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Eleira Methus



Identité de votre personnage

Race : Humaine
Nom : Methus
Prénom : Eleira
Surnom : Elæ, Elei, Leira
Date de naissance : 6 octobre 1747 du troisième âge
Age réel : 16 ans
Age en apparence : 16/17 ans
Lieu de naissance : Village en région Glorienne
Lieu de vie : Selenia
Rang social : Bourgeoise
Poste/emploi : Marchande, officieusement, mais occupe plusieurs tâches dans la guilde marchande.

Caractéristiques (Cliquez ici pour les compétences)


Force physique : Faible
Agilité : Bon
Furtivité : Bon
Réflexes : moyen
Endurance : faible
Résistance : faible

Force mentale : faible
Perception : moyen
Intelligence : bon
Prestance/charisme : bon
Navigation : moyen
Magie : Médiocre

Epée : médiocre
Dague et poignards : moyen
Armes d'hast : médiocre
Armes contondantes : très faible
Hache : médiocre
Fouet : médiocre
Art du lancer : moyen
Bouclier  : médiocre
Arme de trait : Très faible
Mains nues/pugilat : médiocre
Equitation : Moyen
Dressage : Moyen


Equipement


Arme principale : Veuillez décrire l'arme de prédilection de votre personnage. Veuillez la décrire ici (type d'arme, nom, enchantements).

Autres objets : Nommez ici tout l'équipement (armes secondaires, protections, objets divers, monture, etc) que votre personnage possède




Description physique



Ses yeux clairs s’arrondissaient entre l’arc d’une pomme et l’ovale d’une amande, contrastés de ses cils et de sourcils sombres. Ses yeux étaient expressifs et perçants, vifs comme si on pouvait toujours un peu voir la colère enfouie dans ses prunelles. Des jades au reflet de turquoise sur la peau à la blancheur de jasmin. Son visage était ovale, avec de jolies pommettes roses et une mâchoire qui s’allongeait, lui donnant un air enfantin un peu boudeur en permanence. Ses lèvres prenaient la forme d'un cœur, prenant des teintes naturellement foncées et  larges. La bouche de la jeune fille laissait rarement apparaître un sourire. Ses cheveux sombres tombaient sur ses hanches, d'un brun qui pouvait être vu comme corbeau dans l'obscurité, mais aux reflets clairs sur les racines sous la lumière du jour. Elle avait appris à les soignes, avec les années, à brosser régulièrement cette tignasse chaque jour, qu'elle croyait pourtant indomptable. La jeune fille avait même coupé quelques boucles, pour se faciliter la tâche, sacrifiant un peu de longueur, malgré cette partie de ces mèches rebelles qu'elle préférait. Son visage était plus dégagé, ses yeux, ainsi que ses traits, plus visibles. Il était plus facile ainsi de s'exprimer et d'être aussi expressive qu'elle le désirais. On lui avait dit, qu'il s'agissait d'un charme qui pourrait lui être avantageux, à condition qu'elle ne laisse pas cet atout  la trahir.

Les années l’avaient assagi un peu, renfermée plus, mais malgré son silence, la tête de la jeune femme restait haute. Elle n'avait certainement pas encore la maturité d'une adulte, mais Eleira était maintenant beaucoup moins enfantine. Elle avait doucement pris confiance, mais sa prestance était calme et il était difficile de ne pas être en confiance devant une absence aussi nette d'angoisse. Sa silhouette était fine, peut-être un peu trop et s'allongeait d'une grandeur moyenne pour une jeune femme qui n'avait pas terminé sa croissance. Les années de malnutrition ne mentaient pas sur son corps, bien qu'elle ait repris, doucement, une forme raisonnable, certaines choses ne s'effaçaient pas. La maigreur n'était pas alarmante tant qu'elle était couverte, mais nue, son corps devenait inquiétant, même s'il n'était pas effrayant ou révulsant. Le corps du geais moqueur était fragile, des bras frêles qu'on aurait peur de briser et une taille qu'il ne valait mieux pas serrer avec un corset. Ses hanches s'élargissaient naturellement un peu plus larges que sa taille. Elle aimait porter des étoffes un peu plus épaisses, doublées pour élargir un peu autour de sa taille. Son goût à être couverte n'avait pas changé, Eleira appréciait les chemises et les robes à manches longues. Elle couvrait sa poitrine autant que le reste, alors qu'on l'encourageait parfois à assumer peut-être la seule rondeur que lui avait donné les dernières années. Ses vêtements étaient souvent reflets de son confort, mais de plus en plus, elle se laissait conseiller concernant ses vêtements et écoutait son entourage. Il s'agissait des moments où on pouvait la voir porter des robes plus légères, plus souples ou moins couvrantes. Elle avait grandi sans se préoccuper de son apparence et maintenant qu'elle commençait à se regarder, à se connaître, elle avait peur de la différence qu'elle voyait en elle. La jeune fille n'arrivait pas à apprécier sa maigreur, qui n'était rien d'autre que fragilité à ses yeux.



Description mentale



Dix lignes minimum (200 mots)

C'est ici que vous détaillerez le caractère de votre personnage. Qu'aime-t-il? Que déteste-t-il? Comment se comporte-t-il avec les inconnus ou avec ses amis? A-t-il un but dans la vie? Craint-il quelque chose? Quels sont ses qualités et ses défauts? Qu'est-ce qui le différencie des autres? Quelle est sa vision des choses? Votre personnage explose-t-il lors de situations précises? Est-il arrogant? Gentil? Méchant? Détaillez le plus possible.

