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descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyBouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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23 Novembre 1762

Accoudé à la fenêtre de sa chambre, Ilyanth écoutait le doux clapotis de la pluie et son oreille de musicien s'émerveillait de ces sonorités semblables à une envoûtante mélopée. En dépit de son lien privilégié avec l’élément flamboyant, le chanteur à la voix ardente adorait la musique de la pluie et contempler le ruissellement des perles d’eau sur les bâtiments rupestres du domaine Baptistral.

Ses lippes s’ourlèrent d’un léger sourire et il s’empara de sa harpe, son instrument de prédilection, avant de revêtir une longue cape à capuche faite d’une étoffe translucide, aux reflets bleutés et imperméable à l’humidité.

Cela faisait plusieurs heures que la pluie tombait sans discontinuer, et le Chantefeu n’avait pas la patience d’attendre une éclaircie pour quitter l’enceinte du domaine et se promener dans la savane environnante.

Néthéril regorgeait d’innombrables beautés qu’il ne se lassait pas de contempler et son cœur était avide d’en apprendre davantage à propos de toutes les nouveautés qui s’offraient à sa curiosité intellectuelle. Les paysages arides de cette ile différaient en tout point des cimes enneigées d'Ambarhùna où les membres de l’Ordre Baptistral avaient trouvé refuge après la destruction du premier domaine situé dans l’ancien Royaume Elfique.

L’elfe plusieurs fois centenaire avait affronté d’innombrables épreuves au cours de son existence et en retirait une forme de sagesse et une pensée contemplative qui lui faisait accepter les événements comme ils venaient et considérer que le dynamisme de la vie impliquait d’innombrables changements. Après l’exode massif qui lui avait amené de nombreux Ambarhunéens à fuir leur ancien continent pour rejoindre Tiamaranta, certains d’individus s’étaient renfermés sur eux-mêmes, nostalgique d’un passé résolu, tandis que d’autres avaient choisi de s’ouvrir et d’apprendre à connaitre ce nouveau monde.

En raison de son tempérament passionné, Ilyanth était désireux d’apprendre toujours plus et il se passait pas une journée sans qu’il ne parcoure les pages d’un ancien ouvrage ou ne se promène dans les environs du domaine, à la recherche d’endroits paisibles où il pourrait jouer de son instrument ou se laisser aller à ses rêveries. Pourvu d’un tempérament très imaginatif et créatif, il aimait se perdre en pensée dans les méandres d’histoires féeriques et rocambolesque.

Tout en marchant, l’elfe solaire remarqua que la pluie avait cessé et qu’à présent un magnifique arc-en-ciel iridescent ornait le firmament et que l’eau accumulée sur la terre formait des flaques de pluie où il pouvait mirer son reflet. Ilyanth huma l’air encore chargé d’humidité et l’odeur de pétrichor qui s’élevait de la terre mouillée, imprégnant ses sens de cette douce saveur.

Tout d’un coup, les vibrations du monde indiquèrent au Baptistrel une présence furtive toute proche, bien avant que ses sens ne l’aient détectée. Ce dernier se retourna lentement et ses prunelles aigue-marine embrassèrent les alentours à la recherche de ce nouvel arrivant qui, à son instar, parcourait la savane et discernèrent la silhouette féline d’un des autochtones de l’ile, un Graarh. Désireux d’en savoir plus sur ce peuple fascinant à bien des égards, le chanteur à la voix ardente s’avança doucement vers lui, sans éprouver de crainte car son chant-nom n’indiquait nulle violence ou intention hostile. Le Chantefeu ignorait si le Graarh qui lui faisait face maîtrisait les rudiments de la langue commune et s’ils allaient pouvoir aisément communiquer, mais il ne perdait rien à essayer :

- Bonjour, dit-il d'une voix douce. Mon nom est Ilyanth Neolenn et je suis l’un maître-bardes du Domaine Baptistral. Quel est votre nom et comment allez-vous ?

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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Depuis longtemps déjà Jangali avait renoncé à demeurer au sec pendant cette partie de l'année. L'appel de la chasse et de courir la nature étaient bien trop forts. Dès lors, seul un tic nerveux agitait sa queue de soubresauts. Aussi, depuis quelques heures maintenant, il n'affichait qu'une mine renfrognée et le pelage mouillé. Caché dans des buissons, il avait observé les mouvements de bons nombres de proies. En mission d'étude de terrain de chasse, il en avait remarqué que beaucoup d'herbivores et autres petits animaux s'étaient déplacés vers le Domaine Baptistrel. Selon toute vraisemblance, le havre de paix de Néthéril l'était aussi pour la faune local. Une telle concentration de proies excitait le chasseur en lui, mais le Graarh savait aussi l'importance de l'équilibre fragile de la nature, aussi, il se contenta de noter dans un coin de sa tête l'information.
Un rayon de soleil vint soudainement réchauffer le museau du félin, bientôt suivi par bien d'autre pour enfin chasser les nuages vidés de leur eau. Accroupi et fourbu de pluie, il s'étira et s'ébroua, avant de se diriger vers son campement. Après ces averses diluviennes -d'après son ressenti de félin-, marcher sur les flaques d'eau sans être mouillé était un petit plaisir personnel tout à fait satisfaisant. C'est presque en bondissant qu'il déambulait dans la savane quand un mouvement attira son attention. Malgré la distance, un seul coup d’œil lui suffit pour reconnaître un elfe. Cette grâce et cette prestance presque surnaturelle typique ne cessait de surprendre Jangali. Malgré le contraste évident avec sa race, et leur frêle constitution, il appréciait ces etres proches de la nature. Aussi, d'une humeur plus joyeuse que plus tôt, il alla à la rencontre de l'étranger, qui visiblement  faisait de même. Dès le premier regard, le félin se dit qu'il avait bien là un fier représentant de sa race, aussi lumineux et solaire que l'astre lui-même, limite aurait-il put chasser la pluie par sa seule présence. Sa voix, à la l'image de son paraître, était douce et chaude comme une brise d'été. Refrénant son ronronnement de salutation, uniquement destiné aux Graarh, il se contenta d'articuler en langage commun, sa langue roulant les R.

-Bien le bonjour Maître-Barde. Je m'appelle Jangali, chasseur de la légion Vat'Aan'Ruda. Je suis toujours content de voir l'un des vôtres. Je dois bien admettre que je suis assez jaloux de votre talent pour la musique !

Sincère mais quelque peu effrayant, Jangali arborait un sourire garni de crocs acérés, pointant ses moustaches vers le ciel. Bon indicateur de l'humeur des Graarh, sa queue battant l'air joyeusement.

Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:49, édité 1 fois

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Les prunelles azurées du Baptistrel se dardèrent sur le nouvel arrivant à l’aspect de félidé et le regardèrent avec bienveillance. A l’instar d’autres membres de sa race, le Graarh qui se tenait face à lui possédait une carrure impressionnante, mêlant mouvements plein de grâce et puissance brute grâce à sa musculature imposante. Mais ce qui frappa le plus le chantefeu fut l’aspect de ses mires, d’un bleu aussi glacé que la parure des glaciers et à l’éclat aussi acéré que la lame d’une épée. Celles-ci semblaient le scruter avec intensité, comme si elle cherchait à déchiffrer les mystères de son être. Ilyanth s’en amusa, songeant qu’en sa qualité de maitre-Baptistrel il possédait le pouvoir de lire à l’intérieur des cœurs, mais n’en abusait jamais, soucieux de respecter l’intimité d'autrui.

