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    Caladon, 4 octobre 1762

    Des talents. Si rares, si uniques, l'elfe en avait la lubie. Était-ce pour autant une extravagance que de chercher à posséder pareils joyaux pour leur offrir la lumière qu'il manquait à leur éclat ? Fou était plutôt celui qui n'en voulait pas. Son Grand Mécène était d'une efficacité remarquable et parfois, il arrivait à Aldaron de s'émerveiller devant ses trouvailles. Des diamants bruts à forger, à graver secrètement du sceau du Marché Noir. L'avenir leur appartiendrait, ils n'auraient qu'à sublimer le paysage que le bourgmestre avait peint pour eux. La dette serait payée. « Bonjour Eloi. » fit l'elfe en entrant dans le petit salon où son protégé pouvait étudier en toute sérénité. Un toit. C'était encore la moindre des choses qu'il puisse offrir à ce jeune homme. Ça n'était pas la panacée : malgré l'immense richesse du Marché Noir, Aldaron n'avait jamais eu la prétention des dorures orgueilleuses. Ce n'était pas par sa richesse opulente qu'il comptait l’épater. Les véritables trésors se trouvaient dans les arts et la science. Il ne gaspillait aucunement, il y avait tant à construire qu'il songeait, pour Caladon, plus à l'utile qu'à l'agréable. Ainsi avait-il pu permettre à ce jeune homme de profiter de cette garçonnière et de vivres régulières. Officiellement, cet endroit appartenait à un caladonnien, mais le Marché Noir avait divers noms pour camoufler ses possessions dans tout l'archipel. Indirectement, Aldaron possédait alors plus de la moitié des bâtiments de la ville. Les pauvres hères l'ignoraient, cela lui convenait tant qu'il pouvait tirer les ficelles. S'il ne voulait aucun mal à Caladon, et bien au contraire, il traitait la cité comme son enfant, il aimait à sentir le contrôle qu'il pouvait exercer, la poigne qu'il avait sur ce monde était bien plus puissante et dangereuse qu'on pouvait le songer.

    « Je suis ravi de te voir étudier. De quel sujet t'éprends-tu aujourd'hui ? » lui demanda-t-il, avec une curiosité courtoise mais intéressée. Eloi avait le nez perdu dans les pages d'un ouvrage, visiblement fort occupé. Pour autant, l'elfe saurait s'imposer. Son ascendant le rendait difficile à ignorer. La respiration calme du bourgmestre était régulière et son visage avait un sourire effacé, mais accueillant. Tout en lui exsudait de droiture et son port altier, d'une maîtrise parfaite, accentuait son aura régalienne. Les longs cheveux blancs, lisses, tombaient dignement sur une courte tunique claire. Si ses vêtements étaient de bonne facture, ce n'était que dans la qualité du tissu et du travail : ni dorures, ni fantaisies ostentatoires. Il n'était pas le genre d'homme à briller de ses atours. Sa seule prestance, sublimée de son esprit lié du saumon, suffisait souvent à marquer son entourage en respect. S'avançant dans la pièce d'un pas lent et mesuré, il congédia sa garde afin d'être seul avec son spécimen rare. De son regard, il le décortiquait encore, l'analysait, le découvrait comme si c'était la première fois. « Comment trouves-tu Caladon ? » fit-il après un bref coup d’œil en direction de la fenêtre avant d'ajouter rapidement : « Ça n'est pas une question piège. » Des personnes qui lui léchaient les pieds et vantaient les mérites de la cité libre pour avoir ses bonnes grâces, il en avait des milliers. Pour le cas d'Eloi, Aldaron n'attendait qu'authenticité et franchise. Il voulait surtout s'assurer que le jeune homme ne manque de rien dans son nouvel environnement. Caladon était en construction : c'était donc qu'elle était encore imparfaite.

    « J'ai quelques bonnes nouvelles à t'annoncer. Deux pour être exact. » Il pencha la tête légèrement sur le côté, comme s'il jaugeait de quel sujet il allait traiter en premier mais se dit que finalement, il serait de meilleur goût de demander au principal intéressé : « Magie ou glyphes... Par quoi je commence ? » Son sourire s'étirait, paternellement, sur ses lèvres. Il n'y avait vraiment pas à dire, malgré lui, il cherchait toujours à gâter ses protégés.

