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descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyLes crocs du silence [PV Jh'eena]

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16 novembre 1764

Après son séjour au Domaine Baptistral, Reynagane Shäa avait vraiment pris le temps de mettre ses idées au clair. Réfléchir, se poser dans un endroit calme où elle s’y sentait bien. Penser et mettre à jour de tout ce qui lui était arrivée en ce laps de temps si court. Et bien que le séjour qu’elle venait de passer avec les baptistrels lui fit le plus grand bien, le retour à la réalité était un peu moins appréciable. Pour elle en tout cas.
Longtemps, du moins pendant tout son apprentissage pour savoir manier mieux la Trame, la féline s’était demandée si se rendre de nouveau au sain de la Légion Vat’Aan’Ruda était une bonne idée. Une part d’elle souhaitait revoir quelques graärhs en qui elle avait encore beaucoup d’affection, et d’un autre, elle souhaitait ne plus jamais y remettre les pattes. Maintenant qu’elle était Gardienne du Baôli, (des mots bien étrange encore pour elle), elle savait oh combien le regard sur elle allait être changé. Et bien qu’elle portait tout un honneur à être Purohit Rakshak, elle craignait également toute l’hypocrisie de son peuple. Tout ça parce que ce n’était plus une ashuddh. Tout ça parce qu’elle avait changé de nom. On chanterait son nom alors qu’il y a quelques lunes à peine, on lui crachait dessus. Non décidément, son peuple avait tout perdu et avait souffert aussi elle ne pouvait le nier.

Marchant dans la Savane de Stymphale, Reynagane arrivait à destination. Archaon sous sa forme d’arachnide s’était de nouveau installée sur son gros sac de voyage car “le sable était bien trop chaud pour ses pattes”. Bien sûr, un sigil fort bon menteur. Mais la graärh ne lui en voulait pas. Au contraire, la nouvelle compagnie d’Archaon faisait grand bien à l’esprit souvent tourmenté de Reynagane. Durant son voyage pour venir jusqu’à la Légion, Archaon avait été un puits de paroles, d’histoires et de forte bonne compagnie aussi.

Les formes des fortifications du courant de l’Empire apparurent alors et Reynagane prit le temps, comme à son habitude d’observer les roues du changement en face d’elle. Les choses avançaient, le monde évoluait, et ce qu’elle voyait en face d’elle lui fit esquisser un sourire sur ses babines. Tout de suite remplacée par une mine fermée lorsqu’elle entama sa descente sur le chemin principal. La dernière fois qu’elle était venue, une encre aussi blanche que puissante lui avait été mise sous la peau. Maintenant, elle portait le titre de Gardienne. Et contre toute attente, Reynagane avait la tête levée, les oreilles droites, le buste étiré et le pas confiant. Elle allait boire l’hypocrisie et la personne qu’elle était autrefois se briserait un peu plus.

Reynagane pénétra alors dans la cité. Son coeur se plaisant à la nostalgie vibrait d’un amour passionnel pour les couleurs, les odeurs, les paroles et les outillages tandis que son esprit levait son regard vers les wigwams en hauteur. Il y avait quelques personnes, oui bien quelques graärhs que Reynagane souhaitait croiser. Nyana, bien sûr, son âme butait à l’envie de la voir. Asolraahn, un ami en qui elle pouvait avoir confiance. Mais aussi une autre graärh, une graärh dont Reynagane n’avait eu des nouvelles que par des ébruitements depuis sa montée en puissance au sein de la tribu. Jh’eena Orën. L’une des graärhs qui l’avait formé alors qu’elle n’était qu’une simple petite féline. Un respect profond sommeillait en Reynagane à l’égard de la femelle au fort caractère. Mais bien qu’il se soit passé des choses depuis, la graärh devait se l’avouer à elle-même, Jh’eena avait fait comme beaucoup, sûrement pour ne pas briser son image, avait ignoré Reynagane à son retour de ses années d’esclavages.

Se remémorant quelques souvenirs plaisant en prenant le temps de marcher dans les allées les plus commerçantes, Reynagane croisa plusieurs regards et son instinct primaire la ramena alors à la réalité. Que des hypocrites. Alors pourquoi ne ressentait-elle pas du tout ce sentiment alors que des chuchotements et un ralentissement de mouvements autour d’elle commençait.

“C’est Purohit Rakshak!” “Personne ne savait qu’elle serait là” “Par les esprits!”


Le coeur de Reynagane, bien que plus expérimenté maintenant, s’emballa tout de même alors que des pattes se posaient sur les poitrails et des têtes s'inclinaient à son passage. Tellement peu habitué, Reynagane avait du mal à savoir gérer correctement la situation. Elle essayait tout du moins, avançant, continuant jusqu’à ce que les premiers reprennent leur tâches habituelles. C’est alors qu’un Shikaree mâle vînt jusqu’à elle droit comme un piquet pour la saluer avec respect avant de déclarer ceci :

On vous demande Purohit Rakshak, si vous voulez bien me suivre.

Ce que fit Reynagane en se voyant déjà être entourée d’Aaleeshan aussi curieux que mauvais.


descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyRe: Les crocs du silence [PV Jh'eena]

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Encore une journée longue et fastidieuse, à travailler de concert avec les deux autres Aaleeshaan. De quel droit se permettaient-elles de penser que leur vision du monde était la meilleure ? Que leur gouvernance était la meilleure? Sans nôtre Trybyoon pour les secouer un peu, les votes étaient à sens unique : deux pour les limaces des sables, un pour Jh'eena. Mon pouvoir décisionnel au sein de ce conseil semblait s'amoindrir de mois en mois, à mon grand désarroi. "Nôtre peuple a été assez brusqué par les raids pirates, Atgahlaan, la bataille du Baôli, et maintenant, la Peste de Corail et l'unification des clans ! Nous nous devons de les préserver et d'introduire progressivement des changements pour leur permettre de s'y adapter..." MON CUL, OUI ! Ces deux larves n'avaient aucune volonté de changer quoi que ce soit, au point d'être capables de se prendre le bec entre elles pour des questions d'implantation d'un entrepot au sein de la Légion...Où qu'il soit, faites-le garder par des shikaaree de confiance, construisez-le en grès, ce n'est clairement pas ce qui manque et c'est ignifugé, et le problème est réglé tant qu'il reste relié à un des axes pavés principaux ! Par les Esprits, cinq heures de discussion pour trois misérables décisions sans intérêt relatives à des problèmes possiblement rencontrables dans les trois ans à venir...Si la légion Vat'Aan'Ruda ne s'était pas effondrée avant sous leur mollesse et leur imbécilité, oui ! Bien sûr que les problématiques d'urbanisme et de société étaient à prendre en compte, sur ce point, je ne pouvais que leur donner raison...Mais de là à en tergiverser et à dévier du sujet sans cesse pendant des lustres...J'en étais autant en colère qu'épuisée en sortant de la salle du conseil, encadrée par Djerzeb, Sheoggah et Shak'Maat. Les trois shikaaree mâles faisaient partie du groupe de chasse que nous avions constitués, et qui me servait également de messagers, garde personnelle, greffiers, amis et "collocataires". Le fait de vivre ainsi en communauté avec ses plus proches partisans avait du bon : ils savaient pertinamment qu'il ne vallait mieux pas me poser de questions lorsque je sortais de ces interminables réunions où fusaient plus de salamalecs et de ronds de jambe que de résultats.

