque nous fûmes informés d’une autre nouvelle, presque aussi plaisante que le retour du gigantesque ver des glaces :

-Nous ne sommes pas seuls. Une autre Dragonne, Liée à un Vampire, est là. Ils recherchent la même chose que vous. Je suggère donc que nous poursuivions notre exploration, d’autant plus que cette structure métallique est imbibée de magie

- Par pitié, dites-moi que le Prince Noir et sa montagne d’écailles n’ont rien à voir avec ça... grognai-je sans vraiment y croire, sentant derrière moi le regard résigné de mes deux compatriotes. Eux aussi, sentaient qu’ils allaient à nouveau rencontrer Aldaron et la voleuse de gibier irrévérencieuse et vaniteuse qui l’accompagnait. A moins...que nous ne parvenions à nous tirer de là avec ce que nous étions venus chercher avant eux ? Bah. Pareille force de la nature nous rejoindrait bien plus vite que nous ne pouvions progresser. Enfin. Continuons.

Et bien que je ne sois pas seule décisionnaire quant à cette expédition, notre guide sembla approuver l’initiative, tout comme la dragonne et nous reprîmes notre route dans la gigantesque galerie gelée, fuyant aussi vite et silencieusement que possible l’excavatrice vivante qui l’avait creusée. Nos pas nous menèrent à une porte. Une grande porte métallique entrouverte. Force était de reconnaître que la nature des métaux n’était ni ma spécialité, ni celle de mes compagnons. Tout ce que nous pourrions vous en dire se limiterait à une ignorance quand à sa nature exacte : ce n’était ni du fer, ni de l’acier, ni du bronze ni de l’argent, ni de l’or, ni du cuivre. En revanche, l’étude rapide de ladite porte, que nous nous étions tous arrêtés pour contempler, majestueuse, prise dans la glace, révéla la présences de gravures semblables à celles de notre écriture...Mais de nombreux caractères, malgré la ressemblance entre les deux, ne correspondaient à aucun phonème de notre langage. C’était sans même parler, pour les quelques caractères moins exotiques, des mots sans aucun sens dans notre langue moderne...Et si pareille découverte demandait étude plus attentive, nous n’en avions absolument pas le temps : une dragonne était là pour récupérer l’artefact avant nous. Inutile de compter sur les Vat’Aan’Ruda pour le permettre…

- Djerzeb, tu as de quoi écrire?

- Hr. Non. Ynsh’Em?

- Peut-être...Ah ! Voilà ! confirma-t’il en exhibant un morceau de charbon, Mais pour ce qui est du support, j’ai du le perdre dans l’effondrement...

- Prends un morceau de toile et recopie les écritures sur la porte, au plus vite. Djerzeb, aide-le. Je sens que ce sera utile...

La recopie fut des plus rapides : découper la toile d’atterrissage prit quelques instants, avec de bonnes lames, quand au décalquage des écritures, celui-ci s’avéra des plus rapides. Ynsh’Em les conserva dans sa besace tandis que nous reprenions notre route. Une véritable ville se révéla sous nos yeux, totalement différente des constructions Vat’Em’Medonis, et à des lieues de ce que nous autres, Vat’Aan’Ruda, n’avions su bâtir. Quelle civilisation avait bien pu ainsi s’installer ici ? Comment vivaient-ils ? Ma curiosité m’incitait à partir comme une flèche visiter les bâtiments instables pour tenter de comprendre ce qu’il en était, et ce qui avait donc bien pu se passer pour que pareil endroit soit abandonné et recouvert par les glaces...Mais ce n’était pas l’objectif de cette expédition, et nous ne devions pas perdre de vue notre objectif. Cette pensée me remit dans les rails de cette épopée, jusqu’à ce que nous fûmes forcés d’entrer dans un bâtiment pris dans la glace qui consolidait ses murs abîmés. Si je pensais un instant à un atelier d’herboriste, à en voir le nombre de bocaux au sol, autre chose attira rapidement mon attention : la trace magique en ces lieux était aussi éparse que présente, sans doute alors que ce qui avait gelé cet endroit avait du arriver voilà des siècles ! J’étudiais un instant les fragments au sol : quelque chose avait secoué cet endroit, et salement. Du verre et des morceaux de cristal jonchaient le plancher gelé. Les premiers ne contenaient aucune trace magique, mais les seconds, eux, semblaient...assemblables ? Les bris semblaient pouvoir s’encastrer les uns dans les autres pour former un objet final. La tentation était forte. Cependant, avant cela, s’assurer que nous ne risquions pas un dégagement de magie puissant capable de souffler le bâtiment me paraissait quelque peu nécessaire...Mais rien dans cette magie résiduelle ne paraissait offensif ou dangereux.

Les cristaux indiquaient un bris violent, qui les avait éparpillés dans la pièce...depuis un point d’impact sous un meuble métallique. Un brin réticente à l’idée d’observer ce qui se cachait en dessous, je ne pressentais cependant aucune menace originaire du lieu de chute...Aussi pressai-je mes chasseurs de relever, tandis que je plaçai ma pertuisane en garde basse, la sorte d’armoire au sol. Deux Gräarhs de belle stature ne furent pas de trop pour redresser quelque peu le meuble, pour me laisser entrevoir un crâne de gräarh. La chute du meuble avait sans doute mené au trépas de son propriétaire, dont la main semblait crispée sur quelque chose. J’attirai à moi le crâne, tout d’abord, laissant entendre un double craquement alors que le givre...Et les cervicales cédaient sous le croissant de lune de mon arme. Certains de ses crocs semblaient...différents des autres. Artificiels ? Première information : cette ville était bien habitée par des Gräarhs par le passé...Et ils avaient la connaissance technique nécessaire pour implanter des crocs manufacturés à un blessé. Ce crâne vint rejoindre ma besace pour étude postérieure, tandis que je m’attelai à décoincer la main, qui nous offrit une seconde fois la douce mélodie des os brisés en se détachant de l’avant-bras. Celle-ci révéla une petite coupole, sans aucun doute la base de l’objet magique fracassé, manufacturée dans le même métal qui composait le moindre mur des bâtiments locaux. J’interrogeai du regard la dragonne, qui ne paraissait pas inquiétée elle non plus par la magie contenue dans l’objet, à l’inverse de mes deux chasseurs.

