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15 Aout 1763
Sanctuaire de l'Alliance


La fraîcheur humide du lac diffusait ses bienfaits sur le petit groupe massé sur sa rive sud tandis que les grenouilles, grillons et oiseaux nocturnes lançaient leur sérénade vers l’astre lunaire, accompagnés par un clapotis paisible et discret. Les lampions alimentés par les spirites lampyre attiraient les insectes qui tourbillonnaient autours d’eux de temps en temps, rapidement chassés par la brise d’une libellule. Là, dans un calme relatif, se dessinaient quelques discussions avant le moment de vérité. Elle-même savourait un moment d’isolement, ayant été bien assez entourée pendant tout le trajet puis durant la journée. De nombreux individus étaient venus pour s’entretenir avec elle au sujet de Cordont et de la lutte contre les Ekinnopyres, d’autres avaient des inquiétudes concernant les troubles Séléniens ou sur le renforcement de la piraterie. Elle entendait mais ne pouvait pas leur promettre monts et merveilles. Le but n’était en rien de les leurrer sur les efforts concrets de l’Alliance, et d’ailleurs elle n’aurait pas pu, en son âme et conscience, mentir. Elle n’était pas faite ainsi. Cependant, elle n’hésita pas à aborder les solutions pratiques déjà en place et accepter leurs avis sur le sujet, s’émerveillant d’être capable de garder calme et patience avec ces sudistes qui tentaient de se cacher dans son ombre plutôt que de leur aboyer après. Les leçons d’Ilhan finissaient par payer.

Néanmoins, ils n’étaient pas réunis pour s’entretenir des tensions actuelles mais pour une occasion plus solennelle encore. Les élections Caladoniennes achevées, ils étaient venus en ce lieu afin d’adouber le Bourgmestre nouvellement choisi selon les codes de l’Alliance dont ils faisaient tous partie. Ce serait la toute première cérémonie depuis les voeux initiaux qu’avaient effectués les personnalités fondatrices de ce serment. Cette fois, l’élu de la Revenante était une femme. Une jeune femme d’ailleurs. Eleonnora Ostiz. Ilhan lui avait déjà parlé d’elle, puisque jusqu’ici Délimar n’avait eut aucune forme de contact avec cette conseillère. Néanmoins, tout dépendrait de la cérémonie, et rien n’était joué. Celle-ci ne tarderait plus, comme le maître de cérémonie vint à le lui rappeler. d’un signe de tête, elle confirma avoir entendu l’information et en prendre acte, puis dans le même mouvement, se releva. Conduire la cérémonie de nuit n’était guère un choix esthétique ou symbolique, bien au contraire. Là où leurs rivaux du nord étaient liés à la Lune, eux se réclamaient du jour et de ses bénéfices. Non, s’ils avaient décidé de tenir cette cérémonie de nuit, c’était pour éviter le gros de la chaleur de l’été persistant et pour permettre aux participants de se reposer quelque peu de leur voyage avant d’officier.

Elle-même avait été soulagée de pouvoir souffler un peu car sa grossesse ne se passait pas aussi bien que la précédente. Que ce soit la tension, les combats ou l’exposition à la magie du Baoli, son enfant ne lui laissait que peu de repos, et celui-ci était alors rogné par ses obligations envers sa ville et son peuple. De fait, le maître de cérémonie lui avait avoué avec gêne que, même pour une glacernoise, elle était pâle. Que ce soit parce que c’était vrai ou parce qu’elle ne pouvait pas se permettre quoi que ce soit, l’homme n’avait pas atterri dans le lac après ça. Rejoignant la jeune Bourgmestre, son regard parcourut rapidement cette frêle silhouette qu’elle aurait pu briser en deux sans y penser et la salua d’un signe de tête. Étant Intendante de Délimar, une des deux grandes puissances de l’Alliance, c’était à elle que revenait le devoir d’expliquer à cette femme ce qu’elle faisait là. Hors de question de piéger qui que ce soit dans un serment incompris ou ignoré. L’Alliance était transparente avec ses membres après tout. Tous les dirigeants, Intendant, Archonte, Bourgmestre, tous étaient passés par là afin de soutenir cette construction exceptionnelle mais fragile qu’était l’Entente au sein de leur Alliance. Personne ne faisait exception et tout le monde était traité de même.

Ostiz ? Venez avec moi s’il vous plaît

D’un geste de la main, elle invita la gamine à lui emboîter le pas et la conduisit près de l’épée, en esquivant plusieurs des personnalités présentes. Elle n’avait absolument aucune envie de devoir encore discutailler dans un moment aussi important. Une fois près de la lame enchâssé sur son socle elle désigna la garde et demanda à la jeune femme de tirer l’épée de l’acier dans lequel il était planté, sachant déjà par avance que ce ne serait pas possible. N’étant pas très bonne oratrice, elle préférait avoir une image concrète sur laquelle s’appuyer afin que son interlocutrice comprenne ce qu’elle désirait lui expliquer. Entre elles, Audhumla émettait une lueur douce et pâle, l’écriture sur sa lame pulsant doucement comme le coeur même de leur Alliance.

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Lascivement affalée dans un fauteuil de campement la jeune Bourgmestre examinait l'assemblée avec son habituel air hautain. Son bras valide soutenant sa tête dans une position las elle semblait plongée dans une attente interminable. Autour d'elle se formait une foule à laquelle elle ne prêtait aucune attention. Sa garde rapprochée, sous ses ordres, repoussait d'ailleurs à grands gestes le moindre individu qui souhaitait s'entretenir avec elle. La chaude journée l'avait surement assez fatiguée pour qu'elle utilise son énergie à engager de nouvelles conversations. Aussi, en l'épiant à la lumière des lampions, on ne savait plus trop si ce regard était du à la fatigue de cet éreintant voyage ou s'il représentait l'étendu de son ennui. Personne n'oserait avancer ce genre de suppositions bien entendu. Pour autant, du haut de sa contemplation elle ressemblait plus à une adolescente capricieuse qu'à une gouvernante.
Toutefois, et en dépit des apparences, les pensées d'Eleonnora n'étaient que méditations sur la gloire présente et à venir de son humble personne. Les pupilles fixées sur le reflet des émissaires venus des quatre coins de l'étendue protection des cités libres, elle laissait libre court à son imagination. De quoi parlait-on à messe basses sous les piaillement des oiseaux et le coassement des grenouilles?  Qui savait ce que ce genre de rassemblement pouvait faire naître... Le simple battement d'aile d'un papillon pouvait donner naissance à un ouragan disait-on. Elle en serait d'autant plus satisfaite d'en être à l'origine. Car en y réfléchissant bien il y avait eu peu d'occasions pour que tous se rejoignent sous un seul et même étendard. Un seul et même étendard qui ne serait pas celui à tremper dans le sang d'un quelconque ennemi. Non, celui ci représentait des valeurs d'union dans la paix et l'harmonie. Du moins c'est ce que l'on se plaisait à croire.

