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24 décembre 1762

La place des esclaves d'Athgalan, vaste terrain vague cerclé d'estrade à marchandise, située à l'écart des autres quartiers de la ville, était impressionnante. Pas parce qu'elle réunissait une bonne centaine de produits graärh et une poignée d'humains, elfes et vampires ici pour soit vendre, soit acheter, soit se faire vendre. Elle n'impressionnait pas par le bruit des discussions entre clients et vendeurs qui restaient à un niveau assez bas si on le comparait à un marché classique ; ni par le bruit des esclaves qui se taisaient, ni par le bruit des coups de fouets qui frappaient les rares esclaves qui ne se taisaient pas ; ni par le bruit des vagues qui s'écrasaient mollement sur la petite plage.
Elle n'impressionnait pas non plus pour sa vue car celle-ci était d'un côté bloquée par le monolithe central de la baie et de l'autre par la jungle. Les marchandises étaient placées sur des estrades boueuses et les clients marchaient sur des planches de bois rudimentaires qui n'épargnaient pas leur chausse de la glaise. Les plus fortunés préféraient d'ailleurs rester sur le sable, un peu à distance, en attendant que leurs hommes aient choisi pour eux.

Ce qui impressionnait vraiment avec cette place, qui frappait le néophyte de stupéfaction et faisait grincer des dents l'habitué en arrivant, c'était l'odeur. L'odeur des esclaves, maintenus dans une proximité malsaine et privés de l'hygiène la plus basique. La grande majorité des esclaves sortaient de cales de navires pirates où les excréments et la maladie s'étaient accrochés à leur peau et ne les quittaient pas. Les produits les plus dociles avaient le droit d'être nettoyés et présenté sur les estrades, uniquement enferrés, mais les plus sauvages moisissaient lentement dans des cages en grognant à cause de la faim, des coups de fouet infectés ou de leur courbatures. Les mouches et les moustiques profusionnaient frivolement dans ce fétide festin.

"Profitez ! Respirez bien profondément ! Imprégnez vous bien de cet endroit !" s'exclama une voix grave et suave avec un fort accent qui faisait chanter les voyelles et rouler les R.
"Cet endroit est la pourriture de l'archipel, le point névralgique de sa malfaisance. L'air vicié dans lequel nous baignons est unique au monde. Et il m'appartient !"
La maitresse des lieux marchait tranquillement sur la plage, accompagné d'un groupe de gardes du corps humains qui l'entouraient elle, et d'une délégation vampire qui les suivaient une dizaine de mètres plus loin. Les humains étaient tous de grandes armoires à glaces barraqués et couturés de cicatrices qui portaient des lances ou des cimeterres marins, leur origine pirate ne faisait aucun doute. Quant aux vampires, ils étaient manifestement des courtisans au vu de leurs vêtements et de leur démarche.
"Encore une fois pardon de vous faire marcher ainsi dans le sable et la boue, j'en suis navrée et je m'évertue chaque jour, en tant que capitaine, à essayer de rendre cette cité le moins insalubre possible pour les habitants et les visiteurs comme vous. Cette ville est un bouton de rose. C'est une image bien sûr mais j'adore les images que vous utilisez pour vous exprimer vous les peaux-nues, les autres félins ont trop tendance à les négliger dans leur phrasé quotidien, c'est ce qui rend leur vie si pathétique.
Bref, je disais : Cette ville est un bouton de rose. Elle est bientôt prête à éclore en une vraie beauté à admirer derrière les épines qu'elle a dressé pour se protéger et au dessus du purin d'où elle s'est extraite. Dans l'image, les épines correspondent à notre flotte de pirate et le purin et bien... vous l'avez sous votre nez !"

La capitaine des esclaves désigna dans un grand geste l'ensemble du marché aux esclaves, des estrades souillées qui craquaient sous le poids des corps enchainés, aux navires pirates ventrus capable de contenir une grande cargaison de marchandise.
Son kimono virevolta et les bijoux et breloques cliquetèrent avec le mouvement, révélant la finesse du fil et le chatoiement du métal.

"Voilà Maitresse Dalis, voilà ce que je voulais vous montrer. C'est une expérience que les visiteurs des autres villes regrettent d'avoir eu j'imagine mais je la pense nécessaire. Tout ici mérite d'être vu de tous car c'est la base sur laquelle les empires reposent. Mais j'imagine qu'un être aussi âgé que vous sait déjà tout cela n'est-ce-pas ?"
La panthère rejoignit son invité et planta ses yeux bleus intenses dans les siens.
"Je suis Kalza'ah Ashuddh, capitaine des esclaves. J'ai bâti cette cité et mes esclaves permettent à vos royaumes de se relever de leurs cendres plus rapidement qu'ils ne pouvaient l’espérer. J'espère que nous pourrons bien nous entendre."
Elle sorti sa pipe de sa ceinture la porta à sa bouche et laissa un de ses garde du corps humain venir la remplir et l'allumer à l'aide de sa magie. Elle tira une grande bouffée, et la laissa sortir de sa gueule dans un nuage englobant. Les volutes flottant autour de son visage et de son buste, rendant sa silhouette, déjà noire comme le charbon, encore plus hermétique. Seuls ses deux grands yeux bleu profond ressortaient de son visage flouté
"J'espère aussi pour vous que l'odeur de tabac ne vous gêne pas, ici c'est une coutume à laquelle il vaut mieux se plier, à part si vous désirez respirer le même air affreux que les animaux sur les estrades."

Dernière édition par Kalza'ah Ashuddh le Mer 7 Nov 2018 - 14:32, édité 2 fois

descriptionLa Rose au milieu du Purin [Toryné Dalis] EmptyRe: La Rose au milieu du Purin [Toryné Dalis]

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Il s’agissait de la première visite de Toryné dans la perfide. Au cours de cette escale qu’il avait entreprise à Néthéril, la simple idée que de poser un pied à Athgalan n’était clairement pas une potion pour le vampire. Mais qu’est-ce qui avait pu faire changer d’avis au sublime androgyne ? La raison était simple, que son avenir connaisse une fin brutale ou non, autant agir comme s’il continuait à vivre et agir pour ses intérêts.

Par conséquent, avoir quelque connaissance à Athgalan pourrait s’avérer on ne peut plus intéressant pour le futur, surtout pour ses projets futurs. La ville possédait un système de gouvernement des plus atypique, si bien que le terme de gouvernement ne semblait pas vraiment approprié. Quoiqu’il en soit, c’était les capitaines qui faisaient la “loi” dans la Citée, au nombre de 6, chacun d’entre eux avait une fonction précise. Il savait d’or et déjà qu’Irina Faust était la capitaine des catins, cependant ce n’était pas elle qui l’intéressait aujourd’hui, c’était une capitaine bien plus singulière qui intéressait le vampire.

