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descriptionUn graärh à la mer ! EmptyUn graärh à la mer !

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8 Janvier 1763
Cotes de Néthéril

Cela faisait déjà trois jours que Jangali avait commencé son périple seul, accompagné du Sslengar. Il remerciait d’ailleurs toujours les Esprits de l’avoir mit sur son chemin. Mais il devait également avouer que si la perspective d’avoir une monture pour rallier les îles, l’aidait beaucoup dans sa quête de protection de son peuple, se retrouver si près de l’eau le mettait dans tous ses états. S’il avait le mal de mer sur un bateau, au moins il regardait cette immense étendue de flotte de loin. Jugé sur l’animal légendaire, il devait s'accommoder des éclaboussures de cet élément qu’il préférait en petite quantité. Il essayait à grandes peines de ne pas penser à ce qui pouvait se cacher sous la surface, cette peur irrationnelle qui l'empêchait de profiter pleinement des joies de l’archipel. Agrippé fermement à la fourrure du mythique animal, il ferma les yeux en se concentrant sur son objectif, histoire de se recentrer sur le pourquoi il prenait autant de risques. Le retour de Rog et surement des autres Couronnes ne pouvaient présager qu’un avenir sombre, très sombre. Et s’il devait prendre autant de risques en allant chercher des alliés parmi les sans-poils, c’était parce que même si cela lui coûtait, il devait admettre que les Graärhs n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils étaient avant. Leur puissance militaire ne serait jamais suffisante pour affronter les fantômes du passé revenus à la vie. Jangali avait beau être fier de son peuple, il n’était cependant pas idiot au point de penser que cette fois-ci, ils allaient pouvoir s’en sortir seuls.

Il avait eu affaire à la puissance de Rog, et même à peine sorti de son caveau et surement au plus bas de sa forme, le Prune avait pu se débarrasser avec une facilité inquiétante le groupe expéditionnaire. Jamais le chasseur n’avait ressenti pareil angoisse, pas même lorsqu’il avait rencontré la Puissante Nynsith. S’il arrivait à retransmettre l’urgence de la situation à ces fameux Svenn et Leweinra, alors peut-être que tout n’était pas perdu…

-.... naufragé !

Le soudain raffut accompagné de violents remous tira Jangali de ses pensées et le graärh releva la tête juste à temps pour voir l’énorme bateau qui lui fonçait dessus. Réprimant un feulement paniqué, il fut soulagé de constater que celui-ci l’avait aperçu avant et avait juste assez dévié pour lui l'éviter. Se cassant presque le cou tant le navire était énorme, le Gourmet aperçu, au-dessus des marins qui le regardaient au dessus du bastingage, un pavillon qui, s’il ne le reconnaissait absolument pas, n’était pas pirate. Presque aussitôt, une barque fut mise à flot et vogua vers lui. Hésitant un instant, il murmura à l'oreille du sanglier de mer:

-Merci pour tout Envoyé Divin.

S’il avait initialement prévu de faire toute la traversée uniquement à dos de Sslengar, la perspective d’un trajet sur une embarcation solide était quand même plus reluisante. Il descendit donc de sa monture, posant ses coussinets sur la fraîcheur de la mer. Le Sslengar le regarda, cligna des yeux et s'enfonça sous l'eau, totalement dans son élément. Jangali ne savait que trop penser de cette singulière créature. Il se demandait d'ailleurs même s'il parviendrait à en faire son ami plutôt que juste s'en servir comme moyen de locomotion.
Quand la barque arriva à son niveau, il dut batailler quelques instants pour montrer qu'il n'était absolument pas belliqueux. Par ailleurs, le graärh était surpris que les marins l’eurent cru naufragé tandis que les marins étaient surpris de voir un graärh au milieu de la mer, se tenant dessus le plus naturellement du monde.

Finalement, après un débat stérile, il finit par monter et après un long moment pour rejoindre l'énorme navire, il finirent par l'atteindre. Profitant d'être stable, le Gourmet récupéra un élixir contre le mal de mer dans sa sacoche et le bu d'une traite en prévision. Mieux ne valait pas vomir tripes et boyaux s'il tenait à se faire bien voir...
Finissant sa montée par un bond plein de grâce féline, il atterrit souplement sur le pont du navire, levant les mains en signe de non agression. Il n’avait pas encore trouvé comment retirer l’armure des Chasseurs de Cendre, autant dire qu’il devait être impressionnant dans cet exosquelette doré et rutilant. Tous les sens en alerte, il attendait patiemment que le Capitaine se manifeste.

