A chasseur, chasseur et demi [Nynsith x Jangali]

~~13 Décembre 1762~~

En quelques petites foulées, Jangali fini de grimper la petite colline perdue au milieu de la savane. De son promontoire naturel, il pouvait voir à des kilomètres à la ronde, bien qu'en connaissant les moindres recoins déjà. Durant toutes ces années de chasse au service de la Légion et des siens, il avait finit pas connaître la savane comme le dos de sa patte, et il continuait inlassablement de parcourir l'île, l’appel de la chasse étant trop fort. Cet appel couplé à sa passion dévorante de nouvelles saveurs le poussait chaque jours à partir en explorer les moindres recoins. Chaque jours il affinait ses méthodes de chasses, plutôt atypique compte tenu qu’il n’utilisait soit que son épée, soit ses griffes et ses crocs. Par moment, à le voir utiliser ces méthodes, il donnait raison aux humains qui traitaient les Graarh comme des animaux, dans une certaine mesure… mais cela, il n’en avait évidemment pas beaucoup conscience, et honnêtement s’en fichait comme de sa première griffes. Graarh il était, et Graarh était sa fierté. En attendant que la Kamdam Aaleeshaan se décide d’enfin prendre des mesures contre les pirates et les esclavagistes, il se devait d’aiguiser ses talents de chasseurs et de guerrier. Un imposant troupeaux de Stymphales lui fournirait viande et exercice pour la journée.

Avec l'expérience et le savoir-faire de générations de Graarh avant lui, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour s’approcher très près du troupeaux, dans le vent pour dissimuler sa présence. Accroupi dans l’herbe haute caractéristique de la savane, il guettait les mouvements des volatiles. Un oeil expert comme le sien arrivait au bout d’un certain temps à décrypter le schéma instinctif des créatures. C’était quelque chose de difficilement explicable, presque viscéral, de l’ordre du ressentie. C’était d’ailleurs l’un des challenges de la parenté que d’enseigner ce savoir-faire à ses chatons.

Les nuages chargés de pluie semblèrent tout à coups suspendre leur dérive, presque comme un coup de départ pour le Graarh qui se propulsa en avant, lame au poing. Totalement focalisé sur sa proie. Parcourant les quelques mètres qui le séparait de son repas à une vitesse folle mais maitrisée, rien ne l’avait préparé à ce qui allait suivre.

à quelques secondes seulement de sauter sur un énorme spécimen de trois mètres, une violente explosion de poussière le déstabilisa et dans un effort surfélin, il parvint à s'arrêter en exécutant une roulade plus ou moins maîtrisée. Pendant qu’il se remettait en position de défense, il essaya de percer le nuage de terre d'où s’élevait des dizaines et des dizaines de cris de frayeur. Clignant plusieurs fois des yeux, il crut rêver quand l’ombre qui se projettait sur les particules flottantes n’était en réalité  par une ombre. Un être absolument gigantesque, composé d’écailles luisantes, se tenait grossièrement au milieu du troupeau de volatile en déroute, les cueillant comme de vulgaires fruits à deux pattes.

Serrant son arme avec force, Jangali était tétanisé dans une sorte de torpeur, savant mélange d’oreilles collées en arrière contre son crâne et de poils hérissés jusqu’au bout de la queue. Typiquement Graah, il était dans une posture mi-agressive mi-défensive face au danger.

“Par tout les Esprits, cette masse, ces écailles, serait-ce… un dragon ?”, réfléchit-il à toute allure. La probabilité d’en rencontrer un était pour le félin proche du néant et pourtant, d’après les descriptions que lui en avaient fait les gentils Baptistrels, c’était bel et bien le cas présentement...

Dernière édition par Jangali Pasu le Jeu 11 Oct 2018 - 21:58, édité 1 fois

Depuis quelques jours, Nynsith chassait dans les environs de l’île que les bipèdes avaient baptisée Néthéril, alternant entre des proies marines et terrestres afin de varier un peu son régime. Comme toujours, son appétit vorace n’était calmé que pendant quelques heures tout au plus chaque fois, aussi recherchait-elle une source assez substantielle pour la satisfaire un peu plus longtemps. Il y avait certes les karapts, ces succulents insectes géants, mais la chasseresse avait constaté au cours des derniers mois que ceux-ci se faisaient plus rares dans la région du canyon. Elle sentait toujours leur odeur et devinait assez facilement qu’ils demeuraient bien actifs du fait des traces qu’ils laissaient derrière eux, mais ils semblaient avoir changer leur comportement néanmoins.

