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10 Novembre 1763, Port d'Athgalan


Le portail émit une onde magique, la terre trembla, les mages qui s’échinaient à en contrôler le flux vacillèrent, plusieurs perdirent connaissance, les autres tinrent bon, secoués. Depuis le bastingage de la Vagabonde, le Parangon haussa un sourcil, désappointé par le résultat. C’était la quatrième tentative ce jour, la première qu’il dirigeait, et les opérateurs du portail n’avaient tenus que vingt minutes de plus que les précédentes. C’était à peine un progrès, à peine une satisfaction. Malgré l’amélioration, le résultat n’était pas au rendez-vous. Le haut-mage voyait clairement les flux reliant le portail à la trame, mais il ne parvenait pas encore à comprendre ce qui ancrait tout cela dans cet arc de pierre. Ses doigts tapotaient le bois humide du bastingage, marquant son dépit, son regard couleur de lagon exotique rivé sur le noeud pulsant. Cela n’allait pas, définitivement. Leurs actuels difficultées avec la magie n’aidaient en rien. Que faire ? Se redressant, il étendit sa volonté dans la trame, se joignant aux efforts du groupe de pirates pour tenter, une nouvelle fois, de faire ployer l’antique artefact. Plutôt que de forcer ou s’impatienter, il essaya d’établir un drain plus lent mais plus solide, plus stable, conduisant les efforts des autres. Rapidement, cependant, il lui fut évident que le flot restait le même. L’approvisionnement de l’artefact était trop important. C’était comme de tenter de vider une rivière avec une tasse de thé. Chaque seconde se faisait une éternité, l’effort commença à faire perler une sueur rouge à son front, collant des mèches de cheveux à sa peau. Encore quelques minutes et ses doigts tremblaient. Le pont de la Vagabonde grinça, comme en réponse à l’état de son capitaine. Puis, soudainement, une onde vint de nouveau perturber le groupe de mage, et plutôt que de lutter contre ? Achroma relâcha, vacillant.

On arrête pour aujourd’hui

Cela ne servait à rien. Inspirant profondément, il se redressa, accepta le linge humide tendu par son second et se le passa sur le front. Défait de l’attention que requérait le portail, il nota enfin la présence d’un coeur battant auprès de lui, directement sur son bâtiment. Tournant la tête, il soupesa la silhouette du roi des forbans qui le dépassait très légèrement. L’arc de ses sourcils se fit plus sévère, il pinça les lèvres mais se passa de tout commentaire sur l’instant. Le contournant, il quitta le navire pour le quai, alla inspecter le portail ainsi que les mages, puis revint en prenant tout son temps, nouant sa longue chevelure pour libérer une nuque poisseuse et teinte d’un lustre carmin. Il ne s’était pas attendu à voir Nathaniel lui tomber dans les bras par cette journée, les pirates avaient fort à faire pour préparer la ville avant l’arrivée de la légion graärh. S’arrêtant au niveau de l’orque, il haussa un sourcil, détacha sa cape et lui fit un signe de tête d’invitation.

Vous prenez un verre ? Pas le même que moi, bien entendu…

L’autre était encore un elfe, il ne buvait pas de sang. Ouvrant la porte de la capitainerie, il s’approcha d’un apothicaire de bois sombre, prit deux verres, versa pour l’un un sang gardé frais par magie, dans l’autre un rhum caladonien ambré. Tendant le plus innocent des deux contenant à son invité, garda l’autre et en bu une gorgée prudente. Le liquide soyeux mais glacé piqua sa gorge et il se retint de tousser, ne s’étant pas attendu à avoir la gorge aussi enrouée. Ce satané portail était un véritable problème. Le défi était stimulant en sa globalité mais pour le moment, il était frustré par son absence de coopération. L’idée géniale n’était pas encore venue pour s’occuper de ce souci mais il était certain d’une chose : ce n’était pas simplement en drainant qu’ils allaient réussir. Mieux valait d’abord réussir à stopper l’approvisionnement du portail en énergie.

Pour l’instant, le portail donne peu de signes de changements. Son approvisionnement en énergie est trop important pour se contenter de le drainer stupidement. Avez-vous un forge-arcane ici, ou un enchanteur ?

Pour étudier la façon dont les glyphes avaient été pensés sur l’artefact, et pour essayer, au besoin, de les modifier. Il doutait que Nathaniel possède les spécialistes dont il avait besoin mais cela ne faisait pas de mal de demander, non ?

Dans tous les cas, je ne reprendrais pas aujourd’hui. Vos mages ont besoin de se reposer. Pourquoi ne pas prendre, vous aussi, une pause et jouer les hôtes modèles pour moi ?

Un petit sourire moqueur vint étirer le coin de ses lèvres. Il fit tourner le sang dans son verre, puis en bu une nouvelle gorgée. Après tout, c’était l’elfe qui était venu non ? Oui, pour voir le portail, sans nul doute, mais ça, il n’avait pas à faire l’effort de le deviner.

descriptionEfforts de guerre | PV Nathaniel EmptyRe: Efforts de guerre | PV Nathaniel

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¤ Petit bateau ¤

La guerre approchait aux portes d’Athgalan. Enfin … la guerre, pouvait-on vraiment appeler cela une guerre ? Les pirates n’avaient aucune véritable intention de mener une guerre. Ils n’en avaient tout simplement pas les moyens. Les graärh non plus d’ailleurs. Pourquoi ? Parce que les pirates combattaient en mer et les graärh en terre. Toute cette histoire n’était qu’une escarmouche, qu’une bataille. Oui le terme bataille était plus adéquat. Il s’agissait ici d’un conflit occasionnel. Les forbans de la cité perfide n’avaient pas l’intention de véritablement combattre d’ailleurs. Nathaniel, en tant que roi de la confrérie, avait décidé d’abandonner la cité. Cependant, les félins ne trouveraient pas une cité déserte à leur arrivée. L’elfe sombre avait bien l’intention de mener un petit combat, sans quoi on dirait qu’il était parti la queue entre les jambes. De plus, les agissements des graärh devaient être punis. On ne s’attaque pas à la confrérie en toute impunité. Athgalan allait donc se transformer afin d’accueillir un spectacle couleur carmin : celui de l’horreur et du massacre.

Les préparatifs avaient commencé depuis plus d’une semaine déjà. On posait des pièges, on sciait des pontons, on préparait le décor. Les tâches les plus importantes étaient accomplies en premier, car nécessitant plus de monde pour les accomplir. La main-d’œuvre allait être décroissante de jour en jour. Les premiers départs avaient eu lieu. La confrérie avait réquisitionné les navires afin de déplacer la population vers leur nouveau lieu de vie : l’île du crépuscule des chimères. C’est là-bas que la confrérie allait se rebâtir et prospérer. Très bien positionnée, elle pourrait piller les villages graärh de Néthéril et de Nyn-Tiamat plus rapidement, mais aussi perturber les échanges de marchandises entre les humains et les elfes. De plus, elle profiterait d’une plus grande proximité avec les vampires stationnés sur l’ile de l’éternel hiver devenu leur nouvel allié. D’ailleurs, le chef en devenir de ses alliés était ici, à Athgalan. Le parangon d’un des clans vampires avec lequel Nathaniel avait scellé l’alliance était venu ici remplir ses obligations : à savoir l’aider à résoudre le problème du portail. Le gredin avait bien l’intention de l’emporter avec lui, ce serait une humiliation de plus pour les félins que de savoir un artefact antique de leur race toujours en possession de leur ennemi. L’aide d’Achroma ne serait pas de trop dans cette affaire, surtout depuis que l’ancien capitaine des pirates, le nabot comme l’appelait l’elfe sombre, avait fui après l’élection de Nathaniel à la tête de la confrérie. C’est avec son aide que les pirates avaient réussi à activer l’appareil. L’elfe aurait peut-être dû le faire capturer avant qu’il ne fuit. Il n’aurait ainsi pas eu besoin de demander l’aide du vampire. Tant pis.