Dernière édition par Jangali Pasu le Ven 4 Jan 2019 - 17:14, édité 1 fois

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Néthéril, île pourrie et corrompue. Honor avait tout de suite su qu’elle ne l’aimerait pas Et ce sentiment s’était vite mué en haine en découvrant que le port principal et unique de l’île était un repère à pirate qui cachait son nom.

Lorsque l’Intrépide s’apprêta à apponter, Honor interdit immédiatement les permissions. Il était hors de questions que son équipage fraye avec une pareille population à moins qu’elle n’ait vérifié de la moralité des lieux. En échange, pour calmer la gronde des marins, elle promit une prime et de triplets le temps de permission au retour à Sélénia. Cela suffit à calmer les marins, qui reconnurent que leur capitaine devait vraiment tenir à leur sécurité pour leur offrir autant d’argent et de temps de repos. Ils savaient aussi qu’aucun d’eux ne profiterait entièrement de ces permissions car ils seraient trop pressés de revenir sur le navire qui était bien plus qu’une maison pour eux.

Honor était descendue à terre avec une troupe de dix soldats. Ce n’était pas discret, mais elle n’était de toute manière pas discrète de base, avec ses cheveux blancs, et sa tenue tout aussi immaculée et impeccable. Alors autant jouer la carte de la visibilité à fond. Elle commença par faire un tour de la ville, puis entra dans la capitainerie.

Quand elle en ressortit, elle ne fit aucun commentaire et retourna à son navire. Son second s’était occupé de faire le plein de vivre. Elle signala qu’il n’y avait rien d’intéressant pour l’instant ici et qu’il faudra envoyer quelqu’un d’autre pour faire affaire ici car elle n’en avait pas envie. Sa fille l’attendait sur le pont, la mine sévère. Léopoldine était vexée qu’Honor ne l’ait pas emmenée avec elles sur terre. Mais sa mère répliqua sèchement que ce qui s’appliquait à l’équipage s’appliquait aussi à elle. Léopoldine aurait volontiers contesté mais l’expression de sa mère et son ton l’en empêchèrent. Ce ne serait pas bon du tout de se fâcher avec Honor quand elle avait décidé quelque chose aussi fermement.

Le navire repartit donc avec la marée suivante et commença par longer la côte avant de repartir vers Caladon. La mer était calme comme à son habitude et rien n’aurait pu venir troubler le calme d’un navire aux voiles gonflées.

Honor était dans sa cabine, enfoncée dans son fauteuil, la mine pensive et boudeuse lorsqu’un cri dehors l’alerta. Un homme à la mer ! Ce simple cri la fit se lever sur ses pieds et se précipiter dehors. Elle monta sur le château arrière, près de gouvernail et sonder les flots du regard. Elle vit la chevelure en queue de cheval blanche de sa fille à la proue du navire. L’équipage s’agitait alors que le second tenait des ordres prestement exécutés. Honor n’avait pas à intervenir ce coup -ci.

Une barque fut mise à l’eau pendant qu’on diminuait la voilure pour arrêter le navire. Un équipage de cinq personnes partit chercher le nauvfagé qu’Honor n’avait pas eu le temps de voir. L’Intrépide finit par presque s’arrêter et il fallut attendre presque trois quart d’heure pour que la chaloupe revienne et que ses occupants rejoignent le pont. Entre temps, Honor avait pu voir le naufragé en question et elle put se demander ce que faisait un Graarh au milieu de l’océan. L’équipage avait hésité avant de le faire montrer avec eux dans leur embarcation et quand ils mirent le pied sur le pont, ils se dépêchèrent de placer les quelques soldats en armes mais au repos entre eux et le félin.

L’animal fit un geste pacifique en montrant ses mains, mais pouvait-on être sûr que pour lui c’était pacifique ?