- Quelles nouvelles dans la cité? J'ai l'impression d'avoir été enfermée là-dedans pendant quatre jours.

- La ville est calme, Aaleeshaan. Lhaa'Dii, Magerta, Baek et Orn'Ajj patrouillent autour du comptoir de commerce, un shikaaree est venu vous apporter une part de sa chasse, et j'ai entendu dire que la Purohit Rakshak était en ville., m'annonça Djerzeb, m'arrachant enfin un petit sourire.

- Ah! Voilà qui est peu ordinaire! Je n'ai pas vu Reynagane depuis un moment...Allons la saluer!

- Je ne sais pas si c'est avisé, Aaleeshaan. Depuis son...retour, vous ne vous êtes pas adressées la parole. J'ai peur que ce soit déplacé, surtout au vu de son nouveau rang...

- Je sais que j'ai du faire un choix. Je ne pouvais pas laisser une troisième épave se glisser au conseil. C'est justement le moment d'éclaircir la situation auprès d'elle. Elle me manque un peu, la petite...

- Comme vous le souhaitez. J'ai entendu dire qu'elle était proche du quartier des tanneurs.

D'un geste de ma lance, j'annonçai le départ, toujours encadrée par les trois mâles. Nous cheminions rapidement, la foule se fendant sur nôtre passage comme d'accoutumée. Personne n'était assez fou pour s'attaquer à nôtre petit cortège ou à le bloquer consciemment : ma réputation n'était plus à faire depuis l'accident du comptoir de commerce. Ma côte de popularité avait cru chez certains et décru chez d'autres depuis la mise à mort des deux coupables. J'étais lasse de ces imbécilités, obligée de dépêcher mes propres chasseurs pour sécuriser cette zone, sans que le conseil ne prenne de réelle initiative. Oui, afficher par endroits que tout acte d'agression entre races se solderait par un procès était un premier pas, mais sans précision des sentences, sans exemple clair pour ceux qui auraient ignoré les faits, ce n'était qu'une petit piqûre de rappel sans intérêt. Voilà en somme le poignant acte militant et la franche prise de position prise par les deux dindes inactives qui me servaient d'homologues : placarder trois affiches en fronçant les sourcils. Je serrai les poings en passant devant une d'elle. Une envie presque irrépressible d'y flanquer un coup de pertuisane me prit aux tripes, mais Djerzeb s'interposa en allongeant son pas, lisant à la tension de mes épaules à quel point cette décision me donnait la nausée. Ne souhaitant pas l'embrocher, je n'avais d'autre choix que de me retenir et continuer la marche...Jusqu'à ce que nous arrivions non loin de la ruelle des forges, jouxtant le quartier des tanneurs, dans laquelle un singulier duo cheminait. En tête, un grand Gräarh, K'meït, au service d'une de mes consoeurs du conseil -le nombre de "con" dans cette phrase n'étant pas représentatif de mon opinion quand à sa maîtresse : il en aurait fallu une quinzaine supplémentaire-, discutait avec une gräarh disposant d'une silhouette que je connaissais bien. Je frappai deux fois de ma pertuisane au sol, et mes trois shikaaree s'interposèrent entre K'meït et moi-même, lui bloquant la rue.

- Djerzeb. Sheoggah. Shak'Maat. Je suis en mission pour le conseil, j'espère que vous ne comptez pas m'empêcher de l'accomplir., déclara, placide, nôtre vis-à-vis avant que je ne contourne la silhouette du massif Sheoggah pour me révéler à ses yeux. Sans surprise, il retroussa légèrement les babines, par réflexe, comprenant que ladite mission était quelque peu compromise par ma présence. "Mon Aaleeshaan ne va pas être contente...", devait-il penser avec quelques termes probablement bien moins polis à mon égard...Eh bien, qu'elle soit mécontente et qu'elle aille au diable.

- J'aurais été avertie si le conseil t'avait confié une mission, K'meït.

- Toutes mes excuses, Aaleeshaan, c'est juste que les deux autres Aaleeshaan...

- Ta maîtresse souhaite simplement profiter du passage de la gardienne du Bâoli. J'espère que tu ne m'en voudras pas si je compte inviter mon ancienne apprentie à rattraper les années perdues plutôt que de l'enfermer dans la salle du conseil pour des ronds de jambe?

- Vous savez que je devrais en référer à mon Aaleeshaan.

- Le nombre de tes soutiens se réduit, mon ami. "Le conseil". "Les deux autres Aaleeshaan". "Mon Aaleeshaan"...Quelle est la prochaine étape? Ta petite soeur ? Le sable ? Va en référer à qui tu veux. Je requiers la présence de Purohit Rakshak à mes côtés immédiatement et tu n'es pas invité., ordonnai-je sèchement après ma moquerie, faisant tourner ma pertuisane pour la ramener, pointe vers le sol derrière moi, le long de mon corps en position d'attaque, lui signifiant clairement que je ne lui pardonnerais aucune transgression. Mes shikaaree se mirent également en garde, et, comme tout être sensé, il opta de mauvaise grâce, mâchoire serrée, pour l'option la plus raisonnable : l'obéissance.

- ...Bien.

Ramenant ma pertuisane dans son rôle de canne, je levais une patte et balayai l'air de mes griffes avant de lui désigner le chemin que mes shikaaree s'étaient écartés pour lui créer, réagissant à mon ordre muet. Il commença à s'avancer quand ma patte sur son plexus le retint. Je plongeai mon regard dans le sien, autoritaire, l'Esprit du Coq renforçant encore la pression hiérarchique qu'impliquait le geste. Il avait beau mesurer près d'une vingtaine de centimètres de plus que moi, K'meït ne me faisait pas peur le moins du monde...et sa maîtresse non plus, d'ailleurs.

- "Bien"? me contentai-je de demander, soulignant son oubli d'un élément important dans sa phrase, quand bien même son discours précédent était suffisamment clair pour indiquer qu'il ne reconnaîssait mon rang ou mon autorité que sous la contrainte. Me rapprochant  pour que la plaque d'armure protégeant mon torse touche ses pectoraux et abdominaux, je grondai en découvrant mes crocs. Il rabattit rapidement ses oreilles, rentrant sa tête dans ses épaules, et me répondit, cette fois avant de filer, la queue littéralement entre les pattes, par une formule bien plus adaptée.

- Bien, Aaleeshaan...

- Je préfère ça, Shikaaree. Rappelle-toi où est ta place., lâchai-je en mettant l'accent sur son titre, lui qui aimait tant l'ordre et la hiérarchie, avant de m'écarter pour le laisser passer. J'attendis qu'il ait quitté la rue, suivant du regard son cheminement, avant d'émettre un grondement saccadé reconnaissable entre mille : je riai doucement de l'imbécilité du pauvre chasseur. Quel abruti. Vous pouvez disposer, mes amis. Je vous rejoindrais au comptoir de commerce plus tard, allez relever les trois autres.