Le gredin donnait ses ordres, supervisait l’avancée des préparatifs et tombait même la chemise pour apporter son soutien là où des bras étaient nécessaires. Mais aujourd’hui, il ne ferait rien de tout cela. Du moins, pas totalement. Il allait s’enquérir des avancées concernant le portail et peut-être faire preuve d’un peu de diplomatie. En somme, continuer à remplir ces devoirs en tant que roi de la confrérie. Après avoir rendu visite à la distillerie qui confectionnait, sur sa demande, de la liqueur d’Athgalan frelatée, le gredin prit la direction du port. De ce qu’il avait compris, le portail opposait résistance. Il avait déjà été complexe à ouvrir, demandant énormément d’énergie. Et c’est seulement en le connectant à plusieurs navires via le système d’alimentation en magie des armes nautiques qu’ils y étaient parvenus. Depuis lors, les pirates avaient bien sûr déconnecté le portail des navires, mais il était resté actif. L’artefact semblant puiser son énergie ailleurs une fois activée. Un véritable mystère. Il était difficile à croire qu’il est d’origine graärh, quand on voit à quel point ils ont l’air primitif par rapport aux Ambarhùniens.

Il ne fallut pas longtemps au roi de la confrérie pour rejoindre le port. Ce dernier baignait d’ailleurs d’une énergie magique depuis que les tentatives d’extinction du portail avaient commencé. Nathaniel était quelque peu inquiet à ce sujet. Il savait que l’utilisation de la trame était dangereuse depuis la bataille contre les chimères. Fort heureusement pour lui, les esprits-liés n’étaient pas impactés.

Le bâtiment du parangon était amarré au port. C’est aussi pour lui que se déplaçait le gredin. Ce navire était mystérieux et dégageait une puissance équivalente au sien, bien que différente. Il était évident qu’il s’agissait là d’un bateau hors du commun. L’âme du pirate en lui incitait Nathaniel à le voler. Et il était bien obligé de réprimer cette envie qui marquerait la fin de l’alliance entre pirate et vampire. Tant pis, il tâcherait de profiter autant que possible de la vue tant qu’il mouillerait dans son port. Utilisant ponton et échelle, le gredin monta à bord de la vagabonde. L’atmosphère semblait s’être détendue depuis quelques minutes. Sans doute les mages avaient-ils décidé de faire une pause. Ils devaient s’agacer de voir le portail demeuré actif malgré leur tentative, se dressant face à eux semblant les narguer. Ceci expliqua sans doute le comportement d’Achroma qui, bien que l’ayant remarqué, le contourna pour quitter le navire et se diriger vers l’artefact.

Pour avoir connu nombre d’amants et amantes, leur avoir promis monts et merveilles, puis les avoir trompés, l’elfe sombre savait quand il ne valait mieux pas en embêter un ou une au risque de se prendre une baffe. Aussi l’elfe ne dit rien, se contentant peut-être d’afficher un léger sourire. Il n’avait guère envie d’expérimenter une gifle magique en provenance d’un tel individu. De plus, son départ du navire offrait ici une merveilleuse occasion pour le gredin. Il allait pouvoir s’approcher de la barre du bâtiment. Aussi s’y déplaça-t-il tranquillement, l’air de rien, esquivant les quelques membres de l’équipage … disons spécial … dont il croisa la route. Finissant par arriver sur le bastingage, il s’approcha du gouvernail, se mettant devant avant de venir glisser ses mains dessus. C’est alors que quelqu’un toussa légèrement derrière lui. L’elfe se retourna alors sans attendre, prit la main dans le sac. Mais bon, il avait déjà vécu ce genre de situation. Son regard se posa alors sur ce qui se révéla être une femme. Une belle femme … si on faisait exception des crustacés qui recouvraient certaines parties de son corps et de son odeur.

« Magnifique étoile de mer que vous avez là. Ce n’est pas commun d’en voir hors de l’eau … enfin, c’est assez relatif vu que ce navire peut aller sous l’eau. J’imagine toutefois que vous devez en prendre soin pour qu’elle reste à ce point attaché à vous. Voyez-vous, j’ai moi-même un singe, mais c’est un véritable petit voyou. Pourtant il me semble que je le traite bien. Du coup je suis toujours à la recherche de conseil et … »

Dans sa vision périphérique, l’elfe sombre remarque que le parangon venait de faire son apparition. Celui-ci semblait quelque peu fatigué par ses efforts sur le portail.

« Vous prenez un verre ? Pas le même que moi, bien entendu… »

Oh excellent, une belle occasion de se sortir de cette situation. Le capitaine du navire lui offrant un verre. Sans attendre, l’elfe sombre accorda toute son attention au vampire, ignorant la jeune femme.

« Bien entendu, ce serait avec grand plaisir. »

Nathaniel prit la suite d’Achroma, le suivant au travers du navire. Ce dernier menant le roi de la confrérie jusqu’à la capitainerie du bâtiment. Le gredin profita de l’occasion pour observer l’endroit, le jugeant par rapport à ce que lui possédait. Peut-être pourrait-il y trouver de l’inspiration pour améliorer le sien. Pendant ce temps-là, le vampire préparait des boissons pour les deux hommes. Sentant le regard du parangon sur lui, le pirate se retourna et saisit le récipient en le remerciant. Il le porta à sa bouche, humant au passage le parfum qui se dégageait du breuvage, en devinant la provenance, avant d’un prendre une petite gorgée.

« Je dispose bien de quelques maitres glyphes, il m’en vient trois à l’esprit qui sont particulièrement doués. Bien entendu, leur domaine de spécialité reste celui des navires. Néanmoins, peut-être offriront-ils une approche différente du problème. Je sais que l’un d’entre eux avait travaillé avec l’ancien capitaine des pirates lorsqu’il s’agissait d’activer le portail. Ce portail est un adversaire coriace. Il avait déjà posé des problèmes lors de son activation. »

Le gredin haussa un sourcil à ce qui suivit. Il souhaitait qu’il joue l’hôte modèle ?

« Nous sommes à Athgalan ici. Je doute que votre époux, qui est aussi mon capitaine des contrebandiers, accepte que j’agisse tel un hôte modèle comme on l’entend ici. Même si, à n’en pas douter, ceci serait fort amusant et permettrait, à vous comme à moi, de décompresser face aux événements actuels. »

L’elfe porta à nouveau le verra à ses lèvres, ingérant une gorgée supplémentaire.

« Toutefois, je peux toujours faire quelque chose en ce sens. Un combat est prévu ce soir à l’arène de la ville, je peux vous y convier si vous le souhaitez. Il y a quelques jours nous avons capturé un mille-pattes géant particulièrement imposant. Nous aurions dû normalement le tuer, mais mes hommes travaillent d’arrache pied. Il faut donc que je les divertisse pour m’assurer de leur efficacité. L’arène n’est pas bien somptueuse, mais la loge de la confrérie vous est ouverte si vous souhaitez assister au spectacle. »

Nathaniel s’approcha d’une chaise près de la table, se plaçant derrière celle-ci.

