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descriptionL'étoile polaire [PV Ashy, Verith] EmptyL'étoile polaire [PV Ashy, Verith]

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6 Septembre de l'an 7 de l'âge d'obsidienne

Quel abruti ! Quel crétin ! Quelle honte ! Quel gâchis de tant de force, tant de puissance, de charisme, tant de possibilités pour un esprit si pleins de préjugés, si pleins de fausses idées, des idées stupides et déshonorantes. Comment pouvait-on penser que le lien était quelque chose de mauvais dès lors qu'il vous maintient en vie, il était certes libre, lui, mais s'il ne tenait bon ce n'était que grâce à sa force prodigieuse, et son cœur de pierre, même elle, qui méprisait le faible, qui adorait la force et serait prête à beaucoup pour l'obtenir, tout comme lui, avait un instinct dominateur et méprisant, même Aïasil, dragonne d'obsidienne, en était arrivée à contredire le puissant dragon rouge, car nulle doute que dans sa condition, elle n'aurait jamais pus survivre sans Mëryl.

Verith de l'ire, était celui qu'on lui avait choisi et attribué comme gardien temporaire, chargé de sa sécurité, après en avoir fait la promesse à peau-blanche, la sorcière Vallaël. Son but avait été de la protéger, elle, alors que Mëryl courrait à sa perte dans le désert. Mais pourquoi Mëryl avait insisté pour cette séparation ? Alors que c'était bien évidemment elle qui avait besoin de protection et pas l'inverse ! Comment la petite rose pouvait-elle croire que loin d'elle elle se sentirait mieux ? Dans les pattes d'un dragon borné et visiblement sans pitié, alors qu'elle courrait elle même dans la gueule du loup !

Oui, Aïasil avait été furieuse, elle n'avait pus s'empêcher de bouder pendant une bonne partie du voyage dans les serres de Verith, mais s'il y avait bien eu un avantage a toute cette véritable tragédie, c'était celui d'avoir eu accès à l'immense savoir de ce dernier, autant qu'en matière de vol que de chronologie armandéene, peut-être que, poussé par un instinct paternel refoulé, il avait été amené à vouloir l'éduquer ? Qu'il s'en aille lui et ses idées noires ! Malheureusement, elle ne sut dire ça que trop tard, car elle finit par réellement s'intéresser à ses dires lorsqu'ils abordèrent finalement un sujet oublié, refoulé, qu'Aïasil avait secrètement cherché à aborder aussi bien avec elle même qu'avec le dragon rouge, un sujet qui occupait finalement et maintenant une place immense dans son petit cœur : ses parents.

Immense fut le choc, lorsqu'elle apprit que l'étoile polaire ne brillait plus, elle avait pourtant pu l'observer longtemps la nuit, lorsqu'elle rêvait encore de la caresse de l'esprit de sa mère alors qu'elle dormait paisiblement sous le lac, dans son œuf,  elle la voyait briller encore et encore, hormis la lune, aucune autre n'avait une telle lumière, pure, puissante, si puissante...
Comment avait-elle pu s'éteindre ? Celle là même dont elle tenait force et vivacité, celle-là même dont elle tenait un esprit si affuté ? Comment avait elle pu s'éteindre, toute puissante, et aimante qu'elle l'ai été, avant même que sa propre fille put admirer la blancheur de ses écailles, plus pâles que la lune, plus acérées que n'importe lesquelles de ces stupides outils bipèdes. Silaraë, l'étoile polaire, l'éclair qui pourfendait la nuit, avait cessé de briller, et cela depuis longtemps. Comment ? Elle ne savait pas, pourquoi ? Non plus, il y avait toujours une raison à la disparition de quelqu'un, mais elle ne pouvait en voir une pour l'étoile polaire, car Verith pouvait profanner tant qu'il voulait l'amour et la confiance aveugle qu'Aïasil avait pour Silaraë, jamais il ne pourrait ne serait-ce que l’érafler.

Et pourtant, elle l'avait abandonée, Aïasil réalisait maintenant que l'étoile qu'elle commençait à percevoir, depuis le dessous des arbres, lorsqu'elle pointait le museau au ciel pour voir la dix-septième nuit de sa vie envelopper le monde et faire briller lune et étoiles, n'était qu'un pâle mirage de la présence de la dragonne des neiges. La lune était ce soir là invisible derrière les nuages, Mëryl était absente, elle l'avait rejetée, d'une manière douce peut-être mais elle l'avait fait et elle ne méritait plus de faire partie du paysage nocturne pour l'instant, l'autre crétin rouge non plus, il était trop bête pour ça, et ni elfes appréciables ni vampire musicienne ni même ces misérable et sales humains n'étaient présent autour d'elle. Elle était seule, le ciel s'assombrissant était vide, pas d'étoiles, pas de lune.

Elle ne voyait que l'étoile polaire, seule, brillant alors que les autres en étaient incapables, puissante, perçant les nuages. Aïasil voulait croire au réconfort et au soutient qu'elle lui apportait, mais elle savait maintenant que cette étoile, malgré les dernières ondes, les echos de la chaleur qu'elle lui envoyait, derrière cette puissante apparence, était déjà morte.

Alors elle était là, au milieu d'une clairière, seule, sans âmes qui vive aux alentours, après avoir échappé à la surveillance du rouge pour s'enfuir alors que le crépuscule arrivait, camouflée par la nuit, qui allait de paire avec la couleur de ses écailles, par les hautes herbes, cachant son petit corps. Ses yeux argentés fixant le ciel en deux petits points lumineux, elle sanglotait, seule, sans Enetari, sans Mëryl, sans Silaraë.

Pourquoi cette étoile semblait toujours briller si elle était éteinte ? Pourquoi ne lui avait-on pas dit plus tôt que sa mère était morte ? Elle aurait peut-être pu encaisser le choc avant la mort de sa liée, elle aurait eu le soutien de sa soeur d'âme, le seul soutien qu'elle avait maintenant, c'était la promesse d'espoir et de vie que lui donnait cette étoile qui pourtant ne vivait pas, alors elle restait couchée dans l'herbe, à la fixer, à la regretter, à la détester, à la haïr.

"Menteuse."


Lui adressa-t-elle, le museau vers le ciel, alors que le mot se perdait dans la nuit noire...
De toute façon, qui pourrait l'entendre ?


Dernière édition par Aïasil le Lun 27 Aoû 2018 - 13:44, édité 1 fois

descriptionL'étoile polaire [PV Ashy, Verith] EmptyRe: L'étoile polaire [PV Ashy, Verith]

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Ashy :

Verith, présent quelque part à proximité... Voila qui ne pouvait pas plus mal tomber... Depuis tout ce temps, elle s'est efforcée de l'éviter, de retarder cette rencontre qu'elle savait pourtant inévitable. Se retrouveraient ils comme de vieux amis ? Ou comme des ennemis... Il n'était pas difficile en général de savoir à peu près ou se trouvait le rouge et ou il semblait se diriger, il n'est pas du genre discret et la jeune verte a des informateurs un peu partout... Mais il semblerait que cela n'ai pas suffis cette fois.

Ashy s'était éloignée des zones habitées, survolant les environs en allant plus ou moins loin sans trop y prêter attention, réfléchissant à divers choses à propos de Luna, d'Aramis, de Möebius, de Verith, de la situation en général d'Armanda et de l'état de ses recherches concernant Lorenz et un remède pour Korentin... Le sujet de Verith revenait cependant bien plus dans son esprit que les autres, la laissant imaginer des dizaines de scénarios possibles de rencontre si elle allait le trouver, ou si lui tombait sur elle. Ce qu'elle n'avait pas imaginé, c'est qu'elle trouverait en effet un membre de sa propre race, mais pas celui qui accaparait ses pensées.

Trop entraînée et habituée à étendre son esprit aussi loin que possible pour sonder les environs, elle ne fit pas attention à cet esprit lointain qui lui semblait pourtant instinctivement étrangement familier. Elle survolait les montagnes d'un vol lent et bas, observant le terrain défiler en restant perdue dans ses pensées... Dire qu'il y a quelque temps encore, tout cet endroit était un désert couvert de lave et de cendres. Ashy reviens de temps en temps survoler ces montagnes, quand elle a besoin de réfléchir, se demandant ou exactement Korentin avait été emprisonné par Vraorg pendant si longtemps. Korentin... Tant de souffrance pour tenter de mener des peuples de bipèdes ingrats, pour en arriver la... Quand il sera enfin soigné, pas question de le laisser à nouveau perdre tout son temps pour aider ces parasites, que quelqu'un d'autre s'en charge, LUI a fait déjà cent fois sa part !

La présence au loin ne se rapprochant pas d'elle, et paraissant d'ailleurs immobile, cela ne tira pas la jeune verte de ses pensées... Aussi fut elle plus que surprise en entendant une voix, une sorte d'écho dans la trame qui se réverbéra dans sa tête, la faisant s’arrêter sur place en observant les environ et en scannant plus activement les environs avec son esprit, remarquant ainsi cette présence immobile au loin. ''Menteuse'' ? Cela ne semblait pas spécifiquement lui être destiné à première vue, mais à qui d'autre cela pouvait il être adressé ? Il semble qu'il n'y ai rien d'autre dans les environs... S’intéressant un peu plus à l'esprit lointain, elle se rendit compte qu'il paraissait en effet familier... L'esprit d'un frère ou d'une sœur d'écaille ! Verith ? Non, impossible, cet esprit semble trop... Discret, en comparaison de l'écrasante présence du grand rouge. Non, c'est quelqu'un dont l'esprit ne lui est pas encore connue...

Ne voulant pas s'imposer trop brusquement, elle se contenta d’effleurer l'esprit sans vraiment s'en approcher, juste de quoi en déterminer la position. Cet autre dragon s'est il déjà rendu compte de sa présence ? Difficile à savoir... Peut être sont ils tout deux à s'observer mentalement sans oser entrer en contacte direct avec l'autre pour le moment ? Non, probablement pas... A sa connaissance, peu de dragons passent leur temps à scanner activement les environs, et ceux qui sont suffisamment vieux pour égaler ou surpasser sa portée d'esprit lui sont connus... C'est donc plus que probablement uun jeune dragon... Cela ne pouvait pas être Firindal, alors qui ? Il ne reste pas tellement de choix possible, mais plutôt que de le deviner, Ashy était bien déterminée à le découvrir en face à face !

Tournant soudainement vers la gauche, ombre silencieuse dans les cieux, elle s'empressa de reprendre son vol en direction de cette rencontre prometteuse, la curiosité la tentant de plus en plus à juste entrer en contacte mental direct avec l'inconnu... Non, l'inconnue !

Avalant la distance rapidement, la jeune verte se dit ensuite que si elle n'avait pas encore été repérée, il serait de mauvais ton de débouler depuis les airs à toute vitesse ainsi... Aussi finit elle par se poser à quelque distance de sa cible pour terminer à patte, utilisant l'enchantement de son armure pour se fondre dans le décors. Après tout, mieux vaut être prudente que désolée ! Alors qu'elle approchait de plus en plus de l'endroit ou elle sentait maintenant très clairement cette présence draconique, elle tentait de percer l'obscurité pour apercevoir de qui il était question, n'approchant que lentement. Toujours personne en vue... Pourtant, à cette distance... Juste quelque mètres devant elle... Seraient ils tout deux non seulement à s'observer mentalement sans rien dire, mais également tout les deux camouflés ou fondus dans le décors ?