- Bien..., répondit sobrement Djerzeb (qui était habitué à parler au nom du groupe, son calme naturel lui permettant d'encaisser mes lubies et piques sans broncher là où bien d'autres auraient sans doute déjà craqué), retenant un sourire en tentant d'imiter K'meït, droit dans ses bottes, quand bien même il n'en portait pas. Je pouffai à nouveau et lui envoyai une bourrade dans le dos alors qu'il me contournait pour rejoindre les deux autres.

-  C'est ça, file! Ah, ces jeunes... soupirai-je en retournant mon attention vers Reynagane.

Djerzeb n'avait pas tort, cela dit. Elle pourrait aussi bien refuser de me voir et me haïr pour lui avoir tourné le dos à un moment où elle avait besoin de soutien...J'avais bien dépêché deux shikaaree pour l'aider, à son retour, si elle avait besoin de quoi que ce soit, mais ceux-ci ne pouvaient que rester dans l'ombre et passer s'enquérir de ses tâches à accomplir et de sa santé sans mentionner mon implication dans leur présence. Ce n'était pas grand chose, il fallait le reconnaître. Mais que pouvais-je faire de plus sans me compromettre? A l'époque, juste nommée Aaleeshaan, je n'avais malheureusement pas le droit aux faux-pas...Enfin. Ce qui est fait est fait.

- Tu m'as manqué, petite...ou plutôt, Purohit Rakshak., l'apostrophai-je avec un léger sourire, retenant ma queue de faire des allées et venues de gauche à droite à cause de la tension et de la culpabilité que je ressentais. J'espère que tes nouvelles attributions te conviennent., lui dis-je sans vraiment savoir comment poursuivre cette discussion dans la rue désormais déserte. Je me décidai, avec un peu de gêne, à lui laisser la liberté de rester ou non. Après tout, je lui devais au moins ça. J'écartai légèrement les bras en signe de paix avant de reprendre la parole Si tu ne souhaites pas de ma compagnie, je ne te retiendrais pas, Reynagane, je me disais seulement que t'éviter de passer cinq heures comme celles que je viens de vivre dans la salle du conseil ne te ferait pas de mal. Mais si tu veux bien m'accorder un peu de ton temps, nous avons quelques années à rattrapper!


descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyRe: Les crocs du silence [PV Jh'eena]

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Reynagane se fit ainsi escortée, entourés de graärhs armés jusqu’au cou. Si la situation ne lui plaisait clairement pas, elle se retrouvait de nouveau à ne plus avoir d’autre choix que de les suivre. Elle se demandait ce qu’on allait bien pouvoir lui dire au sommet. Avec un peu de chance, Asolraahn serait présent et alors tout irait pour le mieux. Mais si aucune crinière blanche ne venait à pointer une apparition, alors la féline devrait serrer les crocs et se taire jusqu’à en finir.

Tout en avançant, Reynagane jetait des regards aux curieux qui voulaient voir le nouveau Purohit Rakshak. Elle. Une ancienne Kisaan, puis esclave et dépourvu de tout honneur. Les Esprits-Liés avaient dons pour l’attirer toujours dans des situations saugrenues. Le poids du sigil sur son épaule lui donnait cela dit, un peu de baume au coeur. Archaon semblait prendre bien des plaisirs à observer la vie de la Légion, se qui amusait à son tour Reynagane.  

Une minute passa seulement et un nouveau groupe de graärhs vînt perturbés cette “escorte” étrange. De son point de vue, la féline comprit en l’espace d’une seconde que cette situation malaisante allait prendre fin incessamment sous peu. Car, là, au milieu des Shikarees, une armure reconnaissable entre mille venait d’apparaître. En parlant du smilodon, voilà que Jh’eena Oren était là, en personne, avec son regard aussi habituellement farouche qu’à l’ordinaire.

Reynagane essaya de rester le plus neutre possible sur ses traits de visage, mais voir son ancienne mentor la sortir d’une chose dont elle ne voulait certainement pas était un soulagement.

Elle laissa alors le conflit de regard et de parole se faire en réalisant tant bien que mal avec un certain dégoût qu’elle ressemblait aujourd’hui bien à une tranche de viande goutu pour tout Aaleeshaan de la Légion. Ceux qui ne voulaient même pas entendre parler de personne comme elle avant son nouveau statut. Une véritable mascarade.

De même, Reynagane n’était pas dupe quant aux intentions de Jh’eena. Mais tant qu’à faire, elle préférait mille fois la suivre plutôt que de monter au conseil.

Lorsque la troupe du départ s’en alla face aux ordres de la chasseuse de smilodon, Reynagane se tourna en même temps que son mentor pour la regarder droit dans les yeux. Même si la gardienne du Baôli aurait aimé rester le plus neutre possible, elle ne put effacer un léger sourire se profilant sur ses babines.

Baissant légèrement sa tête pour la saluer de manière formelle, les derniers mots de Jh’eena lui réchauffèrent tout de même le coeur. Elle avait conscience de certaines choses. C’était déjà un bon point.

- Jh’eena…

Un fin sourire s’étira alors tandis que la graärh vérifiait que les autres Shikarees étaient bel et bien partit.

- Je crois que tu ne pouvais pas mieux tomber. Je serai heureuse de parler avec toi, je crois en effet que nous avons beaucoup à nous dire.

Reynagane se redressa et ignora les troupes qui accompagnaient son ancienne mentor.  Peut-être serait-elle plus à l’aise seule à seule avec la féline mais tout de même.

- Cher Aaleeshaan Orën. Je ne savais pas que le conseil avait tant de tension au sein de la Légion. Mais je vois que tu as réussi à te faire une place au sommet, continua t’elle en suivant Jh’eena dans les allées colorées. Quand je pense que je n’étais qu’une jeune graärhonne peu douée à la chasse, te souviens-tu ? Je ne jurai que pour l’utilisation des plantes à l’époque.

Reynagane laissa place à un air enjoué sur son museau, laissant de côté toutes les situations malaisantes qu’elle avait vécu depuis son arrivée. Et s’en se mentir, son voyage depuis le domaine baptistral commençait sérieusement à la fatiguer.

- Les autres Aaleeshaan te mènent la vie dure ? Te connaissant, je suis sûr que tu réussis à leur tenir tête tout de même. Je suis heureuse que tu ais réussi, c’était bien un rêve que tu as réussi à atteindre.

Avait-elle envie de ronronner ? De lui montrer fortement une affection ? Oui. Mais pas avec autant de personnes autour. Reynagane n’avait plus la confiance de la Légion, quoique les graärhs en face.

- Il s’en ait passé des choses depuis… depuis bien longtemps. Mais avant toute chose, j’aimerai savoir une chose. Simple. Est-ce que tu as choisi délibérément le fait de prendre à part la nouvelle gardienne du Baôli pour courroucer les autres membres du conseil ? Pour savoir si je fais déjà objet de convoitise alors que je reste cette pauvre petite graärh que tout le monde à rejeter fut un temps.