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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Arrivé il y a peu à Caladon - deux jours pour être précis-  tout s’est rapidement mis en place. Entre le trajet, la visite de son quartier et son emménagement, Eloi ressent la fatigue qu’il a cumulée durant ces deux derniers jours. Il a  accordé à son esprit un moment de relâche et a dormi plus de 12 heures la nuit dernière. Ces temps d’inactivités lui déplaisent énormément même s’il sait qu’ils sont bienfaisants pour maintenir son taux de concentration au plus haut. En fin d’après-midi, Eloi décide de se pencher un peu plus sur la découverte de son nouvel habitat.


La porte principale donne sur un petit salon aux murs de pierre. Deux sièges en noyer au centre de la pièce, une grande bibliothèque à droite de l’entrée et une table ronde qui fait office de bureau à gauche à côté d’un coffre où il a pu mettre une grande partie de ses travaux. La pièce sombre s’illumine grâce à une fenêtre à côté de la table de travail, des bougies et des lampes à huiles. Derrière le salon, la chambre, plus lumineuse grâce à une fenêtre plein sud située au centre de la pièce. Un lit contre le mur de gauche avec un coffre à ses pieds, une table et une chaise en noyer à droite et des piles de manuscrits entassés dans un coin avec le reste de ses affaires qu’il n’a pas déballées. Enfin, derrière la maison se trouve un petit extérieur avec un puits et les plantations pour subvenir à ses besoins. Eloi est très satisfait de son habitat, il pense même à demander à Aldaron un nouveau coffre pour pouvoir finir de vider ses sacs, car il a déjà rempli les autres meubles.


Sans attendre, Eloi se plonge dans un manuscrit d’un ancien mage qui découvrait les mystères et les pouvoirs des pierres qui régissent le monde. Absorbé par sa lecture et dos à la porte d’entrée, il n’entend pas l’arrivée de plusieurs visiteurs ni même qu’on lui parle. Ce n’est que grâce au mouvement de la bougie sous son nez qu’il se rend compte qu’il n’est pas seul. Cachant sa surprise par un mouvement de la main pour attraper sa plume et la reposer, il se retourne vers son visiteur. C’est le bourgmestre Aldaron qui lui fait face avec un regard bienfaisant. Par respect, Eloi se lève et salue celui qui lui a permis de s’installer dans ces lieux. Il perçoit l’attente de son visiteur et s’en veut de ne pas avoir entendu sa question, mais son regard est posé sur son manuscrit ouvert. Il s’empresse de répondre :


Un prédécesseur a effectué des recherches sur les minéraux et une grande partie de son travail se situe sur nos terres d’après les anciennes cartes. Il se pourrait qu’il ait découvert de précieuses informations sur l’influence de certains minéraux et leur impact sur nos territoires. Cela comprend la faune, la flore, mais aussi l’air et les différentes décolorations du ciel.


Eloi fait un geste pour désigner le manuscrit avec beaucoup d’intérêt puis revient vers son interlocuteur avec qui il continue d’échanger sur la vie à Caladon.


Le quartier est agréable, étonnamment tranquille ce qui me surprend. Je n’ai pas encore eu le temps de m’aventurer plus, mais je pense en avoir l’occasion demain. Il semble y avoir beaucoup d’agitation au centre de Caladon et je m’interroge sur la raison de ces agissements.


Au fil de la conversation, arrive un sujet qu’Eloi n’a pas anticipé et qui lui demande plus de temps pour répondre. Il prend le temps de la réflexion et se répète la question plusieurs fois dans sa tête.


J’aimerais vous répondre avec facilité,  mais ce n’est pas le cas. En toute honnêteté je n’ai pas fait mon choix. La magie reste ma dominante, car je la pratique et je sais l’utiliser à un certain niveau. Mon apprentissage n’est pas encore terminé. Les glyphes attisent ma curiosité qu’il me tarde de découvrir leur secret. Chaque savoir a sa place et un ordre à respecter. Nous commencerons donc par la magie.