Décidant qu'il était temps de prendre contacte, la jeune verte s’allongea simplement sur place, maintenant son camouflage. La seconde d'après, une forme lumineuse se créa un peu devant elle, prenant l'apparence d'un petit dragonnet couleur de jade voletant lentement en exécutant des figures, éclairant faiblement la zone d'une lueur de cette même couleur. Au même moment, Ashy laissa son esprit s’entrelacer doucement autour de celui de cette dragonne invisible pour entamer la conversation, agissant de façon à ne pas surprendre ou effrayer son interlocutrice avec une connexion trop brusque.

- Il n'est pas courant de trouver ainsi une sœur d'écaille par pur accident, j'espère que ma présence ne sera pas vue comme gênante ? Il m'est toujours difficile de résister à l'envie d'aller au devant d'un membre de notre propre race, surtout quand je n'ai pas le plaisir de la connaître comme c'est aujourd'hui le cas."

La, un détail se détache un peu du décore... Un mouvement ? Noires ! Des écailles noires ! Bien sur, pourquoi n'y avait elle pas pensé ? Grâce à la lueur de jade, Ashy pouvait désormais deviner les contours de son interlocutrice. Mais sans attendre plus longtemps, elle laissa doucement s'estomper son camouflage tout en reprenant la parole, devenant un peu plus visible à chaque mot. Des écailles noires, ce serait donc... Aïasil ? L'un des petits d'Isindar ?

"- Je suis Ashy, dragonne d'émeraude, liée de... Liés de Korentin Kohan, fille de la dragonne Naoma et du dragon Alyenor. C'est un plaisir d'enfin faire ta rencontre."

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Ce calme poétique de la nuit vide, maintenant bien présente, laissait libre cours à ses pensées les plus profondes, il n’y avait que les plantes, les arbres et les oiseaux de nuit qui entendaient ses pleurs, et si même eux ne voulaient pas supporter cela, ils n’avaient qu’à se boucher les oreilles,  ces multiples émotions mélancoliques n’étaient adressés qu’à l’étoile polaire, et au fond, que ce soit elle ou d’autres, Aïasil savait bien que tout le monde se fichait bien de son malheur. Alors elle ne se retenait plus, et ne pleurait plus que pour elle.

Elle ne se retenait plus, pas de Mëryl pour la soutenir et la consoler, et personne présent pour espionner ce moment de faiblesse de sa part, et l’utiliser plus tard contre elle, non, il n’y avait que la nuit qui saurait qu’elle avait pleuré pour cette étoile, les végétaux et autres inférieurs animaux sauraient ce qu’il en coûte de révéler ce secret là, ainsi, elle se laissait aller, au point ou elle ne sentit pas la présence d’un autre esprit draconique dans les environs.
Elle ne se rendit pas compte tout de suite que cette entité se rapprochait, pour tout dire elle fit comme si elle avait toujours été là, elle ne ressentait – de ce qu’elle pouvait ressentir- aucune agressivité, juste de la passivité. Alors elle accepta sa présence sans se rendre vraiment compte de ce qu’elle était, sans y faire attention, jusqu’à ce que le ou la dragonne fit connaître sa présence en caressant doucement son esprit. Un esprit insondable, mais qui lui paraissait.. doux ?

L’étoile polaire scintilla, et le cœur d’Aïasil manqua un battement : et si c’était sa mère qui revenait ?  Et si elle avait fait croire à sa mort pour revenir plus tard s’occuper de ses enfants ? Ça expliquerai pourquoi elle pouvait toujours voir l’étoile briller !
La petite dragonne couru parmi les hautes herbes aussi vite qu’elle pouvait vers ce qu’elle pensait être sa mère, son raisonnement tenait la route, après tout quel autre dragon parcourait ces montagnes à part Verith ? Ce qui était doux, même ce qui semblait l’être, ne pouvait pas être rouge, alors c’était un autre dragon, et vus la vitesse à laquelle il se rapprochait, il pouvait voler, donc c’était probablement un adulte, donc sa mère !

« Oui, oui ! »


Une ombre sembla se poser un peu plus loin, c’était elle ! C’était sa mère ! Elle l’avait sentie aussi et voulait rencontrer sa fille ! Silaraë, ce nom qui remontait du fond de son cœur, un nom jamais utilisé ni même pensé, mais dont elle avait eu instinctivement connaissance, elle voulait le hurler.

Sauf que non, déception.

Elle se souvenait de chaque caresses de l’esprit de sa mère, elle était capable de la reconnaître même sans l’avoir vue en sondant son âme et non son corps, et l’esprit blanc et pur de l’inconnue se colora, se déforma de ce dont elle se souvenait. Ce n’était pas Silaraë, ce n’était pas l’étoile polaire. Celle qui ornait le ciel s’était simplement moquée d’elle. Elle voulait pourtant y croire.. Elle aurait tellement aimé..

Elle s’immobilisa et se coucha, attendant que l'inconnu se montre, mais il ou elle ne le fit pas, et resta camouflé dans les ombres, couleur de la nuit couplé aux nombreux végétaux, elle ne se montrait pas à elle, cela ne pouvait être sa mère. Elle n’avait rien à envier à l’inconnu cependant, car elle son camouflage naturel, fait de nuit pure et totale, la rendait invisible dans cet élément qui étais le sien, et sa petite taille n’aidait en rien à la déceler.

C’était étrange, Aïasil brûlait d’envie de lui demander si elle était sa mère, mais elle n’osait pas, peut-être qu’elle lui ferait du mal, elle avait encore l'avantage d'arriver à dissimuler sa position, pourtant elle ne pourrait pas cacher la forte présence de son esprit, alors les deux dragons se contemplaient, chacun sachant que l’autre l’observait, en un silence total presque effrayant.

Un phénomène étrange apparut cependant, un petit dragonet de jade, lumineux émana des ombres pour venir l’éclairer. Une magie qu’elle n’avait jamais pu observer auparavant, était-ce un signe pacifique ? C’était étrange, et elle avait envie de jouer avec le petit dragon, mais peut-être était-ce pour l’attirer, peut-être était-ce pour la piéger.

Elle ne dit ni ne fit rien, et accepta que l’inconnue mêle un peu de son esprit au sien pour communiquer, de manière attentionnée et douce, sans la brusquer, ce qui était agréable et la changeait un peu des manières de Verith. Ses propos se firent peu clairs, mais n’étaient pas agressifs, la lueur de jade se reflétant dans ses écailles, elle était à découvert, mais l’inconnue ne l’était pas. Sentant sans doutes que cette position était inconfortable pour Aïasil, elle reprit tout en dissipant son camouflage, révélant une grande dragonne verte émeraude, la même couleur que les yeux de Mëryl…

« Tu veux quoi ? »

Fit-elle à l’attention de cette Ashy, qui était d’une taille respectable et imposante, mais bien loin de celle du rouge, faisant preuve d’un certain mépris pour l’inconnue, et de son caractère froid qu’elle réservait à la plupart des bipèdes, elle aurait du, tout comme la dragonne verte d’ailleurs, être folle de joie de trouver une autre représentante de l’espèce draconique, mais la rencontre avec le rouge, son besoin de solitude et sa déception de ne trouver là qu’une parfaite inconnue l’en empêchait totalement. Pourtant, elle ne semblait pas lui vouloir de mal, loin de là, elle avait une approche très amicale, mais Aïasil demeurait prudente, plus que d’habitude, sans doutes parce qu’elle ne voulait pas parler avec celle qu’elle avait confondue avec sa mère, parce qu’elle ne voulait qu’être seule loin d’écailles rouges ou vertes, avec l’étoile polaire.

descriptionL'étoile polaire [PV Ashy, Verith] EmptyRe: L'étoile polaire [PV Ashy, Verith]

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Ashy :

Le dragonnet de jade immatériel virevoltait lentement dans les airs autour de la petite obsidienne, traversant la végétation ou les rochers sur son passage en luisant doucement dans la nuit. Intérieurement, Ashy étendait son esprit aussi loin que possible à la recherche de quelqu'un d'autre qui accompagnerait la jeune dragonne, pour ne trouver personne. Bien que cela soit inutile après avoir sondé les alentours de son esprit, Ashy tourne la tête à gauche et à droite, observant le lointain avant de se tourner à nouveau vers la jeune écailleuse qui venait de lui demander quelque peut froidement ce qu'elle voulait.

Si elle n'avait pas capté le « cri » de la petite dragonne dans le lointain, elle aurait peut être été un peu déçue d'un tel accueil, mais il paraissait évident qu'elle n'était pas exactement emplie de joie et de sérénité au moment présent, aussi ne répondit elle pas tout de suite avec des mots mais uniquement avec des sensations, cherchant à apaiser cette jeune inconnue avant de tenter d'entamer le dialogue. Les douces caresses mentales offertes semblent être appréciées, et après quelque secondes Ashy se décide à répondre avec des mots, baissant la tête pour observer la petite onyx de plus près de ses yeux cuivrés.

"- Ce que je veut est simple, mieux te connaître. Tu es Aïasil, fille de la dragonne Silaraë et du dragon Atalos, n'est ce pas ? Je les aient connus, tout les deux."

Le regard d'Ashy se tourne instinctivement vers l'étoile polaire alors qu'elle laisse échapper un soupir en repensant à sa dernière rencontre avec Silaraë. De son état, de son regard, de ses paroles... Et de la promesse qui a été faite ce jours la. Peut être que le jours est enfin venu de tenir cette promesse ? Son regard retombe alors sur la petite de Silaraë, comme pour la juger et décider si elle était prête ou non... Mais avant même de l'observer , elle savait déjà qu'elle ne révélerait pas tout aujourd'hui. Non, Aïasil semble encore bien trop petite, bien trop... Fragile.

"- J'ai entendu parler de toi. Beaucoup ont probablement entendu ton nom déjà, d'ailleurs. Ce n'est après tout pas tout le monde qui reviens à la vie. Surtout... Dans ce genre de circonstances. Tu doit être très forte...Quoi qu'il en soit, si tu en a besoin, sache que tu aura mon appuis. Que cela soit maintenant, ou à l'avenir. Mais d'ici la, peut être que tu a des questions à me poser ? Sur le monde, sur le lien, sur Atalos... Sur Silaraë ? Nous pouvons bien entendu également juste rester couchées en silence à observer le ciel, si c'est ce que tu préfère."

A nouveau, Ashy observe la réaction de la petite obsidienne, aussi bien visuellement que mentalement. Le dragonnet de jade s'est assis en face d'Aïasil, l'observant également d'un regard presque fantomatique, remuant joyeusement la queue en tournant la tête sur le coté. La dragonne d'émeraude cherche à nouveau de son esprit s'il n'y a personne autour, se demandant ce que fait la jeune dragonne seule perdue ici en pleine nuit. Aurait elle été... Abandonnée ? S'est elle perdue ? ''Menteuse''... Quelqu'un qui devait venir la retrouver et qui n'est pas venue ? De nombreuses questions s'amassent dans la tête de la dragonne, mais elle les garde pour le moment pour elle, préférant laisser le choix du sujet à la jeune dragonne qui lui fait face.

descriptionL'étoile polaire [PV Ashy, Verith] EmptyRe: L'étoile polaire [PV Ashy, Verith]

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Deux petits yeux d'argents fixaient alternativement la dragonne verte et le dragonnet de jade, qui virevoltait ici et là, Aïasil se demandait bien pourquoi, tout comme elle se demandait ce que voulait Ashy, la curiosité évidemment, mais ce n'était pas si évident pour elle et... n'était-ce que ça ? Son regard se faisait dur et pleins de reproches non valables, ne se sentant pas en sécurité, perdue dans un monde trop dur pour elle, remplit de dangers dont elle ignore l'existence et a peur d'en découvrir un nouveau, une douleur lancinante la rendant folle et agressive, paranoïaque, la faisant grogner pour aucune raison.