La graärh avait gardé son faciès légèrement enjoué même si elle savait pertinemment que ses derniers mots étaient lourd de sens. Elle ne voulait clairement pas mettre le courroux dans l’esprit impulsif de Jh’eena mais Reynagane ne se voyait tout de même pas entamer une nouvelle page dans cette vieille relation sans mettre les choses à plat.

descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyRe: Les crocs du silence [PV Jh'eena]

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Djerzeb partit donc pour le comptoir de commerce, heurtant de son coude celui que je lui tendais, comme un salut entendu et un encouragement à mener a bien sa mission de surveillance du lieu récemment tâché du sang de glabres...et de celui de leurs meurtriers. Les trois autres shikaaree m'accompagnant firent de même, répétant le salut fraternel que j'adressai a chacun. Il était triste de devoir en arriver à de pareilles extrémités. Envoyer mes meilleurs chasseurs protéger ce lieu d'échange les monopolisait, le temps qu'ils passaient entre les murs de la cité était du temps de chasse perdu. Par le passé, les nôtres savaient se tenir. Ils étaient capables de vivre sans que les crimes ne pullulent, sans que la haine ne vienne polluer notre vie de clan. Aujourd'hui, les choses avaient changé, grâce à l'idiotie de notre système dirigeant, l'absence de Kamda Aaleeshan, et cette alliance qui, si elle était nécessaire, avait ete construite sur le socle d'argile d'une confiance inter-espece dégradée depuis les raids pirates et Atgahlaan. Les esprits nous préservent d'autres démarches soi-disant "inclusives" mais principalement inconsidérées jusqu'à ce que je parvienne à accéder au plus haut rang de notre société...je n'osai imaginer ce qu'il en serait si la place était allouée à l'une des deux autres larves bien-pensantes qui me servaient d'homologues. Enfin. Toutes ces considérations partaient du détachement de ma suite qui me laissa en face à face avec mon ancienne apprentie. Cette dernière semblait quelque peu soulagée d'être ainsi arrachée aux griffes du conseil. Je ne pouvais m'empêcher, malgré tous ses efforts pour le dissimuler, de percevoir un doute certain dans sa posture...effectivement, c'était, a son poste, chose compréhensible : serait-elle tombée de Charybde en Scylla? Échapper au conseil grâce à l'intervention d'un de ses membres pouvait laisser a penser à de l'opportunisme de ma part. En toute modestie, il s'agissait là effectivement d'un trait de caractère que j'avais cultivé à merveille pour en être arrivée au poste d'Aaleeshan...mais a l'heure actuelle, je n'avais aucun intérêt, si ce n'était une curiosité personnelle pour l'histoire et la culture de notre peuple, a tenter de profiter de sa position. D'autres problèmes plus urgents au sein de notre cité ne me laissaient cependant pas la liberté d'épancher ma soif de connaissances en la matière...je laissai donc s'exprimer Reynagane plutôt que de dissiper ses craintes sans qu'elles les aient formulées. Pareil empressement aurait pu laisser a penser à une forme d'hypocrisie de ma part, aussi preferai-je l'éviter au mieux.

-Jh’eena...Je crois que tu ne pouvais pas mieux tomber. Je serai heureuse de parler avec toi, je crois en effet que nous avons beaucoup à nous dire.

J'acquiescai d'un signe de tête, répondant à son sourire, présent quoi que discret, par un franc étirement des babines. J'avais sincèrement plaisir à la revoir, et s'il n'était pas particulièrement acceptable pour une Aaleeshan de ronronner en public comme une graarhonne, ce n'était pas l'envie qui manquait! Enfin. Un peu de tenue, que diable!

-Chere Aaleeshaan Orën. Je ne savais pas que le conseil avait tant de tension au sein de la Légion. Mais je vois que tu as réussi à te faire une place au sommet, poursuivit-elle tandis que je menai la marche hors de cette étroite allée en direction des étals qu'il nous faudrait traverser pour rejoindre ma demeure, passant au milieu des lieux de vie de notre cité. La plupart s'écartaient en voyant approcher la pointe de ma pertuisane, dont je me servais comme une canne, depassant par dessus la plupart des tetes. Une Aaleeshan et la Gardienne du Baoli n'étaient définitivement pas un groupe sur le chemin duquel se placer était une idée de genie, et tous en étaient bien conscients. Quelques regards, etonnés ou respectueux, se tournerent vers nous, mais nous les ignorâmes avec une facilité déconcertante en repensant au temps jadis où il fallait que je lui enfonce la tête dans les touffes d'herbes hautes pour éviter qu'elle ne signale notre présence à une proie potentielle...je retins un petit rire en y repensant, la laissant poursuivre : Quand je pense que je n’étais qu’une jeune graärhonne peu douée à la chasse, te souviens-tu ? Je ne jurai que pour l’utilisation des plantes à l’époque.

- Djerzeb, que tu as vu tout a l'heure, s'est inspiré de tes idées en la matière avec un brio certain! Mais on ne m'ôtera pas de l'idée que le meilleur usage des plantes reste pour parfumer les grillades..., conclus-je cette fois-ci sans retenir le grondement doucement grave et élégant qui me servait de rire, le laissant résonner alors que mon sourire s'etirait encore un peu plus. Enfin, elle amenait sur la table (quand bien même nous marchions, donc qu'en toute logique, je n'aie pas de table sur moi) le doute légitime en proie auquel elle était.

- Il s’en est passé des choses depuis… depuis bien longtemps. Mais avant toute chose, j’aimerai savoir une chose. Simple. Est-ce que tu as choisi délibérément le fait de prendre à part la nouvelle gardienne du Baôli pour courroucer les autres membres du conseil ? Pour savoir si je fais déjà objet de convoitise alors que je reste cette pauvre petite graärh que tout le monde à rejeter fut un temps.

Un instant, mon grondement s'interrompit...pour reprendre de plus belle, bien plus saccadé, cette fois : ce n'était plus un rire clair et joyeux, mais un ricanement d'amusement, emprunt d'une petite pointe de sadisme a imaginer K'meït rentrer au conseil les mains vides, et les deux morues a poil ras pester en apprenant qu'elles seraient faites couper les broussailles sous les coussinets.