Sa rapière et sa dague à la ceinture, Honor s’avança vers le Graarh et se composa un visage souriant et accueillant sans aucune difficulté. Elle pencha le buste doucement en un salut poli. Bonjour, je Honor Harrington, de la Hanse et Capitaine de ce vaisseau. Je vous souhaite la bienvenue à bord de l’Intrépide. Vous êtes en sécurité ici, nous allons vous apporter une couverture et vous offrir un repas. L’expression d’Honor se fit soucieuse un instant. Nous n’avons croisé aucun débris ni autre naufragé alentour. Mais nous allons tout de même fouiller les alentours à la recherche d’autre survivant. Pouvez-vous nous dire la taille du navire et depuis combien de temps vous êtes à l’eau ?

Honor avait un doute concernant l’existence d’un naufrage, car le Graarh était trop calme et sec. Si on pouvait dire. Ce n’était pas non plus une fuite de navire pour les mêmes raisons. Mais cela ne permettait pas de savoir pourquoi un Graarh se retrouve à flotter sur les mers en solitaire.

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Hum, en sécurité hein ? Jangali n'en aurait pas mit ses pattes à couper. De son point de vue, il n'était en sécurité qu'auprès des siens, mais soit, il devait surement la croire puisque qu'il n'avait pas déjà était attaqué et mit aux fers. Indéniablement, ce n'était pas des pirates. Abaissant ses mains mais pas sa garde, il pencha légèrement la tête sur le coté avant que ses babines ne s'étirent en un sourire amusé. La situation était tellement improbable que même en disant la stricte vérité, la Capitaine risquait fort de ne pas le prendre au sérieux. D'après son maintien et l'aura de discipline qu'elle dégageait, il comprit vite que ce n'était pas une personne avec qui on pouvait faire des blagues. Il s'efforça donc de prendre un ton plus sérieux que d'ordinaire.

-Je te... vous remercie Capitaine Honor. Je m'appelle Jangali, chasseur de la Légion Vat'Aan'Ruda. Mais ne prenez pas la peine de chercher le moindre signe de naufrage, je voyage seul.

Devant les yeux de certains marins, ils ne put réprimer un petit rire ronronnant.

-Croyez-le ou non mais depuis hier, je voyage sur le dos d'une bête aquatique. Je comptais rallier Khokhattaan, heu, Calastin, par mes propres moyens, mais je dois avouer qu'être si près de l'eau n'est pas très... confortable...

Malgré son imperméabilité, la simple évocation d'être trempé lui fit couler un frisson le long du dos. Malgré tout, il conserva un visage affable.

-Mais je m'égare. Je peux savoir où vous vous diriger ? Par chance, si vous naviguez vers Délimar ou ses environs...

Si une telle aubaine se présentait, restait le problème du paiement. En bon graärh qu'il était, Jangali n'avait pas une seule pièce d'or que les sans-poil vénéraient. Aussi, il croisa les doigts pour que la femelle soit assez ouverte sur les échanges de bons procédés...

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Honor regarda le Graarh avec autant de chaleur que possible tant sa curiosité était grande. Elle ressentait en elle la petite fille qu’elle était et n’a jamais cessé d’être vraiment mais qu’elle avait dû enfouir profondément pour se composer un rôle adulte, sûre d’elle et conquérante. Mais c’est bien cette âme qui l’avait poussé à entreprendre et réussir tout ce qu’elle avait fait. La curiosité de découvrir de nouveaux chemins.

Et aujourd’hui, se tenait devant elle un représentant d’une autre race, d’une autre espèce. Elle avait déjà essayé de nouer des contacts avec les Graarhs, mais ils étaient aussi méfiants qu’agressifs. Or celui-là semblait presque amical.

Une lueur curieuse s’alluma dans ses yeux. Elle écouta avec attention les paroles aux drôles d’accents du félin et son sourire s’agrandit. Pas de naufrage, aux dires de l’individu. Rien ne pouvait prouver qu’il disait vrai à part une recherche pousser, mais en réalité, Honor lui faisait confiance sur ce point. Un rapide coup d’œil à l’horizon et sur leur parcours pour se rendre compte qu’il n’avait croiser aucun naufragé. De plus le Graarh ne semblait pas particulièrement traumatiser par un accident de navire et même plutôt sec.

Et bien voilà qui me rassure monsieur Jangali. Veuillez m’excuser, je ne connais pas le titre qu’il me faut utiliser pour m’adresser à vous. Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup côtoyer vos semblables, à mon grand regret. Ce sera donc avec plaisir que je vous accueille à bord de mon vaisseau. Nous naviguons justement vers Calastin, vous êtes donc le bienvenu à notre bord.

