Le mois d'août se faisait chaud et ensoleillé. Et si l'on pouvait croire que l'air frai de la côte aiderait les Caladonniens à respirer, le nouveau continent ne semblait pas y agréer. L'humidité y était étouffante. Même avec l'eau jusqu'à la ceinture, les marins transpiraient par dessus leurs peau brûlées. Ils répétaient leurs gestes aisés malgré la fatigue de leurs échines courbées et brisées par le travail dans un enchaînement inlassable. En effet, l'effervescence du port n'avait pas changé; Ce qui lui donnait plus que jamais cette insoutenable impression de crasse purulente. Un véritable enfer diraient certain. Pas étonnant qu'aujourd'hui la noblesse ai déserté les divertissements marins pour se rafraîchir à l'ombre des chaines et des peupliers. A leur façon, les jardins de la mairie grouillaient tout autant que les embarcadères. Dans une dance raffinée de flanelle, rubans et volants, les rires cristallins s'élevaient avec légèreté. Habillées de couleurs pâles, les dames avaient sorti les éventails et les ombrelles, ne laissant aucune chance aux rayons perfides du soleil de gangrener leur teint délicat. Sous le voile de son ombrelle, la jeune Ostiz admirait ce magnifique spectacle de productivité. A Caladon, chaque petite chose était à sa place.
Caladon, ville de liberté. Certes, on avait prit un plaisir sans limite à cracher sur l'aristocratie de l'ancien monde, remettant en cause les normes sociale, la légitimité de la royauté et tout ces vieux principes qui ne subsistaient plus qu'à Sélénia. Et pourtant, quels réels changements s'étaient opérés? Puisque leur haine des nobles venait uniquement de leur besoin enragé d’être des noble à leur place. Ainsi une nouvelle aristocratie s'était élevée, dans la cité où l'argent rendait roi. Eleonnora les méprisait autant qu'elle les comprenait. Leur vil opportunisme était semblable au sien et ne elle pouvait les blâmer pour ça sous peine d'être injuste. Au côtés de l'initiatrice de cette petite sauterie, la jeune femme surplombait ce petit monde depuis l'estrade, leur offrant à toutes et à tous un sourire aussi éclatant que l'astre solaire, qui peu à peu se faisait recouvrir par les nuages. C'était une vieille femme à l'air guindé qui lui avait demandé de préparer cette garden party comme on savait si bien le faire à la cours lors des temps anciens; Les épouses se rencontraient, loin des préoccupations de leurs hommes, s'amusant au croquet, aux dés et s'enfilant de nombreuses confiseries luxueuses. Lorsqu'Eleonnora avait soutenu ce projet, l'administration n'y avait pas vu d'inconvénient tant que ce n'était pas à la cité de payer les frais de ces dépenses mondaines. Et puis mettre à l'aise les plus riches des citoyens était un bonus. Caladon savait se rendre attractive. Au dessus du brouhaha la demoiselle éleva sa voix comme elle savait si bien le faire.
« J'espère que Sélénia aussi est accablée par cette chaleur étouffante...le monde serait bien injuste sinon... » Quelques rires dans l’assistance. Les demoiselles se penchaient les unes vers les autres pour échanger des confidences, gloussant derrière leurs mains gantées. La conseillère ne pouvait savoir si elles faisaient parti de ceux qui l'admiraient ou de ceux l'enviaient. Bien que l'un soit positif et l'autre négatif, les deux étaient flatteurs. Elle était néanmoins consciente que tout ces regards n'attendaient qu'un faux mouvement de sa part pour alimenter leurs conversations. Si elle comprenaient leur opportunistes de maris, ces dames et demoiselles, elle les méprisait. Des âmes sans valeur dont le seul mérite était d'avoir suivit leurs hommes jusqu'à bon port. « ...Mais, mesdames, il y a un an il nous aurait été impossible d'être réunies ainsi. Alors c'est avec joie que Dame Agnès, ici présente, et la cité de Caladon représentée par ma personne vous invite dans la douceu- »
Un éclat de lumière pourfendit le ciel, arrachant à l'assemblée un cri strident. Ce fut dans un festival de dentelles effrayées qu'un véritable chaos s’installa. La jeune conseillère avait beau se démener, impossible de rétablir le calme. La vielle dame, cramponnée à ses lunettes ne l'aidait pas. Sur le vacarme vint se plaquer le martèlement de l'eau. Des trombes d'eau. Ce qui fera le bonheur des petites gens fera le malheur des plus grands. Elle essuya un juron, et se précipita vers la salle de bal grand ouverte où la garde prenait déjà soin de rentrer ces dames. « Mesdames, je vous assure que vous ne courrez aucun danger! Voyez regagner la grand salle dans le calme je vous prie! Nous allons installer la collation à l’intérieur, ce n'est qu'une question de temps! » Ils avaient l'air bien malins face à ces hystériques qui se cramponnaient à eux comme à des bouées de sauvetage. Elle étaient plus effrayantes que jamais avec leur maquillage à moitié effacé et coulant le long de leurs joues.