« Concernant les membres de votre équipage. Ils peuvent y assister aussi, dans les gradins. Mais veillez à ce qu’ils se couvrent un peu. Non pas que leur allure atypique dérange, mais certains habitants pourraient y voir des monstres et souhaiteraient les voir combattre dans l’arène. »

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Lyssa, toute image éthérée et grâce impériale, vint glisser près de lui, chuchotant à son oreille et lui tirant un sourire amusé, alors qu’elle-même semblait de fort méchante humeur. Faisant tourner le sang dans son verre, il laissa son regard voguer dans le vide, ne s’ancrant que par la voix du pirate. On attendait de lui une réponse, non ? Pourtant, après l'intense effort qu représentait le drain du portail, flotter sans tracas lui semblait une délicieuse perspective. Contrairement aux mages pirates qu’il avait décidé d’épargner au maximum pour qu’ils travaillent sur la durée, lui s’était poussé sans compter. Il en payait naturellement le prix, malgré l’immense puissance qu’il possédait. C’était la grande différence entre un être de sensations et une création inanimée. Forçant son être à se concentrer, il prit une nouvelle gorgée puis l’observa de nouveau avec nonchalance. Décidément, il l’appréciait ce pirate, malgré son côté brutal et peu raffiné. Cela l’amusait plus souvent que cela ne le frustrait.

Mes hommes ne peuvent pas quitter le navire et la mer. Même ce marécage reste terrestre. Je tâcherais de trouver un bâtiment à piller sur la route de Sélénia pour leur servir de distraction

Son regard se fit plus scrutateur, l’expression ambiguë entre bonne humeur et calcule. Un navire elfique, s’il pouvait en trouver un, ne manquerait à personne. Ses hommes adoraient les abordages après tout, et cela faisait un long moment qu’il n’avait pas lâché la bride. Le pillage n’était pas une activité sécurisée pour ses plans actuels. Il se faisait passer pour un agneau, s’il devait sortir ses crocs de loup, mieux valait qu’il ne soit pas reconnaissable. Or, les seuls navires légendaires de tout l’Archipel étaient actuellement amarrés presque l’un à côté de l’autre. La Vagabonde, le Maelström, deux bâtiments à la puissance magique, et pourtant très différents. Personne ne penserait qu’il s’agissait du forban si un spectateur pouvait faire le récit de l’attaque et il ne maîtrisait pas l’art de l’illusion pour en créer une suffisante pour donner le change. Fort heureusement, les elfes étaient isolés et vulnérables. Il pouvait jouir de davantage de sécurité en s’attaquant à eux.

Un sourire narquois peignit ses lèvres alors qu’il écartait la question de ses pensées immédiates.

Vous savez, je vous aurais volontier affirmé ne pas être votre genre mais de ce que je sais ? Vous n’avez pas réellement de genre

Il se redressa légèrement, termina son verre et le déposa en un geste souple sur le meuble.

Un combat d’arène alors ? Ma foi, pourquoi pas. Je n’ai pas encore pu admirer les bêtes propres à Néthéril, cela me fera une belle occasion

Peut-être même qu’il combattrait lui-même si la bête était assez impressionnante. Il avait déjà eut affaire aux Fenrisulfr de Nyn-Tiamat après tout, et à une Licorne, cela lui ferait l’occasion de s’entraîner pour leur chasse. Oui, définitivement, il aimait beaucoup cette idée. Et comme les mages exceptionnels n’étaient pas légion, cela donnerait l’occasion d’un beau spectacle. Mais il n’allait rien lui dire, autant faire de cela une surprise. Avec un peu de chance il le prendrait au dépourvu et pourrait le traîner dans l’arène avec lui comme coéquipier. Peut-être même qu’à vider ainsi son énergie sur une créature vivante, il aurait enfin l’illumination manquante concernant le portail. Il ne fallait jamais sous estimer le pouvoir de prendre un peu de recul. Cela, plus les maîtres glyphes, il devrait tout de même finir par réussir à trouver un palliatif à cette agaçante conception. De nouveau, il se perdit dans ses pensées, mais cette fois, son front se froissait de contrariété. Il voulait absolument un résultat au plus tôt afin de pouvoir ensuite s’entraîner pour rendre l’acte plus rapide.

Je veux ce maître glyphe en ce cas. Le portail possède un ancrage qui attire le flux de magie à lui de façon continue. Je peux le drainer mais cela ne sert à rien s’il ne se coupe pas. C’est inepte de continuer d’agir ainsi. J’espère que vos experts pourront d’abord modifier les glyphes du portail, pour permettre de couper l’ancrage, par exemple, ou dans le pire des cas permettre de rediriger l’énergie vers l’extérieur une fois attirée. Une fois cela fait il suffira de drainer ce qu’il reste à l’intérieur et il sera sous contrôle. Si un enchanteur a déjà travaillé sur l’objet, je veux absolument son retour d’expérience. Cette… création n’est pas à traiter à la légère, non seulement elle est puissante mais si on la manipule mal le noeud d’énergie généré pourrait exploser et reproduire en miniature ce que le Baoli a fait aux Chimères… sans être discriminant sur les victimes cette fois

Lui, il n’en avait pas envie. Il y avait fort à parier que Nathaniel non plus n’avait pas du tout envie de voir un navire, ou pire, être pulvérisé par une explosion magique de cette intensité. Expirant sèchement, il sortit d son immobilité pour faire le tour de la pièce, évacuant ainsi une partie de sa tension immédiate. Ses pas le menèrent plus près du pirate et il l’observa un instant avec une expression presque malveillante avant de redevenir jovial. Expirant profondément et presque théâtralement, il haussa des épaules.

Enfin, rien qui ne pourra être résolu aujourd’hui. Inutile de se lamenter indéfiniment sur l’impossible, mieux vaut profiter de ce qui est acquis… à ce sujet, d’ailleurs…

Il se pencha près de l’épaule du pirate pour l'observer par le côté, mains dans le dos.

Lyssa m’a confié votre intérêt pour la Vagabonde. Mais sachez que ce navire et moi sommes une seule et même entité. Il ne peut être manié par un autre. Pas sans mon accord, en tout cas. Cependant, puisque nous parlions d’hospitalité, et de détente, de décompression face à la situation présente… pourquoi ne pas faire un petit échange profitable pour tous deux ? Cela nous permettra de, hm, renforcer nos liens, dirons-nous… je vous laisse vous essayer à la barre de mon bâtiment et en échange, vous acceptez de me prendre comme élève. Après tout, vous êtes un maître navigateur et malgré la malédiction d’océan pesant sur moi, je suis un novice en matière de commandement….

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¤ Professeur Nathaniel ¤

En guise de distraction en vue de changer un peu l’esprit du parangon et lui permettre d’évacuer la pression, le gredin conviait son invité à assister au combat d’arène qui devait avoir lieu dans ce soir même. L’elfe sombre avait peu de chances de se tromper en proposant ce style d’événement. Les vampires, quand bien même pouvaient-ils se parer de noblesse et de raffinement, n’en restaient pas moins des créatures violentes aimant le goût du sang. Ce fut donc sans surprise aucune qu’il obtint de l’Elusis une acceptation. Cela ne pourrait faire que du bien à son invité. C’est toutefois avec un certain étonnement et une certaine curiosité quand le parangon lui révéla que l’équipage de la Vagabonde ne pouvait pas quitter la mer et le navire. Ainsi donc la terre leur était interdite. Voilà qui était intéressant. Et si on leur attachait des seaux remplis d’eau aux pieds, pourraient-ils tout de même aller sur la terre ferme ? Mh … non, c’était là une idée bien saugrenue. Quoi qu’il en soit, le bâtiment du vampire devenait plus intéressant encore. Le gredin lâcha finalement un léger ricanement à la remarque du parangon.

