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[Intrigue]Catastrophe à Calastin

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Catastrophe à Calastin



Cordont, petite ville tranquille située à la frontière entre le Royaume Sélénien et l’Alliance des cités libre. Si cette dernière ne paie pas de mine, c’est pourtant ici qu’a été signé l’armistice fragile entre les deux puissances de Calastin. Symboliquement, les plus grands savants humains ont choisi cet endroit comme lieu d’accueil du premier congrès magique et scientifique Calastien. Le thème choisi pour l’ouverture de cet évènement est : « le Golem ». Alors que les autres îles grouillent de créatures non-animales, l’espèce du Golem, bien que variée, quasiment l’unique créature non-animale présente sur cette île. Pourquoi ? Ouvert à tous, ce congrès espère lever nombre de mystères.


Date : le 3 novembre an 1762 du troisième âge

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives ou selon les indications du maitre de jeu.  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux: vous devez donc y répondre avant tout autre RP. Des sanctions pourront être données.

Pour utiliser votre joker (1 jour supplémentaire ou changement dans le tour) ou pour tous soucis, vous devez MP @Luna Duruisseau

Les participants:


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Tour 1




L'ordre du tour 1 :


ATTENTION : Le tour 1 n'a pas de directives précises (c'est votre introduction à l'événement et vos premières interactions) et vous ne recevrez donc pas de MP annonçant le début de votre tour (à l'exception d'Aldaron). Notez que le début de votre délai de 3 jours débute dès que le joueur précédent ait posté.

La fin du premier tour termine après Alkhytis. Attendez les  instructions concernant le tour 2 avant de poursuivre.


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    Ses doigts, à la teinte d'un rose pâle couvert de cendres sombres, portaient encore, dans leur finesse, les stigmates de Morneflamme, lorsque la pulpe délicate de leurs extrémités se posa sur le bois blanc du pupitre. Il agrippa délicatement, de ses mains, les bords rugueux, paumes appuyées de part et d'autre du présentoir, y refermant, dans un geste placide et flegmatique, ses griffes politiques. Un sourire paisible ancrait ses lèvres dans un mutisme, tandis que l'émeraude éclatante de ses prunelles contemplait la foule qui l'entourait, là, sur les gradins taillés à même la pierre, tel un amphithéâtre dans un milieu naturel. La roche brune marbrée de blanc avait été sculptée : un travail remarquable d'artisans et d'artistes qui avait débuté en août, lorsqu'il avait été décidé que la ville accueillerait un tel congrès. Cordont était une petite patrie positionnée sur la frontière des deux puissances humaines. Il y avait peu de temps, c'était encore une jeune bourgade, symbole à elle seule de la paix incarnée, mais il avait fallu la rendre en capacité de recevoir l'événement. Caladon avait naturellement financé une grande partie des travaux. Loin d'être une pure œuvre de charité, Aldaron savait pertinemment que Cordont serait redevable des bienfaits dont elle avait été bénéficiaire ; non pas qu'il veuille la rallier à la cause méridionale de Calastin, mais il n'était pas sot de penser qu'il pourrait se servir de cette cité pour protéger l'Alliance si jamais il venait à l'esprit de Nolan Kohan de rompre l'Armistice ici ratifiée. L'or était le nerf de la guerre, et Caladon était si prospère qu'elle pouvait s'offrir beaucoup. La politique avait cela de propre que la corruption était pain quotidien. Qu'on l'approuve ou non, Aldaron achetait sa tranquillité et celle de ses citoyens. « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. » Sa voix, emmenée par les enchantements de l'amphithéâtre, était comme portée par un vent magique et impalpable qui remontait en spirales jusque dans les hauteurs de l'édifice à ciel ouvert. Ainsi, l'orateur n'avait pas à crier pour s'exprimer et le brouhaha joyeux de la foule, qui comblait les gradins, s'apaisa progressivement pour que cette dernière prête l'oreille au bourgmestre qui s'exprimait. De ses longs cheveux blancs s'extrayaient deux oreilles pointues qui avaient toujours fait de lui une anomalie parmi les hommes mais depuis l'avènement de Caladon, il avait trouvé une place remarquable au milieu d'un peuple pluriethnique.

    « Je me réjouis de voir chacun de vos visages qui illustrent brillamment les différents horizons de notre archipel. Je souhaite la bienvenue à l'immanquable délégation de Selenia. » Par immanquable, il faisait référence à la silhouette imposante du dragon logé sur le haut des gradins aux côtés de sa liée à la chevelure dorée, et qui surplombait royalement la foule bipède, malgré sa jeunesse. Il inclina respectueusement son buste. Luna et son dragon n'étaient d'ailleurs pas les seuls à venir du nord de l'île des Hommes ; ils étaient nombreux ceux qui accueillirent par un sourire froid et de faibles applaudissements sa courtoisie. Il pouvait comprendre : ils n’appréciaient pas forcément que le Sud fasse l'ouverture de ce Congrès... Mais Aldaron n'aurait refusé pour rien au monde cette occasion de faire un pied de nez à l'Empire Kohan. Encore une fois, l'or achetait beaucoup de choses, y compris ce genre de petit plaisir. Si Selenia et l'Alliance se regardaient en chiens de faïence, il appartenait à Aldaron de poser son emprunte et celle de Caladon dans ce monde nouveau et un tel Congrès était une occasion merveilleuse pour ce faire. La guerre était froide. Pas d'arme, seulement une grandeur à exhiber pour s'assurer de leur indépendance. Un jeu quotidien et pour autant, il respectait beaucoup les hommes de l'Empire Selenien. « Mes hommages. » fit-il avant de se redresser. La salutation était polie et cordiale : il n'avait pas l'intention de briser l'Armistice. L'habit qu'il portait étendait son aura pacifique, éloignant des cœurs la colère belliciste : lui-même n'était pas venu avec cela en tête et il comptait bien le signifier. « Je remerce de leur déplacement les représentants de la Cité Libre de Délimar. » Ils n'étaient pas très nombreux et pour cause : les Glacernois n'était pas des mages mais de robustes guerriers. Toutefois, ils n'étaient pas assez fous pour se mettre de sordides ornières : l'ignorance candide était la principale cause de défaite. « … Et aux Caladoniens qui m'accompagnent. » Il y eut un grondement comme les secousses sismiques qui les avaient brièvement ébranlés depuis leur arrivés, sauf qu'il s'agissait cette fois d'un brouhaha d'applaudissements enchantés, pleins de fierté. Il reconnaissait bien là l'éclat de vie qui hantait le cœur des habitants de la Revenante. L'ivoire perça les lèvres d'Aldaron d'une dentition parfaitement alignée, contrastant avec les cendres de sa peau. Son sourire allait jusqu'à nimber d'étoiles ses yeux verts face au boucan quasi orgueilleux. Il se mit doucement à rire comme un père ému devant le comportement puéril de ses enfants intenables. « Pardonnez-les. Ils ne sont pas plus nombreux que nos confrères de Sélénia, mais ils ont l'habitude exercée à porter de la voix sur le marché. » Railla-t-il, moqueur envers son propre peuple, tout en soulignant leur plus grande qualité. Il y eut un mélange de rires et de râleries amusées parmi les Caladoniens avant que le silence ne retombe enfin.

    Sur les visages des siens, il voyait la joie, comme s'ils avaient emporté avec eux un ersatz de leur bonheur de vivre. C'était tellement plaisant et aussi illusoire que sa tenue. D'un blanc immaculé à l'instar sa chevelure, le costume était simple dans sa coupe et dénué de décorations. Les fils, comme tissés avec de la fibre diamantée, luisaient doucement par leurs vertueux enchantements pacifiques. Nulle couronne sur sa tête comme l'orgueil exhibé des rois ; seule une broche d'argent, d'une quinzaine de centimètres, accrochée au niveau son cœur, indiquait sa fonction sur l'emblème glorieux de Caladon. « Et pour parfaire la diversité de cette rencontre, je salue les ambassadeurs Graärhs, elfiques et vampiriques. » Son regard avisé avait remarqué la présence Toryné à qui il adressa un sourire révérencieux. Ses mains se rejoignaient sur le pupitre de bois tandis qu'il inspirait. « Je remercie Cordont... » Il fut coupé par un grondement d'applaudissements fiers des habitants de cette cité. Caladon avait de la concurrence sérieuse ! Ce ne faisait que prouver combien Cordont pouvait être prometteuse ! « … De leur accueil chaleureux mais surtout de leur désir inébranlable d'incarner la paix. Il y a quelques mois, je suis venu ici avec mon confrère de Délimar pour rencontrer l'Empereur Nolan Kohan et signer la fin de la guerre. Aujourd'hui, je reviens ici pour nouer, une fois de plus, les liens qui nous permettent d'avancer. Tiamaranta est une terre nouvelle, pleine de défis, d'obstacles, de découvertes que nous pouvons partager, quelque soit notre ethnie, notre allégeance et nos ambitions. » Le ton était grave, emprunt de sincérité et d’authenticité et le charisme de l'elfe avait le pouvoir du frisson sur son auditoire, celui d'un rêve à peine effleuré mais tellement convoité. « Avant de transmettre la parole à Maître Valeirs... » Il tendit la main pour inviter près de lui un homme d'une quarantaine d'année, une courte chevelure poivre et sel et des yeux aux teintes changeantes de l'argile qui brillaient d'une passion sincère pour le sujet du jour : les golems. Le scientifique-expert était venu tout droit de Sélénia, une manière de contre-balancer en faveur du Nord la prestance d'Aldaron. Il lui serra la main, amicalement, et lorsqu'ils furent côte à côte, l'elfe clama : « J'ai l'immense privilège d'annoncer que le Premier Congrès Magique et Scientifique de Calastin est ouvert ! »

    Sous les applaudissements, il laissa le pupitre investi au conférencier qui allait pouvoir entrer dans le vif du sujet, celui pour lequel les peuplades s'étaient réunies aujourd'hui. L'elfe quitta le cercle central suivi de sa garde qui avait veillé sur l'amphithéâtre complet afin de ne pas voir une flèche se planter entre les deux yeux du bourgmestre. Il avait pris ses précautions pour faire ce discours en toute quiétude – ou presque. Remontant dans les gradins d'un pas ralenti par les nombreuses poignées de mains qu'on lui réclamait sur son passage, l'elfe écoutait attentivement le préambule du scientifique au sujet des golems. S'apprêtant à s'asseoir sur sa droite avec une quelques uns de ses conseillers caladoniens, son regard bifurqua à gauche et il reconnu Seö. Son visage s'illumina immédiatement d'un sourire radieux et il lui fit une ferme accolade : « Quel bonheur de croiser à nouveau ta route ! » chuchota-t-il pour ne pas déranger la présentation du scientifique ou les auditeurs attentionnés, mais dans son geste, il s'arrêta avant de le relâcher, percevant ces veinules si singulières sur sa peau. Piqué de jalousie et de surprise, son sourire s'était terni un bref instant et ses yeux exprimaient l'étonnement dans son plus simple appareil. Il l'invita à s'installer avec lui, accompagnant son geste de la tête d'un : « Viens. » tout bas. Il s'installa, entraînant le maître des glyphes à sa suite et se pencha légèrement de son côté pour lui souffler : « Jolie armure. » Il raillait et vint faire 'toc-toc' sur le cuir en tâchant de taire son rire amusé et un tant soit peu nerveux. L'armure n'avait rien de singulier, à première vue, mais elle ne faisait que montrer combien la situation était à la fois paisible en l'instant... Et tendue. Réunir tant de peuplades au même endroit, surtout avec la discorde entre le nord et le sud de Calastin, n'était pas sans danger. Le défi avait été accepté et Aldaron s'y présentait sans armure : seul sont arc était à proximité, gardé soigneusement par ses sbires si la nécessité s'en faisait sentir. Il n'en demeurait pas moins vrai que la prudence de Seö était sage pour lui-même. Aldaron, lui, devait faire montre de pacifisme et porter arc et amure n'était certainement pas la façon la plus diplomate de dire qu'il venait en paix. Il ne comptait pas jeter de l'huile sur le feu... Mais sa garde était sur le pied de guerre, à l'affût du moindre signe avant-coureur de catastrophe. « Je t'avoue que je me sens comme un bout de viande prêt à être dévoré, agité sous le nez d'une bête féroce. » confia-t-il, presque à nu sans protection corporelle. Il poussa un soupir, le corps impeccablement droit dans son habit immaculé, faisant bonne figure, indéniablement. Sa prestance dissimulait admirablement ce que ses mots avaient divulgué secrètement à son ami.