Honor réfléchi un instant. Ce passager pouvait s’avérer aussi utile qu’embarrassant. Elle ne pouvait pas le faire voyager avec l’équipage, aux risques de provoquer des désordres et puis cela ne donnerait pas une bonne image au Graarh. Je vais demander à ce qu’on vous installe dans le quartier des officiers. Ce n’est pas le luxe, mais c’est un bâtiment commercial, et je n’ai hélas pas de cabine pour les invités. Si vous voulez bien m’excuser un instant, le temps de régler quelques points.

Le sourire d’Honor disparut un instant, le temps pour elle de redevenir le Capitaine. Elle donnait une série d’ordre, et l’équipage se remit au travail. Elle signala à son second qu’elle serait dans ses quartiers en cas de besoin et invita Jangali à la suivre.

Une fois la porte de la cabine fermée, son sourire devint plus franc, plus brillant et son expression moins autoritaire et moins mielleuse. Elle proposa un siège au Graarh et s’assit sur un autre. Ce serait un grand honneur pour moi de pouvoir discuter avec vous. Comme je vous l’ai dit, je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup discuter avec votre peuple, au nom que je ne me risquerai pas à écorcher. Par exemple vous parler très bien notre langue, mais j’ai cru comprendre que nous autres, humains, ce serait bien plus complexe d’apprendre la vôtre. De même, vous auriez un système matriarcal ? Cela se rapproche de ma famille. Mais est-ce que votre peuple est régi par les mêmes lois ? Est-ce qu’il n’y a qu’une seule autorité pouvant imposer ses décisions aux restes de votre… Légion, c’est ça ? Excusez-moi, je m’emporte. Outre la politique, j’aimerai savoir comment entretenez-vous des relations, amicale ou non, avec vos semblables ? Vous avez pu constater que chez nous, malgré un nombre important de règles, il est parfois difficile pour nous de nous entendre. Arrêtez-moi si vous ne souhaitez pas que je vous ennuis. J’ai demandé à ce qu’on vous apporte quelque chose de chaud à manger, ignorant votre état malgré vos dires rassurants. Encore une fois, je ne connais pas bien votre peuple, j’espère que vous n’avez rien contre la viande et le potage.

Honor dut se forcer à la retenue pour éviter de continuer à parler comme la jeune fille qu’elle fut jadis.

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Jangali devait bien admettre qu’il avait jugé la Capitaine bien trop vite. Derrière son ton autoritaire, il ne s’était pas douté un instant qu’une réelle curiosité l’animait. Etrangement, elle lui faisait beaucoup pensé à Kamda Sa’Hila… à cette pensée, il s’autorisa un sourire. Leurs peuples pouvaient être différents par bien des aspects, et pourtant ils pouvaient paraître semblables également. Si tous pouvaient se rendre compte de cela, alors l’esclavagisme des siens n’aurait pas lieu d’être. Il avait passé d’agréables moment au Domaine, preuve que Graärh et Sans-poils pouvaient vivrent ensembles et dans le respect de l’autre. Pourquoi n’y arrivaient-ils pas tous ?


Mais encore, fort heureusement, il était tombé sur une jeune femelle qui semblait ouverte sur ces questions là. Il accueillit la confirmation qu’ils se dirigeaient bien vers Khokattaan avec soulagement. La traversée serait infiniment plus plaisante qu’à dos de Sslengar, indéniablement.

Suivant la Capitaine vers sa cabine d’un pas léger malgré son imposante armure, il en profita pour l’éclairer.

-Vous excusez pas, c’est normal de pas connaître toutes les coutumes, spécialement d’un peuple dont on ignore tout. Je mentirai en disant que je comprend toute vos coutume aussi. Et faut dire aussi que les graärh sont pas connus pour être très amicaux, surtout quand certains de votre peuple nous esclavagise… Mais je digresse. Pour vous adresser à un graärh, le prénom suffit. Parfois précédé du rang ou du métier si vous voulez vraiment être polie.

Décidément, le glyphe de traduction qui brillait faiblement sur son oreille fonctionnait à merveille. Son langage était plus fluide que quand il puisait dans ses connaissance seules de la langue ambahrunienne. L’on sentait toujours qu’il venait du petit peuple mais au moins l’humaine pouvait facilement le comprendre… et inversement.