« Ah, je ne suis pas homme à me limiter face aux dons que nous offre la vie. J’en profite un maximum, je m’en enivre, car la vie est aussi forte cruelle et on ne sait jamais à quel moment le vent va tourner. »

Le forban finit à son tour son verre, venant le placer sur la table, tout en écoutant la suite.

« Je vous le ferais parvenir dans les plus brefs délais. Il n’en reste pas moins étonnant qu’une telle chose, aussi complexe et aussi avancée existent en cette terre où les habitants originels sont aussi … simples ? »

Il aurait pu qualifier les graärh de primitif, par rapport à eux, mais ce ne serait pas totalement exact. De même que de les qualifier de barbares, les félins ayant une civilisation bien à eux. Oui, simple était sans doute le mot le plus adéquat.

« Un portail, un puits de magie. Je me demande ce qu’il nous cache encore d'autres. Quels trésors nous pourrions découvrir et leur prendre. »

L’elfe était intéressé, très intéressé même. Bien qu’il soit un bandit, un pirate, il est aussi un elfe et de par sa nature sait que la richesse peut prendre différentes formes et non simplement l’or … même s’il appréciait beaucoup l’or. Néanmoins, gredin étant aussi assuré que tout trésor avait son gardien. Lors de la découverte du portail, un graärh prune particulièrement dangereux était apparu. De ce fait, découvrir ses trésors ne serait pas sans risque. Heureusement que sa curiosité et sa cupidité étaient bien trop importantes pour être arrêté par ces simples risques.

« Lyssa m’a confié votre intérêt pour la Vagabonde. Mais sachez que ce navire et moi sommes une seule et même entité. Il ne peut être manié par un autre. Pas sans mon accord, en tout cas. Cependant, puisque nous parlions d’hospitalité, et de détente, de décompression face à la situation présente… pourquoi ne pas faire un petit échange profitable pour tous deux ? Cela nous permettra de, hm, renforcer nos liens, dirons-nous… je vous laisse vous essayer à la barre de mon bâtiment et en échange, vous acceptez de me prendre comme élève. Après tout, vous êtes un maître navigateur et malgré la malédiction d’océan pesant sur moi, je suis un novice en matière de commandement… »

Nathaniel ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire coupable. Ah, les femmes, il est toujours complexe de leur cacher des choses. Visiblement son tour de passe-passe sur le dressage d’étoile de mer et de singe ne l’avait pas convaincu. En même temps, il ne s’agissait pas là du meilleur mensonge qu’il ait pu inventer.

« Oh, vous accepteriez donc que je vous manie, enfin, que je manie votre navire. »

L’elfe sombre eut un petit regard malicieux. Après tout le vampire lui-même avait dit que le navire et sa personne étaient une seule et même entité.

« J’accepte volontiers le marché que vous me proposez, Achroma. Je reconnais que votre bâtiment m’intrigue depuis que j’ai posé les yeux dessus. Je le sens quand un bâtiment n’est pas comme les autres. Après, c’est aussi pour ça que j’ai volé le Maelstrom à l’empereur. Je devais me douter au fond de moi qu’il avait un grand potentiel. Un potentiel qui serait malheureusement gâché entre de mauvaises mains. »

Nathaniel commença à sortir de la pièce pour rejoindre le pont.

« J’ai tout de suite pressenti que quelque chose ne tournait pas rond quand j’ai eu l’occasion de poser les yeux sur la barre de votre bâtiment. Les marques d’usure du gouvernail proviennent de mains beaucoup plus petites que les vôtres. C’est cette Lyssa qui doit le plus souvent la tenir non ? Ce bâtiment a un énorme potentiel lui aussi, mais ce n’est pas elle qui pourra l’exploiter entièrement. Si c’est vous, on le saura très vite. Dans le cas contraire, attendez-vous à ce que je vous vole le navire. »

Le roi de la confrérie accompagna la fin de ses paroles d’un clin d’œil à l’adresse du parangon, signifiant qu’il plaisantait … ou pas.

« Vous êtes un chef de clan vampirique. Je doute que le commandement d’homme vous fasse défaut. Commander un équipage c’est presque pareil, à quelques subtilités près. Mais rien de vraiment insurmontable pour vous. En revanche, il faut que vous connaissiez votre navire, de la proue à la pompe, que vous le ressentiez, que vous ressentiez la mer autour de lui, mais également le vent. C’est là que demeure la vraie difficulté. Quand on navigue, on ne manie pas uniquement un assemblage de bouts de bois flottant, on manie également les éléments. »

L’elfe finit par mettre le pied dehors, prenant une inspiration pour s’imprégner de l’embrun marin.

« Commençons par le mât. En dehors d’être une arme pour fracturer le crâne d’une personne, c’est aussi l’un des nombreux éléments du gréement dormant d’un navire et on pourrait dire l’élément principal, car il va soutenir les pièces nécessaires à la propulsion. Sans lui, à moins de savoir tirer profit des courants maritimes et encore, un bâtiment n’ira nulle part. On va venir le tendre ou le détendre, le déformant quelque peu, à l’aide des différents cordages. Etai à la proue, le hauban sur le pont, le pataras et les bastaques à la poupe. Suivant la tension exercée sur le mât, on va pouvoir déformer un peu plus la voile pour améliorer la captation du vent. »

Le gredin leva la tête, venant à présent désigner la voilure.

« Les manœuvres sur ces premiers éléments vont venir s’accorder avec les manœuvres faites sur les éléments du gréement courant. Ces derniers sont tous les éléments mobiles et vont directement être liés à la voilure. Pour exploiter correctement et au maximum la propulsion d’un navire, il faut qu’ils fonctionnent de concert. Après, je parle d’un point vu au-dessus de l’eau. Je sais que la Vagabonde a la capacité de naviguer sous l’eau et pour sans l’avoir vu je ne peux qu’extrapoler. Soit vous utilisez toujours la voilure pour cette fois-ci capter non pas le vent, mais les courants marins et dans ce cas le principe doit être le même. Soit la propulsion est différente et il faudra que je voie ça de mes propres yeux pour en dire davantage. »

Lentement, Nathaniel vint se diriger en direction du gaillard d’arrière.

« La propulsion est donc l’un des premiers éléments à maitriser sur un navire. Il faut donc connaitre les éléments du navire permettant de l’obtenir et savoir comment les utiliser afin de donner les bons ordres à l’équipage. Mais pour donner les bons ordres, il faut aussi connaitre et ressentir le vent. Car c’est en connaissant le sens du vent ainsi que son intensité qu’il sera possible de déterminer la voilure nécessaire pour en tirer la propulsion adéquate à la manœuvre que l’on veut effectuer. »

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Certes

Il ne pouvait pas réfuter son opinion, et il n’en avait pas envie. Croquer la vie à pleines dents, n’était-ce pas ce que l’on appeler honorer sa propre vie ? L’existence n’avait d’intérêt que si elle était usée et utilisée. En vérité, l’attitude du pirate l’amusait plus qu’elle ne le gênait. La suite lui fit tordre un sourire et hausser un sourcils, les yeux pétillants. Il lui décocha un regard emplit d’une réprimande amusée et taquine, dépourvue d’agressivité.

Ah ?

Parce que ce peuple semblait simple, d'apparence et selon leurs critères à eux, alors ils étaient forcément incapables et figés ? Cette fois, il n’en était pas réellement convaincu. Cela se tenait à première vue, mais ils en savaient finalement trop peu sur l’histoire des natifs pour réellement émettre un jugement définitif, à son sens. Même avec des peuples dont on connaissait une grand part de l’histoire, il restait des surprises et des découvertes.

