La journée avait été calme. La Meute avait monté le camp en bordure de forêt, non loin d’un village récent. Les Loups avaient prêté une main forte aux villageois, pour défricher un champ et monter une grange. Toute unité guerrière ou d’une armée régulière se serait peut-être montrée réticente à l’idée de revenir à des pratiques aussi civiles, bien qu’elle ait l’habitude de monter un camp avec palissade, mais c’était oublier l’origine des hommes du Loup Solitaire. Ils avaient beau formé maintenant la meilleure unité combattante de la guilde d’exploration et avoir des guerriers particulièrement doués, ils n’en restaient pas moins pour la plupart que d’anciens artisans et paysans, sur qui la guerre était tombée et qui leur avait tout arraché, jusqu’à l’envie d’une vie paisible.
Quand le Loup Solitaire avait proposé de donner un coup de main à la construction du village, cette décision avait été accueillie avec une grande fougue chez ses hommes et femmes. Et le village fut surpris un beau matin de voir arriver une trentaine de cavaliers, en arme mais sans armure à l’exception d’Erdrak, en plein milieu de leur village. Le Loup Solitaire c’était alors présenté au chef du village et au conseil. La peur qui se lisait dans leur regard ne put échapper à guerrier. Elle n’était spécialement dirigée vers lui ou ses hommes, mis plutôt vers l’immense créature de métal qui marchait à ses côtés. Un artefact Graarh, qu’Erdrak avait trouvé dans des ruines antiques. Il lui était fidèle et ne faisait qu’asseoir son identité, il était un Loup.
Après une rapide explication, des excuses pour la peur, le vilage accueillit avec plaisir mais méfiance ses bras supplémentaires. Mais la méfiance s’envola bien vite pour être remplacée par l’effort. Les guerriers révélèrent leurs anciens savoirs et le transmirent aux villageois qui les en remercièrent. Erdrak était satisfait de ce congé, et allait faire rester la Meute une semaine sur place, à se reposer et s’entrainer, calmement. Et peut-être que certains se trouveront une vocation, et voudront retourner à une vie plus paisible. Le Loup Solitaire l’avait dit et redit. Il n’y avait pas de honte à vouloir vivre en paix, et mieux encore, tant qu’ils se souviendront de l’enseignement de la Meute, les anciens Loups pourront toujours protéger leur nouvelle meute. Certains l’avaient déjà fait et c’était bien.
Le deuxième jour touchait à sa fin. Erdrak était resté au camp, il avait fait quelque passe d’arme violent pour calmer Asmo puis s’était abîmer dans la lecture d’un ouvrage de stratégie. Le repas était passé et la nuit tombée, lorsque, las, le Loup Solitaire avait ôté son armure et s’était couché. Depuis quelque temps, il n’avait aucun mal à s’endormir et mieux encore, il ne faisait plus de rêve sanglant. Mais cette nuit…
Erdrak se réveilla en sueur. Il était déboussolé, perdu. Une peur terrible lui étreignait le ventre et il ne savait pas d’où lui veniat cette peur. Et peu lui importait car il n’était que secondaire et bien faible en comparaison du mal qui le rongeait. En son esprit, une douleur, glacée, froide avait remplacé le brasier qui l’animait. Malgré sa bague, il sentait la douleur planter ses griffes dans l’intérieur de son crâne. Il aurait voulu crier, mais rien ne parvenait à sortir de sa gorge. Il aurait voulu bouger mais ses muscles refusaient d’obéir. Il reste ainsi une éternité, sentant en lui batailler une tempête de glace et de feu pour finalement perdre conscience.
Il rêva. Il rêva de feu, de Colère, de gloire et de perte, de joie malsaine. De meurtres. Beaucoup de meurtre. Puis tout cessa.
