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¤ L’aigre parfum du marécage¤

24 octobre, an 1762 du troisième âge

La pointe ouest de Néthéril était en vue, très bientôt, à l’horizon, un port apparaîtrait. Le Maelstrom s’en retournait à celle que la nommait la perfide. Pour les gens de l’extérieur, la cité des pirates portait bien son nom, mais pour ceux vivants à l’intérieur, c’était autre chose. Oui, pour l’elfe à la chevelure semblable à l’écume, Athgalan la libre était bien plus appropriée. Il faut dire que dans ce coin de l’archipel, on était bien moins coincé du cul que dans les autres. Pourtant, le capitaine n’avait formulé aucune objection quand il avait fallu la nommer, soutenant même le nom de la perfide. Pourquoi ? Sans par pure moquerie envers les autres. Que l’insulte dont les autres nous couvrent devienne notre fierté, notre étendard, notre bouclier, ainsi vous leur retirez une arme et vous gagnez contre eux. C’est assurément ainsi que le gredin avait raisonné à l’époque. La putride aurait aussi pu lui convenir en raison de sa proximité avec le marécage, mais ce nom n’avait pas été retenu. En effet, les pirates avaient fait un beau travail avec cet endroit. Bâtir sur un marais n’était pas une chose aisée, encore moins quand ledit marais était infesté d’ignoble créature. C’est à ce moment-là que les armes nautiques des navires-pirates avaient été fort utiles, afin de débarrasser l’endroit des nombreux vaseux et tendriculaire. Puis, une fois que la zone fut sécurisée, ce fut aux esclaves de jouer leur rôle. Nombreux étaient morts d’épuisement, il ne serait guère étonnant que certaines habitations tiennent debout en raison des cadavres des travailleurs empilés en dessous qui lui assurent un soutien.

Nathaniel n’avait cependant aucun état d’âme, pour obtenir quelques choses, un sacrifice est toujours nécessaire, alors autant faire en sorte que ce soit quelqu’un d’autre que lui qui le paie. La ville n’était d’ailleurs pas encore finie, elle ne cessait de s’étendre petit à petit dans le marais, semblable à une araignée tissant sa toile.

Au bout de quelques heures, le navire du capitaine des gredins finit par arriver au port d’Athgalan, l’elfe sombre prit alors la barre afin de manœuvre lors de l’amarrage, ce qui était assez complexe avec un vaisseau de cette taille et l’environnement du port. À force de pratique, cela était devenu une habitude et il pouvait presque le faire les yeux fermés. Après une série de manœuvres, le maelstrom fut amarré. Les armes nautiques à l’opposé du port furent sorties, le bâtiment se mettant ainsi en position de défense afin de protéger le port si jamais des fous pensaient à attaquer la ville pirate. Qui pourrait bien tenter cela ? Sélénia ? Non, elle s’affaiblirait et s’exposant ainsi à l’alliance des cités libres . Le royaume elfique ? Comme à leur habitude, il ne se souciait guère du reste du monde, bien trop concentré à se reconstruire. Le royaume vampirique ? La princesse noire était également une capitaine de la confrérie alors cela ne risquait pas d’arriver. Caladon ? La ville entretenait des relations commerciales avec Athgalan, aussi cela n’arriverait pas. Délimar peut-être ? L’océanique était surement la plus à même de faire cela. Sa flotte était puissante et leur animosité envers les pirates était grande. Si attaque il devait y avoir lieu, il serait fort probable qu’il en soit à l’origine. Néanmoins, les pirates ne représentaient à l’heure actuelle pas une menace suffisamment grande et importante pour que ce regroupement de barbares nordiques et Almaréens s’en prennent à eux.

Un fracas de bois se fit entendre lorsque plusieurs passerelles furent sorties du navire de ligne. Des passages venaient d’être formés afin de permettre le débarquement. L’elfe à la chevelure d’écume n’avait pas pour habitude de revenir chez lui les mains vide, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Il travaillait en coopération avec le capitaine des contrebandiers pour aider à fournir la cité en ressources de toutes sortes. Maitre du vol et de la corruption, il ne s’arrêtait jamais dans un port sans remplir un peu de la cale de son navire. Et lorsqu’il croisait un navire en pleine mer, il l’attaquait sans sommation à moins que cela ne soit un confrère. Les membres de l’équipage commencèrent à décharger le Maelstrom. En premier, toujours, les hommes transportaient sur leur dos de grand de nourriture, il fallait la stocker le plus vite possible afin d’éviter qu’elle ne pourrisse. Ensuite venaient les différentes ressources, bois, tissu, minerai, le tout dans de grandes caisses. Ensuite les richesses que l’on apportait directement à l’édifice principal de la ville à savoir la cabine du capitaine. Enfin, étaient toujours déchargés en dernier les éventuels esclaves que Nathaniel ramenait avec lui, ces derniers étaient toujours des prisonniers issus de bataille. Cependant suivant le bon vouloir du capitaine, et surtout suivant la qualité du prisonnier, il faisait une demandée de rançon. Ceux dont la famille ne pouvait malheureusement finiraient comme esclave. Et ceux dont la rançon avait pu être payée étaient libérés. Il arrivait, parfois, que l’elfe sombre rançonne le corps des marins mort. Des familles, plus qu’on ne le croit, étaient prêtes à payer pour récupérer les corps du défunt afin d’honorer les rites funéraires. Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent.

Après une longue heure de déchargement, vint enfin le tour des esclaves. Nathaniel avait fait quelques prisonniers lors de l’attaque de deux navires marchands dernièrement. Il y avait principalement de l’humain, mais également quelques vampires, elfes et Graärh. Ces derniers étaient en revanche plus rares. Peut-être devrait-il songer à faire un raid prochainement afin d’en capturer quelques-uns. Cela ne pourrait pas faire de mal aux trésors de la confrérie.

Comme une abeille attirée par une fleur, ou peut-être est-ce une mouche attirer par du purin, lorsque vint le moment de décharger les esclaves, Eärendil entrevu arriver sur le port celle qui était la capitaine des esclaves. Cela en surprenait beaucoup de savoir que la personne qui occupait se poste était issue des autochtones de l’archipel. Les pirates se moquaient bien des différences de race, tout ce qui importait était de se rendre utile et de bien faire son travail … ou alors d’être le plus dangereux et être celui qui gueule le plus fort. Nathaniel, lui s’en moquait éperdument, il avait grandi au milieu de bandits mélangeant humain, vampires et elfes, alors voire un Graärh parmi eux le rendant indifférent.

Lentement, l’elfe alla à sa rencontre, arborant son sourire rendu si particulier par ses dents ciselées. Il la salua de loin, avant d’arriver jusqu’à elle.

« Je savais que votre espèce avait un odorat fort développé, mais de là à sentir l’odeur fraiche de la liberté envolée par-dessus les relents qui peuvent se dégager du marais, je suis épaté. À moins que cela ne soit le sixième sens allant de pair avec le vôtre poste de capitaine de la confrérie. »

descriptionLa fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh] EmptyRe: La fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh]

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"Le Maëlstrom est en vue du port Madame."
Kalza'ah ouvrit un oeil et vit, à travers ses rideaux et l'atmosphère enfumée et sombre, qu'un de ses esclaves humains était entré pour la prévenir. Elle était encore un peu groggy de la nuit et l'odeur d'Herbe qui flottait encore dans la pièce lui mit un peu la nausée. Elle émit un petit sifflement agacé et émergea de ses draps, et entrouvrit un peu les tentures de son lit à baldaquin pour observer l'angle de la lumière qui filtrait à travers les volets de sa chambre. Il était tard dans la matinée. En tout cas pour les peaux-nues. Quel rythme infernal que celui de se lever en même temps que le soleil... Ils ne pouvaient pas attendre qu'il soit au zénith pour se reveiller ?
"Madame ?"
Cette fois ci ce fut un grognement qui sortit mais la panthère le contint assez rapidement. L'esclave se raidit comme un piquet et son visage blêmit. Une voix grave, suave et avec un fort accent sortit de derrière les rideaux du lit.
"Quel est ton nom déjà ma chère ?"
"A-Abel, madame." répondit le jeune garçon en déglutissant.
"Et bien Abel ma chère, ne reste pas planté là va donc ouvrir les volets. Tu as apporté le petit déjeuner ?"
Le garçon se précipita à la fenêtre et laissa la lumière du soleil pénétrer la chambre.
"N-non madame, je... je ne savais pas, je suis venu directement du port pour vous prévenir, personne ne m'a dit de vous apportez à manger !"
Ça elle le savait. Elle ne prennait jamais rien le matin, rien que de l'eau de pluie et une bouffée de tabac.
'- Je vous jure madame, je vous l'aurai apporté si j'avais su ! Je vais revenir vous l'apporter attendez !"
"Non. Je saurais m'en passer aujourd'hui, ne t'affole pas ma chère. Je sais ce que tu vas faire, tu vas aller à la cuisine et demander qu'on te prépare la part des esclaves V. Puis tu te rendras à leur stand sur la place du marché et tu annonceras que je t'ai envoyé pour la collation, ils comprendront. Tu peux faire ça ma chère ?"
Le ton était sibyllin, à la fois doucereux et sans équivoque. Le garçon ne prit que le temps d’acquiescer et de déguerpir.
Elle soupira et se leva pour aller à son armoire. Tandis qu'elle enfilait ses vêtements habituels de maîtresse d'esclave et accrochait ses bijoux elle pensait à ce jeune Abel et son intrusion dans sa chambre. Bien sûr il pouvait être considéré comme mort mais il allait falloir organiser une nouvelle séance de coups de fouets pour les autres membres du personnel et trouver quelqu'un pour s'occuper de la maison. Depuis qu'Annah, sa fidèle suivante et gouvernante, avait déserté, c'était le grand n'importe quoi.