Bientôt, le Graarh prit la parole de sa voix rauque aux accents ronronnant et si de prime abord elle n’égalait pas en beauté les voix éthérées de la plupart des elfes, elle ne manquait pas de charme et serait plaisante à écouter lors d'une discussion. Le félin qui se nommait Jangali et maîtrisait les rudiments de la langue commune expliqua être un chasseur originaire de la légion Vat’Aan’Ruda. Le chanteur savait que l’ile de Néthéril abritait de nombreuses tribus Graarh et déplorait que la plupart d’entre eux soient victimes du commerce d’esclaves perpétré par la cité pirate d’Athgalan. Toutefois, il préféra chasser cette sombre pensée de son esprit et se concentrer sur la conversation présente avec son interlocuteur. D’ailleurs, ce dernier paraissait de fort bonne humeur et frétillait de la queue tout en arborant un large sourire qui dévoilait ses crocs acérés. Malgré l’aspect un peu effrayant et carnassier que cela donnait à Jangali, Ilyanth n’en prit pas ombrage, ni n’en éprouva de la crainte et bientôt ses lèvres s’étirèrent en un sourire chaleureux.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance Jangali. Je constate que vous semblez déjà vous débrouiller fort bien avec la langue commune. Est-ce que ça fait longtemps que vous l’étudiez et comment l’avez-vous apprise ? Pour ma part c’est également un plaisir de rencontrer l’un des habitants autochtone de Néthéril et j’espère que nous pourrons bavarder gaiement et apprendre à mieux connaitre nos deux peuples. J’imagine qu’il y a énormément de richesses culturelles sur lesquels nous pourrions échanger et partager !

Le chanteur à la voix ardente eut un petit rire cristallin après que Jangali lui ait dis envier leur talent de musicien.

- Vraiment ? Est-ce que vous aimeriez que je vous en fasse une démonstration ? Mon instrument de prédilection est la harpe mais je joue également d’autres instruments comme la flûte, la mandoline et la vièle. Et bien entendu je maitrise le chant, ce qui est fondamental pour un maitre-barde car notre art repose sur le chant, les notes et la communion avec les vibrations du monde..

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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Rien que la présence chaleureuse de l'elfe suffit à délier la langue du félin. Peu loquace d'ordinaire, il saisit l'occasion de parler culture à bras ouvert. Il retrouvait un peu cette curiosité chez Valmys, peut-être était-elle commune chez tout les Baptistrels ? N'ayant eu pour le moment que très peu de contacts avec d'autres bardes, il ne pouvait en être certain. Se félicitant d'avoir briser la barrière de la langue avec Valmys, il ne pouvait que lui rendre justice.

-J'ai appris la langue commune il y a peu, grâce à un jeune chaaran(barde, menestrel) du nom de Valmys. Le Graarh ne savait pas exactement le nombre exact de Baptistrel vivant au Domaine mais il était sûr et certain que chaque membres se connaissaient, aussi il ne lui fit pas l'affront de lui demander si lui-même le connaissait. Nous avons passé beaucoup de temps à apprendre l'un de l'autre. Et je serai heureux d'en faire de même avec toi Ilyanth.

Bien que Valmys lui ait enseigné la façon de s'adresser à des elfes, Jangali n'arrivait pas à changer cela et s'adressait inconsciemment à n'importe qui comme il s'adresserait à un Graarh...
Quant à la proposition du maître-barde, il devait bien avouer qu'il ne savait pas vraiment ce qu'était une mandoline ou une vièle. Ce vocabulaire était un peu trop technique pour lui. Cependant, à l'évocation de la flûte, le Graarh sourit. Cela, il connaissait bien. Il s'empara rapidement de son instrument dans sa sacoche et le tendit à l'elfe. C'était un instrument rustique, composé d'une seule pièce dans un tibia de stymphale, poli et lustré, lui donnant un aspect nacré.

-Je serai honoré d'entendre un maître en la matière y jouer. Désignant la harpe du menton, il ricana en présentant ses griffes. Nous n'avons pas d'instrument à cordes, même rétractés nos griffes pourraient les couper par mégarde. La flûte et le -il chercha un instant le mot- tambour sont les instruments les plus utilisés chez nous. L'un symbolise le vent qui souffle dans la savane, l'autre la terre que nous foulons chaque jours. Ainsi nous rendons hommage aux Esprits qui veillent sur nous.

Il avisa un rocher non loin et invita le flamboyant à s'y asseoir, lui-même se mettant en tailleur sur un autre lui faisant face, ses deux oreilles orientées vers le ménestrel pour ne pas perdre une note.

Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:50, édité 1 fois

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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Le maitre-barde écoutait avec délectation les paroles de son vis-à-vis, désireux d’en apprendre davantage sur ce peuple si différent de celui des Elfes, des vampires et des humains. Né dans l’ancien domaine Baptistrel situé sur Amarhùna, Ilyanth avait grandi au sein d’un milieu multiculturel et imprégné d’idéaux pacifiques, ce qui lui conférait une grande ouverture d’esprit et une insatiable curiosité concernant le monde qui l’entourait.
Janga, quant à lui, semblait partager ce trait de caractère car il se montrait fort amical et loquace, prononçant les mots de la langue commune avec un accent Graarh qui n’était pas sans rappeler le ronronnement d’un chat. Lorsque celui-ci révéla avoir appris cette langue grâce à un charaan nommé Valmys, le visage de l’elfe solaire s’illumina et il répondit avec un large sourire:

- Valmys Neolenn ? Si c’est bien lui dont tu parles alors il s’agit de mon cousin. C’est amusant de constater que tu as rencontré les deux cousins Neolenn. J’espère que de mon côté j’aurais des choses à t’apprendre sur notre art et notre culture et aussi que grâce à toi je pourrais acquérir des connaissances sur la culture et la langue Graarh. Mais dis-moi Janga est-ce que tu pourrais m'apprendre quelques mots de ta langue natale ? En échange, je pourrais t’enseigner un peu d’Elfique.

Le chanteur avait remarqué que son interlocuteur, délaissant le registre formel du vouvoiement le tutoyait mais il ne s’en formalisa pas outre mesure. D’ordinaire, la plupart des membres du beau peuple utilisaient des règles de politesse qui ressemblait à un carcan rigide et protocolaire ; Ilyanth lui-même peinait à s’y conformer et c’est avec satisfaction qu’il poursuivit cette conversation avec Janga de manière plus spontanée et détendue.
Quand le lié du feu proposa de lui jouer un morceau de musique, le Graarh accepta avec plaisir et lui donna des informations sur les instruments utilisés par son peuple, expliquant qu’ils utilisaient peu d’instruments à cordes en raisons de leurs griffes et privilégiaient ceux à vent. Voilà qui était très instructif pour le musicien.

- En effet, ça doit être compliqué de jouer d’une harpe lorsque l’on est muni d’aussi longues griffes, dit-il d’un ton malicieux. Mais je serais également ravi de t’écouter jouer d’un de tes instruments ou même chanter et je m'intéresse aussi beaucoup à vos légendes.

Ilyanth se demandait à quoi pouvait bien ressembler un concert joué par des Graarhs ou même une chanson chantée par l’un d’entre eux étant donné les étranges sonorités de leur langue. Après cela, Janga l’invita à s’asseoir sur un rocher et s’installa face à lui en tailleur, tout en gardant ses oreilles dressées, sans doute pour ne pas perdre une note de la musique que le Chantefeu s’apprêtait à lui jouer.