-… Je l’assemble?

Nynsith approuva, et l’entité qui l’accompagnait se fondit dans mon ombre. Un frisson parcourut mon échine tandis que mon corps parut se réchauffer un instant. Un flux de magie supplémentaire parcourut mes veines en une sensation des plus agréables. J’inspirai profondément, ignorant les reluctances du guide et des chasseurs Vat’Em’Medonis, visiblement ignares du concept de magie (quoi de plus étonnant des guerriers de cette légion ? S’il était nécessaire de louer leurs capacités martiales et les connaissances de nôtre guide, ceux-ci semblaient ne pas disposer d’aptitudes particulières a nôtre magie endémique, ni de connaissances avancées en la matière). Le montage fut rapide, mais imparfait, quoi que nous pouvions être fiers du résultat, au vu du nombre de fragments éparpillés et du verre au sol. Alors que je me préparais à encaisser quelque dégagement de magie, les flux des fragments rassemblés convergèrent, une légère lumière se dégagea de la base du cristal. Puis un grésillement se fit entendre.

"Bzzzrrrccrrr ... je t'en prie ... fais que tu sois encore là-bas …"

Le son qui émana de l'objet s’avérait saturé, presque irritant pour nos oreilles félines, de plus, comme un fond discordant par dessus la voix de la personne qui prenait la parole, s’ajoutait un vacarme des plus chaotiques. La voix, cependant, semblait être celle d’une femelle graärh. La comprendre n’est pas simple, tant à cause de la saturation et du vacarme en fond que par la difficulté à traduire le dialecte qu'elle emploie ! Même si celui-ci se rapprochait très fortement de nôtre actuelle langue graarh, bien des différences compliquaient l’interprétation orale.

"Crrr ... Purohit ...bzzz ... shak Kishna, c'est bien vous ? Com .... zzzzt ... possible?"

"Ajay ! ... rrr ... soit loué, tu es ... bzzz ... institut. Vaalaamuk ... crrr ... éruption. Nos protecteurs sont en colère."

" Bzzzrrrccrrr ... le ciel de l'archipel est en feu ... rrr ... communication avec Shâ ... zzzt ... Lä ont été coupées ... crrr ... panique."

" Calme-toi ! Je peux ... zrrr ... miser la destruction de l'archipel ... impossible sans l'aide des zzzzt." " Quoi ! ... signé la fin de ... Upajaoo. "

" Bzzzrrrccrrr notre fin à tous ... détourne les. Rrr ... Vaalaamuk ... sous toute l'archipel ... la veine principale …"

Les bruits parasites et de fond s’intensifièrent, contrairement à la voix qui jusque-là s’avérait relativement claire. Ce n’est plus un brouhaha, mais un véritable vacarme… comme si un désastre faisant trembler la terre et l’air était en train d'avoir lieu. Plongée dans cette écoute, sans être exactement immergée dans le lieu et l’instant, je laissais le flux magique s’écouler entre les cristaux en suivant cette ambiance et tout ce qui pouvait se ressentir au travers de cette communication...Peur, détermination, appréhension, courage...Et ce bruit...Le sol paraissait se déchirer et hurler de douleur. Et il n’était sans doute pas le seul...

" Ajay ! ... Ajay ! ... je ne pourrais ... "

" Un instant je …"

Une explosion semble retentir en fond. Un craquement de fin du monde, un vacarme aux tonalités métalliques, tintements et ploiements de métal se font entendre, pourtant, le matériau formant les murs semblait des plus résistants...Quelle puissance pouvait donc ainsi violenter une matière si coriace ?... Mais l’appréhension que je pouvais ressentir envers cette catastrophe n’était rien face à ce qui suivit ... le silence. Un long et pesant silence... Plus rien ne semblait s'échapper de l'étrange appareil magique. Pour autant, il subsistait encore quelque chose, un reliquat de magie. Ce que m’avait alloué Vérith confirma l’impression qui m’habitait à ce sujet, et m’incita à insuffler dans l'objet un flux de magie de ma part pour ne pas laisser l’étincelle encore présente dans l’artefact s’éteindre par manque d’énergie... C'est finalement au bout d'une longue minute que de nouveau des sons se firent entendre. Aux paroles vinrent se mêler des bruits de craquement ... ce ne sont pas, cette fois, ceux de la terre ... mais des sons bien connus, depuis le temps que nous crapahutions dans ces galeries gelées : les craquements de la glace.

" Ajay ... tu y es parvenu ... loués soient-ils ... Leur colère n'est pas apaisée ... mais Vaalaamuk ne détruira par l'archipel ... Je vais sceller l'entrée ... je vais sceller l'accès au Bâoli. Laalach n'a pas encore été arrêté ... il ne doit pas pouvoir y retourner ... il ne doit pas mener son projet à bien ... ils auraient dû accepter sa mort comme je l'ai fait ... j'aurais dû les arrêter ... Ajay ... nous devons respecter ..."

« Nous devons » ? Respecter ? Mais quoi ? J’avançai mes pattes en direction du cristal pour tenter d’y insuffler un peu plus d’énergie, mais il éclata en poussière, coulant entre mes griffes comme une cascade de sable des plus fins. Nous n’en saurions pas plus. J’en lâchai une flopée de jurons en essuyant la poussière entre mes pattes. Cette communication était un pan de l’histoire Gräarh. Un pan extrêmement important, quand bien même ce ne semblait pas avoir choqué nos accompagnants. Pour tout Gräarh intéressé par la culture de son peuple, qu’importe comment Ajay avait réussi à ce faire, la conséquence de ses actions à l’instant retranscrit par l’artefact avait rendormi Vaalaamuk, le volcan qui composait l’île de Nyn-Tiamat, comme l’appelaient les glabres et écailleux, et de la même façon, Kishna, si c’était bien le nom de son interlocutrice, avait quand à elle scellé l’accès au Bâoli. Element des plus importants : le bruit de la terre et du métal souffrant de l’activité du lieu avait été remplacé par les craquements de la glace. Celle qui recouvrait ces lieux ? Celle qui emprisonnait le Bâoli ? Etait-il possible que deux Gräarhs aient réussi à geler un continent ENTIER? Nynsith devait avoir perçu, tout comme moi, l’entièreté des éléments que nous apportait cette communication, d’autant plus à l’évocation d’un nom. Laalach. Se pouvait-il que ce membre des Couronnes de Cendres, réveillé sur cette même île poursuive encore et toujours la quête qui l’animait et avait tant inquiété les deux communicants ? Se pouvait-il que « Sa mort » soit liée au cinquième membre du groupe qui reparut coiffé de cendres ? Etait-il vraiment mort ? Qui était-il ? S’avèrerait-il, dans la vie ou dans l’absence, être la clé pour triompher de ce quatuor infernal ? Serions-nous sur le lieu de vie de la Légion d’Or ?..Mon coeur battait à tout rompre, ma tête m’élançait alors que les théories fusaient sous mon crâne de lionne...Il fallait que je fasse le vide dans mon esprit. Nous avions une mission. Et la poursuivre était primordial.