Pendant ce temps, en bas, à la cuisine, Abel annonçai ses ordres à la cuisinière. Celle-ci le regarda d'abord avec surprise en constatant qu'un homme était rentré dans la maison, puis avec tristesse. Elle sortit une bouteille de vin du placard et la tendit au garçon en lui indiquant où il devait l' apporter. Seulement quand le garçon fut parti, elle se mit à pleurer en pensant au sort que sa maîtresse lui réservait et à celui, encore pire, du jeune garçon. Personne ne revenait des collations des esclaves V. Tout le monde redoutait de se faire envoyer là-bas.
Il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour garder la marchandise fraîche et la capitaine des esclaves était toujours prompte et ingénieuse pour trouver de quoi satisfaire les besoins vampiriques de ses produits.

Deux heures plus tard elle était fin prête et se présentait au port. Elle avait à s'entretenir avec le capitaine des gredins et elle n'avait pas envie de manquer une des occasions où il posait enfin le pied sur la terre ferme. C'était une petite visite de courtoisie qu'elle s'offrait mais elle ne rabaisserait pas sa garde pour autant, l'elfe avait des crocs et il n'était pas avare de s'en servir.

Elle parvint au dock où le Maëlstrom, trésor de la flotte pirate, était amaré et constata que le déchargement était presque terminé. Juste à temps pour la partie qui la concernait elle justement.
Elle vit les corps enchainés descendre sur l'une des passerelles et compta le total ainsi que par race. C'était beaucoup moins que ce que les navires spécialisés faisaient comme récolte mais c'était tout de même pas mal.
Quand le capitaine vint la saluer avec son sourire carnassier, elle lui rendit elle aussi son petit sourire de façade qui contrastait si bien avec ses yeux froids. Aux mots de l'elfe elle produit un leger ronronnement qui correspondait à un petit rire chez les peaux-nues et répondit :

"Si mon espèce avait l'odorat si developpé, je ne pourrait pas leur mettre un collier et des chaines autour du cou lors de mes rafles, ils sont encore trop limités pour les voir venir et se rendre compte que la fuite est la seule solution. Quant à mon sixième sens, et bien je serai moins poétique que vous si je vous disais qu'il n'est pas besoin d'être la capitaines des catins pour avoir des informateurs et que j'avais besoin de vous parler de quelques affaires importantes avant que ne repartiez encore piller la mer, alors je vais simplement vous dire que je passais par là par hasard et que mon intuition m'a mené à vous.
Bonjour, capitaine Eärendil, je vois que la moisson a été plutôt bonne. Que me ramenez vous donc ?"
demanda-t-elle ingénuement, comme si elle ne le savait pas. C'était une petite conversation entre collègue après tout, il ne fallait pas négliger les politesses et les aspects badins d'une discussion digne de ce nom.

Dernière édition par Kalza'ah Ashuddh le Dim 30 Sep 2018 - 2:46, édité 1 fois

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¤ Il est frais mon esclave, il est frais ¤

Nathaniel venait de faire son retour à Athgalan, une fois encore. Et une fois encore il ne rentrait pas au bercail les mains vides. L’elfe ne partait ni ne rentrait jamais les mains vides. Son navire avait une cale suffisamment grande pour entreposer des monceaux de biens. Aussi quand il partait, c’était bien souvent avec de la marchandise à livrer, légal comme illégal. Et quand son navire était vide, alors il se chargeait aussitôt de le remplir, soit avec des richesses qu’il récupérait en contrepartie de sa cargaison, soit de nouvelles marchandises dont avait passé commande la confrérie. Ou encore, avec des biens pillés aussi bien à terre qu’en mer. Nathaniel était le capitaine des gredins, à ce titre il était maitre dans l’art du vol, aussi avait-il pris soin d’installer ou de soumettre à son autorité les guildes de voleurs dans les différentes villes de l’archipel et récupérait un tribut après de ces dernières. Il était rare qu’il participe lui-même à casse dorénavant, préférant pratiquer l’art de la piraterie. Si tout ce qui remplissait la cale du Maelstrom avait de la valeur, ce n’était pas nécessairement des biens matériels. En charge de la corruption, il revenait le plus souvent avec de précieuses informations.

Aujourd’hui, il revenait avec un petit peu de tout. Cette sortie-ci s’étant mieux passée que la précédente. Il y a des jours avec des jours sans, il faut vivre, accepter et s’adapter aux fluctuations. Aussi pour faciliter son travail il cherchait à connaitre à l’avance les chemins empruntés par certains navires marchands, ainsi il pouvait s’arranger pour croiser leur route plutôt que de jouer à pile ou face et guetter à l’horizon la moindre voile.

Le Maelstrom était à présent presque vidé de toute sa cargaison, il ne manquait plus qu’à faire descendre les esclaves. Et comme un fait exprès, c’est à ce moment qu’apparurent à la graärh occupant le poste capitaine des esclaves à la confrérie. L’elfe sombre n’avait aucun a priori sur elle en raison de sa race. Il était presque content pour elle qu’elle soit ici. Il connaissait très peu les graärh, mais à ce qu’il en savait, le genre d’individu qu’elle n’était ne faisant pas long feu. Aussi l’arrivée des Ambarhùniens sur l’archipel devait être bénéfique pour elle. Comme quoi, tout le monde pouvait y trouver son compte. Nathaniel la salua et s’adressa à elle à son arrivée. Celle-ci ne tardant pas à lui répondre, arrachant un petit rire à celui-ci.

« Vous êtes rude avec les vôtres. Mais humains, elfes et vampires ne valent guère mieux. »

D’un geste ample et ouvert de la main, il indiqua les esclaves qui étaient en train de descendre du navire vers le ponton.

« Bonne je ne sais pas, mais au moins correct. J’ai croisé deux navires marchands sur le retour. Ces fous ont cru pouvoir me couler. Malheureusement ça ne s’est pas passé comme ils l’espéraient.  Comme vous pouvez le voir capitaine on a essentiellement de l’humain. Il y avait bien un vampire dans le lot mains … »

Eärendil souleva Catherina sa masse, venant se tapoter l’épaule avec, tout en lâchant un sourire amusé et complice à la féline.

« Il faut bien faire un exemple pour s’assurer qu’ils restent calmes. »

Le gredin leva un peu la tête pour regarder ces derniers avant d’en remarquer un qui lui fit se souvenir de quelque chose.

« Ah oui ! Il y avait aussi deux elfes à bord. Vous devriez les confier à la capitaine des catins, ils ont un certain potentiel. Par contre peut-être faudrait-il les laisser se reposer un peu avant. Je me suis chargé de leur donner un cours préparatoire avant leur arrivée. »

Le pirate fit un pas en direction des esclaves et ordonna qu’on les aligne sur le ponton à mesure qu’ils descendaient. Tous avaient la mine grave, certaine plus que d’autres, certains semblants avoir perdu espoir, d’en d’autres il demeurait une étincelle d’espoir à moins que cela ne soit de la rébellion. Puis vint le tour des elfes, dont le gredin avait fait mention, de descendre, la première des deux semblait morte à l’intérieur, l’autre en revanche tremblait comme une feuille.

« Approchez Kalza'ah et constatez par vous-même la marchandise. »

Nathaniel poursuivit un peu sa route sur la ligne d’esclave avant de s’arrêter sur un solidement attaché.

« Regardez celui-là ! N’est-il pas un bon produit. »

L’elfe lui désigna un esclave. Il s’agissait d’un homme, grand, très grand même, dépassant aisément les deux mètres trente et solidement bâti. Il avait les cheveux blonds comme les blés et des yeux bleus comme la glace.

« Je suis pratiquement certain qu’il s’agit d’un glacernois. Peut-être avez-vous entendu parler de cette ethnie. Elle peuplait les montagnes sur l’ancien continent dont les Ambarhùniens viennent. Ce sont des solides gaillards et de très bons combattants. Je ne vous raconte pas comme ça a été difficile de le capturer sans le tuer ou lui infliger de blessures qui l'handicaperaient. Il fera, j’en suis sur, un excellent travailleur. Vous pourrez en tirer un très bon prix. Et puis, au vu du train de vie spartiate que menaient les glacernois il y a plusieurs années, il saura parfaitement s’adapter à sa condition. Une vraie pépite vous pouvez me croire. »

L’homme en question regardait d’un air mauvais l’elfe qui se contenta de lui offrir son sourire carnassier.

« Il faudra peut-être le dresser un peu en revanche afin de le rendre docile. »

descriptionLa fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh] EmptyRe: La fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh]

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"Vous n'imaginez même pas la rudesse dont je fais preuve à leur encontre et vous ne pouvez imaginer celle qui m'a été infligée davantage. Les Graärh ont un statut tout "particulier" sur mon marché."
Ashuddh elle était, Ashuddh elle resterait, Ashuddh elle ferait de tout ses anciens compatriotes tombés dans ses griffes. Ce n'était que justice, on lui avait promis un trône de reine étant enfant qui maintenant lui serait à jamais inaccessible. Si elle ne pouvait plus devenir la maîtresse de son peuple, elle le réduirai en esclavage et le détruirai, petit à petit. Et rien ne l'empêcherait d'atteindre son but, ni les légions, ni les royaumes humains, ni les vampires ou les elfes. Elle avait juste besoin de l'aide de certains pirates. Et Nathaniel en faisait partie.
"Mais c'est toujours aimable à vous de prendre le temps d'alimenter un peu mon domaine d'activité quand vous partez travailler. Moi qui reste si souvent à quai pour garder et entretenir notre ville, je suis toujours très excité par vos butins et vos trésors. Et puis lorsque vous ramenez des esclaves, j'ai toujours l'impression que vous me faites une petite faveur." ronronna-t-elle gaiement. Les mâles méritant avait le droit d'être caresser dans le sens du poil. Un égo flatté était la première étape pour s'assurer de la fidélité de ses créatures. Même si Nathaniel était un elfe cruel et froid, même s'il ne serait pas possible de l'embobiner, il ne pouvait échapper à sa nature masculine.

