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¤ Le premier composant ¤

15 novembre an 1762 du troisième âge

L’enfant de l’orage avait quitté l’île gelée depuis peu. Voilà plusieurs semaines qu’il avait confié une mission à son premier protégé. Saemon Methus, dit le corbeau, aussi surnommé le héraut du dragon rouge lors des jours sombres marqués de la domination du Tyran Blanc. Une fois encore, le rouge avait confié à celui qui avait renié le dieu de la mort au profite du colérique une mission fort particulière et fort importante. En effet, elle concernait la guerre, la guerre contre les chimères. Le dragon rouge n’en avait pas fini avec eux, et il ne pouvait pas croire que ces derniers en avaient fini avec lui. Elles reviendraient, aussi sûr que le soleil se lève chaque jour à l’Est et se couche à l’Ouest. Leurs désirs étaient limpides, s’emparer du monde et se venger des dieux et de leurs créations … ainsi que d’un certain père. Mais ce qu’elles voulaient n’avait pas d’importance. La seule chose qui avait de l’importance était : comment les stopper ? Tôt ou tard, ces dernières arriveraient sur les berges du continent sauvage et s’en prendraient à la race draconique. Verith ne pouvait accepter cela. Aussi cherchait-il d’arrache-pied un moyen de les vaincre. Malheureusement ce moyen il ne l’avait pas trouvé, pas encore … cependant cela n’était qu’une question de temps. L’enfant de l’orage suivait actuellement une piste. Une piste qui, il espérait, le conduirait vers ledit moyen. Ou plus exactement, un début de moyen. Le rouge savait pertinemment qu’il n’allait pas tomber sur quelque chose de tout prêt. Il était optimiste, mais pas au point de s’aveugler.

Le corbeau avait pris son envol, allant chercher tel un fin limier ce que le dragon lui avait demandé de trouver. Dans l’esprit du rouge, un plan avait germé, malheureusement pour le mettre à bien, il allait avoir besoin de l’aide des bipèdes, encore … Néanmoins, dire aide n’était pas correct, non il allait plutôt les utiliser, ou le terme convenait beaucoup mieux dès lors que ces derniers n’étaient pas ses protégés. La première chose que Verith demanda fut la localisation d’un forgeron, d’un bon forgeron. Comme il l’avait fait avant d’entrer dans l’ancienne forêt elfique devenue il y a un temps le repère des Chimères, il allait fabriquer un artefact de grande puissance à partir des fragments de sa mémoire ancestrale où se trouvaient les Tarenth. Le seul problème est que ce dernier risquait d’être fiable uniquement pendant un court laps de temps. Les informations qu’il recueillait sur ce lointain passé se complétaient chaque jour à mesure que sa mémoire se réveillait. Mais ce n’était pas encore suffisant. L’artéfact fonctionnerait avant de se détraquer et au final devenir inutilisable. S’effondrant sous le poids de sa propre puissance.

Le premier composant fut rapidement trouvé par le corbeau. C’était la deuxième fois que le rouge lui faisait pareille demande, aussi lui avait-il suffi de ressortir la liste qu’il avait établie la première fois et localiser l’un d’entre eux. Surtout que le travail ici ne nécessiterait pas un forgeron d’aussi haute volée que le premier. D’après ce qu’il avait pu en dire, l’objet ici ne serait rien de plus qu’un catalyseur. Non conventionnel bien sûr. Une fois que le forgeron fut trouvé, Saemon l’indiqua à Verith et ce dernier prit son envol. Dès lors l’enfant de l’orage lui ordonna de trouver une deuxième personne. Un artisan magicien d’une catégorie bien particulière. Un individu sachant fabriquer des glyphes. Il aurait besoin de la coopération de ce dernier. Pendant que le corbeau se chargeait de cette tâche, le colérique, lui, allant capturer le forgeron. Il le trouva assez facilement dans une ville de Caladon et s’en empara. Soigneusement coincer entre ses griffes, il fila pour chercher un coin tranquille où l’artisan et lui pourraient travailler. Il finit par localiser un petit hameau et s’y posa. Ayant besoin de la forge qui s’y trouvait, il ne prit pas le risque de mettre la zone à feu et à sang. Aussi se contenta-t-il de chasser les villageois.