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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    Avec une patience paternelle qui ne précipitait en rien le jeune homme de répondre, Aldaron obtint finalement cette réponse attendue. Au fond, il se moquait bien du sujet en lui-même, il était loin d'être un spécialiste qui pourrait débattre avec lui. Non pas que ça le désintéressait, car il aimait la magie comme bien des êtres en ce monde, mais ce qui l'intéressait surtout, c'était le timbre de voix d'Eloi. Son intérêt pour la matière, son enthousiasme bien présent. Il faisait attention à ce genre de détail, tout politicien qu'il était, car la forme avait souvent plus de valeur que les mots eux-même, qui pouvaient être si fallacieux. « Qui est l'auteur de cet ouvrage ? Est-il encore en vie ? » Les noms, les figures, Aldaron en connaissait beaucoup. Et s'il ne connaissait pas, ça ne serait pas compliqué à trouvé avec un réseaux comme le sien. De fil en aiguille, il pourrait peut-être lui faire rencontrer cet auteur afin qu'ils débattent plus en avant sur le contenu du parchemin. Et s'il était mort... Et bien, au moins, il aurait essayé.

    « C'est le Marché de Caladon. Le cœur battant de cette ville. Ici beaucoup de choses s'achètent contre de l'or. C'est un peu... Un culte, si on peut dire cela ainsi. » Non pas qu'il en ai créé une idole à vénérer mais beaucoup ici ne juraient que par une sac de monnaie sonnante et trébuchante. « Ne serait-ce que pour le plaisir des sens, cela vaut le coût de le visiter au moins une fois. C'est lus flamboyant que Gloria ou Selenia. Des épices et des couleurs pour parfums et décors. » Après un instant de réflexion, il ajouta : « Mh... Évite de t'y faire arnaquer. Ils font ça très bien. » Lui faire miroiter des bibelots sous les yeux en lui contant de fausses légendes. Ces marchands étaient vraiment prêts à tous, ils l'amusaient. Ils lui rappelaient lui-même à ses débuts... Bien avant qu'il ne fonde le Marché Noir. « Le plus prudent serait encore de t'y rendre sans bourse et si quelque chose t’intéresse vraiment, tu reviens le lendemain avec juste ce qu'il te faut. » lui conseilla-t-il avec un sourire amusé.

    Encore une fois, il fit montre d'une patience rigoureuse, pour qu'Eloi réfléchisse à sa demande. Ce jeune homme était tellement sérieux pour son âge. Aldaron ne faisait que lui donner le choix d'un ordre de nouvelles, elles viendraient toutes deux. La magie donc : « Très bien ! Je me disais... Caladon ne posséde pas d'école de magie à proprement parlé. Il y a ici des figures qui pourront échanger avec toi de sujets et d'autres, débattre de telle ou telle point. Pour le reste de ton apprentissage... pour te guider, te cadrer, t'orienter et te protéger, l'idéal serait que tu aies à nouveau un maître. Alors je me demandais si... Tu étais prêt à avoir à nouveau un maître après ce que tu as connu. Une personne différente, tant dans sa manière de t'apprendre que dans sa relation avec toi, vois-tu ? Est-ce que tu as envisagé cette possibilité ? »

    Eloi avait eu un maître à qui il avait tourné le dos, après s'être disputé avec lui. Peut-être ne voulait-il pas retenter l'expérience. Ou peut-être pas tout de suite. Connaître ce à quoi il aspirait et ce qu'il refusait lui permettrait de le nourrir en savoirs en fonction de ses appétence. Il n'était qu'un mécène, mais un mécène attentionné.

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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Cet auteur a écrit sous un pseudonyme comme beaucoup qui ont peur des conséquences de leurs travaux. Il y a encore une grande partie de la population  qui refuse les découvertes majeures. Certains ne sont pas prêts à changer leur vision du monde et le faire évoluer. L’auteur se nomme A.J et ses écrits datent de 1760. Je ne saurais dire s’il est encore ici.



