¤ L’aigre parfum du marécage¤
24 octobre, an 1762 du troisième âge
La pointe ouest de Néthéril était en vue, très bientôt, à l’horizon, un port apparaîtrait. Le Maelstrom s’en retournait à celle que la nommait la perfide. Pour les gens de l’extérieur, la cité des pirates portait bien son nom, mais pour ceux vivants à l’intérieur, c’était autre chose. Oui, pour l’elfe à la chevelure semblable à l’écume, Athgalan la libre était bien plus appropriée. Il faut dire que dans ce coin de l’archipel, on était bien moins coincé du cul que dans les autres. Pourtant, le capitaine n’avait formulé aucune objection quand il avait fallu la nommer, soutenant même le nom de la perfide. Pourquoi ? Sans par pure moquerie envers les autres. Que l’insulte dont les autres nous couvrent devienne notre fierté, notre étendard, notre bouclier, ainsi vous leur retirez une arme et vous gagnez contre eux. C’est assurément ainsi que le gredin avait raisonné à l’époque. La putride aurait aussi pu lui convenir en raison de sa proximité avec le marécage, mais ce nom n’avait pas été retenu. En effet, les pirates avaient fait un beau travail avec cet endroit. Bâtir sur un marais n’était pas une chose aisée, encore moins quand ledit marais était infesté d’ignoble créature. C’est à ce moment-là que les armes nautiques des navires-pirates avaient été fort utiles, afin de débarrasser l’endroit des nombreux vaseux et tendriculaire. Puis, une fois que la zone fut sécurisée, ce fut aux esclaves de jouer leur rôle. Nombreux étaient morts d’épuisement, il ne serait guère étonnant que certaines habitations tiennent debout en raison des cadavres des travailleurs empilés en dessous qui lui assurent un soutien.
Nathaniel n’avait cependant aucun état d’âme, pour obtenir quelques choses, un sacrifice est toujours nécessaire, alors autant faire en sorte que ce soit quelqu’un d’autre que lui qui le paie. La ville n’était d’ailleurs pas encore finie, elle ne cessait de s’étendre petit à petit dans le marais, semblable à une araignée tissant sa toile.
Au bout de quelques heures, le navire du capitaine des gredins finit par arriver au port d’Athgalan, l’elfe sombre prit alors la barre afin de manœuvre lors de l’amarrage, ce qui était assez complexe avec un vaisseau de cette taille et l’environnement du port. À force de pratique, cela était devenu une habitude et il pouvait presque le faire les yeux fermés. Après une série de manœuvres, le maelstrom fut amarré. Les armes nautiques à l’opposé du port furent sorties, le bâtiment se mettant ainsi en position de défense afin de protéger le port si jamais des fous pensaient à attaquer la ville pirate. Qui pourrait bien tenter cela ? Sélénia ? Non, elle s’affaiblirait et s’exposant ainsi à l’alliance des cités libres . Le royaume elfique ? Comme à leur habitude, il ne se souciait guère du reste du monde, bien trop concentré à se reconstruire. Le royaume vampirique ? La princesse noire était également une capitaine de la confrérie alors cela ne risquait pas d’arriver. Caladon ? La ville entretenait des relations commerciales avec Athgalan, aussi cela n’arriverait pas. Délimar peut-être ? L’océanique était surement la plus à même de faire cela. Sa flotte était puissante et leur animosité envers les pirates était grande. Si attaque il devait y avoir lieu, il serait fort probable qu’il en soit à l’origine. Néanmoins, les pirates ne représentaient à l’heure actuelle pas une menace suffisamment grande et importante pour que ce regroupement de barbares nordiques et Almaréens s’en prennent à eux.