Alignement :  Décrivez en quelques mots l'alignement de votre personnage




Histoire




Prélude
An 7 du quatrième ère

Elle regardait l’oiseau dans sa cage, le regard fixe, vide, perdu dans un chaos entre la mort et l’amour, tout près de l’abandon. Les lèvres de la jeune fille se mirent à trembler, elle relevait la tête, dans la prestance que lui avait donné les années. Pleurer, c’était une honte, mais il n’y avait que lui pour le voir, ce reflet d’elle-même, celui qu’elle avait choisi. La petite referma les lèvres et serra la mâchoire, fermant les yeux en tentant de supporter la douleur qui serrait sa gorge. Elle avait cessé de respirer, un moment, à l’idée de laisser aller la seule chose qui ne lui avait jamais été donné. Un rictus torturé au visage, elle tendait la main et du bout des doigts, ouvrait le loquet de la cage comme si elle ralentissait ce geste, le retardait autant qu’elle le pouvait. Elle n’était pas forcée pourtant, elle pouvait garder cet être précieusement et refuser d’admettre qu’il était le symbole de sa solitude. Mais chaque fois qu’elle posait les yeux sur cet oiseau moqueur et cette cage, elle ne pouvait contenir ses cris et sa colère, ses larmes qu’elle n’avouerait jamais.

Sa main se mit à trembler lorsqu’elle s’approcha de l’oiseau, il ne voulut pas se poser sur ses doigts avant qu’elle ne respire pour l’attraper presque brusquement. Eleira écarquilla les yeux et détendit ses mains en caressant doucement les plumes. Puis sa respiration entraîna des larmes, douloureuses, comme si l’on enserrait des chaines autour de sa gorge. Elle secoua la tête et tenta vainement de contrôler le tremblement de ses lèvres. La petite se mit à respirer rapidement avant de se calmer, après un long moment, le geai moqueur entre ses mains. Elle se retourna et leva la tête en ouvrant d’une main, le châssis de la fenêtre de sa chambre. Son regard se baissa une dernière fois sur l’animal, elle se dit que, peut-être qu’il ne suffisait que de tordre son cou. Mettre fin à son existence, plutôt que d’admettre cette liberté qui était si douloureuse à choisir.
Des mains désespérées se tendirent vers l’ouverture, l’oiseau resta immobile un moment, fidèle à sa maîtresse. Son cœur se serra à devoir poser ce geste, avant qu’elle ne secoue la main pour lui ordonner de partir. Les yeux de jades se levèrent sur ses ailes qui s’agitaient entre les branches et sous les nuages, dans un ciel qui était sien.
Comme elle aurait aimé voler avec lui.

***
Chapitre I : Un ciel bleu et vert

Elle tendit la main, l’étira du plus qu’elle le pouvait, les sourcils froncés dans un air concentré, la petite grogna lorsqu’elle réalisa que sa main ne voulait strictement pas se rendre jusqu’à la branche. L’obstination et la fierté l’emportèrent, Eleira plia les genoux et sauta en attrapant la branche de ses deux mains, ses pieds pataugeant un peu dans le vide avant de se frotter au tronc d’arbre, elle put faire quelques pas sur la paroi rugueuse et hisser son corps léger au-dessus d’une autre branche.

« Elea! » La petite fronça les sourcils, sans tourner la tête, elle continua de monter. « Quoi. » « Descend, tu sais très bien quoi. Maman se fait un sang d’encre lorsque tu tombes et papa ne sait plus où donner de la tête! » D’un regard déterminé, elle ne détourna pas les yeux et grimpa jusqu’à en disparaître entre les feuilles. Plus haute qu’elle ne pourrait jamais l’être elle regardait son frère, si petit à présent, souriante. La jeune fille releva la tête, observant autour d’elle, le dessus des arbres et les feuilles se perdre entre les nombreuses branches, formant des centaines de lignes aux courbes fleuries. Elle pouvait voir les champs, les blés et les semences, les petites maisons, des plus abimées aux plus jolies et les fermes. « Si tu peux monter aussi haut, c’est promis je descends. » dit la petite d’un air malin. Avril soupira et s’approcha de l’arbre en courant, prenant son élan avant de monter. L’impact rapide de son poids d’adolescent déséquilibrèrent les branches et Eleira tomba, se rattrapant un peu plus bas, elle arrivait au niveau de son frère, insatisfaite. Elle se posa sur la branche sous ses pieds, ses mains tenant toujours fermement celle du haut. « Laisse-moi ici. Il n’y a personne ici… » Le visage devant le sien, Avril soupira et pencha la tête sur le côté. « Pourquoi veux-tu toujours être seule? »

Elle fronça les sourcils, serra la mâchoire sans savoir répondre. Elle ne voulait pas être seule, mais la solitude était bien plus mordante lorsque ceux qu’elle aimait étaient là et que le silence régnait. La petite secoua la tête, tirant une mine boudeuse, elle regardait le sol significativement plus bas. Relevant les yeux, elle confronta le regard de son frère à lui glacer le sang avant de redescendre d’une branche, puis deux et d’un coup, son petit corps percuta le tronc avant de reposer sur la terre fraiche.

Il descendit, dégagea la mèche de cheveux rebelle de son visage et se pencha pour la prendre dans ses bras. Avril souleva sa sœur jusqu’à la ferme, entra dans la maison, à monter jusque dans sa chambre et la posa dans son lit, embrassa son front avant de la couvrir. Elle espéra qu’il ne parte pas, mais jamais elle ne demanderait à son frère de rester. Elle fermait les yeux en entendant son père soupirer dans la salle à manger. Il grognait, mais retenait ses paroles et le silence fut choisi. Pourtant, ses pas se faisaient lourds et brusques, dans la maison.