Une folie douloureuse, sur laquelle la dragonne appliqua un léger baume, par le lien de leur esprit, à l'aide de douces sensations provenant d'un bien être qui pourtant n'existait chez aucuns des deux reptiles, des caresses si douces, qui témoignaient d'une certaine affection, qui ressemblaient à celles de sa mère, la grande et puissante étoile polaire.
Aïasil demeura silencieuse, continuant à fixer l'ambre de la dragonne, son regard s'adoucissant pour passer de colère passagère à un air plus mélancolique, néanmoins tentait-elle de cacher son désespoir à l'étrangère qui venait trébucher dans son secret, car ce n'était effectivement pas sous son plus beau jour que se montrait la petite obsidienne. Elle leva les yeux au ciel. La ressentait-elle ? Elle aussi ? Cette présence qui n'existait pas, cette illusion. Son regard quitta l'étoile pour se reposer sur l'obsidienne,elle sembla la jauger, l'étudier, Aïasil n'aimait pas cette impression et elle l'aurait fait savoir si elle n'était pas dans cet état, ou si l'étrangère ne l'avait pas abordé aussi pacifiquement. Alors qu'une partie d'elle désirait la chasser, une autre voulait se reposer sur elle, mais le pouvait-elle vraiment ? Difficile de le dire, Aïasil se contentait de lui rendre la pareille sans réel but, l'étudiant, elle et son regard, tout à fait différent de celui d'autres dragons tel que le colérique Verith ou l'incapable Alkhytis, et en demeurant silencieuse.

Ashy reprit la parole, et Aïasil écouta. Elle avait été surprise de savoir que Ashy avait connu sa mère, et son père, et sa proposition était tentante, abandonner la solitude pour en apprendre plus sur ses parents, avec un regard différent que celui de leur ennemi d’antan, pour en apprendre plus sur le lien ou simplement se confier, lui raconter ses malheurs, la questionner au sujet de ce monde dont la lumière semblait parfois si absente...
Mais non, ce ne fut pas par résolution qu'elle ne réagit pas aux paroles de la dragonne, non, car elle était maintenant lasse de cette souffrance, et ne voulait pas se risquer a en engendrer plus, aussi elle laissa passer cette chance pour accepter la deuxième proposition. Se détendant, s'allongeant dans l'herbe, creusant doucement la terre de ses griffes, sans envoyer nulle émotion, ni rien, à observer d'un regard cette fois là totalement neutre, la dragonne émeraude qui se tenait devant-elle.

Parce que c'était agréable, de rester sans rien faire et de se laisser couler par le désespoir, de repenser a tout ce qu'il se passait, ses parents qu'elle ne verrait jamais ou sa liée qui l'abandonnait pour risquer seule sa vie. C'était agréable d'abandonner, de sentir ses yeux se fermer, toutes les étoiles s'éteindre, sombrer dans la nuit absolu, ce monde sans lumière ou l'on ne peut voler, ou notre destination est inconnue, mais ne se résumera de toute façon qu'au néant.

C'était agréable certes, mais c'était meurtrier.
Le regard de la dragonne qui s'était perdus sur les multiples écailles de la verte puis fermé, remonta soudainement vers ses yeux, voulant capter son attention, montrant un certain changement d'état d'esprit, elle fixa ensuite le dragonnet, qui sortait d'un buisson sans l'affecter le moins du monde, si ce n'est le baigner de sa lumière magnifique, il l'amusait beaucoup. Sans détourner son museau du petit être lumineux, elle s'adressa à l'étrangère maintenant plus si étrangère que ça.

"Comment tu fais ça ?"

Fit-elle, usant de cette manie qu'elle avait, à changer brutalement de sujet, mais pas tout à fait.

descriptionL'étoile polaire [PV Ashy, Verith] EmptyRe: L'étoile polaire [PV Ashy, Verith]

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Ashy :

Ashy ne savait pas vraiment comment réagir face à cette froideur inattendue, à cette sorte d'hostilité dans le regard de cette jeune dragonne. Elle même avait toujours été très excitée de rencontrer d'autres dragons, et ce dés son plus jeune âge, et elle n'avais jamais songé qu'il puisse en être autrement. Même les divers rencontre avec Verith, qui a toujours pourtant été si... Différant dans ses idées, lui ont toujours paru plaisantes. Même ses tentatives de paraître aussi amicale que possible ne semblaient pas détendre ce regard dur et meurtri qui lui était adressé chaque fois que leurs yeux se croisaient.

Se disant qu'il valait mieux ne pas brusquer la jeune obsidienne, Ashy se contenta de rester dans les herbes en observant le paysage, le ciel et Aïasil, cherchant à ne pas avoir l'air de trop la dévisagée. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de regarder la petite dragonne, se demandant ce qu'elle pouvait bien faire ici au milieu de rien, loin de tout autre être pensant, loin de sa moitié d'âme... Se seraient ils disputés ? Ce « menteuse » était il adressé à sa liée ? Possible, mais mieux valait éviter ce genre de question...

Le lien est peut être une chose formidable, mais le prix à payer peut parfois se révéler bien plus lourd qu'il n'est possible de supporter... Ashy est bien placée pour le savoir, et la jeune Aïasil l'a découvert encore bien plus tôt qu'elle, et de façon effroyable... La jeune verte a toujours pensé qu'elle n'aurait jamais tenu le coup sans tout ses proches, qui l'ont aidée et l'aident encore de leur présence, de leurs paroles, ou même de leur amour. Et pourtant, elle n'a jamais sentis ce lien se briser en éclat entièrement comme Silaraë, ou comme Aïasil... A croire que c'est une lignée maudite...

Sortant de ses pensées, Ashy observe à nouveau la petite obsidienne, se rendant compte qu'elle commence à se détendre un peu, à laisser cette méfiance s’apaiser, sans pour autant paraître plus curieuse à propos des propositions de discutions évoquées plus tôt. Au final, cela n'importe que peu... Si elle n'est pas prête à parler de tout ça, alors ça peut attendre encore quelque temps. Elle est encore toute jeune après tout...

Si discuter ne semble pas être dans ses préoccupations actuelles, la jeune Aïasil semble cependant être intriguée par le compagnon immatériel qui continue de virevolter tranquillement autour des deux dragonnes, éclairant faiblement la végétation alentours en passant à travers sans faire frémir le moindre brin d'herbe. Pas étonnant que l'étrange dragonnet de jade n'attire son regard argenté. Ashy elle même se perdait parfois en contemplation, laissant ses pensées suivre leur cours sans prêter au monde extérieur, comme hypnotisée par les mouvements légers et silencieux de ce petit être de lumière.

D'ailleurs, Aïasil semble également se laisser quelque peu hypnotiser de la même façon. Ashy en profite pour observer la jeune dragonne avec plus d'attention, s'attardant un peu sur les détails des écailles, la longueur de la queue, les ailes... Finalement, sans quitter l'étrange balais lumineu des yeux, la dragonne d’obsidienne parle à nouveau.

"- Comment tu fais ça ?"

Sortant de ses observations, Ashy met quelque secondes avant de répondre, son regard suivant celui d'Aïasil. Ce n'est pas exactement le sujet de conversation auquel la jeune verte s'attendait, mais après tout, pourquoi pas ?

"- A vrai dire, je triche un peu. Ce n'est pas moi qui fais ça de façon directe, c'est une projection faite par mon armure, Symbiose. Tu la vois peut être mal dans l'obscurité, mais des motifs ressemblant à un dragonnet sont également gravés dessus. Elle représente beaucoup de choses qui me sont chères et qui sont en rapport avec son nom. Mon union avec Möebius, ainsi le fruit de cet union, Firindal. Ce dragonnet de lumière le représente d'ailleurs, en quelque sorte. Cette armure représente aussi l’amitié de ceux qui m'ont aidé dans les moments difficiles, j'en porte ainsi le souvenir pour ne jamais oublier. Et bien entendu, Symbiose est aussi un rappel au lien, qui m'unis à Korentin Kohan. Ou qui m'unissait à lui, je ne suis plus trop sur de... … … Peu importe."

Les dernière phrases avaient échappées à la jeune verte sans même qu'elle n'y pense vraiment, lutant pour ne pas se laisser submerger par une vague de nostalgie et de tristesse... Non, ce n'est pas le moment de laisser de tel sentiments s'installer dans son esprit. Après une poignée de secondes pour se reprendre, elle fait tout les efforts possible pour continuer de paraître calme et enjouée tout en regardant le dragonnet de jade aller s'installer devant Aïasil, imitant sa posture et ses mouvements comme un miroir. Cependant, Ashy se demandait ce que pouvait bien faire la jeune dragonne ainsi isolée de tout et de tous... Cette situation n'est pas sans lui rappeler un passage des plus difficile de sa propre vie...

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Pas tout à fait, car Aïasil ne faisait que retarder le sujet inévitable, elle voulait approcher la chose avec doigté, même si au fond elle savait qu'elle n'en était pas capable, mais elle ne voulait pas se laisser déborder par ses émotions devant Ashy, elle ne voulait pas lui montrer ses larmes, seuls les arbres, végétaux et animaux étaient et seraient gardiens de sa souffrance.. n'est-ce pas ?

La petite Aïasil n'écoutait pas vraiment les explications de la dragonne verte, elle comprenait vaguement que cela lui venait d'une machinerie bipède, et que le dragonnet représentait son fils, Firindal.. Sans savoir trop comment, elle avait la sensation que ce nom lui parlait, ou plutôt, exprimait une sensation ou une présence qu'elle avait déjà connus, dans sa vie antérieure peut-être ? Elle n'y fit cependant pas attention. Elle se contentait d'observer ce petit dragon vert luminescent, si fascinant...

Elle se leva, Ashy lui parlait toujours, elle s'approcha du petit dragon, et lui donna un petit coup de museau pour l'inviter à jouer, par curiosité, mais elle ne fut pas surprise de voir le bout de son museau passer au travers de l'étrange aura verte, le dragonnet alors s'en alla. Elle commença à le courser, courir après ce fascinant double, avec qui elle avait juste envie de se perdre dans des joies primitives pour oublier son chagrin, mais ses yeux recroisèrent bien vite ceux d'Ashy, qui parlait du lien. Elle s'arrêta nette.

"Tu as aussi perdus ton lié ? Le lien te fais du mal ?"

Aïasil délaissa totalement l'illusion fluorescente qui l'amusait tant, elle s'était concentrée sur autre chose. Son propre être, et celui d'Ashy, sa personne, sa douleur, l'obsidienne avait jusque là trouvé l'étoile verte aussi sans intérêt qu'une bipède, mais non, Ashy en savait bien plus que ça, elle pouvait la comprendre, elle pouvait le ressentir.
L'obsidienne fondait, Aïasil sentait son sang bénit bouillir dans ses veines.. Et Mëryl n'était pas là pour la refroidir et la resolidifier.