L’elfe flamboyant commença à caresser doucement les cordes de sa harpe de ses doigts effilés, faisant naitre des notes pures et cristallines et bientôt sa voix envoutante résonna dans la savane environnante. En raison de la beauté de sa tessiture, ses congénères l’avaient surnommé l’elfe à la voix d’or et il était même connu à Néthéril sous le titre de Voix ardente. D’un signe de la tête, ce dernier invita Janga à l’accompagner s’il le désirait lors de ce concert improvisé.

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Musique d'ambiance :


S'il avait été plus coutumier des Sans-Poils, ils se serait amusé à chercher les ressemblances entre les cousins. Malheureusement, leur morphologie lui échappait totalement, comme c'était surement son cas pour eux. Un jour, ces barrières de préjugés et d'incompréhensions tomberont, c'était certain. Pour l'heure, sa parenté avec Valmys le fit rire, se disant que le monde était bien petit parfois.Quant à apprendre l'Elfique, pourquoi pas après tout ? Valmys et lui avaient réussi à apprendre la langue de l'autre en partant de rien et le félin avait trouvé cet exercice très plaisant. Et voir les Peaux-Lisses essayer de prononcer correctement leur langue était un spectacle qu'il ne se lassait pas d'assister. Il lui répondit donc favorablement à sa requête, il glisserait quelques mots Graarh dans leurs discussions.

Une fois confortablement assis sur les petits monticules pierreux, l'elfe commença à jouer de la harpe. Les notes de l'instrument étaient complètement différentes que celles que le gourmet avait l'habitude d'entendre. Ses oreilles dressés telles deux paraboles pour ne rien rater, frémissaient de contentement. De plus, l'avantage des cordes permettaient à l'Elfe de chanter en même temps, chose que Jangali ne pouvait faire avec sa flûte. A que cela ne tienne, il lui proposerait de venir écouter les chants Graarh à la Légion. Pour le moment, il se contentait de l'accompagner à la flûte, se calant peu à peu au rythme naturel de son partenaire. Peut-être était-ce leur proximité mutuelle avec la nature qui les inspiraient, mais ce qui étaient certain c'est que le Graarh et l'Elfe parvenaient à communiquer sans problèmes et à produire une mélodie parfaite.

Soudainement, Jangali s’arrêta, ses oreilles dressés très hautes sur sa tête. Tournant à droite et à gauche, il repéra l'origine de son trouble. L'Elfe aussi suivit son regard et au vu de l'expression de ... émerveillement ? Curiosité ?, il lui présenta rapidement les étranges créatures qui bondissaient gaiement vers nos deux compères.

-Ce sont des chuchus. Ils n'apparaissent que pendant la Mousson. Ils sont inoffensifs... en petits nombres seulement.

Trois, puis quatre, puis cinq chuchus s'agglutinaient déjà autour de Jangali et d'Ilyanth. Mais déjà des spécimens un peu plus gros se rapprochaient. Les pacifiques créatures avaient été attiré par le concert improvisé. Jangali hésita un instant. Laisser Ilyanth jouer avec et découvrir la faune local lui parut une bonne idée quand il aperçu une énorme boule jaune bondissante. L'énorme Chuchu avaient surement été frappé par la foudre.
A son tour bondissant sur ses pattes, il saisit le bras d'Ilyanth et commença à l’entraîner à sa suite.

-Ils sont très gentils, un peu trop peut-être. Il faut qu'on s'éloigne, ils sont infatigables .. à la différence de toi et moi. On doit se mettre à l'abri.

Le Graarh pouvait très bien s'occuper des créatures seul, mais la perspective de tuer des êtres aussi innocents ne l'enchantait guère...

Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:51, édité 1 fois

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Après qu’Ilyanth ait entonné sa douce mélodie, tirée des cordes de sa harpe et accompagnée de sa voix ardente ; Janga s’installa non loin de lui sur un monticule pierreux avec la grâce féline propre aux membres de son espèce. Dès après, le Graarh l’accompagna de sa flûte, tirant de son instrument des sonorités exotiques, au charme envoûtant, évoquant le tempérament de ce peuple fier et sauvage.

Mêlant tous deux le son de leurs instruments, ils parvinrent à composer une magnifique symphonie aux accents hypnotisant, dont les sonorités n’étaient pas sans évoquer une forme de mysticisme, sans doute commune aux Elfes et aux Graarh. Après tout, ces deux peuples possédaient un même amour de la Nature et une forme de sagesse face aux événements de l’existence. Par ailleurs, le beau peuple ne s’était jamais adonné à la pratique dont souffrait maintes de ces autochtones à l’aspect de félidés, ni ne les ostracisait en raison de leur proximité avec le monde animal, considérant que chaque créature avait un rôle à jouer au sein de l’harmonie du monde. Le Chantefeu en raison de son lien avec le feu et ses idéaux pacifiques se sentaient encore plus prompt à nourrir une curiosité et une acceptation inconditionnelle des êtres.

Absorbé par leur musique, le Baptistrel se laissa enfermer à l’intérieur d’une bulle de félicité, ressentant un sentiment de quiétude, comme si les deux âmes de leurs peuples fusionnaient, effaçant comme par magie la barrière raciale qui les séparait. Après les émotions n’avaient pas de frontière et la musique représentait le langage du cœur qui permettait de s’exprimer mieux que ne le ferait de simples mots.

Soudain, Jangali s’arrêta net de jouer et l’enchantement parut se briser. Percevant son trouble, Ilyanth rouvrit ses paupières qu’il gardait closes pendant leur concert improvisé et ses prunelles céruléennes suivirent le regard du Graarh. C’est alors qu’il remarqua la présence de petites créatures gélatineuses, occupées à bondir au milieu des flaques d’eau, et le chanteur songea amusé qu’elles dégageaient une certaine mignonnerie, ce qui lui arracha un sourire attendri. Le Chantefeu écouta les explications de Janga tout en observant la ronde de ces créatures gélatineuses, dont le nombre ne cessaient de croître et qui se rapprochaient d’eux. Pour un peu, le maître-barde en aurait bien pris quelques-unes dans ses bras pour leur faire des câlins tant leur physionomie et leur expression espiègle attiraient la bienveillance. Le Baptistrel décida de s’approcher d’eux pour les observer de près et qui sait en prendre un ou deux dans ses bras.

- Comme ces petites créatures sont mignonnes. C’est la première fois que j’ai l’occasion d’en voir. Il est vrai que cette île recèle encore de nombreux mystères, ainsi elles se nomment Chuchu et...

L’elfe solaire n’eut guère le temps d’achever sa phrase que son interlocuteur le saisit par le bras afin de l’entrainer à sa suite, lui arrachant un « oh » d’étonnement. Que se passait-il pour que ce dernier prenne peur face à d’aussi jolies petites choses ? D’autant que leurs vibrations ne révélaient aucune intention hostile, que du contraire celles-ci semblaient plutôt jouettes. Toutefois, si ces petites choses gluantes se révélaient bel et bien infatigables, voilà qui était plutôt ennuyeux…voire dangereux. Etaient-elles capables de les emmener dans une ronde endiablée et de les faire mourir d’épuisement ?