***

Grimper, s’enfuir, voler parfois en espérant ne pas se faire prendre. La petite avait besoin d’adrénaline et voler lui donnait ce sentiment d’interdit, peu importe qu’il s’agît de l’objet le plus futile. Lorsqu’elle était grillée, la petite avait un peu plus d’attention de son père, qui passait sous silence ses plus grosses bêtises. Elle aurait voulu avoir un peu plus d’amour que de colère mais elle n’avait pas compris comment. Eleira trouvait refuge dans les arbres, où elle se plaisait à grimper. Elle finissait toujours par travailler lorsqu’il le fallait, malgré les protestations et l’envie de ne pas être ignorée.
Le silence, les mensonges, la peur. Eleira était née à la veille d’une guerre et on chuchotait, pensant qu’elle n’entendait pas, alors qu’elle n’avait rien d’une idiote. On chuchotait qu’il était cruel de mettre au monde un enfant pour la laisser être bercée par la guerre, les hivers durs auxquels elle ne survivrait probablement pas. Personne ne s’était fait d’espoirs, son frère la regardait de manière distante, effrayé de mettre la main sur un lueur de vie qui pourrait s’éteindre à tout moment. Il ne lui avait jamais dit, qu’avant elle, sa mère avait eu un fils et qu’il avait quitté le monde avant de voir son troisième printemps. Elle s’était sentie seule, loin d’un frère qu’elle aurait aimé approcher mais qu’il ne laissait pas entrer entre ses bras. Sa mère, une femme qu’elle regardait de loin, faire ce qu’elle avait à faire et plutôt jeune comparativement à son père. Eleira ne s’était jamais vraiment demandée s’ils s’aimaient, elle savait Avril toujours un peu apeurée, lorsque son ventre s’arrondissait. Elle était souvent enceinte, sa mère, mais combien de fois elle s’absentait, plusieurs jours, plusieurs semaines, restreinte à rester au lit avant de revenir le ventre plat? À un moment, elle avait cessé de dire lorsqu’elle attendait un enfant, jusqu’à ce que, par miracle, elle retrouve le sourire. Elle avait eu une grossesse sans complications, pleine d’espoirs, une petite sœur était venue au monde pour Eleira, toute petite et frêle mais vive et ardente. Jamais, personne n’aurait soupçonné que cet enfant partirait après trois ans.

***

Chapitre II : Empoisonné d’ailes coupées

3 Novembre de l’an 1 du quatrième âge
« Combien…? » Prononça sa voix tremblante, faible dans son angoisse. « Si vous n’avez pas les moyens… » Ses lèvres se mirent à trembler, les yeux verts s’écarquillèrent et son cœur se mit à battre rapidement. « Vous êtes un arnaqueur doublé d’un menteur, la poudre de mandragore peut être achetée à dix pièces d’or dans n’importe quel marché. » L’homme sourit et s’appuya nonchalamment sur son chariot, Éryanne fumait de colère en se retenant de lui jeter sa marchandise au visage. Cinquante pièces d’or, il rêvait! Cela ne valait pas un tel prix, il avait sacrément de l’audace de la regarder avec un sourire aussi détendu alors qu’il n’était pas mieux qu’un voleur. « En effet, mais j’imagine que vous avez parlé de tout cela avec votre mari. » La dame pâlit en ayant un mouvement de recul, outrée, elle grogna avant de le gifler. Il cligna des yeux sans savoir réagir, le souffle un peu coupé, il leva la tête pour regarder le visage d’une dame en colère avant de la voir quitter. Ses yeux étaient vifs, perçants comme des aiguilles, ou plutôt comme des lames et sa tête relevée, elle avait la prestance d’une grande dame même en étant aussi agressive.

Les pas lourds et saccadés, Éryanne rentra presqu’en courant, un peu essoufflée en posant une main sur son ventre lorsqu’elle franchit la porte. Les joues roses, elle descendit rapidement cette main et croisa fugacement les yeux de son fils avant de monter à l’étage, évitant de lui parler. Avril fronça les sourcils mais détourna les yeux, sortant de la maison pour aller nourrir les bêtes.

Elle referma la porte de sa chambre et atteint la clé posée sur sa table de chevet pour la verrouiller. Un long souffle s’échappa de ses lèvres, la mère s’assied sur le grand lit, vide et baissa la tête, des doigts timides se posaient sur son ventre, tremblants. La femme se releva et se pencha pour attraper la petite boîte qu’elle avait caché là en cas d’urgence. Elle aurait préféré s’en servir autrement, elle aurait voulu que les choses se passent différemment. Éryanne déchira sa robe pour créer un linge et l’imbiba du poison. Grimaçant, elle ferma les yeux en s’étendant sur le lit.

Beautiful lies

***

Il entendait ses sanglots, de l’autre côté de la porte, et sa respiration saccadée qu’elle ne cachait plus. S’agitant frénétiquement sur la poignée, il ne retenait pas non plus ses larmes. « Éryanne….Éryanne je t’en prie, ouvre moi, arrête… » Les impacts se faisaient forts, il ne savait pas ce qui se passait de l’autre côté de cette porte mais il s’en doutait et se cœur se déchirait chaque fois qu’il entendait les meubles frapper les murs. « Arrête…tu n’as pas à prendre de telles mesures…Éry… » Le dernier coup fut de trop, Saniel cessa de s’acharner sur la poignée pour se mettre à porter des coups dans la porte avec son épaule. Cette porte, il l’avait souvent réparée et il savait qu’elle n’était pas solide, elle n’allait pas tenir bien longtemps. La porte s’ouvrit après plusieurs impacts et l’homme se jeta sur sa femme pour la prendre contre lui, serrant son corps entre ses bras pour l’empêcher de se faire mal à nouveau. Ses mains tremblaient, pourtant il ne desserrait pas son étreinte alors qu’il la soulevait pour la poser dans le lit, comme la chose la plus précieuse qu’il n’ait jamais tenue. Elle sourit, les larmes aux yeux et l’air abattue, ses lèvres tremblaient et elle frissonna doucement, cessant de se débattre avec son étreinte. L’homme embrassa sa femme sur le front, le caressant de son pouce. « Tout vas bien, tant que nous sommes ensemble… » fit sa voix faible. Il hocha la tête, reposant son front contre le sien. « Tu aurais dû me dire. Tu n’as aucun prix. » Un nouveau sanglot Érya. « Me pardonneras tu ? »

Il entoura son corps de ses mains et la berça. « N’aies pas peur. Nous sommes ensemble. » La femme prit la main de son mari et la serra, d’aussi fort qu’elle le pouvait dans sa faiblesse. Le sang coulait entre ses jambes, enfin, elle en avait la certitude, il était parti. « Ne la laisse pas me voir comme ça. Le monde est trop dur, pour les enfant…Elle est trop jeune… » « Shhh, tu as besoin de repos. » Elle ferma les yeux, obéissante, alors qu’il se relevait et sortait, replaçant brièvement la porte derrière lui. « Avril, va chercher un seau d’eau, s’il te plait et…j’ai besoin de curare. » Un peu tremblant, il hocha la tête et s’exécuta.