Malgré ses idées arrêtées, La Bourgmestre de Caladon avait pleinement conscience de l'importance vitale de ce lien, sachant bien qu'elle n'était pas la seule à pourchasser l'amitié de Délimar. Elle ne pouvait qu'admettre que Caladon serait faible et sans défense sans sa précieuse alliée. Alors il faudrait à tout prix la garder dans ses rangs. Cependant personne n'était dupe quand aux divergences d'opinions des deux cités. Cette atmosphère se faisait ressentir par la présence même de la nouvelle élue de la Revenante. Elle n'était pas du genre à cacher ses idées derrières des compromis et elle tendait à respecter les valeurs pour lesquelles elle avait été élue. Malgré son expérience au conseil, Eleonnora n'avait que très peu croisé les Délimariens et ne pouvait affirmer avoir eu de véritables contacts avec eux avant son élection. Son voyage avait été l'occasion de faire sa propre opinion des coutumes de la cité historiquement jumelle de Caladon. Mais elle ne tenterait aucune conclusion avant d'arriver à l'aboutissement de ce riche périple. Ce voyage avait sans aucun doute été le plus long depuis son départ d'Abrahuna puisqu'elle avait toujours été réticente à l'idée de quitter sa cité. Sa notoriété au sein de l'administration, par la même occasion, était déjà gravée, alors qu'elle avait prit l'habitude de s'atteler aux rênes du conseil lors des absences répétitives de son père adoptif. Elle s'était aussi toujours dit qu'un vrai dirigeant devait rester le plus prêt de ses gens que possible pour en garder les véritables préoccupations à l'esprit. Et rien que de penser que, là bas, quelqu'un d'autre, surement cet incapable d'Aaron, siégeait à la tête du conseil en son absence la rendait malade. Toutefois, même si Caladon lui manquait toujours plus chaque jour passé loin d'elle, la jeune femme était prête à parcourir le monde pour faire perdurer sa grandeur. Sa montée à la tête du conseil marquait un nouvel élan se prenait-elle souvent à penser. Le temps où son père étalait sa sagesse et sa bien-pensance était désormais révolu. La demoiselle qui avait tendu à se construire en opposition avec ses mentors finissait pourtant dans l'amère pensée qu'elle rejoindrait leurs opinions souvent plus sages et mesurées que les siennes. Cependant elle ne se laissait pas démonter à cette réflexion. Car elle avait bien l'attention de mesurer la valeur de cette femme qu'on louait comme la protectrice de Délimar et à qui certains vouait une admiration digne d'une reine. Devrait-elle s'en inspirer ou la répugner? Elle n'en savait encore trop rien. Qu'elle ait été l'amie d'Aldaron, peu importe, qu'elle soit considérée comme une guerrière sans pitié, peu importe, la demoiselle tenterait de s'engager dans cette confrontation l'esprit libre de toute pensée préconçue.

Ce qu'elle redoutait et attendait depuis son départ du arriver. Elle put alors lui faire face pour la première fois. A l'approche du maître de cérémonie elle avait fait signe à sa garde de se disperser et lui laisser la voie libre. De toute sa noble prestance elle s'était avancée, un air assuré sur le visage. Alors que seuls les sons de la foret en éveil résonnaient la frêle demoiselle s'approcha de la géante qui, par sa stature, pourrait la faire passer pour une enfant. Elle avouait que son charisme aurait de quoi impressionner n'importe quelle cours. Pourtant l'assurance que le moment lui procurait la prévenait de l'angoisse que le regard de fer que pouvait provoquer chez les petits missionnaires regroupés, silencieux et aux aguets autour de la scène. La jeune femme réussissait même, après premier regard à déceler une faiblesse dans ces traits tirés par la fatigue et le teint blafard de la femme du nord. De toute manière il aurait été vil de dénoter cela comme une potentielle faille de sa future alliée. Elle attendrait une réelle interaction avant de juger quoique ce soit de sa personne.

Cela ne rata pas le coche. La Bourgmestre du se retenir de hausser un sourcil déçu à l'interpellation abrupte que lui servit cette grande dinde. En quoi avait-elle l'air d'un soldat? Soyez surs qu'elle garderait à l'esprit cette première impression. Comment cette femme pouvait aussi peu compter sur les apparences et les impressions alors qu'elle était à la tête d'une des cités les plus importantes de Calastin? Eleonnora savait que les Délimariens avaient un penchant militaire très marqué mais c'était une cérémonie publique. La moindre des choses aurait été d'être un minimum éloquente avec la nouvelle Bourgmestre de Caladon. D'un sourire convenu elle s'était tout de même pliée à une révérence polie et bien plus civilisée que ce simple hochement de tête. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de provoquer une scène. Puis la demoiselle devait garder à l'esprit qu'elle était là en tant que représentante de sa glorieuse cité et qu'il n'était pas convenu d'y faire tomber le déshonneur par des paroles incontrôlées.
Puis, constatant que l'intendante ne semblait pas vouloir s'attarder sur des paroles convenues, elle suivit son exemple et lui emboîta le pas sans piper mot. Seuls les clapotis de l'eau et les insectes semblaient répondre aux interrogations qui s'étendaient sur cette étrange cérémonie. Contrairement à la Délimarienne, la jeune femme n'avait pas l'habitude de ce silence de plomb et en relevait une tension palpable. Elle n'osa pour autant pas élever la voix, de peur de se faire remarquer par son ignorance; Ou même pire, que l'intendante ne lui réponde que par ce regard de fer rempli de mépris. Cette angoisse passagère se dissipa à l'approche de la relique. Happée par la lumière dorée de l'objet, elle n'avait d'yeux que pour lui. Elle avait  à peine perçu le geste de son interlocutrice qu'elle tendait déjà sa main vers la poignée de l'épée plantée, là, fermement dans son socle. Elle laissa ses doigts parcourir la garde qui semblait destinée à un guerrier puissant. Aussi puissant que le lien qui devraient les unir. Aussi puissant qu'elle? Elle n'en doutait plus. Elle l'agrippa avec vigueur une vague d'émotion la submergea. Sous le regard de tous, même ses guerriers qui jugeaient sa frêle stature quelques instants plus tôt, elle se tenait au même endroit que son père quelques années plus tôt. Qui pourrait remettre en doute son autorité dorénavant? Elle s'était sentie investie d'un devoir plus grand que toute cette populace pouvait imaginer. Dans la lumière sacré une aura comme fluctuante, vivante et palpable semblait l'entourer. La bouche tiré en trait inexpressif, elle planta ses pupilles glacées dans celles de la femme qui la surplombait. Voudrait-elle vraiment partager cette puissance avec elle après avoir goûté à son extase intense? Ce n'était pas réellement une question qui devrait cheminer dans l'esprit d'un dirigeant...mais qui le saurait de toute manière?