C’est ainsi que le conseiller se retrouva dans le port de la ville, zone effervescente comme il avait pu s’y attendre. Il se fondit dans cette marée de criminelle en tout genre, essayant tant bien que mal que de ne pas attirer l’attention. Par chance, l’androgyne ne portait pas l’un de ses somptueuses robes comme à son habitude, il n’était pas stupide, s’il était venu ainsi dans la ville où la criminalité faisait loi, il aurait fini, violé, dépouillé et tué dans une ruelle quelconque et ce n’était pas la mort à laquelle il aspirait. Par conséquent s’était dans son armure vampirique que Toryné marchait, épée au fourreau, prêt à dégainer au moindre geste agressif à son encontre. Cette armure montrait également les changements qui s’opérait dans l’esprit du vampire, il devenait méfiant, du moins bien plus qu’il ne l’était déjà, auparavant. Disons qu’il y avait désormais plus une certaine paranoïa, là ou avant nous aurions pu parler de prudence… cette armure, Toryné n’était pas prêt de la quitter.

En revanche, si effectivement son armure vampirique d’acier lui permettait de davantage se fondre dans la masse grouillante, cela n’empêchait guère les regards de s’attarder sur son être. Était-ce sa prestance naturelle que même la sobriété militaire de son accoutrement ne pouvait effacer ? Ou bien étaient-ce ses courbes, dont l’armure, proche de son corps, ne saurait cacher, et même au contraire, mettre en valeur à sa manière ? Quoiqu’il en soit, passer inaperçu pour Toryné semblait être impossible en fin de compte, peut-être même avait-il l’air bien trop propre, voir pur, au milieu de cette fosse abjecte.

Et encore, abjecte pouvait même sembler faible comme mot, le port d’Athgalan grouillait de tout, de la vermine en tout genre, des esclaves dont les odeurs et les allures étaient des preuves suffisantes pour témoigner de leur condition de vie et si le vampire se moquait bien de cela, ses sens en souffraient, surtout son odorat. Son hôte s'en excusa par ailleurs, dans un grand monologue dans lequel la capitaine des esclaves Kalza-ah Ashuddh, fit une introduction très théâtrale de sa ville, sous bien des aspects. Le vampire s’était frayé un chemin jusqu’à la capitaine, une fois son nom décliné, il avait pu garder l’attention de cette dernière, quelque part, c’était agréable, ces derniers temps, son nom n’avait su qu’attirer danger et menace.

Cependant, il s’agissait d’une Graarh, Toryné en avait une sainte horreur et cette haine avait une bien absurde origine, le sublime androgyne était Zoophobe, soit il haïssait les bêtes qu’il trouvait sale, insipide et stupide, soit il fuyait leur présence par dégoût. Les Graarhs, pour lui, était bien trop semblable à des animaux bipèdes, des parodies de race intelligente ce qui l’écoeurait tout autant. Cependant, il devait bien admettre que les paroles de l’esclavagiste lui plaisait, sa manière de présenter Athgalan et son port avait son charme et un certain exotisme.

De plus, Toryné faisait face à un véritable paradoxe vivant, une Graarh qui dirigea le grand réseau d’esclavage de toute l’archipel, son peuple en étant la principale victime. Irrémédiablement, cela piqua la curiosité du vampire, alors pourquoi ne pas oublier ses principes, l’histoire d’un moment ? D’autant plus qu’il n’avait guère le luxe que de se refuser une bonne relation avec la capitaine des esclaves.

-J’espère également que notre relation sera sous les havres d’une belle entente, mais comment dois-je vous appeler, Capitaine, Dame ?

Ce commentaire, bien que, énoncé avec un ton sérieux, avait surtout pour but d’amuser son hôte, le conseiller se doutant bien que l'appellation Dame était sûrement quelque chose de véritablement peu commun à Athgalan.

-Mon odorat s’accommodera parfaitement à votre tabac n’ayez crainte à ce sujet. Comme l’avait dit la capitaine, cette odeur valait bien mieux que celle que respiraient les esclaves.

Le regard de Toryné se perdit dans la foule, contemplant marchant et esclave, un léger sourire sur les lèvres “Vous avez par ailleurs entièrement raison, c’est ici que repose le pilier des civilisations, Empires et Royaumes peuvent bien fermer les yeux ou même s’offusquer, la vérité ne saurait disparaître de par leur déni”. C’était après tout avec les esclaves que les vampires avaient pu fonder Aerthia dans des temps records, créant un bastion qui fera grincer des dents tout chef militaire voulant se risquer à envahir la Citée. L’esclavage était primordial, surtout pour les vampires dont la main d’œuvre n’était pas aussi abondante que dans les autres nations. Cependant, les choses étaient maintenant différentes, Irina avait aboli l’esclavage des Graarhs, une perte importante de main d’œuvre pour le royaume, quoiqu’on en dise.

-Je pense très sérieusement que tous dirigeants de ce monde devraient venir ici, bien qu'ils se targueraient d’un simulacre de répugnance devant tel spectacle.

Beaucoup reniaient l’esclavage désormais et en condamnaient la pratique, certes Toryné n’irait pas défendre le défendre sur la scène internationale avec véhémence, cependant, il n’irait pas non plus prôner son abolition totale, cela ne serait que pure folie.

-Il était temps que je vienne en personne, j’ai toujours été un client satisfait de vos produits, je dois bien l’admettre. Effectivement, le vampire avait eu de nombreux esclave Graarh, beaucoup était mort dans la réalisation de sa demeure ou par ses caprices, mais la qualité avait toujours été là, de plus ce contact avec les Graarhs lui avaient permis de comprendre en grand parti leur monde de communication. Cependant, ce commentaire, n’avait pas juste pour objectif que de complimenter la Capitaine, non, il s’agissait là d’une introduction à une question sous-jacente. “Bien que les changements de loi à Aerthia vont devoir m’obliger à revoir ma consommation”. Bref et rapide, Toryné abordait avec une fausse innocence le sujet, l’avènement au pouvoir d’Irina Faust chez les vampires et ses retombées.

Toryné ne savait pas si cela avait eu un impact important pour les affaires de la Graarh ou si cela en aurait dans un avenir proche, mais il comptait en avoir la réponse. La question méritait d’être posé et c’était bien un sujet sur lequel, un conseiller tel que lui, devait se pencher. Cependant, malgré le sérieux et la nécessité des actions qu’ils entreprenaient ici, sa curiosité maladive ne l’avait pas quitté et sûrement viendrait-il à aborder d’autre sujet disons moins primordiale.

descriptionLa Rose au milieu du Purin [Toryné Dalis] EmptyRe: La Rose au milieu du Purin [Toryné Dalis]

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Kalza'ah voyait bien que son hôte n'était pas tout à fait à son aise mais qu'il maintenait un port et une attitude noble qui était tout à son honneur. Ce petit test de la plage, elle l'avait déjà fait passer à plusieurs dizaines de cobayes humains, vampires et même elfes parfois et elle se délectait à chaque fois de voir les réactions que cela produisait. Chaque être, devant le niveau zéro d'humanité que représentait l'ensemble de cette baie, était forcé de révéler un peu de lui même contre son gré et c'était cette révélation, ce changement dans le regard qui excitait la capitaine au plus haut point. Elle ronronna joyeusement à la petite remarque mondaine, mais surtout devant l'attitude digne de l'aristocrate. Il était en total contrôle de lui même... Intéressant...

"Je vous en prie ma chère, appelez moi comme il vous sied, Capitaine ou Dame Ashuddh, ce genre de titre est assez nouveau pour moi et je saurai me contenter de celui qui vous inspire le plus de respect. Oh ! Et je vous prie de m'excuser si je vous appelle "ma chère" c'est un tic de langage qui me reste de mon apprentissage de votre langue mais dont le double sens m'attire inexorablement."