    Devant lui, l'un de ses conseillers s'était retourné pour lui tendre un parchemin imprimé. Il s'agissait d'un questionnaire dont il balaya le contenu en arquant un sourcil :


    Les golems sont-ils des créatures magiques?
    Sur quelle(s) île(s) sont-ils présents?
    Combien existent-ils de variétés de golems, découverts jusqu'à présent?
    En dessous de quelle taille sont-ils pacifiques?
    Vrai ou faux et corrigez l'énoncé si faux. Plus un golem est grand et plus il est rapide et puissant
    Qu'est-ce qui compose le cœur des golems?
    Quelle est l'utilité du cœur des golems?
    Comment la naissance d'un golem se passe-t-elle?


    Prenant le parti de ne pas songer à sa mort potentielle, il pointa du doigt la seconde question : « Tu dois savoir cela, toi qui navigues dans tout l'archipel, hum ? » l'interrogea-t-il, bas. Aussi court que le discours d'Aldaron, celui de Maître Valeirs s'acheva après avoir attisé le feu de la curiosité. Les plus investigateurs iraient poser leur question à cet expert, mais pour l'heure, on pouvait aller vers les extrémités des gradins de l'amphithéâtre pour rejoindre le cœur de la ville. Cordont était une cité sans fortifications mais qui avait la grande joie selon les Caladoniens – ou non, selon les Séléniens – d'être séparé du nord de Calastin par un roc d'une centaine de mètre de haut dans lequel l'amphithéâtre était creusé et d'être bordé, à l'est, par la mer. La ville n'était pas bien grande et avait pour l'occasion été cernée par un campement de tentes pour accueillir les visiteurs venus trop nombreux pour les capacités des quelques auberges. Dans la ville, les tentures multicolores protégeaient du froid naissant de novembre et de nombreux étalages proposaient de la nourriture à un coût exorbitant. Certaines caravelles s'étaient installées là pour faire du profit : tant de beau monde à cet endroit, il n'était pas possible de passer à côté de l'occasion. De nombreux Caladoniens s'étaient déplacés pour les affaires et avaient investi les rues de la ville de leurs étalages, tandis que la place centrale, elle, accueillait de magnifiques spécimens de golems, plus ou moins grands, de couleurs diverses mais tous pacifistes. Certains étaient même parfaitement immobiles et quelques enfants s'y amusaient à l'escalade avant d'être rudement grondés par des parents mi-intrigués, mi-effrayés par ces créatures dont on ne savait que peu de choses. Plusieurs savants et érudits renseignaient les curieux par les connaissances amassées de lors d'observations et d'expériences. Marchant, les mains nouées dans son dos, aux côtés de son ami et cerné par sa garde, il finit par s'arrêter devant un spécimen qui le dépassait de quelques centimètres de haut, penchant la tête sur le côté. C'était la première fois qu'il en voyait, lui et admirait cette terre rocailleuse dotée d'une vie propre. « Cette terre est vraiment pleine de surprises, n'est-ce pas ? Les golems... L'Immaculation... » C'était du moins le nom qui avait été par la habitants de Tiamaranta face à cet étrange phénomène.

    Il porta un regard en biais sur Seö, s'attardant plus longuement sur les veinules qui marbraient son visage d'arabesques, comme s'il pouvait en savoir plus, comme si le maître artisan allait pouvoir lui révéler le secret de cette mutation !


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J’étais à peine arrivé la veille de l’évènement, malgré tous mes efforts. Il fallait dire qu’Erdrak ne m’avait prévenu que trop tard de la tenu de la première conférence magique qui accueillait chacun des peuples, et qu’étant par conséquent particulièrement éloigné de la petite ville de Cordont, j’avais mis beaucoup de temps à rallier la frontière entre les deux royaumes humains. Même si la consigne venait d’Erdrak, je devais bien avouer être particulièrement curieux au sujet de l’ordre du jour. Les golems étaient des créatures fascinantes, et, surtout, leur cœur me permettait la création de glyphes élémentaires. J’étais donc particulièrement concerné par leur étude, et la conférence était l’occasion d’approfondir des connaissances encore pauvres à leur sujet.

Mais, s’il s’agissait d’une conférence en aspect, les rouages qui entouraient cette grande réunion n’était pas aussi clairs et simples, bien loin de là. La tension entre Caladoniens et Séléniens était encore palpable malgré la paix officielle entre les deux royaumes, et la présence de politiciens de tous les horizons, accompagnés de leurs forces armées, rendait la situation bien plus critique qu’elle ne pouvait le laisser paraitre. Surtout que, de ce que j’avais pu comprendre en recevant l’invitation, de nombreuses grandes personnalités Tiamaranthéennes seraient présentes, en même temps, ce qui rendait la probabilité d’un attentat bien trop prononcée à mon goût. Nous étions donc tous équipés en conséquence, moi y compris. Bien sûr, je souhaitais de tout cœur ne pas avoir à utiliser l’équipement que je portais, mais j’avais fait trop de promesses autour de moi pour ne pas veiller à ma propre sécurité en plus de celle des autres. Il s’agissait d’ailleurs sans aucun doute d’une vigilance mal placée, mais je ne voulais prendre aucun risque. Les enjeux étaient bien trop grands pour être pris à la légère.

Le jour de la conférence, j’étais donc installé dans l’une des grandes tribunes prévues à cet effet, au milieu d’humains, d’elfes, de vampire et de Gräarh qui cohabitaient pour l’instant sans accroc. Et c’était un soulagement. Lorsque la réunion commença, un léger sourire se dessina sur mes lèvre alors qu’Aldaron prenait la parole. Il était logique que le régent Caladonien ouvre la cérémonie, surtout en l’absence de Nolan, l’empereur Sélénien. Il remercia ainsi tour à tour les représentants de toutes les espèces et de tous les peuples présents ce jour, et je remarquais enfin la présence de silhouettes bien connues. Enfin, je ne les connaissais pas personnellement, mais leur réputation les précédait très largement. Alkhytis et Luna étaient donc également de la partie, ce qui me soulageait un peu. C’était sans doute une pensée réductrice, mais leur seule présence dissuaderait surement une éventuelle attaque, du moins, beaucoup plus que la mienne.

Mais jusque-là, il n’y avait pas vraiment de raisons de s’inquiéter. L’ambiance n’était finalement pas si pesante et la bonne humeur semblait au rendez-vous. Les clameurs succédaient aux paroles de mon ami alors qu’il présentait les différents participants à la conférence, puis, aboutissement de son crescendo oratoire, Aldaron déclara finalement l’ouverture officielle de la conférence. Je balayais alors la foule du regard, presque amusé par sa réaction, puis je constater que, le temps que mes pensées suivent leur cours, mon ami était d’ores et déjà à mes côtés. Je ne pus cacher une certaine surprise avant de lui rendre son accolade et de lui répondre.

« Un plaisir partagé, mon ami, même si je ne suis pas vraiment surpris de te voir. » Lançais-je amusé.

Je le suivais ensuite sans réellement discuter, m’installant auprès de lui pour la suite des évènements. Il pouvait paraitre assez étrange de voir l’une des personnalités les plus importantes et influentes du continent en compagnie d’une illustre inconnu, mais notre amitié me faisait rapidement oublier toute gêne. La remarque sur mon armure me fit sourire, mais me rappela surtout que lui n’en portais pas le moins du monde. C’était une décision logique, puisque voir un dirigeant et une personnalité publique qui prônait ouvertement la paix être en armes n’était pas une image très rassurante, mais Aldaron avait raison. Au moindre problème, il était exposé, et j’en étais d’autant plus gré au destin – ou au hasard – d’être à ses côtés aujourd’hui. Je n’étais sans doute pas le meilleur guerrier qui existait sur ces terres, mais je jouissais au moins de l’avantage de quelques glyphes qui pourraient me permettre de lui venir en aide.

« En même temps, ta position n’est pas très aisée, je te verrais assez mal te balader avec armes et armures pour un congrès avec autant d’enjeux diplomatiques. » Répondis-je, amusé.

Il me confia alors un parchemin qu’on venait de lui donner, que je balayais rapidement des yeux. Ce dernier contenait quelques informations « classiques » sur les golems. Je connaissais quelques réponses, bien sûr, et d’autres pouvaient être résolues par une logique simple. En revanche, je devais m’avouer vaincu pour les autres, mais, après tout, c’était aussi pour ça que nous étions tous venus. Je tournais alors un léger sourire espiègle vers le Bourgmestre, avant de lui répondre.

« Je ne voudrais pas te gâcher la surprise de découvrir tout ça par toi-même. Il faudra attendre un peu. Mais j’en ai déjà vu, combattus même, quelques-uns.» Le taquinais-je.

L’introduction était à présent terminée, et je profitais de la présence de mon ami pour visiter la ville. Cette dernière était, à cause de l’évènement, particulièrement active, et, outre les stands commerçants, il était également possible d’observer des petits spécimens de golem. Ces derniers étaient bien moins vindicatifs que les quelques représentants que j’avais pu moi-même avoir l’occasion de voir en action. La question de mon ami, suivi du regard qu’il coulait sur les veinules ambrées dessinées sur ma peau, me firent sourire. Sa curiosité était palpable, et je ne pouvais réellement l’en blâmer.

« Ah ça… Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé, mais… c’est arrivé comme ça, tout simplement. A voir ce phénomène chez les vampires et les elfes, il est probable qu’il vienne te chercher un jour aussi. » Lui dis-je amicalement, convaincu de mes paroles.

Nous continuâmes ensuite à profiter de Cordont, même si être entouré d’une garde armée n’était pas vraiment à mon goût. Mais c’était une bien piètre contrainte à supporter comparé à la joie de profiter de l’amitié qui nous liait, Aldaron et moi.

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Les golems, c’était un sujet des plus passionnants. Si ce n’était l’avis de tous, c’était certainement celui de l’homme qui apparut sur la scène et qui serra vigoureusement la main d’Aldaron. Un sourire se dessinait sur son visage d’une quarantaine d’année et l’humain semblait à son aise en dépit de tous les regards dirigés vers lui et l’elfe. « Je vous remercie, Messire Leweïnra. » Prononça-t-il d’une voix forte. Inutile d’élever inutilement la voix grâce à la magie qui opérait dans l’amphithéâtre. « Merci à vous tous d’être présents, sans quoi ce congrès ne pourrait avoir lieu. Je me présente, je suis l’expert sur le sujet, Maître Valeirs. En réalité, je ne sais si je mérite un tel titre, car il y a encore tant d’éléments inconnus concernant les golems. À chaque jour, nous en apprenons davantage. Mais laissez-moi le plaisir de vous renseigner. Mes collègues spécialistes et moi les adorons! » D’un signe de la main, il désigna quelques personnes qui possédaient toutes une broche représentant l’insigne du congrès comme celle qu’il portait. « N’hésitez pas à prendre le temps de discuter avec eux. À l’extérieur de l’amphithéâtre, nous avons érigé quatre stations principales : une pour chaque golem découvert jusqu’à ce jour : soit le golem d’argile, de pierre, de fer et de cristal. Visitez-les pour observer les spécimens, répondre au questionnaire et enrichir vos connaissances. »

Il fit une petite pause afin de laisser le temps aux gens de s’installer confortablement ou au contraire, de leur permettre de quitter sans être dérangé ultérieurement.  Puis, de sa voix passionnée, Maître Valeirs débuta son exposé. Étrangement, ces créatures magiques n’étaient présentes qu’à Calastin et sur aucune autre île de Tiamaranta. Pourquoi? C’était difficile à dire, car ils pouvaient vivre dans presque toutes les conditions. Personne n’avait encore essayé d’en déplacer sur d’autres îles afin d’en observer leur évolution. Il y avait des risques à faire une telle chose et ils n’étaient pas encore prêts à cela, surtout qu’il y avait encore tant à observer dans leur habitat naturel. « C’’est l’espèce magique qui domine Calastin. Les golems de pierre sont les plus nombreux et on les retrouve un peu partout sur l’île. Vous saurez trouver les golems d’argile près du lac d’émeraude. Et si vous êtes chanceux, les golems de fer sont au Sud tandis que ceux de cristal au Nord. » Il s’arrêta un moment afin de boire une gorgée d’eau puis reprit son discours afin d’étaler les caractéristiques des golems. Les minutes se transformèrent en heure. « Prenons une pause d’une quinzaine de minutes, nous reprendrons par la suite. Je reste disponible si vous avez des questions. »

Il fit un signe aux hommes derrière lui. Le rideau se leva et laissa dévoiler un golem de fer d’une hauteur d’environ cinq mètres. Il était complètement immobile. « Au retour, nous discuterons de leur reproduction, mais surtout de leur cœur. Avez-vous une petite idée de leur propritété?»

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Assis parmis les siens, Toryné écoutait avec attention le discours de sa vieille connaissance, Aldaron, bourgmestre et représentant de Caladon pour l’évènement. Sa présence, pour ce premier congrès magique et scientifique de l’archipel, n’avait pas vraiment été planifiée. Il avait entamé depuis un moment un grand voyage dans les royaumes humains et c’était donc trouvé à proximité lorsqu’il y avait eu vent de ce congrès, il s’était par la suite imposé parmi les ambassadeurs vampiriques qui avaient été envoyés d’Aerthia.