***

Il avait passé un linge mouillé sur son front, avait retiré de son corps le poison, avait brossé ses cheveux et replacé les oreillers sous sa tête. Le curare avait engourdi la douleur de son abdomen et la douleur était disparue avec elle. L’homme baissa les yeux en tenant la main froide d’Éryanne, Avril regarda son père, désemparé, les bras ballants devant le corps de sa mère. Il aurait voulu le rassurer, lui dire qu’ils iraient bien, qu’ils s’en sortiraient, mais sa voix se taisait dans un mutisme inexplicable.

Elle figea devant la porte distraitement ouverte, les cheveux rebelles s’emmêlant devant son visage, les grands yeux qu’elle avait hérités de sa mère étaient fixés sur cette image dévastante aux lueurs écarlates. Saniel se releva brusquement dans l’adrénaline et laissa Avril sortir avant de refermer la porte, autant qu’il le pouvait, il la tenait le souffle court. Elle ne savait trop si c’était la peur, ou l’horreur qui l’avait fait crier en premier et ce réflexe de vouloir fuir les bras de son frère qui la retenait. Mais ce qu’elle se souvenait, c’était que les cris, s’étaient transformés en larmes alors que l’image ensanglantée de sa mère revenait à son esprit. Elle se débattit, du plus fort qu’elle le pouvait, jusqu’à griffer son frère, sans réaliser qu’elle lui faisait mal. Il cria son nom et d’un coup, comme s’il venait de l’assommer il venait de la ramener à l’ordre. La petite releva la tête pour croiser le regard de son frère, empli de larmes et de douleur. Elle entre ouvra la bouche mais ne trouva pas les mots et se blottit contre lui en se laissant bercer.

***

28 novembre de l’an 1 du quatrième ère


« Il n’en sort plus. Je lui sers ses repas près de la porte, j’ai trop peur qu’il ne mange pas si je ne le faisais pas. La ferme…va bientôt être hors de contrôle s’il ne fait rien…Heureusement que ton gagne-pain rapporte suffisamment pour payer les garçons dans les champs. Je ne sais pas comment j’y arriverais toute seule. » Baissant la tête, elle prenait la théière, lourde dans ses petites mains et servait à son frère le thé qu’elle avait préparé. Il hocha la tête, sourit, se disant qu’une enfant ne devrait pas avoir à porter un tel fardeau. « Tu te débrouille bien, Elea, tu es courageuse de faire tout cela alors que tu … » « Papa dit que j’ai l’âge de raison. »

Il soupira, un regard déconcerté traversa son visage, sa main se posa devant lui et s’arrêta tout près du visage de la jeune fille. Elle lui en avait voulu, beaucoup, d’avoir quitté le village. Mais alors qu’il avait promis de revenir, elle avait promis de ne jamais le pardonner. Avril glissa ses doigts près du visage de sa sœur, il replaça les mèches de cheveux qui cachaient son visage. Elle sembla éviter son regard, était-ce un tremblement qui faisait frémir ses lèvres. L’enfant tourna la tête un brin, laissant ses mèches retomber devant ses yeux. « Pourquoi? Pourquoi servir l’empire? » Un sourire triste naquit au coin de ses lèvres, Avril posa sa main sur la table et soupira. « Parce que tu dois manger et être chaud. L’hiver est à nos portes, les récoltes ne seront pas toujours abondantes. » Elle était trop jeune pour comprendre, mais il pourrait tenter de lui expliquer. « Je n’ai jamais voulu partir. Mais si cela signifie que je dois m’éloigner pour assurer ta sécurité… »

Elle cogna sur la table, releva la tête, d’une manière si gracile que son corps ne pouvait paraitre agressif tant il était petit. Un peu à la manière dont sa mère se tenait, ses yeux lui ressemblaient à présent énormément dans les larmes qui coulaient sur ses joues. « Non! Je n’ai pas besoin d’être en sécurité! J’ai besoin d’être avec toi…il n’y a plus personne, la maison est comme…morte… » Sa mère avait laissé un terrible vide derrière elle et un silence froid. Le monde s’était arrêté de grouiller de sons, de lumières et de vie. Il était silencieux et figé, comme la glace.
Avril se leva doucement pour prendre sa sœur dans ses bras. Elle se calma, comme à leur habitude. « Soit sage et je viendrai te voir, chaque jour où je pourrai. Et je prierai, chaque soir aux Dieux qu’ils te protègent pendant mon absence. »
« Promets…que tu reviendras… » murmura-t-elle.

***

Chapitre III : Perdue

Il avait disparu, plus de lettres, plus de visites et un silence lourd depuis des mois. La petite humaine s’obstina dans un mutisme volontaire, ou l’était-il? C’est ce que croyait son père. Mais la vérité c’était qu’une partie d’elle aurait vraiment voulu arriver à dire quelque chose, elle aurait voulu hurler mais rien ne s’échappait de sa bouche. Sa gorge s’enserrait chaque fois qu’elle tentait de s’exprimer et les mots s’étouffaient, se déchiraient, alors qu’elle, se consumait de l’intérieur.