Un fracas de bois se fit entendre lorsque plusieurs passerelles furent sorties du navire de ligne. Des passages venaient d’être formés afin de permettre le débarquement. L’elfe à la chevelure d’écume n’avait pas pour habitude de revenir chez lui les mains vide, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Il travaillait en coopération avec le capitaine des contrebandiers pour aider à fournir la cité en ressources de toutes sortes. Maitre du vol et de la corruption, il ne s’arrêtait jamais dans un port sans remplir un peu de la cale de son navire. Et lorsqu’il croisait un navire en pleine mer, il l’attaquait sans sommation à moins que cela ne soit un confrère. Les membres de l’équipage commencèrent à décharger le Maelstrom. En premier, toujours, les hommes transportaient sur leur dos de grand de nourriture, il fallait la stocker le plus vite possible afin d’éviter qu’elle ne pourrisse. Ensuite venaient les différentes ressources, bois, tissu, minerai, le tout dans de grandes caisses. Ensuite les richesses que l’on apportait directement à l’édifice principal de la ville à savoir la cabine du capitaine. Enfin, étaient toujours déchargés en dernier les éventuels esclaves que Nathaniel ramenait avec lui, ces derniers étaient toujours des prisonniers issus de bataille. Cependant suivant le bon vouloir du capitaine, et surtout suivant la qualité du prisonnier, il faisait une demandée de rançon. Ceux dont la famille ne pouvait malheureusement finiraient comme esclave. Et ceux dont la rançon avait pu être payée étaient libérés. Il arrivait, parfois, que l’elfe sombre rançonne le corps des marins mort. Des familles, plus qu’on ne le croit, étaient prêtes à payer pour récupérer les corps du défunt afin d’honorer les rites funéraires. Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent.
Après une longue heure de déchargement, vint enfin le tour des esclaves. Nathaniel avait fait quelques prisonniers lors de l’attaque de deux navires marchands dernièrement. Il y avait principalement de l’humain, mais également quelques vampires, elfes et Graärh. Ces derniers étaient en revanche plus rares. Peut-être devrait-il songer à faire un raid prochainement afin d’en capturer quelques-uns. Cela ne pourrait pas faire de mal aux trésors de la confrérie.
Comme une abeille attirée par une fleur, ou peut-être est-ce une mouche attirer par du purin, lorsque vint le moment de décharger les esclaves, Eärendil entrevu arriver sur le port celle qui était la capitaine des esclaves. Cela en surprenait beaucoup de savoir que la personne qui occupait se poste était issue des autochtones de l’archipel. Les pirates se moquaient bien des différences de race, tout ce qui importait était de se rendre utile et de bien faire son travail … ou alors d’être le plus dangereux et être celui qui gueule le plus fort. Nathaniel, lui s’en moquait éperdument, il avait grandi au milieu de bandits mélangeant humain, vampires et elfes, alors voire un Graärh parmi eux le rendant indifférent.
Lentement, l’elfe alla à sa rencontre, arborant son sourire rendu si particulier par ses dents ciselées. Il la salua de loin, avant d’arriver jusqu’à elle.
« Je savais que votre espèce avait un odorat fort développé, mais de là à sentir l’odeur fraiche de la liberté envolée par-dessus les relents qui peuvent se dégager du marais, je suis épaté. À moins que cela ne soit le sixième sens allant de pair avec le vôtre poste de capitaine de la confrérie. »
Nathaniel n’avait cependant aucun état d’âme, pour obtenir quelques choses, un sacrifice est toujours nécessaire, alors autant faire en sorte que ce soit quelqu’un d’autre que lui qui le paie. La ville n’était d’ailleurs pas encore finie, elle ne cessait de s’étendre petit à petit dans le marais, semblable à une araignée tissant sa toile.
Au bout de quelques heures, le navire du capitaine des gredins finit par arriver au port d’Athgalan, l’elfe sombre prit alors la barre afin de manœuvre lors de l’amarrage, ce qui était assez complexe avec un vaisseau de cette taille et l’environnement du port. À force de pratique, cela était devenu une habitude et il pouvait presque le faire les yeux fermés. Après une série de manœuvres, le maelstrom fut amarré. Les armes nautiques à l’opposé du port furent sorties, le bâtiment se mettant ainsi en position de défense afin de protéger le port si jamais des fous pensaient à attaquer la ville pirate. Qui pourrait bien tenter cela ? Sélénia ? Non, elle s’affaiblirait et s’exposant ainsi à l’alliance des cités libres . Le royaume elfique ? Comme à leur habitude, il ne se souciait guère du reste du monde, bien trop concentré à se reconstruire. Le royaume vampirique ? La princesse noire était également une capitaine de la confrérie alors cela ne risquait pas d’arriver. Caladon ? La ville entretenait des relations commerciales avec Athgalan, aussi cela n’arriverait pas. Délimar peut-être ? L’océanique était surement la plus à même de faire cela. Sa flotte était puissante et leur animosité envers les pirates était grande. Si attaque il devait y avoir lieu, il serait fort probable qu’il en soit à l’origine. Néanmoins, les pirates ne représentaient à l’heure actuelle pas une menace suffisamment grande et importante pour que ce regroupement de barbares nordiques et Almaréens s’en prennent à eux.