S’il avait été d’abord excité par l'événement, Toryné étant comme un enfant lorsque sa curiosité était piquée à vif, il avait très vite été déçu. Premièrement, pour un être sublime de son rang tel que lui, devoir s’asseoir dans de vulgaires gradins et en compagnie de la si banale populace, lamentable, c’était le mot plus correct qui lui venait à l’esprit. Ce manque de respect envers d’aussi nobles hôtes ? Mais après tout, que pouvait-il espérer d’un si pittoresque village ? Dont personne n'aurait daigné s’intéresser si les organisateurs de l’évènement ne l’avaient pas choisi pour une simple position géographique.

Cependant, il n’était pas au bout de sa peine, en effet Toryné ne les avaient pas encore remarqués…

-Conseiller Dalis, murmura un diplomate qu’il ne connaissait que trop bien.

-Que désires tu Deryn ? Si le ton avait été agacé, Toryné n’avait aucun grief contre ce vampire.

-Regardez donc, ça ne va vous plaire, dit-il en appuyant ses propos avec un coup de menton dans la direction qu’il voulait indiquer.

Et effectivement… cela ne lui plaisait pas du tout. Des Graarhs, immondice des espèces de ce monde selon ses délicates prunelles. Le vampire androgyne ne les considérait pas comme un peuple, mais tout juste comme une espèce animale à peine plus évolué que les autres. Leur présence ici, était presque blasphématoire, cela revenait à les considérer comme une race intelligente au même titre, que les elfes, les Hommes et les vampires…

-Comme c’est rabaissant de partager ces gradins avec ces bêtes… Les organisateurs ont-ils perdus l’esprit ?

-À quoi devions-nous attendre ? Déclara-t-il avec un dédain non dissimulé, regarde donc les Séléniens et les Caladoniens se chamailler comme de vulgaire enfant. À croire que nous ne sommes pas à un congrès de magie et de science, mais à une énième dispute entre les Hommes… Son poing se resserra sur sa robe. Me suis-je vraiment apprêté pour ce spectacle de bouffon ?

En effet Toryné, comme pour chaque évènement officiel, s’était vêtu et maquillé avec soin. Il portait une robe longue en couleur noire moirée de marron glacé et d'or, au décolleté plongeant, et aux manches longues serrées jusqu'aux poignets en fine soie noire ourlée de dorée et finissant en pointe sur le dos de la main. Sur la partie haute, la robe était complètement recouverte de motifs fins, constitués d'os ciselés d'or et d'argent, dessinant d’autres motifs évoquant des flammes s'enchevêtrant, et qui formaient des filaments soulignant le décolleté et le pourtour des épaules. Son visage était maquillé dans une thématique similaire, ses lèvres étaient d’un rouge garance, du fard à paupières léger aux teintes noires peu sombre le tout couronné par sa longue chevelure parfaitement blanche, toujours détaché entourant son visage tel un halo de pureté qu’il arborait continuellement. Enfin, avec tout cela, il portait ses bijoux fétiches, boucle d’oreille dorée, ainsi que plusieurs bagues, arborant plusieurs pierres précieuses, telles que des rubis ou des améthystes, sans parler de son amulette de protection et de sa tentacule ombrée, qui faisait partie intégrante de sa personne désormais, mais il cachait bien des choses dans sa robe.

Cependant, il regrettait l’effort pour cet évènement qui ne semblait pas le mériter, il fit un bref sourire forcé à Aldaron lorsque celui-ci le salua discrètement pendant son discours, avant de continuer sa conversation avec son congénère.

-Espérons au moins qu’on y apprendra quelque chose… en attendant sourie et tais-toi, nous devons faire bonne figure quoiqu’il en soit…

Ce dernier commentaire coupa nette la conversation, Deryn se soumettant au ordre du vampire le plus élevé dans la hiérarchie actuelle. Peu de temps après le bourgmestre Caladonien finissait son discours d’introduction, déclenchant une nouvelle vague de nuisance sonore comme les humains savaient si bien le faire. Il rentra cependant dans son rôle, applaudissant et affichant un radieux sourire, donnant même l’impression qu’il était heureux d’être ici.

C’était dans ce genre de situation, que la matriarche Dalis aurait souhaité avoir sa fidèle fille à ses côtés, sa seule présence aurait été suffisante pour palier à la déchéance actuelle de la situation. Ho bien sûr, sa fille Sintharia était présents à ce congrès, mais elle ne s’affichait pas. Où était-elle ? Il n’en savait rien et pour ainsi, il ne la cherchait même pas du regard, mais il savait parfaitement qu’elle n’était pas loin, à veiller sur lui comme elle le faisait si bien. Bien plus que sa fille, il s’agissait d’une véritable chienne de garde, elle était bien plus efficace que n’importe qu’elle cohorte de garde et la seule personne en qui le vampire pouvait placer une grande partie de sa confiance.

Perdu dans ses pensées, toutes tournées vers sa fille, le conseiller ignora complètement le discours de maître Valeirs et ne sortit de sa torpeur psychique qu’une fois les rideaux levés, dévoilant l’immense créature qu’était le golem.

-Allons-nous enfin avoir de quoi me faire oublier mon profond désenchantement ? Dit-il avec un mélange de suavité et de cynisme.

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Quelque temps avant d'être sur place, elle devait veiller à adopter une tenue adaptée et passe-partout, vu qu'elle devait être prête à affronter n'importe quelle situation, sans être reconnaissable, certains changement s'imposaient d'eux-mêmes. Elle glissait une main dans ses cheveux noirs, ceux-ci virèrent lentement à un blanc pur, ainsi le cygne noir des Dalis entamait sa lente transformation. Non sans se détruire, se sublimant une nouvelle fois.

La galante aurait presque pu être méconnaissable si elle ne tenait pas à garder ses yeux gris, perçants, critiques et acérés, à l'image qu'elle avait de ce corps de nouveau vivant - bien qu'elle n'ait pas eu le souvenir de l'avoir été, elle supposait ironiquement qu'être vivant était une maladie qui s'attrapait à un moment où à un autre, ou bien que c'était un état de faiblesse, passager ou même une malédiction. Elle appréciait cette sensation nouvelle, bien qu'elle trouvait ce corps palpitant de vie assez.. Faiblard. Elle s'y était rapidement fait, abandonnant les longues traques au profit d'une efficacité effrayantes ! Dans l'éternelle logique - d'un tir, un mort -, néanmoins elle avait suivi certains conseils, elle ne tuait plus que par nécessité, puisqu'elle ne ressentait que difficilement ses instincts de prédateur.

Lorsqu'elle arrivait, elle n'était pas dans les jupes de son géniteur, mais à part, se fondant aisément dans la masse grouillante de badauds, elle arborait une tenue noire, noble, décorée de touches d'argents et d'améthystes, sa cape noire suivant élégamment ses mouvements tout en dissimulant son armement. Elle pouvait observer avant une attention presque prédatrice, retenir chaque personne importante et surtout : chaque personne à l'air louche. Elle repérait aisément son époux, sous ses plus beaux atours, et s'en tenait à une distance plus que respectable, de la même façon qu'il était la lumière éclatante des Dalis et elle, l'ombre.

Le chacal furtif observant ainsi qu'il s'y trouvait certaines personnes connues, elle les évitait donc, se postant bras croisés dans un coin adossée à la pierre, gardant le visuel sur le vampire, elle ne prenait jamais part à ce genre de " festivités ". Elle préférait avoir l'occasion de veiller sur l'homme de sa vie - à distance - prête à abattre chaque personne menaçant sa vie, et toujours avoir la possibilité de fuir - bien qu'elle excluait les possibilités de ce genre -.

Elle projetait un regard détaché à l'égard de ce qu'il se déroulait sous ses yeux, un regard dénué de toute émotion, mais néanmoins elle jugeait avec une gravité certaine la situation, qui était assez fou ou plutôt assez stupide pour amener une de ses inutiles créatures au milieu de tant de gens ? Certes, l'immonde bête était passive, mais pour en avoir déjà croisé elle savait qu'elles pouvaient se montrer assez déterminées et territoriales. C'était une erreur qu'il était difficile de se permettre, et si l'une d'elles se réveillait de sa stase, les choses tourneraient au vinaigre, et elle n'était que peu équipée pour affronter ce genre de monstre et elle ne comptait pas vraiment protéger la vie de qui que ce soit hormis celle de l'être aimé.

Néanmoins, elle trouvait un certain amusement dans ce qu'il se passait, l'humanité se confrontant une nouvelle fois à des forces qui le dépassaient.

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Spoiler :


Aldaron, Seö, Sintharia et Alkhytis réalisent qu'une petite secousse sismique se produit. Des murmures s'élèvent parmi les gens qui l'ont ressenti. Il n'y a plus rien, cela n'a duré qu'une ou deux secondes. Toryné et Luna n'ont rien remarqué en particulier.



Dernière édition par Le conteur le Lun 19 Fév 2018 - 15:34, édité 1 fois

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Il y avait tant de choses merveilleuses et fabuleuses dans ce nouveau monde ! Tant de nouvelles espèces, de nouvelles terres et de nouveaux trésors ! Même en ayant appris à voler et avec ses deux grandes ailes, le jeune cuivré ne pouvait balayer le monde aussi vite qu’il le voulait et en quelques années, il devait bien avouer qu’il ne connaissait pas encore grand-chose. Cette ignorance avait de très bons côtés, puisqu’où qu’il aille, de quel côté il jette son regard, il y avait tant à découvrir ! Un jour s’était-il passé depuis sa naissance sans qu’il ne s’émerveille de quoi que ce soit ? Si ce jour existait, il n’était pas prêt d’arriver en tout cas !
Ainsi, après avoir tout juste entendu parler de cet extraordinaire congrès, il s’était dépêché de raconter cette nouvelle à sa Liée-Dorée. Non seulement ils n’étaient jamais allés à Cordont, mais en plus le thème abordait une espèce qu’ils ne connaissaient pas très bien. C’était la parfaite occasion pour apprendre de nouvelles choses et aussi – avec un peu de chance – de déceler de précieux trésors !

Maintenant que Luna n’avait plus autant de contraintes, ils étaient libres de voyager comme il leur plaisait et il ne leur fallut pas très longtemps pour boucler leurs malles – enfin surtout celles de Luna – ni pour se mettre en route pour la petite ville. Le voyage était passé à toute allure et leur découverte de Cordont fut tout aussi rapide. L’impatience d’Alkhytis avait alors atteint son comble tandis qu’ils avaient trouvé leur place parmi l’assemblée plutôt importante. La venue du dragon déjà haut de plusieurs mètres avait évidemment nécessité quelques préparations.
Plein de curiosité, son regard ambré s’était alors attardé sur bon nombre de bipèdes. Le discours ne l’intéressait pas le moins du monde, la politique avait toujours été pour lui quelque chose de terriblement ennuyeux et qui arrivait parfois même à lui faire l’effet d’un somnifère.

Les golems ! C’était pour ça qu’ils étaient venus ! Où étaient-ils ? Les golems ! Les golems ! Les golems !

« Luna ? Lunaaaa ! Dis, ils sont où les golems ? Je veux en voir ! J’ai lu et entendu plein de choses à leur sujet alors maintenant je veux les voir en vraiiii ! » Réclamait-il impatiemment.

Heureusement, il n’avait pas transmis le fil de ses pensées à toute l’assemblée et seule sa Liée-Dorée pouvait connaître toute l’ampleur de son excitation. Ça et puis sa queue qui s’agitait, ses pattes qui avaient du mal à rester à leur place. Non, le dragon n’était pas fait pour rester tranquillement assis dans son coin et il éprouvait déjà l’envie de se dégourdir les pattes.
Par chance, tout le blabla qui ne servait à rien ne dura pas très longtemps et on entra ensuite dans le vif du sujet. Là, toute l’attention d’Alkhytis se dirigea vers le bipède savant qui commença à détailler de nombreuses choses sur les golems. Bien que la tentation de s’échapper pour aller visiter les pavillons dont il avait parlé avait été très forte, il n’avait pas eu envie de louper quoi que ce soit de ce qui pourrait se passer au cours du congrès. Sa concentration si difficile à maîtriser fut alors mise à rude épreuve, mais il tint bon. La pause fut néanmoins la bienvenue et plus encore, la surprise qui fut dévoilée lorsque le rideau se leva.

« Oooooh ! » Lâcha-t-il émerveillé, avançant son museau pour observer de plus près la créature imposante, plus haute que lui. « Tu crois qu’on peut aller le voir et lui parler ? »

Quelque chose détourna cependant son attention. Il y avait eu une légère secousse dans le sol, comme un mini tremblement de terre. Est-ce que c’était normal ?