Pourtant nous avons eut la preuve qu’un peuple pouvait se déliter. La disparition des Tarenth fit perdre une immense sommes de connaissances, les elfes sont devenus plus simples et bien moins sages avec les ans, sans offense aucune. Peut-être les natifs de l’archipel ont-ils connus un sort similaire ?

C’était une hypothèse. Les graarh avaient peut-être été bien plus avancés jadis. Ils avaient aussi peut-être été forcés à abandonner tout cela, par des moyens non organiques. De la magie, par exemple. Eux qui avaient un lien privilégié avec les esprits-liés, était-ce si irraisonné de croire qu’ils puissent avoir usé du don de modulation des souvenirs de l’hippocampe à une grande échelle ? Ils ne savaient pas, mais cela valait la peine de chercher.

Son sourire se fit plus aigre à l’idée, évoquée par l’elfe, de voler les natifs. Ce n’était pas dans sa façon de fonctionner, pas envers eux en tout cas. Penchant la tête, il glissa sans pour autant perdre de son humour et de sa bonne humeur.

Ne froissez pas mes ‘chastes’ oreilles, Capitaine

Pour autant, il ne prêcha pas pour sa déesse. Eärendil faisait ce qu’il voulait de ses propres forces tant qu’il respectait leur accord et ne lui demandait pas de l’aider ou n’essayait pas de lui vendre ce qu’il ne voulait pas avoir. Pour le reste, il n’était pas le garant moral de tout l’Archipel, loin s’en fallait, et il n’était pas assez hypocrite pour l’affirmer.

Mais je dois admettre, si je ne tenais pas la race en respect, je serais terriblement tenté de prendre possession du Baoli. Une source de magie non vivante, non grincheuse, qui ne crache pas de feu et ne faiblit pas… j’entrevois un potentiel énorme à son usage

Son regard, vert d’eau, brillait à ce qu’il entrevoyait. La magie avait toujours été pour lui une source d’émerveillement et de rêves, mais elle était aussi source d’ambition et, il ne l’ignorait pas, de puissance. Il y voyait de nombreuses promesses également : croissance, protection, création…. Seules ses valeurs le retenait, et sa conscience qu’il voulait faire de la Légion nord un allié et pas un adversaire si proche de lui.

Imaginez, un usage de la magie qui ne serait plus individuel mais collectif, une ville fonctionnant par la magie d’une source aussi puissante en continue, exactement comme ce portail… à quelques améliorations près. La capacité d’user d’une magie plus imposante, de plus grande ampleur. Un téléport de masse par exemple, ou un bouclier magique de la taille d’une ville

Sa voix tremblait de son exaltation. Et il le constatait. S’arrêtant sur un souffle, alors qu’il s’apprêtait à reprendre, il expira longuement, se drapant d’une expression d’auto-dérision ironique avant de hausser les épaules.

Je m’enthousiasme un peu trop…

C’était sans doute peu dire. L’amour de la magie tendait à le rendre volubile si ce n’était pas pire encore. L’existence du Baoli ouvrait de nouvelles possibilitées, tout comme l’étude de ces portails. Il y avait de quoi remplir des années et des années de recherches longues et intensives sur de nombreux sujets. Cela pouvait conduire à une ère de nouvelle technologie magique encore mal cernée. De quoi occuper son clan et bien d’autres. Et surtout, de quoi assurer leur supériorité en agissant correctement.

Même si je suis sérieux sur les avancées magiques que cela pourrait représenter

Petit sourire, fin et matois. Oui, il était sérieux. L’expression se transforma, le sourire s’élargit avant de devenir un petit rire sous cap, les crocs luisants. Mais décidément, ils ne cessaient. Ce fut donc avec un amusement non dissimulé qu’il décida de répondre, feignant un très grand sérieux malgré ses prunelles pétillantes et sur le ton de la confidence. Heureusement que personne ne l’écoutait, sinon il risquait de choquer quelqu’un.

Oui je vous autorise à me manier

Avec un clin d’oeil il ajouta cependant, plus bas encore, intimement.

Mais pas à me manipuler évidemment

Il n’avait aucune envie d’être manipulé par un étranger, ou en tout cas, il n’était pas du tout prêt à s’offrir ainsi à cet homme en particulier. A Aldaron, oui, à Nathaniel non pas du tout. Certainement jamais d’ailleurs, pirate oblige. Ils ne seraient jamais des alliés à la vie à la mort, même s’ils pouvaient avoir de bonnes relations. Leurs orientations, valeurs, étaient très différentes et surtout ? Ils étaient bien trop capables, tous deux, de tout faire pour leurs buts.

Pour autant, il ne s’arrêta pas dessus, tandis que Nathaniel semblait bien décidé à vouloir rappeler ses talents de voleur de navire. Riant sous cap, il prit une pose dramatique, le dos de la main sur le front, feignant la tristesse et le désespoir. Mais sous couvert de la plaisanterie, c’était aussi une vérité qu’il agitait également, à l’égal de ce que l’orque lui tendait, et c’était là un autre jeu qui lui plaisait : le non-dit. Tant que le sourire restait réel, malgré les sous-entendus, cela lui allait. Une part de l’intérêt du forban était son côté comique.

Ciel, mais que dirais donc mon époux si je me faisais voler… quoi que ce soit terriblement flatteur

Bien. Et maintenant… la leçon ?

J’écoute

Et il écouta, la mine sérieuse, très attentif à ce qu’on lui expliquait. C’était lui qui avait demandé son tutorat après tout, mais rapidement il se prit à penser que joindre une démonstration à l’explication serait certainement très positif. Arrivé à la fin de l’explication du pirate, il prit quelques instants pour s’imprégner de ce qui avait été dit et porter un oeil critique dessus, pour en faire germer des questions potentielles. Parce que des questions, il y en aurait forcément. Quand la première vint, il la posa sans attendre :

Comment faites-vous, pour ressentir le vent ?

Sur son visage, oui et après ? Il devait y avoir un peu plus que cela. Il poursuivit, ne se souciant guère d’une construction filée de ses idées, n’était-il pas l’élève ici après tout ? Que son professeur se serve de sa langue adroite pour construire une didactique appropriée et structurée et il se contenterait, avec force plaisir, de le lapider de questions dès qu’il en viendrait, ou d’idées, au demeurant, puisqu’il était intéressé par plus qu’une vague appréciation de la chose.

Je pense que sous l’eau, la propulsion fonctionne de la même façon que sur l’eau. Mais je ne suis pas totalement certain. Voulez-vous que nous fassions l’expérience ensemble ? Je peux m’arranger pour que vous respiriez sous l’eau

Ah la magie, quelle belle chose. A moins que l’Orque ne sache respirer sous l’eau par lui-même ? Il ne connaissait pas très bien cet esprit après tout. Peut-être avait-il la capacité de se faire pousser des branchies ? Voilà qui serait cocasse. Et en même temps pas si étonnant que cela. Mais définitivement cocasse. Essayez donc de charmer quelqu’un avec des branchies ! En tout état de cause, il lui confirmerait, ou non, ce qu’il en était.

Ou bien préfériez-vous que nous restions au-dessus des flots ? A vous de me dire, capitaine

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¤ En mer ¤

Nathaniel écouta la réponse d’Achroma, la théorie qu’il avançait. Il la trouva intéressante sans toutefois comprendre totalement de quoi il parlait. Les Tarenth ? Qu’est-ce que c’était que cette chose. Le nom ne sonnait pas elfique, ni humain, ni un quelconque patois humain. Une chose dont il n’avait pas entendu parler. Fort probablement, il y a plein de choses dont le gredin n’a pas entendues parler. Pour autant cela semblait important.