Il n'y avait rien à y faire alors le temps que ces niaises se calment, Eleonnora referma son ombrelle trempée et se détacha de la foule pour aller souffler dans un coin. En epongeant sa longue robe immaculée aux innombrables volants, elle se disait qu'au moins cet orage l'avait dispensé de ce discours ennuyant et de ces conversations idiotes.
Dernière édition par Eleonnora Ostiz le Mar 12 Juin 2018 - 8:56, édité 1 fois
Caladon, ville de liberté. Certes, on avait prit un plaisir sans limite à cracher sur l'aristocratie de l'ancien monde, remettant en cause les normes sociale, la légitimité de la royauté et tout ces vieux principes qui ne subsistaient plus qu'à Sélénia. Et pourtant, quels réels changements s'étaient opérés? Puisque leur haine des nobles venait uniquement de leur besoin enragé d’être des noble à leur place. Ainsi une nouvelle aristocratie s'était élevée, dans la cité où l'argent rendait roi. Eleonnora les méprisait autant qu'elle les comprenait. Leur vil opportunisme était semblable au sien et ne elle pouvait les blâmer pour ça sous peine d'être injuste. Au côtés de l'initiatrice de cette petite sauterie, la jeune femme surplombait ce petit monde depuis l'estrade, leur offrant à toutes et à tous un sourire aussi éclatant que l'astre solaire, qui peu à peu se faisait recouvrir par les nuages. C'était une vieille femme à l'air guindé qui lui avait demandé de préparer cette garden party comme on savait si bien le faire à la cours lors des temps anciens; Les épouses se rencontraient, loin des préoccupations de leurs hommes, s'amusant au croquet, aux dés et s'enfilant de nombreuses confiseries luxueuses. Lorsqu'Eleonnora avait soutenu ce projet, l'administration n'y avait pas vu d'inconvénient tant que ce n'était pas à la cité de payer les frais de ces dépenses mondaines. Et puis mettre à l'aise les plus riches des citoyens était un bonus. Caladon savait se rendre attractive. Au dessus du brouhaha la demoiselle éleva sa voix comme elle savait si bien le faire.
« J'espère que Sélénia aussi est accablée par cette chaleur étouffante...le monde serait bien injuste sinon... » Quelques rires dans l’assistance. Les demoiselles se penchaient les unes vers les autres pour échanger des confidences, gloussant derrière leurs mains gantées. La conseillère ne pouvait savoir si elles faisaient parti de ceux qui l'admiraient ou de ceux l'enviaient. Bien que l'un soit positif et l'autre négatif, les deux étaient flatteurs. Elle était néanmoins consciente que tout ces regards n'attendaient qu'un faux mouvement de sa part pour alimenter leurs conversations. Si elle comprenaient leur opportunistes de maris, ces dames et demoiselles, elle les méprisait. Des âmes sans valeur dont le seul mérite était d'avoir suivit leurs hommes jusqu'à bon port. « ...Mais, mesdames, il y a un an il nous aurait été impossible d'être réunies ainsi. Alors c'est avec joie que Dame Agnès, ici présente, et la cité de Caladon représentée par ma personne vous invite dans la douceu- »
BLAM
Un éclat de lumière pourfendit le ciel, arrachant à l'assemblée un cri strident. Ce fut dans un festival de dentelles effrayées qu'un véritable chaos s’installa. La jeune conseillère avait beau se démener, impossible de rétablir le calme. La vielle dame, cramponnée à ses lunettes ne l'aidait pas. Sur le vacarme vint se plaquer le martèlement de l'eau. Des trombes d'eau. Ce qui fera le bonheur des petites gens fera le malheur des plus grands. Elle essuya un juron, et se précipita vers la salle de bal grand ouverte où la garde prenait déjà soin de rentrer ces dames. « Mesdames, je vous assure que vous ne courrez aucun danger! Voyez regagner la grand salle dans le calme je vous prie! Nous allons installer la collation à l’intérieur, ce n'est qu'une question de temps! » Ils avaient l'air bien malins face à ces hystériques qui se cramponnaient à eux comme à des bouées de sauvetage. Elle étaient plus effrayantes que jamais avec leur maquillage à moitié effacé et coulant le long de leurs joues.
Il n'y avait rien à y faire alors le temps que ces niaises se calment, Eleonnora referma son ombrelle trempée et se détacha de la foule pour aller souffler dans un coin. En epongeant sa longue robe immaculée aux innombrables volants, elle se disait qu'au moins cet orage l'avait dispensé de ce discours ennuyant et de ces conversations idiotes.
Dernière édition par Eleonnora Ostiz le Mar 12 Juin 2018 - 8:56, édité 1 fois