Malgré son accent qui ressortait encore à cause de sa morphologie, Kalza'ah avait mis quasiment tout son temps libre et ses efforts pendant ces deux ans, à l'apprentissage de la langue et de la culture des peaux-nues, via ses esclaves préceptrices et les nombreux livres dont elle s'était emparé. Elle avait accordé à ce sujet toute son attention et ses priorités car elle avait très vite compris la puissance de l'éloquence et du savoir dans ce nouveau milieu. Ainsi elle ne ratait pas une occasion de prouver sa valeur en tant que personne de pouvoir, capable d'un discours intelligible et intelligent. Le "double-sens" et le mot "inexorablement" l'enorgueillissait donc de manière significative. Elle tira avec ardeur sur sa pipe et relacha un grand nuage de fumée.

"Ce que vous dites sur les dirigeants est assez intéressant. En même temps ils ont besoin de main d'oeuvre peu chère pour reconstruire, et en même temps ils se battent pour des valeurs d'humanité et de noblesse. C'est un paradoxe qu'il me semblerait bon d'exploiter si j'étais intéressée par la politique extérieure d'Athgalan... Mais j'ai trop de travail ici, j'ai de la marchandise à gérer et aussi à aller chercher et je dois faire en sorte que ce gros tas de bois qu'on appelle "ville" ne s'enfonce pas dans le marécage pour de bon."

C'était vrai hélas. Elle avait très peu le temps de s'occuper d'autre chose que son travail et d'aller vagabonder sur d'autres îles. Elle avait une ou deux soirées mondaines auxquelles assister mais l'espace de quelques jours ou semaines, elle avait déjà peur de retrouver sa ville à feu et sang.

"Vous avez bien fait de venir ma chère, rien ne vaudrat jamais la réalité du terrain pour savoir de quel atouts on dispose. Et justement, cela tombe bien que vous parliez de ça, c'est un effort que notre chère petite princesse n'a jamais consenti à faire. Elle semble trop occupée avec ses différentes "responsabilités" pour venir voir de ses propres yeux ma baie des esclaves."
Cette fois-ci la température de la conversation descendit de quelque degrés malgré l'air humide et lourd du marais. La colère glaciale était palpable.

"Je sais bien qu'elle a envoyé des espions à elle pour inspecter et je pense qu'elle a aussi des oreilles parmi les esclavagistes. Je sais aussi ce qu'elle a fait pour atteindre le trône. Très mauvais choix d'alliés, pour nous tous."
Elle repensait à cette histoire de coup d'état assisté et la température baissa à nouveau. Elle préféra passer sa colère en tirant derechef sur sa pipe. Le tabac la calmait, elle avait besoin de tempérer ses ardeurs. Elle ne pouvait plus se conduire comme une bête, elle devait imiter son interlocutrice, elle devait rester de marbre, toujours à l'affut. Mieux valait se poser dans un cadre plsu serein pour parler de tels sujets, il serait bien assez tôt pour y revenir. Elle reprit un air plus badin et léger :
"Enfin ce n'est pas une manière de discuter politique, debout comme cela ! Mes hommes vont installer des chaises, une petite table et un parasol afin que nous soyons un peu plus à l'aise pour bavarder. Vos concitoyens peuvent peut-être aller voir si un produit leur plait tandis que nous discutons entre nous. Messieurs, vous ferez également chauffer du thé pour moi et allez chercher ce qu'il reste d'Abel, le garçon de courses que j'ai envoyé pour la marchandise vampirique, il devrait rester de quoi faire une tasse ou deux. Vous serez gentils !"

Les deux armoires à glace qui servaient de gardes du corps allèrent chercher au pas de course le matériel dans un petit cabanon en bordure de plage et installèrent la scène aussitôt. Le mobilier de plage était simple mais il était champêtre. Le cadre aurait presque pu être beau avec la mer et les mangroves de la baie.

"Tenez, pendant que nous patientons pour nos boissons, je vous propose un petit jeu. Regardez un peu sur cette estrade là-bas. Vous voyez ce vieillard humain ? Celui qui a l'air très décharné, dont les genoux tremblent et dont la peau est parsemée de taches de maladie et de crasse. J'aimerai que vous estimiez combien de temps il lui reste à vivre si je l'achète et que je le fais travailler. À la semaine près environs."
Le ronronnement amusé reprit de plus belle. Elle adorait ce petit jeu et elle ne ratait pas une occasion de le soumettre à ces nouveaux invités. Elle était imbattable.

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Si Toryné avait été aveugle, il n’aurait jamais deviné que son interlocutrice fut une Graarh, la capitaine Kalza n’avait rien à voir avec ses congénères, elle était civilisé et cela faisait une grande différence. Bien entendu, le vampire n’était pas aveugle et le physique de la capitaine, hélas, restait celui d’un Graarh, si proche de l’animal, aspect bestial que Toryné ne pouvait trouver agréable. Cependant les premières impressions que lui donnait l’esclavagiste donnait envie d’outre-passer le physique, chose rare pour l’androgyne dont les chairs avaient une dimension touchant au sacré. Cela était une preuve remarquable que le vampire savait mettre de côté ses valeurs lorsque ses intérêts étaient en jeu, qualité qui l’avait poussé année après année à perdre toute attache à un quelconque sens de la morale. Son âme était à jamais marquée de tous ses méfaits, trahison, corruption, meurtre, extorsion, abus de confiance, viol et tant d’autre crime dont jamais le remord n’avait su endiguer son désir de puissance.

-Dans ce cas, je vous appellerais également ma chère, ainsi que Dame, des appellations bien plus agréables à mes lèvres que ceux de Capitaine. Ce choix était symbolique, le titre de Capitaine était irréductiblement lié à Athgalan et donc aux autres Capitaine de la perfide. À l’inverse, Dame était bien plus personnelle, cela recentrait la Graarh dans son propos, l’égoïsme était une grande qualité pour qui savait l’utiliser. Vous maîtrisez déjà fort bien la langue des hommes ma chère, mieux que certain dont il s’agit pourtant de la langue maternelle. Compliment simple et loin d’être un mensonge dans la bouche de Toryné, la Dame esclavagiste avait une bonne maîtrise de la langue civilisé malgré son accent, chose qu’il n’avait jamais observé chez le moindre esclave qu’il avait possédé, en revanche lui avait appris la singulière langue des autochtones.

Le conseiller Aerthien continua d’écouter attentivement les paroles de la capitaine, principalement lorsque cette dernière arriva au sujet qui l’intéressait, la princesse et capitaine des catins. L’enfant de la nuit et du sang sentit la colère glaciale de son hôte, elle ne semblait pas en bon terme avec sa collègue capitaine, ce qui ne pouvait que réjouir le Dalis. Il ne fut cependant guère étonné, une société comme Athgalan, issue des anciens dirigeants de la cour des miracles en grande partie, ne pouvait se baser que sur un pseudo-gouvernement dont l’équilibre fragile se jouait sur une guerre d’influence sans doute à peine dissimulé. La loi était criminelle ici, les méthodes par conséquent devaient sûrement l’être tout autant, c’est ainsi que le vampire imaginait les choses.