- Sois à nouveau remerciée pour ton assistance et de ton soutien, dragonne...Ce fragment d’histoire est inestimable à mes yeux. Mais nôtre mission n’est pas terminée. Allons-y, messieurs-dames!
Se re-concentrer sur notre progression était primordial. Sur nôtre mission. Il ne fallait pas que la dragonne du vampire mette la main en premier sur le portail. Ce n’était pas son histoire. Ce n’était pas son peuple. Ce n’était pas à elle de s’emparer de nôtre héritage. Encore moins pour son maître. J’avais un très mauvais pressentiment à ce sujet. Les pirates avaient déjà fait usage d’un portail...Qui savait ce qu’un vampire pourrait en faire ? Je frappai doucement le sol de la hampe de ma lance pour souligner mon propos, glissant dans ma sacoche la seule partie subsistante de l’artefact: la coupole métallique retrouvée dans la main du Gräarh décédé. Le temps jouait contre nous, et toute réminiscence de cette civilisation comme de cette époque était pour nous bonne à prendre...Enfin...Pour moi. Quitte à ainsi évoluer en terre inconnue et risquer nos vies sur le sol des Vat’Em’Medonis, je ne comptais pas en repartir bredouille. Cet artefact se devait d’être nôtre, et les connaîssances contenues dans ces lieux ne devaient, ni ne pouvaient, tomber dans l’oubli. Il était donc amplement temps de reprendre nôtre route.



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Elle n’était pas sérieuse, là ?

L’avantage de partager son esprit avec Nahui, ce fut qu’Aldaron sut très vite qu’il serait impossible de faire changer d’avis à sa Liée dans le temps qui lui était imparti avant de toucher le mur. Alors, dans l’urgence, il n’y avait pas eu mieux à faire que de l’aider à faire en sorte que le choc se passe du mieux possible. « On va heurter le mur. » fit-il à tous pour qu’ils se préparent, qu’ils s’accrochent fermement à la dragonne et se protègent avec des boucliers. Pour sa part, il forma devant le museau de Nahui des lames d’énergie destinées à percer l’obstacle plus rapidement.

Comme il s’y attendait, la percussion fut violente et nombre d’entre eux firent un vol plané. La douleur irradiait dans son dos et sa tête lorsqu’il reprit conscience. Ou presque. Ou était-il ? Allongé sur sol frais, composé de terre, de mousse, de feuilles et de racines, sa vue reposait sur une étrange canopée et un ciel sombre et étoilé. Déjà la nuit ? Le coup qu’il avait reçu sur la tête et qui l’avait sonné, avait duré autant de temps ? Cela lui rappelait la fois où la vase rouge de Claudius l’avait mis KO une nuit entière. Une légère bioluminescence provenait de la végétation alentours, et ce fut avec difficulté que le Prince Noir se releva, au milieu d’une allée d’arbres. L’obscurité ne lui permettait pas de distinguer grand-chose, bien qu’il soit un vampire… Chose qui était inhabituel pour lui et le laissa presque certain de l’idée qu’il n’était pas bien réveillé.

Dans cette forêt surréaliste, une voix retentit, en un murmure, semblant provenir de la terre elle-même.

« Bientôt... Ils arrivent... Des êtres capables de réclamer... »

« Däddhy ? » interpella Aldaron, étonné d’entendre cette ‘voix’ ici. Réclamer quoi ? Ce que l’arbre gardait, à n’en pas douter et connaissant la puissance de ce trésor… Il redoutait de savoir qui pourrait s’en montrer légitime. Les couronnes de cendres ? Ils étaient bien assez puissants et avaient transcendé leurs esprits-liés. Est-ce que cela faisait d’eux des êtres capables de le réclamer ? La voix semblait continuer sans qu’il ne parvienne à comprendre. La tête lui était lourde et un clignement d’yeux plus tard, la forêt avait disparu pour laisser place à un nouveau décor. Il était donc bien tombé littéralement sur la tête. Il utilisa un sort de guérison pour prévenir des séquelles éventuelles, tandis qu’il observait les alentours.

La pièce où il se trouvait était éventrée, ouvrant sur l'extérieur. Dehors, plusieurs bâtiments recouverts par le gel étaient en piteux état. Cela avait l’air bien ancien. Bien au-dessus de sa tête, un dôme immense était percé par un certain nombre de blocs de glace. Il fallait croire que l’endroit était abandonné depuis bien longtemps et qu’il s’agissait de vestiges graärh.  Aldaron détourna le regard pour consulter la boussole des Elusis : les siens se portaient bien et Nahui également. Il avait un peu de temps devant lui pour découvrir là où il se trouvait. Le sol était recouvert de débris, et quelques meubles parsemaient la pièce, du moins pour la partie qui n’était pas éventrée. Une porte donnait sur une seconde pièce. Fouillant l’un des meubles, il ne trouva rien de plus intéressant qu’un carnet ancien, en langue graärh, avec de nombreux croquis, donc un représentant un petit reptile.

Rien de bien intéressant en soit, alors il se dirigea vers la seconde pièce mais son regard se posa sur des fêlures dans la glace qui signalait que la porte avait été ouverte il y avait peu de temps. Quelqu’un était par ici ? « Nahui… » fit-il par télépathie « Je crois que nous ne sommes pas seuls ici. » Il posa une main au sol et écouta les murmures des dernières 24h et ne s’attendait pas à découvrir le passage de quelqu’un… Dans les dix dernières minutes. Il transmit également cette information à sa Lié.

