Je ne pus m’empêcher de sourire en entendant les propos d’Aldaron, et en voyant dans son regard cet éclat de jalousie que j’y avais observé quelques instants plus tôt. Pourtant, il n’y avait pas vraiment de jalousie à avoir. Nous étions tous fondamentalement un peu perdus quant à cette transformation fondamentale. La raison était que nous n’étions ni elfes, ni vampires, ni même un peu de deux. Non, nous étions simplement différents, comme les Graärh et les humains étaient différents de nous. Cette transformation était bien plus fondamentale qu’elle ne le laissait paraitre. Ce n’était pas qu’une question d’esthétisme, c’était quelque chose de bien plus puissant que ça. Si cette magie, ou quoi que ça puisse bien être, était capable de ramener des morts à la vie, il était logique de penser que ses effets pouvaient être bien plus puissants que ceux observés jusqu’à présent. Tout ceci était encore particulièrement nouveau pour chacun d’entre nous, et les voix qui s’élevaient pour expliquer l’ampleur du phénomène tenaient davantage des rumeurs que de véritables théories prouvées. Il faudrait surement du temps pour le comprendre, aussi, rien ne pressait pour mon ami.
Mais je partageais toutefois sa vision utopiste. Une réunification magique de deux peuples dont la haine était héréditaire ne pouvait, en définitive, qu’être une bonne chose, et un pas dans la direction que nous souhaitions tous les deux. Il ne restait alors qu’à espérer que les retombées de cette transformation ne soient pas trop importantes. Je ne pouvais d’ailleurs m’empêcher de me demander comment ce processus était soudainement venu à se débloquer. Il s’agissait tout de même de quelque chose d’exceptionnel venu de nulle part, et connaitre plus en détail sa source nous permettrait surement de mieux comprendre ce qui nous arrivait. Je reportais alors mon attention sur mon ami.
«
A mon avis… ça risque fort de prendre un peu de temps. » Dis-je simplement, jetant un regard presque amusé vers le Bourgmestre.
Aldaron revint ensuite sur le sujet des Golems, visiblement surprit à l’idée que j’ai pu les combattre. Combattre, c’était un bien grand mot. J’avais surtout essayé de limiter leurs dégâts et m’en étais sorti de justesse, ce qui avait d’ailleurs justifié un investissement en la matière. Blesser un Golem était d’une difficulté sans pareil, mais ça n’était, à plusieurs, pas impossible, surtout pour les plus petits spécimens. Mais je voyageais souvent seul, et, par-dessus tout, je n’avais nulle garde pour me prêter main forte en cas de coup dur. Il avait donc fallu que je réfléchisse à une manière de contourner le problème, et c’était plus ou moins ce que j’avais fait. Le seul problème résidait encore dans l’inexpérience de la technique. Si le glyphe fonctionnait, il n’était toutefois pas prouvé qu’il était efficace en situation réelle. Et je n’étais pas spécialement pressé de le découvrir. Après avoir laissé échapper un rire quant à la boutade de mon ami, je lui répondais.
«
Et bien… Je crois que tu oublies ce que je suis, et que j’ai toujours détesté l’adage du cordonnier mal chaussé. La plupart des glyphes que je crée vont directement alimenter les propres pièces de mon armure. J’ai donc plus d’un tour dans mon sac, crois-moi. » Répondis-je, amusé, me fendant même d’un léger clin d’œil. «
Toutefois, ne compte pas non plus trop sur moi. Je ne suis pas un titan et je ne pense pas arriver à en confronter un sans l’usage de la ruse. Je ne suis pas assez fou pour ça. » Dis-je en rigolant.
Ce fut ensuite avec un certain soulagement que je vis Aldaron révoquer sa garde. Nous approchions du grand golem de fer et, effectivement, la foule s’épaississait à chacun de nos pas. J’observais alors, assez amusé, mon ami prendre le temps de saluer toutes les personnes venues pour la même raison. Etre une personnalité aussi publique et mise en avant qu’il ne l’était ne devait pas vraiment être facile, mais il s’en sortait à merveille. Nous arrivâmes alors bien vite au niveau d’un nouveau protagoniste. Ce dernier était un homme androgyne, au port altier et à la tenue d’une richesse incomparable. Sa noblesse était décelable au premier regard, et je ne fus pas étonné d’apprendre que l’homme, ou plutôt le vampire, qui me faisait face occupait un poste important. Je me fendis alors d’un salut elfique exécuté dans les règles – ce qu’il m’était rarement donné de faire – avant de faire écho aux paroles d’Aldaron.