"Tu connais la douleur alors toi aussi ? Tu la connais comment ? Tu la connais bien ou un peu ? Tu pourrais m'expliquer pourquoi elle fait ça ?'

Pourquoi elle faisait si mal, pourquoi la souffrance se mêlait à tout, d’où lui venait ce talent. A la limite ça Aïasil pouvait répondre d'elle même et même si Vertih ne parlait pas de bien être personnel, il savait que l'attachement était à l'origine de la faiblesse, et de la douleur. Alors la question qui demeurait primordiale, celle qui la dévorait à l'intérieur, le "pourquoi ?" majestueux, résonnant, avide de vérité crié directement au chaos se manifesta en un regard presque haineux, la fente de ses pupilles fine et rigide alors que les petites griffes d'obsidienne déchiquetaient la terre sous ses pattes, un regard que l'on ne voyait pas chez les dragonnets.

"Pourquoi le lien ? Pourquoi on aime les autres ? L'amour peut peut-être rendre plus fort mais il fait si mal ! Pourquoi tout est si injuste ?"

Ces premières remarques permirent sans doutes à la dragonne verte de se préparer à la suite, car si le corps d'un dragonnet est faible et pitoyablement maigre, son esprit lui demeure vif et parfois.. instable. C'est brutalement qu'Aïasil força un énième contact avec l'esprit draconique, l'amplifiant de manière indélicate et offensante, elle se mêlait agressivement à elle et sans lui laisser le temps de souffler lui abandonna ses sentiments les plus dévastateurs, le ressentit d'être loin de l'autre et la peur que cela impliquait, le risque de mort de l'autre, de ne pas être là pour la protéger, de se sentir chassé, la cicatrice invincible sur son cœur écailleux, laissée par les crocs d'une louve enragée, une plaie qui saignait abondamment en l'absence de Mëryl, tant de sang, qui la noyait, l'étouffait, qu'elle crachait, vomissait en Ashy. Pouvait le sentir, tout sentir ? Cette immonde injustice ? La lumière magnifique d'une étoile qui se faisait pourtant douloureuse.. si douloureuse.

"Peux-tu le sentir ? Dis moi pourquoi. Pourquoi elle brille toujours, pourquoi elle a toujours brillé, alors qu'elle n'a jamais été présente, pourquoi j'ai toujours sentit sa lumière sur moi ? Pourquoi je la sens veiller sur moi.. alors qu'elle est morte ?"


Elle paniquait, son âme criait, se débattait, maudissait l'étoile polaire. Son regard se faisait beaucoup plus perturbé, regardant à droite à gauche, alors qu'elle cherchait encore un autre moyen d'exprimer toute cette peine qui la détruisait entièrement.. ou la forgeait.

"Regarde-la !"

Fit-elle, avant de lever le museau au ciel, tremblant. Elle cria aussi fort, aussi loin que son esprit le pouvait.

"Menteuse ! Menteuse ! Menteuse ! MENTEUSE !!!"


Si les dragons pouvaient pleurer alors une larme perla d'une écaille noire.Des oiseaux s'envolèrent, un renard s'enfuit, des rongeurs s'enfouirent sous terre, le vent s'apaisa. Plus un son rien, seulement des pensées, un vague paysage nocturne et une étoile trompeuse.

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Ashy :

Observer la jeune dragonne jouer avait quelque chose de reposant. Elle aurait aimé avoir l'occasion de jouer ou même juste de passer du temps avec des représentants de sa propre race à l'age de la jeune écailleuse... Il y avait bien le dragon statue citron, Atalos, qui paraissait régulièrement dans la coure du palait, mais il n'était pas exactement le compagnon de jeu qu'elle aurait souhaité. Il était déjà bien trop grand à l'époque... C'est d'ailleurs pour ça qu'elle l'avait confondu avec une statue. Quel idée aussi de ne pas bouger d'une écaille, assis la, droit et fière !

"- Tu as aussi perdus ton lié ? Le lien te fais du mal ? Tu connais la douleur alors toi aussi ? Tu la connais comment ? Tu la connais bien ou un peu ? Tu pourrais m'expliquer pourquoi elle fait ça ?"

La soudaine prise de parole de la petite obsidienne contrasta beaucoup avec le comportement qu'elle avait affiché jusqu'à maintenant, ce qui ne maqua pas de laisser l'émeraude incertaine pour quelque secondes. Il est rare de voire quelqu'un passer d'un désintérêt ouvertement affiché à une marée de questions aussi délicates et sérieuses, quoi que la verte était incertaine quand au sujet exacte de la dernière question...

"- Pourquoi le lien ? Pourquoi on aime les autres ? L'amour peut peut-être rendre plus fort mais il fait si mal ! Pourquoi tout est si injuste ?"

La jeune dragonne se montra même invasive, mêlant son esprit à celui d'Ashy sans retenue en affichant sa douleur, son incompréhension et sa profonde colère... Des sentiments hélas familiers pour la jeune verte, qui l'auraient probablement dévorée et poussée vers la mort sans le soutien de Möebius, puis de Luna et d'Aramis... Il semblerait que ce soit à son tour de veiller sur quelqu'un dans cette situation des plus pénibles... A croire que le Dracos l'a poussée dans ces contrées dans un but qui lui échappait totalement il y a encire un instant.

"- Peux-tu le sentir ? Dis moi pourquoi. Pourquoi elle brille toujours, pourquoi elle a toujours brillé, alors qu'elle n'a jamais été présente, pourquoi j'ai toujours sentit sa lumière sur moi ? Pourquoi je la sens veiller sur moi.. alors qu'elle est morte ? "

La petite obsidienne semblait se laisser aller à la folie, regardant tout et rien avant de figer son regards sur l'étoile polaire... Instinctivement, Ashy suivis ce regard, sans vraiment y faire attention. Il s'en est fallu de peu pour que la jeune verte ne tente de repousser violemment l'esprit d'Aïasil par pur réflexe et par instinct de préservation, mais elle ne pouvait se résoudre à fermer ainsi la discutions avec une sœur d'écaille qui a visiblement grand besoin d'aide... Pourtant, les sentiments qui lui sont agressivement partagés réveillent ses souvenirs les plus pénibles, leur redonnant vie... Elle qui avait maquée de peu sombrer dans la folie à cause de ces même sentiments, comment pourrait elle se résoudre à abandonner Aïasil ? Comment pourrait elle même songer abandonner ainsi la fille de Silaraë, qui elle même a trouvé la mort à cause de ces sentiments dévastateurs ?

"- Regarde-la ! Menteuse ! Menteuse ! Menteuse ! MENTEUSE !!!"

Le regard de la jeune verte se reposa sur la petite dragonne, l'observant avec un mélange d'inquiétude et de douleur partagée. Reflétant la lueur des étoiles, un éclat d'argent liquide semblait parcourir les écailles d'Aïasil, seul larme visible malgré un océan de larmes d'esprit. Et pourtant, même seule, cette larme avait bien plus de poids que tout les mots ne pourrait l'exprimer... La jeune verte, bien qu'encore quelque peu dépassée par ce flot d'émotions et de mot qui venait de déferler en elle, fit son possible pour retrouver les sentiments de paix et de réconfort que lui avait procuré Möebius, les offrant à sa sœur d'écaille en réponse aux tourments qu'elle même partageait.

L'instant suivant, la précieuse larme disparaissait dans la terre et la végétation aux pattes de l'obsidienne, disparaissant à jamais de la vue des mortels. Bien que le silence aurait été confortable après cette éruption soudaine, elle ne pouvait pas rester à ne rien faire qu'observer. Même si les mots semblaient la fuir à mesure qu'elle cherchait quoi dire, Ashy se força à prendre la parole à son tour, au moins pour occuper les pensées de la petite dragonne le temps de savoir quoi dire et quoi faire pour l'aider.

"- Oui, c'est une douleur qui m'est familière... Mon lié n'est pas mort, mais... Au final, c'est un peu comme s'il l'était... La vie est parfois injuste, comme tu l'a constatée. Je ne vais pas t’assommer avec mon histoire si tu ne le demande pas, tu a déjà fort à faire avec ta propre vie à ce qu'il semble. Le lien est... Une chose compliquée. On pourrait dire que ce qu'il offre n'a pas de prix... Mais ce serait mentir. Le prix à payer est même parfois bien plus lourd que ce qu'il apporte, comme j'ai pu le constater, et comme tu le constate également..."

Oui, un prix à payer bien lourd, au point d'être insupportable... au point de pousser à la folie, ou à la mort. Et pourtant...

"- Pourtant, même sachant ça, si je pouvais revenir en arrière et choisir mon propre destin, choisir entre vivre lié ou vivre sans le lien... Je pense que je choisirais le lien. A plusieurs moments de ma vie, j'aurais sans doute proclamé le contraire... Mais avec le recule, je me rends compte de ce qu'il m'a apporté. Quand à Silaraë... Qui sait si elle ne nous observe pas depuis le royaume de Mort ? Tu ne sait probablement que peu de choses sur la dernière période de sa vie... Je crois que même Atalos n'en sait pas grand chose. Elle vous aimait, tout les trois. Plus que tu ne semble le penser... Je savais que vous auriez du mal à le concevoir, sans sa présence à vos cotés. Que l'imagination pourrait vous faire penser qu'elle vous a abandonnés à la première occasion. C'est pour éviter ça, pour que vous sachiez la vérité, qu'elle m'a confié ses souvenirs, et qu'elle m'a confié un message pour vous."

Ashy s'installa dans l'herbe, se couchant sur le coté en repliant délicatement son aile en dessous d'elle tout en déployant l'autre, invitant Aïasil à venir la rejoindre si elle le souhaite, espérant qu'elle ne se contente pas de partir sans écouter. Non pas qu'elle la laisserait partir sans la suivre, mais les choses seraient soudainement beaucoup plus compliquées et difficiles à gérer... Elle partageât ses propres sentiments de paix avec d'autant plus de conviction, mais pas seulement... non, le moment est venu de puiser dans ses souvenirs... Ou plutôt dans les souvenirs de Silaraë, et de partager cette paix et cet amour qu'elle avait transmis pour ses petits. Si l'amour était lumineux, alors la jeune verte se serait mise à briller avec éclat tel un phare dans l'obscurité, malgré la tristesse de la situation dans la quelle ces sentiments ont, originellement comme à ce moment, été partagés.

"- Si tu le souhaite, je peut te raconter ce que ta mère a laissé pour toi... Je peut te parler d'elle, de pourquoi elle n'est plus la aujourd'hui... Je peut aussi te parler du lien, ou de pourquoi je connais cette douleur dont tu parle... De ce qui m'a permis de tenir, de continuer sans sombrer à la folie... J'ai les réponses à nombre des questions que tu viens de poser, mais je ne peut répondre à toutes en même temps... Viens, installe toi, laisse ton esprit se calmer, laisse toi emplir ces sentiments que je te partage actuellement, et qui ne sont pas les miens.Bien qu'elle ne soit pas ici pour en attester... Ne doute jamais de l'amour que ta mère t'a porté... Je peut te montrer à quel point ce serait se tromper."