- Vrai...et faux a la fois! Es-tu déjà devenue un être dont les bonnes grâces et l'influence sont prisées ? Avant même que tu n'aies mis les pattes dans la cité, c'était déjà le cas, je le crains. Le pouvoir attire la convoitise, et par ta fonction, tu as du pouvoir. Bienvenue au club de ceux à qui on lèche les griffes! Est-ce que j'ai délibérément choisi d'envoyer K'meït sur les roses? Oui. , assénai-je avant de me rapprocher légèrement d'elle pour poursuivre sans que l'on nous entende : Pour courroucer le conseil? C'est un bonus non-négligeable, j'avoue que faire s'arracher le pelage à ces deux abruties est un de mes passe-temps favoris, mais ce n'est pas la raison de mon intervention...je pensais que tu me connaissais mieux que ça, Rey. Si mon geste était un calcul politique, je t'aurais accueillie personnellement dès ton entrée dans la cité plutôt que de risquer que notre...discussion avec l'envoyé du conseil puisse être entendue. Et donc que les gens puissent croire que je souhaite nuire aux autres Aaleeshan. Donc a la Légion. Je ne suis pas devenue Aaleeshan en laissant le hasard agir, et encore moins en bâclant mes entrées..., terminai-je cette messe basse avant de me redresser en m'etirant, frappant le sol de la hampe de ma lance pour poursuivre notre discussion a voix haute. Je voulais prendre un peu de temps en ta compagnie, et cela impliquait de t'éviter des heures de discussions steriles, je ne m'en suis pas privé. Je comprendrais que tu me tiennes rigueur de ne pas t'avoir plus soutenue par le passé. Je ne te demande pas de comprendre mes raisons à l'époque ni pour l'heure de pardonner mon égoïsme. Je reviens vers toi aujourd'hui parce que je suis heureuse de revoir mon apprentie, la plupart des autres gräarhons que j'ai pris sous mon aile n'étant jamais bien loin, je n'aurais su t'ignorer alors que tu nous reviens après si longtemps, quand bien même tu n'aurais pas ton rang actuel. J'ai désormais bien ancré le mien dans la société. Quand bien même tu serais un paria mendiant pour survivre, je me serais tenue ici comme je me suis tenue a tes côtés dans nos chasses passées., déclarai-je doucement en interrompant la marche, maintenant que nous étions un peu à l'écart de la populace, pour poser une patte sur son épaule et plonger mon regard dans le sien, imposant a ses yeux mon physique élancé et rendu plus impressionnant par l'armure lamellaire et le heaume orné qui couvraient comme toujours mon corps pour conclure sur un air bien plus grave. Cette fois-ci, je ne riai ni ne ricanai plus. Il était grand temps qu'elle prenne conscience de certaines choses que j'aurais aimé lui dire bien plus tôt.

-Mais tu as toujours été bien plus qu'une "pauvre petite Graarh". Tu es Reynagane Shäa. Tu as fait ton chemin malgré les obstacles, malgré tes différences avec le reste de notre peuple, malgré un traitement injuste de ta propre espèce, et mérité un titre et un pouvoir que même une Aaleeshan t'envie, et ce alors que tout le monde t'avait tourné le dos. Et que tu m'aies bassinné avec ta verdure et tes fleurettes pendant un bon bout de ta jeunesse, crois-moi quand je te dis que j'en aurais balancé certains comme appât pour smilodon pour moins que ça, mais toi, tu es encore là... Alors relève-moi ce museau et prends conscience de tout ce que tu as fait et enduré pour en arriver où tu es. Je doute que beaucoup de Graärhs, moi y compris, auraient su se frayer pareil chemin. Je refuse catégoriquement de t'entendre te qualifier de "pauvre petite Gräarh", tu mérites bien mieux que ça, à tes yeux comme a ceux des autres, rentre-toi bien ça dans cette jolie petite caboche a poils ras!, achevai-je en lui assénant un coup délicat entre les deux oreilles, loin d'être suffisant pour la blesser, mais bien assez fort pour émettre un petit "poc" venant souligner mon propos.

Désormais à l'abri des regards indiscrets et des autres oreilles que celles des murs du quartier résidentiel, désert a cette heure, je laissai enfin échapper le ronronnement qui me taraudait depuis de longues minutes en posant mon front contre celui de la jeune graärh un instant :

-... tu m'a manquée, tête de piaf'...ça fait du bien de te revoir en forme.

descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyRe: Les crocs du silence [PV Jh'eena]

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Les deux félines avançaient parmi les étales et les parfums. Reynagane se voyait bien curieuse de se qu’allait bien pouvoir lui répondre son ancienne mentor. Et en effet, elle ne fut pas déçut. Il n’y avait pas à dire, la franchise et l’honnêteté de Jh’eena Orën pouvait en dérouter plus d’un, en blesser d’autre ou même en enrager la plupart. Ce n’était pas le cas de notre Shäa Reynagane. Les yeux légèrement agrandit, les pupilles finement étrécis, la graärh ne pouvait que saluer les paroles de l’Aaleeshan. Et réfléchir à tout cela.

Baissant légèrement la tête, Reynagane en avait gros sur le coeur depuis bien longtemps. Depuis son enlèvement et tout ce qui s’en étais suivit. Le rêve tant convoiter de vouloir rejoindre Néthéril. L’espoir qui l’avait maintenu en vie, qui l’avait fait aidé à ne pas franchir les portes de la mort pendant trois années se liait à cette île, cette terre. Un simple rêve que la réalité avait bien vite balayer comme un vulgaire grain de sable. Causant ainsi, ce lien si dangereux entre Reynagane et la Légion et les tribus autour. Elle l’avait détesté. Haït d’une force qui prouve qu’au fond de cette panoplie de douceur et de gentillesse se cache quelque chose de bien plus sombre.

Dans un sens, ce que pouvais dire la lionne à ses côtés l’a rassuré. C’était étrange, mais la vérité avait besoin d’être révélée de temps en temps pour éviter que de trop nombreuses couches ne viennent se poser par dessus les rancœurs.

Le poids de la patte de J’heena sur son épaule l’a sortir de ses pensées. Plongeant ses yeux noisettes dans ceux de son mentor, il n’y avait pas à dire, l’Aaleeshan en face d’elle avait bien eut du courage pour se hisser si haut. Reynagane n’avait vu en tout ces graärhs que de l’égoïsme pure et dure mais si l’on voulait avancer dans ce monde, des choix aussi difficile que douloureux devait parfois être pris.

- Je pense… que pendant tout ce temps, je voyais les autres comme les fautifs. Je t’en ai voulu, oui beaucoup, comme j’en aie voulu à Nyana de ne pas me comprendre. Mais… je ne me suis jamais mise à votre place.

Peut-être était ce moi l’égoïste. Depuis tout ce temps.

Les murs du quartier résidentiel s’élevèrent alors. La foule avait disparut ainsi que les brouhahas et les miaulements hystériques des marchands. Le silence de ce lieu à cet instant vide faisait du bien. C’est sur cela que Jh’eena poursuivit.

« Mais tu as toujours été bien plus qu'une "pauvre petite Graarh". Tu es Reynagane Shäa. Tu as fait ton chemin malgré les obstacles, malgré tes différences avec le reste de notre peuple, malgré un traitement injuste de ta propre espèce, et mérité un titre et un pouvoir que même une Aaleeshan t'envie, et ce alors que tout le monde t'avait tourné le dos. Et que tu m'aies bassinné avec ta verdure et tes fleurettes pendant un bon bout de ta jeunesse, crois-moi quand je te dis que j'en aurais balancé certains comme appât pour smilodon pour moins que ça, mais toi, tu es encore là... Alors relève-moi ce museau et prends conscience de tout ce que tu as fait et enduré pour en arriver où tu es. Je doute que beaucoup de Graärhs, moi y compris, auraient su se frayer pareil chemin. Je refuse catégoriquement de t'entendre te qualifier de "pauvre petite Gräarh", tu mérites bien mieux que ça, à tes yeux comme a ceux des autres, rentre-toi bien ça dans cette jolie petite caboche a poils ras! »

POC.