Elle qui n’avait jamais fait de magie et son père non plus, n’avaient pas eu de problèmes avec les Almaréens. Et elle cachait sa haine envers ces serviteurs du néant, qui ne lui inspiraient rien de bienveillant. Avec le temps, elle s’était lassée de rester sage et disparaissait de la maison. Les heures d’absences s’étaient transformés en jours, elle fuguait et plus personne ne la cherchait. Son père avait bien été forcé de sortir de sa chambre et de recommencer à travailler, sans le revenu de son fils pour l’aider et sa fille qui n’était jamais là. Elle n’avait que 8 ans lorsque le tyran prit le pouvoir. Eleira le détestait, mais s’est soumise, comme son père l’avait fait et lui avait ordonnée. Elle n’aurait pas obéi, normalement Mais il y avait quelque chose, dans son regard, dans la détresse de sa voix à semi brisée, qui lui faisait comprendre qu’il ne s’agissait pas juste de faire des bêtises. Et que celles-ci lui coûteraient plus qu’une punition parentale si elle continuait à agir de la sorte. Elea put travailler avec son père quelques temps, recommençant lentement à parler malgré l’aura de désespoir qui avait envahi son village.  Puis après une journée de fugue, elle était revenue devant une maison vide, même les garçons qui travaillaient pour la ferme n’y étaient plus. Elle avait appelé son père, plusieurs fois. La panique s’était emparée de son souffle mais elle ne se résignait pas et était montée à la chambre pour cogner à sa porte. Plusieurs heures, plusieurs jours elle était restée à l’attendre. Jusqu’à ce qu’on la trouve dans la maison vide, effrayée et seule. Les villageois avaient tenté de la raisonner : Son père s’était probablement fait mordre par un vampire et son frère n’avait peut-être pas survécu au tyran. Mais elle refusa de les entendre, son frère devait être quelque part et si au moins elle pouvait retrouver le corps de son père, elle devait en avoir le cœur net. L’enfant rassembla suffisamment de nourriture pour voyager, des vêtements chauds et la bourse de son père. Le regard de jade se posa tristement pour la dernière fois sur cette ferme. Une maison qu’elle avait aimée, qui avait vu ses morts, ses larmes mais aussi sa fraternité.

Alors qu’elle traversait le village en se dirigeant vers les chemins qui mèneraient à Gloria, cet homme l’arrêta. Il lui dit de ne pas chercher le corps de son père, qu’il avait été tué par un vampire et que son corps avait été caché pour protéger la petite de cette vision sanglante. Elle n’avait jamais compris, comment on avait pu lui cacher la mort de son propre père, en espérant lui épargner des souffrances. Et elle avait remercié, cet homme que son père avait connu, de lui avoir dit, plutôt que de faire comme les autres.

Elle se retrouva seule avec quelques outils de récolte et quelques couteaux, la jeune fille se retrouva à Gloria, toute petite entre les murs et les silhouettes, elle coupait les bourses des cibles les plus faciles plutôt que de les ouvrir, quittant rapidement avec quelques pièces. Si on lui reprochait de voler, elle répondait que rien ne pouvait réellement appartenir à quelqu’un, d’un air un peu enfantin et nonchalant. Tant qu’elle pouvait manger, elle se fichait des plaintes la concernant. Elle dût apprendre à trouver des abris où dormir, où il ne faisait pas trop froid, mais surtout où la garde ne la trouverait pas. Elle avait fait à Gloria ses premiers vols et ses premières agressions, ripostant sauvagement lorsqu’on tentait de lui voler son pain.
Lorsque le tyran mourut, elle ne se sentit pas mieux ou soulagée...Bien qu'elle eût attendu cela depuis longtemps et qu'elle avait voulu qu'il meurt, ou qu'il vive pire et voit sa vie détruite. Mais elle réalisa rapidement que cela n'avait rien réparé, rien ramené. Elle avait perdu son père et sa mère et n'était plus qu'une orpheline dans les rues de Gloria, que cette ville soit sous le règne d'un humain ou d'un tyran, rien n'avait changé.

Elle continua à voler pour subvenir à ses besoins, jusqu’à ce qu’elle voie cet homme qu’elle avait aperçu dans les rues de Gloria. Elle l’avait d’abord pris pour son père, par sa silhouette et probablement plus par psychose. Elle s’était avancée, presque à découvert, les yeux grands et le cœur battant, convaincue de retrouver celui qui l’avait élevée. Mais lorsqu’il se retourna, elle vit le masque du loup et la mâchoire qui ne ressemblait en rien au visage qui appartenait à son père. La réalité la frappa, elle n’avait pas vu son cadavre, mais il était décédé, comme si le déni venait réellement de tomber. La jeune fille se cacha avant de suivre l’homme, habitée par quelque chose comme la curiosité. Puis elle s’était retrouvé devant une voilière, elle fit rapidement demi-tour pour se trouver un endroit où dormir.

C’est une fois la nuit tombée qu’elle se rendit au même endroit, se convainquant qu’elle recherchait la chaleur qu’elle ne trouvait pas où elle avait trouvé refuge. Mais réellement, elle avait reconnu son père dans les manières de l’inconnu et avait envie de se souvenir, parce que plus elle tentait de voir le visage de son patriarche, plus elle l’oubliait.

