25 juin 1762
Fuir l’île de Calastin s’était révélé être la meilleure option pour Demens. Il avait été tortionnaire pour le jeune empereur Nolan Kohan et avait profité de sa position pour parfois récolter des bouts de corps afin de compléter certaines expériences clandestines, mais sa méconnaissance du fonctionnement hiérarchique incombant à sa profession avait fini par lui poser problème et on l’avait dénoncé vers la fin du mois d’avril. Il avait envisagé sur le coup de se laisser condamner, sachant qu’il n’avait pas commis de crime trop grave. Après tout, sa tâche consistait ni plus ni moins à torturer des criminels afin de les faire parler. Les tuer ou leur retirer des organes aurait semblé certes étrange, mais pas assez pour le condamner à mort, seulement pour l’emprisonner un temps, et il aurait pu aller ailleurs après avoir purger sa peine.
Cependant, il survint dans le sud un soulèvement qui s’opposait haut et fort au pouvoir royal et qui entraina une guerre intra-Calastin. Le Cafard y vit une opportunité de s’éclipser dans l’immédiat sans attendre sa peine, aussi il quitta un soir la cité encore récente pour partir en direction du sud, entrevoyant déjà vers où il pourrait se diriger. Durant un mois, il marcha, de jour ou de nuit selon les besoins, constatant comment tout autour le désordre et le chaos s’étaient installés. Il ne s’en souciait pas pour autant et si on l’arrêtait pour l’interroger, il utilisant une fausse identité et racontait qu’il était parti de Sélénia lorsque c’étaient déclenchés les affrontements, après quoi on le laissait poursuivre son chemin, le prenant pour un fuyard opposé au roi. Son infection cristalline ne manquait pas non plus d’attirer l’attention, mais comme personne ne le connaissait et qu’il ne faisait rien pour se faire remarquer, les gens passaient rapidement à autre chose.
Il arriva finalement à Delimar début juin, alors que l’affrontement nord-sud commençait à se calmer. Il y erra quelques jours parmi les mendiants avant de croiser par hasard la capitaine Kaithiel Fitzaald. C’était à bord de son navire que Demens avait passé les longs mois d’exil après avoir quitté Ambarhùna et chacun se souvenait de l’autre. L’homme y vit une opportunité de quitter l’île et fit part à la femme de son désir d’aller sur Néthéril sans être trop explicite quant à ses motivations. Celle-ci accepta et, quelques jours plus tard, le navire quittait le port pour aller encore plus au sud. Elle expliqua cependant que le voyage prendrait un peu plus de temps que prévu, car elle ferait un détour pour éviter de passer trop proche de la pointe de l’île où se trouvait la cité perfide d’Athgalan, diminuant ainsi les chances de voir leur navire abordé par des pirates. C’est donc une dizaine de jour après avoir quitté Calastin que l’ancien tortionnaire mis pied sur le territoire neutre de Néthéril.
Après avoir remercié Kaithiel, car c’était apparemment là un acte important à poser, le déserteur se mis en route vers l’ouest, longeant toujours la côte. Après une énième marche en solitaire qui dura pratiquement une semaine, il arriva enfin à Athgalan au début de la dernière semaine de juin, environ deux mois après son départ de Sélénia. Salit par la poussière et la sueur, sa peau rougie par le soleil et ses cristaux peu entretenus, Demens pénétra dans la ville jusqu’à ce qui semblait être le quartier le plus animé du coin. Ignorait les regards qu’il attirait avec sa taille imposante et son physique difforme, il demanda à un homme qui dirigeait les lieux. Celui-ci se mit à rire bruyamment, mais voyant comment son interlocuteur restait de marbre, il indiqua un bâtiment en particulier baptisé la Cabine du Capitaine. C’était là que se trouvait la Confrérie, soit les Capitaines qui contrôlaient d’une manière ou d’une autre ce qui se passait dans cet endroit isolé. Le pirate ajouta que la Confrérie était présentement en réunion et qu’il valait mieux ne pas les déranger, mais le Cafard ne pris pas la peine de l’écouter et s’y dirigea sans attendre.
Arrivé devant la grande porte du bâtiment, il l’ouvrit sans même prendre la peine de cogner et entra à l’intérieur pour faire face à qui s’y trouvait dans le moment.