Janga lui expliqua à la hâte qu’ils devaient s’éloigner le plus rapidement possible et Ilyanth acquiesça de la tête, bien que ressentant une pointe de déception à l’idée de n’avoir pas pu s’amuser un peu avec ses mignonnes petites créatures. Mais peut-être que l’avenir lui en donnerait l’occasion, surtout si elles apparaissaient en nombre restreint et se montraient inoffensives.

- Quel dommage ! J’aurais beaucoup aimé jouer avec elles ou même en adopter une mais j’ignore si c’est possible. Est-ce qu’elles peuvent se montrer dangereuses parfois et tu dis qu’elles n’apparaissent que pendant la mousson ?  Il y a encore de nombreuses choses que j’ignore sur la faune et la flore locale et si Néthéril se révèle être une ile pleine de beauté elle est aussi remplie de dangers et j’imagine qu’en ta qualité de chasseur tu es capable de les  reconnaître et de déjouer bien des pièges. Peut-être serait-il intéressant que tu m’enseignes et que tu me fasses découvrir le bestiaire et les plantes de cette ile pour que je puisse m’en protéger si besoin ainsi que prévenir mes Enwrs afin qu’ils ne se mettent pas en danger par imprudence.

Après une longue course à travers la savane, ils s’arrêtèrent devant l’entrée du domaine Baptistrel et reprenant doucement son souffle, le lié du feu se tourna vers son compagnon:

- Nous voilà parvenus devant le domaine Baptistrel, mais pour pouvoir y pénétrer il faut abandonner son arme dans le râtelier prévu à cet effet et qui se trouve ici, dit-il en le désignant du doigt. Tu pourras la reprendre à ta sortie, mais les armes sont interdites à l’intérieur de l’enceinte de ce lieu sacré en raison de nos idéaux pacifistes. Est-ce que tu l'accepte ?

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Le temps du court trajet, Jangali détailla un peu plus en détails le mode de vie des chuchus entre deux foulées, histoire de satisfaire la curiosité de son compagnon.

-On ne sait pas vraiment d'où ils proviennent. Certains Graarh pensent qu'il s'agirait d'esprit-liés de l'eau qui prendraient forme physique durant la Mousson, et d'autres pensent que ce sont les esprits des chatons morts avant d'avoir pu chasser leur première proie... De toi à moi, je pense plutôt qu'il s'agit de simples créatures magiques faisant partie du cycle naturel de la Mousson, rien de plus. Il suffit de voir comment ils réagissent aux éléments !

Il jeta un regard de malice à l'elfe en lui confessant:

-Tout petit j'ai déjà croqué un chuchu. Et bien je peux t'assurer qu'il n'y aucun intérêt culinaire à chasser ces bestioles, riant à gorge déployée. Mais comme compagnon éphémère de compagnie, je pense que tu y trouveras ton compte. Et quant au reste de la faune dangereuse, je pense que tu peux seulement retenir pour la savane, les smilodons, nos lointains cousins, les nocturnyènes, qui ne vivent que la nuit et même si cela reste très improbable, le Kirin. En évoquant ce dernier, les yeux de Jangali s’ouvrirent grands et un feu ardent de passion y flamboya. On ne l’a aperçu que très rarement, uniquement pendant les pluies de la Mousson. Une énorme bestiole plus rapides et féroce qu’une meute de smilodons. Réussir à en chasser un me ferait entrer dans les légendes… Mais je divague. Retiens également de ne pas vous aventurer dans le Canyon ou les Marécages. Même les plus vaillants des Graarh ne s’y risque pas sans bonnes raisons.

Même s’il avait dit tout cela sur un tout posé, l'avertissement était palpable. Néthéril était belle, mais aussi dangereuse si on ne faisait pas attention. Combien de Graarh étaient tombés par fautes d’inattention ?

Finalement arrivés à la lisière du Domaine, Ilyanth lui indiqua un râtelier. Ayant déjà côtoyé un Baptistrel, le chasseur était déjà sensibilisé au tempérament pacifique des bardes, aussi il ne s’en formalisa pas plus que cela. Il entreprit de déboucler son fourreaux et suspendit son arme. Par mesure de conscience, il récupéra également sa dague et son couteau de cuisine du fin fond de sa sacoche et les ajouta au râtelier. Ceci fait, il suivit attentivement le barde qui ouvrit la marche.


-Tu ne m’en voudras pas si je garde mes griffes, lui glissa-t-il avec malice. Observant d’un regard acéré les environs , il ne voulait perdre un seul centimètre carré du domaine des maîtres-chanteurs. Je suis vraiment curieux de voir ce que vous avez fait de cet endroit.

Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:52, édité 1 fois

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Ilyanth écouta avec fascination le récit que lui faisait son compagnon à propos des croyances des Graarhs concernant la genèse des Chuchus. Un certain mystère planait autour d’eux et le Baptistrel trouva la symbolique des esprits-liés à l’eau très belle ainsi que celle des esprits des chatons morts avant d’avoir pu chasser leur première proie. Peut-être que les peuples éprouvaient le besoin de s’inventer des mythes pour expliquer les étranges mystères de la Nature.

- Je trouve les croyances qui les entourent très belles et celles-ci donnent une sorte de poésie à leur existence. Leur lien avec les éléments n’est pas sans me rappeler celui qu’entretiennent les maitres Baptistrels avec les différents éléments. Par exemple, pour moi qui suis un chantefeu l’élément dominant est le feu et je me suis lié à lui lors d’une cérémonie initiatique. Et pour un chantepluie, l’eau sera l’élément dominant, pour un chanteciel les étoiles, un chantebrise le vent et un chanterre la terre.

Ensuite,  l’elfe solaire eut un petit rire et ajouta d’un ton espiègle:

- J’ai de la sympathie pour ces petites créatures qui ressemblent à des incarnations vivantes des cycles de la Nature. Il y a tant de choses que nous ignorons sur le fonctionnement de notre monde et toutes ces histoires et ces légendes servent certainement à expliquer ce que nous ne comprenons pas jusqu’au jour où nous en découvriront la véritable origine, en admettant que cela soit possible. Puis, je me demande si à force de chercher à faire reculer les limites de l’obscurantisme et de percer tous les secrets de l’univers qui nous entoure celui-ci ne perdra pas aussi une grande partie de sa magie et de son charme…

En effet, la question méritait d’être posée car la culture des Graarhs pour rudimentaire qu’elle soit possédait sa propre spécificité ainsi que ses forces et ses faiblesses et même leurs mythes ancestraux et leurs croyances n’étaient guère dénués de sagesse et de beauté. Est-ce que le contact trop rapide avec le progrès et d’autres civilisations ne risquait-il pas de dénaturer la culture de ce peuple qui jusqu’à présent vivaient en vase clos ?  Le lié du feu songea qu’il existait une certaine ambiguïté dans l’idée de progrès car l’avancée des découvertes et l’adoption de nouveaux procès se faisaient également au détriment d’autres usages et la perte d’une richesse culturelle ancestrale.

En évoquant le nom d’une créature très rare du nom de Kirin, les prunelles de Jangali s’embrasèrent d’une flamme ardente et il expliqua que parvenir à en chasser un le ferait entrer dans la légende.

- Je serais vraiment curieux d’en voir un de mes propres yeux, dit le chanteur dont le visage arborait une expression rêveuse. Crois-tu qu’en unissant tes dons de chasseur et ma magie ainsi que mes talents de maitre-barde nous pourrions avoir la chance d’en croiser un ?