-Vos paroles ne m'étonnent guère ma chère, voilà des comportements que je lui reconnais bien. En effet, c’était l’image que le conseiller avait de la nouvelle princesse, et cela, malgré cette entrevue si particulière qu’il avait eu avec près de deux mois plus tôt. Selon son avis tout sauf humble, Irina était obnubilée par son pouvoir, quoi qu’elle en dise, celle qu’on nommait la négociatrice persuasif semblait justement être persuadé qu’elle n’aurait rien à négocier en prenant le pouvoir, où du moins pas avec les bonnes personnes. Si l’orgueil du monstre affamé de pouvoir qu’il était s’exprimait également derrière cette pensée, Toryné avait en revanche longuement réfléchi sur son allégeance, la conclusion étant qu’Irina Faust représentait un danger pour le royaume vampirique et pour ses intérêts. Celle qui considérait désormais comme une usurpatrice se voilait la face sur ses projets et il était hors de question que son royaume devient l’un des piliers quant à ses réalisations. Très mauvais, les deux mots les plus adéquats effectivement, Dame Ashuddh.

Il allait enchaîner sur cette voie, cependant Kalza parla plus vite que lui, marquant un point, autant s’installer confortablement pour parler politique, Toryné adepte d’un certain luxe n’allait sûrement pas refuser le peu de confort qu’on pouvait lui proposer, il ponctua d’une brève remarque “Une charmante idée ma chère”, avant de finalement prendre place sur le siège qu’on lui apporta. Véritable traitement de roi, ou plutôt de prince, son hôte envoya même un serviteur aller leur chercher de quoi se sustenter, effectivement, Toryné était connu pour être très gourmand sur sa consommation de sang.

Et enfin, en bonne hôtesse qu’elle était, la capitaine des esclaves lui proposa même un divertissement pour le faire patienter. Estimé l’espérance de vie d’un vieil esclave, cela amusait beaucoup l’androgyne qui se prêta au jeu sans hésitation. Il observa donc attentivement cette loque vivante, essayant d’estimer le plus justement combien de temps, il lui resterait à vivre.

-Et bien je pense qu’il serait amené à rendre l’âme dans sa première semaine de travail, s’il est ménagé peut-être arriverait-il à survivre jusqu’à une deuxième semaine, mais il n’y aurait aucun intérêt à le ménager, qu’il soit le plus utile dans un laps de temps cours plutôt qu’être une nuisance sur la durée. Mais je dois bien reconnaître que ce vieillard serait un triste achat, vue son état, il ne serait visiblement bon à rien, j’envisagerais bien un recyclage, sa vieille chair pourrait bien trouver une quelconque utilité, non ?

S’il avait répondu à la question, le vampire avait dépassé le jeu initial pour présenter pleinement son opinion, témoin également du caractère monstrueux de son être. Cet esclave était totalement dépersonnalisé à ses yeux, il n’était qu’un objet qui maintenant était devenu obsolète et dans une logique de rentabilité, il fallait pouvoir en tirer le plus possible, même dans la mort. C’était une logique que Toryné appliquait énormément, tous dans ce monde devait avoir une utilité et se devait d’être exploité à son maximum, objet comme être vivant. Cependant, il se demandait s’il avait vu juste sur la durée de survie de cet esclave, il regarda Kalza, son coude posé sur la table et sa tête posé nonchalamment sur sa main. L’esclavagiste, allait-elle la surprendre ? Après tout, malgré qu’il avait été détenteur de nombreux esclave, Toryné n’était pas un spécialiste sur la question surtout à côté d’elle.

-Combien vous coûterait ce vieillard d’ailleurs ? Simple curiosité. Si le vampire pouvait en apprendre plus sur les rouages du commerce d’esclave, cela ne lui en serait que bénéfique, toute connaissance avait son importance après tout.

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Mais bien sûr qu'elle savait parfaitement parler la langue peaux-nues, elle y avait mis tous ses efforts pendant deux années entières alors il valait mieux que ça se remarque. Un travail quotidien au vu de ses responsabilité qu'elle avait couplé avec plusieurs heures de séances de linguistique, de grammaire, de conjugaison et d'orthographe avec sa jeune scribe. Enfin...feu sa jeune scribe. La pauvre créature avait perdu son utilité en langue aussi vite que sa vie lorsqu'elle l'avait fait noyé pour trahison : lentement mais sûrement.
La pensée était rafraîchissante mais ce n'était que distraction inutile, ce n'était pas le temps de se remémorer des bons moments.

"Merci du compliment ma chère. L'apprentissage de la langue a été ma première priorité lorsque j'ai commencé à prendre le contrôle des navires esclavagistes autour de Néthéril. Je me suis procuré une petite scribe, j'ai compris très vite la différence de langage forgeait la différence et le respect entre les hommes dominants et dominés et j'ai visé très haut dès le début. Vous avez un proverbe pour cela je crois, "À Gloria, fais comme les gloriens" ou quelque chose de ce goût là. Bien sûr vous ne l'avez vous même pas appliqué avec le peuple Graärh et l'archipel en pillant l'un et l'autre à votre guise, mais dans le cas contraire je ne serais pas là alors je ne m'en plains guère."
C'était une petite pique qui n'était pas vraiment destiné à la vampiresse en tant que tel, mais plutôt à l'hypocrisie sus-nommée du gouvernement humain. Et puis cela permettait de briser un peu plus la glace et montrait à son interlocutrice qu'elle pouvait parler librement. Les politesses étaient charmantes, mais le temps trop précieux.

La capitaine vit avec plaisir l'attitude partagée qu'il adressait à Irina Faust losque le sujet vint sur la table. Parfait, c'était ce qu'elle attendait du conseiller en l'invitant. Son ronronnement monta quelque peu dans les tours et elle eut un rictus de plaisir en tirant sur sa pipe.
"Irina Faust est un sujet de discussion que nous aurons tout le loisir d'explorer pendant notre petit entretien ma chère, soyez en sûre. J'ai beaucoup à redire et beaucoup de choses prévues pour cette charmante petite."
Dans les faits, elle avait surtout envie d'aller la chercher dans sa grande demeure, de s'approcher de son lit la nuit, lui bondir dessus et la déchiqueter dans tous les sens avant de la brûler dans sa garde-robe. Mais elle se retenait très fort. Elle devait mettre de côté ses envies meurtrières et réfléchir à un meilleur plan pour annihiler la gêneuse. Peut-être même imaginer un plan qui ne nécessiterai pas sa mort mais son élimination du circuit politique vampirique. C'était un concept assez nouveau et saugrenu pour elle mais diablement amusant à la fois.
"J'ai peut-être une solution à ce problème de traité d'interdiction de l'esclavage chez les vampires qui est une aiguille plantée dans nos deux pieds. Une solution de pirate et de politicien à la fois."
Kalza'ah avait aussi appris le suspens et laisserait à sa future alliée le loisir de l'interroger sur ses plans quand elles seraient toutes les deux bien installées avec une boisson rafraîchissante.

