Début Novembre 1762, Cordont
Keetech survolait une vaste plaine grisâtre longeant l’océan, aux abords de la frontière qui séparait les deux états rivaux qu’on nommait le Royaume Sélénien et l’Alliance des Cités libres. La Saurienne possédait une connaissance lapidaire de la politique humaine, cependant elle la comprenait suffisamment pour savoir que de vives tensions existaient entre ces deux camps adverses.
Et cette impression se confirma lorsqu’en passant à proximité d’une modeste bourgade nommée Cordont, désormais réduite à un champ de ruines qui ne laissait apparaitre qu’un immense trou béant ; elle aperçut un attroupement inhabituel de soldats bipèdes. Que se passait-il pour qu’ils se soient réunis près de ce qui restait de cette cité détruite ? Il s’agissait certainement des prémices d’un futur conflit car l’atmosphère semblait en effervescence et chargée d’animosité.
La reine des nuées ne put s’empêcher de soupirer en songeant que ces créatures éphémères étaient incapables d’apprendre de leurs erreurs. Jadis, leurs luttes de pouvoir perpétuelles avaient conduit son peuple à quitter Ambarhùna, leur terre originelle, et à s’exiler dans une autre contrée, située par-delà les mers et nommée le continent sauvage. Et apparemment, malgré leur exode forcé suite à l’invasion des chimères, les humains reproduisaient leurs anciennes querelles sur ce nouvel archipel.
La dragonne de l’orage avait pris le parti de demeurer neutre vis-à-vis de leurs guerres, estimant n’être guère concernée. Après tout, n’était-elle pas un dragon libre et originaire d’un autre continent que celui qui les abritait autrefois ? Par ailleurs, elle et son époux Verith s’étaient jurés mutuellement de tout mettre en œuvre afin de détruire le lien et de libérer leurs congénères de cette fusion d’âme qui les asservissaient et en faisaient les esclaves des bipèdes.
Pourtant Keetech n’éprouvait aucune haine envers ceux qu’elle nommait « les deux-pattes », contrairement au Rouge, qui se laissait souvent submergé par sa colère et son ressentiment à leur égard.
Certes, cette dernière éprouvait une légitime méfiance ainsi qu’une certaine ambivalence, faite de répulsion et de curiosité mêlée voire même d’instinct protecteur, car l’écailleuse avait pris Sinestra, une jeune prêtresse damnée sous sa protection.
Quartzécaille se posa sur le sol et replia ses longues ailes avant de se figer dans une posture hiératique qui la faisait ressembler à une impressionnante masse rocheuse. La lumière du soleil automnal faisait briller ses écailles, aussi bien celles d’un noir de jais qui recouvrait le haut de son corps que celles d'ivoire et d’ocre de son poitrail.
Les cristaux de Quartz d’un bleu céladon qui décoraient le sommet de son crâne, semblaient eux-mêmes resplendirent sous la caresse des rayons solaire et diffuser une lueur bleutée. Tandis que la fille des tempêtes savourait l'agréable chaleur de l'air et en profitait pour se prélasser, elle aperçut la forme d’un jeune dragon aux prunelles dorées, dont les écailles couleur de nacre étincelaient comme des perles au lustre velouté.
Ce dernier possédait une taille bien moins imposante que celle de la Saurienne qui paraissait titanesque, en comparaison, à cause de son âge plus avancé. Celle-ci posa sur lui un regard bienveillant et presque maternel.
Peut-être auraient-ils tous deux la possibilité de bavarder un peu, ce qui lui permettrait de se changer agréablement les idées. En effet, depuis son arrivée sur Tiamaranta l’écailleuse avait rarement l’occasion de dialoguer avec d’autres dragons que son époux Verith et sa fille Nynsith.
La fille des tempêtes songea avec une pointe de regret qu’à l’époque où elle vivait parmi les siens, celle-ci jouait un rôle important au sein de la nuée qui consistait à veiller sur les jeunes dragons en leur prodiguant des conseils avisés ou à régler les divers conflits qui éclataient inévitablement.
Au sein de son groupe de congénères, Quartzécaille était réputée pour sa sagesse, son impartialité, son esprit aiguisé ainsi que sa grande maîtrise des lois draconique. Aussi nombre de dragons se tournait vers elle afin de quérir ses conseils lorsqu’il s’agissait de résoudre un litige ou un différend. Keetech se montrait souvent sévère mais elle était juste et veillait à ce qu’aucune des parties ne soit lésée ou ne puisse obtenir réparation suite à un tort causé par autrui.
- Bonjour jeune dragon. Comment te nommes-tu ? Pour ma part, mon nom est Keetech et on me surnomme la dragonne de l’orage, dit-elle en guise de présentation.