En dépit du fait qu’Ilyanth n’était guère un chasseur et vouait un respect immodéré à toute forme de vie, partir en quête d’une créature aussi rare et énigmatique éveillait son intérêt et lui permettrait d’approfondir sa connaissance de la faune luxuriante de Néthéril.

Après qu’ils soient arrivés à l’entrée du domaine Baptistral et que Janga ait déposé son arme dans le râtelier destiné à cet effet, non sans faire également une plaisanterie au sujet de ses griffes, demeurant conforme à son tempérament facétieux.

- Mais je t’en prie. Je m’en voudrais de t’obliger à te défaire d’aussi belles griffes, bien limées et entretenues, dit l’elfe en esquissant un sourire malicieux.

Ensuite, il invita son comparse à le suivre à l’intérieur du domaine afin de lui en faire la description ainsi que la visite guidée.

L’antre des Baptistrels ressemblait à une immense grotte, percée de galeries qui menaient aux différents bâtiments dans lesquels régnait une douce fraîcheur en dépit de la touffeur de l’environnement extérieur. Un lac couvrait la moitié de cette gigantesque caverne, alimenté par les pluies de la mousson et les constructions troglodytes, aux teintes allant du brun au gris étaient peintes ou sculptées avec goût, formaient un mélange de raffinement et de communion avec la nature. Autour d’eux, répercuté par les parois rocheuses, résonnait le son de nombreux chants et la musique des instruments conférant à l’endroit une atmosphère séraphique.

Ilyanth se tourna vers son vis-à-vis afin de jauger dans ses mires félines de l’effet de ce début de découverte du domaine.

- Voilà à quoi ressemble l’intérieur du domaine Baptistral et les habitations dans laquelle nous vivons. Nous les avons construites à l’aide de pierres des environs et nous les avons peintes et sculptées pour leur donner une touche artistique, représenter la nature, raconter une période histoire, décrire une science ou technique ainsi qu’embellir notre lieu de vie. Notre mode de vie est simple et communautaire et nous vouons nos journées à la pratique de notre art.

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Jangali dardait ses prunelles azurées sur les paroi rocheuses un regard empli de sincère curiosité. Habitué à vivre au grand air sauvage de la savane, jamais il ne lui était venu à l’esprit de vivre sous terre, ou du moins dans une montagne. Néanmoins, il devait bien admettre que l’idée n’était pas si mauvaise, les endroits frais dans l’immensité herbeuse de Néthéril se faisaient rare. Accessoirement, l’endroit devait aussi fournir une bien meilleure acoustique pour les bardes. Ce mode de vie troglodyte étaient à des lieues de son univers sauvage et rural. La caverne transpirait le calme et la sérénité, et en cela le Grarh ne pouvait qu’en être impressionné. Même le lac, filtré par la roche, se mirait d’éclats chatoyants, purs et cristallins. Déambulant d’un pas feutré par ses coussinets, le félin n’osait pas troublé la quiétude du lieu, mais mourrait néanmoins d’en explorer les moindres recoins. Etrangement, les multiples galeries lui firent penser au mode de vie des Karapt. Mais aussitôt il eut pensé cela qu’il se ravisa. Non décidément la comparaison avec ces ignobles bestioles s'arrêtait là. Jamais les Baptistrels ne seraient jamais aussi diamétralement opposé à ces insectes géants… Rien que penser aux insectoïdes lui hérissa le poil. Il devait penser à autre chose. Comme, la nourriture, oui la nourriture était toujours le meilleur des sujets. Il commençait d’ailleurs à avoir faim…
Faisant mine d’observer la fine pellicule d’humidité sur le sol, il s’adressa au chantefeu d’une voix un peu songeuse:

-ça me rappelle que j’ai donné des champignons à Valmys la dernière fois, pour ses remèdes… Il t’en a parlé ? Y’en a des comestibles dans le lot. D’ailleurs tu as faim ? Depuis qu’il m’a dit que les Chaaran mangeaient pas de viande, j’ai bossé sur des recettes avec que des légumes.

Sa queue fouettait l’air avec excitation. Parler nourriture lui donnait toujours faim, et quand il avait faim, il aimait bien partager ce moment avec des gens.

-Et si tu as d’autres suggestions à me proposer, je serai ravi d’y jeter un oeil !

Après tout, ils étaient là pour partager leur cultures, autant commencer par leur cultures culinaires en premier. Tous les êtres vivants partagent le même besoin vital de se sustenter après tout.


Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:52, édité 1 fois

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Ilyanth observait avec amusement son invité Graarh passer en revue les bâtiments rupestres du domaine Baptistral et sa curiosité et son étonnement se lisaient dans ses mires d’azur. Les Baptistrels possédaient un mode de vie simple et frugal, en harmonie avec la nature et ce lieu calme et paisible reflétait cette symbiose avec leur nouvel environnement. Le Chantefeu appréciait particulièrement ce décor naturel et surtout son lac intérieur sur les bords duquel il adorait méditer des heures, se laissant aller à ses rêveries ou à ses questionnements existentiels. En voyant Janga si attentif et manifestant sa joie à grand coup de battements de queue, le maître-barde se prit à son tour de curiosité à propos du village où résidait le grand félidé.

- A quoi ressemble le village ou l’endroit où tu réside ? Crois-tu qu’il me serait un jour possible de le visiter ?

En effet, l’elfe solaire n’ignorait guère qu’en raison des attaques de pirates et de l’esclavage auquel étaient réduits nombre des congénères du chasseur, la plupart des Graarhs faisaient preuve de méfiance voire d’hostilité envers les étrangers. Et Ilyanth ne pouvait guère leur reprocher car, en vérité, les rescapés d’Ambarhùna en fuyant leur terre originelle dévastée par les chimères avaient envahi et pillé les richesses de ce nouvel archipel. Fort heureusement, ni les elfes ni les Baptistrels n’avaient manifesté de belligérance ou asservi les autochtones et tentaient, autant que possible, d’établir des relations pacifiques avec eux.

Le lié du feu éprouvait un grand intérêt pour leur mode de vie et leur culture qui par bien des aspects lui rappelaient la relation fusionnelle des elfes envers la nature et les différents éléments.

Tout d’un coup, Jangali se mit à parler de nourriture…et plus précisément de champignons et soudain Ilyanth sentit son ventre gargouiller à cette seule évocation. Le bruit que faisait son estomac était suffisamment sonore pour que le Graarh aux oreilles pointues et aux sens aiguisés l’ait entendu.

- Oh excuse-moi, maintenant que tu le demande, je commence à avoir un petit creux et parler de nourriture me met en appétit,
dit-il un peu rougissant. Valmys ne m’en a pas encore parlé mais c’est très intéressant de savoir que parmi ces champignons destinés à la fabrication des remèdes certains sont comestibles.

Ilyanth se mit à réfléchir lorsque Janga lui demanda s’il avait d’autres suggestions et répondit :

- J’adore préparer des bouillons de légumes et nous cultivons un potager à l’intérieur du domaine où nous faisons pousser des légumes locaux mais aussi des légumes originaires d’Ambarhùna car nous avons pu sauver des graines lorsque nous avons embarqué sur la flotte pour fuir les chimères. Est-ce que tu serais intéressé de le voir ?