« Eh ! Tu as senti ça, ma Liée-Dorée ? C’est le golem qui l’a fait ? »

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Un congrès à Cordont sur les golems? Oh! Super! En réalité, ces créatures magiques n’intéressaient pas tant Luna, mais à voir l’excitation qu’apportait cet événement à son Lié, il lui était impossible de dire non. Ils allaient y aller, c’est ce qu’elle lui avait dit. Et maintenant qu’ils y étaient, on avait su piqué sa curiosité. Installés dans le fond dans les gradins, la jeune femme écoutait attentivement ce que disait Maître Valeirs en n’oubliant pas de lancer quelques caresses mentales à Alkhytis. Quand la pause arriva, elle se leva afin de se dégourdir les jambes. Décidément, elle n’était toujours pas capable de rester sagement en place pendant des heures.

- Regarde, Alkhy! Ton vœu est exaucé. Lui dit-elle.

Elle pointa par la même occasion le golem de fer immobile qui était emmené sur la scène à l’aide d’un chariot. Il faisait environ cinq mètres de haut et brillait de son métal. Il intimait la puissance avec ses larges bras et ses jambes. Un frisson lui parcourut l’échine à l’idée qu’il se réveille de sa torpeur et qu’il soit violent.

- Je ne sais pas. Sûrement. Mais je ne pense pas qu’on soit les seuls qui voudraient voir le spécimen de plus près. Que dirais-tu qu’on s’approche de maître Valeirs lorsqu’il aura terminé? Tu as des questions que tu voudrais lui demander? S’enquit-elle.

L’ancienne régente jeta un coup d’œil au questionnaire dont elle fit quelques efforts pour indiquer les réponses qu’elle avait trouvé suite à la première partie du discours. Mais il restait encore de nombreuses questions non répondues. Elle leva la tête lorsqu’une vague de murmures s’éleva parmi la foule. Qu’est-ce qui se passait? Alkhytis semblait avoir senti quelque chose.

- Je n’ai rien senti du tout… Répondit-elle.

Ses sourcils se froncèrent à la recherche de ce que son rayon de cuivre avait ressenti, de même que de nombreuses personnes ici présentes. En tout cas, il n’y avait plus rien.

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Quelques minutes plus tard, maître Valeirs revint sur scène et se racla la gorge avant d’ajouter : « Nous allons reprendre. » Il s’installa aux côtés de la grande créature qui le dépassait de plus de deux fois sa taille. « Je vous présente un magnifique golem de fer. Nous avons évalué par nos recherches qu’il avait environ cent ans. Ils peuvent obtenir des tailles phénoménales, encore plus grandes que celui-ci! Mais ils sont très rares. Nous avons remarqué que leur personnalité changeait en fonction de leur âge et donc, de leur taille. Moins d’un mètre, les golems sont généralement timides et fort pacifiques. Ils bougent également très rapidement. Lorsqu’ils atteignent un mètre, ils sont plus irritables et deviennent agressifs lorsqu’ils se sentent menacés. À trois mètres, ils sont particulièrement territoriaux. La construction de Caladon fut souvent retardée parce qu’il a fallu les chasser ou les détruire… » Expliqua-t-il en cherchant Aldaron de son regard. « C’est le cas pour toutes les villes de Calastin. » Poursuivit-il. On pouvait deviner le tourment dans sa voix, car les golems étaient réellement sa passion.

Il posa une main sur le spécimen. « Si celui-ci était vivant, nous n’aurions certainement pas un congrès aussi paisible. Plus ils sont grands et plus ils sont puissants. Certes, très lents aussi. Cela m’emmène sur un autre sujet : qu’est-ce qui les maintient en vie? Qu’est-ce qui les anime? » Il fit signe à une femme qui vint lui porter un objet dans ses bras caché par une grande pièce de tissu rouge. « Leur cœur. C’est ce qu’il y a de plus fascinant chez eux. » Il dévoila une sphère cristalline de cinquante centimètres de diamètre et qui luisait de reflets multicolores sous la lumière. Certains savaient déjà ce que c’était et à quoi cela servait. « Leur cœur est en fait un cristal de magie. Il a généralement cet aspect, mais il peut prendre des formes variées: parfois plus ovales, ronds ou rectangulaires, etc. C’est ce qui est utilité pour donner des propriétés aux glyphes élémentaires. C’est cet artéfact magique qui les rend en vie. Il suffirait que je le pose dans son torse pour qu’il se remette à bouger. C’est l’avantage des golems de fer et de cristal, si leur cœur est retiré, ils arrêtent de bouger. Contrairement aux golems d’argile qui s’effritent rapidement et aux golems de pierres qui se disloquent au bout de quelques heures lorsqu’ils meurent. Les cœurs des golems sont fascinants. Nous en savons encore que très peu sur le sujet. Il faudra encore faire plusieurs recherches afin de découvrir toutes leurs subtilités. Plus le golem est âgé et plus grande est la puissance de leur cœur. Le cristal de magie ne devient pas bien plus gros que celui-ci même si le golem a de nombreux siècles. Nous pensons en réalité que le cristal de magie agit comme un parchemin vierge sur lequel peut être inscrit magiquement un commandement et ainsi contrôler le golem pour agir selon un ordre. Cette idée est à la fois extraordinaire et terrifiante. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire, car le code de leur cœur n’a pas été déchiffré. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il s’agit d’une puissante magique qui se rapproche de cette utilisée par les Graärh. »

Il fit une pause afin de boire une gorgée d’eau et posa la sphère sur un socle qu’on lui apporta. « La façon qu’ils se reproduisent est fascinante. Ils n’ont pas besoin de s’accoupler. En fait, le golem crée en son sein un deuxième cristal de magie puis il sacrifie une partie de son corps pour donner naissance au nouveau golem. C’est de cette façon qu’ils se multiplient. »

Le discours de Maître Valeirs dura près de deux heures où il relata les exploits des golems.Néanmoins, il y avait encore tant à apprendre sur leur sujet et c’est ce qui lui paraissait merveilleux. Il avait soif d’en savoir plus. Une dame sur la scène lui fit un signe et il acquiesça finalement d’un signe de tête. « Ce sera malheureusement tout pour moi. Je vous remercie de votre attention. N’hésitez pas à passer me voir si vous voulez en discuter davantage. N'oubliez pas qu'il y a plusieurs kiosques à l'extérieur et d'autres spécimens également, des petits golems vivants. »

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Tour 2




L'ordre du tour 2 :


ATTENTION : Vous devez attendre de recevoir votre MP de directives avant de pouvoir poster. Notez que le début de votre délai de 3 jours débute dès que le joueur précédent ait posté.




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    La réponse de Seö lui fit décrocher un sourire : il avait du mal à dissimuler l'envie et la jalousie qui le rongeaient. Cela semblait se voir comme le nez au milieu de la figure pour que son ami en vienne à son propos... Ou bien ils se connaissaient suffisamment pour s'anticiper mutuellement et comprendre ce qui pouvait agiter leur désir. Dans tout les cas, il avait visé juste. Aldaron était très intrigué par ce phénomène et si Valmys avait pu lui communiquer tout la science qui pouvait être possédée sur le sujet à l'heure actuelle, il n'en demeurait pas moins vrai que le mystère planait. L'attirance s'en trouvait renforcée à chaque instant, alors qu'il se figurait, dans cette évolution, l'armistice définitive entre les elfes et les vampires. Amèrement, il se mit à songer que les humains n'avaient pas besoin d'être d'une race différente pour s’entre-tuer et que ses espoirs étaient aussi naïfs que vains. Pourtant, l'idée ne semblait pas le relâcher un seul instant. « Il me tarde... » Il dévia à nouveau son regard sur le colosse de pierre : « De les réunir. » acheva-t-il. Il ne parlait pas que des elfes et des vampires, même si c'était ce qui découlait de l'immaculation, mais également du peuple humain. Caladon n'était qu'un ersatz de diversité à laquelle il souhaitait aboutir. Il n'avait jamais caché cette ambition : la Caste des Dragonniers n'avait-elle pas servi à garantir la paix entre les peuples ? Il avait encore tant de chemin à parcourir d'ici-là... Mais surtout, il lui faudrait une tête, un chef, un roi. Somme toutes, un leader derrière lequel il pourrait se cacher. Il était bien plus efficace en second qu'en premier homme. S'il avait rempli ce rôle de façade vertueuse, ce n'était que parce qu'Achroma n'était plus là pour l'assumer. Il ne perdrait pas foi : il finirait par trouver son champion et lui donnerait les armes pour terrasser ses ennemis bellicistes. La Guilde Marchande qui avait trouvé place dans le Conseil de Caladon et la toile d'araignée, que tissait dans l'économie de l'archipel le Marché Noir, le suivraient. L'or était le nerf de la guerre... Et par conséquent, de la paix. La confiance qu'il portait envers Seö le laissait dévoiler ses attentes, du moins de façon fragmentaire. Nul doute que le jour où il trouverait le champion à placer à la tête des peuples, Seö en serait des premiers avertis. Encore fallait-il qu'un tel héros existe et Achroma avait placé la barre très haut dans l'esprit du Bourgmestre.

    Replaçant toutes ses pensées sur le sujet actuel, il finit par demander : « Comment les as-tu combattu ? La dernière fois qu'il est venu à l'esprit de mon pied que de frapper une grosse pierre... » Il eut une expression amusée autant que confuse lorsqu'il avoua : « Et bien, c'est la pierre qui a gagné. » Outre la plaisanterie, il admettait ne pas avoir véritablement idée de par quel morceau il devait prendre le problème. Contrairement à bien des créatures, un golem n'avait pas de sang, ni de flanc à percer pour que s'écoule le liquide de la vitalité. Les broyer ne se faisait ni à la force d'une flèche, ni à celle d'une épée : il fallait broyer et pourfendre ces géants avant que le contraire n'arrive bien plus facilement. Il porta son attention sur Maître Valeirs qui dévoilait un immense golem de fer duquel il s'approcha naturellement. A la question du spécialiste, il eut un sourire torve avant se se pencher vers son ami et d'expliquer, tout bas, entre ses dents : « La seule propriété que je maîtrise vraiment à leur sujet, c'est leur prix sur le marché... » Ce qui était terriblement magique, c'était qu'il était aussi capable de faire monter ou faire descendre cette valeur, comme si elle n'avait, au final, pas tant d'importance. Il fit signe à sa garde de ne pas le suivre, la foule était plus amassée vers le golem de fer. Il n'allait pas imposer de faire reculer d'autres personnes pour le bon plaisir de sa curiosité. Sa garde resta néanmoins aux alentours, prête à agir en cas de nécessité. Et puis il y avait Seö à ses côtés et il avait confiance en lui. Il était toutefois rare qu'il parvienne à faire trois pas de suite sans qu'on vienne le saluer ou lui serrer courtoisement la main. Patient, il répondait à chacun sans s'attarder plus que de mesure, mais avec un calme olympien qui venait bercer ces rapides entrevues. « Bonjour Toryné. » fit-il, la voix chargée d'une amabilité politique, lorsqu'il arriva à proximité du conseiller vampire, venant serrer sa main glacée. « Je n'aurais pas imaginé que l'empire vampirique ne soit pas représenté à ce Congrès. Je vous présente Seö Wënmimeril, le meilleur maître des glyphes qu'il me soit offert de connaître. Seö, je te présente Toryné Dalis, un imminent conseiller à la cour d'Irina Faust. » Présentations faites, il demanda au vampire : « Comment trouvez-vous le Congrès ? » Le poing serré d’irritation de Toryné ne lui avait pas échappé un peu plus tôt, et Aldaron était homme à bien connaître les sentiments qui agitaient les esprits de chacun. Il savait toutefois que l'habit blanc qu'il portait absorberait les pensées négatives du conseiller pour ne lui laisser que la joie d'une curiosité assouvie par les découvertes d'aujourd'hui, sur les golems. L'enchantement du costume n'était pas porté sans raison : il voulait que cet événement reste un bon souvenir dans le cœur des participants et appelle à leurs bons sentiments plutôt qu'à leur vices béants de désillusion.