Eloi se rend compte qu’il n’a rien offert à son invité depuis qu’il est entré chez lui. Il attrape une miche de pain qu’il pose sur un plateau de bois et rajoute quelques fruits accompagné d’un peu d’eau puis il  présente le tout au bourgmestre et l’invite également à s’asseoir.
J’ai quitté Beolagh car nous n’avions plus les mêmes convictions et j’ai estimé avoir tout appris de lui. Rencontrer un nouveau maître serait un grand honneur. C’était une envie et un espoir de recevoir de nouveaux enseignements quand je suis arrivé à Caladon.


Son regard se fixe dans les yeux du bourgmestre et son visage prend une expression sérieuse et solennelle.


J’aimerais vous parler d’un de mes travaux. Dit-il d’une voix calme


Il se lève, ouvre son coffre et en sort un long parchemin qu’il déroule. Dessus un croquis du soleil et de la lune au même niveau et plus bas au centre un point. Tout autour du dessin, des annotations, des formules et des rayures de toutes sortes. Après une profonde inspiration il se lance.


La trame est notre unique source de magie, c’est une puissance brute et créatrice qui rend la vie possible, elle est à l’origine de toutes choses et du monde. Les premières découvertes sur notre île, à l’arrivée des hommes, ont permis de comprendre la puissance de cette magie et, plus tard, nous avons compris qu’elle était au centre du pouvoir des Dragons. Mais avant cela, avant les dragons, comment cette magie dont on confère la création du monde aurait-elle pu exister ?  La réponse à cette question est pour le moment impossible à donner et il faudrait compter des années avant d’en comprendre toute la complexité. Cependant une piste est ressortie des recherches menées depuis notre débarquement. Les astres joueraient un rôle dans cette énigme. Il a été remarqué, et je parle uniquement de Calastin car mes recherches ne se sont pas étendues à l’ensemble de l’Archipel, que la présence magique est plus décelable à certain moment selon la position lunaire. La Trame connaitrait un pic de croissance dès lors que la lune serait au plus proche puis redeviendrait stable. Est-ce un phénomène présent uniquement sur notre île ou se jouerait-il de la même manière ailleurs ? Si ce sont les dragons qui permettent à la Trame de se propager, ils sont l’intermédiaire entre le plan astrale et le plan physique. Comment la Trame parvient-elle à se développer et perdurer une fois sur le plan physique ? On sait également que les dragonniers ont la capacité de manipuler la Trame. Ce n’est donc pas quelque chose d’inaccessible.  Si on parvient à analyser ces pics de croissance ne pourrait-on pas comprendre pourquoi la magie est présente malgré l’absence de dragons ?  



Eloi fait une pause. Il se rend compte qu’il a beaucoup parlé et ne sait pas si le bourgmestre a été intéressé jusqu’à la fin sans se lasser. Il lui parle des prémisses d’un travail qui n’a pas d’aboutissant mais simplement des thèses et des suppositions… ça pourrait être perçu comme peu convaincant et mince pour en parler tout de suite. Il aurait peut-être dû attendre un peu. Il relève la tête.
Si vous trouvez que mes recherches méritent d’être continuées. Présentez-moi à ceux qui sauront m’aider à entrevoir les mystères du ciel.

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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    L'elfe esquissa une légère moue au sujet de l'auteur de ce livre. Des personnes qui portaient de pareilles initiales étaient excessivement nombreuses. Cela ne l'aidait pas véritablement. « C'est d'une tristesse accablante que de devoir se cacher pour exprimer le contenu de ses découvertes scientifiques et magiques. J'ai l'espoir qu'en réunissant des talents à Caladon, la parole soit libre et les idées fleurissantes. » Raison pour laquelle le Marché Noir œuvrait à trouver et attirer les espoirs talentueux de l'archipel. Beaucoup voyaient les personnes telles qu'Eloi comme des protégés du bourgmestre. Officieusement, cependant, ils étaient les Artistes du Marché Noir, tapi dans l'ombre de son secret, les diamants bruts qu'il n'y avait qu'à nourrir et façonner pour qu'ils rayonnent de leur aura. Aldaron avait l'espoir qu'un jour, les prodigues de la sciences et de la magie n'aient pas à se cacher pour confier à l'humanité les bribes de savoirs qu'ils avaient découverts.