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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La perspective de découvrir de nouvelles variétés de plantes enchanta le Gourmet. Pour n’importe quel autre Graarh, la simple vue de végétaux, s’ils n’étaient pas destinés à l’herboristerie, ne représentait aucun intérêt. Et en soi, cela n’avait rien de bien étonnant, les grands félidés descendaient des smilodons et étaient exclusivement carnivores. En cela, Jangali était vraiment différent au final. Son esprit de la Vache lui avait ouvert un monde infini de curiosité culinaire, et par état de fait, une certaine curiosité pour les expériences nouvelles aussi. Aussi c’est avec une joie non dissimulée qu’il accepta la proposition de l’elfe.

-Je connais chaque plantes mangeable de mon île. C’est plus qu’avec joie que je veux voir ton potager ! ça faisait longtemps que j’avais pas ajouter quelque choses de nouveau dans mon livre de recettes.

Pour le noiraud, cela faisait parti des menus plaisirs de la vie, comme chasser ou dormir. Il se changea donc en une sorte de boule d'excitation bondissante quand il emboita le pas d’Ilyanth. Néanmoins, il se tempéra vite quand il évoqua la Légion.

-Je crains de pas avoir assez de mots pour décrire comme il faut la Légion... Mais je doute pas qu’un jour tu auras la chance de la visiter par toi-même ! Je suis peut-être un excentrique parmi les miens, mais je pense que c’est la preuve que les Graarh peuvent s’ouvrir aux autres races après tout. Je suis peut-être trop euh, mmmh, idéaliste, mais je crois en mon Aaleeshaan pour savoir faire la différence entre les bons humains et les pirates esclavagistes.

Il avait malgré lui cracher ces derniers mots. Malgré tout le temps qu’il passait à découvrir ces étrangers, il ne pouvait oublier ou nier le cancer qui gangrènait son peuple. Involontairement, de ses poumons s’élevait un grondement sourd, comme à chaque fois qu’il commençait à s’énerver. Il balaya l’air d’une main, comme pour chasser une mouche et reporta son attention sur le dédale de pierres que constituait le Domaine troglodyte. Désireux de changer de sujet, il demanda simplement.

-Mais dis-moi Ilyanth, qu’est-ce qui t’a poussé à devenir un chaaraan, un Ba...Baptistrel ?

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Ilyanth éprouvait un plaisir manifeste à la pensée de faire visiter à son invité leur potager où les Baptistrels cultivaient amoureusement des plantes et des légumes. Grâce aux graines emportées lors de l’exode vers l’archipel de Tiamaranta, ils pouvaient faire pousser des végétaux originaires d’Ambarhùna et les faire découvrir aux autochtones.

- C’est donc avec le plus grand plaisir que je te le montrerais et si tu veux nous pourrons même utiliser des légumes frais du potager afin de cuisiner un bouillon ou un délicieux potage. D’ailleurs, dit-il soudain pensif. Penses-tu qu’il serait possible de créer un potage ou un bouillon qui mélangerait les plantes et les légumes des deux continents ?

En effet, il s’agirait d’un excellent moyen de rapprocher leurs deux cultures en inventant une nouvelle recette de cuisine qui mélangerait les différents ingrédients. En tout cas, l’idée méritait d’être explorée et Janga possédait sans doute un certain talent pour la gastronomie à en juger par ses connaissances culinaires.

Ensuite leur conversation dériva sur la légion et le Graarh lui laissa entrevoir la possibilité de la visiter un jour, tout en évoquant sa foi en la sagesse de leur Aaleshaan.

- J’espère qu’il me sera donner un jour de visiter ta légion, dit-il en esquissant un sourire. Et j’aimerais aussi avoir la possibilité de rencontrer cette Aaleshaan qui guide ton peuple afin de lui présenter mes vœux d’amitié et mon souhait de mieux connaitre votre culture.

Le maitre barde espérait en toute sincérité qu’une telle rencontre serait possible et enrichissante pour les deux peuples et qu’elle permettrait d’entériner une ère de rapprochement entre les rescapés d’Ambarhùna et les habitants originaires de ce mystérieux archipel. Désormais, ils n’avaient guère d’autre choix que de cohabiter sur les mêmes terres et mieux valait œuvrer à ce que cette coexistence soit le plus pacifique et enrichissante possible ; du reste, les Baptistrels de par leur rôle d’artisan de la paix et leurs idéaux pacifiques pouvaient jouer un rôle majeur dans le rapprochement entre les peuples. Les derniers mots de Jangali témoignaient de sa hargne vis-à-vis des pirates esclavagistes et sa rancœur était on ne peut plus légitime car trop de Graarh souffraient de cet immonde commerce.

Soudain, sans doute pour faire taire la rage qui naissait en lui, le chasseur demanda au Chantefeu ce qui l’avait conduit à devenir un chaaraan, tout en tentant avec difficulté de prononcer le mot « baptistrel » à l’aide de son accent ronronnant.

- Je suis issu d’une famille de Baptistrels et je suis né dans le premier domaine Baptistral sur Ambarhùna. J’ai grandi dans ce milieu et était initié à cet art et à cette magie dès mon plus jeune âge. Mon enfance a été très heureuse et j’ai vécu au sein du domaine comme dans un cocon, me sentant en quelque sorte préservé des malheurs du monde extérieur jusqu’au jour où il me fallut les affronter.

Le lié du feu se remémora le terrible traumatisme induit par la bataille de Sandur où il avait assisté impuissant à tant d’effusions de sang et son esprit restait marqué par les horreurs de la guerre. Rapidement, ce dernier chassa ses sombres pensées et poursuivit d’une voix calme :

- J’ai été un Enwr pendant de nombreuses années puis un jour j’ai été moi-même désigné pour devenir un maitre Baptistrel par le conseil de la Rhapsodie et au cours de la cérémonie d’initiation j’ai découvert mon élément de prédilection, le feu et je suis devenu un Chantefeu.

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L’évocation d’un plat mélangeant deux ingrédients de deux cultures différentes fit frémir les moustaches du félin. Au fond de lui-même, cela semblait évident. La nourriture était un besoin universel, et donc la cuisine un art commun. Il ne connaissait pas encore les fruits et légumes des Sans-poils, mais il priait déjà la Vache de lui accorder le savoir pour une telle entreprise. Il en salivait d’avance déjà.

Puis, alors que déjà il refaisait l’inventaire de ses épices, Iyanth lui parla de sa vocation. Son appartenance à une lignée de Baptistrel ne le surprit guère, beaucoup de Graärh suivaient peu ou prou les traces de leur géniteurs également. Il hocha donc la tête en consentement, l’information lui parlait. Cependant, l’évocation de la magie Baptistrel lui parut plus obscure. Dans un sens, la magie des nouveaux venus lui était totalement étrangère, et même s’il n’était pas du tout porté dans cet art, cela avait attisé sa curiosité. Des dizaines de questions continuaient d’affluer et il devait bien se canaliser pour ne pas submerger le pauvre Chantefeu, qui, il en était sûr, était bien trop gentil pour répondre à toutes celles qu’il lui poserait. Il prit donc son mal en patience et se concentra davantage sur sa question principale.

-Tu parles de la magie Baptistrale comme différente des autre Sans-poils ? Qu’est-ce que tu entends par là ?

Et finalement, il n’en put plus et voulut combler son appétit culturel, tout de suite.

-Tu veux dire que votre magie est différente de la nôtre ? D’où est-ce qu’elle vient alors ? Elle ne vient pas des Devataon, des Esprit-liés ?