Une fois seul, l’enfant de l’orage pénétra l’esprit du forgeron. Il y avait un deuxième inconvénient à créer ce genre d’objet, à chaque fois un forgeron de qualité mourrait, ce qui pourrait s’avérer problématique si à l’avenir il avait à refaire ce genre d’opération. Verith vint déposer des fragments de sa mémoire dans l’esprit du bipède, mais détruisait au passage la psyché de celui-ci. L’esprit des bipèdes n’était pas fait pour abriter l’amas de connaissance ancestrale de la race draconique. Le forgeron sombra dans la folie, Verith prenant cependant soin d’éviter d’anéantir les talents d’artisans de celui-ci. C’était une opération plus complexe qu’il n’y paraissait. Extrêmement délicate même et l’enfant de l’orage s’était longuement entrainé par le passé avant d’en arrivée là, coûtant certes la vie à de nombreux bipèdes, mais bon cela n’était qu’un détail. Ceux-ci commettaient bien l’affront d’user des dépouilles des dragons pour se construire arme et armure. Un juste retour des choses en sommes.

Le forgeron devenu fou fut guidé par l’enfant de l’orage vers la forge. Celui-ci et se mit à travailler sous sa supervision, mais également son aide. Le dragon usant de ses flammes pour alimenter la forge. Son feu était nécessaire pour parvenir à la création de l’objet escompté.

Pendant ce temps, le corbeau avait repéré sa cible et l’avait abordée lorsque ce dernier était seul. Vêtu de son masque duquel émanait une voix enrouée et erratique. Il se présenta à l’immaculé sous le nom d’Alexandre Titus et lui proposa un contrat. Il devait l’accompagner jusqu’à un village situé au nord du lac d’émeraude, là-bas il devrait apposer un glyphe sur objet. Il lui assura que ce travail serait faire honneur à son métier de maitre-glyphe. Il le mit néanmoins en garde, allant même jusqu’à feindre une provocation, pour éveiller son intérêt. Le glyphe qu’il devrait apposer s’avèrerait être un défi … un défi qu’il ne serait peut-être pas capable de surmonter.

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L’évènement de Cordont avait laissé des traces sur le chevalier baptistrel. Les séquelles n’étaient pas seulement physiques, bien qu’encore légèrement convalescent malgré les bons soins d’Ïsil. Non, les marques étaient morales, et, pour la première fois depuis bien longtemps, le cygne était en proie au doute, ce qui le replongeait dans une énigme que sa logique seule n’était pas apte à résoudre. Bien sûr, avoir vu autant de personnes mourir sous ces yeux ne laissait pas l’immaculé indifférent, mais ce n’était pas la première de ses préoccupations. Il ressassait sans cesse les paroles d’Aldaron qui lui confiait les dires du géant de pierre, ainsi que leur traduction réalisée par un Gräarh proche d’Achroma. Il n’avait pu en débattre avec son ami Bourgmestre, pour la simple et bonne raison que ce dernier était trop occupé avec, soit son idylle, soit ses fonctions. Bien qu’il ne porte pas Ivanyr dans son cœur, Seö était mal placé pour juger son ancien frère d’arme. Il aurait surement lui aussi tout donné pour le bonheur d’Aurore, du moins, presque tout.

Envahisseurs… Que voulait bien vouloir faire comprendre le golem titanesque. Pour le chevalier, toutes ses pensées et hypothèses finissaient par se retrouver en un point. Si la créature endormie avait pour but de protéger les Gräarh contre un ennemi venu disputer leurs terres, il ne faisait nul doute quant à l’identité réelle de cet ennemi. Les exilés d’Ambarhùna étaient certes venus ici dans le seul but de survivre, et personnes ne pouvaient vraiment leur reprocher, mais qu’avaient-ils finalement fait de cette bonne volonté ? Ils avaient annexé et s’étaient approprié les différentes îles qui composaient l’archipel, et avaient même réduit en esclavage le peuple qui vivait auparavant dans la région insulaire, les réduisant simplement au rang de minorités sauvages et incultes. Puis, alors qu’ils n’étaient pas encore satisfaits, les pèlerins avaient repris leurs vieilles querelles, oubliant les traités et la coalition qui avaient fait leur force lorsqu’ils avaient tenté de préserver leur continent contre l’invasion des chimères. Ces mêmes chimères qui étaient encore probablement à leur trousse. Et c’était une idée proprement intolérable pour le chevalier baptistrel. Ce dernier aspirait sans doute au même monde que les Enwr et les Cawr, à la différence près de son scepticisme. Car son constat était amer. Si la plupart se contentaient de l’oublier, que ce soit pour guerroyer inutilement ou simplement pour vivre en paix, la seule présence des exilés sur ces terres n’avait fait que faire davantage souffrir le peuple qui en était originaire, et, surtout, ne faisait que les mettre en danger.