Alors que ses hommes finissaient d'installer le mobilier de plage et plaçaient deux tasses à leur disposition, la panthère savoura la réponse à la devinette qu'elle avait posée.
"Votre réponse est celle d'une personne très pragmatique et calculatrice, sans la moindre once d'hésitation ou de doute dans son propre jugement. Vous faites honneur à votre réputation de conseillère vampirique bravo. Et vous confirmez également que vous partagez le même regard que celui que je porte sur mes esclaves. Ils sont des choses. Enfin vous vous doutez bien que ce petit jeu, au-delà de son aspect le plus basique, est surtout là pour prouver quelque chose.  Mais avant de vous le révéler je vais vous répondre. Ce vieillard... n'est pas à vendre.
Ce n'est pas un esclave.
Il est affranchi.
Il touche d'ailleurs un salaire de deux pièces d'or par jour pour son travail, ce qui correspondrai peut-être à dix ou quinze fois moins que le prix auquel je le vendrai actuellement. Mais je ne peux pas. Il ne m'appartient pas. Enfin... pas vraiment."

La capitaine eut un sourire carnassier. Qu'est ce qu'elle aimait jouer cette petite scénette... Elle espérait qu'elle pourrait continuer à produire l'effet de surprise à tout ses visiteurs.
"Oh merci messieurs vous pouvez disposer, venez ma chère prenez place et rafraîchissez vous." dit-elle en tirant la chaise à elle et en s'installant confortablement en croisant les jambes. Elle sirota son thé un petit coup et se lécha les babine avant de reprendre :
"Ce vieillard s'appelle Godott et je le paye à attendre. Il a péniblement atteint l'archipel avec sa femme et sa fille. Il a d'abord tenté de s'établir à Calastin mais sa femme est tombée malade et il n'a pas pu subvenir au besoins de sa famille dans cet état là. Il s'est vendu lui même pour acheter des soins à sa femme et les a abandonné sur place.  Arrivé à Athgalan, il fut mis aux fers et aux travaux forcés. Il s'est montré trop faible et trop caractériel pour la plupart des travaux, a tenté plusieurs fois de se rebeller et de s'échapper, il a changé plusieurs fois de propriétaires avant qu'il ne tombe, par défaut entre mes griffes. Vous voyez peut-être déjà où je veux en venir ? Regardez bien vers quoi ce pauvre hère fixe son regard vitreux." Le doigt griffu d'ébène traça une ligne imaginaire depuis l'estrade nauséabonde vers un petit poteau planté à à peine plus de cinq mètres de là. Le poteau était étrange, il semblait...poilu ? Des touffes de poils ou de cheveux étaient cloués partout sur sa surface.
"Vous ne vous trompez pas quand vous regardez Godott et que vous voyez une chose. Mais vous vous trompez sur l'estimation du temps qu'il lui reste à vivre. Godott n'est pas qu'une chose, un tas de viande à exploiter. C'est un outil. Et en tant que tel, il est important de considérer à quelle tâche il doit servir, et comment le manier.
J'ai acquis Godott et je l'ai mis sur cette estrade à attendre il y a trois mois.
Oui. Trois mois.
Et demain il sera sûrement toujours là car je le paye à attendre ici et pas autre part.
Et il va rester encore 60 jours.
Sans faute.
Le soir il dort dans un tas de chiffons et il se nourrit de ce qu'il achète aux esclavagistes avec une de ses pièces d'or du jour. Quand les esclaves le voient, ils se demandent qui est ce vieux, depuis combien de temps est-il là, pourquoi ne part-il pas lui qui n'est pas attaché à aucuns fers. Leur incompréhension nourrit leur peur pour leur environnement et ils ne cherchent plus à retrouver leur liberté, ils veulent juste obtenir un sort meilleur que celui du vieux Godott sur son estrade. Les esclaves sont calmés et moi je peux jouer à mon petit jeu avec mes invités. Voilà la tâche à laquelle sert Godott, puisque c'est la seule à laquelle il est bon.
Quant au comment et bien c'est très simple, il m'a suffit de trouver comment prendre en main mon outil pour m'en servir au mieux. Comme lorsque vous apprenez à bien tenir votre fourchette et votre couteau à table. J'ai retrouvé sa fille, je l'ai acheté, j'en ai fais une de mes cuisinière. J'ai donné à Godott sa liberté et je lui ai demandé s'il voulait travailler pour moi pour me racheter sa fille. Il me doit cent-cinquante pièces d'or et moi je me contente de faire clouer une mèche de cheveux de sa fille une fois de temps en temps pour lui prouver que je la garde toujours. Quand il s'agite je rajoute un peu de sang sur les mèches et une fois j'ai fait cloué un orteil je crois. Je veux que le travail soit bien fait, et je trouve toujours le moyen qu'il faut. Le bon outil, la bonne tâche, la bonne emprise pour la plus grande efficacité."

Kalza'ah reprit une gorgée de son thé et prit une longue bouffée de tabac.

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Le vampire avait énoncé sa réponse et il attendait désormais de savoir s’il avait juste, cependant, non pas que le conseiller mettait en doute sa vision de la chose, mais il se doutait que son hôte eût une idée en tête derrière ce petit jeu. Le simple fait de patienter pour leur boisson n’était qu’une façade et il ne doutait pas que la capitaine des esclaves lui apprenne quelque chose d’intéressant sur sa manière de faire.

Et la Graarh lui donna raison, en effet, la véritable réponse était bien plus complexe que celle qu’avait pu donner le vampire. Cependant l’androgyne ne s’en offusqua pas, loin de là, lui-même aurait fait de même s’il avait sur son territoire, quelque part, l’esclavagiste lui montrait comment les choses fonctionnaient ici. Toryné en rigola avec une certaine gaieté tout en applaudissant les paroles de Kalza, “Vous m'avez bien eu chère Dame, en effet voilà une utilisation tout à fait appropriée pour cet homme, cela ne m’étonne guère qu’une personne telle que vous occupant le rôle de capitaine des esclaves, puisse avoir eu une idée aussi brillante.” Un long sourire se dessina sur le visage, laissant parfaitement apparaître les deux canines du vampire, dont le blanc immaculé leur donnaient presque en effet de pierre précieuses. “Il est vrai que l’on oublie souvent que bien qu’elle soit menaçante, la mort n’est point là pour témoigner auprès des vivantes, chose que beaucoup oublie bien trop souvent, moi y compris visiblement.” Désormais parfaitement installé, Toryné en profita également pour s’abreuver du nectar de vie qu’on lui avait servi, met délectable et le délicat passage de sa langue sur ses fines lèvres roses n’en montrait que le plaisir que le conseiller prenait à le déguster. Toryné adressa un dernier regard vers le dénommé Godot, être pitoyable dont il oublierait l’existence, mais disons simplement que le vieillard aurait au moins le mérite de lui donner certaines idées, ou plutôt était-ce Kalza qui faisait travailler son imagination.