    Son regard se fit plus paternel en voyant approcher le dragon cuivré et sa liée. Alkhytis lui donnait l'impression d'un enfant imposant qui ne tenait pas en place. Cela aurait pu être mignon si le moindre des mouvements du colosse écailleux ne risquait pas de mettre un bipède à terre par inadvertance. Toutefois, il avait bien grandi depuis le temps où la Caste des Dragonniers avait veillé sur son œuf et sur les premiers pas de sa Liée avant qu'ils ne s'émancipent brillamment. Son sourire s'effaça en ressentant la secousse. Il porta son regard sur Seö pour voir si son imagination lui avait joué un tour mais à en juger par l'expression de l'artisan, il était loin d'avoir rêvé cela. « Ce n'est pas la première secousse depuis mon arrivée... » fit-il pensivement : « Calastin est une terre sismique, certes, mais cela ne secoue pas aussi souvent à Caladon. » Du moins, pas ces derniers temps. Toutefois, cela restait assez épisodique et léger, aussi reprit-il son chemin vers le bas des gradins de l’amphithéâtre pour s'y installer. Prenant parfois quelques notes sur le questionnaire, l'elfe écouta avec attention l'intense récit de Maître Valeirs. Même si le scientifique était de Sélénia, il ne regrettait pas d'avoir collaboré avec lui pour mettre en place ce Congrès. S'il y avait bien un passionné sur les golems, c'était lui et son absence aurait rendu l'exposé moins dense et intéressant. Lorsque l'homme le chercha du regard, il lui rendit un sourire entendu. Aldaron n'avait pas été de ceux qui avaient fondé Caladon mais il était amusant de voir combien on l'associait à la ville marchande à présent. Si cette cité avait un visage ; c'était assurément le sien. La construction de Caladon et l’installation des hommes sur l'île de Calastin s'était faite sous la direction de Nolan Kohan. Aldaron, pour sa part, était bien assez occupé à remettre en marche le Marché Noir, eu égard des tensions qui commençaient alors à naître au sujet de la légitimité de Nolan à gouverner. Faire fonctionner l'économie de Caladon était une spécialité de la Guilde Marchande, mais pour drainer, en sous-terrain, l'économie de l'ennemi au profit de soi, c'était celle du Marché Noir.

    La présente division du peuple humain montrait combien il avait eu raison d'agir ainsi... Et tord à la fois. Car il aurait peut-être dû s'intéresser d'avantage à ce problème de golem. En effet, pour Aldaron, ces créatures venaient de basculer dans le potentiel à problème. S'ils étaient territoriaux et que les humains les avaient chassé de leur habitat pour établir leurs cités, il y avait fort à parier que cela leur reviendrait dans les dents tôt ou tard. Ses lèvres s'étaient pincées d'amertume à l'égard de Nolan Kohan qui s'était établi à Calastin, avec son peuple, comme un envahisseur... En vérité, il n'y avait qu'à voir la manière dont étaient traités les indigènes Graärhs pour comprendre que rien ne tournait vraiment rond en ce monde.. S’intéresser à ces golems revêtait dès lors une importance capitale pour le bourgmestre, si bien qu'il resta les deux heures à écouter Maître Valeirs et à prendre des notes studieuses et précises. Si Seö et Toryné avaient l'idée de jeter un coup d’œil sur ses annotations, ils constateraient par eux-même qu'elles étaient très détaillées sur la manière de désactiver un golem, de s'en défendre... Ou de les utiliser. Son regard tranchant d'émeraude se porta sur l'imposante masse de fer, comme s'il le mettait au défi d'oser s'approcher de Caladon. Si son sourire se voulait calme, ses notes montraient clairement que son poste actuel le rendrait très protecteur à l'égard du peuple marchand. Un nouveau tremblement de terre le sortit de ses pensées, comme si le golem avait tenu la gageure. Une personne tomba dans les gradins, déséquilibrée et quelques uns de la foule lui prêtèrent une main pour l'aider à se relever. Tiquant en claquant la langue derrière les incisives, l'elfe se leva pour approcher le socle où l'immense cœur de golem reposait, l'observant de plus prêt. La pièce était magnifique, peu commune. La grande majorité des cristaux de magie qu'on trouvait sur le marché étaient plus petits.

    Un point le taraudait et l'intriguait. Mais il avait justement un maître des glyphes avec lui : « Dis-moi, Seö... » Son regard restait posé sur le cœur de golem alors qu'il s'en approchait, songeur : « Lorsque tu enchantes un objet avec une glyphe élémentaire, ne donnes-tu pas un ordre à ce cœur ? Ne le contrains-tu pas, par ta magie, à agir, à servir l'objectif que tu désires ? 'Contrôle le feu, l'air, la terre, l'eau' , 'soit mon bouclier, mon armure', 'protège'... » Il resta en suspens sur ce dernier mot. Protéger, trahissant ce qu'il entrevoyait comme possibilité. Aldaron n'était pas un belliciste... Mais avoir des golems pour protéger Caladon, ça coûtait rudement moins cher qu'une armée de mercenaires. « Peut-être n'écris-tu pas de commandement sur ce parchemin vierge que maître Valeirs évoquait tout à l'heure... » Ou peut-être que si, qui sait... Peut-être que Seö ou Valeirs sauraient lui expliquer la différence ou la similitude. « Mais tu utilises ce catalyseur de magie pour lui donner un oukaze. Je n'ai jamais vu de glyphe élémentaire se rebeller, aller dans une autre direction que celle que lui a donné le maître des glyphes. Alors... Pourquoi pas ? » Son regard coula sur l'immense golem de fer, sa question demeurant dans l'air comme la tentation sournoise d'un serpent corrupteur. N'avait-il pourtant pas raison de se poser la question de premier avant que l'empire de Selenia n'explore la piste avant lui et qu'il en subisse les conséquences ? Délicatement, il posa les doigts de sa main droite sur la sphère cristalline et ferma les paupières, laissant son esprit entrer en communion avec l'objet et sa magie intrinsèque*. Il frissonna, la chair de poule remontait lentement dans son dos jusqu'à sa nuque pour scruter des horizons encore inconnus pour lui. Il ouvrit les yeux en sursautant à la sensation d'une nouvelle secousse sismique. Désorienté par son exploration, il perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse au bras son ami, visiblement inquiet par la force et la fréquence croissante que prenaient ces tremblements : « J'ai un mauvais pré-sentiment... » fit-il, entre ses dents. Et il n'était probablement pas le seul.

    *Sort :



    Directives :

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Je ne pus m’empêcher de sourire en entendant les propos d’Aldaron, et en voyant dans son regard cet éclat de jalousie que j’y avais observé quelques instants plus tôt. Pourtant, il n’y avait pas vraiment de jalousie à avoir. Nous étions tous fondamentalement un peu perdus quant à cette transformation fondamentale. La raison était que nous n’étions ni elfes, ni vampires, ni même un peu de deux. Non, nous étions simplement différents, comme les Graärh et les humains étaient différents de nous. Cette transformation était bien plus fondamentale qu’elle ne le laissait paraitre. Ce n’était pas qu’une question d’esthétisme, c’était quelque chose de bien plus puissant que ça. Si cette magie, ou quoi que ça puisse bien être, était capable de ramener des morts à la vie, il était logique de penser que ses effets pouvaient être bien plus puissants que ceux observés jusqu’à présent. Tout ceci était encore particulièrement nouveau pour chacun d’entre nous, et les voix qui s’élevaient pour expliquer l’ampleur du phénomène tenaient davantage des rumeurs que de véritables théories prouvées. Il faudrait surement du temps pour le comprendre, aussi, rien ne pressait pour mon ami.

Mais je partageais toutefois sa vision utopiste. Une réunification magique de deux peuples dont la haine était héréditaire ne pouvait, en définitive, qu’être une bonne chose, et un pas dans la direction que nous souhaitions tous les deux. Il ne restait alors qu’à espérer que les retombées de cette transformation ne soient pas trop importantes. Je ne pouvais d’ailleurs m’empêcher de me demander comment ce processus était soudainement venu à se débloquer. Il s’agissait tout de même de quelque chose d’exceptionnel venu de nulle part, et connaitre plus en détail sa source nous permettrait surement de mieux comprendre ce qui nous arrivait. Je reportais alors mon attention sur mon ami.

« A mon avis… ça risque fort de prendre un peu de temps. » Dis-je simplement, jetant un regard presque amusé vers le Bourgmestre.

Aldaron revint ensuite sur le sujet des Golems, visiblement surprit à l’idée que j’ai pu les combattre. Combattre, c’était un bien grand mot. J’avais surtout essayé de limiter leurs dégâts et m’en étais sorti de justesse, ce qui avait d’ailleurs justifié un investissement en la matière. Blesser un Golem était d’une difficulté sans pareil, mais ça n’était, à plusieurs, pas impossible, surtout pour les plus petits spécimens. Mais je voyageais souvent seul, et, par-dessus tout, je n’avais nulle garde pour me prêter main forte en cas de coup dur. Il avait donc fallu que je réfléchisse à une manière de contourner le problème, et c’était plus ou moins ce que j’avais fait. Le seul problème résidait encore dans l’inexpérience de la technique. Si le glyphe fonctionnait, il n’était toutefois pas prouvé qu’il était efficace en situation réelle. Et je n’étais pas spécialement pressé de le découvrir. Après avoir laissé échapper un rire quant à la boutade de mon ami, je lui répondais.

« Et bien… Je crois que tu oublies ce que je suis, et que j’ai toujours détesté l’adage du cordonnier mal chaussé. La plupart des glyphes que je crée vont directement alimenter les propres pièces de mon armure. J’ai donc plus d’un tour dans mon sac, crois-moi. » Répondis-je, amusé, me fendant même d’un léger clin d’œil. « Toutefois, ne compte pas non plus trop sur moi. Je ne suis pas un titan et je ne pense pas arriver à en confronter un sans l’usage de la ruse. Je ne suis pas assez fou pour ça. » Dis-je en rigolant.

Ce fut ensuite avec un certain soulagement que je vis Aldaron révoquer sa garde. Nous approchions du grand golem de fer et, effectivement, la foule s’épaississait à chacun de nos pas. J’observais alors, assez amusé, mon ami prendre le temps de saluer toutes les personnes venues pour la même raison. Etre une personnalité aussi publique et mise en avant qu’il ne l’était ne devait pas vraiment être facile, mais il s’en sortait à merveille. Nous arrivâmes alors bien vite au niveau d’un nouveau protagoniste. Ce dernier était un homme androgyne, au port altier et à la tenue d’une richesse incomparable. Sa noblesse était décelable au premier regard, et je ne fus pas étonné d’apprendre que l’homme, ou plutôt le vampire, qui me faisait face occupait un poste important. Je me fendis alors d’un salut elfique exécuté dans les règles – ce qu’il m’était rarement donné de faire – avant de faire écho aux paroles d’Aldaron.

« Le Bourgmestre me fait trop d’honneur, je crois que ses paroles peuvent être justifiées par le fait qu’il n’ait pas rencontré beaucoup d’autres maitres des Glyphes. Quoi qu’il en soit, c’est un plaisir de faire votre connaissance, Conseiller Dalis. » En prononçant ces mots, je me rendis alors compte que ce nom m’était irrévocablement familier. Je ne mis pas beaucoup de temps avant de m’en rappeler la raison, raison qui m’arracha un léger sourire en coin. Le hasard était donc si capricieux qu’elle se trouvait également ici ? Persuadé que je l’apprendrais bien assez tôt, je détournais légèrement le regard du duo lorsqu’Aldaron reprit la parole. S’il avait besoin de s’entretenir avec son conseiller, mieux valait que mes oreilles ne trainent pas trop vers eux. Je savais qu’Aldaron ne m’en tiendrait pas rigueur, mais je préférais éviter tout Quiproquo.

De surcroit, un nouveau spectacle s’offrit rapidement à mes yeux. Alkhytis, le Dragon que j’avais aperçu tantôt, s’avançait lui aussi vers la gigantesque statue de fer. Son attitude contrastait tant avec sa stature qu’elle m’arracha un sourire amusé. Sa réflexion et sa réaction presque enfantine était étonnante pour un dragon, et, pourtant, tellement rafraichissante. Une soudaine vibration tellurique me fit alors sortir de mes pensées, et mon regard se tourna vers Aldaron. Je n’avais pas été le seul à la sentir visiblement, et quelques voix montèrent de la foule qui nous entourait. A priori, il n’y avait rien de très alarmant, mais le phénomène était toutefois assez rare pour être souligné. Je levais alors mes yeux vers le Golem de fer, comme s’il était la source du vacarme, essayant de déceler un éventuel mouvement de ce dernier. Mais il n’en était rien, et les secousses avaient cessées aussi vite qu’elles étaient venues. Le calme était donc lui aussi rapidement revenu, alors que le conférencier s’apprêtait à reprendre la parole. Tout comme Aldaron à mes côtés, je restais particulièrement attentif à ce que pouvait dire Maitre Valeirs. Si le discours pouvait paraitre pompeux pour certain, je commençais moi à mieux comprendre l’origine des cœurs magiques des golems, et à voir de nouveaux horizons s’ouvrir devant moi. Je décrochais alors un instant des paroles du conférencier pour me plonger dans mes réflexions. J’avais toujours utilisé de petits cœurs magiques pour les glyphes, mais je ne m’étais jamais interrogé sur certain point bien particuliers. Les objets que j’utilisais pour les glyphes étaient tous bien particuliers, mais les cœurs des géants étaient décidément bien plus complexes que ce que j’aurais pu imaginer. La question de mon ami me tira brutalement de mes pensées, et je mis quelques secondes à les organiser pour pouvoir lui répondre.