Un fracas de bois se fit entendre lorsque plusieurs passerelles furent sorties du navire de ligne. Des passages venaient d’être formés afin de permettre le débarquement. L’elfe à la chevelure d’écume n’avait pas pour habitude de revenir chez lui les mains vide, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Il travaillait en coopération avec le capitaine des contrebandiers pour aider à fournir la cité en ressources de toutes sortes. Maitre du vol et de la corruption, il ne s’arrêtait jamais dans un port sans remplir un peu de la cale de son navire. Et lorsqu’il croisait un navire en pleine mer, il l’attaquait sans sommation à moins que cela ne soit un confrère. Les membres de l’équipage commencèrent à décharger le Maelstrom. En premier, toujours, les hommes transportaient sur leur dos de grand de nourriture, il fallait la stocker le plus vite possible afin d’éviter qu’elle ne pourrisse. Ensuite venaient les différentes ressources, bois, tissu, minerai, le tout dans de grandes caisses. Ensuite les richesses que l’on apportait directement à l’édifice principal de la ville à savoir la cabine du capitaine. Enfin, étaient toujours déchargés en dernier les éventuels esclaves que Nathaniel ramenait avec lui, ces derniers étaient toujours des prisonniers issus de bataille. Cependant suivant le bon vouloir du capitaine, et surtout suivant la qualité du prisonnier, il faisait une demandée de rançon. Ceux dont la famille ne pouvait malheureusement finiraient comme esclave. Et ceux dont la rançon avait pu être payée étaient libérés. Il arrivait, parfois, que l’elfe sombre rançonne le corps des marins mort. Des familles, plus qu’on ne le croit, étaient prêtes à payer pour récupérer les corps du défunt afin d’honorer les rites funéraires. Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent.
Après une longue heure de déchargement, vint enfin le tour des esclaves. Nathaniel avait fait quelques prisonniers lors de l’attaque de deux navires marchands dernièrement. Il y avait principalement de l’humain, mais également quelques vampires, elfes et Graärh. Ces derniers étaient en revanche plus rares. Peut-être devrait-il songer à faire un raid prochainement afin d’en capturer quelques-uns. Cela ne pourrait pas faire de mal aux trésors de la confrérie.
Comme une abeille attirée par une fleur, ou peut-être est-ce une mouche attirer par du purin, lorsque vint le moment de décharger les esclaves, Eärendil entrevu arriver sur le port celle qui était la capitaine des esclaves. Cela en surprenait beaucoup de savoir que la personne qui occupait se poste était issue des autochtones de l’archipel. Les pirates se moquaient bien des différences de race, tout ce qui importait était de se rendre utile et de bien faire son travail … ou alors d’être le plus dangereux et être celui qui gueule le plus fort. Nathaniel, lui s’en moquait éperdument, il avait grandi au milieu de bandits mélangeant humain, vampires et elfes, alors voire un Graärh parmi eux le rendant indifférent.
Lentement, l’elfe alla à sa rencontre, arborant son sourire rendu si particulier par ses dents ciselées. Il la salua de loin, avant d’arriver jusqu’à elle.
« Je savais que votre espèce avait un odorat fort développé, mais de là à sentir l’odeur fraiche de la liberté envolée par-dessus les relents qui peuvent se dégager du marais, je suis épaté. À moins que cela ne soit le sixième sens allant de pair avec le vôtre poste de capitaine de la confrérie. »