-Nous voilà bien installées désormais, et si vous me parliez de cette idée de pirate et de politicien, qu’en dîtes-vous Dame Ashuddh ? Finit-il par dire entre deux gorgés de sang. Certes, l’animation lui plaisait énormément, mais les affaires passaient avant toutes choses, tous deux n’avaient sûrement pas le loisir de s’éterniser dans cette rencontre. Bien entendu rien ne les pressaient en soi, mais le vampire ne doutait pas une seconde que sa présence au port d’Athgalan et que sa discussion avec la capitaine des esclaves ne soit pas déjà repérer par les catins et informateur de la vampire juvénile. Par conséquent, il allait devoir redoubler de prudence, surtout une fois de retour à Aerthia, sa demeure en deviendrait même une demeure fortifié s’il le fallait. J’ai moi-même certaine idée qui permettrait de régler ce fâcheux déconvenu qu’à entraîné Irina Faust… Des projets même très radical, mais Toryné ne pouvait véritablement les énoncés dès maintenant, personne n’était encore au courant et peu ne le serait avant qu’il n’ait agi, simple précaution de sécurité. Pourrait-il mettre son hôte dans la confidence ? Il ne le savait pas encore, d’un côté si cette dernière avait pleine connaissance de son but, peut-être serait-elle davantage convaincue que d’avoir le sublime enfant de la nuit de son côté, mais il parlait à une capitaine de la perfide, un coup de poignard était si vite arrivé, voir bien pire.

-Je dois cependant admettre qu’après votre petit énigme, je brûle d’impatience de voir ce que votre esprit a pu trouver comme solution à notre affaire. En revanche, je me dois de vous poser une question avant toute chose : êtes-vous prêtes à entreprendre la moindre action contre votre homologue des catins ? En vérité, Toryné ne doutait pas que la Graarh soit prête à entrer en conflit de pouvoir avec la princesse noire, car elle avait d’or et déjà montré de nombreux signe qui allait dans ce sens, d’autant plus que la dite homologue, avait touché au commerce de la capitaine des esclaves, Kalza avait toutes les raisons du monde de ne pas apprécier la Faust. Alors pourquoi poser cette question ? La raison était un souci de clarté, en effet, ce n’étaient pas les intentions de la capitaine qu’il questionnait en soi, c’étaient plutôt les siennes qu’il affichait sans pour autant les dévoiler. Ainsi Toryné montrait que ses intentions pouvaient aller bien plus loin que le simple complot, le vampire n’avait pas froid aux yeux pour des actions conséquentes et pas obligatoirement dissimulés. Qu’en penserait son hôte ? Il espérait, notamment, car pour occuper le poste qu’elle avait, l’ambition était une qualité primordiale et il fallait s’en donner les moyens.

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"J'apprécie que vous ayez pris du temps et du plaisir à jouer avec moi. C'est un petit jeu d'esprit que j'affectionne particulièrement et qui me permet de jauger mes interlocuteurs de manière sûre et rapide. Et je vous le dis à vous car vous savez me flatter comme il faut, je vous apprécie déjà."
En recommençant à fumer, Kalza'ah se remit à ronronner avec contentement. C'était une belle journée dans le marais et une petite séance de bavardages s'annonçait gaiement avec non seulement un partenaire commercial conciliant, mais aussi un très probable allié pour ses projets belliqueux.

Toryné enchaina aussitôt sur les affaires qui les intéressaient vraiment toutes les deux. Très bien, elle aussi elle était une femme occuppée et elle aussi elle aimait quand tout allait franchement et sans fioritures. À l'ancienne, comme dans les conseils de guerre dans la tribu. Mais en moins barbare évidemment.
"Je pense que toutes deux nous ne manquons pas d'idées en ce qui concerne Irina Faust et même si c'est un malheur de le dire, il faut écarter l'evisceration, la décapitation, le déchiquètement en place publique et autres joyeusetés. Il faut viser un peu plus large que cela et je serais ravie d'écouter vos pensées ma chère." Les démangeaisons du combat et du meurtre étaient physiques, elles tendaient parfois tant ses muscles, menaçant de laisser la colère l'emporter totalement que seule sa dose d'herbe psychotrope arrivait à la détendre et à empêcher un massacre parmi ses servants et sa marchandise. Elle n'était pas une bête sauvage, elle savait se controler. A peu près.

Kalza'ah tira sur les dernières braises du fond de son calumet et but une gorgée de thé pour s'hydrater la gorge. Elle allait devoir pas mal parler pour expliquer son plan. Heureusement, chacune de ses répliques et son discours, elle l'avait préparé minutieusement avec ses dames de compagnie afin que sa diction dans la langue des peaux-nues soit parfaite.

"Quand je parle de viser plus large, je parle d'un conflit d'envergure qui va au dela des escarmouches que nous organisons ici sur Néthéril.
Je parle de Guerre.
Ici nous ne touchons qu'aux tribus isolées et laissons le pouvoir central de la légion tranquille pour ne pas risquer de conflit ouvert. Malheureusement notre capitaine des catins semble nous avoir un peu délaissé en ce moment et nous manquons "un peu" d'informations sur Nyn-tiamat et ses tribus Graärh. Peut-être que le rôle de princesse et le rôle de capitaine était un projet un peu trop ambitieux pour elle...
Mais de ce que nous savons, la situation est différente là bas, sur l'inlandsis. Le territoire des Graärh y est restreint et leur formation guerrière largement supérieure, sinon en nombre, en vivacité et en puissance. Les bêtes du froid sont plus armées et plus hargneuses, comparées aux petits chatons dorés par le soleil qui se prélassent dans la poussière de la savane. Je ne vous apprend certainement rien si je vous dis que la mise en esclavage de la légion Vaat'Eem'Medonis a été assez... complexe... C'est ce qui a conduit notre chère princesse à conclure son fameux marché avec les guerriers des steppes de glaces.
Nos objectifs sont les suivants :
Nous devons détruire cette alliance infâme qui, non seulement n'avait que pour ambition une montée au pouvoir grotesque, et qui est justifiée par une soupe de principes mielleux sur l'amitié entre deux peuples que tout oppose.
Nous devons provoquer une aggression massive des graärh de Nyn-Tiamat contre le peuple vampirique. Les laisser attaquer votre nation de toute leur bestialité. De cette manière, les vampires pourront clamer la légitime défense et se placer en bonne grâce par rapport aux autres nations. Je ne suis pas experte mais j'ai moi aussi quelques moyens d'avoir des renseignements même ici sur ma petite plage loin de tout. Vous êtes encore trop dépendants du commerce écarlate pour tenter une attaque frontale qui serait perçue comme illégitime de la part des humains et romperait votre alliance fragile.
Notre but ultime est la réduction massive de la légion Vat'Em'Medonis en esclavage si possible, sinon c'est l'extinction pure et simple et enfin, l'évincement progressif d'Irina Faust du trône.
Pour cela il va nous falloir mener des actions discrète et délicates qui auront d'abord pour but d'attiser la fureur des bêtes des glaces, puis de mener la guerre de manière à ce que le traité d'interdiction de l'esclavage soit perçu comme une mascarade par les deux peuples et se retourne contre ceux qui l'ont contracté. Pour cela nous auront besoin de toute la capacité d'action discrète de mes "alliés" d'athgalan et de votre savoir-faire dans la politique vampirique.
Vos rouages politiques, même s'ils sont très compliqués à comprendre pour une néophyte comme moi, sont vraiment passionnants lorsque l'on s'y intéresse de près. De très très près en ce qui nous concerne..."

