12 août 1764
Blanche-Rive
Bientôt deux semaines s’étaiten écoulées depuis que la Confrérie avait pris possession d’Endëaerumë, renommée depuis Elros. Seulement, la cité était encore loin d’être habitable dû au risque extrêmement élevé de contracter la Peste de Corail, aussi tout un processus de nettoyage et d’assainissement avait été mis en place. Sans en avoir le contrôle, Demens était en quelque sorte un consultant et envoyait ponctuellement son double explorer les lieux afin de déterminer la meilleure approche à avoir selon les bâtiment. Si dans certains cas, un nettoyage de surface appuyé de magie suffisait, dans d’autres, il fallait user du feu, comme cela avait été fait pour le port.
C’est d’ailleurs là, dans son petit atelier de Blanche-Rive, que le vrai Demens était actuellement. Les lieux avaient été rebâtis, du moins en partie pour l’instant, par le Roi de la Confrérie grâce à l’ivoire du Narval et puisque l’Alchimiste occupait une place importante, il avait eu droit à un lieu de travail rapidement. S’il n’était pas aussi complet que celui d’Althaïa, il pouvait aisément y accéder grâce à son coffre magique, ce qui revenait pratiquement au même en bout de ligne. De là, il pouvait faire le suivi des différents projets sur lesquels il travaillait actuellement.
D’abord, il y avait l’aménagement des terres agricoles qui était fort bien avancé. Les esclaves avaient un excellent rendement et sans surprise, les cultures mises en terre avaient déjà commencé à produire des récoltes, une démonstration claire de tout le potentiel que recelait ces terres. Il aurait certes été plus rapide de tirer profit des terres agricoles des Elfes, mais celles-ci étaient trop proches de la cité et pour l’heure, on préférait limiter les risques de contamination autant que possible, d’autant plus qu’à l’établissement du camp esclave, on ignorait encore si la cité elfique était active ou non.
Couplé à l’agriculture, il y avait le développement d’une armée vouée à la Confrérie qui continuait à avancer tranquillement. On ne pouvait certainement pas parler d’une docilité à toute épreuve, mais ceux qui commençaient déjà à montrer des signes de fragilité mentale quelques semaines plus tôt étaient à présent ceux qui répétaient à qui voulait l’entendre la propagande entretenue par les esclaves déjà à la solde de la Confrérie, ceux qui avaient soigneusement été sélectionnés par Kalza’ah Ashuddh. Il n’y avait pas grand-chose de plus à faire de ce côté pour l’heure, sinon poursuivre l’administration de la drogue et observer quels individus étaient le plus à risque de mettre à mal les plans d’une armée afin de les mettre de côté.
Plus récemment, une autre demande lui était venue, de l’extérieur cette fois-ci. Ilhan Avente désirait qu’il mette à profit son expertise afin de contrer un mal qui menaçait encore l’archipel, soit les Couronnes de Cendre. Ayant été lui-même présent lors du réveil de la première d’entre-elles, l’érudit était bien placé pour comprendre le danger que représentait plusieurs Couronnes ensemble. Cependant, cette aide était venue avec un serment : tout ce qu’il découvrirait ne pourrait être utilisé que contre les Couronnes et rien d’autres, sans quoi son savoir serait réduit à néant. Rien de véritablement insurmontable, puisqu’il pouvait toujours réapprendre ce qu’il avait appris, mais cela prendrait du temps et même si la Pierre Philosophale lui offrait tout le temps dont il avait besoin, ce serait du temps néanmoins perdu. Ainsi s’était-il engagé à trouver une manière de couper un spirite de ses Esprits-Liés, au moins temporairement. C’était un défi de taille pour lequel il n’avait pas encore d’avenue claire pour trouver où aller, mais il savait qu’il finirait par trouver. Pour l’heure, il n’avait pas partagé cette information avec qui que ce soit, car malgré les précautions prises dans la formulation du serment, il valait mieux faire profil bas autant que possible.
Enfin, sur un plan plus personnel, si on pouvait ainsi dire, le Cafard planchait de nouveau sur cette idée d’augmenter alchimiquement un être vivant. Après les événements de Meerhagen, il avait passé en revu l’ensemble de ses notes prises au cour de ses expérimentations, tâchant de déterminer quels facteurs avaient pu être en cause dans le développement d’une nouvelle psyché chez les jumeaux. Manifestement, il lui manquait encore des informations clés pour comprendre ce qui faisait fondamentalement l’identité d’un être. Or, d’autres avaient probablement ce savoir, sinon un savoir qui s’en approchait : les Baptistrels, ces individus sensibles aux vibrations du monde, étaient à même de déterminer le chant-nom de chaque personne. Mais si on retirait tout ce qui rendait chaque personne unique, restait-il un base commune, une note fondamentale qui demeurait malgré tout? Pour avoir réponse à ces questions, il lui fallait d’abord demander au gredin s’il pouvait prendre un moment pour aller jusqu’au Domaine Baptistral. Les choses étant bien faites, Nathaniel venait justement le voir aujourd’hui.