Fuir l’île de Calastin s’était révélé être la meilleure option pour Demens. Il avait été tortionnaire pour le jeune empereur Nolan Kohan et avait profité de sa position pour parfois récolter des bouts de corps afin de compléter certaines expériences clandestines, mais sa méconnaissance du fonctionnement hiérarchique incombant à sa profession avait fini par lui poser problème et on l’avait dénoncé vers la fin du mois d’avril. Il avait envisagé sur le coup de se laisser condamner, sachant qu’il n’avait pas commis de crime trop grave. Après tout, sa tâche consistait ni plus ni moins à torturer des criminels afin de les faire parler. Les tuer ou leur retirer des organes aurait semblé certes étrange, mais pas assez pour le condamner à mort, seulement pour l’emprisonner un temps, et il aurait pu aller ailleurs après avoir purger sa peine.
Cependant, il survint dans le sud un soulèvement qui s’opposait haut et fort au pouvoir royal et qui entraina une guerre intra-Calastin. Le Cafard y vit une opportunité de s’éclipser dans l’immédiat sans attendre sa peine, aussi il quitta un soir la cité encore récente pour partir en direction du sud, entrevoyant déjà vers où il pourrait se diriger. Durant un mois, il marcha, de jour ou de nuit selon les besoins, constatant comment tout autour le désordre et le chaos s’étaient installés. Il ne s’en souciait pas pour autant et si on l’arrêtait pour l’interroger, il utilisant une fausse identité et racontait qu’il était parti de Sélénia lorsque c’étaient déclenchés les affrontements, après quoi on le laissait poursuivre son chemin, le prenant pour un fuyard opposé au roi. Son infection cristalline ne manquait pas non plus d’attirer l’attention, mais comme personne ne le connaissait et qu’il ne faisait rien pour se faire remarquer, les gens passaient rapidement à autre chose.
Il arriva finalement à Delimar début juin, alors que l’affrontement nord-sud commençait à se calmer. Il y erra quelques jours parmi les mendiants avant de croiser par hasard la capitaine Kaithiel Fitzaald. C’était à bord de son navire que Demens avait passé les longs mois d’exil après avoir quitté Ambarhùna et chacun se souvenait de l’autre. L’homme y vit une opportunité de quitter l’île et fit part à la femme de son désir d’aller sur Néthéril sans être trop explicite quant à ses motivations. Celle-ci accepta et, quelques jours plus tard, le navire quittait le port pour aller encore plus au sud. Elle expliqua cependant que le voyage prendrait un peu plus de temps que prévu, car elle ferait un détour pour éviter de passer trop proche de la pointe de l’île où se trouvait la cité perfide d’Athgalan, diminuant ainsi les chances de voir leur navire abordé par des pirates. C’est donc une dizaine de jour après avoir quitté Calastin que l’ancien tortionnaire mis pied sur le territoire neutre de Néthéril.
Après avoir remercié Kaithiel, car c’était apparemment là un acte important à poser, le déserteur se mis en route vers l’ouest, longeant toujours la côte. Après une énième marche en solitaire qui dura pratiquement une semaine, il arriva enfin à Athgalan au début de la dernière semaine de juin, environ deux mois après son départ de Sélénia. Salit par la poussière et la sueur, sa peau rougie par le soleil et ses cristaux peu entretenus, Demens pénétra dans la ville jusqu’à ce qui semblait être le quartier le plus animé du coin. Ignorait les regards qu’il attirait avec sa taille imposante et son physique difforme, il demanda à un homme qui dirigeait les lieux. Celui-ci se mit à rire bruyamment, mais voyant comment son interlocuteur restait de marbre, il indiqua un bâtiment en particulier baptisé la Cabine du Capitaine. C’était là que se trouvait la Confrérie, soit les Capitaines qui contrôlaient d’une manière ou d’une autre ce qui se passait dans cet endroit isolé. Le pirate ajouta que la Confrérie était présentement en réunion et qu’il valait mieux ne pas les déranger, mais le Cafard ne pris pas la peine de l’écouter et s’y dirigea sans attendre.
Arrivé devant la grande porte du bâtiment, il l’ouvrit sans même prendre la peine de cogner et entra à l’intérieur pour faire face à qui s’y trouvait dans le moment.