Son expression se crispa. Elle raffermit sa poigne autour de l'épée. Elle se savait de faible constitution mais à ce point...Ses sourcil se froncèrent un instant. Elle posa posa une seconde m...ah oui, elle ne pouvait plus faire ça. Ah! Maudite épée! Elle ouvrit la bouche pour pester mais se ravisa avant de relever la tête avec un air d'incompréhension gravé sur le visage. Elle se moquait d'elle cette grande asperge? Se raclant la gorge, le maitre de cérémonie qui s'était discrètement glissé entre les deux femmes mit fin à sa lutte vaine. La demoiselle tourna sa figure irritée vers lui. Qu'il ne vienne pas en remettre une couche lui!

"...Que le seau représentant votre indénouable union soit scellé par la poigne des deux préteurs de serments. Il restera le symbole de cette alliance autant qu'il sera soudé au sol de Calastin...Que les esprits fassent que cela dure jusqu'à votre charge des fonctions qui vous incombent. " Bien, elle venait de comprendre. Elle s'était moquée d'elle. Impunément et publiquement. Cette alliance prenait un magnifique départ. Elle du ainsi se résigner à attendre la poigne de la géante. Elle avait plus l'impression d'être actrice d'un mariage arrangé que d'un serment mais soit, il en serait ainsi. Pour le bien de Caladon. "Par ce serment vous vous jurerez solennellement fidélité. Que le sort ne fasse pas défaut à vos promesses et que notre paix soit pré..."
Un cri coupa net les paroles du cérémonial. Les oiseaux s'envolèrent dans un sinistre présage alors qu'une épaisse fumée s'élevait dans la clairière. Toussant sous les vapeurs qui lui atteignaient maintenant le visage, la Bourgmestre tenta tant bien que mal de percevoir l'origine de la cohue. Dans la brume l'objet sacré illuminait encore le visage de son alliée...enfin si elle l'était. Car la cérémonie n'avait pas encore abouti....

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Elle n’aimait définitivement pas l’expression et le regard de la gamine, mais se retint, à grand peine, de faire une remarque au sujet de la façon dont elle regardait la lame. De toute façon, la suite parlerait d’elle-même, c’était juste qu’elle n’aimait pas cela. Physiquement. Muette, elle la laissa faire, déjà certaine de l’issue que cela aurait. C’était d’ailleurs tout l’intérêt de le lui avoir demandé. C’était nécessaire même. Sur le visage de la nouvelle élue de Caladon, la compréhension commençait à se former. La résistance de la lame devait être extrême, comme si elle était fondue, soudée dans le socle. Elle le savait, la sensation était la même pour elle alors que son bras maniait des lames plus imposantes encore que celle de son père. Peu importait la force du bras, si la force du coeur n’était pas là, Audhumla ne bougerait pas. La voix du maître de cérémonie vint briser l’instant et elle tourna son regard fatigué sur lui. Son explication, cependant, laissait à désirer sur l’essence même de ce qui venait de se produire. Elle entreprit donc de rajouter ce que la demoiselle allait bien devoir savoir pour prendre pleinement conscience du geste et du serment qu’elle devait prêter.

La lame est scellée par l’énergie baptistrale. Cette épée était celle de mon père. L’arme d’un homme d’honneur qui est mort en défendant sa patrie et son souverain, pour la dignité de l’humanité. Je l’ai manié alors que je n’avais que dix ans, sans le moindre mal. Aujourd’hui, elle est imprégnée d’un voeux immortel de l’Alliance et même moi, je ne peux pas la porter

Pour preuve, elle s’exécuta, tirant de toute sa force, sans que la lame ne bouge un seul instant. Il n’y eut même pas un seul frémissement. Relâchant le manche, elle soupira et reprit son explication. S’il ne s’agissait que de ça après tout… mais tout ce qu’ils avaient mis en place était d’une importance capitale, une forme de sacralisation, et de genèse de leur entente.

La personne qui sortira cette épée de son socle est celle qui dirigera l’Alliance au complet en une seule et même nation. Une personne qui aura à coeur d’incarner les espoirs, les souhaits et les idéaux de toutes les cités libres. Tels sont les termes de son enchantement. Tout autre dirigeant, de quelque cité qu’il soit, doit simplement se plier aux lois qu’elle énonce car elles sont, pour nous tous, sacrées

Le texte fondateur de leur entente était là, apparaissant sur la lame en lettres scintillantes, éphémères. Il suffisait de placer sa main sur la lame et de demander un extrait du texte afin de l’obtenir. La lame ne pouvait mentir, elle était un réceptacle véridique et qui ne pouvait ni être acheté, ni intimité, ni corrompu d’aucune façon. Un juge impartial.

En prêtant le serment, vous prenez pleinement vos fonctions car vous serez reconnue par l’épée, et ce qu’elle représente. Votre nom figurera dans son enchantement, dans la liste des bourgmestres de Caladon et quiconque douterait de votre légitimité sera réduit au silence par le simple énoncé que la lame en fera

Mais il n’y avait pas que du bénéfice personnel à être ainsi adoubé. Cela pouvait sembler beau, mais c’était en vérité un poids, une profession de foi réelle et pas du badinage. Elle avait été élue, elle devait donc être assez intelligente pour comprendre l’immense enjeux que cela représentait, pour la paix, la prospérité et leur tenue contre Sélénia.