Keetech survolait une vaste plaine grisâtre longeant l’océan, aux abords de la frontière qui séparait les deux états rivaux qu’on nommait le Royaume Sélénien et l’Alliance des Cités libres. La Saurienne possédait une connaissance lapidaire de la politique humaine, cependant elle la comprenait suffisamment pour savoir que de vives tensions existaient entre ces deux camps adverses.
Et cette impression se confirma lorsqu’en passant à proximité d’une modeste bourgade nommée Cordont, désormais réduite à un champ de ruines qui ne laissait apparaitre qu’un immense trou béant ; elle aperçut un attroupement inhabituel de soldats bipèdes. Que se passait-il pour qu’ils se soient réunis près de ce qui restait de cette cité détruite ? Il s’agissait certainement des prémices d’un futur conflit car l’atmosphère semblait en effervescence et chargée d’animosité.
La reine des nuées ne put s’empêcher de soupirer en songeant que ces créatures éphémères étaient incapables d’apprendre de leurs erreurs. Jadis, leurs luttes de pouvoir perpétuelles avaient conduit son peuple à quitter Ambarhùna, leur terre originelle, et à s’exiler dans une autre contrée, située par-delà les mers et nommée le continent sauvage. Et apparemment, malgré leur exode forcé suite à l’invasion des chimères, les humains reproduisaient leurs anciennes querelles sur ce nouvel archipel.
La dragonne de l’orage avait pris le parti de demeurer neutre vis-à-vis de leurs guerres, estimant n’être guère concernée. Après tout, n’était-elle pas un dragon libre et originaire d’un autre continent que celui qui les abritait autrefois ? Par ailleurs, elle et son époux Verith s’étaient jurés mutuellement de tout mettre en œuvre afin de détruire le lien et de libérer leurs congénères de cette fusion d’âme qui les asservissaient et en faisaient les esclaves des bipèdes.
Pourtant Keetech n’éprouvait aucune haine envers ceux qu’elle nommait « les deux-pattes », contrairement au Rouge, qui se laissait souvent submergé par sa colère et son ressentiment à leur égard.
Certes, cette dernière éprouvait une légitime méfiance ainsi qu’une certaine ambivalence, faite de répulsion et de curiosité mêlée voire même d’instinct protecteur, car l’écailleuse avait pris Sinestra, une jeune prêtresse damnée sous sa protection.
Quartzécaille se posa sur le sol et replia ses longues ailes avant de se figer dans une posture hiératique qui la faisait ressembler à une impressionnante masse rocheuse. La lumière du soleil automnal faisait briller ses écailles, aussi bien celles d’un noir de jais qui recouvrait le haut de son corps que celles d'ivoire et d’ocre de son poitrail.
Les cristaux de Quartz d’un bleu céladon qui décoraient le sommet de son crâne, semblaient eux-mêmes resplendirent sous la caresse des rayons solaire et diffuser une lueur bleutée. Tandis que la fille des tempêtes savourait l'agréable chaleur de l'air et en profitait pour se prélasser, elle aperçut la forme d’un jeune dragon aux prunelles dorées, dont les écailles couleur de nacre étincelaient comme des perles au lustre velouté.
Ce dernier possédait une taille bien moins imposante que celle de la Saurienne qui paraissait titanesque, en comparaison, à cause de son âge plus avancé. Celle-ci posa sur lui un regard bienveillant et presque maternel.
Peut-être auraient-ils tous deux la possibilité de bavarder un peu, ce qui lui permettrait de se changer agréablement les idées. En effet, depuis son arrivée sur Tiamaranta l’écailleuse avait rarement l’occasion de dialoguer avec d’autres dragons que son époux Verith et sa fille Nynsith.
La fille des tempêtes songea avec une pointe de regret qu’à l’époque où elle vivait parmi les siens, celle-ci jouait un rôle important au sein de la nuée qui consistait à veiller sur les jeunes dragons en leur prodiguant des conseils avisés ou à régler les divers conflits qui éclataient inévitablement.
Au sein de son groupe de congénères, Quartzécaille était réputée pour sa sagesse, son impartialité, son esprit aiguisé ainsi que sa grande maîtrise des lois draconique. Aussi nombre de dragons se tournait vers elle afin de quérir ses conseils lorsqu’il s’agissait de résoudre un litige ou un différend. Keetech se montrait souvent sévère mais elle était juste et veillait à ce qu’aucune des parties ne soit lésée ou ne puisse obtenir réparation suite à un tort causé par autrui.
- Bonjour jeune dragon. Comment te nommes-tu ? Pour ma part, mon nom est Keetech et on me surnomme la dragonne de l’orage, dit-elle en guise de présentation.