«
Le Bourgmestre me fait trop d’honneur, je crois que ses paroles peuvent être justifiées par le fait qu’il n’ait pas rencontré beaucoup d’autres maitres des Glyphes. Quoi qu’il en soit, c’est un plaisir de faire votre connaissance, Conseiller Dalis. » En prononçant ces mots, je me rendis alors compte que ce nom m’était irrévocablement familier. Je ne mis pas beaucoup de temps avant de m’en rappeler la raison, raison qui m’arracha un léger sourire en coin. Le hasard était donc si capricieux qu’elle se trouvait également ici ? Persuadé que je l’apprendrais bien assez tôt, je détournais légèrement le regard du duo lorsqu’Aldaron reprit la parole. S’il avait besoin de s’entretenir avec son conseiller, mieux valait que mes oreilles ne trainent pas trop vers eux. Je savais qu’Aldaron ne m’en tiendrait pas rigueur, mais je préférais éviter tout Quiproquo.
De surcroit, un nouveau spectacle s’offrit rapidement à mes yeux. Alkhytis, le Dragon que j’avais aperçu tantôt, s’avançait lui aussi vers la gigantesque statue de fer. Son attitude contrastait tant avec sa stature qu’elle m’arracha un sourire amusé. Sa réflexion et sa réaction presque enfantine était étonnante pour un dragon, et, pourtant, tellement rafraichissante. Une soudaine vibration tellurique me fit alors sortir de mes pensées, et mon regard se tourna vers Aldaron. Je n’avais pas été le seul à la sentir visiblement, et quelques voix montèrent de la foule qui nous entourait. A priori, il n’y avait rien de très alarmant, mais le phénomène était toutefois assez rare pour être souligné. Je levais alors mes yeux vers le Golem de fer, comme s’il était la source du vacarme, essayant de déceler un éventuel mouvement de ce dernier. Mais il n’en était rien, et les secousses avaient cessées aussi vite qu’elles étaient venues. Le calme était donc lui aussi rapidement revenu, alors que le conférencier s’apprêtait à reprendre la parole. Tout comme Aldaron à mes côtés, je restais particulièrement attentif à ce que pouvait dire Maitre Valeirs. Si le discours pouvait paraitre pompeux pour certain, je commençais moi à mieux comprendre l’origine des cœurs magiques des golems, et à voir de nouveaux horizons s’ouvrir devant moi. Je décrochais alors un instant des paroles du conférencier pour me plonger dans mes réflexions. J’avais toujours utilisé de petits cœurs magiques pour les glyphes, mais je ne m’étais jamais interrogé sur certain point bien particuliers. Les objets que j’utilisais pour les glyphes étaient tous bien particuliers, mais les cœurs des géants étaient décidément bien plus complexes que ce que j’aurais pu imaginer. La question de mon ami me tira brutalement de mes pensées, et je mis quelques secondes à les organiser pour pouvoir lui répondre.
«
Et bien… Sur le papier, c’est assez difficile à exprimer, mais je comprends ce que tu veux dire. Je me suis toujours figuré la chose ainsi : Un glyphe est un accord, pas un ordre. Un enchanteur ne force en rien des flux magiques à coexister et fonctionner de concert. Il les guide, il les oriente vers une direction. En réalité, une fois qu’ils sont dirigés, ils continuent de suivre sans qu’il n’y ait plus besoin d’intervenir. Mais pour un cas comme celui-ci, c’est assez différent. » Commençais-je, réfléchissant en même temps à comment formuler ma réponse. «
Tu as entendu comme moi, les Golems sont territoriaux. Ils ont donc une conscience, en plus de l’énergie magique qui leur permet de se mouvoir. Elle semble certes primitive, mais elle existe. Réécrire leur flux magique pour les contrôler et balayer leur instinct est donc plus complexe que simplement écrire un glyphe. C’est un peu comme utiliser un sort de manipulation mentale, mais qui serait inscrite dans un flux magique permanent et associé à celui du cœur. Dans ce cas précis, ce serait possible, mais extrêmement difficile et expérimental. Et rien ne garantirait qu’il soit possible qu’un tel sceau puisse tenir éternellement. A vrai dire, je n’y avais jamais vraiment réfléchi avant. Le processus me parait, théoriquement en tout cas, possible. Mais beaucoup, beaucoup plus compliqué que de simplement créer un glyphe simple. Il faudrait que je me penche sur le sujet à l’occasion, enfin, si ça t’intéresse. » Dis-je en lui lançant un sourire.