Vous êtes liée par cet enchantement, ce qui signifie que dès l’instant où vous êtes reconnue en ces lieux comme bourgmestre vous serez tenue à nos lois. Si vous désobéissez, non seulement la lame, et donc l’alliance au complet le saura, mais votre nom sera à tout jamais entaché. Nous sommes tous sujets à cette sentence

Voilà qui devait déjà être plus clair pour elle. En tout cas, elle l’espérait sincèrement. Détournant un instant la tête, elle observa les dirigeants des autres cités libres qui approchaient pour se joindre à la cérémonie qui allait avoir lieu. Tous devaient être là, afin de renouveler l’unité de l’Alliance. Une fois chacun autours de la lame, mains posées sur elle, le maître de cérémonie pu prononcer son discours.

Jusqu’à l’instant où on décida de les contrarier. De quoi s’agissait-il encore ? Fronçant les sourcils, elle donna un ordre sec à l’un de ses gardes-loups lié à l’esprit de la libellule pour qu’il produise un vent suffisant pour disperser la fumée qui risquait de les faire suffoquer et qui leur bouchait la vue. Retirant sa main de l’épée du serment, elle prit son feutonnerre, positionna l’arme sur une épaule, n’ayant pas son trépied et attendit de voir ce qui se passait tandis que ses soldats se plaçaient devant les dirigeants qu’elle savait ne pas être des combattants. La bourgmestre fut donc laissée libre, puisque de l’avis de tous, elle avait été membre de l’armada. Elle savait se défendre, mieux valait la laisser faire. Des arcs et arbalètes furent tendues, des boucliers relevés. Une escouade réduite et invisible s’approcha de la source de la commotion pour vérifier ce dont il s’agissait tandis que les invités étaient rassemblés derrière la barrière de métal des boucliers. Puis, après un moment, un bruit de lutte retentit et elle décida de s’avancer, avec trois de ses camarades. Plus loin, un incendie avait été déclenché dans l’herbe sèche de l’été, et cela restait le plus gros du danger. La lutte humaine était déjà terminée.

Salamandre

Un de ses hommes hocha la tête et s’avança, entreprenant de calmer les flammes au vert sinistre. Du feu grégeois… voilà bien une forme de festivité qui ne lui plaisait pas. Tant que les flammes n’étaient pas calmées, la source exacte de l’incendie n’était pas identifiable. Il faudrait attendre qu’il soit éteint. De même, il n’était pas question d’interroger leurs prises dès maintenant. Cela l’ennuyait énormément, mais étant chargée de la sécurité des lieux, elle allait devoir couper court au cérémonial. Elle fit adjoindre deux léopard des neiges à la salamandre qui s’occupait des flammes, ainsi que plusieurs gardes personnels venus d’autres cités et fit savoir au maître de cérémonie qu’il finisse l’ordination de la bourgmestre. Ils évacueraient les lieux immédiatement après jusqu’au poste de garde le plus proche.

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Evidemment que tout ce qui resta clair à l'esprit d'Eleonnora fut la supposée possibilité qu'une seule et unique personne puisse régner sur les cités libres dans leur entièreté. Et tout cela devait passer par cette stupide épée...Elle regardait le sceau de leur union baigner dans sa lumière artificielle. Bien sur, personne ne pourra jamais retirer cette arme de son socle. C'était tout bonnement vain de croire à de telles illusions. Tout ces dirigeants, elle la première, admettaient des positions trop tranchées et des convictions bien trop immuables pour conquérir l'entièreté des coeurs. De toute manière la bourgmestre ne voyait que dans la force magique qui les retenaient qu'un lien encore plus artificiel que la lumière dans laquelle elle baignait. Certes il contribuait à lui faire gagner le respect de tous, la légitimer à leurs yeux, mais Eleonnora ne plaçait pas sa foi dans ce genre de mythes sacrés. Elle mettait un point d'honneur à séparer les mysticisme de la politique. La magie était souvent utilisée de façon plus humaine qu"on pouvait le penser. Si la nécessitée de mettre en place de telles précautions s'était faite sentir, c'est qu'en connaissance de cause, l'homme n'était jamais tout blanc. L'histoire leur avait donné raison à de multiples reprises.

Aussi sa confiance n'allait pas à l'honnêteté de ses dirigeants de cités, bien qu'ils soient désormais tenu par ce pacte, mais à leurs intérêts. Il fallait voir la vérité en face: Elle était soudée à Délimar pour la protection qu'elles s'offraient l'une l'autre; Il était de même pour ces autres petites cités qui gravitaient autour d'elles comme des mouches autour d'un pot de miel. A y repenser, ce pirate lui avait servit le même discours...Surement est-il plus censé que n'importe lequel de ces hommes de fonctions s'agglutinants autour de l'épée. Alors qu'elle y croit ou non, Eleonnora Ostiz ne se contenterait jamais de reposer la sûreté de sa fonction, de leur union, de son pouvoir ou de leur protection contre Sélénia sur une épée magique. Bien que ce genre d’événement faisait souvent son grand plaisir, ce n'était rien de plus qu'une cérémonie.

Et ce qu'elle entendait résonnait davantage comme un avertissement dans la bouche de la colosse. Elle ne rougit pas de tel commentaires; Au contraire. Il était presque jouissif de penser qu'elle était une frayeur potentielle. L'intendante connaissait Aldaron, mais que savait-elle réellement de sa nouvelle recrue? Qu'en avait-il déjà rapporté? C'est à peine si elles s'étaient échangés un regard. Mais surement avait-elle déjà comprit que leurs relations seraient bien différentes que celles qu'elle entretenait avec son prédécesseur. Surement regrettait-ils déjà le règne de son prédécesseur et la sûreté qu'il portait avec lui. Sa vision se brouilla, obligeant ses pensées à se tourner vers l'instant présent.

