Le temps de la paix est venu et à recouvert les peuples de ses espoirs et de ses rêves. Mais, du fins fond de ces rêves, les cauchemars sont apparus lorsque les Chimères ont été signalés aux peuples, d’abord lors de l’attaque des pirates sur un convois sélénien, puis ensuite en Keet-Tiamat ou ils ont ouvert un vieux temple.

Les peuples se sont préparés à la hauteur du temps qu’ils avaient et des moyens à leur disposition. Mais les Chimères ne vous ont pas laissé le temps de tout mettre en place. Et vous le savez. Leur attaque contre le port de Sélénia fut un rude coup aux préparatifs. Mais les forces de l’Empire humain ont réussi à tenir et même à repousser cet assaut.

Aeglos, Autone, Kaalys, Eleonnore et Teotl, vous voici désormais sur la flotte elfiquo-vampirique comme dernier rampart des îles du Levant contre l’arrivée de la flotte de cette engeance qui vous a déjà tant prélever et qui revient encore vous prendre plus.

Cependant, vous le savez, votre rôle ne sera pas de de manœuvrer les imposants navires. Ceux-ci ont été largement pourvu par les royaumes en armes et en hommes pour cela. Non. Votre rôle sera bien plus « corporel » car vous aurez à charge d’attaquer les troupes des navires ennemis. Et ce, afin de pouvoir gagner un peu de temps tandis que l’équipage d’un frêle esquif qui vous a croisé plus tôt, puisse réveiller le Dernier Espoir de tous les peuples face à la menace approchante. Le Baoli. Mais c’est là le rôle des hommes et des femmes de la Rhapsodie. Point le vôtre.

Vous vous trouvez actuellement au Nord Est de Tiamat, en retrait de la flotte de combat, et vous percevez à peine la flotte adverse. Mais la tension est déjà palpable à bord de chacun des navires.

Dernière édition par Autone Falkire le Mar 8 Jan 2019 - 9:50, édité 1 fois

Les planches de l'estrade grondaient sous la clameur du peuple. Les voix grondaient, rutilantes, se répercutaient comme les vagues au bord du récif. Encadrée par ses gardes, la conseillère descendait les marches quatre à quatre. La rumeur incessante de la foule n'était que désagréable bourdonnement à ses oreilles. Elle qui, quelques minutes auparavant avait tapé du poing sur la rampe qui surplombait toutes les têtes, qui avait clamé haut et fort que leur seul ennemi serait la peur, ne souhaitait qu'une chose: fuir. La foule s'ouvrait devant le regard sévère des soldats tandis qu'elle fonçait tête baissée, le regard fixé vers l'horizon, sans prêter attention à cette mer de visages sans noms qui menaçait de la submerger à tout moment. Ils étaient les parents, les enfants, les amants de Caladon. Et ils venaient assister au départ de ceux qui ne reviendront peut-être pas. Alors que faisait elle ici? Elle se le répétait sans cesse. Elle n'avait ni désir de vengeance, ni grondement de violence en elle qui puisse la pousser à se lancer sur le champs de bataille au même rang que ces fantassins prêt à donner leur sang. Ils n'avaient à l'évidence pas grand chose à perdre si la seule chose qu'ils pouvaient mettre en jeu étaient leur vie. Ce n'était pas là la place d'une aristocrate. Pas même celle du Bourgmestre. Pourtant elle avait bien vu Aldaron monter à bord de ces même navires quelques mois plus tôt en direction d'une autre bataille. Surement était-ce cet héroïsme que louaient les sujets de Caladon. C'était un Bourgmestre apprécié et respecté, on ne pouvait le nier. Aussi y avait-il un mal à suivre son exemple? Car pour se faire accorder la confiance de ses gens, l'ambitieuse demoiselle savait ce qu'elle avait à faire. Dès l'instant où elle avait apprit que son père adoptif ne serait pas présent au côté des troupes, son choix était fait. Qui tiendrait l'étendard de leur glorieuse citée? Qui montrerait que eux aussi se lançaient dans la mêlée pour la victoire de l'humanité? Il leur fallait bien quelqu'un. Aussi, se portait-elle volontaire. Tout autant qu'elle se présenterait aux prochaines élections en espérant que l'entierté de cette masse grouillant se souviendrait de ce jour.