Cela faisait encore une fois beaucoup de choses, en si peu de temps. Se ratatinant telle une tortue en plaçant ses deux pattes sur le haut de son crâne, en d’autre circonstance, Reynagane aurait éclaté de rire. Elle reconnaissait bien là son ancienne mentor , il n’y avait rien à redire. Et de ce fait, les souvenirs avaient vite tendance à raviver la flamme du passé. Mais sans savoir pourquoi, les larmes lui venaient. Pas maintenant. Plus maintenant, elle se l’était promis, ne pas vriller. Et pourtant, pourtant les larmes se mirent à couler toutes seules.
Front contre front, Reynagane essaya tant bien que mal d’arrêter tout ce cinéma, en vain. Elle n’était pas une graärh comme les autres. Elle avait pris tant des humains. Que sans attendre une seconde de plus, la féline encercla de ses pattes l’armure de Jh’eena comme pour se blottir en pleurant à chaudes larmes.
Un poil pathétique, mais sur le coup, elle n’en avait plus rien à faire. Retournant au temps d’une jeune petite graärhonne insouciante et naïve se faisant rouspéter à toute heure par une graärh têtue qui ne devait certainement pas apprécier tant que ça ce qui était en train de se passer. Mais peu importe. Sans le savoir, Jh’eena venait de percer une boule de noirceur dans le coeur de Reynagane, et comme un torrent, le mal se déversait au sol.

- Vous m’avez manqué aussi maître, déclara t’elle entre deux sanglots.

Comme à l’époque. Des dires, des mots.

Relâchant son emprise en essuyant l’humidité sur ses joues poilues, Reynagane se mit à rire extrêmement gênée. Cela ne lui ressemblait plus.

- Pardonnez-moi, pardonne-moi, je… je… je crois que j’attendais au fond de moi que… quelqu’un me dise ces choses-là. Tête de piaf ! Qu’elle douce mélodie rigola t’elle. Fini les larmes ajouta t’elle en reprenant une tête aussi sérieuse que possible. Très difficilement tenable. Je veux que tu me racontes tout ! Comment tu as fait pour te hisser si haut et si vite ! Quelle fierté de t’avoir eut comme chasseuse à l’époque. Et pendant qu’on y est bien que le moment sois mal choisit, j’aimerai savoir ce que la Légion sait au sujet des Couronnes de Cendre. J’ai besoin de savoir si les graärhs de … notre… peuple à conscience du danger qui approche.

descriptionLes crocs du silence [PV Jh'eena] EmptyRe: Les crocs du silence [PV Jh'eena]

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Comme soufflait le vent sur les plaines sableuses, balayant lentement herbes sèches et traces de pattes, les mots effacèrent peu à peu les réticences que pouvait avoir Reynagane à s’exprimer, emportant au loin, brin après brin, les légères rémanences d’une méfiance justifiée. Son expérience de vie ne pouvait la laisser revenir parmi les siens avec sérénité, encore moins face à quelqu’un qui lui avait tourné le dos. A nouveau, lui tendre une patte aussi amicale que secourable me semblait des plus logiques, mais qu’elle la refuse en souvenir de mon attitude à son retour de ses années d’esclavage l’aurait aussi été. J’étais soulagée que ce ne soit pas le cas, et que mon ancienne apprentie fasse le choix d’accepter la présence et la bienveillance de sa tutrice. Si elle m’avait fait tourner en bourrique pendant ses jeunes années, idéaliste rêveuse et parfois complètement à côté de la plaque qu’elle pouvait être, la graärhonne désormais Purohit Rakshak avait illuminé de son originalité cette période durant laquelle l’on m’attribuait encore la formation des jeunes de nôtre peuple. Nombre d’entre eux étaient dociles, voire soumis à l’autorité de leurs aînés – tant mon ascendance familiale que mon accession rapide au rang de shikaaree n’arrangeaient rien à l’affaire –, et s’il était facile de les faire obéir, leur enseigner quoi que ce soit était d’un ennui mortel. Répéter la même chose à chaque génération, qui hochait sagement la tête. Certains arrivaient à appliquer la théorie du premier coup. D’autres du second. D’autres après quelques coups de patte au postérieur pour les motiver un peu. Mais presque tous demeuraient ennuyeux. Reynagane, elle...Par les Esprits, qu’elle pouvait être turbulente ! Toujours à s’extasier devant la moindre bestiole (quitte, à ses débuts, à oublier de prendre ses jambes à son cou…), à se perdre dans ses pensées en plein milieu d’une leçon...Sa façon d’être s’avérait drastiquement différente de ce à quoi ses aînés de la Légion m’avaient habituée. Combien de fois avais-je du la gronder par lune… à elle seule, elle devait avoir reçu de ma part plus de remontrances que l’ensemble du reste de mes apprentis ! Enfin. Ce n’était, heureusement, jamais bien grave, et si elle me rendait folle à devoir toujours essayer de la remettre dans le droit chemin, c’était une élève attachante et curieuse, qui avait malgré tout fini par se montrer largement compétente dans les domaines que je me devais de lui enseigner. Une improbable fleur d’insouciance poussant sur le baobab de la décadence…

Et en même temps. Nôtre Légion, de par son conformisme, était en elle-même décadente en cadence. C’était bien l’un des plus grands problèmes auxquels nous ayons à faire face, après les Couronnes de Cendre, à l’heure actuelle. L’immobilité, le respect d’un ordre établi des millénaires plus tôt, de traditions, d’us, de coutumes dont personne ne pouvait se remémorer la raison, mais continuait à appliquer comme le mantra parfait. L’inadaptabilité au changement. L’incapacité de repenser nôtre vie en société et nôtre place au sein de l’archipel...Pourtant, les graärhs n’étaient plus les prédateurs qu’ils étaient il y a des siècles. Trands chassés de leurs terres. Garal massacrés. Légions affaiblies, légionnaires réduits en esclavage...C’était grâce à des êtres comme Asolraahn, comme Reynagane ou comme moi-même que cette position figée dans le temps pourrait changer. Il fallait insuffler un vent de changement sur les us, coutumes et perceptions des nôtres, leur faire comprendre à quel point les temps étaient différents de quand nos ancêtres foulaient ce sol. Raser l’ordre établi pour créer quelque chose de nouveau...Ou, comme dirait Sheoggah : « Tout crâmer pour repartir sur des bases saines. » (qui avait tout de même proposé cette solution au sujet du bâtiment du conseil. Lorsqu’il s’agissait d’idées tranchées et radicales, il s’avérait être un conseiller particulièrement avisé, mais dans les cas où faire preuve de modération était de mise...Autant compter sur un Smilodon pour vous apprendre la pâtisserie). Les mots de Reynagane me tirèrent de mes pensées :


- Je pense… que pendant tout ce temps, je voyais les autres comme les fautifs. Je t’en ai voulu, oui beaucoup, comme j’en aie voulu à Nyana de ne pas me comprendre. Mais… je ne me suis jamais mise à votre place.

- Tout choix a des causes et des conséquences...Tu as le droit de m’en vouloir, j’ai simplement pris une décision, à l’époque. J’ai fait le choix d’emprunter un chemin plutôt qu’un autre, quitte à le regretter...C’est le problème de la liberté : on pense toujours faire le meilleur choix, mais même la décision la plus juste crée son lot d’injustices. Alors si je devais lever une choppe maintenant avec toi, je trinquerais à nôtre liberté, et à toutes les emmerdes qui en découlent !