Il entendit la glace qui craquait sous la marche de quelqu'un. Puis un grognement suivi d'un léger fracas métallique et glace qui se brise, probablement la porte de métal qu’on déverrouille du gel. Cela expliquait les marques dans la glace. Les bruits de pas reprirent et une voix s'éleva, celle-ci s'exprima en graärh.

"Elle doit être ici. Je doute que quiconque ait pu la déceler. J'espère seulement que le temps ne l'aura pas dégradé."

De nouveaux sons se firennt entendre, comme si quelqu’un fouillait. Et soudain, un bruit un peu plus fort indiqua que quelque chose venait de tomber ? Un grésillement puis deux nouvelles voix, semblables à des gresillements, s’élèvent : une femme et un homme.

" Nous ... crrrr ... y sommes parvenus."

"Enfin ... bzzzt ... tant d'années ... zzzttt ... perdre espoir."

" Jamais ... crrr ... toi ... merci ... bzzzt ... "


La femme sanglotait, mais ce ne semblait pas être de la tristesse. La joie ?

" Nous aimerions ... crrr .. notre enfant ... bzzt que tu ..."

Un bruit de pas plus ferme se fait retendit, comme si on avait frappé du pied contre le sol. Au même moment un grésillement suivi d’un cristal qui se brise laisse présager que l’objet magique d’où provient le son a été écrasé du pied.

" A quoi bon vous avoir aidé si ..."

Un rugissement de colère fut suivi qu'un grand fracas. Puis de nouveaux bruits de pas, la personne semblant partir. Grâce à un sort de perception, Aldaron vérifia que le danger n’était effectivement plus présent dans la pièce. Il découvrit le bureau, qu’on avait très probablement envoyé voler, de colère. Qui que soit la personne présente sous ce dôme avant eux, elle était furieuse.

Un disque et un cristal étaient au sol, brisé. L’Ast le reconstitua magique, grâce au flux de construction. Le cristal semblait être un petit cœur de golem. Il y insuffla légèrement de la magie. La scène entendu se rejoua, sans son, mais les image révélée deux gräarh. Il était tigré, et elle aussi tachetée qu’enceinte. Ils avaient l’air de guerrier, mais pas de façon aussi tribal qu’aujourd’hui. En quoi la voix entendu plus tôt avait aidé ce couple ?

Sur la bureau, une trace indiquait un objet manquant, de base rectangulaire, petite, le givre autour avait été brisé. Probablement ce que l’autre était venu chercher ? « Sois vigilante, Liée… Je pense que s’il y a quelqu’un dans les environs… Et que ce ne sont pas les graärh qui sont avec Nynsith, nous pourrions avoir une mauvaise surprise. » A ces mots, il s’apprêta à rejoindre Nahui quand la boussole des Elusis lui indiqua que Sorel était soudainement passé aux portes de la mort, remplissant immédiatement son cœur d’une profonde terreur.


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Il était assez surprenant de découvrir que l’esprit pouvait créer le chaos tout en demeurant vide. Étalé, le corps de Nahui restait inerte malgré la possession de toutes ses fonctionnalités. L’onde de choc s’estompait prestement, les capacités de son espèce lui permettaient de se remettre peu à peu. Ce fut tout de même trop que la voix d’Aldaron raisonna dans sa tête, sans qu’elle puisse y donner le moindre sens. Instinctivement, elle appuya plus fort son âme contre Lié, lui imposant le contact grognon de l’imbroglio en elle.

Le monde reprit du sens, lentement. Le silence y était assourdissant, après les fracas de glaces qui avaient porté les dernières minutes et leurs appréhensions. Au moins le plafond ne paraissait pas être un danger imminent. Elle percevait vaguement les vies et magies autour d’elle. Quand elle le put, son esprit alla timidement à la rencontre de chacun d’eux, en un contact simple, un moyen de vaguement se donner une carte mentale des lieux, de l’état de chacun. Les Leurs étaient vivants. Liv et Rumil par ici, Sorel non-loin de Nyana, et Alda par là-bas. Il y avait juste un souci. Un présence supplémentaire, vivante, mais… Difficile à cerner. Comme de l’eau glissant entre les pattes de ses capacités. Elle fuyait le contact spirituel, était invisible à sa vue magique, et ne semblait liée au groupe de Nynsith. Meh. Prestement, elle transmit sa carte mentale à Lié. Dans un tel lieu, l’inattendu était attendu, mais il n’en demeurait pas moins une information à prendre en compte. Elle ajouta également une information : cette présence n’avait aucune odeur. La seule qu’elle avait pu reconnaître dans les environs était une délicieuse odeur de repas qui venait d’un bâtiment, entre eux deux. Peut-être le garde-manger de la Présence. Auquel cas, il pouvait être pertinent de sympathiser, s’organiser une bouffe, ce genre de comportements qui signait les bonnes affaires.

Plissant le nez, ses pattes la portant à nouveau (non pas qu’elle n’eut pas apprécié la glissade), Nahui se permit, un peu mollement, de signaler à Lié que son idée avait fonctionné. Néanmoins, elle estima qu’il était trop tôt pour lui évoquer que, la prochaine fois, elle comptait sur lui pour jouer le rôle de projectile. Lié avait tant de mal à admettre l’idée de s’endurcir. Elle ne comprenait pas.

Elle zigzagua entre les obstacles, sa petite langue rejouant le jeu de l’écholocation. Intérieurement, elle grommelait, questionnant le dragon-esprit sur la logique qui avait voulu que chacun soit aussi bien éparpillé, à la manière de l’eau tombant sur la roche. La réponse qui lui fut apportée (sans doute davantage par elle-même que par le dragon-esprit) impliquait que les bipèdes avaient, effectivement, le poids des gouttes d’eau. Il allait falloir songer à faire manger un peu plus Aldaron. Il était si frêle. Si chétif. Il se nourrissait d’émotions, certes, mais les émotions n’apportaient pas au corps le gras dont il avait besoin. Nahui songea au ver des glaces qui les attendait, dehors. Pouvait-elle pousser Aldaron à en prendre quelques bouchées ? Ou allait-elle devoir chasser ?