Et cette pensée ne s’était pas arrangée lorsqu’il avait vu de ses yeux l’instabilité politique que l’évènement de Cordont avait instaurée. Aldaron, comme Nolan, Luna, ou tous les autres, n’avait fait qu’oublier le problème principal, et se disputait une fois de plus un territoire qui ne leur appartenait en rien. Ainsi, que ce soit les Baptistrels par leur naïveté oisive, ou les royaumes humains par cupidité, nul ne semblait plus se soucier de la menace qui pesait toujours autour d’eux. Le cygne finit par avoir une triste pensée, qui se mêlait à son amertume. S’il avait un jour cru qu’Ambarhùna avait été perdue à cause de la surprise de l’attaque qui avait joué en leur défaveur, ne laissant guère le temps de trouver une solution durable, il en venait à penser que humain, elfes et vampires avaient échoué par faute de mérite, et non de préparation. Mérite qui n’était, de toute évidence, pas plus rentré dans les mœurs des différents peuples depuis leur arrivée.

Aussi, pour la première fois, l’immaculé remettait en question sa façon de penser et ses différents choix. N’avait-il pas finalement lui-même participé à cette oisiveté générale ? Pouvait-il se targuer d’avoir plus tenté que d’autres, malgré ces nouvelles fonctions ? Ces dernières étaient-elles vraiment celles qui allaient lui permettre d’agir dans le bon sens ? A ses yeux, les réponses étaient évidentes. Il s’était pavané dans son armure blanche et immaculée, ne la valorisant que par des actes isolés et profondément inutiles. Le chevalier n’était guère quelqu’un qui apportait une quelconque importance au passé, si ce n’était pour tirer parti des diverses erreurs qu’il avait pu commettre. La route qu’il s’apprêtait à prendre était sans doute bien plus tortueuse que toutes celles qu’il avait pu un jour arpenter. Mais c’était une nécessité. Il savait cependant que tout dans son futur, qu’il s’agisse de ses actions ou de ses pensées, serait radicalement différent. Et, bien qu’il y soit préparé, il ne pouvait salir l’image de l’ordre qui lui avait voué sa confiance. Aussi, il devait disparaitre. Disparaitre complètement. Le temps de s’atteler à sa tâche et de mériter son repos.

Mis au fait que la fille de son ami Alvis, forgeronne devenue émérite et dont le jeune talent n’était déjà plus à prouver, talent qui avait par ailleurs déjà fait parler d’elle à Caladon, était présente à Cordont pour aider aux réparations, et disposant d’une forge construite à la hâte aux abords de la ville détruite ; Le chevalier décidé d’aller à sa rencontre. La jeune femme avait bien vieilli, et, quoique bien bâtie par ses années de travail, elle gardait les fins traits qui caractérisaient son visage, ce qui permis à Seö de la reconnaitre facilement. Mais la mine sombre de l’immaculé eut tôt fait de freiner l’enthousiasme provoqué par les fraiches retrouvailles. Maïa savait d’ores et déjà ce que voulait son vieil ami, qui lui avait déjà, lors de leurs dernières rencontres, fait part des possibilités que prendrait son avenir. Elle était simplement surprise de voir ces changements arriver si vite.

« Je… ne pensais pas que tu y viendrais si tôt, mais je n’ai jamais cessé d’être prête. J’ai trouvé d’anciens plans et m’en suis inspiré. Simplement… Il ne sera surement jamais possible de revenir en arrière. Du moins… Physiquement j’entends. Si tu es sûr de toi, laisse-moi ton armure et ton arme ce soir, et donne-moi dix jours. » Dit-elle, avec un sérieux que rien ne semblait pouvoir ébranler. Le chevalier opina du chef, avant de répondre.

« Et n’oublie pas que, une fois que j’enfilerais cette armure, tu seras l’une des seules à savoir. Quoiqu’il arrive. Même tes parents ne doivent pas en entendre parler. C’est d’accord ? » Se fût à la jeune forgeronne d’hocher la tête, et, sans plus de cérémonie, le Chevalier laissa son armure et son arme, avant de franchir la porte en simple tunique de tissu.