~ Ils apprennent… Il me faudrait entrer sous la terre pour les rejoindre. ~

L’Affamée avait caressé l’idée à quelques reprises depuis qu’elle était arrivée dans l’Archipel, mais malgré son goût du risque, elle jugeait trop risqué de s’aventurer dans un système de grotte probablement complexe, d’autant plus qu’en ces lieux, elle n’aurait assurément pas le dessus face à une colonie organisée. Tandis qu’elle survolait un canyon dénué d’activités, elle produisit pour elle-même un grognement contrarié et monta plus haut en altitude pour se diriger vers l’est de la région.

Il ne lui fallut que peu de temps pour atteindre la savane où elle ne tarda pas à repérer une colonie de stymphales, ces grands oiseaux herbivores à la chair rouge. Encore bien en hauteur, elle se cachait parmi la couche de nuage pour mieux observer les créatures qui se trouvaient à quelques kilomètres sous elle afin de déterminer quelle approche était préférable ici.

~ Hmmm… Ils sont nombreux, assez pour que j’attaque directement ~

Elle se rapprocha donc du sol en décrivant une large spirale, puis fonça vers les oiseaux lorsqu’elle fut à une distance adéquate pour agir. Son objectif était ici d’en blesser et d’en tuer autant que possible d’un seul coup afin de pouvoir les engloutir rapidement. Sa faim aurait été moins prononcée qu’elle aurait probablement opter pour une approche plus discrète, mais elle ne voulait pas attendre. C’est alors qu’elle portait son attaque que la Dragonne de la Faim vit un prédateur sortir des hautes herbes pour s’en prendre à un spécimen en particulier.

~ Tant pis pour lui. ~

Au ras du sol, la chasseresse fit un dernier virage de côté extrêmement serré tout en se servant de sa queue comme d’un massif fouet pour happer autant de stymphales. La soudaine confusion qui s’empara d’eux lui donna l’opportunité d’en attaquer une bonne vingtaine de plus à coup de pattes, puis les survivants déguerpirent sans demander leur reste. Autour de Nynsith se trouvait à présent presque une centaine de proies mortes ou ayant au-moins une patte cassée, rendant toute tentative de fuite futile. Elle referma d’ailleurs sa gueule sur l’un des blessés et laissa ses flammes le brûler vif entre ses crocs. Ses plaintes de douleur prirent bientôt fin et elle le mangea en quelques bouchées avant de répéter le procédé sur un autre cadavre.

Au moment où elle allait passer à son troisième oiseau, la Dévoreuse sentit qu’on l’observait et elle constata que le prédateur qu’elle avait vu plus tôt était en réalité un Graärh qui semblait avoir pris une position défensive. N’était pas d’humeur à discuter, elle revint à son repas sans continuer à l’observer tout communiquant avec son esprit une commande toute simple.

« Je ne t’attaquerai pas. Maintenant, va-t-en d’ici. »

Impétueuse. Puissante. Divine.
Tant d’adjectifs pour décrire cette voix qui résonnait dans la tête du félin. Passé le choc de ce moyen de communication jusqu’alors inédit, son cerveau finit par prendre en compte l’information et la traita avec les moyens du bord. Cette soudaine apparition l’avait laissé dans un état presque catatonique et il lui fallut bon nombre d’efforts pour ordonner à ses muscles de bouger. D’un geste maladroit, il rengaina son épée et d’un pas hésitant, il recula, une patte après l’autre. Son regard néanmoins ne pouvait se défaire du spectacle en face de lui. Les oreilles collées à son crâne, la queue enroulée autour de sa taille et un genou à terre, il n’adoptait cette position que devant son Aaleeshaaraan. Ici, il se trouvait devant un être ô combien infiniment plus puissant que tout ce qu’il avait connu jusqu’ici. Son instinct de conservation lui hurlait de fuir, d’écouter cet ordre qui lui avait été donné par l’immense saurien. Mais ton son être ne pouvait obéir, comme attiré par ce danger. A mesure que le dragon engloutissait les fragiles volatiles dans ses puissants crocs, Jangali ne put s’empêcher de penser, entre autres milles et une autres questions, qu’il avait devant lui le Chasseur, le Prédateur ultime, le sommet de la chaîne alimentaire auquelle lui-même faisait parti. Et en ce moment présent, il dû admettre amèrement qu’il était loin d’être le plus haut placé. Quoi de mieux pour garder les pieds sur terre qu’une créature mythique après tout ?
Néanmoins, même si le Grärh était comme un chaton devant un smilodon, son cerveau ne cessa pas de fonctionner pour autant. Et c’est autant de questions et de pensées que d’écailles sur le cuir du dragon qui germèrent dans sa tête. S’il lui avait parlé par télépathie, pouvait-il lui répondre ? Pouvait-il faire plus que lui parler ? Comment par tous les Esprits un aussi gros animal pouvait-il décemment voler ? Quel goût pouvait-il avoir ? Est-ce qu’il aimait la musique ?