Elle marqua une pause pour emettre un ronronnement ricanant.
"Et même si vous avez évidemment compris la réponse, je vais tout de même répondre à votre dernière question :
Oui je suis prête. Prête à tout. Je vous l'ai dit, tout n'est qu'outil pour moi. Vous compris ma chère, même si j'apprécie beaucoup ce petit moment que nous passons et que j'aime quand mes affaires se passent aussi plaisament.
Voyez vous, j'ai fait batir cette cité en grande partie moi-même, avec mes esclaves. J'ai du fouetter et trancher les gorges de quelques récalcitrants, j'ai du investir beaucoup de mes efforts et de ma maigre fortune pour monter des expéditions et capturer des esclaves, j'ai du donner beaucoup de mon temps pour dompter mes possessions et pouvoir les vendre à tous ces raclures de pirates pour qu'ils puissent aller les revendre dans toute l'archipel. J'en ai bavé, je me suis surpassé pour en arriver à ce résultat. Et pourtant...

Pourtant, si pour continuer mon chemin je devais tout brûler et aller recommencer ailleurs, je n'hésiterai pas une seule seconde. J'ai commencé à construire mon chemin en ce monde avec la sueur, les larmes, le sang et les os des Graärh et j'irai aussi loin que ce que permettront les cadavres de ces animaux pour assouvir mon désir de vengeance.
C'est bien ce que vous appelez une "métaphore filée" n'est ce pas ? C'est vrai que c'est très plaisant à énoncer, mes scribes avaient raison huhuhu."

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À mesure que la Kalza s’exprimait, le sourire de Toryné s’étirait, devenait presque extatique devant les paroles de l’esclavagiste. Chaque parole qu’il entendait était un doux chant à ses oreilles et séduisait son esprit. Pouvait-on dire que les grands esprits se rencontraient enfin aujourd’hui ? Car oui, Toryné avait des ambitions similaires et sans esprit malade, des idées en tout point semblable avait commencé à fleurir.

Ce pacte entre Graarh et Vampires n’étaient qu'égalé dans son aberrance que par sa sottise. Par ce choix, Irina Faust, cette parodie de princesse, ne lui avait montré qu’une seule chose, sa méconnaissance totale du royaume vampirique et par conséquent de sa place sur le trône. La guerre, voilà ce qu’il fallait aux vampires, les actions d’Irina n’avaient fait qu’humilier le peuple de la nuit, la mort du prince par un Graarh qui avait su passer toutes les défenses d’Aerthia, l’interdiction de l’esclavage par la suite qui n’avait donné au monde qu’une image faible d’un peuple qui pourtant avait terrorisé tout l’ancien continent par le passé. Elle affaiblissait le royaume et donc elle l’affaiblissait lui ! Et cela, il ne pouvait le tolérer.

-Votre intelligence mérite mille éloges ma chère amie, cependant, nous en avons guère le temps hélas. Sachez que je suis entièrement d’accord avec vous, nos deux esprits semblent partager cette même clairvoyance sur le domaine de Nyn-Tiamat, vos idées sont également les miennes ma Dame, vous m’en voyez ravie. Néthériel est justement ma dernière escale avant de retourner à Aerthia, nous allons pouvoir agir rapidement, je ne sais pas encore si ma chère “princesse”, le mot était emplis d’ironie, est déjà revenu de son voyage à Calastin, mais je pense dans tous les cas pouvoir agir de manière concrète. Je peux d’ailleurs d’or et déjà mettre à nos services certains élément qui pourront nous être utiles dans nos projets, avez-vous une carte à porter de main ? Toryné pensait évidemment au port de Mereän, le port secret créé par Kezian, à l'origine créé pour apporter un soutien à l’empereur Nolan Kohan, l’ancien prince s’étant pris d’affection pour ce dernier, mais l’androgyne avait des projets bien moins nobles pour ce port. Je vais vous donner l’emplacement d’un port secret dont très peu de vampire ont la connaissance, j’ose espérer que les autres conseiller n’ont pas vendu le secret à Irina, mais quoiqu’il en soit, ce port n’est que très peu surveillé et vous mènera directement au nord de l’île, directement sur les territoires de la Légion. Était-ce-ce totalement inconscient de révéler un tel secret à une des capitaines d’Athgalan ? Il ne le pensait pas, après tout, il n’avait pas révélé le réseau de tunnels sous la montagne reliant ce port à Aerthia, Toryné ne donnait pas de surplus d’information, seulement ce qu’il fallait à sa nouvelle partenaire. Quant à moi, je vais attiser les esprits de mes congénères, beaucoup on vu leur fierté blessé, certain réclame même vengeance, la moindre agression fera exploser les cœurs sans vie d’Aerthia et c’est avec plaisir que les vampires partiront en guerre.

Reprenant une gorgée de sang par pure gourmandise, s’il avait été un enfant, le vampire n’aurait surement pas pu tenir en place tellement tout cela l’excitait. Certes, rien n’était joué et il allait falloir redoubler de ruse et de malice pour que tout cela se mette en place, mais petit à petit, Toryné voyait ses délicates courbes se poser sur le trône de la nuit.

-Je pense également pouvoir vous aider pour attiser la haine des Graarh. Malgré les lois que nous a imposé Irina, j’ai gardé l’un de mes esclaves Graarh, bien que son état actuel ne le rende que peu utile désormais. Depuis plusieurs mois, il vit dans la cave de ma demeure, il a de quoi disons… survivre, mais il est temps pour moi de m’en séparer. Je vous l'enverrais au port dont je vous ai parlé, je lui briserais les mains et lui arracherait la langje afin qu’il ne soit plus en mesure de communiquer d’une quelconque manière. Je pense que vous pourriez en faire un atout, un malheureux esclave Graarh ? Malgré la promesse que la princesse vampire nous a fait ? Je pense que cela pourrait être un bon début pour faire bouger nos amis félidés. Mais j’imagine que vous avez déjà des idées dans votre marche à suivre.

Une chose était certaine, après la catastrophe de Cordont, les archipels allaient de nouveau être ébranler et cette fois-ci, il serait au centre de ce spectacle sanglant.[/color]

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L'engoument de Toryné devait être contagieux car elle aussi se mit à sourire de manière extatique. Ses yeux pétillaient, ses petites mosutaches et ses oreilles étaient relevées et elle ronronnait doucement. Apparemment son petit discours préparé avait eu un effet des plus convaincants et elle s'en réjouissait. C'était pour une fois plus intéressant de voir que tout se passait sans accrocs et sans âpres négociation ou menaces. Ses derniers échanges politiques n'étaient que des petits jeux d'enfants, interne à Athgalan et qui n'avaient pas vraiment d'intérêt. Maintenant que le jeu était devenu plus sérieux, trouver des alliés aussi investis était ardu et Toryné lui enlevait une assez grosse épine du pied en jouant son rôle de son plein gré, et gratuitement. Enfin ça ils n'en avaient pas encore discuté...