Erdrak ouvrit les yeux dans une pénombre. Il n’y avait plus de bruit. La guerre en lui s’était tu. Plus de douleur, plus de crainte, plus haine. Plus de joie ni d’envie. Juste un profond silence. Un étrange sentiment de panique, surréaliste s’empara du guerrier. Il se dressa, sortit de sa couche, titubant. Il tourna sur lui-même, cherchant de ses yeux, quelque chose qu’il ne pouvait trouver dans sa tête. Il sortit dans le camp en éveil. Rien non plus de répondit à son appel silencieux. Juste un vide. Il traversa, les tentes, titubant, reversant les armes, les bancs, sous le yeux remplis d’incompréhension des Loups.
Puis il tomba à genou, les bras ballants. Son esprit céda et préféra replonger dans l’inconscience. S’il l’avait pu, il l’aurait regretté. Des ténèbres de son sommeil, il fut inondé de la vie d’un autre. Cet autre avait sa forme, avait ses yeux. Cet autre était lui, et pourtant, il ne connaissait pas ces passages de vie, ces furies sanglantes, ces larmes chaudes devant le corps d’un être cher et perdu à jamais. Tant de chose qu’il a fait est oublié.
Quand il se réveille, il ne reconnait pas le lieu. Un plafond de pierre le domine alors que son corps repose dans un vrai lit. Ses vêtements sont propres, mais ce ne sont pas ses vêtements. Les draps sont propres, et la chambre et vide. Une fenêtre laisse filtrer la lumière du jour et entrer le doux chant des oiseaux. Le calme et la sérénité planent sur les lieux. Mais rien ne vient faire frissonner le corps d’Erdrak. Une elfe entre, apportant une carafe d’eau. Elle sourit au guerrier, qui ne lui rend pas. Il se contente de l’observer, le regard vide. A quoi bon sourire. Elle lui explique tout va bien, qu’il est au Domaine Baptistral. Erdrak ne lui répond pas et se remet à fixer le plafond.
Il est resté silencieux une semaine. Mangeant parce qu’on lui donnait à manger, non par faim. Sortant quand on le faisait sortir. Puis il se remit à parler. Répondant aux questions qu’on lui posait. Rien de plus, par phrase simple, courte et brève. Il s’essaya à différentes activités, mais rien ne l’attirait vraiment. Rien n’avait de goût. Il passait le plus clair de son temps assis sur un banc, à regarder dans le vide. Son esprit ne cheminait plus de penser. Il analysait tout, mais n’y voyait pas d’intérêt. Son esprit examinait, interpréter tout, mais ses résultats étaient futiles et abandonnés. Sa vie n’a plus de sens, mais même l’envie d’y mettre fin avait disparu.
Quand le Loup Solitaire avait proposé de donner un coup de main à la construction du village, cette décision avait été accueillie avec une grande fougue chez ses hommes et femmes. Et le village fut surpris un beau matin de voir arriver une trentaine de cavaliers, en arme mais sans armure à l’exception d’Erdrak, en plein milieu de leur village. Le Loup Solitaire c’était alors présenté au chef du village et au conseil. La peur qui se lisait dans leur regard ne put échapper à guerrier. Elle n’était spécialement dirigée vers lui ou ses hommes, mis plutôt vers l’immense créature de métal qui marchait à ses côtés. Un artefact Graarh, qu’Erdrak avait trouvé dans des ruines antiques. Il lui était fidèle et ne faisait qu’asseoir son identité, il était un Loup.
Après une rapide explication, des excuses pour la peur, le vilage accueillit avec plaisir mais méfiance ses bras supplémentaires. Mais la méfiance s’envola bien vite pour être remplacée par l’effort. Les guerriers révélèrent leurs anciens savoirs et le transmirent aux villageois qui les en remercièrent. Erdrak était satisfait de ce congé, et allait faire rester la Meute une semaine sur place, à se reposer et s’entrainer, calmement. Et peut-être que certains se trouveront une vocation, et voudront retourner à une vie plus paisible. Le Loup Solitaire l’avait dit et redit. Il n’y avait pas de honte à vouloir vivre en paix, et mieux encore, tant qu’ils se souviendront de l’enseignement de la Meute, les anciens Loups pourront toujours protéger leur nouvelle meute. Certains l’avaient déjà fait et c’était bien.