La jeune verte avait prononcé ces dernières phrase en relevant la tête, observant l'étoile polaire qui restait la haut, impassible et inchangée depuis toujours, A la fois comme pour les narguer, et pour les protéger... Espérant donner un exemple qu'Aïasil suive, le dragonnet immatériel s'était lové contre le ventre de la verte et semblait à présent observer l'obsidienne.

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Le silence était pesant, mais relativement relaxant. Si l'on pouvait tout de fois le dire d'une dragonne dont les bouillonnants et douloureux sentiments jaillissaient de son esprit pour venir s'attacher au moindre être vivant dans les environs. S'attacher, fusionner, pénétrer et détruire l'esprit de ces petites choses. Évidemment, personne ne les accepta, sauf la dragonne verte. L'air inquiet, et le regard assombris par la douleur qu'elle recevait, et surtout, qu'elle comprenait, elle demeurait là, stable, droite, forte. Aïasil continua à lui envoyer des ondes douloureuses, des ondes ne reflétant plus juste douleur mais aussi haine. Une haine aveugle, contre tout et rien, contre sa mère, contre Ashy, contre elle-même. Ses yeux fous scrutaient agressivement l'étoile, comme si elle cherchait à l’atteindre et à la blesser. Cependant la verte n'avait pas coupé le contact, et sa voix spirituelle sembla contraster avec le silence omniprésent. Ses yeux d'argents se retournèrent alors lentement vers elle, haineux, de la bave était apparue au coin de sa bouche, l'écoutait-elle encore ?

La souffrance, le lien, Verith avait-il raison ? Peut-être qu'il n'apportait que cela, peut-être qu'il n'était réellement qu'une chaîne pour dragons, c'est vrai. Certes Aïasil avait été sauvée du néant par son lien avec Mëryl, mais elle ne serait pas morte si elle avait vécu sans Enetari. Ces pensées immondes lui donnèrent le tournis, une vie heureuse sans Enetari, sans Mëryl, était-ce vraiment possible ? Elle savait que non, mais sa vie actuelle l'était-elle ? Cela aussi, elle savait que non, elle croyait savoir.. elle ne savait plus, bien, tout, c'était trop chaotique, elle retrouvait un coté sauvage, animal, bestial. Plus aucunes pensées cohérentes. Elle commençait à grogner en fixant Ashy.

"Je pense que je choisirai le lien"

Curieux, pourquoi donc ?

"Avec le recul, je me rends compte de ce qu'il m'a apporté."

Ce qu'il a apporté..

Oui, une chose très importante.. l'amour ?

Mais l'amour c'est faiblard, l'amour c'est faiblesse, l'amour c'est traître, Mëryl est partie, elle l'a abandonnée, elle se bat sans elle, sa mère est morte, son amour avec lui.

Mais.. Aïasil pouvait sentir autre chose, d'Ashy émanait une sensation beaucoup plus profonde.. Elle se trompait n'est-ce pas ?

L'amour, ce n'est pas pour les faibles, ce n'est pas pour ceux qui doivent s'attacher à d'autres pour survivre, ce n'est pas que de la dépendance, l'amour, c'est pour les forts, c'est pour ceux qui peuvent l'endurer, c'est leur récompense, c'est pour ceux qui peuvent en faire.. une force.
Elle ne sera jamais rien sans Mëryl et inversement, elle n'est pas esseulée dans la nuit noire et sans lumière, car même sans elle, elle peut éclairer son chemin seule, même sans elle, elle peut être forte. Aïasil n'était pas dépendante ! Mais, avec elle, avec l'enneigée, elles se complétaient, et elles étaient plus fortes, principalement parce qu'elle le réalisait maintenant, elles s'aimaient.

Oui ! Elles s'aimaient ! Elles s'adoraient ! Elles avaient choisit de vivre ensemble, de briser le mur qui les séparaient à l'usure, de grimper chacun de leur coté, et finalement de se rejoindre au sommet, contempler depuis le haut de la montagne, le chemin parcouru.
Et elles allaient réussir, simplement parce qu'elles s'aimaient. Oui, Aïasil aimait sa rose, sa petite lune. Silaraë l'avait elle aussi aimée.

La dragonne toussota, comme un sanglot, son regard s'était éclaircit, la folie semblait en avoir quitté le fond, une nouvelle forme d'espoir l'avait remplacée. Ashy était allongée, l'aile découverte, l'invitant à venir se loger contre son ventre, le petit dragonnet fluorescent s'y était installé et lui lançait un regard rieur.

"L'amour"

Un petit gémissement s'échappa de ses naseaux frémissants, son museau tremblotant alors qu'elle tentait tant bien que mal de dominer ses émotions, elle contempla Ashy pendant quelques secondes encore, fixant et refixant divers parties du corps de la dragonne, et fit retomber son regard sur le dragonneau. Soudainement, après deux trois mouvements de pattes hésitants, elle fonça précipitamment sur la dragonne verte et la heurta violemment. Du moins, aussi violemment que ce que son petit corps pouvait faire, poussant contre son ventre de tout son crâne, ses petites cornes ivoires comprises. Tout en retenant avec grande difficulté ses petits gémissements.
Elle resta ainsi plantée là, pendant quelques minutes, la tête contre le ventre vert, un mouvement qui était finalement bien plus affectueux qu’agressif, montrant qu'elle acceptait sa protection et surtout son aide. Qu'elle acceptait de se confier à quelqu'un d'autre que la nuit.

Elle ressentait tout cet amour se diffuser en elle, ce n'était pas l'amour d'une dragonne qui en découvrait une autre, mais bien celle d'une mère envers sa fille...

Elle finit enfin par lever la tête, son regard avait encore une fois changé, plus résolu, mature... déterminé.

"Raconte moi tout"

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Ashy :

Pendant un instant, Ashy est restée immobile, l'aile levée sur le coté en invitation, se demandant si Aïasil allait venir ou se détourner. La petite obsidienne semblait l'observer, indécise, mais pas hostile. Finalement, après de longue secondes de silence, un mot unique retentis, comme sortis des abîmes d'une réflexion logique, mais dont la réponse s'est pourtant retrouvée inconnue depuis toujours. L'amour ? Oui... Mais pas uniquement. La petite obsidienne a encore beaucoup à apprendre...

les yeux de la jeune dragonne retombent sur le dragonnet immatériel, et elle commence à bouger, les dernières brides d'hésitation semblant se briser une à une jusqu'à la laisser s'élancer contre le ventre de l'émeraude, qui s'empresse de refermer son aile pour l'abriter de ce monde qui peut parfois se montrer si cruel.

"- Raconte moi tout."

Tout ? Non, pas tout. Aïasil est encore trop petite, trop fragile, pour qu'Ashy ne se risque encore à lui dévoiler l'entièreté de ce que lui a laissé Silaraë. Mais cela ne l'empêchera pas de lui donner le principal, comme elle l'avais promis, devenant ainsi la gardienne des souvenirs de l'étoile polaire. Pourtant, en cachant la moitié la plus sombre de ces funestes moments... Aïasil comprendrait elle ? Ashy pris quelque secondes pour décider par quoi commencer, ne sachant quoi dire et quoi garder pour plus tard... Non, le moment est venu de faire précisément ce qui viens de lui être demandé. Tout raconter. Observant la petite obsidienne avec douceur, l'émeraude commence à parler avec lenteur, mesurant ses mots à mesure qu'ils viennent.

"- La vie est parfois bien cruelle... Souvant, je me suis mi même si le Destin n'était pas une sorte d'esprit aimant jouer avec nous, nous poussant parfois à bout pur s'amuser... Tout comme toi, je n'ai jamais connu mes parents. Je sais vaguement ce qu'ils sont devenus... Alyenor, mon père, est partis vers les territoires sauvages avec le reste de notre peuple, la d'ou viens Verith, il y a de ça... Vraiment très, très longtemps. Il a abandonné derrière lui une dragonne nommée Naoma, et l’œuf qui l'empêchait de prendre son envol au delà du grand océan. Mon œuf... Des Vampires ont vu la une proie affaiblie à qui ils pourraient voler son œuf, probablement pour le vendre... Naoma les a tous tués, mais a reçu une blessure mortelle au passage. Je devais naître libre, tout comme Verith... Ma mère en a décidé autrement, usant de ses dernières forces pour m'offrir à la magie du lien, pour que même sans elle... Je ne soit pas seule."

Alyenor... La jeune verte l'a toujours vu comme un lâche qui a abandonné sa propre famille par choix. Même s'il était encore vivant, quelque part, la jeune verte n'était pas sur d'avoir envie de le rencontrer... A chaque fois qu'elle pense à lui, son cœur se remplis d'une colère froide, qui n'est pas sans rappeler celle que Verith affiche à de nombreuse reprises.

"- De ton coté, tu a encore quelqu'un. Je ne sais pas si tu a de bonne relations avec Atalos... Mais sache qu'il n'a pas abandonné Silaraë. Non... C'est elle qui a choisis de le placer à l'écart, dans ses dernier moments... Il lui apportais du réconfort et de la douceur, preuve en est votre existence à toi, ton frère et ta sœur... Mais ce n'était hélas rien comparé au mal qui la rongeais lentement de l'intérieur."

La jeune verte referma son aile un peu plus fermement sur Aïasil, fermant les yeux en inclinant légèrement la tête, se perdant dans ses pensées et dans des visions aussi agréables que douloureuses.

"- A plusieurs reprises, j'ai moi même connu cette solitude... en ouvrant les yeux, on vois du monde, partout... Nos oreilles nous font parvenir des bruits, des mots ou même des cris... Et pourtant, c'est comme si on était totalement seule, isolée des vivants, plongé dans un silence de plomb qui semble sans fin... Un silence dévorant, qui ne nous laisse même pas savoir si la personne occupant nos pensées va bien... J'ai terriblement souffert de ce silence, et j'en souffre encore aujourd'hui. Pourtant, à coté de ce qu'à vécu Silaraë... Je sais que ce n'est rien... Contrairement à elle, je n'ai pas su quelque secondes avant que cela n'arrive que mon lié allait disparaître... Je ne peut imaginer les dernier mots qu'ils ont échangés, sachant que jamais ils ne pourraient de nouveau être ensembles... J'ai sentis la douleur de mon lié alors qu'il était dévoré par le poison, sentant sa vie s'effilocher comme de la poussière au vent... Mais je n'ai jamais vécu ce moment ou... Tout est effectivement terminé. Tu sais de quoi je parle... Probablement même mieux que moi encore... Le prix du lien... Si notre lié nous est retiré, nous partons avec lui..."

Un prix qui a longtemps fait réfléchir Ashy, lui incitant pendant de nombreuses années à considérer les paroles de Verith, à penser que le prix du lien est simplement trop élevé pour ce qu'il peut apporter. Pourtant, quand elle a retrouvé son lié après son retour de Morneflamme... Elle a compris qu'elle ne regardais simplement pas les choses sous le bon angle, se concentrant sur le prix... Sans regarder ce que le lien apporte véritablement.