Elle avait réussi à s’introduire à l’intérieur et à se glisser dans le sous-sol, en l’absence de personnel pendant la nuit. Elle se cacha, trouvant ce qu’elle pouvait à manger dans l’entrepôt et vola une dague qu’elle trouva à travers quelques armes. Elle ne savait pas pourquoi elle était restée aussi longtemps, mais elle appréhendait le froid de janvier et ne savait comment elle en découvrirait plus sur l’homme au masque de loup si elle partait.
Elle était assise lorsqu’on glissa une gamelle vers elle. Eleira leva les yeux, nerveuse, puis se leva brusquement avant d’attaquer celui qui l’avait grillée. Elle n’avait pas l’intention de se faire arrêter…Et pourtant lorsqu’il la rattrapa, il ne lui offrit pas la prison, mais un travail, comme voleuse et espionne. Un métier honnête, un salaire convenable, un toit au-dessus de sa tête et de la nourriture: C'est ce qu'elle y gagnait, à court terme, elle ne pouvait pas refuser une telle proposition après avoir pillé les bourses pendant plusieurs années pour un repas ou un peu de chaleur. Le corbeau commença par lui apprendre, l'emmenant avec elle dans des missions sans les autres membres de l'ordre. Elle s'était d'abord montré distante, ne comprenant pas toujours l'homme derrière le masque, sa manière de parler. Elle savait qu'il essayait seulement de lui parler, mais elle n'arrivait pas à réagir correctement. Saemon restait le seul qui lui donnait un peu d'attention et de temps et qui, depuis qu'elle avait détroussé bien des gens à Gloria, la traitait comme une humaine et non comme une voleuse. Elle tenait fermement à défendre sa liberté et son indépendance, mais s'était attachée et ne pouvait que mentir pour protéger son orgueil: elle était dépendante du corbeau. C'est lui qui lui proposa de l'adopter, la reconnaissant comme sa fille, et lui donnant son nom. Ce qui, après tout, n'était pas mauvais pour une jeune fille de treize ans qui avait encore besoin d'un père. Une partie d'elle aurait aimé s'approcher des membres de l'ordre du silence, dont elle faisait officiellement partie depuis peu. Mais une autre partie d'elle lui disait de s'éloigner afin de rester professionnelle, sachant que sa colère, parfois incontrôlable, pouvait détruire des relations trop rapidement. On lui avait appris quelque chose qu'elle voulait vraiment faire, bien qu'elle doutait fortement que certaines bêtises devraient rester secrètes de l'ordre, spécialement du le corbeau. Ne pouvant s’empêcher de voler tout et rien, elle tentait de ne pas accumuler sa collection d'objets hétéroclites dans le loyer qui lui était fourni, redistribuant ce qu'elle volait dans des endroits au hasard. Le corbeau fit participer la petite aux missions de l’ordre, spécifiquement celles où il y avait des infiltrations et des vols à effectuer. Cela calmait ses pulsions et elle était talentueuse, sachant comment se glisser entre des murs et se fondre dans une foule. Auprès du corbeau, elle trouvait une présence paternelle qui l’apaisait. Et même si son esprit rebelle ne pouvait pas vraiment être changé, elle réalisait qu’elle n’avait plus besoin de s’agiter et d’inventer une tonne de bêtises pour avoir un peu d’attention. La petite s’adoucit et se mit à sourire plus souvent, à s’amuser sans faire de mal et à être heureuse. Le corbeau l’avait apprivoisé, elle était un oiseau moqueur qui souhaitait lui ressembler. L’enfant connaissait ses premiers jours de paix mais les cicatrices laissées par sa première décennie lui laissaient ce sentiment de peur qu’elle n’arrivait pas à éloigner. Voir le corbeau mourir comme tous les autres étaient partis, cela la terrifiait, tant qu’elle ne voulait pas y penser, repoussant cette idée de manière presque agressive.

Le jour où le corbeau quitta sa vie vint d’une manière qu’elle n’aurait jamais imaginé. La petite avait blêmit, s’était mise à trembler lorsqu’il avait commencé à lui parler et qu’elle avait compris ses mots dès le départ. Il abandonnait l’ordre, il abandonnait sa compagne et…il la laissait elle aussi derrière. L’assurant qu’elle ne manquerait de rien, qu’il ne la laisserait pas seule et qu’il la confierait à quelqu’un, Eleira ne voulait rien entendre. Ses oreilles se mirent à bourdonner, ses grands yeux se figeaient mais elle ne pleurait pas. Tout ce qu’elle voulait, c’était le frapper, s’il n’avait eu ce masque pour protéger son visage, elle lui aurait arraché la peau avec ses ongles. Pourtant, c’est avec calme, que la jeune fille demanda à l’homme à qui elle le confierait.

***

Chapitre IV : Un monde trop grand, rouge et bleu


An 7 du quatrième âge


Le palais d’Aldaria était une étrangeté, comme un autre continent, où les gens s’habillaient, agissaient, mentaient différemment. Eleira ne comprenait pas leur langage ni leurs manières. Ils étaient différents, s’attardaient sur des détails que l’enfant ne remarquait même pas. Les courbettes ne lui semblaient pas naturelles et la subtilité avait sa définition propre dans cet endroit. On remarquait sa jeunesse, sa maladresse et elle ne se sentait ni à sa place, ni la bienvenue. Elle ne parlait pas beaucoup, se renfermait de plus en plus et était timide, sa nature taquine disparaissant. La personne à laquelle on l’avait confiée n’était rien de moins que la régente, Luna Duruisseau. Ancienne élève du corbeau, elle inspirait à la jeune fille bienveillance, une admiration silencieuse qui pourtant lui faisait mal. N’avait-il jamais rejeté Luna? Elle était jalouse, qu’elle, ait eu le temps de le connaître, des années durant. Eleira aurait voulu avoir plus de temps avant de perdre son père. Son abandon avait été si rapide, alors qu’elle commençait à trouver des couleurs heureuses. L’oiseau moqueur ne pouvait s’empêcher d’avoir mal, lorsqu’il s’agissait de la régente, de se sentir inférieure et de vouloir d’effacer. Pourtant, elle ne lui avait rien fait et eleira ne voulait pas lui tenir rigueur de ce que Saemon avait fait. La jeune fille gardait un respect profond pour Luna et il y avait longtemps qu’elle n’avait pas eu un modèle féminin. Silencieusement, elle s’attacha à ce modèle, sans montrer son affection par peur d’être rejeté. La jeune fille reposa instinctivement sa loyauté sur la princesse des lumières. Elle l’avait prise comme dame de compagnie, puisqu’il s’agissait d’un titre facile à justifier. Mais si elle appréciait secrètement le temps passé près d’elle, les songes douloureux rendaient ces moments aigres-doux.
***
Elle sentait le vent souffler sur son visage, là-bas, elle serait libre, comme l’oiseau moqueur pourrait retrouver le ciel et se poser tout doucement dans les arbres. Disparaître à jamais entre les branches des arbres et se percher du haut du monde pour ne laisser entendre que sa voix lorsque les hommes passeraient près d’elle. C’est tout ce qu’elle voulait laisser derrière elle, la musique qui avait tenté d’imiter le croassement du corbeau. Avait-t-elle sonné faux tout au long de la mélodie? Était-ce pour cette raison que le corbeau s’était envolé, ne lui laissant même pas une plume noire, comme certitude que les jours à ses côtés étaient réels? Si le corbeau ne l’avait jamais aimé, alors quelle était la mélodie qu’elle imitait?
La main attrapa son collet, elle manqua un battement de cœur et tenta de se débattre, non, non, non! Le ciel était si près, tout juste devant elle, il n’était qu’à un pas du vide, pourquoi l’empêcher d’y aller? La jeune fille perdit l’équilibre et retomba vers l’arrière, muette, elle ne cria pas sa douleur, mais son souffle s’était coupé une seconde. Elle était retombée assise, avait limité les dégâts de l’impact, par habitude. Mais à présent, il n’y avait plus aucun espoir pour la petite qui baissait la tête comme on la grondait. L’enfant ne s’était pas attendue à recevoir clémence du prince, alors qu’elle avait tenté de voler un joyau précieux à son cœur. Même en y repensant par la suite, elle ne savait pas ce qui lui avait passé par la tête de vouloir s’enfuir avec une richesse ou une autre. Eleira savait la valeur des bijoux, elle aurait tenté de vendre ce qui lui aurait glissé sous la main. Pourtant jamais elle ne s’était vraiment demandé où elle irait ensuite. Prise la main dans le sac et sans voir d’avenir devant elle, autre qu’une geôle, ou une exécution, ce n’était pas un appel à l’aide qui l’avait poussé à tenter de sauter. C’était une certitude qu’il n’y avait plus rien devant elle et qu’elle était seule, complètement seule.

