Läpse pleurait depuis quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures, je ne saurai le dire. Ses cris déchiraient les airs. Ils résonnaient dans ma chambre, brisant la voix du petit elfe que j’avais recueilli avec mon amant. La souffrance qui transpirait de ses hurlements, étaient horribles. L’enfant n’arrivait pas à reprendre son souffle entre deux cris prolongés.
Et moi, je le tenais contre moi, le berçais, le cajolait, lui insufflait tout mon amour et ma magie, espérant diminuer ou abréger ses souffrances. Mais rien n’y faisait, j’étais impuissante devant ce qui lui arrivait, inutile. La peur, la terreur, me rongeaient encore plus que la frustration.
Je regardais l’enfant en train de se transformer, tout comme Seö. Les veinules dorées apparaissaient doucement comme un mal aurifère, envahissant son visage d’habitude si doux et calme et maintenant si tourmenté. Je me souvenais de la couleur de la pierre de lien que j’ai avec Seö quand mon amant s’était lui aussi transformé. La couleur qu’elle avait prise témoignait d’une douleur immense. Et cette nuit, Läpse connaissait les mêmes affres, sauf qu’il était beaucoup trop jeune.
Subitement, je sens le corps de l’enfant se détendre, et il lâche un soupir. Ses cris se sont tus et son visage semble s’apaiser. Un soupir s’échappe aussi de mes lèvres, alors qu’un petit sourire y fleurit en même temps. C’est terminé, il n’en gardera aucun souvenir j’espère, et le pire est passé. Je le sers doucement contre moi en le berçant et me penche pour lui déposer un baiser, mais mon regard attrape un détail. Ses petits doigts ne s’enroulent pas autour du mien, et sa poitrine ne se soulève pas au rythme de sa respiration calme. Aucun souffle ne vient caresser ma joue. Je me rends compte que de nouveaux cris, plein de détresse cette fois, remplissent la pièce et ce sont les miens.
[hb]
Je me réveille en sursaut, me redressant brutalement. Läpse pleure, mais ce ne sont pas les pleures de tout à l’heure, ils sont étrangement plus calmes. Mon esprit embrumé a du mal à comprendre que ce n’était qu’un cauchemar et à reconnaitre la réalité du rêve. Mais finalement, il y arrive, et je me lève précipitamment pour me jeter sur le berceau. Délicatement, je prends le petit elfe et le berce dans mes bras, lui chuchotant des mots d’amour et de réconfort. J’ai eu tellement peur dans mon rêve et cette peur est toujours présente. J’ai peur que sa transformation ne soit trop violente pour lui, qu’il n’y survive pas. Personne n’a réussi à me rassurer sur cette inconnue, car personne n’en sait rien.
Les pleurs de l’enfant s’arrêtent mais pour finir de l’endormir autant que pour me calmer, je décide de faire un tour, hors de ma chambre. La nuit est calme, et l’air un frais. C’est silencieux et tout semble endormi. A mes côtés, un éclair orangé apparait. Le renard semblait m’attendre ou bien espérer voir le bébé. Il y est étrangement attaché, comme s’il s’agissait d’un de ses renardeaux ou alors d’un de ses frères. Peut-être est-ce qu’il ressent. Je ne saurai le dire et j’aimerai le savoir. Toutefois, je me refuse d’utiliser la magie pour violer son intimité mentale. L’énigme de notre lien est déjà assez dur à porter comme cela. Est-ce le chant magique que Seö m’a appris qui nous lie si fortement ? Ou est-ce un vrai lien d’amitié et d’amour mutuel qui fait que nous nous entendons si bien ? Le monde est plein de mystère.
Sous le ciel qui s’éclaircie, je grimpe vers le sanctuaire du Feu. De là, le levé du soleil est magnifique et je sais que Läpse aime s’endormir en le voyant. Le bébé elfe gazouille dans mes bras alors que les étoiles commencent à disparaitre sous la lumière du soleil naissant. L’aurore commence à naître et c’est beau. Papa aime à me raconter que je porte le nom de l’Aurore parce que je suis née au moment précis où un rayon du soleil montant à toucher ma mère. C’est beau, mais maman préfère une autre histoire, qui me remplit d’interrogation. Elle me dit toujours que je suis l’aurore de sa vie dont papa est le soleil. Qu’elle voulait l’appeler Aurore pour que toujours elle se souvienne à quel point nous avons changé sa vie et l’avons illuminée. Dans les deux cas je trouve ça magnifique et j’ai toujours rougi devant ces histoires.
Du Sanctuaire du Feu, je regarde le soleil se lever. Läpse n’en verra rien car il s’est déjà rendormi. Son visage paisible laisse filtrer la douceur de ses rêves d’enfant. Qu’il est loin l’enfant affaibli que j’ai recueilli dans le désert au côté de mon amant. Qu’elle est douce la vision de ce poupon, de cet enfant qui est maintenant le mien et celui de mon amour, alors que la nature nous a juré qu’on ne pourra pas en concevoir mais que le monde nous a tout de même offert. Mon cœur s’évade vers Seö, et je regrette son absence et attend avec impatience son retour. J’aimerai vivre mon rêve égoïste, vivre avec Seö et Läpse, rien qu’eux deux, comme j’ai vécu avec papa et maman. Une vie simple et heureuse. A nous torus, nous formerions une famille unie entourée de nos amis. Mais je ne veux priver Seö de sa liberté, de même qu’il ne peut le faire pour moi. J’aime voyager, et il aime le faire aussi. Nous avons choisi chacun de nous aimer et de nous revoir pour faire un bout de chemin ensemble.