Passant légèrement à l’étroit l’embrasure de la cabine, il jeta un regard curieux à la décoration avant de s'asseoir sur le siège que lui désignait la capitaine. Il reconnaissait certains instruments de mesures propres à la navigation, pour les avoir déjà vu dans la cabine du Capitaine Atore, et bien d’autres dont la fonction lui échappait. Un oeil humain ou elfe aurait pu identifier aisément les passe-temps et passion de la jeune femme, mais jangali n’en était pas encore à ce niveau de connaissances. Il était loin, très loin encore de bien connaître les sans-poils…

Le débit de parole lui rappela, non sans un certain amusement, le flot continu d’une Pie. Il ne savait pas quel Esprit s’était entiché d’elle, mais la Pie lui semblait être une bonne candidate. Fort heureusement, ce débit était essentiellement curieux et cette sincérité qu’il percevait dans son regard lui fit chaud au coeur. Parfois, il revoyait ses jeunes graärhon chez les sans-poils comme elle, avides de savoir. Comment ne pas résister à l’étincelle de curiosité qui pétillait dans leur yeux ?

-Rassurez-vous Capitaine, discuter avec vous fera passer le temps plus vite, argua-t-il d’un sourire. Je suis pas le plus représentatif de mes frères et soeurs, mais au moins je vous donnerez un aperçu de notre culture. Et ne vous en faites pas, même si les graärh , tout comme nos cousins les smilodons, sont carnivores, la Vache m’a donné les atouts pour apprécier n’importe quel plat à sa juste valeur, accompagnant ses propos d’un petit clin d’oeil.

Il était curieux des plats humains. Durant son séjour au Domaine, il avait goûté à toute sortes de nouvelles saveurs végétales servis par les elfes, mais il devait avouer que rien n’égalait de bons plats de viandes !
Tentant de trouver une position plus confortable sur son siège il continua sur sa lancée.

-Pour ce qui est de notre langue, vous n’avez pas tout à fait les mêmes… prédispositions naturelles pour la parler. Il se gratta une oreille, illustrant à merveille ce dont il parlait. Mais, j’ai déjà rencontré un humain lié à la Pie qui m’a montré que c’était possible après tout.

Il marqua une petite pause à cette évocation. Quelle aventure cela avait été ! Un petit sourire satisfait s’afficha sur sa face.

-Et pour ce qui est de notre hiérarchie sociale… je dirais que c’est notre simplicité qui en fait notre force ? Depuis toujours, ce sont les femelles qui dirigent. Elles sont généralement plus sages et plus réfléchies que les mâles, quand nous sommes généralement plus forts et robustes qu’elles.

Un sourire taquin ourla ses babines quand il repensait à ses petites chamailleries avec Urjiida, quand elle s'offusquait de ses graämineries.

-Tout est une question d’équilibre. Il y a longtemps, notre peuple à voulu s’élever au-dessus de sa place et ça à courroucer les Esprits. Depuis, nous éduquons les plus jeunes, et le peuple graärh en même temps, à rester humble et en harmonie avec la nature. Et pour éviter de reproduire les erreurs de nos ancêtres, chaque Aaleeshaan, chaque femelle dirigeante, veille à ce que sa tribu reste sur son territoire. Et pour que les choses restent comme tels, les Légions sont là pour y veiller et les surveiller. Vat’Aan’Ruda pour Néthéril et Vat’Em’Medonis pour Paadshail, que vous avez appelé Nyn-Tiamat.

Il lui laissa un temps pour digérer autant d’informations. Étrangement, à force de côtoyer des sans-poils, Jangali avait l’impression de parler autant qu’un Perroquet. Lui qui d’ordinaire préférait agir que parler, il était étonné d’être aussi loquace. Mais finalement, ce n’était peut-être pas si étonnant compte tenu de l’importante mission qu’il s’était donné de supprimer l'oppression de de son peuple. Et cela commençait par chasser les préjugés !

-Finalement, je pense que si nous arrivons à vivre sans nous taper continuellement dessus, c’est grâce à un mélange de traditions et de respect de notre histoire je dirais. L’honneur et le respect. Oui voilà, je pense que c’est ça qui maintient une cohésion chez les graärh.