Kalza'ah suivit ensuite avec une ingénuité feinte la petite présentation du gredin, en hochant la tête quand il décrivait les traitements infligés à la marchandise. En vérité, un seul coup d'oeil lui avait suffit pour deviner d'avance ce qu'on allait lui dire. Avec autant d'humain enchaînés à proximité d'un vampire, le stress des uns et la faim de l'autre créaient des problèmes à coups sûrs et elle même ne faisait plus l'erreur de mélanger ces deux races dans les même cales. Quant aux elfes, il fallait être aveugle et manquer cruellement d'imagination pour ne pas voir ce qui leur avait été infligé. Dommage, la délicatesse et la pureté elfique était rare et chère et la virginité de viol était un produit de grand luxe par ici. Son appel avait peut-être été trop alléchant pour le gredin.
Elle observa les humains et acquiesça à chaque fois aux commentaires, qui étaient juste. Effectivement les lueurs dans les regards qui la fixait soit avec peur ou avec défi, variaient et Kalza'ah calculait à chaque fois les valeurs de vente, d'investissement en temps et le nombres de mois ou d'années d'exploitation potentielle. Dans l'ensemble c'était pas mal et le gredin pourrait grouper presque tout les humains dans un même panier et espérer toucher le prix de la vente dans les prochaines semaines. Quant aux produits spéciaux elle en faisait son affaire, ils méritaient une attention particulière après le passage dans les cales de l'orque. Mais quel bourrin celui-là, à peine des nouveaux jouets entre ses crocs qu'ils étaient déjà tout cassés... Il ferait parfaitement l'affaire pour ce qu'elle avait en tête pour plus tard.

"Il n'y a pas l'air d'avoir de chétifs ou de simplets, les faibles partiront rapidement et les fortes têtes attendront une ou deux semaines mais guère plus. Quand ils viennent de navires marchands ce sont les meilleurs, il n'y a pas trop d'honneur ou de code moral pour les retenir d'obéir." A force de contrôler la marchandise, elle avait acquis plus de connaissances sur les capacités physiques et mentales des peaux-nues que la plupart de tous les habitants de l'archipel. Même si elle avait encore un peu de mal avec les différentes ethnies... Elle tourna autour du grand guerrier des glaciers et lui tata même les muscles des bras et des jambes avec son toucher de velours. En le fixant de ses grands yeux bleus hypnotiques et en laissant un peu sortir ses griffes acérées, le colosse ne tenta rien de présomptueux à part un grincement de dents et un regard furieux. Bien, sur la défensive mais pas complètement dérraisonné.
"Hmm... oui les fameuses brutes des montagnes... Plus grands, plus forts, plus têtus que les autres, j'ai besoin de voir de quel bois ils sont faits. Je vous le rachète pour 300 pièces d'or pour ma consommation personnelle, et j'en ajoute 400 pour les deux elfes. Moins la taxe Vous ne les vendrez jamais au meilleur prix et au maximum de leur capacité sans qu'ils soient passé par mes traitements d'abord. Le glacernois va demander un peu de doigté pour être brisé et les elfes un peu de dressage pour être reconstruits. Vous quand vous vous lachez vous n'y allez pas de main morte dites donc...
Je me permet, faites attention à vos oreilles."

Elle defit son fouet et le fit claquer d'un seul coup sec et fracassant sur la peau blanche du viking. Celui-ci émit un bref cri rauque de douleur et baissa la tête le temps que la douleur cuisante passe. Le fouet noir d'ébène avait laissé un léger filet de sang mais surtout une marque violacée qui s'effaçait très lentement. Mais la capitaine regardait surtout les autres esclaves. L'elfe tremblotant retenait des sanglots désormais mais l'autre avait tout de même légèrement sursauté. La coquille n'était pas complètement vidée, il restait une étincelle de vitalité là dedans. Bien. Satisfaite d'avoir pu examiner et mater sa future marchandise elle allait pouvoir passer à autre chose.
Les esclaves furent perturbés par l'étrange créature qui parlait d'eux comme s'ils n'étaient pas là, fouettait l'un d'eux sans raisons apparente, et pratiquait en même temps une sorte de... flirt ?
"Les affaires sont les affaires comme vous dîtes entre peaux-nues, et j'ai d'autres projets dont j'ai à m'entretenir avec vous capitaine. Des projets qui recquierent un peu de savoir-faire, et un maximum de... rudesse...
Dites-moi... Vous allez souvent du côté de Nyn-Tiamat ? Et plus particulièrement du côté des villages Graärh ?"


Équipement utilisé :

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¤ Car c’est notre projet ¤

La capitaine des esclaves était rude avec ceux de sa race, mais Nathaniel n’était guère mieux avec les siens et avec toutes les « peaux nues », pour reprendre l’expression, graärh, en général. Pour lui, tous étaient bons à être vendus et exploiter. Il ne nourrissait pas de haine à leur encontre, bien au contraire, c’était tout simplement sa façon de penser. L’elfe à la chevelure d’écume aurait très bien pu prendre le rôle de capitaine des esclaves, il avait la mentalité pour, cependant celle qu’il occupait actuellement lui convenait mieux, même si elle n’était pas parfaite. Les paroles de la féline éveillèrent la curiosité du gredin. Il n’était guère du genre à se préoccuper des autres, et en particulier de leur passer, considérant que cela ne le regardait pas, mais son interlocutrice, en plus d’être issue d’une race jusqu’alors inconnue, semblait nourrir une certaine rancune envers les siens. Qu’est ce que cela pouvait bien être ? L’elfe sombre haussa les épaules.

« Je ne suis pas du genre à préoccuper du passé des autres, mais vous éveillez mon attention, peut-être accepteriez-vous de m’en parler, lorsque nous aurons bu deux ou trois verres et que l’alcool engourdira l’ouverture d’ancienne plaie. »

L’elfe fit un petit sourire charmeur et amuser à la remarquer de Kalza'ah. Il est vrai qu’elle ne prenait que très rarement la mer. D’ailleurs, il ne se souvenait pas l’avoir vu sur un navire qui ne soit pas déjà amarré à quai.

« Et bien, si vous voulez, je pourrais vous amener avec moi lors d’un futur départ en mer. L’excitation que l’on tire quand on prend un butin est indicible. »

Nathaniel enchaina avec la présentation des esclaves capturés en mer, écouta avec une certaine attention les remarques de la féline sur ces derniers. Le gredin ne la retint pas quand cette dernière vint sortir son fouet, se contentant tout simplement de faire un pas en arrière. Il l’observa fouetter le glacernois sans une fascination malsaine. Lui était plutôt du genre à frapper avec sa masse, mais la féline, elle frappait à l’aide de son fouet avec une certaine adresse. Il faut dire qu’elle avait dû prendre rapidement le coup de main depuis qu’elle avait intégré Athgalan. Il ricana quelque peu à la remarque de Kalza'ah.

« C’est vrai, je n’y vais pas de main morte. Mais que voulez-vous, je suis un passionné, il est difficile pour un artiste de retenir son art. »

Comparer sa façon de briser l’esprit des gens et de jouer avec eux à de l’art était assez osé. C’était néanmoins voulu par l’elfe. Une petite boutade en quelque sorte.

« C’est une offre généreuse que vous me faites là, malheureusement je me dois de la décliner. Le glacernois et les deux elfes, je vous les offre capitaine Kalza'ah. »

Les sept capitaines de la confrérie étaient à la fois des collaborateurs, des associés, mais aussi des rivaux. Nathaniel désirait devenir roi de la confrérie, tous ceux qui y siégeaient ses adversaires. Néanmoins, il n’était pas tout obligé de les considérer comme ses ennemis. L’elfe à la chevelure d’écume avait des projets et il n’avait aucune l’intention de ses débarrassé des capitaines. Du moins tant qu’il ne devenait pas trop gêneur. Ses postes étaient importants, il fallait les conserver pour le bien de la Perfide, même si un roi devait un jour faire son apparition. De plus, des gens compétents devaient occuper ses postes et Nathaniel considérait Kalza'ah comme digne de celui qu’elle occupait. Il préférait entretenir de bonnes relations avec elle.

« Oh, des projets ? J’ai hâte de les écouter. Peut-être vous parlerais-je des miens en contrepartie. Si nous pouvons nous entraider pour le bien Athgalan, et de nous-mêmes, pourquoi ne pas en profiter. »

Si les deux capitaines souhaitaient discuter, peut-être devaient-ils trouve un endroit un peu plus tranquille pour le faire, là où aucune, ou du moins très peu, d’oreilles indiscrètes pourraient les écouter. Aussi fit-il un signe du bras pour l’inviter à la suivre en direction de la ville. Pour se rendre à Athgalan depuis le port, il fallait s’enfoncer dans le marais, et pour se faire il fallait emprunter les différents pontons qui y menaient. Il existait cependant un chemin de pontons connus seulement des capitaines de la confrérie et que seuls eux pouvaient emprunter.