“- Sois vigilante, Liée… Je pense que s’il y a quelqu’un dans les environs… Et que ce ne sont pas les graärh qui sont avec Nynsith, nous pourrions avoir une mauvaise surprise. “

Il ne fallut que peu de temps avant que la Terreur ne s’empare de Lié. L’odeur métallique du sang s’insinua dans les narines de Nahui qui, aussitôt, joignit sa panique à celle de Lié. Nopnop, ce n’était ni possible ni autorisé. Quelque soit le danger, ce dernier ne devait se diriger que vers les Invincibles, et pas vers les petits êtres plein de points faibles qui étaient ses rejetons chéris. Oh non, par le dragon-esprit, nul n’avait le droit de porter de nouveau le deuil au chevet d’Aldaron, quand il venait juste de caresser la surface d’une renaissance. Sans parvenir à masquer quelque émotion que ce soit (essayait-elle vraiment ?), Nahui demanda à Aldaron de ne pas s’inquiéter, assurant qu’elle s’en occupait. Désormais, dans de grandes foulées de course, elle se dirigeait vers Sorel, esquivant les bâtiments, mais bousculant tout autre objet sur son chemin.

Elle arriva trop tard. Trop tard pour empêcher l’inévitable, et trop tard pour cacher quoi que ce soit à l’esprit de Lié. Nyana, elle aussi, s’était précipitée vers leur protégé. Elle était là. Au sol, bercé par l’odeur âcre de son propre sang, la flamme de Sorel s’éteignit. Au-dessus, une sphère, pulsante de magie, venait tout juste de tirer son ultime projectile sur le Petit. La sphère avait vaguement la forme et la taille d’une tête-de-bipède, ou de graärh. Elle avait l’aura de la présence qui avait tant troublée Nahui. Elle pouvait être menaçante, elle pouvait être dangereuse et meurtrière, mais ce n’était pas son principal attribut. Son principal attribut, là, dans l’immédiat, était d’avoir brisé le coeur de Lié.

Il n’y avait qu’une seule réaction possible à ceci. Nahui se jeta sur la sphère, gueule ouverte. Elle voulait l’y emprisonner. La mâcher. Mais pas la tuer, non : elle allait laisser ce délicieux privilège à Lié, dès qu’il serait prêt à cela. Comme pour le convaincre de venir, elle mit à jour leur carte mentale : Liv et Rumil fuyaient, en direction de Nynsith. Pas besoin de s’occuper d’eux. Juste besoin d’expliquer aux êtres du passé que, dans ce présent, les têtes de Nuée avaient leur nom.

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Un infime pan de l’histoire oubliée des Graärh venait de se révéler au groupe. De ce Nynsith pouvait en comprendre, un conflit avait éclaté et la glaciation de l’île en était un possible résultat. Ou peut-être pas? Et les Couronnes de Cendre étaient impliquées également, toujours présentes qu’elles étaient dans ces événements majeurs qui avaient vu les grands félins vivre un âge des ténèbres. Les questions que soulevaient ces informations allaient devoir attendre, car le groupe se remettait en route pour atteindre le portail, toujours guidé par les sens magiques de l’Affamée.

Le chemin demeurait difficile et semé d’obstacles variés, mais ils progressaient quand même. D’où elle était, la Dévoreuse pouvait bien percevoir que les autres étaient éparpillés, probablement un résultat de leur atterrissage forcé, mais il semblait y avoir autre chose… En aiguisant son ressenti, la Chasseresse perçut une forte source de magie s’activer, puis un esprit défaillir avant que la source de magie ne se dissimule aussi subitement qu’elle s’était manifestée.

« Quelqu’un est mort chez les autres » partagea-t-elle aux Graärh. « C’est étrange, c’est comme si quelque chose avait… lancé un sort? »

Avec ses sens bien étendus, elle réalisa que le portail était tout près, quoique encore derrière plusieurs embûches, mais autour de celui-ci, elle sentait distinctement de la vie. Une vie jeune, naissante, et en grande quantité! Une centaine de vers de glace qui grouillaient tout près d’eux. Ou presque? Non, seulement une petite partie semblait éveillée, à peine consciente encore de son environnement. En caressant l’esprit de l’un d’entre eux, elle ressentit son besoin de manger.

« Le portail est tout près d’ici. Mais il est entouré de jeune vers, et probablement plusieurs dizaines d’œufs qui n’ont pas encore éclot. Je ne ressens aucun ver mature proche, mais ces nouveaux-nés pourraient bien lancer l’alarme s’ils se sentent en danger. »

Et à n’en pas douter, ces adultes ne reculerait probablement devant rien pour protéger la nouvelle génération. Mais voilà qu’elle percevait d’autres esprits, ceux-là bien bipèdes. Deux individus, l’un elfique et l’autre mort-vivant, qui venaient à tout vitesse vers la position d’elle et des Graärh. Est-ce une attaque? Non, il y avait une urgence chez eux, un certain affolement. Un besoin de fuir. C’est vers ce duo qu’elle étendit cette fois sa télépathie.

« Je suis Nynsith, la Dragonne de la Faim. Que fuyez-vous? Vous foncez directement sur les Graärh. »

Également au courant de la situation, Entroxucec communica simultanément l’information aux félins.

« Deux bipèdes se dirigent ici. Ils fuient quelque chose, Nynsith essaie de découvrir ce que c’est. »

La saurienne dut attendre quelques secondes avant d’avoir une réponse. Manifestement, ces bipèdes étaient surprises que ce soit elle qui les contacte. Apparemment, elles-mêmes ignoraient ce qu’elles fuyaient, mais elles pouvaient confirmer que cette chose était du jamais vu pour elles, quelque chose de très rapide. La Vampire semblait d’ailleurs sur le point de s’arrêter pour faire face à ce danger, laissant l’Elfe poursuivre son chemin.