« Les elfes sont sans doute devenus plus simples pour s’adapter aux humains qu’ils côtoient ainsi qu’aux vampires. Imaginez-moi, l’espace d’un instant, si j’étais comme tous les elfes vivant Endëaerumë. Un roi pirate avec un balai tellement épais et profond dans le fondement, ça ne serait pas crédible, totalement risible. Aucun enfant de salaud n’accepterait de suivre ça. Pour autant, même si nous elfes avons tendance à nous simplifier, nous ne tendons pas à ce que sont les graärh aujourd’hui. »

Cela le parangon l’avait sans nul doute compris. En parlant de simplification l’elfe ne faisait pas mention aux mœurs et aux comportements, mais à la connaissance, à la magie et la technologie.

« Vous avez parlé de Tari … Taro … Ah Tarenth ! Qu’est-ce donc ? Je n’en ai jamais entendu parler ? Il s’agit d’un peuple disparu ? »

L’elfe sombre observa le vampire avec des yeux comme des billes dans lequel luisait un éclat, celui de la curiosité et de la cupidité. Un peuple disparu veut dire que leurs possessions sont sans propriétaire. Cela ne pouvait qu’enchanter un pirate. Finalement, c’est un rire moqueur qui s’échappa de Nathaniel lorsqu’Achroma fit mention de la magie, des dragons et du puits de l’ile de Tiamat.

« Imaginez-vous seulement un instant si une telle chose, qui n’est pas grincheuse, qui ne crache pas de feu, en somme qui ne représente pas un danger mortel, tombait entre les mains de quelqu’un comme moi ? La première chose que j’en ferais serait une arme pour piller le monde et … »

L’elfe s’arrêta, son regard s’assombrissant. Il parut l’air songeur. Les graärh avaient en ce moment même cette chose entre les mains. Qui disait qu’ils n’allaient pas en faire une arme pour chasser les Ambarhùniens hors de l’archipel ? Mais, au bout de quelques instants, le regard de Nathaniel s’adoucit.

« Si c’est aussi simple que ça, si ce n’est pas grincheux, ne crache pas de feu, en somme ne représente pas un danger mortel. Alors pourquoi, les graärh sont ce qu’ils sont aujourd’hui ? Pourquoi sont-ils si simples alors qu’ils auraient pu faire toutes les choses dont vous venez de parler. »

L’elfe tourna son regard vers le portail.

« Mh ... ils l’ont probablement fait. Cette chose sur Tiamat n’est probablement pas aussi simple que vous le pensez, Achroma. Elle pourrait peut-être être même pire qu’un dragon. Peut-être mieux vaut-il surveiller ce qui se passe là-bas. »

De la sagesse provenant de Nathaniel. Non probablement plus de l’instinct de survie. De l’évaluation des risques et bénéfices au vu des quelques informations en sa possession. L’elfe sombre verrait le moment venu s’il pouvait trouver un moyen d’infiltrer quelqu’un là-bas, afin de surveiller et de rapporter quelques informations. Une attaque graärh allait avoir lieu sur Athgalan et le roi forban ferait le nécessaire pour le repousser. Mais si un jour ces chats fabriquaient une arme pour l’attaquer à partir de ce puits de magie. Parviendrait-il à faire face ? Il suffisait de voir ce qui s'était produit avec les chimères. Quoi qu’il en soit, c’est sur ces sombres pensées qu’Eärendil commença la leçon à son élève du jour. Au bout de plusieurs minutes d’explications, les premières questions d’Achroma tombèrent.

« Comment faites-vous, pour ressentir le vent ? »

« Oh pour cela il faut être à l’écouter du ciel, de la terre, de la mer et de son corps. »

L’elfe tourna sur lui-même avant de poster en direction de l’Est. Ceci fait, il s’approcha d’Achroma et le prit par les épaules pour le faire quelque peu bouger sur lui-même. Après tout, il l’avait autorisé à le manipuler.

« Vous ressentez le vent sur votre visage ? Le vient de l’Est. Mais pour s’assurer de la direction, il faut aussi ouvrir grand les oreilles, son sifflement doit être équivalent sur chacune d’elles. »

L’elfe tourna légèrement le parangon dans un sens puis dans l’autre pour lui montrer la nuance avant de le relâcher.

« Après il existe des façons plus simples et plus rapides. On n’a pas toujours le loisir d’évaluer le vent avec notre visage, surtout en combat. Le plus simple est donc d’attacher un petit drapeau ou un ruban pour en connaitre la direction. »

Le gredin leva un bras pour pointer une mouette qui planait.

« Voici une petite astuce que j’utilise lorsque je suis dans une ville portuaire. Les mouettes planent toujours face au vent. Mais cela ne fonctionne qu’à terre. En pleine mer je fais autrement. »

L’elfe pointa l’eau et les rides se formant à la surface.

« On peut déterminer d’où le vent vient à partir de la direction des rides sur l’eau, ou des vagues. Mais on peut également déterminer la force du vent à partir de la forme de la vague. Ressentir le vent c’est donc simplement être à l’écoute de son environnement. À force d’entrainement cela deviendra extrêmement facile, je dirais même plus, comme un nouveau sens. »

Cela pouvait même avoir d’autre application. Par exemple lors d’un combat contre un mage utilisant le vent ou encore contre un esprit-lié de la libellule. L’elfe avait déjà eu l’occasion de mettre ce talent en pratique.

« C’est une proposition fort intéressante. Mais pour le moment, ne brulons pas les étapes. Commençons par naviguer au-dessus de l’eau. »

Le vampire avait eu l’occasion de voir de la théorie, à présent il était temps pour lui de voir un peu de pratique. L’elfe sombre se dirigea tranquillement en direction de gaillard arrière où se trouvait la barre. Un sourire illumina son regard alors qu’il se positionna devant. Avec délicatesse il posa ses mains dessus, venant presque caresser le bois du gouvernail. Il finit par l’empoigner fermement.

« Allez tas de dégénérés ! Si vous voulez éviter que votre capitaine ne vous envoie dans un récif lors de votre prochaine sortie en mer, il va falloir m’obéir le temps que je lui apprenne à naviguer. Tout le monde à son poste, préparez-vous à appareiller et plus vite que ça ! »

Il y eut un petit moment de latence puis l’équipage de la vagabonde commença à s’activer, venant prendre leurs postes respectifs. On commença à dérabanter pour pouvoir libérer un peu de voile, les amarres furent retirées. Les attaches à la terre complètement retirée, l’équipage commença à libérer de la voilure en suivant les ordres de l’elfe sombre. Lentement la vagabonde se mit à bouger et à s’éloigner du port.

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Il hocha la tête, appréciateur, un léger sourire aux lèvres. Intérieurement, il était toujours aussi guilleret malgré la gravité de la situation et du sujet de leur discussion. Ce n’était pas par un manque symptomatique de crainte mais la crainte, il connaissait, il l’avait eue au ventre toute sa vie, car il y avait toujours à craindre. Mais la crainte ne devait pas prendre possession de vous, ou s’emparer de votre raisonnement et de vos espoirs, de vos capacités. Et il avait un partenaire stimulant pour une fois, loin de la noblesse Sélénienne. Quelqu’un de capable, qui ne jouait pas et surtout, un allié de circonstances. Il eut un petit geste de la main, alors qu’il le répondait, posture ouverte, engagée. Ce dont ils discutaient tenait pour beaucoup de l’exercice intellectuel, mais appliqué à quelque chose de concret et surtout de très sérieux pour eux deux et leurs entreprises.