Je gardais un ton calme en tentant de légitimer autant son ressentiment que mes choix passés, appuyant d’une touche d’humour cynique l’ironie de la situation. Un observateur avisé aurait pu percevoir une patte tendue dans cette amère plaisanterie. L’idée que, qu’il s’agisse de son ressentiment ou de mes regrets, aucun des deux n’était illégitime, et que je l’invitais par la métaphore de la boisson, à embrasser avec moi le constat que ce qui était fait n’était plus à refaire. Qu’il nous faudrait, à l’une et à l’autre, trouver le moyen de composer avec les conséquences de nos réflexions et décisions… et que nous pouvions le faire ensemble. La discussion se poursuivit jusqu’à ce qu’enfin, je monte au créneau pour lui asséner la dure réalité de sa condition, tant passée que complexe, pour qu’elle en prenne la mesure. Plus encore que mon choix d’aller de l’avant en la laissant de côté, c’était dans la différence de vision que se situait le coeur de cette méfiance dont elle semblait se désarmer peu à peu, dusse son ressentiment perdurer. Elle était incapable de considérer à quel point la difficulté de son chemin de vie l’avait endurcie. Incapable de voir que la plupart des êtres conscients, confrontés à pareille existence, auraient jeté l’éponge depuis bien longtemps. Incapable de prendre la pleine mesure de la valeur de sa propre personne. Cette même valeur qui l’avait conduite, aujourd’hui, à devenir la gardienne du lieu le plus sacré de nôtre culture et de nôtre histoire. Percevoir sa valeur et capitaliser sur celle-ci, ainsi progressait-on sur le chemin du succès. C’était grâce à l’opposé de son regard sur moi-même et sur le monde que j’avais gagné mes galons au sein de nôtre hiérarchie. Et si elle parvenait à ne serait-ce que prendre conscience d’un dixième de la mesure de sa valeur, il y avait fort à parier qu’elle marquerait l’histoire de l’archipel pour des siècles et des siècles...Alors, comme au temps jadis où il fallait l’attraper par la nuque pour la remettre dans le droit chemin d’un sermon mesuré, je ne me fis pas prier pour lui offrir une petite leçon digne de l’époque où elle me faisait tant frapper mon front de la paume de ma main que j’en avais mal à la tête en allant me coucher…

...Et j’assistai alors activement à une scène que je n’aurais pas pensé vivre un jour face à un de mes congénères adultes. Si pleurer était possible, quel que soit l’âge, et selon la sensibilité de chacun (ce n’était clairement pas ce qui m’interloqua)...Je me retrouvai, dans un cliquetis métallique, enlacée fermement par mon ancienne apprentie en larmes. Ma pertuisane dans une main, dont je ne savais que faire, pas plus d’ailleurs que de l’autre, je restais ainsi hébétée,  épaules relevées et bras écartés pour mettre une distance entre Reynagane et l’arme, cillant deux ou trois fois sous l’étonnement. Les perles salées qui se déversaient de ses yeux jusque sur son pelage, et de son pelage jusque sur mon armure, semblaient ne pas vouloir s’interrompre alors qu’elle se blotissait contre mon torse, chacun de ses hoquets sanglotants faisant tinter les languettes métalliques de mon armure lamellaire, alors que j’essayais tant bien que mal de figurer ce qu’il fallait faire dans pareille situation. Peut-être, si j’avais eu une famille un peu moins portée sur le devoir et un peu plus sur l’amour parental, aurai-je été en mesure de deviner quel geste rassurant s’imposait dans pareille situation, mais entre une mère absentéiste et un père plus concerné par ses muscles que sa progéniture, plus un mentor aussi peu sympathique qu’il était érudit, je n’étais clairement pas armée pour ce genre de situations. L’envie de la secouer comme un prunier en râlant sur cette démonstration d’émotion, comme je l’aurais fait avec Djerzeb ou Lha’dii, grimpait de plus en plus. Tant bien que mal, je la contins, et passais un bras dans son dos, considérant le geste protecteur comme le plus décemment adapté. Quiconque aurait observé la scène aurait sans doute passé quelques secondes hilares devant mon malaise et ma mine désemparée, mais heureusement, à part quelques lézards et oiseaux de passage, j’échappai au regard de nos congénères alors que je m’évertuai, raide comme un piquet, à tenter de caresser le dos de Reynagane pour lui remonter le moral.

- Vous m’avez manqué aussi maître

Je soupirai discrètement, peut-être pas suffisamment pour qu’elle ne s’en rende pas compte, la tête posée sur mon torse, sans doute put-elle percevoir le mouvement de ma cage thoracique...Si l’émotion l’avait quelque peu renvoyée dans le passé, à une époque où ce genre de réprimandes de ma part était pour elle monnaie courante, je trouvai cette adresse à ma personne révélatrice de bien plus qu’un moment de nostalgie. Nouvellement appointée protectrice du Baoli, de retour parmi les siens comme être vénérable, et non plus en paria, je ne pouvais imaginer la difficulté qu’elle pouvait éprouver à trouver sa place. Retourner ainsi au sein de la Légion, après avoir été forcée de vivre parmi les humains, après avoir traversé mers et océans, et sans doute bien des épreuves dont j’ignorais la teneur, peut-être était-ce là une façon involontaire de sous-entendre l’aide que pourrait lui apporter une présence quelque peu directrice et protectrice pour faciliter son retour. Peut-être avait-elle simplement besoin, aussi, que ceux qui avaient entre leurs mains les mots et les lois qui ordonnent soient bienveillants, surtout pour une ancienne esclave. C’étaient là des choses que je pouvais lui offrir, tant en ma qualité d’Aaleeshaan qu’en souvenir du temps passé où, comme moi avant elle, la bienveillance et la guidance d’un mentor avaient été nécessaire. Je n’osai pas présumer plus, d’autant que Reynagane me connaissait suffisamment bien pour le savoir : si elle avait besoin de quoi que ce soit de ma part, il lui faudrait me le demander clairement. Cette façon de faire évitait les suppositions erronées, aussi avais-je toujours appliqué ce mode de fonctionnement avec mes apprentis, autant qu’avec mes Shikaaree...A l’exception de Djerzeb. Ce diable qui me servait de bras droit me connaissait par coeur, et réciproquement, il n’avait parfois pas besoin de mots pour que je comprenne ce qu’il souhaitait me transmettre. Pour la Gardienne du Baoli, en revanche...Il y avait longtemps, bien longtemps que nos routes avaient pris des chemins différents. Et cette séparation pouvait avoir changé bien des choses, chez l’une comme chez l’autre. Présumer et agir en conséquence aurait été malvenu.

Elle essuya doucement ses larmes, reprenant peu à peu de sa composition, alors que je la libérais, récupérant au passage ce bras qui, s’il avait eu un cerveau, aurait été en train de se demander ce qu’il venait de faire, tout comme je me demandais ce qui venait exactement de se passer. Je restais silencieuse, laissant à mon ancienne apprentie le soin de poursuivre lorsqu’elle serait prête.

-- Pardonnez-moi, pardonne-moi, je… je… je crois que j’attendais au fond de moi que… quelqu’un me dise ces choses-là. Tête de piaf ! Qu’elle douce mélodie

- Ce n’est pas ma faute si tu réfléchis à peine plus qu’un pigeon, par moments ! , répondis-je sur un ton désabusé, un léger sourire en coin venant nuancer la pique.