Le deuxième jour touchait à sa fin. Erdrak était resté au camp, il avait fait quelque passe d’arme violent pour calmer Asmo puis s’était abîmer dans la lecture d’un ouvrage de stratégie. Le repas était passé et la nuit tombée, lorsque, las, le Loup Solitaire avait ôté son armure et s’était couché. Depuis quelque temps, il n’avait aucun mal à s’endormir et mieux encore, il ne faisait plus de rêve sanglant. Mais cette nuit…
Erdrak se réveilla en sueur. Il était déboussolé, perdu. Une peur terrible lui étreignait le ventre et il ne savait pas d’où lui veniat cette peur. Et peu lui importait car il n’était que secondaire et bien faible en comparaison du mal qui le rongeait. En son esprit, une douleur, glacée, froide avait remplacé le brasier qui l’animait. Malgré sa bague, il sentait la douleur planter ses griffes dans l’intérieur de son crâne. Il aurait voulu crier, mais rien ne parvenait à sortir de sa gorge. Il aurait voulu bouger mais ses muscles refusaient d’obéir. Il reste ainsi une éternité, sentant en lui batailler une tempête de glace et de feu pour finalement perdre conscience.
Il rêva. Il rêva de feu, de Colère, de gloire et de perte, de joie malsaine. De meurtres. Beaucoup de meurtre. Puis tout cessa.
Erdrak ouvrit les yeux dans une pénombre. Il n’y avait plus de bruit. La guerre en lui s’était tu. Plus de douleur, plus de crainte, plus haine. Plus de joie ni d’envie. Juste un profond silence. Un étrange sentiment de panique, surréaliste s’empara du guerrier. Il se dressa, sortit de sa couche, titubant. Il tourna sur lui-même, cherchant de ses yeux, quelque chose qu’il ne pouvait trouver dans sa tête. Il sortit dans le camp en éveil. Rien non plus de répondit à son appel silencieux. Juste un vide. Il traversa, les tentes, titubant, reversant les armes, les bancs, sous le yeux remplis d’incompréhension des Loups.
Puis il tomba à genou, les bras ballants. Son esprit céda et préféra replonger dans l’inconscience. S’il l’avait pu, il l’aurait regretté. Des ténèbres de son sommeil, il fut inondé de la vie d’un autre. Cet autre avait sa forme, avait ses yeux. Cet autre était lui, et pourtant, il ne connaissait pas ces passages de vie, ces furies sanglantes, ces larmes chaudes devant le corps d’un être cher et perdu à jamais. Tant de chose qu’il a fait est oublié.
Quand il se réveille, il ne reconnait pas le lieu. Un plafond de pierre le domine alors que son corps repose dans un vrai lit. Ses vêtements sont propres, mais ce ne sont pas ses vêtements. Les draps sont propres, et la chambre et vide. Une fenêtre laisse filtrer la lumière du jour et entrer le doux chant des oiseaux. Le calme et la sérénité planent sur les lieux. Mais rien ne vient faire frissonner le corps d’Erdrak. Une elfe entre, apportant une carafe d’eau. Elle sourit au guerrier, qui ne lui rend pas. Il se contente de l’observer, le regard vide. A quoi bon sourire. Elle lui explique tout va bien, qu’il est au Domaine Baptistral. Erdrak ne lui répond pas et se remet à fixer le plafond.
Il est resté silencieux une semaine. Mangeant parce qu’on lui donnait à manger, non par faim. Sortant quand on le faisait sortir. Puis il se remit à parler. Répondant aux questions qu’on lui posait. Rien de plus, par phrase simple, courte et brève. Il s’essaya à différentes activités, mais rien ne l’attirait vraiment. Rien n’avait de goût. Il passait le plus clair de son temps assis sur un banc, à regarder dans le vide. Son esprit ne cheminait plus de penser. Il analysait tout, mais n’y voyait pas d’intérêt. Son esprit examinait, interpréter tout, mais ses résultats étaient futiles et abandonnés. Sa vie n’a plus de sens, mais même l’envie d’y mettre fin avait disparu.