« Et bien… Sur le papier, c’est assez difficile à exprimer, mais je comprends ce que tu veux dire. Je me suis toujours figuré la chose ainsi : Un glyphe est un accord, pas un ordre. Un enchanteur ne force en rien des flux magiques à coexister et fonctionner de concert. Il les guide, il les oriente vers une direction. En réalité, une fois qu’ils sont dirigés, ils continuent de suivre sans qu’il n’y ait plus besoin d’intervenir. Mais pour un cas comme celui-ci, c’est assez différent. » Commençais-je, réfléchissant en même temps à comment formuler ma réponse. « Tu as entendu comme moi, les Golems sont territoriaux. Ils ont donc une conscience, en plus de l’énergie magique qui leur permet de se mouvoir. Elle semble certes primitive, mais elle existe. Réécrire leur flux magique pour les contrôler et balayer leur instinct est donc plus complexe que simplement écrire un glyphe. C’est un peu comme utiliser un sort de manipulation mentale, mais qui serait inscrite dans un flux magique permanent et associé à celui du cœur. Dans ce cas précis, ce serait possible, mais extrêmement difficile et expérimental. Et rien ne garantirait qu’il soit possible qu’un tel sceau puisse tenir éternellement. A vrai dire, je n’y avais jamais vraiment réfléchi avant. Le processus me parait, théoriquement en tout cas, possible. Mais beaucoup, beaucoup plus compliqué que de simplement créer un glyphe simple. Il faudrait que je me penche sur le sujet à l’occasion, enfin, si ça t’intéresse. » Dis-je en lui lançant un sourire.

Mes pensées étaient encore très désorganisées, car de nombreuses hypothèses naissaient peu à peu dans ma tête. Comme je l’avais dit au Bourgmestre, il me faudrait surement étudier davantage la question pour répondre avec plus de certitude à sa question. De plus, il était probable que, plus le Golem était imposant, plus une telle manipulation serait compliquée, instable, et dangereuse. Mais j’étais convaincu qu’Aldaron y pensait. Quoi de plus logique en une période aussi compliquée et tendue. Ces créatures, si elles étaient contrôlables, pouvaient devenir de puissantes armes de guerre, autant que des moyens de protection. Et, si cet aspect intéressait les Séléniens, Aldaron ne pouvait pas l’éluder.

Une nouvelle secousse vint me sortir de mes réflexions, et je rattrapais Aldaron de justesse. Cette fois-ci, la secousse avait été si violente que j’avais moi aussi failli perdre l’équilibre avant de raffermir mes muscles et de me ressaisir. Encore une fois, je regardais partout autour de moi afin de déceler un éventuel problème, mais toujours rien. Peut être n’était-ce finalement qu’un phénomène géologique, même si la coïncidence avec la situation m’intriguait trop pour que je m’en tienne à cette simple explication. Mais, une nouvelle fois, je n’eu pas le temps de m’appesantir sur le sujet. Les spectateurs étaient à peine remis de leur légère frayeur que, cette fois, la situation tourna au chaos.

Une nouvelle secousse se fit sentir, mais, cette fois, nous jeta tous à terre. Le séisme était effrayant, et, contrairement à ses prédécesseurs, il ne discontinuait pas. Des cris de frayeux s’élevèrent de la foule, alors que d’immenses fissures apparaissaient peu à peu dans les gradins et sur les murs d’enceinte de l’amphithéâtre. La situation dégénéra rapidement. Trop rapidement. Un immense mouvement de foule survint alors que les spectateurs paniqués tentaient tant bien que mal de sortir de la zone en train de s’effondrer. Les gens se poussaient et se marchaient dessus pour atteindre au plus vite la sortie. Mais cette dernière fut bien vite obstruée par les blocs de pierre qui dégringolaient des gradins fissurés, écrasant et bloquant les personnes qui avaient eu la malchance de se trouver en dessous à ce moment-là. Nous étions alors au niveau du cœur de la créature, et, ainsi, dans son ombre, lorsque je vis l’immense statue de fer commencer à chanceler. Elle était naturellement immobile, mais les intenses vibrations commençaient à avoir raison de ses appuis, si ça n’était pas autre chose. Et je n’étais pas le seul à avoir remarqué ce balancement, car la foule criait et hurlait de plus belle, tentant vainement d’échapper au colosse qui penchait dangereusement vers l’avant. Les côtés étaient obstrués par d’innombrables personnes qui fuyaient la chute tant bien que mal, et il en était de même pour notre éventuelle voie de retrait.

Réfléchissant à toute vitesse, j’attrapais les deux personnes les plus proches de moi – A savoir Aldaron et Toryne – Que je propulsais de toute mes forces vers l’avant. Nous n’avions pas la moindre chance de nous esquiver autrement qu’en visant le petit interstice que nous offrait le léger écartement entre les jambes de la créature. La manœuvre était particulièrement risquée, mais elle représentait notre meilleure chance de nous soustraire à la chute du géant de fer.

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La secousse est d'une puissance dévastatrice cette fois-ci. L'amphithéâtre commence à s'écrouler sous le choc. La sortie se fait bloquer par des débris. Le toit s'effondre en écrasant quelques malheureuses personnes. Les dégâts ne sont pas limités qu'à l'amphithéâtre, c'est tout la ville qui tremble. Puis plus rien, c'est l'accalmie pendant de longues minutes.

Le calme avant la tempête...

Un gouffre se forme en emportant l'entièreté de Cordont avec elle. Le ciel maintenant visible au-dessus des têtes s'éloignent à vive allure. Les cris reprennent de plus belle. La ville chute dans le vide qui se trouvait sous elle.


Spoiler :



Dernière édition par Le conteur le Lun 26 Fév 2018 - 17:39, édité 1 fois

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'MJ' : 18, 36, 48, 17, 60, 25

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Ce devait être une escroquerie, car la pause fila à la vitesse d’un simple souffle. En effet, le jeune cuivré eut tout juste le temps de se dégourdir un peu les pattes et d’approcher en compagnie de sa Liée-Dorée du fameux golem. Comme la foule s’amassait naturellement dans cette direction et qu’il était bien là le deuxième être le plus imposant de l’assemblée, il ne put pas avancer autant qu’il l’aurait voulu. Tant pis, Alkhytis appréciait assez les bipèdes pour ne pas les brusquer lorsque ce n’était pas nécessaire et il dut donc prendre son mal en patience. Son regard s’attarda alors sur les visages qu’il voyait, mais il ne reconnut personne qu’il connaissait, mis à part le bipède politique qui avait ouvert le congrès. De toute façon, le monsieur érudit était déjà de retour, prêt à reprendre son long, vraiment très très long discours.
Bien sûr, toutes les choses qu’il avait à dire étaient… étonnantes, fascinantes ! Mais… lui, il était plutôt du genre à expérimenter plutôt qu’à écouter. Voilà que déjà son esprit vagabondait, se demandant tout ce qu’il était possible de faire avec ces drôles de créatures. Était-ce de bons camarades de jeux ? Apparemment, les golems n’avaient pas l’air très commodes et Savant-des-Colosses avait largement insisté sur les dangers que ceux-ci pouvaient amener. Heureusement, ça n’empêchait personne de vouloir les étudier.

Tout en laissant échapper quelques bâillements, Alkhytis et Luna s’efforçaient de s’encourager l’un l’autre dans leur attention, car ils étaient tous deux meilleurs pour aller faire des bêtises. Seul leur intérêt pour le sujet leur permettait de maintenir une partie de leur patience. Mentalement, ils avaient la chance de pouvoir discuter de tous ce qu’ils voulaient sans embêter qui que ce soit.
Ainsi, ils purent se pencher à leur manière sur cette histoire de cœur magique. Qui aurait pu imaginer qu’une chose pareille existait ? Le dragon était encore assez jeune pour s’étonner de tout et de rien. Cependant, tout cela lui donnait presque l’impression que les golems auraient pu être la création de bipèdes. Et pourquoi pas ? Ceux qui avaient donné vie aux premiers êtres de cette espèce avaient peut-être disparu il y a bien longtemps, ne laissant plus que leurs créatures comme traces de leur existence.

C’était une idée assez amusante, non ? Alkhytis mourrait d’envie d’enquêter sur le sujet. Peut-être qu’après le congrès, ils pourraient partir à l’aventure, chercher eux aussi des informations que personne ne connaissait sur ces êtres fascinants, découvrir une incroyable vérité, révolutionner le monde, devenir riche – puisqu’ils étaient déjà célèbres – amasser un fabuleux trésor, vivre dedans, avoir les yeux scintillants, trouver encore plus de richesses, recouvrir le monde de ce merveilleux éclat et puis, et… et…
Et plus le temps passait, plus l’esprit du cuivré s’emballait. Ah ça, on pouvait dire que ses yeux ambrés ne manquaient pas d’éclat, ils brillaient même avec une folle vivacité ! Les miettes perdues de ce long monologue, ils pourraient les retrouver dans leurs explorations, n’est-ce pas ?

Naturellement, le discours s’acheva, laissant là un conférencier probablement aussi fatigué que son audience. Enfin ! Libération ! Bénédiction ! Récréation ! Il n’y avait que la foule pour retenir Alkhytis de bondir, de sauter dans tous les sens et de se rouler sur le sol ! Ah ! C’était intéressant, mais il n’en pouvait définitivement plus et il avait plus que tout besoin d’avoir un peu d’action. Qu’importe qu’il reprenne et qu’il dise les choses les plus intéressantes du monde, il ne rêvait plus que de sortir de cette maudite salle !
Comme si le monde voulait s’accorder avec ses pensées, de nouvelles secousses arrivèrent par intermittence. Quelques mois plus tôt, il aurait sans doute été très amusé et aurait prit ça pour un nouveau jeu, mais cette fois-ci, il n’aimait pas trop ça.

« J’ai un mauvais pressentiment. » Souffla-t-il à sa Luna, convaincu tout comme elle que ce n’était vraiment pas normal.

Malheureusement, personne n’eut vraiment le temps de réagir, il aurait fallu pour cela s’enfuir bien plus tôt. Un tremblement d’une puissance dévastatrice secoua tout le monde et la première chose à laquelle pensa le cuivré fut sa précieuse Liée. Immédiatement, il la protégea de son corps, veillant bien à éviter les débris tout autant que la foule des plus agitée. Rapidement, il lui demanda de grimper sur son dos, la protégeant alors au moment le plus critique par le biais d’une coque d’écailles. Il était prêt à s’élancer, à voler s’il le fallait pour qu’il ne lui arrive rien. Depuis que son aile avait été soignée, il s’entraînait tant bien que mal, mais ses résultats n’étaient pas excellents, rendant ses vols plutôt chaotiques. À cet instant-là, ce n’était plus si important de bousculer Luna s’il fallait se sauver à toute vitesse.
Une fois que le toit se fut effondré, c’est tout le sol qui voulut les emporter. Ouvert comme une affreuse bouche béante, il engloutissait tous ceux qui n’avaient pas eu les bons réflexes. Alkhytis déploya alors ses ailes pour les faire sortir rapidement du chaos ambiant et il atterrit tant bien que mal, veillant avant tout à lui épargner les chocs.

Pourtant, il n’était pas déterminé à voir une telle catastrophe se produire sans faire quoi que ce soit. « Vite ! Il faut les aider ! » S’écria-t-il à l’intention de sa Liée et il se retourna, essayant autant que possible d’aider les bipèdes à évacuer, de soulever les débris pour libérer ceux qui en étaient prisonniers. Son cœur se serrait. S’il avait été plus grand, s’il avait su bien voler, il aurait pu aisément plonger dans le gouffre pour rattraper une partie des perdus, mais là… que pouvait-il bien faire pour eux ? Il ne se laissait pourtant pas aller au désespoir. Il avait participé à des guerres, il avait vu bien pire et tout ce qui comptait désormais, c’était d’agir.


Sort utilisé :


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Le vampire écouta attentivement les paroles du maître de conférences, il était silencieux et gardait une posture digne. S'il était déçu par la simplicité de l'accueil qu'avait reçu sa délégation, il restait curieux quant aux sujets du jour et il enregistrait chaque parole qu'il entendait. C'est ce qui expliquait le silence du vampire habituellement si bavard, il ne voulait pas rater la moindre information sur les golems, et cela, avant tout par pur enrichissement intellectuel. Bien entendu, chaque connaissance gagnée serait utilisée à sa juste valeur pour ses intérêts personnels et donc ceux de sa famille et Toryné réfléchissait déjà à certaines perspectives, mai cela ne voulait pas dire que Toryné ne savait apprécier l'enrichissement personnel qui lui apportait actuellement cette conférence, son ego passait, après tout, par bien d'autre moyen que sa simple apparence physique, son esprit était également sujet à sa grande mégalomanie.