-Finies les larmes ! Je veux que tu me racontes tout ! Comment tu as fait pour te hisser si haut et si vite ! Quelle fierté de t’avoir eut comme chasseuse à l’époque. Et pendant qu’on y est bien que le moment sois mal choisit, j’aimerai savoir ce que la Légion sait au sujet des Couronnes de Cendre. J’ai besoin de savoir si les graärhs de … notre… peuple à conscience du danger qui approche.

Tes louanges me vont droit au coeur, Rey, mais l’histoire de mon ascension est on ne peut plus banale : Abattre des chimères, sauver nôtre Kamdan Aaleeshaan...enfin, la dernière fois s’est moins bien passée que les précédentes, et protéger autant des nôtres que possible lors de la boucherie d’Atgahlaan...Le reste, ce n’est que du jeu d’influence, une idéologie et une image à donner. Autrement dit, je suis devenue Aaleeshan à force de discours et de baffes dans tous les sens ! C’est ce que je fais de mieux, cela dit..., constatai-je avec un petit hochement de tête latéral, comme si cette dernière phrase était une adresse à moi-même, avant de reprendre: Pour le reste...le moment n’est pas mal choisi, l’endroit, si. Allons chez moi, si tu veux que nous poursuivions cette discussion, je sens que j’aurais besoin d’un narguilé pour encaisser pareil sujet.

Ma demeure n’était qu’à deux rues à peine de nôtre point de départ, et, revenant sur l’axe principal de la cité des Wigwams, les zones désertes du quartier résidentiel, presque vide, en journée, de ses occupants partis travailler, disparurent derrière nous pour laisser place, petit à petit, à des lieux plus peuplés. Nous fendîmes la foule sans difficulté : dans ce quartier, la plupart des graärhs étaient de mon bord. C’était d’ailleurs la raison principale de mon installation ici. J’oeuvrais depuis des années pour que mes congénères me placent sur un piédestal. Pour mettre en lumière mes idées plus que mes aventures. Pour qu’un jour, je puisse accéder à la plus haute strate parmi les nôtres et que le peuple ne soit pas seulement approbateur d’un exploit, mais bien d’une idéologie, d’une façon de fonctionner, et m’accorde sa confiance...En restant ainsi dans une demeure au milieu de bien d’autres, je m’offrais donc du même coup un service d’ordre large, des yeux et des oreilles aux alentour, et renforçai encore mes liens avec ceux qui approuvaient ce que j’avais laissé entrevoir de ma vision du monde et de l’avenir. Rapidement, nous fûmes rendus au bâtiment dans lequel je vivais avec mes shikaaree. L’équipe de Sheoggah, revenue du comptoir de commerce après que Djerzeb et les siens aient pris la relève, était déjà arrivée. Les murs de torchis, qu’un traitement à la chaux avait rendu blancs, tranchaient avec les teintes ocres et brunes des autres demeures alentour. J’extirpai de sous mon armure une épaisse clé métallique et ouvris la lourde porte ferrée qui barrait l’entrée de mon domicile donnant sur la cour intérieure, l’ouvrant avant d’inviter mon ancienne apprentie à entrer la première.

Dans la cour au sol sableux encadré de buissons florissants de plantes locales, un kiosque  de grès trônait. Sous l’abri qu’offrait son toit arrondi, à l’écart des puissants rayons de l’astre solaire, une  table basse de la même pierre reposait, encadrée d’innombrables coussins et tapis colorés sur lesquels s’installer. C’était là que j’appréciai proposer à mes invités de s’installer, afin d’échapper à la décoration spartiate de l’intérieur de la demeure, et de profiter de la brise sans subir les assauts de l’étoile du jour. Lha’dii sortit à peu près au même moment de la cuisine, passant sans doute par la cour pour rejoindre sa chambre, et, nous apercevant, vint nous saluer toutes deux. Je serrai l’avant-bras de ma camarade de chasse, qui s’inclina poliment devant Reynagane, oreilles baissées.

- C’est un honneur, Purohit Rakshak.

- Reynagane, je te présente Lha’dii, une des shikaree qui ont décidé de me suivre et de me soutenir. Je crains de ne devoir quelque peu écourter cette présentation, j’espère qu’aucune de vous deux ne m’en voudra, mais quelque sujet délicat requièrent nôtre attention.

- Bien, Aaleeshaan. Avant d’aller me reposer, je vous apporte quelque chose à boire ? Manger ?

- Si ça ne te dérange pas, je ne dirais pas non à du rooïbos et à un narguilé de kief. , demandai-je en hochant légèrement la tête en signe de remerciement pour sa proposition...Avant de remarquer une petite moue sur le faciès de la shikaaree. Qui soupira avec un geste désinvolte.

- Sheoggah a déjà tout préparé. Djerzeb nous a prévenu que vous pourriez revenir avec une invitée de marque, et que la journée avait commencé rudement., s’expliqua-t’elle devant mon regard interloqué, ne manquant pas de me faire sourire. Décidément, Djerzeb me connaissait par coeur, à la longue...Il faut dire que nous avons pratiquement été élevés ensemble. Je reportais donc mon attention sur Reynagane :

- Quelque chose en particulier te ferait plaisir ? Si Sheoggah ne s’est pas goinfré, il doit nous rester du lait, de l’eau, des pâtisseries au miel, du smilodon séché, et probablement du buffle chassé dans la nuit, entre autres.

Je la laissai indiquer ses requêtes à ma suivante, puis l’invitai à s’installer tandis que Lha’dii plaçait les charbons ardents sur le narguilé, me tendant le tuyau ouvragé par lequel aspirer la fumée relaxante. Je m’en saisis, prenant une longue bouffée que je recrachai en un épais panâche blanc à l’odeur fleurie, légèrement âcre, caractéristique de la combustion du produit, alors que déjà, mes muscles et mon esprit se relâchaient sous l’effet de celui-ci. Pour quelqu’un qui n’y serait pas habitué, fumer pareille préparation pourrait être difficilement supportable tant l’effet relaxant en était puissant...Mais après une réunion du conseil, et avant d’aborder un sujet aussi sensible que celui de l’avenir des nôtres face aux Couronnes de Cendre, un peu de détente s’imposait. Je tendis le tube à Reynagane, délicatement, en plongeant mon regard dans le sien. Puisqu’il était de coutume de ne pas refuser, je lui précisai rapidement que je ne m’en offenserais pas, avant d’entrer dans le vif du sujet.

- Tu as le droit de refuser, le kief apaise...mais il peut aussi embrumer un peu l’esprit. Nôtre peuple ne sait pas grand-chose...et nous non plus, concernant les Couronnes et leurs plans. Le peu dont j’aie connaissance, je l’ai appris en rencontrant Rog...Et j’en ai encore le dos douloureux. Je te saurais gré d’éclairer ma lanterne… à moins que tu ne veuilles un peu plus de détail sur le mode d’emploi pour passer de chasseresse irrascible à Aaleeshaan autoritaire?, conclus-je avec un petit rire discret.

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