Le chevalier savait qu’il ne pourrait revivre pareil sérénité que durant ces dix prochains jours, et projeta ainsi de s’écarter de la population pour méditer sur le futur à venir. Du moins, il l’aurait surement voulu ainsi. Sa pensée avait tout de même de quoi être paradoxale puisque ce ne serait surement pas la solitude qui lui manquerait pour la suite de son périple. Mais il n’eut pas davantage le temps de se poser la question car il fût, alors même qu’il venait de quitter Cordont, abordé par un homme étrange. Ce dernier lui proposa purement et simplement un travail classique pour un maitre des glyphes, non sans y mettre une certaine forme. Si le chevalier pensa alors à refuser sans appel cette offre incongrue, cet Alexandre Tidus avait tout de même de quoi intriguer le cygne. Non par pour le défi qu’il présentait, mais surtout pour la soudaineté de sa demande. N’ayant rien à perdre, et quelques jours à tuer, l’immaculé suivi l’homme après s’être fait prêté un cheval aux écuries.

Leur chevauchée fut longue et silencieuse. Les deux silhouettes muettes ne s’arrêtaient que pour permettre aux chevaux de se reposer, mais n’échangeaient aucunes paroles, chacun semblant fondu dans ses propres réflexions. Mais Seö continuait de suivre l’homme au masque. S’il avait dû être un bandit, il y aurait eu bien longtemps qu’il serait passé à l’action. Après cinq jours de voyage, le duo arriva enfin dans un étrange hameau aux allures désertiques…

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¤ Le silence ¤


Voilà plusieurs jours que le corbeau était parti. Voilà plusieurs jours que le dragon rouge surveillait le forgeron et son travail. Voilà plusieurs jours qu’il devait supporter ce dernier qui n’avait de cesse de chanter à tue-tête des comptines et ballades bipèdes plus débiles les unes que les autres. Voilà plusieurs jours que le rouge luttait à l’envie de faire taire ce dernier définitivement. Pourquoi fallait-il à chaque que les bipèdes qu’il rendait fêlés se mettent à chanter. Était-ce une punition pour user les deux pattes ainsi ?

De temps à autre, le rouge se permettait de prendre de l’envol, volant assez haut pour ne pas entendre le forgeron devenu barde, mais suffisamment bas pour pouvoir continuer de le surveiller avec son esprit. Il serait idiot que des individus non désirables ne fassent irruption et ne dérangent le travail de ce dernier. Plus encore, il serait idiot que ces mêmes personnes viennent fouiner ici alors qu’il était en train d’agir avec discrétion. Les chimères arriveraient tôt ou tard, et tôt ou tard elles posséderaient des gens et pourraient avoir accès à leur souvenir. Ils seraient terriblement dommageables que les plans du rouge parviennent à ces créatures. Il avait ruiné leur plan une fois, Verith préférait éviter que ces dernières de lui rendent la pareille. Silence et discrétion étaient le maitre mot de l’opération. C’est aussi pour cette raison qu’il avait fait appeler à son héraut.

Le forgeron arrivait lentement vers la fin de sa tâche, l’objet était presque achevé. Ce dernier ressemblait à un soleil. Un cercle avec plusieurs langues de feu. Ces dernières pouvaient être détachées de sorte à scinder l’objet en cinq. L’objectif était de quadrille une zone. Chaque langue de flamme servant de piquet et le cercle devant permettre de localiser précisément une source comprise dans l’espace quadrillé par lesdits piquets. Malheureusement, l’artefact, en l’état, n’était pas capable d’une telle chose. Néanmoins, les matériaux qui le composaient et la façon dont il était construit le rendraient très sensible à la magie, aussi l’objet viendrait amplifier de façon exceptionnelle un glyphe de détection magique. Toutefois, un simple glyphe ne suffirait pas, il se devait d’être de qualité, ainsi l’effet rechercher n’en serait que bien meilleur. Meilleur est le matériel, meilleur sera le résultat.

Volant haut dans le ciel, l’enfant de l’orage sentit le forgeron donner son dernier coup de marteau. Oui … oui … oui !! Enfin, c’était en fin terminé ! Il pouvait le tuer maintenant et faire cesser définitivement tout son provenant de lui. Le rouge poussa un rugissement dans le ciel avant de se laisser descendre en piqué, droit sur la forge. Le dragon atterri brusquement, faisant trembler la zone et balaya le toit de l’habitation d’un coup de griffe.