« Nyn-Tiamat dites vous ? Oui je m’y suis déjà rendu, j’ai déjà effectué quelques rafles là-bas et commercer avec les vampires qui eux aussi sont intéressés par les graärh comme esclave. Pourquoi me parlez-vous de cela ? Vous projet a-t-il un rapport avec les tribus de cette terre gelée ? Je suis actuellement sur une affaire concernant Caladon qui demande toute mon attention, aussi ne vais-je pas me rendre sur une autre ile avant un moment. Néanmoins, une fois cette affaire finie, je serais parfaitement disposé à vous apporter mon aide. Tout dépendant de quoi il s’agit bien sûr. »

descriptionLa fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh] EmptyRe: La fragrance de l'esclavage [PV Kalza'ah Ashuddh]

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"Vous vous doutez bien qu'une Graärh qui a quitté sa culture et son passé, pour venir du côté des envahisseurs et organiser petit à petit la déchéance de son propre peuple a un minimum de motivations complexes et de la suite dans les idées. Ce n'est pas que pour le plaisir, même s'il est certain que ma nouvelle vie me fait prendre mon pied comme jamais."
Elle ronronna un peu et profita d'une bonne bouffée de tabac issu de son calumet. Elle appréciait bien l'attention qu'il lui portait ainsi que sa proposition de l'emmener chasser avec lui, c'était très flatteur.
"Je n'aime pas vraiment l'alcool mais je vous accompagnerai volontiers avec mes herbes un peu "spéciales". Une des rares choses sur laquelle mon peuple est en avance sur les vôtres. Je vous ferai goûter certaines de mes variétés des marais, vous ne serez pas déçu du voyage."
Le calumet n'était pas une pratique extrêmement répandue chez les graärh mais c'était une tradition pour certaines Aaleeshaan de Néthéril d'interroger les esprits via les visions psychédéliques causées par la combustion de certaines plantes. Une tradition ancestrale spirituelle rituelle ou juste une mauvaise habitude de vieilles carnes sur le retour, abrutie de pouvoir, qui avaient fait leur temps... impossible de le savoir et elle s'en fichait. Elle s'organisait des orgies avec ses humaines protégées et elle profitait juste des avantages que lui apportaient sa force, sa vivacité et son poste de pouvoir. Malgré les responsabilité elle pouvait abandonner sa retenue à Athgalan, contrairement à l'époque où elle devait mener sa tribu en montrant l'exemple. Après tout, elle était loin d'être la plus viciée dans la cité pirate.
"Faisons cela en mer tiens ! Comme vous me proposez de me joindre à votre équipage pour une petite sortie, moi je propose de mélanger les plaisirs ! Cela peut-être amusant de fêter une prise comme il se doit dans une vraie cabine de navire ! Cela fait un petit moment que je n'ai pas sorti ma lance et je m'en voudrais de lui faire prendre la poussière."
Kalza'ah, comme toute chasseuse à l'éducation guerrière, avait toujours pris énormément de plaisir à traquer, affronter tuer ses ennemis mais aujourd'hui elle préférait s'occuper en étendant son influence politique et en gérant son commerce au mieux. Elle dédaignait tout ce qui pouvait la ramener à son passé mais elle ne pouvait nier que parfois, elle ressentait certaine pulsions félines et que certains aspects de son ancienne vie lui manquait.

Nathaniel ricana ensuite et fit une petite remarque qui fit sourire Kalza'ah car cela confortait l'opinion qu'elle s'était faite de lui. Si le capitaine des gredins se fichait royalement des autres en général et ne leur accordait qu'indifférence quand ils ne lui étaient pas utiles, la capitaine des esclaves était plus impliquée. Elle avait la même cruauté, la même pensée que les humains et autres étaient des outils pour parvenir à un but purement égoïste, le même plaisir à voir l'autre s'écraser devant soi mais elle aimait par dessus tout jouer avec ses proies avant de les dévorer. L'elfe répondait à une pulsion immédiate, il violait pour satisfaire son désir, il faisait éclater le crâne d'un ennemi pour satisfaire une envie immédiate. La graärh préférait s'infiltrer petit à petit dans l'esprit de sa victime, faire s'envoler l'espoir aussi lentement que possible pour faire durer le jeu autant que possible jusqu'au point de rupture. C'était la différence qui faisait qu'elle était capitaine des esclaves et lui des gredins, tout deux prenaient un plaisir certain dans leur travail qu'ils n'auraient pas eu dans celui de l'autre. Elle les voyait eux deux comme ça et elle trouvait que c'était très bien ainsi.
"Chaque artiste à un style bien à lui mon cher, et je dois dire que, même s'il diffère du mien, j'en suis admirative. Nous sommes de ceux qui se ressemblent suffisamment pour être complémentaires et qui diffèrent assez pour ne pas se marcher dans les pattes. C'est pour cela que c'est vous que je viens voir pour causer de mes petites affaires."

Suite au don des esclaves, Kalza'ah laissa échapper un léger regard de surprise avant de faire reprendre à son visage une composition sereine.
"Oh ! Quelle générosité monsieur l'artiste ! C'est une offre qui me surprend, vraiment. J'accepte volontiers votre joli geste, vous savez comment me faire plaisir désormais et n'hésitez pas à penser à moi s'il vous reste du rab ou si un élan de gentillesse vous prend à nouveau."
Un capitaine de la confrérie ne pouvait faire preuve de charité spontanée sans qu'il y ait matière à s'inquiéter. Le flair de Kalza'ah ne l'avertissait pas d'un danger particulier ni que ce soit un cadeau empoisonné mais elle avait bien retenu les leçons de ses courtisanes et put déceler l'intention derrière l'étrange geste. S'il voulait rester dans ses bonnes grâce et bien qu'il fasse ce qu'il voulait. Qu'il lui fasse des présents, qu'il soit courtois et attentionné à son encontre, elle n'allait pas l'en empêcher. Il était bien du genre à vouloir prendre le trône des pirates juste pour le plaisir de posséder plus que les autres et Kalza'ah n'avait aucune envie de se mettre en travers de son chemin. Elle avait, littéralement, d'autres chats à fouetter.

"Si vous me rendez service je serai ravi de vous rendre la pareille avec vos affaires. En tout cas votre dévouement pour votre ville force le respect. Mes projets concernent fortement Athgalan mais pas que. C'est un objectif de grande envergure que je poursuis et je pense que les retombées pourront être bénéfiques pour notre bonne vieille ville et tous ceux qui m'aideront dans mon entreprise."
En réalité, elle n'en avait rien à faire que la cité pirate prospère ou non. Elle était en charge de son entretien et elle s'investissait beaucoup pour faire correctement son travail et empêcher ce maudit tas de planches s'enfonce dans la vase, mais elle pouvait aussi la faire brûler, elle et tous ses habitants, du jour au lendemain si cela pouvait l'aider dans ses plans. La confrérie et les pirates n'étaient que des outils bien pratiques pour satisfaire son ambition et elle sentait bien qu'elle ne trouverait pas de meilleurs alliés chez les peaux-nues pour faire ce qu'elle voulait faire. Mais valait mieux conforter le mâle dans ses idéaux et lui faire croire qu'elle partageait son chauvinisme.
Elle suivit l'elfe sur le chemin de la ville, sur le chemin des capitaines, un réseau de passerelles et de pontons qui n'était pas destiné au transport de marchandises mais dont les planches, les cordages et l'artisanat était en général en bien meilleur état que le reste de la ville. Il bénéficiait d'attention particulière et la plupart des habitants du coin connaissait sa réputation et évitait de l'emprunter avec leurs chausses boueuses de misère.

"C'est bien que vous connaissiez déjà un peu le terrain et que vous ayez des contacts chez les vampires, vous allez en avoir besoin pour ce que je vais vous demander de faire. Mais rassurez vous, ça ne presse pas pour autant, j'ai encore besoin de planifier, d'organiser et peut-être même de me rendre sur place pour vraiment mettre en marche ma machination. Disons que j'aimerai lancer les premières opérations en mars ou en avril idéalement.
il s'agirait de rectifier un petit problème d'ordre juridique sur Nyn-Tiamat.
Un léger contre-temps qui entrave totalement mon commerce et son expansion sur l'île, qui risque de me priver de ma clientèle principale, tout cela à cause d'une erreur tactique que notre chère capitaine des catins a malencontreusement commis."

Même si le choix des mots était léger, le ton avec lequel ils étaient employés était volontairement faussement poli et faisait semblant de cacher une colère froide qui suintait de la voix grave et suave de la graärh. Le sujet Irina Faust avait le don de lui faire perdre un peu de sa contenance et elle ne pouvait s'empêcher de laisser voir à quel point la haine brulait en elle.
"Voyez vous, j'ai besoin de la main-d'oeuvre des Graärh de la légion Vat'Eem'Medonis, ils sont plus forts, plus résistants et moins nombreux que ceux de Néthéril et donc il se vendent plus cher. Les capturer est aussi plus difficile à cause des conditions climatiques et de la force de leurs guerriers, les rafles demandent des hommes entrainés, bien équipés et très nombreux. Les vampires en sont friands et ce sont mes principaux fournisseurs et acheteurs. Malheureusement... avec ce pacte que Faust a conclut avec les guerriers des steppes gelées, l'esclavage devient interdit et non seulement je ne peut plus autant vendre qu'avant, mais mes fournisseurs ne peuvent plus organiser les expéditions onéreuse pour aller rafler au nord de l'île.
Nous devons briser cette saloperie de traité vous comprenez ? Pour le bien du commerce de notre cité, pour la libérer de ce poste de pouvoir qu'elle a acquis sur des bases fragiles et éviter à cette petite sotte de se faire assassiner par un concurrent ou par moi même.
Pour cela nous devons faire en sorte que les graärh brisent l'alliance d'eux mêmes. Et c'est là que vous entrez en jeu capitaine Eärendil. En arborant le drapeau d'une faction vampire fantôche, vous harcelez les graärh au bon vouloir de votre imagination, vous déchaînez sur eux toute la maîtrise que vous avez dans votre "art" et attisez leur colère contre les suceurs de sang.
Nous devons provoquer une guerre.
Une guerre dans laquelle les vampires sont les victimes d'une agression après avoir tenté de réparer leurs erreurs, et les bêtes félines auraient refusé leur main tendue pour leur sauter dessus sauvagement et les trahir. Ainsi l'armée d'Aerthia pourra mater ce peuple barbare sans être condamné par les autres peuples et pourra nous soutenir enfin dans leur pleine mesure et la cité prospérera.
Qu'en dites vous mon cher ?"