Ivre à l'idée d'en savoir plus, le conseiller envoya même des membres de l'escorte de la délégation vampirique lui rapporter un exemplaire de chaque kiosque, après tout, il n'était présent qu'ici que dans cet objectif, apprendre.

Il serait sûrement rester isolé dans sa bulle, si le bourgmestre Caladonien n'était pas venu s'adresser à lui. Immédiatement Toryné senti les effets de la tenue de l'elfe, car même s'il avait su trouver ce pour quoi, il était venu, ce sentiment d'agacement était toujours bel et bien présent, mais il ne s'étonna guère qu'Aldaron puisse revêtir pareil accoutrement, après il avait fait l'ouverture de ce congrès, le bon déroulement de ce dernier devait lui tenir à cœur.

-Bonjour Aldaron, répondit-il avec la même amabilité politique dans la voix, et ravie de faire votre connaissance Seö Wënmimeril, il regarda un bref instant l'immaculé qui lui faisait fasse, belle créature se dit-il, une chose était sûre, Aldaron savait s'entourer. Vous êtes donc maître en glyphe ? Ma foi, c'est un domaine des plus intéressant, je dois bien admettre avoir encore quelques lacunes dans ce domaine, j'espère bien pouvoir un jour profiter de vos lumières si le destin nous fait de nouveau croiser nos routes. Bien entendu, Toryné ne savait pas que sa fille connaissait l'immaculé qui lui faisait fasse, ni même la nature de la relation qu'elle pouvait entretenir avec lui. Quant à ce congrès, je l'apprécie bien mieux désormais. Dit-il avec un sourire qui se voulait moqueur, car si ce qu'il venait de dire n'était pas faux, il voulait bien faire comprendre à l'elfe qu'il avait très bien senti l'effet apaisant de son vêtement.

La suite des évènements vinrent le contredire, en effet, il n'avait pas senti la première secousse, mais les suivantes n'auraient pu passer inaperçu. Hélas, il était bien trop tard, plusieurs secousses se firent sentir, jusqu'à cette secousse dévastatrice, détruisant même le toit de l'Amphithéâtre. Immédiatement, l'escorte armée de la délégation vampirique levèrent bouclier et autre arme, protégeant le conseiller et les diplomates dont ils devaient assurer la sécurité, n'hésitant pas à faire barrage avec leur corps si nécessaire.

Toryné contempla ensuite les alentours, quel chaos se dit-il, mais comment cela avait-il pu se produire ? Le lieu était-il sujet à pareil catastrophe naturelle ? Et si oui, quelle idée d’avoir installé un congrès réunissant tous les peuples dans un endroit pareil ? Mais pour l’instant, savoir le pourquoi du comment n’était pas la priorité, faire bonne figure en toute circonstance était sa priorité. En effet, parmi les vampires, il n’y avait eu peu de perte, ce n’était pas le cas pour les autres participants de la convention.

-Gardes allez aider les blessés, faits les évacuer de la zone en vitesse. Dit-il d'un ton impérieux.

Cet ordre pouvait sembler fort altruiste, ou tout simplement naturel, mais Toryné se moquait bel et bien des blessés, mais les vampires devaient afficher la meilleure image au monde, l’avenir lui donnera raison, il en était certain, il fallait retirer l’image monstrueuse qu’avait son peuple.

Cependant encore une fois, les choses ne se passèrent pas comme il l’avait imaginé, alors que les gardes vampires s’attelaient à obéir à ses directives, les tremblements de terre reprirent, créant cette fois-ci un gigantesque gouffre, emportant la ville toute entière et lui avec.

Le sublime androgyne tombait à toute vitesse, il savait qu’il n’avait pas beaucoup de temps pour réfléchir s’il désirait survivre, et il était hors de question que son existence se termine de manière aussi pathétique qu’une simple chute. Non, son cadavre ne serait pas permis tous ses moins-que-rien qui allait s’écraser, il y avait forcément un moyen de s’en sortir.

La seule idée qui lui vînt à l’esprit fut son barrage de chair, accroché discrètement à sa taille, en effet peut-être le vampire pourrait-il utiliser l’objet afin d’invoquer un mur de tentacule afin d'amortir sa chute, cependant les tentacules devaient sortir du sol, il allait donc devoir attendre le dernier moment pour employer l’effigie théocrate.

Ce plan était risqué, mais il semblait également être la seule option. Il avait certes sa robe Terrae, mais étant donné la hauteur et la vitesse de sa chute, s’il se transformait en pierre il risquait plus de se briser en mille morceaux et bien qu’il ne savait pas qu’elle effet cela aurait pu avoir, l’heure n’était pas aux expériences dangereuses et hasardeuses.

Toryné prit donc son effigie de tentacule, la porta entre lui et le sol qui se rapprochait à grande allure, et murmura comme pour se rassurer : je ne mourrais pas.

Directive :


Objet utilisé :

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L'ancienne vampire observait plus attentivement les convives, elle reconnaissait bien entendu certaines personnes, d'anciennes rencontres à la lumière du jour, d'autres dans l'obscurité des ruelles et certainement d'autres souvenirs qu'elle avait oublier sur l'oreiller. Pour l'heure, personne ne l'avait encore abordée et ce n'était pas plus mal, elle était avare de parole et préférait de loin de sa solitude, elle pouvait guetter en toute tranquillité, et son air renfrogné chassait les rares personnes qui auraient pu tenter quoi que ce soit.

À la première secousse elle observait tout ce qu'il se passait autour d'elle, rien n'aurait pu provoquer cette secousse, ses sens s'aiguisaient d'avantage quand elle sentait l'appréhension la gagner, elle faisait un effort pour rassurer et ralentir sa respiration. Elle cherchait rapidement son homme du regard pour savoir s'il avait remarqué quelque chose, rien, il continuait comme si de rien était. Au moment où elle allait siffler pour l'avertir, un tremblement de terre plus violent manquait de lui faire perdre l'équilibre. Elle s'éveillait face au danger, retrouvant une partie de la bestialité quelle avait perdu avec l'immaculation.

L'immaculée se campait sur ses jambes aux autres secousses, par réflexe elle levait les yeux au ciel, mais n'y voyait rien, puis manquait de peu de perdre l'équilibre, elle assurait sa position en modifiant son centre de gravité, son cœur s'accélérait. Puis tout s'accélérait, le sol s'effondrait, tout le bâtiment sombrait dans le gouffre qui s'étendait de plus en plus. Elle sentait son cœur se serrer quand elle voyait son mari sombrer dans le gouffre, elle ne hurla pas non, mais elle se brisa en même temps que l'édifice si bien qu'elle ne fit pas attention quand le sol se brisait sous ses pieds, elle reprenait conscience juste rapidement et voir une main tendue pour l'aider et elle saisissait le bras de l'homme avec la force du désespoir, suffisamment sûrement pour ne pas glisser.
Dis-toi qu'il va vivre, si tu y crois, tu lui donnes une chance.

Directives :

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La terre tremble en Calastin. Voilà de nombreuses années qu’elle n’avait pas été aussi secouée. Depuis leur arrivée en Tiamaranta, les habitants ont connaissance de l’activité sismique de l’île du croissant, cependant jamais personne n’aurait pu imaginer pareil catastrophe. Quelle pouvait bien être l’origine de tant de destruction ? L’entièreté de la ville de Cordont est parcouru de faille et bientôt le sol cède, s’émiettant en morceaux, certain plus grand que d'autres. La chute commence, pour beaucoup, elle sera mortelle. En cet instant, Calastin révèle l’un de ses plus anciens secrets, oublié de tous, même des Graärh. Car il n’y a que du vide sous la ville humaine, du vide sur au moins trois kilomètres. Cordont est englouti par l’abime dans un fracas monstrueux.

Durant la chute la lumière filtre à travers la faille, laissant apparaitre le sol et deux gigantesques colonnades totalement irrégulières … attendez, l’une d’entre elles n’aurait elle pas bougé ?



Jet secret!

Aldaron, Seö et Sintharia sont à 65 ou moins.
Toryné est à 50 ou moins.

Alkhytis et Luna ne sont pas concernés.



.:Jet 1:.

Alkhytis

Compétence utilisée : Perception niveau Moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 55 ou moins réussite.
- 56 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.:Jet 2:.

Luna

Compétence utilisée : Perception niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Objet = Perception (Glyphe : Augmentation de Perception (+1) – draconique) : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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'MJ' : 81, 21, 8, 45, 69, 47

Aldaron => Echec
Sëo => Réussite
Sintharia => Réussite
Toryné => Réussite
Alkhytis => Echec
Luna => Réussite

Le moment fatidique est arrivé ! La fin est proche ! L’amphithéâtre s’est disloqué en cours de route, tout le monde est éparpillé un peu partout. L’atterrissage s’annonce violent. S’il sera rude pour Sëo, Sintharia et Toryné, il sera certainement mortel pour Aldaron. Ce dernier est parvenu à s’accrocher durant le tremblement de terre et la chute qui a suivi, malheureusement le voilà désormais agrippé à un malheureux pan de mur qui se disloque à mesure qu’il s’approche du sol.

Le ciel semble néanmoins lui sourire, car sa situation précaire n’échappa pas aux yeux de la dragonnière Luna !

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Tout s’effritait, tout se laissait avaler par le grand vide, affamé d’avoir attendu si longtemps, avide de vies et de décombres. L’enthousiaste Alkhytis ne pouvait plus s’amuser ou s’émerveiller en cet instant d’horreur, il ne pouvait qu’être lucide et comprendre que c’était vain. Ils avaient beau courir, ils avaient beau crier, ils ne faisaient que s’épargner un peu de temps, que faire durer davantage la terreur avant la chute.
Bien vite, sa Liée fut contrainte de rejoindre son dos et il déploya ses grandes ailes pour quitter le sol qui disparaissait déjà sous ses pattes. Il voulait les sauver, il voulait tous les aider, mais que pouvait-il faire pour cela ? Il n’était pas encore assez grand pour les emporter tous sur son dos et il ne savait même pas si les plus agiles parviendraient eux-mêmes à s’en sortir…

Comme tétanisé, il voulait fermer les yeux, faire comme si tout cela n’était qu’un affreux cauchemar, croire qu’il allait bientôt se réveiller. La fuite lui semblait pourtant impossible. Même s’il ne pouvait rien faire, il ne voulait pas abandonner.
Ce fut sa Liée qui le ramena à la cruelle réalité. Elle avait aperçu un bipède qui allait d’un instant à l’autre basculer dans le vide, sans possibilité de s’accrocher à quoi que ce soit d’autre qu’un bout de mur qui allait bientôt perdre toute consistance. Cet homme, il le reconnaissait !

« Bipède-Politique ! Tiens bon ! J’arrive ! » S’écria-t-il.

Il fallait le sauver ! C’était ce que dictait son cœur et celui de sa Liée, poussés par un instinct qui vibrait à l’unisson. Sans tarder, le jeune cuivré s’élança donc dans sa direction. Son vol était encore loin d’être maîtrisé, mais il connaissait désormais assez ses ailes pour faire à peu près ce qu’il voulait. Une fois à son niveau, celui-ci put donc s’accrocher à ses écailles puis attraper la main de Luna qui s’efforça alors de l’aider à se hisser sur son dos.

« Accrochez-vous bien, ça risque de secouer un peu. »

Si leur taille ou leur poids ne lui posaient pas vraiment de problème, dans les airs, tout devenait bien plus compliqué. Il n’avait déjà pas trop l’habitude de faire ça avec sa Liée étant donné que cela représentait très vite un exercice aussi difficile que fatiguant. Ils n’avaient donc pas le choix : puisque partir en hauteur était trop contraignant pour lui, il fallait qu’ils descendent.
Ainsi, Alkhytis fit de son mieux pour garder la maîtrise de sa direction, comptant plus que tout sur Luna et son regard perçant pour le prévenir des projectiles qui arrivaient sur eux et ainsi les éviter au maximum. À mesure qu’ils descendaient, le vol devenait malheureusement de plus en plus chaotique, ne leur offrant que la maigre promesse que leur atterrissage serait moins rude que celui des autres.