Ils se souviendrait d'elle comme un être déterminé, prêt à les défendre coûte que coûte. Puis autant enterrer sa candidature si elle était restée sans sa tour d’ivoire à regarder de loin son peuple mourir sous les coups de l'ennemi. Quelle Bourgmestre pourra t-elle être si elle être si elle était incapable de protéger ses citoyens en tant que conseillère? C'était une logique dangereuse, car elle mettait sa vie en jeu pour...pour quoi? un grade de plus? Certains se moqueraient bien de son inconscience. Néanmoins la fortune souriait aux audacieux et pour répondre son ambition Eleonnora ne pouvait continuer à se reposer sur ses lauriers éternellement. C'est pourquoi elle s'était montrée pour la première fois aux yeux de tous dans cet accoutrement loin de tout ce qui la représentait. Un robe bien trop courte, des cuissardes trop hautes, il semblait que les guerrières aient l’indécence dans la peau. Surement avaient-ils étonnés de voir la jeune femme fluette et à l'air supérieur se mêler à eux. Néanmoins s'était abstenue de commentaire car compilé à ce regard féroce qu'elle s'était entraîné à lancer des heures durant à lancer à son reflet, peut-être avait-elle l'air d'une héroïne elle aussi. Après tout la politique n'était qu'un jeu d'apparences alors s'ils le souhaitaient, elle pourrait incarner n'importe quel rôle. Cependant sur le terrain où elle allait s'aventurer sa rhétorique n'aura aucun poids. La seule foule qu'elle aura alors face à elle ne lui donnera pas l'occasion de l'écouter.

Elle se trouvait désormais face à l'immense coque, qui la surplombait de toute sa masse. Si immense et fragile à la fois. Elle le voyait déjà ses planches éclater sous l'éclat des canons ou se briser sur de récifs lointains. Elle fit un pas de plus vers le danger, sans oser se retourner et regarder ceux qui croyaient en ce qu'elle avait voulu représenter. C'est le ventre noué par l'angoisse qu'elle entama son ascension vers le pont grouillant, rejoignant Autone et les autres dignitaires qui avaient décidés de prendre part à la bataille. Quelque part elle était bien heureuse que son père de cœur n'y participe pas. Cela lui faisait du bien de savoir que cet être cher était loin de tout cela même si elle n'avait qu'une envie c'était de le rejoindre. Enfin, être cher...ses dents grinçaient encore à l'idée qu'Artane n'ait pas obtempéré à ses ordres...Comment pouvait-il penser survire un instant sur sa bicoque...? Pour autant, elle l'aurait enfermé dans un donjon qu'il se serait échappé pour combattre! Ces pensées n'arrangeaient rien à son angoisse.



Depuis le pont elle regarda alors le port s'éloigner petit à petit cependant beaucoup trop vite à son goût. Elle laissait le vent froid de l'hiver gifler son visage ne laissant aucune émotion se manifester sur ses traits délicats. Pourtant une terrible tempête dévastait son fort intérieur. Elle pourrait presque croire que c'était pour empêcher son coeur de sortir de sa cage thoracique qu'elle portait une armure. Ce sentiment, sa confiance lui avait longuement épargné mais voilà qu'une fois de plus, montant sur une embarcation, laissant des êtres chers derrière elle, la jeune femme redécouvrait la peur. Ses mains étaient désagréablement moites sous ses gants et son corps raidis par la pression. La nausée lui prenait. Elle n'avait pourtant pas le mal de mer...
Elle sursauta lorsqu'Autone l'accosta. « Bien. Je vais bien » Elle n'osa même pas lui jeter un regard à ce mensonge éhonté. Sa collègue la connaissait assez pour déceler la moindre étincelle dans ses yeux. Bien que sa présence fut rassurante, elle ne voulait pas qu'elle la voit ainsi. « Comment puis-je oublier? » Elle essaya d'esquisser un sourire. « Je te demande juste de ne pas me laisser tomber. »