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¤ Manigance ¤

Les paroles de la féline avaient assurément de quoi éveiller l’intérêt de l’elfe à la chevelure d’écume. Ce qui avait pu pousser cette Graärh a passé du côté des envahisseurs, comme elle disait, le capitaine des gredins aimerait bien le savoir. Cela devait être un brin intéressant et amusant. Si cela pouvait le divertir quelques instants, alors il souhaiterait le découvrir. Cette dernière ne semblait d’ailleurs pas encline à garder le secret, acceptant la future invitation du pirate tout en soufflant une bouffée de fumée provenait d’herbe brulée qu’elle avait précédemment avalée. Étrange pratique que celle-ci, mais que certains commençaient à apprécier. Si quelqu’un appréciait quelque chose alors il serait prêt à l’acheter et s’il était prêt à acheter alors il y avait du profit à se faire. Il y avait beaucoup de choses à exploiter de ces félins bipèdes, plus que leur force de travail. Il est vrai que les Ambarhùniens étaient maitres dans l’art de la fermentation plus que dans le brulage d’herbe. Les herbes étaient plutôt utilisées pour faire des onguents ou des potions afin de se soigner, ou de tuer, et non pas pour le plaisir. Nathaniel hoche doucement de la tête, acceptant l’idée de fusionner les deux propositions, la sortie en mer et la discussion. Faire une pierre deux coups n’était pas pour lui déplaire.

Quoi qu’il en soit, les paroles de Kalza’ah avaient éveillé la curiosité de l’elfe sombre. Qu’elle pouvait bien être le projet de cette dernière ? Et pourquoi venait-elle lui demander son aide en y participant ? Mais surtout, quel profit Athgalan et lui-même pourraient en retirer ? Si Eärendil avait à cœur cette cité et s’y investissait, c’est parce qu’il comptait bien la faire sienne un jour. Aussi savoir qu’il semblait possible d’avoir un échange de bon procéder avec la capitaine des esclaves l’égaillait. Il allait être possible d’avancer sans faire couler plus de sang que nécessaire. Aussi tout en avançant le spirit de l’orque écouta attention la suite. À mesure que la graärh s’exprimait, Nathaniel imaginait où celle-ci voulait en venir. Dans le calme et l’intimité totale que prodiguait ce passage réserver et connu seul des capitaines de la confrérie, l’ancienne Aaleeshaan expliqua ses intentions. Un demi-sourire venant poindre sur le coin des lèvres du pirate.

« Je vois où vous voulez en venir, capitaine, et je ne peux que vous donner raison. Irina est une personne compétente, malheureusement, depuis qu’elle est devenue princesse noire du peuple vampirique les choses ne sont plus comme avant. Elle ne pense plus uniquement au bien de la cité d’Athgalan, mais également à celui de son royaume. À l’époque cela ne me plaisait pas, la vampiresse risquait d’y trouver un moyen de faire grandir son influence en sein de la confrérie, ou encore de faire passer les intérêts de son royaume avant ceux de la confrérie. Pour autant, je me disais aussi qu’il y aurait peut-être une petite opportunité pour que la confrérie en tire un avantage et se renforce. Aussi ne suis-je pas intervenu. »

Un soupire las s’échappa de l’elfe.

« Malheureusement, aujourd’hui il n’en est rien et force est de constater que ma crainte est devenue réalité. Irina a fait passer son royaume avant Athgalan … et cela me déplait au plus haut point. Elle aurait dû, au contraire, renforcer l’esclavage, son peuple et la confrérie en auraient tiré profit. Elle a malheureusement fait le mauvais choix. Elle est venue empiéter sur votre domaine et le met en plus en péril. C’est une chose qui ne peut être acceptée. »

Le regard acéré de Nathaniel se posa sur celui empli de colère de Kalza’ah. Cette dernière ne portait vraiment pas Irina dans son cœur.

« J’entends votre idée et elle me plait. C’est avec plaisir que j’y participerais. Même si cela risque d’affaiblir un capitaine de la confrérie compétent. Mais après tout c’est un mal pour un bien, car cela permettrait de renforcer les revenus d’Athgalan par un renforcement de l’esclavage et un renforcement de la confrérie par le renforcement de deux capitaines pour leur action, c’est-à-dire vous et moi. »

L’elfe croisa les bras, regardant devant lui.

« La paix est une chose mauvaise pour les affaires. La criminalité connait un âge d’or en temps de conflit, de guerre, car l’ordre n’est pas présent. Nos cibles ont leur regard rivé vers leur adversaire et non vers nous. Ainsi nous pouvons agir en toute impunité. Votre idée est bonne, mais elle peut être améliorée. Vous ne connaissez pas beaucoup les vampires puisqu’ils sont arrivés depuis peu, aussi je ne peux pas vous blâmer pour votre ignorance. Écoutez, les vampires sont une race belliqueuse et parasite. La seule chose à laquelle ils sont bons, c’est faire la guerre. En dehors de ca, ils ne font jamais rien par eux-mêmes. Croyez-vous que c’est un vampire qui travaille à la forge ? Non, c’est un esclave. Toute leur économie est basée sur l’esclavage. Vous devez donc comprendre que l’interdiction de l’esclavage n’est pas une bonne chose pour eux, la popularité d’Irina a dû chuter drastiquement. »

Un sourire complice apparut sur les lèvres de l’elfe.

« Il faut jouer là-dessus, cela réduira nos frais. Au lieu de jouer sur une faction fantoche, jouons sur les clans existant au sein du royaume, animons la flamme et regardons l’incendie se propager. Nous pourrons même en tirer un profit plus grand. Et punir Irina pour avoir mis en péril les intérêts de la confrérie. »

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D'une manière générale, la capitaine des esclaves appréciait et respectait celui des gredins. Malgré les apparences, son instinct semblait lui indiquer que ce personnage était un allié à conserver et elle ne voyait pas de mal à lui révéler plus tard un peu plus sur elle même si cela pouvait les rapprocher. Il n'était pas un ami car cela n'existait pas vraiment dans son monde mais c'était un partenaire de route sur lequel elle savait pouvoir compter pour qu'il joue son rôle convenablement, qualité inestimable et rare parmi les personnes avec qui elle travaillait au quotidien. L'Orque était un maître, et il était juste au vu de son parcours, de sa puissance et de la crainte qu'il inspirait qu'elle le manie certes comme un outil pour ses intérêts personnels, mais sans l’abîmer et avec précaution. Pas comme avec les autres.

Pour la prise en main, elle commençait à avoir une idée du mode d'emploi, il fallait se montrer de bonne foi envers ses intérêts de pouvoir ou ceux de la cité. Quant à la pleine mesure de son utilité, cela restait à découvrir. Le capitaine des gredins avait sûrement sa place dans ses plans mais qu'elle était elle ?

Quand il lui fit part de ses propres sentiments à l'égard d'Irina, elle put se calmer et acquiescer. C'était déjà rassurant de voir qu'il partageait son point de vue sur le grotesque cumul des mandats de la vampiresse, et qu'il reconnut l'affront qui lui était fait la réconforta. Elle se demanda tout de même s'il partageait son goût du risque et jusqu'où il était prêt à aller pour l'aider dans son entreprise. Est ce que la tête de Faust sur une pique ne le dérangerait pas trop ? Elle garda cette réflexion pour elle et continua à écouter.
Le calme avec lequel il analysait la situation apporta un regard neuf et Kalza'ah se surprit même à penser avec un peu moins de colère que si elle avait choisi de rester simple capitaine, Irina aurait eu moins de souci à se faire et ses chances de survie et de prospérité n'aurait pas chuté à ce point.

La vision très analytique de l'elfe lui fit du bien et elle sentit que son apprentissage de la patience et des affaires des peaux-nues portait ses fruits. D'elle même elle avait encore du mal à contenir son instinct de chasseresse et à détacher son esprit de son seul objectif pour prendre une vue d'ensemble. Heureusement que d'autre pouvaient le faire à sa place. Nathaniel savait peser le pour et le contre et calculait ses actions non pas qu'en fonction de ce qu'il désirait lui, mais aussi en fonction de ce qui pouvait étendre son pouvoir et celui de la cité par la même occasion. C'était une qualité dont elle tacherait de s'inspirer mais d'un autre côté elle eut une petite pensée mesquine : "s'il est si fort, si habile, si ambitieux... pourquoi ne se bouge-t-il pas les fesses et ne prend-t-il pas le trône dès maintenant ?" Ce n'est pas comme si la vampiresse, elle, le nabot ou les deux autres allaient l'en empêcher. Et peut-être qu'avec quelques suggestions de bon aloi il pourrait même botter quelques derrières et virer quelques faignants hors de leur siège confortables dans la cabine des capitaines.
"Je suis satisfaite de voir que vous êtes partant et que vous partagez mes points de vue. J'étais sûre que nous nous entendrions bien et que vous seriez la personne la plus apte à m'aider. Nous allons faire de grandes choses ensemble." dit-elle d'un ton flatteur et ronronnant.

Avec attention elle but les paroles suivantes, notant chaque informations dans son esprit avec soin. Ses propres informations étaient faibles sur les vampires et elle devait s'en remettre à d'autres pour peaufiner le plan. Ce qu'elle connaissait du monde extérieur et des autres peuples venaient de son expérience, de bateliers mal dégrossis ou de courtisanes qu'elle sortait de son lit aussi rapidement qu'elle les en faisait rentrer. La faute à qui si elle affrontait le monde sans rien en connaitre ? Toujours la même...