Jangali pria ses ancêtres que le Prédateur n’entende réellement pas ses pensées, auquel cas il était un Graärh cuit...

Le Graärh ne s’en allait pas. Il avait cependant rengainé son épée après être resté immobile pendant un long moment, puis Nynsith l’avait vu s’éloigner du coin de l’œil. Sans être trop au courant de ce qui se passait chez les bipèdes, ces félins semblaient poser des problèmes aux autres, mais dans l’immédiat la Dragonne ne pouvait que le trouver aussi pathétique que n’importe quel individu à deux pattes.

~ Il est assez chanceux de m’avoir évité. Pourquoi est-ce qu’il s’évertue à rester là? ~

Et voilà que le concerné mettait un genou à terre, se rendant encore plus vulnérable qu’il ne l’était déjà. Un peu plus tôt, elle aurait probablement profité de sa négligence totale pour en faire un maigre repas, mais heureusement pour lui, elle remplissait déjà sa panse avec une quantité de nourriture bien plus adéquate. Aussi, il avait au-moins compris qu’il ne lui servirait à rien d’attaquer la saurienne et se tenait tranquille. Non pas que l’Affamée le craignait d’une quelconque manière, loin de là, mais un bipède qui connaissait sa place était déjà plus supportable qu’un bipède qui jouait au brave en s’attaquant à elle.

Continuant à engloutir les stymphales qui s’étalaient autour, elle profita du canal télépathique qu’elle avait ouvert avec le chat pour percevoir ce qui lui passait par la tête. Sans savoir ce qu’il pensait exactement, elle perçut sans surprise la peur, mais aussi l’admiration qu’elle évoquait chez lui, mais à cela s’ajoutait quelque chose d’autre.

~ De la curiosité? Voilà qui est bien peu commun. ~

La Dévoreuse avait l’habitude d’effrayer les créatures inférieures et y prenait même grand plaisir, donc de percevoir chez l’une d’elle une sincère curiosité l’étonnait quelque peu. Si au début de son repas elle n’avait pas la moindre envie de discuter, elle était à présent plus ouverte à l’idée, les quelques dizaines de stymphales dans son estomac y étant probablement pour quelque chose.

Nynsith releva donc la tête du charnier et étendit son cou pour positionner son visage une dizaine de mètres devant le Graärh. L’observant directement de ses yeux bleutés, elle put constater qu’à l’instar de ses homologues, il était plus costaud que les bipèdes originaires du vieux continent et possédait un pelage noir et dru. Bien entendu, elle sentait les phéromones de peur qu’il émettait automatiquement comme pour venir appuyée les émotions perçues précédemment.

« Qui es-tu? Que veux-tu? »

Le félin avait fait le choix de rester lorsqu’elle lui avait ordonné de partir et il lui incombait à présent de se justifier.

Le festin méthodique et sanglant du dragon aurait rebuté toute personne civilisée, mais pas chez Jangali. Pour lui, ce spectacle revêtait une certaine forme de poésie, une beauté sauvage. chez les Graärh, le respect de la vie et de la nature était un fondement de leur société et Jangali avait depuis longtemps accepter sa position de prédateur au sein de la faune de Néthéril. Cependant, lui dont le nom signifiait "bête sauvage" devait bien se rendre à l'évidence qu'il était loin, très loin d'être le grand prédateur qu'il pensait. Et à présent qu'il avait attiré involontairement l'attention du saurien, il se trouva vite à court de salive et de mots. Par instinct de prédation, ou dans ce cas précis de conservation, il planta son regard droit dans celui du cracheur de feu. Il ne connaissait rien de son espèce, quel gestes adopter, quelle attitude conserver. Aussi, le mieux était qu'il se comporte normalement après tout, comme il l'avait toujours fait non ? Sa sincérité avait toujours plut, peut-être que les dragons y étaient aussi sensibles ?
Il déglutit avec difficultés et bomba le torse, de sorte à ce que sa voix porte tout de même jusqu'aux oreilles (peut importe où elles ne se trouvassent).

-Je m'appelle Jangali Pasu, chasseur de ...

Ses oreilles s'aplatirent d'un coup. Quel idiot il pouvait être parfois. Les dragons étaient arrivés en même temps que les Sans-poils, il devaient sûrement parler leur langue commune ! Il s'éclaircit la gorge et repris.