« Les bipèdes ne savent pas ce qui est à leur trousse, mais l’une d’elle va tenter de la retenir. » dit-elle aux Graärh. « Une autre va bientôt surgir ici, elle sait qu’elle vient vers nous. »

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Je m’approche un peu plus de cet être possédant une crinière de feu, je me trompe rarement sur mes enfants, mais tout peu arriver. Alors que je m’avance à travers els toit en passant sur chacun d’eux, tout en gardant cette prudence et cette dextérité que possèdent les félins, avec une finesse si incroyable, que le son reste très peu perceptible. Plus la distance se réduit, plus mon cœur se met à battre fort. Mon interrogation sur l’identité de l’être se confirma. J’étais heureuse de le trouver et surtout, sain et sauf. Ce dernier remarqua ma présence et marcha dans ma direction par la même occasion.

Descendant de mon perchoir, affichant un large sourire sur mes babines, on avait eu peu d’occasions de se côtoyer, mais chacun de mes petits possède le même amour dans mon cœur et j’essai de leur montrer à tout ce que j’éprouve. J’allais le prends dans mes bras, tout en ronronnant fortement, je me sens plus sereine par rapport à ma rencontre avec un être totalement invisible, où alors, le manque de sommeil qui m’a fait voir un enfant possessif. Mais sans que je sois en mesure de comprendre ce qui vient de se passer, mon fils tomba sur le sol en se tenant la poitrine. Je m’approche de se dernier le plus vite possible, prenant le corps de l’elfe dans mes bras. Puis… Il y a cette odeur… Celle que je redoute le plus et qui m’attire en même temps lorsque je bande mon arc… Sortant ma patte de sa cachette pour la dévoiler à la lumière, mon pelage de neige était recouvert de se rouge si vif représentant la vie… Mon cœur manqua un battement, serrant ma mâchoire si fortement, que mes crocs se plantèrent dans mes lèvres.

D’entre les débris, un crâne sort de l’ombre, entouré d’une aura émeraude, et de sa mâchoire naquit un cri des plus agaçants… Dans ses prunelles inexistantes, je peux y lire toute la noirceur qui le compose. Déposant un baiser sur le front de mon fils, je dépose sa dépouille sur le sol, avec délicatesse et amour.

« Nous nous retrouverons mon enfant… »

Lui qui n’a pas souffert, laissa à son tour un trou béant dans ma poitrine, j’ai déjà perdu un fils et je viens d’en perdre un second… Mon cœur se déchire par cette réalité, et des larmes coulent le long de mon visage, alors que l’apparition de mon fantôme surgit encore une fois…

« Un de moins… Nous serrons bientôt plus que nous deux comme avant mère… »

La dragonne de mon roi fit son apparition à son tour, gobant le crâne, mais une chose anormale se produisit, car les joues de cette dernière devinrent de plus en plus grosses, l’obligeant à recracher l’assassin volant. Toute une ribambelle de crâne sortit, mais un seul resta dans les airs. Alors, qu’il nous observe de son air fourbe et provocateur.

Je me redresse, et la haine envers cette chose fut si forte, qu’aucune prière ne s’adresse à mon esprit-lié de la gerridae, l’obligeant à me prêter sa force pour détruire cette chose. Une bourrasque de vent si violente jaillit, que j’en fut la première surprise, mais ne restai pas là, à admirer ce qui se passa, prenant une flèche pour l’envoyer sur cette chose, je ne pense pas que ça la tuera, mais je voulais qu’une chose, la prendre au piège… Malheureusement, elle ricocha sur le crâne, et cela n’est pas une bonne chose… Mon roi s’approche et la peur de le voir à son tour sans vie m’effraya considérablement. Le crâne, ne restera pas contre le mur bien longtemps, je me dois de protéger mon seigneur.

Courant dans la direction de mon souverain, et m’arrêta devant lui pour le supplier de partir. Je ne mérite que la mort pour ne pas avoir été en mesure de protéger Sorel, mais si je peux sauver celle de mon maître, alors je n’hésiterais pas une seconde à offrir ma vie pour lui…

« Je suis désolée mon roi… »

Baissant les oreilles contre mon crâne, je m’agenouille à ses pieds en baissant la tête, comme si j’attendais ma sentence pour ce qui vient d’arriver. Une vie pour une vie… Telle est la loi de la nature…

« Ma vie vous appartient, mais je vous prie, partez avant qu’il ne soit trop tard… Je refuse qu’il vous arrive la même chose mon seigneur. »

Je n’ai pas su être en mesure de voir l’attaque arriver, mais avec un peu de chance, en utilisant l’esprit lié de la libellule, je serais en mesure de le voir venir de manière bien plus efficace. Il ne s’arrêtera pas à un seul cadavre… C’est une certitude.

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Les nouvelles que nous communiqua la dragonne me perturbèrent un instant. Tant de monde avait été averti de la présence de l’artefact antique, et de quoi que ce soit d’autre pouvant se trouver dans le périmètre ? Enfin. Cela signifiait clairement que l’heure n’était plus aux bavardages… Nous progressions dans les rues (si ce terme pouvait s’appliquer aux allées créées dans le permafrost entre bâtiments en ruines et débris multiples) d’un pas prudent en direction de nôtre objectif. Je notai dans un coin de ma cervelle féline, qu’il me faudrait encore remercier la dragonne pour son assistance...Et la suite allait me montrer que mon ardoise n’avait pas fini de s’allonger. Je n’étais pas sereine, dans ces galeries gelées, et mes compagnons de voyage ne l’étaient guère plus. Sorti des sentiers battus, le Guide cherchait une solution. Nynsith, quant à elle, progressait rapidement sous sa forme aqueuse. Et en ce qui concernait mes compatriotes et moi-même, à part raser les murs en serrant leurs pattes sur les hampes et gardes de leurs armes, nous n’étions guère d’une grande utilité.

Si je tenais l’ahuri qui a décidé de geler cette île...oh, je lui ferais passer un sale quart d’heure ! Ou pas, à bien y réfléchir. Car sans lui, l’archipel aurait peut-être subi un destin tout autre, et, de ce que l’enregistrement annonçait, des plus funestes. Un réflexe sorti d’on ne sait quelle partie de mon cerveau reptilien me fit tendre ma pertuisane en garde haute alors qu’apparaissait, déboulant à toute allure, une Glabre effrayée. Par qui ? Par quoi ? Difficile à dire...Mais la réponse vint d’elle-même, faisant frissonner mon échine. Un rire en adéquation avec l’environnement : glaçant. Effrayant. Comme s’il était resté gelé depuis le jour de la glaciation, et avait quitté sa gangue de glace à nôtre arrivée pour résonner dans les couloirs de permafrost. La nouvelle arrivante s’arrêta net dans sa course, suivie de près par sa comparse, qui tentait autant qu’elle le pouvait de retirer...quelque chose ? La forme de vie aqueuse la recouvrit intégralement en l’affaire de quelques secondes, comme une seconde peau liquide…Le silence s’installa tandis qu’elle se figeait, emprisonnée dans cette gangue glaireuse.