Alors que les pas d’Ilyanth se répercutaient sur les parois de la caverne et se mélaient à ces explications, une fragrance de terre mouillée vint titiller l’odorat sensible du Graärh bien avant qu’ils n'atteignent le potager. Et quand finalement ils y parvinrent, Jangali ne put s’empêcher de s’extasier devant tant de couleurs. Si différents des champs de céréales que cultivait la Légion et des fruits sauvages qui poussaient le long des oasis, le potager était une explosion de couleurs et de senteurs. Pour le Gourmet, l’avalanche de de sensations étaient un véritable bonheur. Ni tenant plus, et sans le moindre degré de bienséance, il s’élança au milieu des rangées et lopins d’exploitation. Laissant des traces de coussinet dans la l’hummus, il reniflaient chaque légumes, chaques fruits nouveaux qui lui tombaient sous la patte, enregistrant les moindres informations que ses sens pouvaient lui fournir. Le voir courir ici et là pouvait donner l’impression qu’il avait perdu 20 ans d’un coup. Et alors qu’il allait croquer dans une pomme bien juteuse, il parvint à se ressaisir et se tourner vers le Baptistrel et demanda d’une voix gênée:

-Je suis désolé, mais est-ce que je peux ? Je me suis laissé emporté… je voudrais pas fâcher quelqu’un...

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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Janga semblait intéressé aussi bien par la gastronomie que par le mode de vie et la magie des Baptistrels, ce qui dénotait d’une grande ouverture d’esprit et d’une insatiable curiosité. Par ailleurs, leur conversation se révélait, en plus d’être très enrichissante, des plus plaisantes. Ce n’était pas tous les jours que le Baptistrel avait l’opportunité de pouvoir s’entretenir avec l’un des autochtones de Néthéril et il savourait ce plaisir, se laissant bercer par l’accent ronronnant de l’homme-félidé. Bientôt ce dernier orienta leur conversation sur la magie Baptistrelle et la lueur qui s’alluma dans ses prunelles bleutées dévoilait son profond intérêt à ce sujet.

- En effet, la magie Baptistrale est différente de la magie issue de la trame, elle repose sur les vibrations du monde et celle-ci n’est accessible qu’aux maîtres Bardes. Etant donné la puissance de cette magie, nous sommes en nombre restreint et il n’existe que 12 maîtres Baptistrels.

Le Chantefeu hésita un bref instant, réfléchissant à la manière dont il pourrait formuler ses explications de manière à ce que Jangali puisse les comprendre. Après tout, d’après les informations en sa possession, les pouvoirs de son peuple reposait principalement sur les esprits-liés et leur connaissance de la magie de la trame  plus que rudimentaire.

- Chaque être ou objet possède des vibrations naturelles et celles-ci ne sont perceptibles que par les maitres Baptistrels. A nos yeux, le monde ressemble à une grande symphonie et nous recherchons la paix et l’harmonie. Afin de pouvoir utiliser un tel pouvoir, nous sommes liés par un serment de vérité qui nous empêche de proférer le moindre mensonge ou de commettre des actes non-harmonieux, comme tuer quelqu’un. Un Baptistrel qui romprait son serment de vérité et donnerait la mort se verrait immédiatement privé de tous ses pouvoirs. Par ailleurs, tous les maîtres Baptistrels lors de leur cérémonie d’initiation se lient à un élément avec lequel ils entretiennent une relation privilégiée.

Ensuite, le chanteur darda ses prunelles d’azur mêlées d’émeraude sur son interlocuteur et poursuivit :

- Mais dis-moi Janga est-ce que tu as une idée sur la raison pour laquelle ton peuple entretient un lien si privilégié avec les esprits-liés ? Je me trompe peut-être mais votre connaissance de la magie de la trame semble très restreinte. Existe-il des légendes faisant état de cette relation entre les Graarh et les esprits-liés ?

Chaque peuplade possédait ses mythes et ses légendes et les Graarh ne faisaient probablement pas exception à cette règle, aussi le Cawr était-il toute ouïe pour entendre ce que le chasseur aurait à lui conter sur ce sujet.

Ensuite, ils poursuivirent leur route jusqu’au potager d’où émanaient les senteurs végétales des légumes et l’odeur fruitée des fruits mûrs, aussi colorés les uns que les autres et dont la simple vue suffisaient à mettre en appétit.

Ilyanth remarqua immédiatement le vif intérêt que l’homme-chat éprouvait pour ce lieu, certainement enchanteur, où se mélangeait tant de parfums et de couleurs et dont les fruits et légumes constituaient, une fois préparés, un véritable régal pour les papilles. Janga en fin gourmet qu’il était, et bien que ce dernier soit plus chasseur que jardinier, savait apprécier les bonnes choses et le Chantefeu ne doutait pas un instant que ce dernier adorerait déguster un plat végétarien s’il lui venait l’envie de lui en mitonner un.

Emporté par son enthousiasme, Jangali tendit sa grosse patte griffue vers une pomme, le fruit défendu, avant de se rétracter et, tout penaud, tel un grand enfant, de demander la permission à son vis-à-vis.

Ilyanth eut un petit rire plein de gaieté avant de répondre à sa question. A cet instant, le Graarh était tout bonnement attendrissant et ses prunelles s’éclairèrent d’une lueur pleine de malice.

- Bien sûr, sers-toi. Après tout, les légumes de ce potager et les fruits de ce verger sont faits pour être mangés. Tant mieux, si cette pomme enchante tes papilles. D’ailleurs je peux te montrer d’autres fruits et légumes.

Le lié du feu s’approcha d’un autre fruit, une banane et la tendit à l’homme-chat.

- Avec cette pomme et cette banane tu vas te régaler. Si tu veux, tu peux même manger une salade de fruits. Mais est-ce que ton peuple ne se nourrit pas principalement d’aliments carnés ?

Si les Elfes étaient végétariens, les Hommes omnivores et les vampires des suceurs de sang, de quoi se composait le régime alimentaire habituel des Graarhs ? Les grands félins étaient de redoutables prédateurs et des carnivores mais ces créatures en dépit de leur animalité possédaient également un aspect humanoïde.

descriptionBouillon de cultures (PV Jangali Pasu) EmptyRe: Bouillon de cultures (PV Jangali Pasu)

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Pendant un moment, Jangali resta perplexe. Il ne comprenais pas ce mot “trame”. Quelque chose lui disait que c’était important mais il n’arrivait pas à mettre la griffe dessus. Néanmoins, le Chantefeu insistait beaucoup sur ce terme en parlant de magie, il en conclut donc que c’était de là que provenait celle des Ambharuniens. Ce mystère résolu, il resta quand même un peu pantois. Il n’était pas vraiment, voir carrément pas du tout calé en magie. Cependant, il pouvait quand même donner quelques pistes à son hôte, il lui devait au moins ça.

-Je t’avouerai que je ne suis pas un élève très attentif dans le domaine de la magie. C’est à peine si je sais me servir des sorts les plus basiques pour la chasse...Mais par contre j’aime beaucoup écouter les légendes de mon peuple. Je suis pas un bon conteur, mais oui effectivement, on a des légendes sur les Esprits et les graärh.

Il réfléchit un instant, le temps de choisir celles qu’il préférait.

-Je pense que le mythe de la naissance de nos ancêtres graärh est un bon début pour expliquer notre lien. Les anciens racontent que nos ancêtres descendent des étoiles ou vivent les Esprits. Nous serions issus de smilodons plus évolués que les autres et on aurait attiré l'intérêt des Esprits.