Mes pensées étaient encore très désorganisées, car de nombreuses hypothèses naissaient peu à peu dans ma tête. Comme je l’avais dit au Bourgmestre, il me faudrait surement étudier davantage la question pour répondre avec plus de certitude à sa question. De plus, il était probable que, plus le Golem était imposant, plus une telle manipulation serait compliquée, instable, et dangereuse. Mais j’étais convaincu qu’Aldaron y pensait. Quoi de plus logique en une période aussi compliquée et tendue. Ces créatures, si elles étaient contrôlables, pouvaient devenir de puissantes armes de guerre, autant que des moyens de protection. Et, si cet aspect intéressait les Séléniens, Aldaron ne pouvait pas l’éluder.
Une nouvelle secousse vint me sortir de mes réflexions, et je rattrapais Aldaron de justesse. Cette fois-ci, la secousse avait été si violente que j’avais moi aussi failli perdre l’équilibre avant de raffermir mes muscles et de me ressaisir. Encore une fois, je regardais partout autour de moi afin de déceler un éventuel problème, mais toujours rien. Peut être n’était-ce finalement qu’un phénomène géologique, même si la coïncidence avec la situation m’intriguait trop pour que je m’en tienne à cette simple explication. Mais, une nouvelle fois, je n’eu pas le temps de m’appesantir sur le sujet. Les spectateurs étaient à peine remis de leur légère frayeur que, cette fois, la situation tourna au chaos.
Une nouvelle secousse se fit sentir, mais, cette fois, nous jeta tous à terre. Le séisme était effrayant, et, contrairement à ses prédécesseurs, il ne discontinuait pas. Des cris de frayeux s’élevèrent de la foule, alors que d’immenses fissures apparaissaient peu à peu dans les gradins et sur les murs d’enceinte de l’amphithéâtre. La situation dégénéra rapidement. Trop rapidement. Un immense mouvement de foule survint alors que les spectateurs paniqués tentaient tant bien que mal de sortir de la zone en train de s’effondrer. Les gens se poussaient et se marchaient dessus pour atteindre au plus vite la sortie. Mais cette dernière fut bien vite obstruée par les blocs de pierre qui dégringolaient des gradins fissurés, écrasant et bloquant les personnes qui avaient eu la malchance de se trouver en dessous à ce moment-là. Nous étions alors au niveau du cœur de la créature, et, ainsi, dans son ombre, lorsque je vis l’immense statue de fer commencer à chanceler. Elle était naturellement immobile, mais les intenses vibrations commençaient à avoir raison de ses appuis, si ça n’était pas autre chose. Et je n’étais pas le seul à avoir remarqué ce balancement, car la foule criait et hurlait de plus belle, tentant vainement d’échapper au colosse qui penchait dangereusement vers l’avant. Les côtés étaient obstrués par d’innombrables personnes qui fuyaient la chute tant bien que mal, et il en était de même pour notre éventuelle voie de retrait.
Réfléchissant à toute vitesse, j’attrapais les deux personnes les plus proches de moi – A savoir Aldaron et Toryne – Que je propulsais de toute mes forces vers l’avant. Nous n’avions pas la moindre chance de nous esquiver autrement qu’en visant le petit interstice que nous offrait le léger écartement entre les jambes de la créature. La manœuvre était particulièrement risquée, mais elle représentait notre meilleure chance de nous soustraire à la chute du géant de fer.
Directives :
Il a ressenti la petite secousse durant la pause, mais il ne se passe rien. Le discours de maître Valeirs reprend. Seö est-il attentif? Intéressé? Comment réagit-il face au grand spécimen du golem de fer et au coeur présenté sur la scène? Aldaron interagit avec lui. Que lui répond-il? (Pss. Fait aller ton imagination pour les glyphes)
D'autres secousses se présentent. Plus fortes cette fois-ci. Certains personnes perdent l'équilibre.
ÉLÉMENT À INCLURE: Dans ton message, tu dois inclure à la fin un tremblement de terre de puissance DÉVASTATRICE. L'amphithéâtre tremble. Il commence à s'écrouler. La panique prend parmi les gens ! (Amuse-toi à décrire l'événement)
Élément à NE PAS inclure : Invasion de titans ou de zombies