    A l'invitation, il prit place et le remercia des douceurs qu'il lui offrait, quand bien même il n'y toucha guère. Morneflamme avait tari le goût de sa langue et il préférait manger ce que ses domestiques préparaient spécialement pour lui, puisqu'ils connaissaient sa douleur et ses peurs. Ils avaient appris à ne pas lui servir de mets dont un extrait gustatif viendrait lui rappeler celui du sang et de l'immonde chair humaine dont il avait du se repaître pendant trois ans. Encore un secret. Assis dignement dans sa chaise, il l'entendit avec confiance admettre qu'il était prêt à suivre l'enseignement d'un nouveau maître. Voilà qui était un bon point qui lui permettrait d'envisager la suite. Les elfes avaient besoin de plus de temps pour passer à autre chose, mais les humains avaient cette capacité à rebondir absolument remarquable qui n'avait jamais cessé de l'épater au cours des quatre siècles qu'il avait passés auprès d'eux. Un sourire fin et paternel, sur les lèvres du bourgmestre, vint souligner sa satisfaction à le savoir si déterminé.

    Il n'eut guère le temps de poursuivre qu'Eloi lui apportait du grain à moudre. Ses prunelles d'émeraude se posèrent sur le parchemin, parcourant les lignes et courbes d'encre qui le noircissaient en croquis et notes. L'éclairage et le questionnement d'Eloi le laissèrent à la fois dubitatif et curieux. Intrigué surtout. Il resta un instant silencieux, ses sourcils délicatement froncés alors que ses yeux parcouraient encore les écrits avant de se relever vers le jeune homme. « Tu oublies les Esprits-Liés. » acheva-t-il. « La lignée Svenn, de Délimar, a été maudite par la dragonne Skade, les reléguant à l'impuissance. Pour autant, ils ont des Esprits-Liés. Les Almaréens, venus des terres de Néant, sont aussi dénués de magie et pour autant, ont des Esprits-Liés. Les graärhs ont leurs propres coutumes mais ils ne sont pas connus pour être des mages accomplis. Mais ils ont de nombreux Esprits-Liés. Ils sont d'ailleurs leur... Panthéon. Comme nos Dieux jadis, qui vivaient dans le Plan Astral. »

    Il rassembla ses mains, entrecroisant ses doigts l'un à l'autre : « Je ne connais pas de maître-mage qui connaisse les astres des cieux comme tu les explores... Mais pour former un duo, il faut toujours un premier. S'il m'est donné de rencontrer un érudit qui s’intéresse aux étoiles, je le dirigerai vers toi, à présent que je sais que cela t'intrigue. En attendant... tu as quelques pistes à explorer. La première serait de vérifier l'influence des astres sur tout l'archipel. Un Enwr en provenance de Néthéril va me rendre visite dans les prochains jours. Tu pourrais, si tu le souhaites, faire route avec lui, pour le retour, jusqu'au domaine baptistral afin de mener tes études là-bas également et revenir à Caladon par la suite avec tes résultats. Je suis certain que Valmys Neolenn prendra soin de toi si je lui en parle. Tu pourrais également fraterniser avec les Graärhs. Ils sont, au fond, les indigènes de cet archipel. Ils en connaissent les terres et vénèrent les Esprits-Liés. Leurs folklores est plein de mythes et de légendes et si beaucoup de récits sont romancés... Il y a bien souvent une infime base de vérité en leur sein. Il y a, à Caladon, un graärh guérisseur du nom de Purnendu Chikitsak. Une boule de poil de plus de deux mètres que tu ne devrais pas avoir trop de difficultés à trouver. Il a planté sa yourte un peu en dehors de la ville. Vous pourriez faire connaissance et discuter de l'archipel. »

    Initialement, il était venu avec une bonne nouvelle : Achroma Seithvelj aurait pu être un mage de puissance capable de former Eloi, si les deux avaient réussi à s'entendre... Mais il n'était pas certain que le vampire s'intéresse aux étoiles... Dans le doute et connaissant son caractère, il s'abstint de lui souffler ce nom là également. Il trouverait d'autres apprentis en magie, assurément, à lui mettre entre les pattes. Et quelqu'un de plus adéquat pour aider Eloi à se développer. « Ce serait amusant que... La lune n'ait d'effet sur la magie qu'en Calastin quand on sait que l'île a justement la forme d'un croissant de lune et que l'ancienne Capitale se nomme Sélénia. » Selenia était toujours une capitale, mais cette de l'Empire Kohan et non plus de l'île entière. Son nom se rapportait toutefois à la lune.