"- Pourtant, Silaraë n'est pas morte en même temps d'Achroma. Une partie d'elle a disparue avec lui... Mais son amour pour ses œufs l'a maintenue ici, contre la douleur qu'elle subissait et le savoir que ce serait sans retour possible. Elle a tenu le coup, jours après jours... Non pas pendant des semaines, mais pendant des mois, seule dans les sables du désert, se perdant dans ses pensées et n’échappant jamais à ce mal qui la rongeait, même dans son sommeil... Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle a pu traverser... La force dont elle a fait preuve en survivant ainsi aussi longtemps... La Reine des cieux... Cœur d'argent... J'aurais tant voulu pouvoir lui apporter mon aide, ce jours la, quand je l'ai retrouvée... Trouver le moyen de soulager ses souffrances, de lui redonner cette étincelle qu'elle a perdue avec Achroma..."

Elle le lui avait d'ailleurs dit... Et elle le pense encore. Elle aurait affronté Vraorg en personne si cela avait pu lui redonner ce qu'elle avait perdu... Mais ce que la mort prends, elle le rends rarement. Et pourtant, si quelqu'un avait bien mérité une seconde vie, une seconde chance... C'était bien Achroma. Même si Ashy lui en veut d'avoir ainsi sacrifié sa vie, abandonnant Silaraë à la pire torture qui soit imaginable...

"- Quand je l'ai retrouvée, au bord d'une oasis perdue dans les sables infinis, elle était... … ... Disons qu'elle n'avais pas eu un bon repas depuis longtemps... Elle observais l'eau, et je ne suis même pas sur qu'elle se soit rendue compte tout de suite que je venais d'atterrir à ses cotés et que je lui parlais... Elle passait ses journées perdue dans un monde imaginaire ou elle retrouvait probablement le souvenir qu'elle gardais d'Achroma... Il m'a fallu faire la même chose avec Korentin pour me rendre compte de ce qu'elle imaginait probablement. C'est également, en un sens, la première fois que je t'ai rencontrée... Tu n'était alors encore qu'un œuf se développant dans le ventre de sa mère."

Comme Silaraë l'avais dit, "Oui, il y a la vie en moi. La vie dans la mort, quelle étrange ironie. L’une réclamait-elle la seconde ? Je ne te le souhaite pas, Ashy-aux-écailles-sylvestres." Une bien triste ironie... Déjà, elle se voyait comme étant morte, simple transport pour une projéniture qu'elle ne vérait jamais...

"- Nous avons un peu parlé, ce jours la. Et c'est à ce moment qu'elle m'a laissé un message pour vous trois... Une trace de son existence, de son amour, de sa vie et de son histoire... Ferme les yeux, laisse mon esprit venir au tiens pour t'offrir ces souvenirs... Vis les pleinement, garde les précieusement... Ignore le monde qui t’entoure, car le monde ici n'est que présent, hors ton esprit va voyagé vers le passé. Comme Silaraë me l'a elle même dit à l'époque... "Te raconter ? Non, je ne le peux. Mais je peux te montrer.""


Et elle lui transmit. La beauté enchanteresse des étoiles un soir d’hiver, tandis que la neige étincelait, plus bas, et que le froid giflait ses ailes. Le chant délicat des oiseaux au petit matin dans la lueur de l’aube. Le goût onctueux et savoureux du sang coulant dans sa gorge, sa proie gisant au sol, devant elle. Le fracas des armes bipèdes qui résonnaient dans les airs. La douceur des forêts elfiques et le refuge enchanteur qu’elles abritaient. L’immensité majestueuse des montagnes invaincues, grandioses et sauvages. L’étonnante ville-sous-la terre où s’étaient réfugiés les rebelles et le grand lac paisible qui s’y cachait. Les étranges plantes carnivores et le puma suicidaire alors que le continent se détraquait. Le désert chaud, doré, silencieux et d’une beauté à couper le souffle tandis que la mer de dunes se colorait de sang sous le soleil couchant.

Elle lui montra la haine, coulante, brûlante, envahissante, qui traversait ses veines tandis que son propre sang faisait fondre le manteau glacé du sol, le dragon rouge face à elle. La jalousie amère de la rencontre avec un vieil elfe, finalement pas si désagréable. Les petits bipèdes qui avaient croisés sa route, vampiresse étrange, humain respectable ou petit curieux. Le respect de rencontrer la mère des tempêtes, la mère-dragonne, Skade, et de côtoyer son infinie sagesse. Son affection pour ses semblables, Trissi, Isyndar, Ashy. La mort qu’elle avait frôlée en combattant l’une des Perles du Néant, sauvée par le Fondateur après s’être reçu un plafond sur le corps. Le petit-elfe-au-morceau-de-bois-chanteur et petit-homme-une-orbite, ses compagnons de détresse qu’elle avait appris à connaitre et aimer.

Puis Atalos et ses écailles aux reflets d’or, leur rencontre au bord du lac, leur envolée dans le ciel tandis que la voûte sombre refermait ses ailes autour d’eux dans le silence des hauteurs enneigées. Elle s’attarda sur son faciès, sur la couleur de sa carapace massive. Sur la paix qu’elle ressentait près de lui et le bonheur timide de sa compagnie.

Et, enfin, Achroma. L’euphorie de leur premier vol. La douleur d’en être séparée. La fureur de le voir lié au vampire-indigne, celui qui se prétendait chef des sang-froid, et l’animosité à l’égard de celui-ci. La torture de voir son esprit malade. L’amusement, la peur, l’amour. Son odeur. Son visage. La caresse de sa main légère. L’harmonie de leur lien. Son regard, ses expressions. La puissance de sa magie. La sagesse de son âme. Leur premier vol, leurs rêves du futur, son projet de la caste, sa force guerrière. Chaque détail de son être et de son cœur. Mais surtout, surtout, l’amour infini, immense, inconditionnel qu’elle lui portait. Puis la violence du choc de sa mort soudaine, l’horreur qu’elle avait ressentie en comprenant la situation, le choc atroce, affreux, de l’amputation d’une partie d’elle-même.

Et dans un dernier élan, elle lui transmit le désespoir, le vrai, seule émotion qu’elle puisse encore ressentir ; cette solitude qui la grignotait, la rongeait, la tordait de douleur et la rendait folle, lui faisait mal à n’en plus finir, hantant ses jours et souillant ses rêves. Le désespoir dans lequel elle absorba Ashy, déversant sans même le contrôler le flot de sa détresse.

Puis elle coupa tout, brusquement, après un immense effort de volonté. Elle ne voulait pas noyer son amie dans sa propre désespérance. Alors, timidement, craintivement, elle se rapprocha de nouveau mentalement.

- Ils sont trois, attendant le moment de voir le jour. Si tu le peux, montres-leur cette vie que je t’ai dévoilé. Qu’ils connaissent l’histoire de leur mère. Et n’oublie pas ceci.

De nouveau, celle que l’on disait Cœur d’Argent lui transmis une vague de tendresse étouffée, celle qu’elle ressentait pour ces petits êtres qui attendaient. Silarae voulait leur laisser l’affection qu’elle leur portait déjà, en dernier souvenir, en ultime cadeau.

Puis le souvenir s'estompe doucement alors qu'Ashy retire doucement son esprit de celui d'Aïasil pour lui laisser le temps d'absorber ce qu'elle venait d'apprendre, de voir, prête à répondre à toute questions sur ces souvenirs d'un temps passé... Des souvenirs appartenant principalement à Silaraë, offerts à Ashy, qui font désormais partis des souvenirs d'Aïasil...

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Inconsciemment, elle aima le contact avec les écailles de la dragonne verte, elles étaient plus douces que celles du rouge, même si l’on sentait qu’elle pouvaient s’hérisser et ne plus du tout paraître aussi agréables. Hormis la douleur qui lui dévorait la conscience et la raison, à ce moment contre-balancée par cet amour lointain qui ressurgissait des limbes du passé, rayonnant du corps de la gardienne.. La gardienne des souvenirs de l’étoile polaire. L’aile se refermant sur elle, la protégeant du regard de la nuit, elle n’avait pas d’image à avoir auprès d’elle, la petite obsidienne pouvait pleurer autant qu’elle le voulait. Un regard protecteur, emprunt d’une grande tristesse l’observait, Ashy se comportait comme la mère qu’elle croyait ne jamais avoir eu, vite, elle allait comprenne à quel point c’était faux.

Ashy commença alors à parler, avec une certaine appréhension, Aïasil sentait au ton de son esprit qu’elle parlait de choses qu’elle avait accepté il y a déjà très longtemps, mais qui n’étaient pas moins douloureuse, au plus profond de son être. L’histoire d’une dragonne abandonnée avec le poids de la vie, s’étant battu pour elle jusqu’à la fin, mais finalement emportée par l’injustice et la trahison. Leurs histoires étaient-elles similaires ? Est-ce que Silaraë avait été abandonnée elle aussi à son sort ? Atalos aurait du veiller sur elle, pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Et.. lui avait-on donné la magie du lien pour qu’elle puisse échapper à la solitude elle aussi ?
Non, la faute n’était pas revenue à son père, lui expliqua Ashy, mais au lié… non, ce serait penser comme le rouge. Elle revenait à ce qui avait mit fin à l’existence du lié blanc ? A la guerre ? A Vraorg ? Elle avait affronté cela, n’est-ce pas ? Elle avait affronté la mort de cet être qui complète, et qui vit pour vous et avec vous, cet être qui est vous, elle avait affronté la mort, le prix du lien…
Lorsque Ashy compara sa douleur avec celle de Silaraë, Aïasil se roula d’avantage en boule dans les pattes de la dragonne de jade. Imaginant ce moment ou les deux partie d’un tout s’éloignèrent l’une de l’autre, se fixant, se saluant, pour mourir chacune de leur coté. Ce tout déchiré ressurgit en elle aussi, une blessure qui jamais, jamais ne se refermerait, oui, elle connaissait ça aussi, le moment ou tout était terminé. Enetari, qui la regardait, son doux regard, rassurant, comme si elle s’endormait paisiblement, un filet de sang coulant de ses lèvres.

Elle tendait la main vers elle, ses cheveux blancs longeant le sol et flottant à la légère brise alors qu’on la forçait à s’allonger, son regard illuminé, débordant d’amour et de regret, qui se retrouvait dans le sien. Elle la contemplant debout, son regard fixé sur les crocs qui coulaient dans sa gorge, aspirant sa vie, aspirant la sienne. Un dernier soupir, un dernier au revoir qui s’échappèrent de ses lèvres.

« Je pars »

lui avait-elle dit. Sa main, elle l’avait vu, elle s’en souviendrai pour l’éternité, avait essayé de caresser ses écailles une dernière fois, sans succès. Et tout se mélangea à la terreur, comme un gong qui signifiait la fin de tout, un poison enflamma ses veines et l’étouffa, une faible protestation de sa part puis, tout fut aspiré dans un trou béat, sombre, qui aspirait tout, sa conscience, sa douleur, jusqu’à ce qu’elle se retrouve sous le lac.

A ce souvenir émergeant, l’obsidienne planta ses pattes dans le sol terreux et tenta de le repousser, la douleur la poussant à des mouvements sans but précis, elle se débattait physiquement contre une souffrance qui venait de son âme. Le prix du lien, elle le connaissait, elle y avait survécu, mais elle ne savait pas pourquoi.
Et sa mère aussi, plus ou moins.

Elle voulait en savoir plus, à quel point, elle ne savait pas, Aïasil, fière et arrogante petite dragonnette, s’était transformée en un bout de chiffon qui subissait la vérité, mais qui n’y renonçait pas, endurant silencieusement toutes tortures pour y accéder enfin, dévoiler la véritable vérité, le mystère de l’étoile polaire. L’origine de cette sensation de protection, provenant d’un être qui pourtant n’existait plus, et si quelque chose s’était passé ce jour là ? Quelque chose d’elle qui avait survécu à la mort d’Achroma ?