Et pourtant, les elfes n’ont pas eut assez de contacts avec l’humanité pour que cela explique leur décroissance. Mode de vie autarcique, culture très différente, mépris des hommes, les elfes n’ont pas partagés leurs savoirs, et la grande majorité de la dissolution elfique au sein de l’Empire venait soit de l’Ordre, soit de quelques exceptions spécifiques. Vous avez raison de dire que si vous aviez été comme les autres elfes ça n’aurait pas fonctionné… Et regardez le royaume elfique, cela n’a effectivement pas fonctionné. Cela n’a jamais fonctionné parce que ce n’était pas leur volonté. Leur perte ne vient pas d’un rapprochement avec les hommes

Avec un mouvement d’un quart de buste il se tourna vers la porte puis de nouveau vers l’elfe. Non, ce n’était pas un rapprochement avec les hommes qui avait causé la fuite du savoir. Cela venait d’ailleurs, d’un mécanisme autre, qu’il ne pouvait parfaitement définir ou nommer mais qui devait exister, selon lui.

Et de toute façon, le savoir ne se volatilise pas du fait de la rencontre entre deux peuples et du besoin potentiel de cohabitation. Les elfes ont une immense tradition orale comme écrite. On peut penser que les écrits se sont perdus pendant la fuite depuis votre continent originel, mais les souvenirs et la transmission orale ? Et qu’en est-il après la traversée ? Ce délitement a eut lieu mais il n’y a aucune explication précise, et elle n’a pas alerté plus que cela. On peut donc penser que c’est quelque chose qui s’est fait sur de très nombreuses générations

Une chose qui aurait reçu un profond consensus racial et sociétal ou alors qui aurait été conduit de façon très intrusive mais très subtile, comme un empoisonnement à long terme. Il aurait fallu une sacrée motivation et beaucoup de patience pour cela cependant, et cela ne collait guère avec les graarh. alors il penchait pour un consensus, qui collait davantage avec leurs grandes caractéristiques, s’ils se basaient sur ce qu’ils avaient appris de la race jusque là comme une vérité objective. Il était aussi possible que cela ne soit pas le cas, qu’il ne s’agisse pas entièrement d’un consensus mais d’un juste milieu entre les deux possibilités. Une acceptation induite par un individu ou un groupe d’individus, mais ensuite généralisé. Ou encore autre chose. Il s’arrêta pour réfléchir avant de reprendre.

Est-il illogique, donc, de penser que les graarh puissent avoir connu un sort similaire ? Lorsqu’un peuple, comme un unique individu, fait face à une situation immédiate et rapide, il réagit. Si vous me menaciez, là tout de suite, je réagirais. Mais là, nous avons affaire à quelque chose de parfaitement accepté, dans le cas des graarh et approximativement accepté dans le cas des elfes. Ils ne ressentent pas une menace immédiate. Or la perte de telles sommes de connaissances devrait être une menace sérieuse. C’est donc potentiellement un processus lent…

Le ton ferme mais fasciné, l’expression pleine de réflexion, il gardait un poing proche de son torse, jouant de ses doigts les uns contre les autres, l’autre main coincée dans le creux de son coude, alors qu’il marchait lentement, puis, à l’aune d’une pensée plus franche que les autres, se tournait de nouveau vers lui en relâchant sa posture, écartant les mains sur un explicatif, paumes en avant, les secouant une fois, avant qu’une main ne retombe, l’autre s’élevant légèrement, pour ne garder que deux doigts dépliés.

Qui n’éveille pas de réaction violente et vive de préservation. Et on sait déjà, notamment grâce aux temples et au Baoli, que la race graarh ne date pas d’hier. Si je fais un nouveau parallèle avec les elfes, sans comparaison exacte mais en me basant sur des points de similarités généraux je dirais qu’ils ont connu un grand bouleversement, comme l’arrivée sur Ambarhuna et les guerres avec les vampires pour les elfes, un bouleversement qui a focalisé leurs esprits et leurs affects de sorte qu’ils restent tournés vers les conséquences immédiates et visibles de ce bouleversement plutôt que vers des changements plus profonds et plus lents qui se sont opérés par leur volonté de panser les plaies dues à ce bouleversement

Sa voix prit un tour sensiblement plus grave, légèrement retenu alors qu’il revenait sur ses pas pour explorer une route parallèle à celle qu’il avait suivi jusque là, métaphoriquement. Il essayait de faire sens u retour du pirate, qui était intéressant car pointait du doigt des points à expliquer s’il voulait étoffer une théorie avec les éléments qu’ils détenaient. Mais était-ce seulement faisable ? Il n’en avait pas la moindre idée. Peut-être qu’il se perdait en oisiveté.

Une hypothèse similaire mais qui diffère sensiblement serait basée sur le mécanisme d’auto-préservation psychologique à grande échelle via le déni. Il y a eut un bouleversement, quelque chose de si horrible pour cette race qu’elle a choisi de tout oublier pour continuer à avancer. Et dans ce cas, les créations comme ce portail seraient reliés au bouleversement en question. Ce ne serait pas difficile à imaginer. Une explosion du portail raserait Athgalan, au moins. Et le portail n’est rien en comparaison du Baoli. La possibilité existe

Mais si cette hypothèse s’avérait être la bonne, savoir exactement de quel bouleversement on parlait pouvait être excessivement important, ne serait-ce que pour éviter de reproduire les mêmes erreures. Son but n’était pas de faire un trou dans leur monde ou de raser l’Archipel. Son but était de préserver son peuple, exactement comme les autres. Il n’était en rien différent, il voulait ce qu’il y avait de mieux pour les siens. Confort et sécurité. Croissance. Et il y avait cette mine d’opportunités.

Pour concrétiser quelque hypothèse que ce soit  il faudrait faire des recherches historiques, et je suis un peu trop occupé à bâtir le futur pour jouer les archéologues

Il n’avait pas les moyens temporels de s'en occuper pour le moment. Il y avait trop à faire.

Mais ce n’est pas un sujet que l’on pourra reléguer indéfiniment au second plan. Ne serait-ce qu’à cause des couronnes de cendres

Purnendu lui avait parlé de Rog, et il savait reconnaître un danger d’importance quand on lui en montrait un. Pour autant, il n’avait pas toujours pu agir sur ces dangers comme il l’aurait espéré. Il suffisait de voir ce qui s’était passé avec Edwyn. Se rembrunissant, il expira profondément, croisa les bras, et eut un sourire aigre et acéré.

Mais je m’enthousiasme à nouveau… Les Tarenth, oui. Mieux vaut que vous sachiez, je pense

Alors il expliqua autant qu’il pu mais sans se défaire des secrets que Edwyn lui avait confié, notamment tout ce qui avait trait à l’histoire du premier ordre des dragonniers, la formation du lien, les relations entre Edwyn et les déesses. Mais il parla librement du peuple Tarenth dans son ensemble, de son histoire et de sa disparition. Il expliqua néanmoins que l’ordre des dragonniers, et le lien, avaient été avant tout constitué sur deux opposés : l’amitié des tarenth avec les dragons, mais également la volonté d’Edwyn de dépasser les déesses. Ce n’était pas de gaîté de coeur qu’il exprimait les manquements de celui qu’il avait perçu comme un père spirituel, mais il n’avait aucune réelle raison de les dissimuler. Fort heureusement, ils avaient encore tant à dire et échanger qu’il ne ressentit pas le besoin de s’attarder non plus.