-Hem, je m'appelle Jangali Pasu, chasseur et cuisinier de la Légion Vat'Aan'Ruda. Et je ne faisais que mon devoir envers ma tribu, dit-il en désignant les stymphales à présent changés en un charnier sans nom. Et peut-être poussé par la peur ou la présence de l'écaillé, il reprit. J'avoue que ton apparition est la chose la plus effrayante que j'ai vu de toute ma vie, mais c'est aussi la chose la plus belle. Pardonnes-moi de ne pas être parti comme tu avais demandé, mais je ne pouvais pas simplement pas détacher mes yeux de toi. On m’a déjà décrit les Dragons comme de puissants êtres, mais je pensais pas à quel point c’était loin de la réalité…

Le souffle court, il rebaissa honteusement les oreilles. Son discours ressemblait un peu trop à une déclaration d’amour à son goût. Mais ne s’était-il pas juré de ne pas fourvoyer le grand dragon ? Maintenant qu’il ne pouvait plus faire machine arrière, il finit par demander nerveusement:

-Puis-je connaitre ton nom, grand chasseur ailé ?

Dernière édition par Jangali Pasu le Mar 13 Nov 2018 - 23:12, édité 2 fois

Le Graärh planta son regard dans celui de Nynsith qui inclina doucement sa tête de côté sans ciller. Il prit quelque seconde à répondre et se changea à nouveau de posture lorsqu’il le fit. D’abord, la Dragonne ne compris rien de ce qu’il dit, puisque l’autre s’exprimait dans une langue inconnue, probablement sa langue natale puisqu’elle sonnait comme un ensemble de miaulements. Le félidé se ravisa et commença à parler dans la langue commune des bipèdes.

- Hem, je m'appelle Jangali Pasu, chasseur et cuisinier de la Légion Vat'Aan'Ruda. Et je ne faisais que mon devoir envers ma tribu. J'avoue que ton apparition est la chose la plus effrayante que j'aie vu de toute ma vie, mais c'est aussi la chose la plus belle. Pardonne-moi de ne pas être parti comme tu avais demandé, mais je ne pouvais pas simplement détacher mes yeux de toi. On m’a déjà décrit les Dragons comme de puissants êtres, mais je ne pensais pas à quel point c’était loin de la réalité…

~ Ainsi parle-t-il le même langage. Les siens l’ont-ils tous appris? ~

- Puis-je connaitre ton nom, grand chasseur ailé ?

Inclinant sa tête de l’autre côté, l’interpellée plissa ses yeux tandis qu’un grondement sourd se laissait entendre du fond de sa gorge. Ce chat lui manquait de respect et il en revenait à elle de le lui faire savoir.

« Sache donc qu’on ne tutoie jamais un Dragon! Et compte toi chanceux de ne pas avoir été sur mon chemin avant que je ne me nourrisse. Ton insolence et ton ignorance auraient été punies comme il se doit : en t’engloutissant comme l’un de ces oiseaux! »

Elle redressa son cou pour dominer Jangali de toute sa hauteur, adoptant à son tour une posture fière et grandiose. Malgré son manque de courtoisie, son admiration pour la saurienne était sincère, aussi répondit-elle à sa question.

« Mon nom est Nynsith, Dragonne de la Faim, l’Affamée, la Dévoreuse! Du plus profond des océans jusqu’au sommet des cieux, tout n’existe que pour permettre à ceux de ma race de prospérer. »

Ces derniers mots avaient été émis tandis qu’elle ramenait ses pupilles brillantes sur le Graärh tout en déployant ses ailes d’un seul coup. Une lueur bleutée illumina l’intérieur bientôt de sa gueule pour compléter l’impressionnant tableau.

« Voilà qui je suis. »

Il avait beau avoir réussit à dompter un temps soit peu sa peur, il fallait dire que la dragonne avait fait son petit effet. Où que son regard se posait, il ne voyait qu’un être dont chaque partie avait été pensé pour être une arme destructrice. Mais ce qui l’effrayait plus encore, c’était l’avertissement que le, non, la Saurienne lui avait donné: sa notion de respect. Et s’il n’avait aucun problème à reconnaître l’autorité d’êtres supérieurs à lui, il en avait un plus … linguistique. Malgré toute la volonté du monde, s’être appliqué à être un bon élève, il n’avait jamais pu saisir le concept de vouvoiement de la langue commune. Peut-être parce que le langage était un reflet culturel d’un peuple, il n’avait jamais pu l’intégrer complètement et y resterait surement étranger pour le reste de sa vie. Mais pour l’heure, son cerveau fulminait en cherchant au plus profond de sa mémoire, les prémices de ses leçons sur ce sujet. Si d’ordinaire il aurait contourner le problème, quitte à se battre avec son interlocuteur, dans le cas présent, finir en rôti de dragon n’était pas une solution vraiment envisageable. C’est donc avec une voix et les oreilles totalement déformées par l’hésitation qu’il bégaya:

-Je te, non, vous prie de m’excuser si je t’ai offensé, Chasseuse du Ciel. Loin de moi l’idée de te, de te, de VOUS, manquer de respect ! C’est juste que notre langue est bien différente de la votre…

Il déglutit difficilement. L'exercice lui demandait un effort considérable. Il avait l’impression de remanier un arme comme lors de sa prime jeunesse, quand sa coordination pensées/mouvements n’était pas encore tout à fait développée.