Se voilant la figure par réflexe elle ne s'alarma pas directement de son absence de protection. Relevant la tête alors que la fumée se dissipait sous le contrôle d'un esprit lié elle observa les soldats déjà en positions à ses côtés. Personne pour l'entourer; Elle était seule face au danger. Elle ouvrit la bouche pour héler la garde mais se ravisa. Sa fierté de héro de guerre devait l'en empêcher. Elle ne ferait que montrer qu'elle avait volé la gloire qu'on lui attribuait avec tant de mérite. De son bras valide elle fit voler sa cape pour y récupérer la dague qui y était ingénieusement dissimulée. Elle n'avait pas plus l'air d'une guerrière avec cette arme finement ouvragée sertie de pierres aux couleurs éclatantes. Mais malgré se panique intérieure, les apparences la sauvait. De toute manière elle avait depuis longtemps renoncé à ses talents de mage avec ce bras en moins. Et elle ne parlait pas de la perturbation de la trame. Aussi, les mages caladonniens faisaient bien pâle figure dans le tableau. Il en était de même pour ses mercenaires, qui, face à la performance de la garde rapprochée Délimarienne, peinaient à suivre.
C'est ainsi que la bourgmestre pu enfin assister de ses propres yeux à l'efficacité des commandos Délimariens. Enfin, de ses propres yeux c'était une façon de parler. Les luttes furent si brèves que seuls les échos de la bataille parvinrent à leurs oreilles. Ses mercenaires n'auraient pas fait mieux, elle l’avouerait sincèrement. Bien que l’atmosphère se tendait à l'écoute attentive de la bataille lointaine, la demoiselle se surprit à entretenir de véritables réflexes de défense. N'aurait-elle pas fuit sans aucun autre scrupules quelques mois plus tôt? Après tout elle était une dirigeante, et rien ne l'obligeait à se tenir sur le front. Pourtant il lui semblait que des gestes inconscients persévéraient. La survie était devenu un instinct plus fort que jamais. Et au moment où elle savait que des hommes étaient en train de lutter pour ne pas se faire massacrer, elle était à fleur de peau. Ses pupilles étaient silencieusement fixées à l'orée de la foret, là où commençaient à s'avancer l'Intendante et ses hommes. Elle sentait des frissons parcourir le bout de son membre droit comme si les souvenirs que la situation faisait émerger lui insuflait de nouveau la vie. Elle avait vu le sol écarlate jonché de cadavres. Elle avait entendu les cris d'agonie. Elle avait sentit l'odeur cuivrée du sang. Elle avait touché la chair molatre des blessures. Elle avait sentit le gout amer de la peur sur sa langue. Alors tout ça, cette agitation autour d'elle, ne semblait être qu'une mascarade. Inconscience? Fierté? Elle cumulait les pires défauts de ceux qui se croyaient protégés. Mais sans aucun regret elle fit tourner la lame dans sa main pour la remettre adroitement à sa place.

Elle rattrapa l'intendante d'un pas ferme. Essayant tant bien que mal de se faire entendre dans ce brouhaha elle haleta ses revendications; "...Et la cérémonie?" Elle n'avait pas peur de paraître égoïste. Ce lien était, à sa cité, aussi vital que l'or. Elle avait conscience que l'instant n'était pas aux beaux parlers et aux serments solennels et s'attendait bien à ce que cette géante lui réponde sur ce ton martial et moral qui lui semblait être habituel. "Je ne laisserais pas de petits fauteurs de troubles s'en prendre à l'intégrité de ma cité! Je refuse de quitter les lieux tant que je ne suis pas instituée par ces...liens sacrés!" Son caprice, légitime en temps normal, paraissait tout à fait déplacé lorsque les flammes venaient lécher l'écorce des arbres avoisinant. Une branche craqua à quelques mètres de là soulevant un cri de la part des dignitaires présents. La Bourgmestre ne démordit pas, bien décidée à faire cette cérémonie, qu'elle finisse dans les flammes de l'enfer ou pas! Elle fut arrêtée par le maître de cérémonie qui les avaient rattrapées au pas de course. Haletant et encore tremblant il s'adressa à la jeune femme et sous les ordres de l'intendante la dirigea vers l'emblème sacré. Jetant un dernier regard en coin vers la dirigeante, Eleonnora nota bien qu'elle avait autre chose à faire que de se pencher sur la cérémonie sacrée dont la supervision qui lui était incombé.

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Le poste de garde semblait ne jamais avoir connu tant d'animation. Malgré l'heure tardive, les appels et les exclamations se faisaient entendre de toute part. Les chevaux piaffaient, soulevant la poussière sous le martèlement de leurs sabots. Le martèlement des armes que l'ont rangeait, les bavardages de couloir qu'entretenaient les dignitaires loin des oreilles indiscrète, le brouhaha des cuisines improvisées...Une logistique, qui, même organisée au dernier moment faisait plaisir à voir. Cet effort de travail réalisé avec précision et efficacité n’apaisait pas pour autant la tension que ressentait la jeune femme. Son humeur pleine de confiance, dans cette perspective d'avenir que cette cérémonie représentait, s'était atténuée suite au profit d'un air passablement agacé. Eleonnora n'eut alors pas de mal à se frayer un chemin dans cette ahurissante mascarade. Personne n'osait alors s'interposer devant son caractère que l'on disait si impétueux. Elle se faisait conduire jusqu'aux quartiers de la gouvernante Délimarienne. Rentrant après avoir brièvement frappé à la porte elle pu examiner les visages des consultants qui s'étaient tournés vers l'encadrement de la porte alors grande ouverte. Après un léger silence et quelques échanges de regards elle sourit à l'assemblée. "Puis-je?" A vrai dire elle s'adressait à la géante qui se trouvait de l'autre côté de la table qui avait été dressée. Et sans attendre la moindre réponse elle allongea un pas dans la pièce pour se positionner face à elle.
"Je suis reconnaissante des efforts que vous avez accompli pour que la panique ne nous submerge pas. Votre efficacité à été remarquable. Je n'en attendais pas mieux de vous. " Elle hocha la tête d'un air entendu. Elle avait l'impression de s'adresser à un de ses chefs d'armée mais cela importait peu, c'était, dans cette situation du pareil au même. "Et si vous vous en souciez, notre union est désormais celée, et mes vœux sont biens prêtés. " Elle contourna la table d'un pas léger, les imposants conseillers s'écartant sur son chemin. Tendant la main à sa désormais homonyme elle inclina la tête poliment.