Elle ne résista pas, elle voulait savoir, elle laissa Ashy se lier à elle, plus profondément, pour qu’elle puisse atteindre en elle ses souvenirs, qu’elle voyage vers le passé. Elle eu d’abord le sentiment de s’endormir, comme dans un rêve, elle abandonna son corps pour quelque chose qui semblait plus réel, et qui l’avait été.

Ses écailles changèrent de couleurs, passèrent de noires à vertes, puis de vertes à blanches.
Elle se sentit grandie, complète, forte. Elle incarnait ce qu’avait été la dragonne blanche, elle embrassa les sensations qu’apportaient les différentes rencontres, aventures qu’elle eu, peur, douleur, joie, se mêlant à l’amitié, à l’amour, et aussi à la haine. Elle revit le rouge, elle vit son père aussi, Atalos, le bonheur qu’il lui procurait, la force qu’il lui apportait, cela n’était pas des choses qu’elle pouvait comprendre à son âge, pourtant la sensation de bien-être persistait.

Et puis il y eu Achroma, son lié, leur relation si complexe, si spéciale, cette multitudes de sensations qui lui étaient liées… En un instant elle sut tout et rien de lui, alors que jamais elle ne le connut. Elle vit surtout l’amour qu’un dragon pouvait porter à son lié, la puissance de leur symbiose, et la douleur de sa destruction.

Le désespoir, le vrai, elle le ressentit à nouveau, aussi effroyable, aussi fort, plus même, plus long ! Silaraë avait plus encore souffert qu’elle, elle n’avait pas été tuée.. Elle avait tenu bon, elle avait.. Surmonté, la déchirure de son âme. Elle avait alors pu sentir ce qui serait arrivé à Aïasil si elle n’avait pas retrouvé Mëryl, elle avait pu sentir sa chair s’effriter, son corps s’amincir, ses organes pourrir, son esprit moisir, mourrant lentement, une lente agonie que le désespoir rongeait, le poison gagnant chaque parcelles de son corps et de son esprit, jusqu’à ce qu’elle étouffe, comme une moisissure qui venait du fond de son cœur et qui affectait lentement sa conscience, gagnait tout son corps. Aïasil se battait pour l’air, elle le sentait se raréfier, elle sentait que le poison était présent dans son corps lui aussi, mais sa progression avait été stoppée, pas celle de Silaraë, et elle en avait été tuée.

Ashy était dans le sable, à coté de Silaraë, comme elle l’avait elle même fait auparavant, Silaraë lui avait transmit son désespoir, mais aussi confié toute sa vie, qu’Aïasil tentait de lire, noyée dans de multiples souvenirs…

« Ils sont trois, attendant le moment de voir le jour. Si tu le peux, montres-leur cette vie que je t’ai dévoilé, qu’ils connaissent l’histoire de leur mère, et n’oublie pas ceci. »

L’amour d’une mère qui survivait à travers le temps et la mort.

Aïasil cligna des yeux. Le souvenir s’effaçait, elle avait tout reçut. C’était beaucoup trop grand, c’était immense, mais elle garda le tout précieusement, elle n’en laissa pas une bribe s’échapper dans l’oubli, elle garda pour elle tout ce qui l’aidait à reconstituer l’étoile polaire.
Et au fur et à mesure qu’elle analysait ces souvenirs, elle rencontrait sa mère, son corps, ses pensées, sa vie.. tout.

Cette présence qu’elle avait toujours sentit veiller sur elle, lorsqu’elle regardait dans le ciel nocturne l’étoile qu’elle avait attribué à sa mère, n’avait jamais été un mensonge, Silaraë ne l’avait pas abandonnée, elle avait quitté ce monde parce qu’elle le devait, dévorée par la solitude, par amour elle s’était battue contre la mort pour elle, par amour elle avait tenu bon pour lui offrir la vie ! et au travers de cette incarnation superflue, Aïasil le savait, elle veillait toujours sur elle. C’était ça ! Cette chose spéciale qui traversait les âges, l’espoir d’une mère et son amour envers sa fille. L’espoir qu’elle, elle puisse vivre. Peut-être même, songea Aïasil, que c’était grâce à Silaraë qu’elle avait survécu à la mort d’Enetari.

La dragonnette se leva, silencieuse, tâtonnant pour s’extirper de la protection d’Ashy, elle rampa encore un peu dans l’herbe, et se recoucha contre la terre, à la lumière, pour qu’elles puissent se voir, de l’étoile polaire.

« Je n'oublierai pas »

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Verith :


¤ Récréation ¤

« Les bipèdes aiment prendre aux autres ce qui leur est cher. C’est la seule chose à retenir sur ces derniers. Et c’est la raison pour laquelle eux ainsi que tout ce qui leur permet de nous causer du tort doivent être détruits. »


La voix du dragon rouge avait éclaté dans la trame au milieu des deux dragonnes, comme si le colérique avait toujours été là.

« Tu t’es suffisamment amusé Aïasil, il est temps à présent de rentrer. Le devoir m’appelle et je n’ai plus le temps de jouer les gardes liés. »


Le ciel s’ouvrit en deux, laissant apparaitre un gigantesque nuage d’obscurité informe qui se rapprochait petit à petit du sol. La petite obsidienne était là. L’enfant de l’orage l’avait laissée vadrouiller, sans pour autant la quitter de l’esprit. Il a dit qu’il la surveillerait un temps et pas à un seul moment il n’avait manqué à sa promesse. Verith avait laissé la jeune dragonne s’éloigner de lui. Il l’avait suffisamment informé sur le mal du lien et des bipèdes. Cette dernière avait refusé de reconnaitre le mal fondé de ces derniers. Alors qu’elle aille bouder un temps.

Lorsque le nuage d’obscurose toucha le sol, celui-ci commença à se dissiper, laissant apparaitre le colérique aux écailles de sang qui se trouvait derrière. Le regard doré de Verith passa de l’obsidienne à l’émeraude, posant sur cette dernière un regard dur. Pour l’enfant de l’orage, Ashy était une dragonne qui avait manqué à sa parole. Si elle était celle avec laquelle il avait entretenu de meilleures relations au niveau des dragons liés, elle était également celle qui l’avait trahi en n’empêchant pas son lié de s’en prendre à son protéger Alford Gorder alors qu’elle s’y était pourtant engagée.

« Ashy, cela fait longtemps que nous ne nous sommes vus. Je vois que le déshonneur ne t’empêche pas de bien te porter. Aïasil, méfies-toi des paroles pouvant sortir de la bouche de ceux qui ont manqué à leur parole. Leur manque d’honneur vient les vicier, le transformant en mensonge et en poison. »


Verith n’était pas tendre avec la dragonne d’émeraude qu’il avait pourtant su apprécier par le passé. Mais cette charge virulente était à son sens légitime. Et il prendrait un grand plaisir, si cela s’avérait nécessaire, à lui rappeler la faute qu’elle avait commise et mettre en évidence les conséquences de cette dernière. L’héritier de l’orage considérant que ce qui avait pu arriver au lié de celle-ci n’était ni plus un moins qu’une conséquence directe de son action passée. Et que dans un sens, il l’avait bien mérité. Toutes personnes finies tôt ou tard par payer ses actions déshonorantes. Il en avait été le cas pour l’assassin de son frère qui s’était vu perdre l’empire qu’il avait construit. Et il en avait été le cas pour Fabius Kohan qu’il avait personnellement mis à mort.

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Ashy :

Ashy s’apprêtait à nouveau à parler à la petite obsidienne quand une voix se mit à raisonner, sortie droit du passé, impossible à confondre. Verith... Le premier réflexe d'Ashy fut de se rapprocher d'Aïasil pour la couvrir de nouveau de ses ailes, mais elle s’arrête à un pas de l'Obsidienne en entendant ce que dit Verith. Ils se connaissent ? Il surveille Aïasil ? Lui, s'occuper d'une jeune dragonne liée ? D'ailleurs, ou est il ? Elle a observé les alentours de son esprits en permanence et elle ne le vois toujours pas...

Son regard est attiré vers le haut alors que les nuages semblent soudainement s'affoler et cracher une masse ténébreuse vers le sol. Bien entendu... Il est en haut depuis le début... Très haut, la ou elle ne songeait pas à observer... Elle observe la masse se disperser pour révéler le colosse rouge qu'elle a jadis considéré comme un ami, se demandant ce qu'il était aujourd’hui pour elle... Un vielle ami ? Un ennemis ? Les mots du rouge transforment lentement sa méfiance en colère... Toujours les même façon erronées d'observer le monde... Toujours... Le même. Ne désirant pas qu'Aïasil n'ai que la version de Verith, elle lui parle également alors qu'elle répond à Verith, d'un ton sec et passablement las.

- Toujours à considérer que les actes de mon lié sont les miens ? Si j'avais un contrôle absolu de ses actes et pensées, il ne serait pas resté à Aigue, n'aurait pas combattu toute ces batailles, ne se serait pas laissé lentement consumé par ses devoirs envers son peuple et serait toujours à mes cotés, bien en sécurité... qu'il soit mon lié ne veut pas dire qu'il est ma marionnette, tout comme je ne suis pas la sienne. Si tel était le cas, tu n'aurait probablement même pas à t'occuper d'Aïasil, puisqu'elle serait sans doute avec sa liée. En ce point, je crois que nos liés te ressemblent beaucoup... Ils n'en font qu'à leur tête."

Korentin était même un maître en la matière... Tout ce temps passé à ne penser qu'au bien de son peuple à son propre dépend, malgré ses conseils et demandes répétées de faire plus attention à lui, de prendre du recule... De passer plus de temps avec elle...

- Mais ce n'est pas comme si je pouvais le leur reprocher... Je fais la même chose après tout... Pour ma part, je n'ai pas manqué à ma parole. Je n'ai pas cherché à faire le moindre mal à Alford. Et vu que mon lié a blessé ton protégé au cours d'une bataille, on ne peut que se demander pourquoi il se trouvait suffisamment proche de Korentin pour pouvoir se faire blesser, si ce n'est pour l'attaquer de nouveau."

Elle lui aurait bien dit que de rester aveugle au monde sans chercher à le comprendre était le véritable poison, et qu'il se laissait ronger par ce dernier, mais ce serait encore des paroles futiles... A moins qu'il n'ai gagné en sagesse, tout ce qu'elle venait de dire était probablement également futile pour Verith, mais au moins Aïasil aurait une meilleur compréhension de la situation. Elle tourne d'ailleurs ses pensées vers la petite obsidienne, désirant s'assurer qu'elle n'avait pas vraiment tentée de fuir le rouge, qu'elle ne refusait pas de retourner avec lui.

"- Tu ne cherchais pas à fuir Verith, n'est ce pas ? Il ne t'a rien fait ? Je sait qu'il est un peu... Obtus dans sa façon de penser... Aveugle au monde tel qu'il est pour ne l'observer que d'une façon déformée qui lui est propre... Mais il ne te ferait pas de mal pour autant. Même si cela peut être difficile à voire, il aime notre race... A sa façon..."