"Hmm... j'entend bien... Les deux camps semblent prêts à se sauter à la gorge et il va juste falloir les pousser à passer à l'action...
Pour le côté vampire je pense pouvoir m'arranger avec la délégation d'Aerthia qui arrive le mois prochain. Il s'agit d'acheteurs fortunés avec lesquels je dois signer une vente importante, donc nul doute que notre projet les interessera au plus haut point.
Quelque chose me taraude cependant, si ce sont des parasites... Ne sont ils pas soumis au bon vouloir de ceux qui leur fournisse leur sang ? J'ai très peu d'esclaves vampires à mon service ou à vendre, l'entretien est beaucoup trop contraignant et le caractère beaucoup trop instable pour que ce soit vraiment intéressant. Je perdrai une fortune si j'augmentais mon stock alors je me demande comment les humains peuvent soutenir tout un peuple avec ce qui leur sort des veines et comment ils pourraient tolérer un écart de conduite de leur part. Même si rien n'est fait concrètement, les partisans de la libération des esclaves sont nombreux sur Calastin et si les vampires attaquaient d'un seul coup les graärh, ne seraient ils pas sanctionnés d'une manière ou d'une autre ? Et s'ils sont privés de vivres, leur royaume chutera-t-il et la majorité de mes clients avec ?
Ce sont des risques hypothétique et d'ordinaire je les aurais encouru mais je tiens trop à mon commerce pour le voir s'arrêter à cause de ma trop grande hâte.
Alors que si les graärh se sentent provoqués...
Et qu'ils lancent une attaque en premier...
Le royaume vampirique mettra sous sa botte cette horde de sauvages impudents qui ont osé vouloir les chasser de leur terre d'accueil ! Et... nous, nous récolterons les fruits de cette guerre !
Tout ce qu'il nous faudrait c'est quelque chose qui puisse décider ces boules de poils à se bouger les miches. Quelque chose qui les énerverait et les mettrait dans une rage folle. Je suis sûr que la maîtrise de votre "art" et votre imagination sauraient trouver un moyen..."

Elle se mordit la babine d'avoir failli gaffer, emportée qu'elle était elle avait failli dire "je" au lieu de "nous" quand elle avait parlé de récolter les fruit de la guerre. De plus, elle arrivait désinformée et pas assez sûre de ce qu'elle affirmait et cela l'agaçait. Elle avait l'impression de passer pour une inculte, une petite graärh à qui il fallait apprendre la langue avant de la mettre sur le marché. Comme il l'avait fait remarquer, elle ne connaissait pas bien les vampires, elle ne voyait que les pièces d'or que les dents longue lui versait pour ses produits et aujourd'hui elle regrettait amèrement de ne pas s'être enquit plus tôt des affaires "politiques" des peaux nues.
Tout aurait été plus simple si une capitaine des catins compétente et en état de collaborer avait été engagée, et s'il ne fallait pas faire son boulot à sa place...

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¤ Manigance II ¤

La discussion entre la féline et l’orque se poursuivait. L’elfe prenait la mesure de l’objectif de cette dernière et acceptait de s’y associer. Eux deux, mais aussi la ville, avait a y gagner, aussi pourquoi le pirate dirait-il non ? La Graärhsemblait quelque peu rassurée du point de vue de Nathaniel sur Irina. Il aurait grandement aimé que les choses se déroulement différemment, malheureusement les choix de chacun avaient fait que l’esclavagiste et le gredin se retrouvaient à comploter dans l’ombre. Tousdeux allaient faire quelque chose ensemble, savoir si elle allait être grande ou non restait encore à déterminer, surtout serait-elle suffisante au capitaine pour qu’il puisse la qualifier de grande ? La future attaque contre la cargaison de diamant de l'empire allait être une grande chose il allait personnellement pouvoir en retirer beaucoup de prestige. Aussi, retirerait suffisamment de prestige de l’opération suggérée par Kalza'ah ? Puisque l’idée ne venait pas directement de lui, il se montrait plus frileux, pour autant il se doutait qu’un certain prestige pourrait lui être attribué. Néanmoins, cela suffirait-il ? Ou plus exactement, cela lui suffirait-il ? Nathaniel était un insatiable, il en voulait plus, toujours plus. Aussi il ne pouvait s’empêcher de voir l’opération de Kalza comme une première étape a quelque chose de plus grand. Cette occasion qui lui était donnée, il allait la saisir. Il avait prodigué des conseils à la féline, venant parfaire son projet en y apportant sa pierre, il avait aussi apporté ses connaissances concernant les vampires. Des informations sur les elfes, vampires et humaines, voilà ce qui faisait cruellement défaut à la Graärh. Or cette dernière avait décidé d’évoluer dans le monde et le pirate allait indirectement comprendre qu’elle ne connaissait rien, qu’elle avait tout à apprendre et qu’en conséquence ce défaut pouvait lui coûter beaucoup.

La bannit de son peuple semblait avoir des projets et avait décidé qu’Athgalan serait le moyen pour parvenir à ses fins. L’elfe allait devoir jouer sur ça également. En donnant son opinion sur Irina, il avait montré qu’il n’avait pas de l’orque uniquement l’esprit-lié, il était un prédateur, tous les capitaines pouvaient être ses proies, aussi valait-il mieux s’assurer de ne pas l’être. Nathaniel allait encore le démontrer avec les futures opérations.

« Ce sont des parasites, effectivement, mais comme je vous l’ai dit ils ne sont bons qu’à une seule chose : la guerre. La guerre entre des elfes et humains contre les vampires s’étend sur plus de deux mille ans. Au début, les elfes étaient les seuls à les affronter, puis plus tard les humains sont apparus et les ont combattus aux côtés deselfes. Il aura fallu l’alliance de deux races pour pouvoir les repousser, les envoyer se cacher sous la terre et mettre un terme à une guerre ouverte. Ne sous-estimez pas la capacité de combattre des vampires, c’est là qu’ils sont le plus fort. Cependant, il y a aussi un élément à prendre en compte. Pourquoi les vampires ont pu tenir aussi longtemps face à deux races sans s’essouffler ? Parce qu’ils sont des parasites. La race vampirique n’enfante pas, ils sont parfaitement stériles. Un vampire doit mordre un elfe ou un humain, distillant en lui son venin, pour que celui-ci devienne à son tour un vampire. La force de son adversaire fait donc la force des vampires. Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire, mais sachez que s’il n’y a plus hostilité aujourd’hui entre les elfes, les humains et les vampires, c’est parce qu’une menace plus grande les a réunis, qu’ensemble ils ont frôlé l’anéantissement. De ce fait, ils n’ont pas les capacités de mener une guerre aussi grande que celles d’autrefois. »

Nathaniel marqua une courte pause avant de reprendre.

« Malheureusement, les vampires n’ont jamais connu que la guerre, c’est leur et unique moyen d’obtenir leur nourriture. Par conséquent de nouveaux combats auraient tout ou tard éclater. Aussi a-t-il été décidé d’acheter la paix aux prix de quelques barils de sang chaque mois. C’est une façon de tenir un chien en laisse le temps de se préparer à un nouveau conflit, si jamais il doit y avoir lieu. Et si on veut garder un chien en laisse le plus longtemps, mieux vaut-il éviter de l’asticoter. »

Le gredin ricana un peu.

« Ce sont les biens pensants qui veulent la fin de l’esclavage, pourtant ils profitent ou ont profité de ces biens faits. Après les dernières hécatombes s’ils veulent se reconstruire le plus rapidement possible, ils n’ont d’autres choix que de compter sur l’esclavage. Ils peuvent le critiquer autant qu’ils veulent, rien ne changera avant plusieurs années. Et cela vaut aussi pour les vampires. Les détracteurs de la guerre, les défenseurs des Graärh et les combattants de l’esclavage n’interviendront jamais de manière trop directe ou trop importante chez les vampires. Comme je vous l’ai dit, le meilleur moyen de tenir un chien en laisse, c’est de ne pas l’asticoter … ou alors de lui donner un os à ronger. Et les félins de Nyn-Tiamat feront de parfaits os. Ces gens-là sont donc de parfait hypocrite. Et quand bien même, ils décideraient d’intervenir, d’autres que nous leur mettront des bâtons dans les roues. La paix avec les vampires n’a pas entrainé le pardon. Nombreux voue encore une haine profonde à cette race qui fut pendant trop longtemps leur prédateur. Les plus extrémistes souhaiteraient surement les voir disparaitre dans une guerre contre les Graärh … les moins extrémistes, eux, souhaiteront simplement les voir s’affaiblir suffisamment pour retarder encore plus le retour d’une éventuelle guerre avec eux. »

L’elfe leva les deux mains en haussant les épaules.

« Vous voyez, beaucoup de gens ont à gagner d’un combat entre vampires et graärh. Le commerce écarlate ne s’arrêtera pas de sitôt, tout comme l’esclavage. Si les vampires entrent en conflit, plus encore si les Graärh sont déclarés agresseurs, jamais ils n’encourront de réelle sanction alors ne parlons même pas celle de la cessation du commerce écarlate. Et je vois mal les autres nations intervenir militairement pour faire une quelconque pression. En Calastin, l’empire et les cités libres se regardent en chien de faïence, prêt à s’égorger. Et le royaume elfique … »

Nathaniel éclata de rire.

« Ils aiment bien trop leur tranquillité et sont bien trop affaiblis pour risquer cela. »

Le capitaine de la confrérie retrouve son calme assez rapidement, venant tirer un peu sur ses vêtements pour les replacer.

« Il n’y a donc pas grand-chose à craindre croyez moi. Il y a bien plus à gagner qu’à perdre dans cette entreprise. »

L’elfe à la chevelure d’écume fit mine de réfléchir quelques instants.

« Provoquer les Graärh n’est pas une chose très difficile. Soit nous poussons des vampires à le faire en incitant des clans au sein de cette race à agir et ainsi fragiliser par la même occasion la position de la princesse noire Irina. Soit nous agissons nous-mêmes, mais il faudrait alors faire une action particulièrement odieuse, pas un simple pillage. Ou nous pouvons faire les deux. Lancer le mécanisme en enflammant les clans vampiriques … puis le faire s’emballer définitivement avec une action terrible de notre part de sorte à atteindre un point de non-retour. »

Le capitaine des gredins eut un petit sourire en coin.