Il observa un moment l’elfe et ajouta avec un petit rire.

-Mais bon, avec votre venue, je ne suis pas sûr que cette histoire tient encore beaucoup la route haha. Les Esprits vous accordent aussi leur faveurs après tout.  Enfin, je suppose que des graarh plus investis que moi sauront mieux t’en parler. Je ne doute pas un instant que tu auras d’autres occasions à l’avenir !

Les autres légendes dont il se souvenait étaient quasiment toutes en rapport avec les grands guerriers d'antan, aussi il préféra s'abstenir. Il devinait que le Baptistrel ne souhaitait sûrement pas parler de guerres et de combats sanglants et héroïques. Seulement, il garda pour lui la légende du Baôli, il ne faisait pas encore assez confiance aux sans-poils pour révéler ce mythe. Les Esprits savaient quelle conséquences terribles une telle information pouvaient engendrer si mal utilisée.
Il préféra donc de profiter de  la pomme et la banane pour éclaircir la lanterne du pacifiste (après avoir avalé avec plaisir les premières bouchées) et dévier la conversation sur un terrain moins risqué et plus maîtrisé.

-Haha, tu n’as pas tort. Comme tout les graärh, je ne peux pas vivre sans viande, mais je suis pas comme tout mes frères et soeurs. La Gaay m’a ouvert à un monde infini de nouvelles saveurs ! Alors bien sûr, manger que des fruits et des légumes ne me suffit pas, et ne suffira jamais aux chasseurs que nous sommes, mais par les Esprits, qu’est-ce c’est bon !

Illustrant son propos, il croqua dans la pomme et la banane, ses crocs s’enfonçant aussi facilement qu’un couteau dans du beurre. La fameuse pomme était acidulée et complétait juste comme il fallait la banane. Il ferma un instant les yeux, profitant un maximum de cette nouvelle combinaison. Jangali avait des plaisirs simples. Manger était le plus important dans sa vie tout aussi simple.
Quand il les rouvrit, il jeta un regard envieux sur tout le reste du verger.

-Je crois que je pourrais rester ici une éternité pour essayer toutes ces nouvelles saveurs venus de bien plus loin que cette île...J’ai déjà eu l’occasion de goûter des fruits des autres îles avant. Mais là, c’est… c’est autre chose tu vois ?

La faim commençait à lui faire dire n’importe quoi décidément. à cela il se contenta de rire et dit simplement:

-Bien, et si on préparait quelque chose de bon ?

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En entendant les explications énoncées par le Chantefeu, les mires d’azurites du Graarh se couvrirent d’un voile de perplexité. A sa vue, Ilyanth se questionna : se pouvait-il qu’en essayant de lui expliquer ce qu’était la magie Baptistrale et ce qui la rendait si dissociable de la magie de la trame ou de celle des esprits-liés, il se soit égaré dans des explications absconses ?

Mais rapidement, Jangali reprit la parole, justifiant, du moins en partie, son étonnement par le fait qu’il n’était guère un élève assidu en magie et souffrait de nombreuses lacunes dans ce domaine. Cependant, l’homme-félin possédait d’autres talents, notamment un don pour conter les légendes de son peuple. Cette révélation fit apparaître un léger sourire sur les lèvres de l’elfe solaire qui décida de le questionner davantage à ce sujet pour satisfaire à son tour sa curiosité.

- Je pense que chacun d’entre nous possède ses propres talents et qu’il est inutile de chercher à faire de tout le monde des mages car d’autres domaines méritent d’être explorer. Si je suis bon en magie, je t’avouerai que je suis incapable de chasser ni même de tenir une arme et la plupart font naître en moi un certain malaise voire de la peur.

En effet, suite au traumatisme psychologique vécu lors de la bataille de Sandur où il avait été témoin d’un véritable carnage, le chanteur nourrissait une véritable peur des armes ou du moins de l’appréhension à leur vue. Cependant, à force d’efforts, ce dernier était parvenu à maitriser peu à peu ce sentiment et ne faisait plus des crises de paniques à la simple vue d’une épée ou d’un autre objet pointu, même si un malais diffus demeurait en présence de tout instrument destiné à donner la mort. Malgré cela, il ne jugeait pas Janga d’utiliser des armes ou de chasser des bêtes sauvages, estimant que chacun avait le droit de suivre son chemin de vie et de se sentir en accord avec ses valeurs et ses idéaux.

- Je serais vraiment heureux que tu me contes des légendes Graarh. J’ai l’impression que votre culture orale est très développée et en t’écoutant je ne peux m’empêcher d’imaginer les Graarhs les plus âgés s’installer au coin d’un feu avec autour d’eux les jeunes chatons et leur conter l’histoire des ancêtres, dit-il avec un petit rire.

En effet, c’était ainsi qu’Ilyanth imaginait une scène de vie au sein d’un village Graarh et se demandait si un jour il aurait l’occasion de s’installer lui-aussi auprès d’un bon feu de bois et d’écouter l’Aleeshaan ou les matriarches du village lui narrer les légendes anciennes de leur peuple et de leur légion. Voilà une perspective alléchante qui le laissait rêveur et ce dernier avait hâte qu’une telle occasion se présente.

Ensuite, son attention se reporta sur le félidé qui mordait goulument dans la pomme et la banane, ne dissimulant pas son plaisir gustatif de fin gourmet. Et en le voyant savourer avec une telle délectation ces fruits, une idée germa dans l’esprit de l’elfe. Pourquoi ne lui proposerait-il pas de demeurer au domaine afin qu’il puisse profiter de ce havre de paix et le visiter davantage ?

- Il me vient une idée. Puisque tu sembles beaucoup te plaire ici et vouloir poursuivre cette dégustation de fruits, que dirais-tu de loger au domaine et d’y rester le temps qu’il te plaira ? Le domaine est grand et compte de multiples chambres où tu pourras loger. Nous avons un mode de vie simple et communautaire mais nous sommes très ouverts à l’accueil des étrangers et ce lieu sacré reçoit de nombreux visiteurs en quête de savoir, de paix, de guérison ou simplement d’introspection. Et qui sait, peut-être qu’un jour des jeunes Graarhs viendront ici comme apprentis afin d’apprendre la magie Baptistrale.

A l’heure actuelle, le domaine ne comptait aucun Enwr qui soit originaire de ce peuple mais peut-être que dans le futur certains d’entre eux seraient désireux de s’initier à cette puissante magie bénéfique. Si tel était le cas, le Chantefeu serait ravi de leur prodiguer son enseignement et ses conseils avisés pour les guider dans cette voie des artisans de la paix.

A force de voir son vis-à-vis manger et parler de nourriture, le Baptistrel commençait lui aussi à saliver et celui-ci tendit la main vers une pêche bien juteuse avant de s’emparer d’une grappe de raisins.

- Oui allons préparer un bon petit plat. Je commence aussi à avoir faim et j’aimerais bien que nous testions une nouvelle recette. Viens, je vais te montrer où se trouvent les cuisines du domaine.

Maintenant que Janga avait découvert les fruits et les légumes du potager, il ne restait plus qu’à les emporter et à mitonner un excellent plat composé de ces saveurs inédites et qui régalerait les papilles des occupants du domaine. Cette rencontre interculturelle se déroulait sous les meilleurs auspices et le chanteur à la voix ardente espérait que l’avenir leur réserverait encore d’excellents moments de partage et que ces échanges tisseraient peu à peu une belle amitié.

Spoiler :

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