"Je suis d'ailleurs bien attristée que personne n'ai assisté à pareille cérémonie...mais cela va de soit, je tenait à vous le préciser avant que je vous n'apportez réponse à mes questions." Attristé était un bien bel euphémisme quad à la déception qu'elle ressentait. Pour tout avouer, elle bouillonnait intérieurement. Et si cela ne tenait qu'à elle, les aurait torturés de ses propres mains ces conspirateurs qui avaient mit un point d'honneur à ruiner un de ces moments de gloire. Elle se jeta un regard circulaire vers le conglomérat de Délimariens. "Votre enquête doit déjà être en bonne voix, si je ne m'abuse." Elle était en attente de résultat après le voyage qu'elle avait passé à se ronger les ongles. "Et qui que soit ces dissidents, je suppose que l'on ne peut laisser un tel affront impuni...Aussi feront-ils exemple à tout ceux qui seraient tentés de s'opposer à la force de nos liens." Elle ne visait personne mais surement qu'elle faisait germer dans leurs esprits la pensée d'un autre ennemi commun.

descriptionIntronisation [PV Eleonnora] EmptyRe: Intronisation [PV Eleonnora]

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La cérémonie s’était conclue de façon plus pratique que solennelle, pour un départ immédiat des hautes figures de l’Alliance vers le poste de garde. Risquer une nouvelle attaque, si la première n’était qu’un prémice, n’était guère judicieux. La terreure, tel un tremblement de terre, pouvait fort bien se manifester en secousses spasmodiques. C’était alors à eux de s’en prémunir intelligemment, en évitant de demeurer en un lieu si exposé si aucun besoin ne l’exigeait. En l'occurrence, aucun besoin ne l’exigeait effectivement. A leur arrivée au poste de garde, les représentants les plus secoués purent prendre un peu de repos et leur retour sains et saufs fut organisé, avec des escortes adéquates afin de ne pas tendre le flanc à des chasses insidieuses en pleine campagne. Pour ceux qui restaient, néanmoins, le labeur se poursuivait. L’incendie était certes maîtrisé, mais ils n’avaient capturé que quelques individus, et les soupçons persistaient. Combien de ces hommes étaient venus pour attenter à la cérémonie d’intronisation ? Ne pouvant répondre à cette question par quelque moyen extralucide, leur seule opportunité était d’organiser une battue. Elle avait lieu en cet instant même, tandis qu’au sein du bureau du capitaine du guet, ils discutaient de la situation et des mesures supplémentaires à prendre. Garder leurs décisionnaires d’une seule pièce et rechercher les coupables n’était pas suffisant, ce serait mal jauger de la situation.

Savoir que la cérémonie avait lieu en cette nuit alors que la date avait été tenue secrète spécifiquement pour éviter de possibles menaces nous indique d’ors et déjà que quelqu’un parmis le cercle intérieur n’est pas loyal

On frappa à la porte et les regards des militaires et des dignitaires présents se tournèrent vers la jeune Bourgmestre. En la voyant s’avancer le long de la table autours de laquelle ils étaient rassemblés, la nordique se détourna un instant. Elle semblait vouloir lui parler. Après un bref instant à l’observer, elle répondit avec la plus grande des simplicités. “Le maître de cérémonie m’en a informé, en effet” Ils ne seraient pas partis des rives du lac sans de toute façon. “Félicitation” Elle lui serra la main puis se détourna pour revenir à la carte de la région, et aux prises de notes qui avaient été effectuées ainsi qu’aux missives reçues ou envoyées aux autres postes de garde. Néanmoins, la jeune femme reprit la parole. Lui décochant un regard circonspect, elle attendit la suite, n’ayant strictement rien à répondre à ses regrets. Elle n’avait pas pour habitude de regretter les petites choses de la vie plus de quelques instants, aussi était-ce quelque peu difficile pour elle de compatir à la frustration de la caladonienne. Ils n’avaient perdu personne au cours de l’attaque, elle était intronisée dans ses pleines fonctions, tout le reste était accessoire, non ? Enfin, chacun gérait sa vie comme il l’entendait. “Quelles sont vos questions ?” Peut-être qu’elle se sentirait moins frustrée avec quelques réponses, si ces réponses étaient disponibles. La suite, néanmoins, lui fit froncer légèrement les sourcils. Elle prit un peu de temps pour jauger de la réponse à donner, effectivement, avant de s’ouvrir de quoi que ce soit.

Notre enquête se poursuit. Néanmoins, nous sommes loin d’en avoir fini. Venez” Elle indiqua la carte et les missives “Regardez” Elle lui indiqua l’emplacement du lieu de cérémonie, puis du poste de garde, à une heure à peine à cheval. Elle indiqua ensuite les zones délimitées pour la recherche des complices de ceux qu’ils avaient pu attraper, ainsi que le réseau des postes de garde jusqu’à la frontière Sélénienne avec lesquels ils échangeaient afin d’obtenir des informations sur les récents mouvements au travers de ces zones, à la recherche d’un possible point d’entrée mais également des identités de ces agresseurs. “Bien entendu, il y a fort à parier qu’ils aient esquivés les points d’entrée officiels de notre territoire, auquel cas si d’autres éléments moins évidents ont pu être notés, nous pourrons trouver leur route clandestine et la sceller. Entre temps, nous interrogeons les prisonniers déjà dans appréhendés. Des spirites du Hibou assistent aux interrogatoires afin d’attester de la validité des informations que nous recevons. Quiconque a payé pour cette attaque ne veut aucun bien à l’Alliance et doit donc être identifié et jugulé si ce n’est pas supprimé. Néanmoins, il est presque certain que la recherche prendra plusieurs semaines. A moins d’être inconscient, il n’aura pas employé lui-même ces hommes de main…” Elle releva les yeux de la carte pour l’observer avec une intensité muette.