« Enfin ! Enfin ! Je vais pouvoir te la faire boucler. »

Le forgeron cessa de chanter l’espace d’un instant pour porter son regard vers le rouge, avant de se remettre aussitôt à chanter.

***

Dans le même temps, Saemon arrivait au niveau du village, accompagné du maitre glyphe qu’il était parti chercher pour son protecteur. Il put voir une immense masse rouge s’abattre sur le village, mais ne réagit pas pour autant, se tournant en direction de l’immaculé.

« Il semblerait que l’objet soit terminé. Nous arrivons à point nommé. Vous n’aurez pas à attendre plus longtemps pour vous mettre au travail. Le Salvateur vous donnera les détails de la commande quand vous serrez face à lui. Hâtons-nous pour ne pas le faire attendre davantage. Nos ennemis ne nous ont pas laissé le luxe du temps. »

Le corbeau donna un coup de talon dans les flancs de l’équidé et partit au galop.


***

Verith avait les yeux fermés et soupirait paisiblement, profitant du calme, du silence. Enfin, après cinq jours de chansonnettes le silence régnait. Qu’est ce qu’il pouvait chanter faux. La paix que connaissait que dragon rouge fut très rapidement brisée avec l’arrivée du Corbeau. L’enfant de l’orage le sentit lui et l’inconnu qui l’accompagnait avant de les entendre. Finalement, ils firent leur entrée dans le village abandonné et s’arrêtèrent devant la forge. Le colérique ouvrit les yeux. Le corps du forgeron gisait au sol et sans vie.

« Corbeau, je présume que tu m’apportes une bonne nouvelle. »

L’objet forgé par le bipède sans vie l’éleva doucement du sol, semblant soulever par une force invisible, bien qu’en réalité il soit soulevé par un fils d’or, bien qu’il lui avait été offert par Sombréclat et qu’il avait accepté.

« Pour ma part j’en ai une. Le forgeron a fini sa dernière œuvre. Jamais il n’en aura fait d’aussi superbe pièce, et jamais plus il ne pourra en faire de tel. Cependant, aussi inédit soit-il, sans glyphe il ne nous servira à rien. »

Le rouge daigna enfin ouvrir les yeux, venant poser son regard sur l’immaculé qui accompagnait le Corbeau.

« Ainsi donc, voilà le maitre glyphe que tu m’as rapporté. »

Le rouge huma l’air.

« Un immaculé. Voilà ainsi à quoi cela ressemble. Il n’en reste pas moins un bipède. »

L’enfant de l’orage sembla hésiter un instant.

« Voilà quelque chose que je connais. Tu portes sur toi l’odeur des maitres chanteurs, mais tu n’en es pas un pour autant. Je préfère te prévenir, je ne suis pas disposé à entendre le moindre vers, la moindre rime, le moindre refrain … Tu n’es pas là pour mourir, aussi évitons d’en arriver là. »

Le Corbeau s’avança vers le corps du forgeron.

« Je vais m’occuper du corps, Salvateur, puis m’en retourner à mes activités. Cet individu est connu pour être un maitre-glyphe reconnu, il devrait pouvoir honorer votre commande. »

« Parfait, je te remercie, Corbeau. Tu peux prendre ton envol. »

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Une aura étrange se dégageait du hameau désert. L’immaculé avait pris l’habitude du silence lors de ses pérégrinations solitaires, qui n’étaient certes plus si nombreuses mais restaient bien gravées dans sa mémoire. Pourtant, ce silence n’était pas celui auquel il était habitué. Une tension, une odeur de mort avait envahi les lieux, brisant leur harmonie surnaturelle. Les yeux du chevaliers se posaient sur chaque pierre, chaque lieu-dit et chaque poutres de bois afin de déterminer l’origine des maux qui avaient frappé la région. Que faisait-il ici ? Qui pouvait bien vouloir apposer une glyphe si particulière qu’elle nécessitait des jours de voyage simplement pour découvrir l’endroit dans lequel elle devait être apposée ? Bien sûr, Seö se méfiait. Il n’avait pas en lui la naïveté parfois naturelle des hommes et femmes qu’il s’était juré de protéger. Et s’était bien là son rôle, après tout.