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    La dernière réponse de Toryné, au sujet de son appréciation du Congrès, fut suivi d'un sourire amusé. L'habit qu'il portait avait le don d'apaiser les sentiments négatifs. Si cela biaisait les émotions du vampire et les dénaturait, Aldaron était persuadé que les pensées positives lui feraient le plus grand bien. S'envenimer dans les complots, les machinations et l'amertume était le pain quotidien des politiciens, y compris celui d'Aldaron, et il ne savait que trop bien combien il était bon d'en sortir par moments, histoire de pouvoir apprécier l'instant présent sans toute la cangue pesante de la déception. « Tout le plaisir est pour moi. » railla-t-il avant de lui adresser un large et franc sourire. Le Congrès le mettait de bonne humeur et il avait la féroce envie de faire valser Toryné pour le détendre un peu. Rahlala, la politique, c'était vraiment trop sérieux. C'était à se demander ce qu'Aldaron faisait là dedans. Il était devenu trop sage... Mais la présence d'un ami cher, comme Seö, lui donnait envie de croire, de rêver et de vivre ! Il écouta attentivement les explications du maître des glyphes, s'infiltrant mentalement dans les possibilités que cela ouvrait, d'une manière ou d'une autre. Mais il n'eut pas le temps de pousser plus loin la réflexion, ce n'était pas faute d'avoir ouvert la bouche, prêt à poser une nouvelle question.

    Les premiers tremblements eurent l'effet d'une douche froide et il retrouva son pragmatisme sérieux alors que la nouvelle secousse le mit, cette fois, à terre, ne cessant de croître en intensité, comme si le crescendo exponentiel n'avait pas de fin. Il ne sut pourquoi ni comment mais il fut projeté en avant, entre les jambes du géant de fer, atterrissant à plat ventre. Il cligna des yeux, le temps de se remettre les idées en place, et malgré les secousses du sol qu'il sentait gronder férocement contre son ventre, il tâcha de garder son sang froid. Il entendait crier et hurler la panique des uns et des autres et s'il faisait de même, il ferait un bien piètre dirigeant. Il avait connu pire catastrophe, au fond, dans ses divers périples. Du moins, il l'espérait car, dans le silence soudain, une sueur froide lui parcourrait désagréablement échine, comme s'il pressentait que le pire restait à venir : probablement était-ce son sens de l'équilibre qui discernait le vide immense qu'il y avait sous la ville. Tout se fissurait. Au sein de l'amphithéâtre qui les empêchait de fuir dans la ville, les enchantements magiques se brisaient. Dans la trame, l'elfe les sentait craquer les uns après les autres alors que la pierre tombait. Saisi par l'un de ses gardes, il remonta dans les gradins. Mais ceux-ci s'enfonçaient dans le vide également, disparaissant petit à petit sous ses pieds.

    Il lui revint en mémoire cette perle de Néant dans le Palais de Gloria. Ses immenses tentacules avaient jadis englouti le sol, et de la même manière, il s'était accroché à un mur, sur une maigre plate-forme, partageant son désespoir avec Achroma. Mais aujourd'hui, il n'avait pas un mage d'exception à ses côtés. Il avait, près de lui, un garde qui venait tout juste de tomber dans le vide en poussant un intense cri de peur... Comme la ville toute entière d'ailleurs. Son impuissance allait jusqu'à ne plus être maître de sa propre trajectoire de vie. La plate-forme sous ses pieds se disloquait et cédait. Égoïstement, il songea il aurait enfin droit à la paix et au repos auquel il aspirait depuis Morneflamme. Il s'accrocha aux derniers ergots de la paroi et orienta son regard vers le dragon cuivré qui volait à sa rescousse... Enfin, il eut du mal à aboutir à cette conclusion au début. Alkytis était encore jeune et son vol novice dans la débâcle, si bien qu'Aldaron crut en premier lieu qu'il allait mourir écrasé entre la roche et les écailles. Il s'accrocha à lui, attrapa la main bienvenue de Luna afin de se hisser sur le dos du dragon. Fort heureusement, ce n'était pas son premier vol : il avait eu le privilège de voyager avec Silarae plusieurs fois. Cela l'aidait à retrouver des repères instinctifs au sein de la catastrophe qu'ils vivaient.

    Planant difficilement jusque dans les profondeurs insoupçonnées de Cordont, Aldaron s'horrifia de la scène affreuse qui se dessinait sous ses yeux, s'accrochant au corps écailleux avec soin. La ville entière s'était effondrée, engloutie dans des profondeurs dont il voyait encore à peine le bout. Les nuques et les colonnes vertébrales se brisaient dans la chute, les crânes étaient frappés lourdement, les corps maltraités. Le bilan des pertes allait être extrêmement lourd... Y aurait-il encore seulement des survivants ? La magie protectrice absorbait la trame, tout un chacun cherchant à amoindrir la collision qui viendrait, inévitablement. Le grondement de la roche vint à s'élever plus fort que les hurlements de douleur et de terreur... Ou bien était-ce les cris qui disparaissaient, faute de voix... Faute de vie ? Tout dégringola sur des milliers de mètres et se fracassa bien plus bas, dans les profondeurs sombres et inexplorées de Calastin. L'impact de la ville fut d'une violence rarement égalée, telle une maigre parcelle de terre et de pierre en ce monde pulvérisée par la vitesse gagnée dans la chute. Le vacarme gronda, lourd et destructeur, alors que les auras humaines s'éteignaient dans le chaos de poussière. L'écho se répercuta à l'infini comme on sonne le glas fatal. Y avait-il seulement eu de la vie ici ? L'atterrissage fut chaotique, aveuglé par le nuage de particules rocheuses, mais bien moindrement que pour d'autres qui n'avaient pas d'ailes pour brasser l'air efficacement. Ça n'était pas faute d'avoir essayer pour certains.

    Le silence retomba, lourd et vide alors que des rires résonnaient encore dans sa tête, quelques minutes plus tôt. Le bourgmestre prit un bout de sa cape Caladonienne pour la placer sur son nez et filtrer l'air insalubre. Dans la poussière, il y avait de vagues formes qui se dessinaient, essayaient de se redresser, le dos voûté, la douleur lancinante. La lumière perçait, du dessus, la scène encore floue. Aldaron avait glissé contre le corps du dragon, sans lâcher ses écailles pour ne pas le perdre. Si sa gratitude était certaine, ça n'était pas encore le moment de remercier Alkyltis et Luna de l'avoir aidé. Ses pieds trébuchaient sur la roche irrégulière, il tâchait de se stabiliser.

    Après le silence, ce fut la poussière qui retomba donnant l'impression qu'on lâchait le lourd rideau, au début d'un spectacle, pour dévoiler l'abominable scène. L'amas de roche laissait entrevoir des corps sanglants, désarticulés, tranchés, brisés. Le drame avait frappé femmes, hommes et enfants sans distinction, sans pitié aucune. La violence implacable prenait à la gorge comme un étau de suffocation. La respiration haletante, Aladaron songea aux siens, aux caladoniens qui étaient venus avec lui, aux habitants chaleureux de Cordont, à ses amis, à... Seö. Après le chaos venait le temps de réaliser l'ampleur de ce qui s'était produit, des conséquences dramatiques que le silence de mort suggérait. La fatalité lui aurait-elle encore arraché un être cher ? Quelques rares personnes se relevaient, peut-être cinq ou six. Avançant rudement au milieu des gravats, il cherchait des rescapés et aida à déplacer les roches qui écrasaient les survivants. La douleur lui serrait le cœur chaque fois qu'il retrouvait le cadavre d'un marchand ou d'un de ses conseillers de la Revenante, mais il s'accrochait. Il manqua un battement cardiaque lorsqu'il discerna Seö sous les décombres d'un stand aux tentures vertes, puis le voir bouger l’inonda d'une vague de soulagement alors qu'il venait à lui et l'épaulait pour qu'il se relève. Dans l'euphorie macabre du moment, l'idée de le serrer fort dans ses bras lui traversa l'esprit avant qu'il ne décide finalement de lever les deux mains vers le crâne de son ami pour soigner la plaie qui maculait ses cheveux blancs du carmin tragique. La blessure n'était pas bien grande, mais le sang s'écoulait vite. La lumière qui irradiait de ses paumes mit de longues secondes à achever sa tâche. En son for intérieur, il se disait qu'il était bien chanceux d'être tombé ici à dos de dragon. Sa faible constitution, héritée de Morneflamme, ne lui aurait pas laissé la moindre chance de survie.

    Lorsqu'il acheva son soin, il réalisa que ses doigts tremblaient. Il regarda à l'intérieur de ses mains et découvrit les blessures sur ses paumes qu'avaient laissé les écailles tranchantes auxquelles il s'était agrippé. Il les serra l'une contre l'autre pour refermer magiquement les coupures alors que ses prunelles d'émeraude se levaient vers les cieux. La ville avait laissé place à un orifice par lequel la lumière du jour s'infiltrait et perçait les ténèbres. Autour d'eux, le vide obscur de l'inconnu. Balayant la scène du regard, dans un instant presque hors du temps, il ne put que constater combien peu se relevaient. Il était peut-être des milliers... Et maintenant ? Une vingtaine ? Bien vite, on cessa d'espérer : il n'y avait que des morts, la chute avait été extrêmement violente, même pour un vampire ou un elfe. L'un des mages de sa garde vint lui rendre ses flèches et son arc dont le bourgmestre s'équipa à présent... Se disant qu'effectivement, ils n'avaient aucune idée de ce sur quoi ils allaient tomber. « On ne pourra pas revenir de là où nous venons... Mais Cordont est une ville maritime, la côte est à l'est. Nous ne devrions avoir que quelques centaines de mètres pour rejoindre la façade de la falaise et espérer que les vagues aient creusé des cavités et des passages. Sinon, nous en ferons. » Avec de la magie et beaucoup de prudence, cela allait de soit. « Ce sera le meilleur moyen de sortir d'ici et d'emmener les blessés à des soigneurs compétents. » fit-il à Seö tout en levant une pierre pour extraire la jambe d'un malheureux pris au piège. Il pensait aussi aux morts qu'il faudrait venir récupérer pour qu'il leur soit donné de dignes sépultures... Mais une chose à la fois.

    Il se redressa et fit apparaître une boussole dans le creux de sa main gauche, par magie, pour trouver l'Est et de sa main droite, il fit naître une boule de lumière. Il laissa à la sphère le temps de prendre de la puissance avant de l'envoyer vers l'Est éclairer les ténèbres de leur chemin et révéler leur destination plus nettement. Car excepté les deux colonnades irrégulières, semblant faite de pierres empilées les une sur les autres sur des centaines de mètres de haut... Ils n'avaient pas la moindre idée de là où ils se trouvaient.


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description[Intrigue]Catastrophe à Calastin EmptyRe: [Intrigue]Catastrophe à Calastin

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La ville de Cordont n’est plus, il n’aura fallu que quelques minutes pour que ce qui fut construit de la main de l’homme soit détruit par la nature. Les ruines de la cité gisent au fond du gouffre, dégoulinant du sang de ses habitants. Avec difficulté, les rares survivants tentent de se relever. Les moins chanceux d’entre eux agonisent en profondeur sous les gravats, inaccessible à toutes aides. Hommes et femmes, tous ont l’air hagards face à la catastrophe. Très bientôt, des appels retentissent … celui d’une femme cherchant ses enfants … celui d’un vieil homme cherchant sa femme … celui d’un chien cherchant son maître. Et parmi la douleur et le désespoir, certains tentent de garder la tête haute … cherchant un moyen de venir en aide aux blessés … cherchant à regrouper les individus … pensant à remonter la surface.

On dit que les plus grandes découvertes se payent toujours aux prix le plus fort, les rescapés n’en ont pas encore conscience, mais c’est grâce à leur sang que le monde redécouvre la terre creuse de Calastin longtemps disparu des mémoires … mais l’archipel de Tiamaranta a toujours été une terre hostile !

De la main d’Aldaron naquit une boule de lumière, une fois celle-ci suffisamment puissante il l’envoya vers l’Est. La sphère lumineuse se mit à flotter lentement, venant percer  les ténèbres de l’abîme, révélant un début de plaine. Puis, soudainement, le globe brillant heurta une gigantesque colonne de roche et se retrouva bloqué au milieu des aspérités du pilier qui ressemblait à un amoncellement de pierre. C’est alors que la sphère se mit à bouger dans l’autre sens, revenant vers son point de départ. Lorsque lumière du jour et celle de la sphère se rencontrèrent, elles révélèrent l’angoissante vérité : la colonne gigantesque n’était en réalité rien de plus qu’un pied !

Quand ce dernier rencontra le sol aux abords de la ville, la terre trembla à nouveau. Dans l’ombre quelque chose de titanesque se déplaçait. Le pied se transforma bientôt en jambe avant de s’immobiliser. C’est alors que l’ombre commença à recouvrir lentement les décombres de la cité humaine. Très haut au-dessus de leur tête, un gigantesque poing rocheux apparut, se dirigeant avec une certaine lenteur vers les ténèbres face à lui. À nouveau la terre trembla, mais l’épicentre provenait de l’autre côté. Il ne fallut pas longtemps pour qu’une énorme tête de golem n’apparaisse elle aussi à la lumière du jour, apportant l’ombre sur la ville. Cette tête démesurée qui se trouvait sur la trajectoire du poing.

Un duel de rage avait lieu entre deux titanesques golems, et les habitants de Cordont étaient pris entre deux feux.

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