Quand le conseiller vampirique lui demanda une carte elle fut prise de court, elle n'avait pas prévu d'aller aussi vite en besogne. Heureusement ses petites mains gratte-pied dans l'ombre avaient vraiment tout prévu. Que c'était bon d'avoir à portée de griffe de si dévouées petites scribes et diplomates humaines à son service. Elle claqua des doigts et l'un des pirates sorti d'un tube de cuir une copie de carte de l'archipel. L'ouvrage n'était pas des plus fin et l'on sentait que, comme tout à Athgalan, il s'agissait d'un vol ou d'une contrefaçon. Néanmoins les côtes étaient bien dessinées sur les îles et le port secret serait facile à retrouver pour les bons navigateurs pirates. Elle ronronna de plaisir en prennant une grande bouffée de tabac en imaginant la tête des autres capitaines se battre pour obtenir cette information. Un joli petit pactole l'attendait tout chaud, tout bénéf comme disait ses dockers.

La capitaine des esclaves garda tout de même sa posture composée peinant à contenir elle aussi son excitation. Les graärh font très attention à l'expression faciale et se repose beaucoup là dessus pour communiquer. Elle voyait la vampire jubiler, elle devait attendre son tour pour le pouvoir et cultiver sa haine pour Faust depuis plus longtemps qu'elle et pour cela elle se sentit une poussée de compassion pour elle.
"Oh ma chère qu'est ce que vous me faites plaisir ! Vraiment je recherchais quelqu'un de votre trempe et de votre intelligence pour m'aider et je pense avoir trouvé la perle rare ! Votre aide nous sera précieuse et indispensable dans cette machiantion dont je vois chaque pièce déjà s'emboiter parfaitement pour resserrer l'étau autour de nos ennemies. Si nous parvenons à mettre la main sur ce peuple du nord, je serai ravie de vous offrir trophées de chasse, spécimens vivants ou compensation financière à hauteur de vos efforts."
Le marché était très avantageux pour la Graärh et celle-ci était sceptique quant aux chances de la vampire d'obtenir le pouvoir qu'elle visait avec cette machination alors elle assurait ses arrières pour ne pas risquer de vendetta personnelle. Elle avait déjà tout son ancien peuple à affronter et restait une nouvelle parvenue chez les peaux-nues qui n'avait pas besoin de se faire d'ennemis dans ce monde là.
"Dans à peine quelques mois nous serons prêts et je partirai vers la légion Vaat'Eem'Medonis avec une flotte de pirates et je lancerai sur vous une horde de bêtes sauvages qu'il vous faudra accueillir comme il se doit. Je vous fais confiance.
J'utiliserai peut-être votre esclave à mon service pour les echauffer, il appuiera un peu le jeu de mise en scène que je compte monter au sein de la légion pour les convaincre de partir au combat. D'ici là nous resterons en contact par courrier, j'adore les conversations épistolaires, je m'y suis beaucoup exercé et j'espère que nous pourrons être de bonnes amies et correspondantes."


Kalza'ah but son thé et se lécha les babines avant de recommencer à fumer. Il faisait plutôt beau et ça alalit être une belle journée qui serait de bonne augure pour les affaires plus tard. Mais le gros temps, les moussons, la tempête couvait bien quelque part, au nord. Le vieux Godot regardait la mer en tremblant des articulations, il le savait bien.


hrp :

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Si Toryné avait été un néophyte en politique et manigance, sûrement aurait-il éclaté de rire, voir même se serait-il mis a danser tellement l'androgyne se montrait exubérant dans ses réactions, surtout dans la joie. Cependant, il devait se contenir à ce qu'il laissait déjà transparaître de sa satisfaction, Dame esclavagiste n'était pas stupide, elle avait su prendre le poste de capitaine des esclaves et cela en très peu de temps et en étant d'une race inférieure, il ne pouvait la sous-estimer. En effet, si Kalza comptait l'utiliser comme un outil, il en ferait de même et il ne doutait pas une seule seconde que cette dernière ne le savait que trop bien.

Là, commençait le jeu, le pourquoi Toryné aimait la politique et le monde des intrigues. Désormais, il devrait gérer avec sagesse et clairvoyance son alliance avec la capitaine d'Athgalan, lui donner les outils suffisants afin qu'elle puisse lui être utile au maximum dans ses désirs de pouvoir, tout en évitant qu'elle ne devienne une nouvelle menace qu'il ne saurait contenir. Pour le moment, la ligne directrice de son plan se formait rapidement, prenant en compte les nouveaux moyens qu'ils avaient à disposition, le vampire avait de nombreuses cartes de mains, dont certaine qui en ferait trembler plus d'un.

-J'ai hâte de voir vos talents littéraires très chère amie, j'ose espérer que vous apprécierez ma plume également. En dehors du simple plaisir de taquiner la plume, il devrait redoubler d'ingéniosité dans ses lettres, afin d'éviter tout ingérence d'un tiers parti, en effet Irina avait un important réseau d'espionnage, si jamais cette catin parvenait à intercepter les dites lettres, Toryné devait s'assurer qu'elle ne puisse comprendre leurs contenus. Le sublime androgyne ne devait pas laisser son enthousiasme l'endormir, rien n'était encore joué surtout dans un jeu aussi dangereux.

-J'ai toujours rêvé d'un gigantesque et somptueux manteau de fourrure, rajouta-t-il, faisant référence à l'offre de l'esclavagiste quant au spécimen et trophée de chasse. Pur caprice de la créature qui n'avait nullement besoin de vêtement de fourrure dû à sa condition de vampire, il ne se contenterait cependant pas de ce que lui offrirait la graarh, son ambition allait bien au-delà de cela, mais de ça il n'en fit guère part. Après, ce n'était pas à sa partenaire de lui offrir le trône qu'il convoitait, malgré toutes ses machinations, il devrait tôt ou tard prouver sa valeur auprès des vampires s'il voulait espérer être suivi dans ses projets de grandeur. À cela le monstre affamé de pouvoir s'y était préparé, s'il avait délaissé l'art de la guerre pour développer des talents plus sournois, aujourd'hui l'androgyne s'employait à devenir une menace aussi bien sûre le plan guerrier qu'intellectuel.

Cependant, chaque chose en son temps, avant de montrer aux siens la force qu'il représentait, il avait bien à faire, pour le moment, il allait devoir rentrer à Aerthia et faire profil bas avant tout. Dans l'ombre, il allait devoir rappeler aux vampires leur instinct de meurtrier et de conquérant, il alimenterait le feu de la guerre dans le cœur des buveurs de sang et discréditerait la fausse princesse Irina Faust par la même occasion. Son esprit travaillait à vive allure, préparant plan sur plan, imaginant déjà moult scénarios qui pourrait se produire, préparent échappatoires, trahison et tant d'autre chose.

-Parmi mes nombreuses qualités, ma Dame, il y en a une dont je suis particulièrement fière, enfin... je dirais plutôt une bonne vingtaine, mais je m'égare. Toryné se leva de sa chaise et d'un grand sourire déclara simplement :"Jamais personne ne s'est plaint de mes qualités en tant qu'hôte, dès que vous aurez apprêté convenablement nos invités, ils auront un accueil... Princier."

Nyn-Tiamat allait trembler, mais lui garderait un équilibre parfait au milieu du séisme qu'il allait déclencher. Tous les regards se porteront sur l'île du froid, le petit incident de Cordont ne serait à côté qu'une simple page de l'histoire comparé à ce qu'il allait se produire. L'heure de son avènement avait sonné, désormais, il quittait l'ombre pour se dévoiler au monde et ce dernier en serait marqué éternellement.

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