-...Un vaseux ?

Ces saletés vivaient en général dans les marécages de Néthéril...Et les geler était une façon de les abattre, mais au vu du froid ambiant, inutile de tenter le coup : celui-ci s’était parfaitement adapté à son nouvel environnement…

- Quelqu’un a assez d’eau pour le noyer?, m’enquis-je en poussant la glabre derrière nous, dans les bras de mes deux camarades, qui l’accueillirent avec la circonspection due à l’incongruité de l’instant, lames sorties.

La dragonne Nynsith prit les devant, tentant de se précipiter sur le vaseux qui nous observait d’une paire d’yeux...Sanguinaires. Alors qu’elle s’engouffrait dans l’espace entre un glacier et un bâtiment pour fondre sur sa proie, le vaseux poussa un hurlement strident. J’eus l’impression un instant que mes tympans allaient éclater...Et la dragonne elle-même, malgré sa forme sans ouïes, parut en souffrir, mettant fin à son assaut. Le vasard reculait...Je n’avais pas le choix : il fallait désormais profiter de l’ouverture tant que la masse aquatique lui bloquait la vue. J’armai mon bras en garde basse, pertuisane le long de la jambe, la hampe remontant derrière mon épaule, et en deux foulées, arrivai à portée de frappe. Un combattant manquant d’expérience à la lance pourrait mettre en doute mes dires : presque six mètres me séparaient encore de ma cible alors que j’envoyai mon coup, destiné, si je ne bougeais pas, à finir dans le vide, mais une dernière foulée, longue et basse, m’amena presque à distance de touche. Je remédiai à ce souci de distance en lâchant ma main directrice pour donner à celle qui reposait sur le bas de la hampe une ultime impulsion. L’esprit-lié du Cobra engloba ma frappe de sa présence, alors que ma pertuisane perforait le poitrail de la glabre aux dents longues, et le vaseux par la même occasion. J’exhultai en l’entendait gémir de douleur...Mais ma joie ne fut que de courte durée : voilà que la bête tentait d’absorber mon arme !

Je repris un pas en avant et forçai autant que mes bras me le permettaient sur l’avant de la lance, tirant à moi la base de la hampe pour ramener la pointe vers le sol gelé, tandis qu’une excroissance gélatineuse jaillissait de la tête du glabre pour venir tenter de s’abattre sur moi...La résistance de l’être visqueux céda alors que j’exécutai un rapide pas de côté. La gueule liquide s’abattit dans le vide, écorchant ma joue d’une cicatrice que je conserverai sans doute encore un certain temps...Je bondis en arrière, menaçant toujours le vaseux de la pointe de mon arme.

- Djerzeb ! Javelots!

Il était désormais temps pour moi de focaliser l’attention de l’adversaire...et aux autres de gagner cette bataille contre laquelle l’acier de ma pertuisane ne serait d’aucune utilité. Restait à ma charge de ne pas me laisser abattre entre temps…

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A travers Nahui, il sentit le trépas de Sorel. Son cœur se serra à la vue du corps étendu à terre. Ses yeux rivés sur le cadavre, c’est à peine s’il entendit ce que lui disait Nessraya. Fuir ? Partir ? Certainement pas ! Il était Aldaron Elusis, il était un vampire, il était le prince Noir, il ne fuirait pas devant un crâne magique qui laissait voir une fêlure.

[Insérez ici un paragraphe de drama sur la perte de son enfant, mais franchement avec un personnage ayant appartenu à cette joueuse en particulier, désolée, mais j’ai du mal d’avoir du feeling pour en écrire de jolies choses donc faites comme si.]

Nessaraya le protégea d’un coup qu’elle prit pour lui et sortant de sa léthargie, le Prince Noir tira deux flèche de suite, chargée de foudre-éclat, en direction de ce crâne mortel.  De sa main délestée des flèches, il attrapa Nessraya par le col pour la faire se relever du sol : « Silence ! » gronda-t-il, d’une voix plus en colère qu’il ne l’aurait voulue. Mais il avait perdu un enfant. « Viendra le temps des pleurs et des conséquences, mais pour l’instant, il est l’heure de combattre alors relève toi immédiatement et combats. Trouve mes enfants et sauve-les. C’est un ordre ! » Sa voix claquait alors qu’il sentait de l’aiguille vibrait : un de ses enfants venait de s’approcher des portes de la mort. Liz. « Trouve-les ! »

Il lança un sort de retrouvailles pour partir en direction de sa fille, laissant la dépouille de Sorel à terre. Il appliquait à lui-même ses ordres. Viendrait le temps des larmes et des conséquences, mais pour l'heure ils devaient combattre.

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Que l'on désire l'admettre ou non, il était des critères précis que Nahui appliquait à son environnement pour élire ce qui allait constituer ses repas - des critères autres que ceux imposés par son bien-aimé Lié. Un repas se devait de la rendre forte, pour affronter le monde, tout en apportant quelque régal à ses sens exacerbés par la cécité.
Or, il se trouvait que son actuel repas ne remplissait aucun de ces critères. Pire encore, il appliquait l'effet inverse. Le goût osseux déjà écoeurant de ces crânes et leur abjecte multiplication portèrent le coeur de Nahui au bord de sa gueule, plus encore que l'idée terrifiante du mal qu'ils pouvaient faire à son précieux système digestif. L'échine courbée, dans un bruit surnaturel, avec un mouvement puissant de tous les muscles de son ventre, Nahui recracha les crânes de la seule façon qu'elle connaissait ; avec une gerbe de flammes en surplus.