Je redescends pour finir ma ballade dans l’air frais du matin. Mes pas me mêne à la cuisine, puis au jardin, puis à l’entrée. Le pas de chevaux attise ma curiosité. Qui peut bien arriver de si bon matin ?
Et moi, je le tenais contre moi, le berçais, le cajolait, lui insufflait tout mon amour et ma magie, espérant diminuer ou abréger ses souffrances. Mais rien n’y faisait, j’étais impuissante devant ce qui lui arrivait, inutile. La peur, la terreur, me rongeaient encore plus que la frustration.
Je regardais l’enfant en train de se transformer, tout comme Seö. Les veinules dorées apparaissaient doucement comme un mal aurifère, envahissant son visage d’habitude si doux et calme et maintenant si tourmenté. Je me souvenais de la couleur de la pierre de lien que j’ai avec Seö quand mon amant s’était lui aussi transformé. La couleur qu’elle avait prise témoignait d’une douleur immense. Et cette nuit, Läpse connaissait les mêmes affres, sauf qu’il était beaucoup trop jeune.
Subitement, je sens le corps de l’enfant se détendre, et il lâche un soupir. Ses cris se sont tus et son visage semble s’apaiser. Un soupir s’échappe aussi de mes lèvres, alors qu’un petit sourire y fleurit en même temps. C’est terminé, il n’en gardera aucun souvenir j’espère, et le pire est passé. Je le sers doucement contre moi en le berçant et me penche pour lui déposer un baiser, mais mon regard attrape un détail. Ses petits doigts ne s’enroulent pas autour du mien, et sa poitrine ne se soulève pas au rythme de sa respiration calme. Aucun souffle ne vient caresser ma joue. Je me rends compte que de nouveaux cris, plein de détresse cette fois, remplissent la pièce et ce sont les miens.
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Je me réveille en sursaut, me redressant brutalement. Läpse pleure, mais ce ne sont pas les pleures de tout à l’heure, ils sont étrangement plus calmes. Mon esprit embrumé a du mal à comprendre que ce n’était qu’un cauchemar et à reconnaitre la réalité du rêve. Mais finalement, il y arrive, et je me lève précipitamment pour me jeter sur le berceau. Délicatement, je prends le petit elfe et le berce dans mes bras, lui chuchotant des mots d’amour et de réconfort. J’ai eu tellement peur dans mon rêve et cette peur est toujours présente. J’ai peur que sa transformation ne soit trop violente pour lui, qu’il n’y survive pas. Personne n’a réussi à me rassurer sur cette inconnue, car personne n’en sait rien.
Les pleurs de l’enfant s’arrêtent mais pour finir de l’endormir autant que pour me calmer, je décide de faire un tour, hors de ma chambre. La nuit est calme, et l’air un frais. C’est silencieux et tout semble endormi. A mes côtés, un éclair orangé apparait. Le renard semblait m’attendre ou bien espérer voir le bébé. Il y est étrangement attaché, comme s’il s’agissait d’un de ses renardeaux ou alors d’un de ses frères. Peut-être est-ce qu’il ressent. Je ne saurai le dire et j’aimerai le savoir. Toutefois, je me refuse d’utiliser la magie pour violer son intimité mentale. L’énigme de notre lien est déjà assez dur à porter comme cela. Est-ce le chant magique que Seö m’a appris qui nous lie si fortement ? Ou est-ce un vrai lien d’amitié et d’amour mutuel qui fait que nous nous entendons si bien ? Le monde est plein de mystère.
Sous le ciel qui s’éclaircie, je grimpe vers le sanctuaire du Feu. De là, le levé du soleil est magnifique et je sais que Läpse aime s’endormir en le voyant. Le bébé elfe gazouille dans mes bras alors que les étoiles commencent à disparaitre sous la lumière du soleil naissant. L’aurore commence à naître et c’est beau. Papa aime à me raconter que je porte le nom de l’Aurore parce que je suis née au moment précis où un rayon du soleil montant à toucher ma mère. C’est beau, mais maman préfère une autre histoire, qui me remplit d’interrogation. Elle me dit toujours que je suis l’aurore de sa vie dont papa est le soleil. Qu’elle voulait l’appeler Aurore pour que toujours elle se souvienne à quel point nous avons changé sa vie et l’avons illuminée. Dans les deux cas je trouve ça magnifique et j’ai toujours rougi devant ces histoires.
Du Sanctuaire du Feu, je regarde le soleil se lever. Läpse n’en verra rien car il s’est déjà rendormi. Son visage paisible laisse filtrer la douceur de ses rêves d’enfant. Qu’il est loin l’enfant affaibli que j’ai recueilli dans le désert au côté de mon amant. Qu’elle est douce la vision de ce poupon, de cet enfant qui est maintenant le mien et celui de mon amour, alors que la nature nous a juré qu’on ne pourra pas en concevoir mais que le monde nous a tout de même offert. Mon cœur s’évade vers Seö, et je regrette son absence et attend avec impatience son retour. J’aimerai vivre mon rêve égoïste, vivre avec Seö et Läpse, rien qu’eux deux, comme j’ai vécu avec papa et maman. Une vie simple et heureuse. A nous torus, nous formerions une famille unie entourée de nos amis. Mais je ne veux priver Seö de sa liberté, de même qu’il ne peut le faire pour moi. J’aime voyager, et il aime le faire aussi. Nous avons choisi chacun de nous aimer et de nous revoir pour faire un bout de chemin ensemble.
Je redescends pour finir ma ballade dans l’air frais du matin. Mes pas me mêne à la cuisine, puis au jardin, puis à l’entrée. Le pas de chevaux attise ma curiosité. Qui peut bien arriver de si bon matin ?