Il finit de parler quand on toqua à la porte de la cabine. Pendant que la Capitaine parlait à son matelot, il en profita pour sortir sa gourde d’abondance, remplie d’alcool de banane. Il en proposa un peu à son hôte. Elle n’avait pas encore parler de paiement, autant se mettre dans ses bonnes grâces.

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Retenir sa curiosité était une chose complexe, en particulier quand on imagine toutes les possibilités qu’offrait toutes les informations qu’Honor pouvait récolter. En plus de combler une ignorance, c’était l’ouverture d’un nouveau marché, de nouveaux échanges culturelles et technologiques qui pouvaient découler de leur discussion. En apprenant à connaitre les Graarhs, Honor pouvait découvrir un élément dont ils raffolaient ou au contraire, était les seuls à produire.

Honor se cala un peu mieux au fond de son fauteuil. Et quel est donc votre métier, Jangali ?

La Salamandre porta une oreille attentive aux paroles du Graarh. Elle ne put s’empêcher de sourire lorsque ce dernier évoqua la sagesse des femelles. Elle ne pouvait pas le contredire sur ce point. Son mari, aujourd’hui porté disparu, n’était pas un parangon de sagesse ou de réflexion, mais il avait d’autres qualités, comme une grande spontanéité, peut-être trop grande, ainsi qu’un certain charme.

Comme j’envie votre rigueur. Les humains sont bien loin de pouvoir tenir un tel discours, et bien peu sont ceux qu’on pourrait qualifier de bons et honnêtes à la fois. Il semble que notre nature nous pousse toujours à acquérir plus, encore et encore, et ceux qui ne veulent pas acquérir deviennent soit serviteur, soit se force à lutter, dans une guerre permanente. Honor poussa un soupir et pensa. Je suis tout à fait dans la première catégorie de personne. Je cherche le pouvoir et la richesse, et si je ne le fais pas par les armes, j’utilise un moyen de violence encore plus pernicieux, le commerce. Et que ma curiosité est en partie motivée par les possibilités qu’il représente. Toutefois, elle se garda grandement de mettre en garde le Graarh contre elle et la Hanse. Sachez toutefois, que si les humains peuvent être en apparence violents et changeants, nous formons des amis fidèles. La Hanse par exemple est une association, on pourrait même la comparer à une Légion, de personnes qui sont rivales mais préfèrent travailler ensemble que contre. Et si nous devons avoir un point commun, c’est bien sur l’importance que nous portons à l’honneur et le respect.

Un homme entra, avec une assiette froide de salaisons, quelques fruits et une bouteille. Honor lui fit signe de tout poser sur la petite table près d’eux et remercia son intendant. Celui-ci comprit le message et s’en alla prestement, plutôt que rester pour faire le service. Je vous en prie, servez-vous. Buvez-vous de l’alcool ? Je ne peux que vous proposez du rhum, car, hélas, le vin supporte mal le voyage en bateau et je crains que notre stock de bière d’exportation n’ait pas survécu à l’aller. Nous avons dû transporter des guerriers et si leur chef est strict, il tolère tout de même un peu de détente. Nous avons donc dû les abreuver. Donc, prendriez-vous un peu de rhum ?

Elle commença à se servir.

Puis-je vous demander ce qui va vous amener à Délimar ? La Hanse travaille beaucoup dans le transport maritime, d’ailleurs c’est presque l’essentiel de nos revenus, mais il est assez rare, presque unique de transporter un Graarh, recueilli des flots. En particulier sur cette étrange monture.
Honor prit un morceau de viande. Ils avaient été découpés en petits bouts et une ombre vint se poser sur son épaule. Un corbeau au plumage aussi noir que les cheveux de la Salamandre était blanc croassa doucement pour réclamer un morceau de viande, que la Capitaine lui offrit. Avez-vous des enfants ?

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-Je suis un chasseur et un cuisinier.

Il avait répondu simplement, les termes parlaient d’eux-même finalement. Et puis Jangali était un graärh simple, aux aspirations basiques, quasi communes à tous les graärh.

Comme j’envie votre rigueur. Les humains sont bien loin de pouvoir tenir un tel discours, et bien peu sont ceux qu’on pourrait qualifier de bons et honnêtes à la fois. Il semble que notre nature nous pousse toujours à acquérir plus, encore et encore, et ceux qui ne veulent pas acquérir deviennent soit serviteur, soit se force à lutter, dans une guerre permanente.