Le fantôme de leur présence contre ses lèvres laissa Nahui mal à l'aise, nauséeuse. Elle remercia les esprits d'apporter à Lié la force dont il avait besoin en ces temps et lieux pour continuer à se battre à sa façon. Du bout de l'esprit, elle l'encouragea un peu plus, faisant de son mieux pour étouffer auprès de lui l'inconfort qu'elle vivait.
Le monde devint un peu plus chaotique encore que d'habitude. Les crânes étaient bruyants, la graärh était bruyante, les échos gelés contribuaient à une accoustique déstabilisante pour celle qui devait s'y fier. Elle se retrouva, perdue, à utiliser sa vision si particulière pour tenter de se repérer. Tout se passa très vite ; les projectiles ennemis partirent, certains dans des directions improbables, quand leur épicentre plusait d'une magie sur-agitée. La graärh fut blessée, au nom de Lié - tel que cela devait être. Lié fit cesser une partie du chaos, de deux flèches bien placées. Il était fort. Il était toujours fort. Mentalement, elle le complimenta, encore une fois, sur ce qui était sa nature.

Puisque ce point-là était réglé, ils allaient peut-être, enfin, pouvoir prestement accomplir ceux pour quoi ils étaient ven- ah, non. Un nouvel enfant en danger. Les écailles de Nahui se hérissèrent à la seule idée de tout ce que cela impliquait, toutes les blessures que Lié allait devoir soigner. L'être de crânes aurait pu le toucher de plusieurs projectiles sans lui faire aussi mal que s'il touchait à l'un de ses enfants.
L'instinct de Lié persistait à être bon, même dans ces moments, malgré le déluge de ses émotions. Puisqu'il n'était de besoin de le guider, Nahui le laissa mener la Nuée, consciente que par-delà ses gestes de raison se trouvait le tracé d'actions qui le défaisaient de futurs remords. Elle s'apprêtait à leur emboiter le pas, quand la magie derrière elle attira son attention. Là où les flèches d'Aldaron avaient projeté leur coriace adversaire, un rire résonnait de nouveau, aussi glauque et sinistre que le vacarme qu'il était produit plutôt, aussi désagréable. Nahui crut reconnaitre une teinte d'ire, selon les concepts bipèdes. Quoi, n'avait-il pas apprécié le traitement qui lui avait été infligé ? Venant de Lié, dans de telles circonstances, ce n'avait été que miséricorde, et il aurait dû être reconnaissance. Prestement, Nahui avertit Lié de ce léger détail, tout en incitant son esprit à s'en défaire, car elle s'en occupait.

Pas avec la bouche, cependant. La seule idée amplifiait le noeud dans sa gorge. Elle avait une bien meilleure idée. S'approchant sans crainte de l'ennemi, Nahui s'enroula d'abord autour de lui, avant de le glisser sous son imposant torse, soigneusement écrasé par le poids de sa taille et de repas qui, eux, avaient véritablement valu le coup. Sans doute pouvait-elle rester sagement ici le temps que l'affaire se passe. Elle avait cru percevoir comme une fuite venant de la magie qui composait leur adversaire. Avec un peu de chance, bientôt, il n'aurait plus rien pour l'animer.

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Manifestement, les imprévus n’avaient pas fini de survenir. Rien de particulièrement surprenant dans la situation actuelle, mais cela demeurait légèrement agaçant. La mort-vivante qui tentait de ralentir la chose encore inconnue s’était faite enveloppée, ni plus ni moins, et Nynsith pouvait sentir son énergie vitale, ou ce qui servait d’énergie vitale à ce cadavre, s’étioler rapidement. L’autre bipède avait pu rejoindre leur groupe indemne, démontrant sans le vouloir une certaine résistance magique chez la créature grâce à un projectile magique qui ricocha simplement contre sa peau.

Grâce à sa télépathie, la saurienne pouvait toujours capter les quelques pensées de surface qui fusaient chez autrui, encore plus lorsqu’elle avait établi une connexion de communication. À travers l’esprit de Jh’eena, elle pu comprendre que ce monstre ressemblait à une créature indigène de la zone marécageuse de Néthéril. Sachant qu’un autre portail avait été découvert là-bas, se pourrait-il que le spécimen qui faisait face au groupe, ait été amené ici? Ou serait-ce l’inverse, ceux de là-bas n’était pas indigènes, mais les descendants de spécimens venus de Nyn-tiamat? Mais l’heure n’était pas à la cryptozoologie et Jh’eena proposait déjà une solution : l’imbiber d’eau pour le noyer.

L’Affamée ne prit pas la peine de répondre et passa directement à l’action, tentant d’entourer la chose sous sa forme aqueuse, mais celle-ci réagit aussitôt en formant moult bouches qui hurlèrent en cœur un cri strident qui perturba la masse informe que formait la Dragonne, l’empêchant d’attaquer de front. L’Aaleeshaan profita de cet instant pour donner l’ordre d’attaquer avec des javelots qui furent habilement évités par leur cible… Cible qui se préparait à contre-attaquer en lançant divers projectiles au groupe.

~ Entroxucec, à mon signal, draine son énergie. ~

Mais pour que cela vaille la peine, il allait falloir la coopération de tout le monde.

« Je vais drainer son énergie vitale, mais vu sa résistance à la magie, ça ne sera pas suffisant. Cette créature vit dans le froid, tentez de la garder en place et encerclez la de feu. »

Cependant, la bipède qui fuyait un peu plus tôt ne semblait pas prête à laisser tomber sa comparse prisonnière du monstre.

« Si vous n’agissez pas, d’autres pourraient mourir. »

À contrecœur, elle acquiesça, venant créer un champ de forme autour de la créature pour limiter ses mouvements tandis que Jh’eena faisait de même, usant pour sa part d’un javelot et de déplacement circulaires. La Dévoreuse et l’Ombre combinèrent leurs pouvoirs d’absorption énergique sur la masse qui semblait trop occupée à éviter les coups pour comprendre qu’est-ce qui la drainait ainsi. En même temps, les autres Graärh s’affairait à accumuler des objets en cercle autour de leur adversaire.

Si tout se déroulait bien et que le cercle était allumé, Entroxucec rendrait la bête hypersensible au feu, comme elle l’avait fait pour le ver plus tôt, et Nynsith viendrait cracher du feu d’au-dessus du cercle, formant comme un dôme infernal avec le cercle de feu.

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