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Non elle n'oublierai pas, son esprit vibrait, instable, comme s'il menaçait d'exploser, pourtant, à l'image de son nom métaphorique, la petite obsidienne était étendue dans les herbes hautes, fixant l'étoile et totalement immobile. Tant de chagrin et de souffrance pesait sur elle, des souvenirs qui ne lui appartenaient pas, des paroles venant d'une mère que jamais elle ne connut et qu'elle ne connaîtra jamais, de quoi la noyer dans la folie, pourtant elle tenait bon. On n'infligeait pas une telle réalité à une enfant, généralement de peur qu'il se développe mal, qu'il prenne une mauvaise direction, mais Aïasil ne s'y perdrait pas, ses idées et son esprit étaient certes dévorés par le trop plein d'information, mais elle se raccrochait à ces souvenirs dont on lui avait fait part, l'authenticité de ses écailles blanches comme la neige, de sa voix, de la caresse de son esprit, la sincérité de sa souffrance infinie, qu'elle dut endurer mille fois plus longtemps encore qu'elle, la sincérité de son amour, ce portrait là, Silaraë, elle le reconnaissait quand elle voyait scintiller l'étoile polaire. C'est ce qui la maintenait au dessus du gouffre, en vol stationnaire, les vibrations lumineuses de ce qui avait toujours été une preuve de sa présence, que ce soit son âme perdue ou les reflets de ce qu'elle fut autrefois, il en subsistait son histoire incroyable, et son amour qu'elle chérirait toute sa vie.

Une voix grave et puissante raisonna, et mit un terme à cet instant de solitude. Le rouge sans aucun doutes, le crétin. Crétin parce que ce qu'il disait était stupide, complètement stupide, c'est du moins ce qu'elle avait pensé aux premiers abords, pourtant maintenant, ce terme lui allait non plus parce qu'il ne disait que des choses insensées, mais parce qu'il ne fallait que prendre un autre point de vue pour se rendre compte que tout était vrai. Mais si tout était vrai, si les bipèdes n'étaient là que pour faire souffrir le dragon, s'il fallait les détruire car ils nuisaient au monde, alors il fallait renier Mëryl, et ça, elle ne pouvait pas se le permettre, car c'était ce qu'avait défendu sa mère, elle en avait été tuée, mais Aïasil ne ferait pas honte à la dragonne des neiges, et elle comptait bien mourir comme elle plutôt que de se battre contre. Et par-dessus tout, jamais, jamais elle n'abandonnerai Mëryl, jamais comme elle même l'avait fait, jamais comme Achroma le fit. Et c'était crétin de sa part de vouloir briser une telle volonté, mais ça ne le serait pas si cela ne pouvait se solder que par un échec, car le coeur fondant de la petite obsidienne était si bouillant que personne ne semblait plus en mesure de contrôler toutes ces flammes, Verith n'était là que pour les alimenter, Mëryl pour les éteindre mais, elle, elle était absente.

La petite obsidienne ne répondit rien aux provocations du rouge, il tenait si peu en respect ses parents , que l'image de la mort de sa mère le faisait simplement rire, et il devait trouver celle d'une dragonnette si faible tellement ennuyante... En vérité, elle aurait aimé répondre, elle aurait aimé s'enfuir à nouveau mais elle n'en avait plus la force, alors elle se contenta de se refermer un peu plus sur elle même, ne formant qu'un cailloux plat et noir, d’où dépassait la fine membrane de ses ailes, un unique œil argenté observant la scène. Les dragons se faisaient face à face, comme s'ils étaient sur le point de se battre, et en un sens c'était presque le cas, comme si chacun de ses ainés tentant de corrompre son regard sur l'autre. Aïasil observait en silence, sans comprendre de quoi était accusée Ashy, sans chercher à y voir plus clair, ce n'était pas ce qui la préoccupait.

"Si."


Répondit-elle à Ashy, qui lui demandait si elle ne fuyait pas Verith, elle n'avait pas voulu en entendre plus, elle ne voulait pas voir la vérité en face et elle ne voulait pas que ce soit le rouge crétin qui lui dise ce qu'il avait à savoir de sa mère, elle ne voulait plus de ses idées noires, idées mauvaises, immorales, mais pourtant, pourtant qui lui semblait parfois tellement vraies. Alors elle l'avait fuit, et s'était retrouvée seule pour crier injustice à la nuit. Bien évidemment, il s'était joué d'elle et était resté à proximité, mais il lui avait autorisé ce moment de solitude, qui lui avait au moins permis de connaître la vérité.

"Si."


Peut-être qu'il lui voulait du bien, mais il lui avait fait du mal, beaucoup, son amour elle n'en voulait pas, qu'il s'occupe d'elle autrement, mais elle n'en voulait pas. Pourtant, Aîasil ne s'en rendait pas compte mais, c'était ce genre d'épreuve qui la différenciait petit à petit de l'adulte.

"Je ne veux pas rentrer, ça ne veut rien dire rentrer, je ne sais même pas ou je rentre, je sais juste qu'il n'y a pas Mëryl. Je veux rester là encore un peu, peut-être qu'elle va venir."


Fit-elle au rouge. Sachant pertinemment qu'en ce qui concernait son dernier point, c'était faux, elle voulait juste gagner du temps, si elle le pouvait vraiment.

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Verith :

¤ Hypocrisie ¤

Le lourd regard d’or du colérique pesait sur la dragonne d’émeraude. Charger de colère et de mépris à l’égard de celle qui avait trahi sa parole, à l’égard de celle à qui il avait offert le premier vol qui devait revenir à son frère. Il avait été stupide de s’être montrer aussi complaisant avec une dragonne liée. Cette dernière refusait d’ailleurs de reconnaitre sa trahison. Comme c’était regrettable. La voix du rouge s’éleva, tonnant dans la trame tel un orage furieux.

« N’est-ce pourtant pas la vérité ? Vous tenez ce lien maudit en aussi haute estime. Vous vous en enorgueillissez. Mais lorsqu’il vous cause du tort, qu’il est à l’origine d’une erreur, vous vous en dédouanez aussitôt, vous mettez en avant votre différence avec vos liés et chargez tout sur le dos de vos bipèdes. Tu es une pitoyable hypocrite Ashy ! »


Les mots du dragon rouge étaient durs, très durs et il les pesait pleinement. Ashy avait défendu les bipèdes, défendu le lien. Mais maintenant que son bipède avait fait une bêtise, elle s’en éloignait. Elle était incapable de reconnaitre son erreur. Après tout n’était-elle pas en connexion avec son lier à l’époque ?

« Alford était sur le champ de bataille pour une raison très précise. Préparez la victoire. Prochainement, tu auras l’occasion de le constater. »


Verith ne parlait bien sûr pas uniquement de la victoire contre Vraorg. Mais aussi celle contre les Chimères. L’humain était le porteur du contrat originel. Une chose qui, le rouge n’en doutait pas, dévoilerait toute son utilité dans l’avenir.

Un grognement s’échappa de l’enfant de l’orage alors que cette dernière parlait à la petite onyx et que celle-ci répondait.

« Je ne joue pas non plus au gardien de gaité de cœur, Aïasil. J’ai confié une mission à ma protégée. Et ta lier, qui se trouve être sa fille, a voulu l’accompagner. Au moins, elle a eu la présence d’esprit de ne pas t’emporter avec elle et c’est pour cette raison que j’ai accepté de m’occuper d’un dragon lié. Crois-moi, plus loin du désert d’Esfelia tu te trouves en cet instant, plus tu es en sécurité. Même à côté de moi »


Redressant son museau, il s’adresse à nouveau à Ashy.

« J’apprécierais que tu ne sous-entendes pas que je puisse la brutaliser. Je hais le lien, les bipèdes, les dragons liés, mais je ne suis pas un monstre et un lâche au point de m’en prendre à un dragonnet. Je lui ai simplement montré une autre vision des choses. Une vision qui n’est pas celle du Dracos. Une vision réaliste de ce monde que vous refusez de voir. »

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La dragonnette d'onyx s'écrasait de plus en plus à mesure que les insultes, le grondement de la colère, le feu intestinal grouillant dans les poitrines, tout ça faisait surface au dessus d'elle. Les grands dragons s'affrontant dans un duel de querelles et d'accablations, de justifications, d'incompréhension, d'un profond manque de communication. Elle ne voulait pas entendre ces choses là, elle voulait la douceur de ses proches, elle ne voulait pas de disputes stériles, et elle voulait encore moins être mêlée à cela. Alors elle se roula en boule, un peu plus, encore un peu plus, toujours un peu plus,


« Crétin... »

Jusqu'au moment ou c'en fut trop, jusqu'à ce que le rouge se tourna vers elle et commença à lui parler de sécurité, de missions , de mères et de liées, de choses qui n'avait absolument aucun rapport envers les unes des autres. Alors la dragonne ressurgit d'outre tombe, écarta les grand les ailes d'un air menaçant, crachant vers l’œil magmatique du géant de feu sa petite salive qui s'évaporait en plein air. Et elle insulta ce prétendu ancestral.

« Crétin ! Gros crétin ! Immense crétin moche ! »

Criait-elle, ses petits yeux argentés plein de fureur, comme si la haine était quelque chose de contagieux, jamais la dragonne n'aurait cru être aussi méprisante envers l'un des siens, mais jamais elle n'aurait cru qu'un être aussi puissant, aussi sage, aussi vieux et expérimenté que Verith pourrait se montrer aussi stupide, incompréhensif, blessant et hypocrite : Lui voulait-il vraiment du bien ? Comment était-ce possible lorsqu'on ignorait la liée du dragon ? Elle hurla de sa petite voix fluette dans l'esprit de son adversaire, au final pas tant impressionnante ni même intimidante, mais dont les mots pesaient très certainement.


« Je ne veux pas être en sécurité, ça ne veut rien dire sécurité ! C'est crétin ! C'est stupide ! Tu n'essayes pas de comprendre ! Tu ne sais rien ! Je veux être près de ma liée, je veux pouvoir la protéger, je veux pouvoir l'aimer... J'ai perdu maman.. j'ai perdu En...Ene... t...» 

Ses pattes s'étaient mises à trembler, sa voix, son esprit à vaciller, instable, faible, blessé, partagé entre le feu et la glace, la tristesse est la colère. C'est un doux mélange de ces deux énergies qui vibrait dans les voix de la dragonnette.

« Je ne veux pas la perdre aussi, et tu l'a envoyée à la mort, et tu prétends me protéger ensuite. »

La dragonnette détourna le regard vers celui d'Ashy, il s'adoucit un peu. Elle appréciait la dragonne d'émeraude, mais elle ne voulait plus parler, elle voulait garder ses souvenirs pour elle, apprécier Silaraë, ses derniers mots doux, sa vie de dragonne liée, sa vie de grande prédatrice, sa vie passionnante et embrasser son souffle, ainsi que son manque. Alors elle se détourna des deux dragons et recula à quatre pattes, la fente de ses pupilles aussi fines que le corps d'une épingle, braquées sur les écailles de feu. Elle lança un dernier avertissement.

« S'il lui arrive quelque chose... Et que tu rigoles ! Que tu te moques d'elle comme tu te moques de ma mère, je survivrai et je te tuerai ! Je le jure ! »

Et elle s'enfuit à nouveau, aussi loin qu'elle pu, sachant que le rouge viendrait la chercher à l'aube. Mais au moins elle savourerait sa nuit sans lune en toute solitude.

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