Je ne crains pas vos pillages, Nathaniel. Vous êtes un forban mais vous voulez vivre. Ce qui signifie qu’à peu de choses près, si vous avez quelque chose entre les mains qui pourrait faire sauter le monde, vous éviterez de le faire sauter. En revanche, je ne suis pas persuadé que les dragons soient capables de toujours faire le bon choix. Comme nous, ils ont des affects et des sentiments. C’est une donnée très volatile. Quand un être avec des sentiments possède des envies matérielles, cela me va. Quand cela entre dans des questions métaphysiques… C’est là que je commence à en perdre mes transes. Et avec les dragons, c’est souvent métaphysique

Il ne trouvait pas l’histoire logique. Pour lui, il manquait de sérieuses pièces, ou de sérieuses remises en cause. Et même s’il était parfaitement d’accord sur l’aspect nocif du lien et les imbécilités que les bipèdes avaient fait par le passé sur le vieux continent, il ne pouvait pas non plus pardonner le fait que ceux qui avaient signés l’arrêt de mort d’Ambarhuna en premier lieux, c’était les dragons. Pas les bipèdes. C’était juste trop simple de leur rejeter la faute. Les dragons liés avaient suivis aveugléments leurs liés bipèdes et les sauvages n’avaient rien fait de concret avant de partir. Alors oui, il perdait le sommeil parce que jusque là, les détenteurs et transmetteurs de la vie étaient capables de grossières erreurs de jugement, d’une totale subjectivité et de réactions, et décisions, prises sous le coup de la colère et de l’affect irrationnel. Du jour au lendemain, il n’y avait plus eut de magie, pouf, et si les bipèdes n’étaient pas blancs, il était clair et net qu’aucun des partis n’y avait vraiment mit du sien. Il n’avait pas envie que cela recommence. était-ce si dur à comprendre ? Il avait peur de l'irrationalité lorsque la créature mise en cause avait autant d’importance et de puissance en elle. Les dragons ne devaient pas pouvoir avoir droit de vie et de mort sur tout un continent.

Expirant, il se rendit compte, avec gêne, qu’il avait pensé trop fort. Pas parce qu’il avait affirmé tout cela à voix haute mais parce qu’il venait d’établir un lien télépathique avec Nathaniel et que celui-ci avait apparemment tout entendu. Digne, il décida cependant de ne rien montrer de son trouble à s’être ainsi ouvert d’un point crucial de ses plans mais surtout, d’avoir établit un lien comme celui-ci avec le pirate sans le prévenir. Même si c’était un accident, cela restait du travail d’amateur de la part de celui qui avait éveillé les premiers dragonniers à ce lien qu’ils partageaient tous. Adoucissant son sourire, il reprit à voix haute sans faire de commentaires et en se refermant autant que possible.

Je ne dis pas que j’ai raison de ne pas voir en vous une menace principale, mais vos propres mots me poussent à croire que je peux me tourner vers des êtres plus préoccupant pour la survie du monde

Il pencha la tête, avec une interrogation taquine.

Peut-être que je me trompe ?

Après un instant, le vampire glissa plus bas, avec plus de sérieux.

Vous êtes plus intelligent que vous voulez bien le montrer…

Puis, plus haut, comme pour chasser cette suggestion plus personnelle, il poursuivit sur ce que le pirate montrait du doigt.

Quant à savoir pourquoi les graarh sont ce qu’ils sont, et bien… peut-être qu’on devrait plutôt se demander quand exactement ils vont se mettre à se poser des questions similaires et à nous imiter. Pour moi, tout porte à croire que l’hypothèse du déni par auto-préservation est la bonne hypothèse. Le problème c’est que même si nous avons pour l’instant un avantage sur eux, nous sommes faibles, Nathaniel. Le jour où ils vont se réveiller, on risque d’avoir mal si nous ne sommes pas prêts

Parce que ça arriverait. Il ne le voyait pas autrement. Cela allait vraiment se passer. Les graarh finiraient par retourner leurs techniques contre eux et s’ils avaient le Baoli en main, cela ferait très mal. Mais ce n’était pas une menace sur laquelle ils ne pouvaient pas agir, au contraire ils pouvaient tout à fait se préparer, militairement, diplomatiquement, économiquement. Voilà pourquoi construire était si important, et pourquoi leur alliance devait fonctionner.

Je peux demander à quelqu’un de surveiller le Baoli et avoir des renseignements au travers de lui, mais pour une analyse en profondeur, j’aurais besoin d’entrer moi-même et je ne pourrais faire cela qu’en entrant par effraction ou en dépensant des efforts colossaux en diplomatie

Cela devrait se glisser tardivement et avec énormément de précautions. Il allait déjà avoir le plus grand mal à se faire accepter des légions, alors entrer sur leurs terres sacrées ? heureusement que Purnendu était là pour lui prêter main forte et être son soutien auprès des graarh de Vat’Em’medonis. Mais il n’y avait pas que cela.

Et c’était aussi pourquoi qu’il se retrouvait à prendre des cours de navigations avec le roi des pirates. Non que cela soit déplaisant, le bougre était plutôt capable, comme professeur et lorsqu’ils sortirent, le vampire se fit très attentif et aussi curieux qu’il pouvait l’être. Comment ressentait-on le vent exactement ? Il avait beau être mage, il n’était qu’un capitaine amateur et certainement pas un elfe en communion avec la nature. Prit par les épaules, le haut mage ravala sa vexation de se trouver légèrement plus petit que le pirate et se laissa manipuler et positionner. Décidément, Nathaniel prenait son rôle à coeur.

Je vois, fort bien

Il hocha la tête, s’essaya à ce que le pirate lui indiquait. Achroma restait attentif, voulant réellement comprendre et effectivement, il y avait des nuances dans l’écoute et la sensation. Curieux. Enfin pas tant que cela, il n’était pas un rat de bibliothèque non plus mais quand même ! Il ne s’était pas imaginé que sentir serait si important, physiquement en tout cas. Peut-être voyait-il trop la taille du bâtiment et non ses possibilités… Il hocha la tête, oui, un drapeau ou un ruban était un bon moyen d’avoir une béquille. Un instant il observa les alentours, les mâts de la Vagabonde. avait-il un outil tel que celui-ci qu’il n’aurait pas pris en compte ?

C’est donc inné, pour vous. Vous ne vous posez plus la question

Il faisait instinctivement au mieux avec toutes ces possibilités car il les connaissait bien, toutes. Donc en un sens, s’il apprenait tout cela et s’entraînait, il arriverait également à un point où il n’aurait plus besoin de réfléchir. C’était en forgeant qu’on devenait forgeron après tout. Au final cela fonctionnait également pour la magie, il avait apprit le flot avant d’apprendre à lancer des sorts. Il pouvait peut-être user de ses connaissances en magie pour aider son apprentissage de la navigation au travers des connaissances prodiguées par Nathaniel et qu’il ne pouvait pas inventer tout seul.

Va pour la surface

Il eut un sourire et ils s’approchèrent tous deux de la barre. En le lorgnant, Achroma ricana légèrement, venant de nouveau le taquiner.

Quelle poigne, vous allez me faire rougir

Qu’il était mignon, à être aussi content de manier la Vagabonde. Se détournant un instant, il serra la boussole de Lyssa entre ses doigts, autorisant le pirate à manipuler le navire et dénouant la magie qui l’habitait. Il ne lui donna pas pour autant le rang de capitaine, n’étant pas stupide. L'équipage se figea un instant en étant interpellé mais le vampire hocha la tête et, de nouveau, autorisa.

Faites

Il observa ses hommes se mettre au travail puis vint se poster près du pirate.

Comment voulez-vous procéder ?

Ils quittaient le port pour la haute mer.

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