Pour le moment, le mieux que nous puissions faire est de couper toute retraite à de potentiels fuyards afin de capturer autant d’hommes possibles. Leur commanditaire les mettra certainement à mort s’il les retrouve, au moins pour empêcher que nous remontions jusqu’à lui” Et si ces hommes disparaissaient, il y avait fort à parier que leur enquête serait plus difficile encore. Elle attendait qu’une spirite de la Corneille se déplace depuis Délimar ou Ipsë Rosea afin de capitaliser les pouvoirs de vision du passé dans l’espoir de trouver un autre angle d’attaque pour la recherche. De cela aussi, elle l’entretint. De la possibilité, en fonction des informations découvertes, de trouver un nouveau témoin, peut-être plus prompte à parler. Ils ne faisaient que débuter. Les réponses pourraient mettre du temps à arriver, ou être rapides. Pour le moment personne ne pouvait réellement l’affirmer. “Lorsque nous aurons achevé la battue et que nous aurons une meilleure compréhension de qui sont ces hommes, de ce qu’ils veulent et de leur commanditaire, ils seront traduit en justice. Un tribunal constitué de représentants de chaque cité, puisque nous sommes tous concernés. Je ne doute guère que cela se termine en exécution, mais mettons y les formes nécessaires. Cela permettra de montrer l’unicité de notre Alliance autrement qu’au devant de l’impérialisme Sélénien

Elle s’arrêta un instant, repensant avec affection à l’excitation, l’exaltation même, d’Ilhan lorsqu’il l’avait entretenue de tous ces rêves pour l’Alliance. Elle s’était montrée sceptique sur bien des points mais tous deux, et d’autres, partageaient néanmoins leurs avis, leurs espoirs et leurs souhaits. Elle-même avait affirmé qu’elle ne voyait pas l’Alliance comme une simple opposition à Sélénia mais comme une union qu’il fallait construire lentement, brique après brique, exactement comme Délimar elle-même. Elle reprit. “Nous ne pouvons nous contenter de faire front commun pour nous battre, effectivement. Ce tribunal sera une occasion de prouver que nous instituons l’ordre plus que le combat” Qu’il ne s’agissait pas que de tuer mais aussi de construire. Ce serait une très bonne occasion de fonctionner ensemble oui, pas simplement pour se battre. Elle impliquerait certainement Ilhan, il ne pourrait s’empêcher de tourner autours de l’affaire de toute façon. Et elle ? Qui impliquerait-elle ? “Avez-vous l’intention de participer à la battue ou allez-vous rentrer à Caladon dès à présent ? Il me faudrait savoir également si, si vous partez, certains de vos hommes resteront afin d’effectuer la transmission d’information sur l’avancée des évènements ici” Elle hésita un instant, avant de soupirer et de reprendre “Jusqu’à ce que nous ayons pu clore cette affaire, je ne saurais que trop vous conseiller de renforcer votre garde lors de vos déplacements…

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Le désintérêt total de son homonyme la choquait encore. Pourtant cela faisait désormais parti des traits que la Bourgmestre lui accordait intérieurement. On ne pouvait pas dire que leurs premiers contacts avaient été cordiaux. Cette attaque n’avait, à vrai dire, pas réellement aidé la cause. Entre la panique de ses dignitaires et les regards circonspects des Délimariens, Eleonnora ne pouvait s’empêcher d’être à cran. Alors garder la tête froide devant l’attitude et les traits durs de la dirigeante de la cité jumelle lui semblait devenir une tâche ardue. Elle même avait beau reconnaître son manque de diplomatie lorsqu’il était question de son ego, il était clair que cette dirigeante en était tout simplement dénuée. Elle en venait même à penser que cette expression froide et méprisante était un masque de mauvaise foi. Elle n’avait pas apprécié leur première entrevue et le lui montrait ouvertement? Très bien! Soit! Le sentiment était partagé! Elle était une petite chose dont elle voudrait se débarrasser au plus vite? Cela n’ira pas de soit..La petite chose était plus récalcitrante qu’elle ne le pensait surement. Oh qu’elle allait regretter Aldaron si elle continuait comme ça… En dépit de la tension qui se dégageait Eleonnora gardait le menton fièrement levé, ne laissant aucun silence affaisser son port princier. Puis cette mascarade n’était pas une raison pour mettre en péril l’honneur de leur alliance. Elles avaient des désaccords de principes; C’était le but même du jeu politique. Alors elles devraient se limiter aux mises en gardes acides et au mépris de leur ignorance l’une pour l’autre.

En effet, au delà de l’atteinte à sa petite personne, l’avenir de sa cité était en jeu. Il était hors de question que l’on pense que cette mission fut prise à la légère. Tentant de mettre à l’écart ces pensées contreproductives la jeune femme suivit les informations averties dont lui faisait part la géante avec professionnalisme. Cela lui ferait presque du mal de l’avouer mais elle n’avait d’autre choix que de se reposer entièrement sur son ainée. Son inexpérience en terme de tactique militaire était criant; Il était clair qu’elle n’était pas sur son terrain. Peut-être devrait elle voir cela comme une occasion d’échanger de façon plus cordiale avec cette dernière…Elle s’appliqua alors à sourire gracieusement lorsque l’idée de ce procès fut énoncée.
L’Alliance était devenu un bien grand mot depuis qu’Aldaron était porté disparu. Loin de chercher le conflit, Dame Ostiz n’incarnait plus cette l’amitié, en toute objectivité. Elle n’avait pas partagé de cellule avec la dirigeante, aucun sombre passé ne la liait à elle, et elle n’avait finalement aucun lien au préalable avec ses chers voisins si ce n’était les banquets diplomatiques auquel elle avait participé. Tout le monde savait que mêler vie privée et professionnelle n’était pas de bonne augure. Alors s’était elle persuadée que ce revers de situation permettrait à Caladon le recul qui nécessitait à sa politique envers l’Alliance et lui permettrait de mettre d’avantage en avant ses propres besoins. Il n’était pas question d’empiéter égoïstement sur leurs relation avec les autres cités mais surtout de se recentrer sur sois même après les nombreuses crises qui avaient alors eu lieu. Et elle respectait donc plus que tout le souhait de cesser ces guerres, ces massacres, ces deuils. Elle partageait la souffrance des autres cités qui devaient avoir autant perdus qu’elle. Pour autant…face à ce manège stratégique, ce magnifique effort de guerre dont faisait preuve la garde Délimarienne, la Bourgmestre exprimait un doute. Derrière ces beaux discours de paix anti militaristes autour de quoi tournait l’économie de sa jumelle? Ces soldat sur entrainés ne faisaient que prendre soin de leurs corps musculeux? Les artisans délimariens n’étaient-ils pas reconnu pour leur talent? Elle n’avait pas l’intention de mépriser les coutumes et traditions d’un peuple mais peut-être qu’ils devraient apprendre à être d’avantage nuancés dans leurs propos. De la même manière que Caladon affirme sa position personnelle en certains points. Après on s’étonnait, on était choqués, on les taxait d’individualistes et d’opportunistes. Rien n’était ni blanc ni noir.