« Je suis parfaitement disposé à mettre mon art au servir de cette tâche. Notre association pourrait s’avérer très fructueuse … aussi si elle s’avérait fonctionner, je pense qu’une autre association pourrait s’avérer encore plus fructueuse. Certains capitaines nourrissent le projet de s’élever au-dessus des autres en prenant la couronne, j’ai moi-même ce dessein. Mais le faire par la violence pourrait mener à la perte de beaucoup de gens compétents. Les personnes ne sont ni plus ni moins que des ressources au même titre que le bois ou l’or. Les perdre serait donc un énorme gâchis … et j’ai horreur de gâcher. »

L’elfe sombre posa son regard sur la féline.

« Vous êtes compétente et me semblez nourrir d’autre projet que celui de devenir roi de la confrérie. Vous découvrirez au cours de l’opération que vous me proposez de soutenir que je suis le plus à même de vous aider à réaliser votre projet personnel. »

Bien que cordial jusqu’alors, Nathaniel venait de faire une menace … ou plutôt une mise en garder ainsi qu’une proposition voilée à Kalza’ah : Si tu ne veux pas mourir et atteindre tes objectifs, joint toi à mon moi pour que je devienne le roi de la confrérie.

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La journée avançait et la discussion entrait dans le concret. Tans mieux, elle allait bientôt pouvoir laisser le capitaine des gredins se reposer après son voyage en mer et elle allait pouvoir retourner à son travail routinier. Envoyer des menaces de mort ou pire aux ouvriers esclavagistes incompétents, fouetter à mort l'esclave exemple de la semaine, boire un thé tranquillement en lisant son courrier avec ses suivantes et organiser l'arrivée des vampires dans ses petits plans. Quelle vie que celle d'une femme d'affaire compétente...

"J'apprécie cet échange capitaine. Je le trouve distrayant et j'aimerai spéculer toute la journée en votre compagnie en me baladant au hasard des pontons mais ce chemin a une fin et nous sommes des personnes occupées. Il sera toujours temps de régler les détails par lettre plus tard."

Elle revint sur le sujet des vampires en donnant son point de vue. Sa voix était narquoise et sifflante.
"Hmpf ! Quelles absurdes petites créatures ! Ils possèdent la vie éternelle ainsi que des pouvoirs incroyables, ce sont des prédateurs ultimes et ce sont eux qui sont tenus en laisse ! Ils devraient être de l'autre côté du collier, ça n'a pas de sens....
Toute proportions gardées, j'obtiens de bien meilleurs résultats en ce qui concerne la soumission de mon peuple, et je pars avec bien moins de moyens efficaces si l'on regarde mes troupes et le nombre de fois où je dois moi même mettre la main à la pâte. Cette invasion de vos peuples, même si elle m'a ouvert de jolies opportunités a vraiment été gérée avec les pieds. M'enfin il est toujours temps de rectifier les erreurs et nous autres à Athgalan, allons nous y mettre à cœur joie si j’interprète bien votre enthousiasme."

Il n'y avait pas de fidélité, pas d'honneur, pas de valeurs en jeu puisque Kalza'ah en était dénudée. Elle aurait pu être gracieuse de l’ascension sociale qu'elle avait eu grâce aux peaux-nues, elle aurait pu avoir en elle le désir de faire ses preuves aux pirates et de mériter sa place. Mais non. Elle voulait le pouvoir et la vengeance et tout ce qui pouvait l'aider à les obtenir. Elle faisait clairement état de ses ambitions au gredin et éprouvait ses sentiments envers les autres peuples par ses piques. Il n'y avait que le mépris de la faiblesse en jeu, pas de place pour un quelconque respect ou un sentiment de préférence pour telle ou telle nation. Seule Athgalan devait compter, et le pouvoir.

Elle grimaça ensuite aux propos qui se voulaient rassurants concernant les partisans de l'abolition de l'esclavagisme.
"L'anti-esclavagisme ne m'inquiète pas vraiment sur le moyen et court terme. La demande est toujours en augmentation, les clients sont toujours réguliers, les esclaves pour le travail et la construction continue d'être ma source de revenu principal et ceux à visées plus... comment dire... ludique, commencent à me rapporter ce qu'ils valent en entretien. Les affaires tournent bien et je ne m'en cache pas. Mais mes projets portent assez loin dans l'avenir et je souhaite garder une bonne marge de manœuvre contre les graärh. Nos comptes devront être réglés un jour, un jour lointain, peut-être même après que j'eu épuisé toute ma fortune et toute mes troupes dans ce combat.
Cependant si vous m'assurez qu'il n'y a pas de risques à voir de ce côté et que vous vous porter garant de la couardise de mes ennemis, je me fie à vous mon cher. J'espère juste pour la suite des événements, que nous ne trouverons pas une flotte de bien-pensants apportant la guerre à nos portes au nom de la paix."

Kalza'ah nota que le gredin poussait l'arrogance et la fanfaronnade dans des retranchements qu'elle ne se serait pas autorisé à elle. Bien. C'était lui le gros bras de la confrérie, il saurait s'assurer la réussite des opérations quitte à trancher quelques têtes et couler quelques navires pour couvrir ses arrières, tandis que capitaine des pirates saurait couvrir les siens au nom de la cité.

"Bien. Je vais aller au devant des vampires qui arrivent ici en novembre pour me rencontrer entre autre. Je tacherai de les séduire et d'attiser leur avidité avec le même talent dont j'ai pu faire preuve à votre égard. Quant à notre action à nous contre les graärh, nous allons y réfléchir et nous partagerons nos idées quand l'un de nous aura une proposition concluante. Les deux entreprises combinées me semblent indispensable, si nous voulons que le carnage déclenché ait l'ampleur suffisante pour nous profiter et ne pas s'essouffler à la première escarmouche. Nous allons embraser les terres de glace ! N'est ce pas un bel exemple de la poésie comme j'en ai lu dans nombre des manuscrits de vos peuples ? J'aime bien cette coutume futile, c'est un luxe que les graärh n'ont jamais voulu se permettre..."

Elle ronronna de plus belle à la remarque que lui fit l'elfe sur la fructuosité de l'affaire et elle s'en enorgueillit en lui lançant un regard ardent.
"Vous n'êtes pas avare de compliments sur mon flair dites moi, je possède d'autres talents tout aussi bons et variés vous savez et même si nos talents respectifs vont transformer cette bonne affaire en casse du siècle, je parie comme vous que nous pourrions retirer bien d'autres bénéfices de notre collaboration..."
Se faisant sa démarche se fit plus déhanchée, les mouvement fluides et félins de son corps en marche firent bondir ses lourds bibelots et collier qui ballottait sur sa poitrine de velours. Elle maintint son regard sulfureux sur l'elfe quelques instants pour l'accrocher à elle puis le détourna vers la mer et elle reprit la discussion sur une voix plus suave.

"Athgalan ne serait pas la même sans nous autres. Malgré ma haine contre la gamine aux dents longues, je connais l'utilité et l'étendue de son réseau et ce serait un gâchis de le perdre pour un seul faux-pas. Même si ça me répugne de le dire, je la comprend d'une certaine manière : son avidité pour le pouvoir s'est nourrie de sa stupidité et c'est le sort qui peut nous attendre vous et moi si nous pré-supposons trop de nous même."
La mis en garde était à peine déguisée. Les yeux de l'orque n'étaient-ils pas un peu plus gros que son ventre ? La capitaine s'arrêta d'un coup, posa une main sur sa hanche, cambra sa poitrine en avant et tira sur son calumet une bonne bouffée de tabac.
"La confrérie se porte plutôt bien malgré l'absence de roi ou de reine. Et pourtant vous voulez le trône ? Vous désirez la couronne de roi des pirates, ornant votre front, vous voulez voir ce ramassis des pires raclures du monde sous votre botte ? Vous voulez voir ployer sous votre doigt les plus vieux loups de mers ? Savoir ce que les marchands avides se passe sous le manteau à l'ombre des quais ? Vous voulez entendre ce que les oreilles indiscrètes qui traînent aux quatre coins de l'archipel récupèrent ? Commander aux ombres indiscernables dont seuls l'éclat des couteaux tirés est visible ? Et vous voulez voir mes esclaves enchaînés en file bien droite devant vous ? Vos gredins ne suffisent donc plus à votre gourmandise, c'est les autres capitaine que vous voulez voir vous obéir.
Très bien, je peux vous donner ce que vous désirez. Je peux satisfaire ce désir en vous donnant ma voix au conseil des capitaines de la confrérie. Faites vos preuves, montrez moi ce que vous valez vraiment, terreur des mers. Déchaînez la puissance de l'Orque à mon service, faites souffrir les graärh et attisez la soif des vampires et je poserai moi même cette couronne sur votre jolie petite tête blanche."

Se faisant séductrice et charmeuse, ne quittant pas des yeux sa cible pendant tout son discours, elle se servit du don du cobra pour faire perdre le regard du gredin au fond des ses grands yeux bleus et profonds. Elle se rapprocha petit à petit jusqu'à ce que les deux capitaines sentent tout les deux le souffle de l'autre  sur leurs visage, forçant l'elfe a baissé la tête vers elle. Kalza'ah, gardant toujours ses yeux levés sur l'elfe leva doucement sa main libre et vint caresser lentement le haut cou blanchâtre de son toucher de velours. Elle lui chuchota sensuellement, à quelque centimètres de ses lèvres :
"Satisfais moi Nathaniel, contentes mon désir, et je te récompenserai en laissant tes fantasmes les plus fous se réaliser..."

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¤ Manigance III ¤


L’elfe ne put que ricaner aux remarques de la capitaine des esclaves sur les vampires. Si elle savait. Autrefois, elle aurait surement tremblé face à cette race. Mais aujourd’hui, les longs-crocs n’étaient plus l’ombre de ce qu’ils étaient autrefois et cela s’expliquait facilement.