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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Eloi enroule son parchemin, l’entoure d’une ficelle de paille rouge et ressert le lien par un nœud. Il se dirige vers la malle posée sous son bureau, l’ouvre et dépose son travail de recherche d’un geste délicat, il referme la malle, vérifie qu’elle est bien fermée et revient vers le bourgmestre. En se déplaçant dans la pièce, son regard se fixe sur le rayon de lumière qui traverse la fenêtre de sa chambre. Les teintes de fin de journée sont magnifiques songe t’il.

Les mots du bourgmestre font encore écho dans son esprit. Le regard toujours porté vers le rayon de lumière, il prend conscience que cette petite chambre n’est pour lui qu’une étape. Devant lui se dresse un mur qui l’empêche de voir ce qu’il y a réellement. Alors il se dit que partir en exploration serait une grande première pour lui car il n’a connaissance que des livres et des bureaux peu éclairés. Toute son enfance il l’a passé le nez vers le sol à lire et à apprendre des textes. A son arrivée sur Tiamaranta quand il avait seize ans, il a accompagné un groupe d’explorateurs pour faire le point sur les ressources de l’île mais ils ignoraient encore à quel point cette terre était vaste. Ils se sont peu éloignés et ils ont pratiqués les recherches de bases pour s’assurer que l’île pouvait subvenir aux besoins des hommes. « Nul besoin de s’aventurer au-delà. » Avait prononcé son ancien maître Beolagh à son retour. Aujourd’hui les choses ont changés, des découvertes majeures font surface et nombreux sont les colporteurs qui  comptent les aventures de ces voyageurs nomades qui parcourent les terres. Eloi comprend que s’il veut acquérir une renommée et défendre ses opinions, il doit se faire connaître plus loin que ce qu’il avait envisagé au départ, ses écrits en seront plus riches et son expérience plus grande. « Je ne peux pas rester aussi bas, je dois m’élever et atteindre ce que d’autres non pu atteindre. Faire partie un jour des grands noms de l’histoire. » Pense t’il.

Depuis qu’il est enfant Eloi en est persuadé, il est né avec de grandes facultés qui peuvent le mener vers le mérite et la reconnaissance de tous. A l’origine il n’est qu’un orphelin et un enfant des rues, c’est certainement ce qui l’a poussé à autant se dépasser intellectuellement. Son esprit s’est développé avec l’idée de chercher une échappatoire à la misère et c’est, sans doute, ce qui le pousse à atteindre la reconnaissance personnelle. Un moyen inconscient pour lui de faire sortir ce garçon de l’ombre et l’élevé au plus haut dans la lumière. Pour y arriver, le dépassement de soi ne lui fait pas peur. Il en est convaincu car il n’a jamais connu l’échec. Il n’a donc aucune conscience raisonnable par rapport à la réalité des missions d’exploration, il ne sait pas ce que c’est. Malgré tout, fier et têtu comme un âne ses décisions sont irréfutables.

Eloi ressort de ses pensées et vient prendre place à côté du bourgmestre, il croise les bras contre son torse et se penche légèrement en arrière. Son regard se tourne vers son invité Aldaron qui est un personnage public et qui sait comment faire planer le mystère autour de lui. Malgré ses traits de visages doux et son timbre de voix parfaitement équilibré,  Eloi se sent mal à l’aise quand vient le silence entre eux deux.

Les esprits-liés… je n’avais pas pensé à ça. Marmonne-t’il.