Blanche-Rive
Bientôt deux semaines s’étaiten écoulées depuis que la Confrérie avait pris possession d’Endëaerumë, renommée depuis Elros. Seulement, la cité était encore loin d’être habitable dû au risque extrêmement élevé de contracter la Peste de Corail, aussi tout un processus de nettoyage et d’assainissement avait été mis en place. Sans en avoir le contrôle, Demens était en quelque sorte un consultant et envoyait ponctuellement son double explorer les lieux afin de déterminer la meilleure approche à avoir selon les bâtiment. Si dans certains cas, un nettoyage de surface appuyé de magie suffisait, dans d’autres, il fallait user du feu, comme cela avait été fait pour le port.
C’est d’ailleurs là, dans son petit atelier de Blanche-Rive, que le vrai Demens était actuellement. Les lieux avaient été rebâtis, du moins en partie pour l’instant, par le Roi de la Confrérie grâce à l’ivoire du Narval et puisque l’Alchimiste occupait une place importante, il avait eu droit à un lieu de travail rapidement. S’il n’était pas aussi complet que celui d’Althaïa, il pouvait aisément y accéder grâce à son coffre magique, ce qui revenait pratiquement au même en bout de ligne. De là, il pouvait faire le suivi des différents projets sur lesquels il travaillait actuellement.
D’abord, il y avait l’aménagement des terres agricoles qui était fort bien avancé. Les esclaves avaient un excellent rendement et sans surprise, les cultures mises en terre avaient déjà commencé à produire des récoltes, une démonstration claire de tout le potentiel que recelait ces terres. Il aurait certes été plus rapide de tirer profit des terres agricoles des Elfes, mais celles-ci étaient trop proches de la cité et pour l’heure, on préférait limiter les risques de contamination autant que possible, d’autant plus qu’à l’établissement du camp esclave, on ignorait encore si la cité elfique était active ou non.
Couplé à l’agriculture, il y avait le développement d’une armée vouée à la Confrérie qui continuait à avancer tranquillement. On ne pouvait certainement pas parler d’une docilité à toute épreuve, mais ceux qui commençaient déjà à montrer des signes de fragilité mentale quelques semaines plus tôt étaient à présent ceux qui répétaient à qui voulait l’entendre la propagande entretenue par les esclaves déjà à la solde de la Confrérie, ceux qui avaient soigneusement été sélectionnés par Kalza’ah Ashuddh. Il n’y avait pas grand-chose de plus à faire de ce côté pour l’heure, sinon poursuivre l’administration de la drogue et observer quels individus étaient le plus à risque de mettre à mal les plans d’une armée afin de les mettre de côté.
Plus récemment, une autre demande lui était venue, de l’extérieur cette fois-ci. Ilhan Avente désirait qu’il mette à profit son expertise afin de contrer un mal qui menaçait encore l’archipel, soit les Couronnes de Cendre. Ayant été lui-même présent lors du réveil de la première d’entre-elles, l’érudit était bien placé pour comprendre le danger que représentait plusieurs Couronnes ensemble. Cependant, cette aide était venue avec un serment : tout ce qu’il découvrirait ne pourrait être utilisé que contre les Couronnes et rien d’autres, sans quoi son savoir serait réduit à néant. Rien de véritablement insurmontable, puisqu’il pouvait toujours réapprendre ce qu’il avait appris, mais cela prendrait du temps et même si la Pierre Philosophale lui offrait tout le temps dont il avait besoin, ce serait du temps néanmoins perdu. Ainsi s’était-il engagé à trouver une manière de couper un spirite de ses Esprits-Liés, au moins temporairement. C’était un défi de taille pour lequel il n’avait pas encore d’avenue claire pour trouver où aller, mais il savait qu’il finirait par trouver. Pour l’heure, il n’avait pas partagé cette information avec qui que ce soit, car malgré les précautions prises dans la formulation du serment, il valait mieux faire profil bas autant que possible.
Enfin, sur un plan plus personnel, si on pouvait ainsi dire, le Cafard planchait de nouveau sur cette idée d’augmenter alchimiquement un être vivant. Après les événements de Meerhagen, il avait passé en revu l’ensemble de ses notes prises au cour de ses expérimentations, tâchant de déterminer quels facteurs avaient pu être en cause dans le développement d’une nouvelle psyché chez les jumeaux. Manifestement, il lui manquait encore des informations clés pour comprendre ce qui faisait fondamentalement l’identité d’un être. Or, d’autres avaient probablement ce savoir, sinon un savoir qui s’en approchait : les Baptistrels, ces individus sensibles aux vibrations du monde, étaient à même de déterminer le chant-nom de chaque personne. Mais si on retirait tout ce qui rendait chaque personne unique, restait-il un base commune, une note fondamentale qui demeurait malgré tout? Pour avoir réponse à ces questions, il lui fallait d’abord demander au gredin s’il pouvait prendre un moment pour aller jusqu’au Domaine Baptistral. Les choses étant bien faites, Nathaniel venait justement le voir aujourd’hui.