Se rendait-elle seulement compte qu’elle confirmait là les a priori des graärh envers les humains ? Fort heureusement, elle ne se considérait pas comme une ambassadrice pour sa race. En quelques paroles innocentes, elle aurait réduit toute possibilité de rapprochement impossible. Mais par chance, il n’était pas diplomate et avait déjà rencontré un humain qui ne correspondait pas du tout à cette description. Il s'abstint toutefois de rétorquer par la suite, que jamais un groupement humain ne serait comme la Légion. Leur notion d’honneur était sommes toute assez mercantile, peut-importait ce qu’elle disait…

sniff, sniff

Bien que froide, la nourriture émettait une douce fragrance que le museau surentraîné à cet exercice pouvait aisément capter. Un instant, il perdit le fil de la discussion, ses instincts de Gourmet reprirent le dessus et il analysa les moindres senteurs de ce repas. Assurément, c’était là un met frugal. Un instant il se crut de retour chez les siens, quand tous ses compatriotes se contentaient de viandes cuites à la braise et de boissons, alors que les Vaches rivalisaient toujours de créativité dans leur cuisine ! Il ne lui fallut pas longtemps pour détecter chaque ingrédients de ce maigre repas, et encore moins de temps pour savoir exactement quelles épices conviendraient pour l’améliorer un tant soit peu.

-Hmm ? Oh, du … rhum ? Volontiers, je n’ai pas encore eu l’occasion de goûter cette boisson.

Il saisit la carafe que lui tendait Honor et se servit dans son propre verre. Le liquide ambré avait une bonne odeur qui chatouillait délicieusement les narines du Gourmet. Il nota dans un coin de sa tête que les marins étaient apparemment plus doués pour l’alcool que pour la nourriture. il n’était pas un ingrat, aussi il mangerait avec appétit ce qu’elle lui servirait bien entendu ceci dit. Puis enfin elle s’enquit de sa présence sur les flots. Si jusqu’à maintenant, il avait été sincère, ses réponses devraient se teinter de nuances à présent. Il n’était pas très doué pour cela mais l’enjeu était trop grand pour que sa mission ne soit ébruitée avant qu’il ne parvienne à sa destination.

-J’ai… Je suis en mission diplomatique. Les graärh doivent prendre contact avec Délimar et c’est moi qui me suis porté volontaire. Vous comprendrez que je ne peux pas en dire plus.

Il avait ponctué ses dires par un sourire crispé. Non décidément il n’avait vraiment pas l’habitude de dissimuler des choses. Sa crispation se prolongea jusqu’au bout de sa queue quand il aperçu la corneille qui venait de se percher tranquillement sur l’épaule de sa maîtresse. Mais en regardant plus attentivement, il s’agissait plutôt d’un corbeau. Le chasseur soupira de soulagement. Dans leur culture, les corneilles, à l'instar de l’Esprit, étaient affiliés à la divination, et par extension à l’espionnage. De par son éducation, Jangali accordait beaucoup d’importance à la signification des familiers de chacun. Souvent, cela voulait dire beaucoup de choses sur une personne…

Avez-vous des enfants ?

La question eut le mérite de chasser son trouble aussi rapidement qu’il était venu. C’était un sujet trivial que les sans-poil adorait aborder. Jangali sourit à cela. Il était curieux de découvrir sa tête quand elle apprendrait leur notion de famille.

-En effet, j’ai contribué à la naissance d’une portée de trois graärhon. Et si les deux femelles, Vajra et Dakshi, ont suivi mes pas de chasseur, le mâle, Kvanh, a choisi une voie de nomade. J’espère lui avoir donné assez de ressources pour qu’il ne meure pas bêtement dans la savane.

Il déchiqueta une salaison, guettant du coin de l’oeil sa réaction puis posa nonchalamment sa question à son tour.

-Et vous Capitaine ? Avez-vous porté la vie ? Cela ne vous a pas empêché de prendre le commandement de votre navire ? J’ai cru comprendre que dans votre société, les enfants étaient… comment dire… un gros investissement de temps et d’énergie ?

Pour ne pas ainsi dire de gros handicap !

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