« Je vous donne mon accord là dessus. Nous saurons trancher juste, et bien. »
Il ne fallait pas oublier qu’elle s’était engagée en ce jour comme humble et obscur ouvrier de cette grande oeuvre commune. Elle s’était engagée à remplacer les fauconneaux, les lances, les piques, les épées pour mettre à la place une petite boite de sapin qu’ils appelleront l’urne de scrutin; Et de cette boite il sortira, quoi? Un assemblée en laquelle ils se sentiront tous vivre. La belle utopie…En y repensant Autone serait si enthousiaste à l’idée de participer à un tel projet. Elle lui ferait plaisir d’annoncer que la cohésion était proche…Et en y repensant surement s’entendrait-elle à merveille avec le conseiller Avente. Enfin, tant qu’elle prononcerait la sentence finale, ils pourraient mettre tout leur coeur dans cette merveilleuse entreprise qui était de juger des hommes à une mort certaine.
« Nous serions une assemblée qui sera comme notre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et fera surgir la justice dans tout les coeurs. Je vois bien où nous pouvons prendre l’opportunité de cette attaque. Je propose qu’il se déroule à Caladon, nous sommes tout à fait équipés pour ce genre d’événement et je pense avoir des contacts compétents qui sauraient prendre leur rôle à coeur.»   Elle avait lancé cette idée légèrement et en toute naïveté. C’était une démarche périlleuse qu’elle tentait là. S’attribuer le mérite de la justice et de la vérité n’était-il pas le signe d’une supériorité? Elle ne dirait pas le fond de sa pensée. Toutefois, en tant que membre nouvellement intronisé de l’Alliance, elle prendrait cet honneur comme légitime.

« Cependant tâchons de ne pas donner un prétexte à la paranoïa collective avec cette affaire. Le peuple à déjà beaucoup à s’inquiéter ces derniers temps…je ne voudrais pas que cette angoisse de plus se termine en émeutes.» Entre le deuil de leurs nombreux proches, la perturbation de la trame et les diverses actualités bouleversantes, elle se doutait que certains finissent par soupçonner leurs voisins, et mettre à l’abri leurs enfants. Sa priorité serait de rassurer un peuple en perte de repères. L’Alliance, le gouvernement étaient des valeurs sures. « Une autre priorité serait de communiquer avec prudence que tout le monde est sain et sauf et que l’Alliance ce trouve en ce jour plus forte que jamais face à ses détracteurs. Les mauvaises rumeurs vont vite et son destructrices dans un régime où la parole compte plus que les armes. Nos peuple sont déjà assez traumatisés comme ça donc je ne pense pas rester très longtemps ici…Surtout que je pense être plus utile là bas, à rassurer par ma présence plutôt qu’à nourrir les soupons par mon absence. » Elle ne mentionnait pas le fait de vouloir écourter son séjour auprès de l’intendante. Disons qu’elle partait pour mieux la retrouver? «Mais il est évidemment clair que certains de mes hommes seront désignés pour rester à vos côtés et pour vous épauler lors de la suite des opérations. » Et en effet la tenir informer de la suite des événements. Il n'était pas question que quelque chose se passe dans son dos. Et dans le doute elle se préparerait à revenir à tout instant.

Elle eu un charmant sourire au soupir de l'intendante.
«Nous vous inquiétez donc pas...Même si je ne me sentirai pas autant en sécurité que près de vous. » Son sérieux restait à prouver. Après tout n'avait-elle pas fait une partie du voyage en direction de Délimar en seule compagnie de son frère? «
Je ne manquerai pas de vous retourner ce conseil...vous êtes intendante, et même si j'ai un grand respect pour ceux qui souhaitent montrer l'exemple, nous serions bien embêtés s'il vous arrivait quoique ce soit...Mais je ne suis surement pas la mieux placée pour ce genre de conseil. »
Elle avait de la chance de n'avoir perdu qu'un bras. Mais après tout le coeur animé par la passion ne souffrait ni d'organisation ni de prévoyance. Il n'est que folle témérité, risque et spontanéité.

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Elle était plus sereine qu’elle-même au devant de la question de la justice qu’ils pouvaient rendre. En soi, c’était certainement pour le mieux. Et si justice parfaite n’existait pas, équité pourrait certainement déjà se réclamer de leurs actes. C’était une avancée consistante si elle était maintenue jusqu’au bout. “Attendons déjà de boucler tous les criminels et d’établir la vérité complète avant de s’attribuer, ou non, le déroulement d’un tribunal” Délimar possédait tout autant les infrastructures et les individus pour cela. Cependant, il ne s’agissait pas de Caladon ou de Délimar mais de l’ensemble de l’Alliance. Il ne s’agissait donc pas de décider à la va-vite d’un acte aussi symbolique qu’un tribunal commun à tous. Sans même être experte en tribunaux, elle avait conscience qu’il y avait beaucoup à décider à ce sujet avant d’espérer juger concrètement qui que ce soit. Et avant cela, il fallait encore établir clairement ce qui s’était passé. C’était ce qu’ils s’échinaient à faire présentement.

Il y a peu de chances que cela se termine en émeutes” Elle comprenait l’inquiétude de la jeune femme mais ne la partageait nullement. Peut-être aussi à tort. Peut-être que les caladoniens réagiraient différemment. Son peuple en tout cas ne risquait pas de paniquer pour si peu. La suite en revanche lui fit hocher la tête. Elle convenait tout à fait que confirmer la survie de tous ici présent serait une très bonne chose. “Je suis d’accord. Votre retour sera une très bonne chose” Ne serait-ce que parce que Caladon était fragile dans sa passation de pouvoirs. Elle serait plus utile en renforçant son début de mandat auprès des siens. Et en vérité elle n’avait rien à apporter ici, la retenir serait plus une affaire de symbolique. Mais ça, c’était à son choix uniquement. Et, étrangement, elle ne sentait pas, instinctivement, que la Bourgmestre était prompte à renforcer leur collaboration. “Bien sûr, que je m’inquiète” Même si elle était une gamine pourrie gâtée et capricieuse selon les rapports et que le sentiment se confirmait à la voir en personne, elle restait une jeune femme et un être humain. Innocente jusqu’à preuve du contraire. Bien sûr, qu’elle s’inquiétait.

Je vous remercie” Elle eut l’ombre d’un sourire “Personne n’est mal placé, pour ce genre de conseils. Je vous souhaite un retour triomphant, Bourgmestre Ostiz



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