Concernant Nethéril, il connait ce territoire de nom. Il sait que c’est une île qui a sa part d’histoire et de mystère car trop peu d’explorateurs en sont revenus pour en parler. Il est d’ailleurs préconiser de ne pas s’y aventurer car c’est une terre hostile. Installé sur ce territoire ce trouve le domaine des baptistrels ces puissants mages qui trouvent ressource dans l’harmonie et les vibrations musicales du monde. Justement les Enwr, il en connait peu sur eux. Il sait qu’il s’agit du le nom attribué à ceux qui s’engage à devenir des baptistrels, Les Enwr sont les élèves et leur enseignement pour atteindre le titre est long et difficile. On raconte que certains n’atteignent jamais le titre de « Maitre » et qu’il reste en apprentissage toute leur vie. D’une certaine manière, rencontrer un Enwr, c’est rencontré une personne qui lui ressemble. Lui aussi est un apprenti mage et qui ne cesse d’apprendre. Il se peut que la rencontre soit amicale voir gratifiante. Ils pourraient avoir des sujets de conversations intéressants et riches en fonction de leurs savoirs respectifs. Cette pensée produit un effet euphorique à Eloi qui sourit rien qu’à l’idée d’y penser.
Ce territoire qui est si difficilement accessible pourrait lui apprendre beaucoup de chose et lui permettre d’avancer dans ses recherches. Il reviendrait à Caladon plus érudit.

Face au bourgmestre, le regard d’Eloi lui dévoila l’impatience du jeune homme et pour confirmer son approbation il lui répondit en souriant.

« Quand arrive cet Enwr ? »

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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    Que pouvait-il bien penser ? L'elfe demeurait assis, silencieux, son expression bienveillante posée sur lui comme aurait pu le faire un père. Il allait vraiment falloir qu'il résolve son problème de crise de la quarantaine. Cela allait finir par devenir handicapant que de mirer tout un chacun comme s'il s'agissait de son enfant. Il songeait sérieusement à adopter Valmys, faire de lui son fils. Il aimait cet Enwr et ce n'était pas la première fois que l'idée lui trottait en tête. Peut-être finirait-il plus en paix avec lui-même s'il sautait le pas et la mettait enfin à exécution. Eloi le sortit de ses pensées en répondant. « Personne ne pense à tout. Cela rend d'autant plus important de travailler avec des pairs. » Partager ses idées, combler les oublis, corriger les erreurs. Aldaron ne doutait pas un instant de rassembler les talents sous la houlette du marché noir ne serait que bénéfique à la progression de la science et des arts.

    Le sourire enthousiaste de son protégé trouva écho sur ses lèvres qui s'étirèrent avec douceur. « Il arrive dans moins d'une semaine, par bateau. Je te préviendrai lorsqu'il sera là : je t'inviterai à dîner chez moi et vous pourrez faire connaissance à table puis dans le salon par la suite si vous le désirez. » proposa-t-il, satisfait de le voir adhérer au voyage sur Néthéril. Ce genre d'expédition ne rendait l'homme que plus riche et il ne doutait pas que cet apprenti fasse bon usage de ses découvertes. « Je te ferai une lettre de recommandation pour que tu la transmettes au Gardien du Domaine à ton arrivée. Il faudra que tu respecte leur loi : pas de mensonges, pas de blessures. Leurs maîtres y sont très sensibles : je compte sur toi pour ne faire souffrir personne. Prends garde à tes mots. » Après un instant d'hésitation, il ajouta : « Pratiques-tu un art ? En dehors de la science et de la magie. Joues-tu d'un instrument par exemple ? Ou bien... fais-tu de la peinture, de la sculpture ? » L'Ordre était fasciné par l'art et cultivait ses différentes facettes pour perpétrer son aura pour les siècles à venir. Il y avait fort à parier qu'Eloi baigne dedans quelques temps.

    « Ah... Avant que je n'oublies... Seö Wënmimeril arrive à Caladon prochainement. C'est un maître des glyphes. Si tu le connais, je pensais que tu serai heureux de le revoir. Si tu ne le connais, je pourrais te le présenter. Je suis certain qu'il a beaucoup de choses à t'apprendre, notamment sur son métier. Il se dit qu'il est Chevalier de l'Ordre à présent, en plus de ses compétences artisanales. »

    [HRP : désolée, c'est court, j'ai eu un peu de mal à te répondre. Tu ne m'avais pas laissé grand chose et mon personnage ne lisant pas dans les pensées du tien... ]

descriptionOuvrir la voie [Eloi] EmptyRe: Ouvrir la voie [Eloi]

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