Les prunelles dorées du petit prince étaient rassurantes et la jeune fille décida de croire le prince lorsqu’il lui dit qu’aucun mal ne lui serait fait. Elle s’était sentie plus en sécurité et moins seule. Quelque chose en elle ne comprenait plus, qu’on puisse lui montrer de la gentillesse et de la candeur. Le prince était devenu une curiosité, une personne sur qui poser son regard et se demander pourquoi, quelque chose en elle lui disait qu’il était important à ses yeux. Si un inconnu arrivait à poser sa main sur elle pour l’empêcher de se tuer, alors peut-être était-ce possible de laisser entrer de nouvelles personnes dans sa vie.

Elle ne savait pourquoi, mais c’est à ce moment qu’elle eût le courage de s’adresser à la régente. Elle parvint à lui dire qu’elle était heureuse du temps passé en sa compagnie, malgré une timidité marquée dans sa voix et son regard. Mais ce n’était pas quelque chose qu’elle se voyait faire tous les jours d’une vie. Elle avait besoin d’air, d’être près de la terre et de pouvoir courir et grimper. L’adolescente avait simplement besoin de profiter de sa jeunesse, mais aussi de connaître autre chose. La princesse des lumières comprit, mais trouva aussi une solution.
***
Autone Falkire était une dame plus petite qu’elle, mais lorsqu’elle regardait la dame, elle voyait une prestance qui la faisait paraitre un peu plus grande. Elle l’avait vu, tantôt posée, tantôt plus vive qu’un feu follet. Autone était une mère, un peu comme la sienne, Eleira s’était souvenue de la sienne au travers de ses gestes imprévisibles. Elle l’avait vu comme une tempête, tendre avec les jumeaux qu’elle élevait et négociatrice difficile lorsqu’elle marchandait. Eleira n’avait pas envie de l’aider avec les enfants, elle se tenait aussi loin que possible de sa vie familiale. La dame lui plaisait, mais se mêler à une autre famille noble n’était pas son désir. Et elle lui apprit, plus que ce que Saemon lui avait emmené, ce n’était pas que les poignards qu’elle apprenait à manier mais les mots. Tranchants, doux, calmes, intimidants, elle avait appris à singer les émotions et à parler plus habilement. Ses gestes étaient devenus plus délicats et sa maladresse se soignait rapidement, le rossignol savait la dresser et elle n’avait pas envie de défier son autorité. Lorsqu’elle vit suffisamment de potentiel en elle, le rossignol décida de mettre à l’épreuve la petite. Sans lui donner ses fonctions, elle lui permettrait de l’accompagner dans ses voyages et dans ses opérations. La dame était néanmoins occupée et avait besoin de temps pour se consacrer à sa vie familiale. Après un certain temps à former l’oiseau moqueur, elle accepta de lui céder certaines de ses fonctions, commençant par des journées. Rapidement, la jeune fille fit ses preuves et les jours s’accumulèrent, elle faisait lentement connaître son nom et remplaçait Autone pour quelques jours, parfois des semaines. Les tâches les plus importantes restaient sous la supervision du Rossignol, mais la mère appréciait d’avoir plus de temps pour sa vie personnelle. Le gai moqueur put satisfaire son envie d’un air nouveau et put s’instruire, reprenant des couleurs et du poids. Elle souriait, mais moins vivement, l’enfant continuait de vouloir passer du temps près de la princesse des lumières, dans ses temps libres. Elle était toujours une dame de compagnie, surtout lorsqu’Autone prenait pleinement ses fonctions pour une période ou une autre. Cette envie de courir, de jouer et de s’amuser restait à combler. Elle n’était pas encore guérie, mais les cicatrices étaient recousues.
Elle eût une demande auprès du Rossignol, un caprice ou quelque chose de bien trop grand. Mais la dame accepta, chargeant des agents de trouver un certain Avril dans le royaume humain. Cela prit plusieurs mois, mais un soldat Caladonien portait bien ce prénom. Il envoya une lettre à sa sœur, en prévoyant venir la visiter aussi rapidement que possible.