« Il est vrai que vous voyez les vampires sous leurs jours le plus pitoyable. Ils n’étaient pas ainsi autrefois, ils ont été pendant longtemps l’objet de nombreux cauchemars. Les vampires sont des moutons, rien de plus. Ils ont besoin d’un berger. Si ce berger est fort, alors la race vampirique sera forte. Si ce berger est faible, alors la race vampirique sera faible. Je doute qu’un berger de l’acabit des anciens ne réapparaisse de sitôt. En attendant, nous devons simplement en profiter. »

Nathaniel chassa l’air devant lui à l’aide de sa main.

« Une invasion ? Ahahaha ! Vous me faites rire capitaine. Nous n’avons pas quitté nos anciennes terres pour en envahir de nouvelles. Nous les avons fuis, car nous avons été chassés par un mal puissant. Nous avons fait face à de terribles ennemis sur notre ancien continent. Des ennemis qui vous feraient frémir. Mais je crains que nous ayons été très chanceux et surtout très aidé. Or, aujourd’hui la chance à tourner et l’aide n’est plus. Nous fait de notre mieux, mais les Chimères étaient trop fortes. Enfin bref, au moins, nous pirates, sommes ici pour redresser le tir et profiter aux maximums des bienfaits que l’on peut exploiter de ces territoires. »

Le gredin ne souleva pas les futurs propos de la féline. Il était peut-être arrogant, mais cette arrogance lui venait de ses informations et de l’analyse de la situation. Ainsi était le monde, ainsi étaient les choses. Elles ne changeraient pas du jour au lendemain d’un simple claquement de doigts. Et celui qui pensait en être capable était un fou. La plus belle preuve à fournir était celle du cas Irina. Elle voulait changer son peuple, elle voulait abolir l’esclavage. Et déjà le monde s’activait à lui mettre des bâtons dans les roues pour la faire chuter. Et elle chuterait. Ainsi est le monde, ainsi sont les choses.

Soudainement, la graärh eut une attitude plus aguicheuse, une attitude que l’elfe sombre ne connaissait que trop bien pour l’avoir vue chez de nombreuses femmes. Si cette dernière décidait d’arpenter ce chemin-ci, elle jouerait à un jeu dangereux.

« Je ne sais pas trop ce qui est passé par la tête d’Irina. Mais je suis content d’entendre que, même si vous la détestez en raison de ses actions, au moins vous reconnaissez son talent. Et chez moi, c’est bien souvent le talent, l’utilité qu’une personne peut avoir qui fait pencher la balance lorsque je décide si elle doit vivre … ou mourir. Je n’ai pas envie de tuer Irina, simplement la rappeler à ses devoirs envers Athagalan. Elle est utile à la ville, et je veux qu’elle continue de l'être. Et s’il faut en passer par le sang et le feu, je le ferais. En revanche, si nos petites affaires ne la ramènent pas à la réalité. Je crains que pour le bien d’Athgalan il faille se passer de ses services … car son talent ne compensera pas les pertes subies. »

L’attitude de la féline changea un peu plus, devenant plus lascive, plus provocante. Cela plut au pirate, quand bien même elle usa d’artifice pour capter toute son attention. La patte de la graärh se glissa jusqu’à son cou pour le caresser. Nathaniel se mit à sourire, révélant son sourire carnassier et son regard prédateur. L’espace d’un instant, on aurait dit une bête des abysses les plus profonds dont la soif et l’appétit semblaient insatiables. Leva une main, il vint poser celle-ci sur le menton de la féline. Il inconsciemment il activa son esprit lié du lion, sa voix devenant encore plus envoutante que le regard de la capitaine des esclaves.

« J’aime que l’on me parle ainsi, capitaine. Je veux tout … absolument tout. Humains, elfes, vampire, immaculé, graärh, dragon, terre, mer, ciel, magie, monde ... tout ça et plus encore je le veux sous ma botte. Car la sensation de possession … la sensation de domination est celle la plus grisante qu’il soit. Mes efforts seront à la hauteur de mon ambition, je ferais tout ce qui est nécessaire pour obtenir ce que je désire. »

L’elfe fit un pas en avant, dominant de sa hauteur la féline, l’écrasant de sa présence.

« Si l’on doit me faire confiance, c’est bien pour mon ambition. Soyez assuré, Kalza’ah, que je serais vous contenter. »

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Bien, la capitaine des esclaves avait le sentiment que la journée avait bien payé et le bavardage n'était pas un luxe qu'elle appréciait particulièrement s'offrir. Les peaux-nues étaient bien moins ennuyeux que les graärh mais cette coutume d'avoir toujours quelque chose à dire sur n'importe quoi pouvait parfois se révéler ennuyeuse. Les plaisirs de la discussion dans cette langue élaborée et froide des peaux-nues lui plaisaient dans leur raffinement, mais elle n'aimait pas courir le risque de disserter trop longtemps au risque de perdre son attrait pour le sujet, elle n'en avait pas le temps. Même si les graärh étaient des barbares, des bêtes sauvages débiles; même s'ils étaient des moutons ayant perdus depuis longtemps leurs crocs et griffes et qu'ils la dégoûtaient; même parmi ce peuple qui l'avait vu grandir et élevé parmi les meilleurs guerrières de son temps, l'action primait sur la parole et cela lui manquait parfois. Ils savaient ce qu'étaient que de savourer l'instant présent en dédaignant le passé avec le mépris naturel qui était dû à toute chose morte. Ils savouraient avec justesse l’appréhension des prochains coups... et savaient aussi quand se montrer pour attiser la peur aux proies ou la convoitise de leurs pairs...

"Vous constaterez bientôt de mes nombreux talents je m'y engage, dit elle toujours sur un ton excessivement sensuel, Nous serons les gagnants de cette histoire et nous ramènerons la capitaine Faust qui s'est égarée ici, à Athgalan. Par la peau du cou s'il le faut et par les moyens que nous jugerons adéquats. Sinon... elle soupira et plissa un peu les yeux.
Disons que sinon j'ai déjà réfléchi à quelques manières utiles de me servir de sa jolie carcasse et que je cherche actuellement un moyen moins onéreux de calmer la faim de ma chère marchandise. Je vous l'ai dit, tout est bon à prendre dans cette affaire, même pour vous."


Alors que le souffle chaud de ces derniers mots arrivaient à hauteur de la poitrine de l'elfe, Kalza'ah reçut en retour la puissante vague de magie animale de l'elfe au totem de lion à mesure qu'il parlait de sa voix envoûtante. Elle faillit chavirer sous l'impact et senti monter en elle un picotement de chaleur qu'elle n'avait pas ressenti depuis des années. C'était une sensation agréable mais dangereuse. Les hommes devaient être dominés, c'était des armes, des outils. Les femmes aussi d'ailleurs, mais elles avaient au moins la grâce de se laisser suffisamment dresser pour ne pas trahir à tout moment sous prétexte que leurs organes génitaux leur dictaient de fourrer la première croupe venue.
Avec résolution, et l'aide des ses propres esprits, elle parvint à contenir la tentative de charme magnétique. Elle ne s'attendait pas à toucher aussi juste avec ses mots et son attitude, ni à réveiller un tel appétit. Quels abysses d'années sombre et d’événements noirs contenait la mémoire de cet elfe pour montrer une telle avarice, une telle voracité pour le pouvoir ? Kalza'ah frémit et elle dut se morigéner pour ne pas laisser paraître son émotion. Il n'était pas temps de se lancer dans un concours puéril pour savoir qui était le plus avide de pouvoir et de violence et elle fit taire impérieusement la petite voix qui lui soufflait que c'était parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir gagner. Elle se laissa dominer par l'elfe bien que ses instincts et son propre esprit lié lui dictait de lui trancher la gorge immédiatement et elle garda le rôle de la femelle en chaleur qu'elle s'était donné.

"Quelle fougue ! Vous eveilleriez presque des apétits pour les mâles dont je m'étais pourtant jurée de ne plus écouter... On s'y laisserai presque tenter quand on vous sent aussi proche ô mon capitaine..."
Toujours d'une voix lascive et diablement tentatrice, la féline colla son corps chaud et doux à celui plus grand de son séducteur. Elle baissa sa main et la laissa parcourir de caresse les pectoraux à la hauteur de son visage, qu'elle semblait regarder avec envie.
"Cher lion... faites attention à vos apétits... et faites attention aux miens, vous risqueriez d'y perdre la tête..."

La mante religieuse aux yeux de cobra rompit le contact d'un seul coup en se détournant pour partir vers la cité d'un pas déhanché provocant mais décidé, laissant l'orque roi mijoter dans les rêves de pouvoir et de plaisir qu'elle avait attisé en lui. Elle avait sentit approcher le point de non retour où la passion des corps aurait surpasser la raison des esprits et elle ne pouvait s'y résoudre maintenant. Aujourd'hui elle s'était attaché une certaine loyauté de la part du capitaine des gredins en stimulant son ambition en lui promettant rien de moins que sa voix au conseil alors elle ne souhaitait pas gâcher ses efforts. La récompense en nature viendrait peut-être plus tard ou peut-être jamais, mais qu'il se l'imagine comme un petit bonus pour le travail accompli, cela ne ferait que renforcer sa motivation.

Elle reprit une bouffée de ses herbes psychotrope à son calumet pour réguler la frénésie de son imagination et des soubresauts que son corps exigeaient. Elle devait chasser l'arôme érotique de l'orque qui flottait dans ses narines et son esprit car il ne faisait que déranger l'odeur qu'elle recherchait vraiment, celle qui la faisait frémir d'un vrai plaisir, plus glacé et vertigineux que tous. Après tout, elle ne vivait que pour un seul parfum, celui de la lente vengeance glacée qui vient faire trembler les coeurs des fauves, celui de la fraiche liberté qui s'envole au dessus des relents du marais, celui des corps enchaînés qui pourrissent dans les immondices, le sang, la sueur et les larmes.
En somme, elle ne respirait que la fragrance de l'esclavage.

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