Pourtant, l’immaculé n’eut guère le temps de s’interroger davantage, qu’un vacarme assourdissant lui faisait tourner la tête. Il se protégea le visage avec réflexe en plaçant ses avant-bras devant ses yeux, alors qu’un nuage de poussière et de débris retombait peu à peu devant lui. Son guide, lui, n’avait pas esquissé le moindre geste, comme s’il était habitué à ce genre de spectacle. Le calme retomba rapidement, laissant place à un nouveau silence. Mais la vue qu’offrit cette sérénité retrouvée n’avait rien de rassurant. Ni de paisible, par ailleurs. Un immense dragon aux reflets cramoisis se dressait sur les vestiges encore fumants de l’édifice qu’il venait simplement d’écraser. Si la logique aurait surement suggéré au duo de rebrousser chemin aussi vite que possible, il n’en fût rien. Le guide se dirigeait littéralement en direction du reptile titanesque.

Le chevalier ne dût qu’à son calme naturel et à son esprit lié de pouvoir continuer à penser sans frayeur. Il ne connaissait que trop bien le nom du titan qui lui faisait face. Tout le monde le connaissait. L’enfant de la colère n’était pas réputé pour sa parcimonie, ni pour son amour des bipèdes. C’était même tout l’inverse, et l’immaculé le savait bien. Pourtant, s’il s’en fiait aux éléments qui l’entouraient, il s’agissait bel et bien du mystérieux commanditaires dont son interlocuteur avait parlé. La curiosité avait alors prit le pas sur tout le reste. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser la haine incarnée à vouloir de l’aide de ceux dont il détestait le plus l’existence ? Seö n’avait qu’un moyen de le savoir. Il ne partageait pas l’âme de violence de l’enfant des tempêtes, et était sans doute son contraire sur bien des points, pourtant, le chevalier Baptistrel était résolu à entendre ses paroles. Dans un sens ou dans un autre, si le rouge en avait voulu à sa vie, ou en avait voulu à la vie des siens, il ne se serait sans doute pas embarrassé d’une si longue attente, et rien n’aurait réellement pu réprimer sa colère.

Alors qu’il arrivait à la hauteur de Verith, le chevalier put constater que les légendes narrant de sa taille et de ses traits n’étaient nullement exagérées. Pour la première fois, l’immaculé fut témoin de l’existence d’un être qui était drastiquement supérieur à tout ce qu’il avait pu connaitre. Il avait déjà affronté un dragon, mais ce n’était sans commune mesure avec ce qu’il apercevait à présent. Si ses réflexes de combattants avaient pu lui sauver la vie contre l’attaque d’Aïasil, ses derniers ne s’étaient même pas manifestés à la vue du colosse aux écailles cramoisies. Leur différence de puissance ne faisait aucun doute, faisant passer les talents de l’immaculé comme dérisoires contre ceux de l’enfant des tempêtes. Une lutte n’aurait rimé à rien. D’autant plus qu’il restait encore un espoir pour le chevalier : C’était bel et bien Verith qui avait demandé sa présence, et non l’inverse.

Alors que le dragon rouge et le guide, visiblement dénommé « Corbeau » discutaient, l’attention du Chevalier, toujours à cheval, se porta sur deux éléments. Le premier, aussi macabre que logique, était le corps sans vie de ce qu’il devinait être un forgeron au pied du titan. Était-ce ce que le sort lui réservait également ? Peut-être. Pourtant, le chevalier n’était pas effrayé. Quoique décide le dragon, il s’agirait d’une fatalité. Mais Seö savait avoir trop à perdre, trop à faire pour se laisser faire sans discussion. Ce combat serait sans doute trop court, trop déséquilibré pour entretenir une lueur d’espoir, mais, s’il lui fallait essayer, il essayerait. Sa réflexion fut néanmoins détournée par la présence d’un objet en lévitation devant le rouge. Un soleil parfaitement forgé semblait être la source d’intérêt et d’inquiétude des deux protagonistes.

L’enfant des tempêtes mis quelques minutes avant d’adresser directement la parole à celui qu’il avait fait venir. Juste après, le Corbeau prit son envol, laissant ainsi seul le curieux duo. Le chevalier plongea alors son regard d’ambre dans la pupille du dragon, avant de lui répondre.