***
An 8 du quatrième âge

Elle n’avait jamais vu ce désert et n’avait jamais connu la solidarité dont se prenaient ces hommes. L’exil ne lui faisait pas mal, ce n’était qu’une terre et elle n’y était pas née. Les terres d’Ambarhùna n’avaient jamais été qu’un amas de douleur, de sang et de guerres. Et elle n’appartenait à aucune de ses nations. Glorienne, peut-être, mais toute petite, elle avait été brisée et négligée par des terres qui auraient dû être fertiles.  C’est dans Fort-Espérance qu’Eleira retrouva son frère. Ils étaient tous deux différents, les choses étaient troublantes, mais plus paisibles à présent. Elle avait du mal à l’approcher et peur de le perdre à nouveau. Il lui avait expliqué qu’il avait trahi Fabius et qu’étant devenu rebelle, il n’avait pu reprendre contact avec elle. Elle n’était pas en colère, préférait comprendre et profiter du temps qui lui était donné avec son frère, plutôt que de lui en vouloir. S’il devait disparaître à nouveau, elle refusait de le quitter de la même manière que la dernière fois.

Eleira avait toujours été un peu trop jeune pour comprendre la guerre qui les avait frappés, mais un peu plus âgée, elle savait qu’il était important de mettre la main à la pâte. Autone semblait avoir déjà pensé que le marché devait aider à fournir des armes, ainsi que de la nourriture au peuple humain. Le rossignol et le geai moqueur faisaient tous deux pressions pour rappeler à la guilde marchande qu’il s’agissait de vie ou de mort et non de pièces d’or. Elle se serait battue, auprès des soldats, si elle avait su manier une arme efficace dans un champ de bataille. Mais après la victoire qu’ils devaient aux dragons, Eleira voulait aider, du mieux qu’elle le pouvait. Son réflexe fut d’aller voir sa préceptrice, de lui demander s’il était possible de rassembler une quantité de matériaux significative, le plus rapidement possible.

Après des mois d’errances, une terre avait été trouvée, dangereuse et différente. Elle n’avait rien de familier et avait toutes les raisons de faire peur, mais devant l’idée d’un Archipel encore sauvage, l’orpheline souriait. Ces terres étaient nouvelles, encore pures et un espoir se présentait devant elle. Elle laissa derrière la misère, elle avait son frère près d’elle et n’avait plus peur. Elle voulait parcourir ces mers et ces terres nouvelles. Les voyages étaient devant elle, la guilde marchande prenait un certain temps à s’installer, n’ayant plus beaucoup à marchander. Ils trouvèrent rapidement moyen d’utiliser leur main d’œuvre pour recueillir les ressources et construire. Le gais moqueur supervisait trouvait des idées de ressources à exploiter, guidée par le rossignol, elle voulait aussi se rendre utile là où son agilité pouvait être utilisée. Bien que le but premier fût de permettre à tous de s’installer rapidement, elle parvint à faire entendre sa voix. La petite était fidèle à l’empereur Nolan et voulait convaincre la guilde que la bonne chose à faire était de supporter son empire. Autone le trouvait jeune pour gouverner, mais les siens étaient d’accord avec elle lorsqu’elle affirmait qu’il voulait le meilleur pour son peuple. La jeune femme put assurer à Nolan qu’elle le supporterait, autant que sa place dans la guilde marchande le lui permettrait.


Liens



Luna Duruisseau : Eleira a servi l’ancienne régente comme dame de compagnie. Un modèle et une source d’admiration, mais aussi un peu de jalousie. Elle avait été l’élève de son père adoptif, alors pourquoi le corbeau n’avait jamais rejeté la princesse des lumières?

Nolan Kohan : Le gais moqueur s’est trouvé un respect pour l’empereur qu’elle n’aurait jamais penser montrer à qui que ce soit. Pourtant, elle s’était d’abord adressé à lui sans aucune bienséance. Et par timidité, lorsqu’elle avait appris d’Autone, elle s’était mise à le vouvoyer en public. La jeune fille voyait l’empereur d’un œil différent depuis qu’il l’avait empêché de se jeter du haut de sa fenêtre. Il ne lui avait montré ni mépris, ni prétention de supériorité. Silencieusement, la jeune fille savait, sans pouvoir l’expliquer, que Nolan était important pour elle.

Autone Falkire : Sa préceptrice et celle qui l’a prise sous son aile dans la guilde marchande. Eleira ne sait pas beaucoup de la dame, sinon des rumeurs sur elle. Elle est heureuse d’avoir pu apprendre à ses côtés et son autorité a beaucoup calmé son caractère.

Saemon Methus : Son père adoptif, la première personne qui lui avait montré de l’amour et de la reconnaissance depuis longtemps. Jusqu’à ce qu’il abandonne tout, l’ordre qu’il avait fondé, sa compagne et sa fille. Elle lui en veut et sa colère envers lui la consume, mais elle vit cette perte comme un deuil.

Sighild Arnbjorn : L’ancienne compagne de Saemon. Elle ne l’avait jamais vu comme une mère, n’avait jamais eu envie de s’en approcher. Elle l’avait revu à Aldaria, croisé brièvement et un malaise étrange la grugait. Elle était une partie de Saemon et par extension, une partie de son deuil. C’était un mélange de peur et de culpabilité qui l’avait prise lorsqu’elle avait posé les yeux sur les siens. Comme si on venait de pointer un arc bandé en sa direction, elle n’avait su comment réagir.

Avril Ealcas : Son frère biologique, elle était très proche de lui, plus petite, mais toujours incomprise. Elle est heureuse de l’avoir retrouvé, mais les choses sont différentes et les mots sont bien plus difficiles à dire.


Derrière l'écran



Petite présentation :
Ça commence à être une habitude ^^ Moi c’est Amélie, j’ai 20 ans, je suis avec cette communauté depuis…un peu plus de trois ans :3 Je fais du rp depuis à peu près 7 ans, sur toutes sortes de plateformes. Je suis une artiste visuelle et j’aime beaucoup écrire.
(DC Mëryl et Keziah)

Particularités rp ? : À ce point, je ne vois pas l’intérêt de souligner quoi que ce soit.

Rythme RP ? (Une réponse RP dans les 7 jours est attendue) : Mais oui

Comment avez vous découvert le forum ? : Ça commence à faire longtemps xD

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