« Je ne suis un Baptistrel, et je ne suis certainement pas un chanteur. A vrai dire, leur magie m’est inconnue, je n’en maitrise même pas les bribes. » Répondit-il avec humilité. « De plus, je n’ai nul attrait pour la mort, même pas la gloire. Selon les dires de votre serviteur, si toutefois tel est la nature du lien qui vous unit, vous avez besoin d’un maitre-glyphe. Comment et dans quel but souhaitez vous que j’utilise mes compétences ? »

Le ton du chevalier était calme, dénudé de toute forme d’arrogance. Il était direct, non pas parce qu’il avait peur de faire perdre son temps au titan, mais bien parce que la suite des évènements étaient inéluctable, pour lui comme pour le géant qui lui faisait face.

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¤ Une commande ¤

Le dragon rouge se tenait au-dessus du village, ou plus exactement sa tête et une de ses pattes, le reste du fait de sa taille étant en bordure. Les édifices pouvaient s’estimer heureux de ne pas s’être effondrés, soit par le tremblement qu’auraient pu provoquer les pas du dragon, soit par les bourrasques qu’il aurait de même pu provoquer. Mais il n’en était rien, à l’exception de quelques failles et morceau de toiture envoler. Seule la forge avait été partiellement détruire, ayant perdu son toit. Le colérique n’était pas venu ici pour détruire le village, il était venu faire quelque chose de bien plus important. Et sa présence en ces terres approchait de son terme. Verith allait à nouveau prendre son envol une fois la touche finale de la première étape de son plan accomplis. L’artéfact avait été forgé, il fallait maintenant lui apposer un glyphe. Cela fait, la recherche pourrait débuter. Et afin d’y parvenir, l’enfant de l’orage avait exhorté à l’un de ses protégés de chercher un maitre-glyphe, l’un des meilleurs sinon le meilleur. Et c’est avec un artisan magicien que le Corbeau lui revint. Il émanait de cet être une odeur familière, celles des baptistrel, elle datait certes, mais pas suffisamment pour la rendre imperceptible à l’odorat de la créature céleste. Cela faciliterait peut-être les choses. L’homme était néanmoins armé, pour autant le rouge put sentir une forme de résignation au sein de l’aura de cet homme. Sans doute n’ignorait-il pas qui il était et la réputation qu’il avait au sein des bipèdes, ou alors avait-il pleinement conscience qu’il se trouvait face à un dragon et que toutes choses étaient futiles face à lui. L’enfant de l’orage ne s’adresse pas tout de suite à l’ancien elfe, conversant avant avec le Saemon qui partit peu après avec le corps du forgeron. Après s’être adressé à l’immaculé, ce dernier lui répondit avec humilité. Le rouge renâcla puis expulsa quelques flammèches par ses narines.

« Je suis Verith de l’Ire,  je n’ai point de serviteur, et encore moins de bipèdes. Le corbeau a le même but que moi, aussi fait-il ce qui est nécessaire pour l’atteindre. Mais il n’est pas nécessaire de s’étendre dessus. Des choses plus importantes doivent être accomplies. »

Verith fit virevolter l’objet en forme de soleil devant le bipède, le tenant toujours à l’aide de fil d’or offert par Sombréclat. L’objet était singulier et une énergie ainsi qu’une aura tout aussi singulière s’en dégageait.

« Le forgeron a forgé cet objet avec l’aide de mes connaissances. Cet artefact n’est cependant qu’un vulgaire réceptacle, puissant, mais précaire. Il commence déjà à se briser, ployant sous sa puissance et ses imperfections. Il me faut donc deux glyphes. Le premier pour le renforcer et réguler sa puissance afin de repousser l’inévitable. Le deuxième afin d’utiliser cette puissance qui est la sienne en lui permettant de capter les autres sources de magie et de les trouver. »

Le regard du colosse de flamme pesait lourdement sur l’immaculé qui lui faisait face, scrutant et analysant ce qu’il était. Il était le premier qu’il voyait après en avoir entendu parler par Sombréclat. La magie pulsait en cette créature plus fortement que dans un elfe ou un vampire.

« C’est toi qui vas créer ces glyphes. Ils devront être à la mesure de l’objet sur lesquels ils vont être apposés. Il faudra donc que tu t’appliques au mieux, atteindre le sommet de ton art. Pour y parvenir, je fournirais des matériaux tout aussi exceptionnels que les glyphes que je commande. Te sens-tu capable de répondre à la requête d’un dragon, Immaculé ? Si tu y parviens, je saurais te récompenser. »

Avait-il réellement besoin de préciser ce qui arriverait si jamais le bipède échouait et gaspillait les ressources du dragon ?

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