-Je veux dire, notre langage est très … corporel. Notre respect s’exprime à travers nos gestes et notre euh… attitude.

à mesure qu’il essayait d’expliquer leur méthode de communication, une pensée fulgurante, effrayante lui traversa l’esprit : était-il possible que d’autres graarh, moins curieux que lui, soient déjà passés par les crocs de la dragonne ?

-Je n’ai surement pas le droit de parler au nom de mon Aaleeshaan, mais je vous demande, heu, … humblement, de nous pardonner pour nos erreurs futur en votre encontre.

Il porta sa main contre son coeur et inclina sa tête. C’était une façon assez formelle de demander une faveurs chez eux, et il espérait que ce geste trouva un écho en Nynsith. Puis, se redressant, il finit par achever par une promesse.

-Je jure d’apprendre aux miens, le respect qu’il t’es, qu’il VOUS est dû.

Jamais pareil promesse n’avait l’air aussi réelle et si importante pour Jangali. Pour son honneur et de sa vie, rien de moins que cela.

L’Affamée conserva un moment sa pose bien que son unique spectateur fût déjà conquis par toute sa grandeur. Elle referma ses ailes, mais continua à produire ses flammes bleues en rapprochant de nouveau sa tête de Jangali. Celui-ci était manifestement ébranlé et peinait à s’exprimer clairement, butant sur les pronoms en alternant frénétiquement entre le tutoiement et le vouvoiement, mais Nynsith le laissa parler et aller au bout de son idée, quelque peu amusée par les gestes étranges qu'il utilisait. Lorsqu’il eut fini, elle se détourna de lui pour manger quelques carcasses, car si son appétit était calmé, il n’était toujours pas apaisé. Une autre dizaine d’oiseaux plus tard, la chasseresse tordit de nouveau son cou pour observer le chat, gardant ses crocs à découvert.

« Tes excuses sont sincères et je perçois la confusion qui berce ton esprit, aussi passerai-je outre ton erreur cette fois-ci, mais n’y voit là aucun traitement de faveur à ton égard… »

Elle produisit un nouveau grondement sourd en émettant ces derniers mots afin d'encore mieux les appuyer.

~ Quelle curieuse race, si docile. Ou est-ce là un comportement propre à cet individu? ~

La Dragonne referma sa gueule et observa plus attentivement le Graärh. À n’en pas douter, ces êtres avaient un contrôle accru de leurs corps, ce qui leur permettait de modifier le volume de leur fourrure de même que la position de plusieurs appendices à l’instar des autres espèces félines connues de la Dévoreuse. C’était donc tout à fait naturellement que cette race avait développé un langage plus corporel que celui des autres bipèdes, qu’il s’agisse de la langue commune ou de celles parlées par seulement certains types d’individus.

Néanmoins, l’un des termes employés par celui qui s’était décrit comme chasseur et cuisinier avait attirer davantage l’attention de Nynsith et maintenant que la discussion était engagée, elle pouvait bien profiter de la soumission de son interlocuteur pour qu’il lui expose certaines informations à propos des siens.

« Dis-moi, Jangali, que signifie "Aaleeshaan"? »

Le ton de la question était soudainement plus doux, motivé par une curiosité véritable. De mémoire de Dragon, c’était un mot inconnu et dénué de sens, probablement unique à la culture des natifs de l’Archipel.

Même si des soubresauts nerveux agitaient toujours ses oreilles, ses épaules s’affaissèrent de soulagement. Il avaient évité le pire. La légère sueur coulant dans son dos lui rappela néanmoins qu’il devait quand même faire attention à respecter le bonne usage de la langue commune. Sa promesse, l’incluait également et en tout temps…

Que signifie Aaleeshaan ?

Jangali ouvrit des yeux ronds, ses pupilles se rétrécissant en deux fentes à peine visibles. Non décidément, la dragonne avait décidé d’appuyer sur son point faible linguistique. Le pauvre félin baissa la tête et tortilla ses vibrisses, en proie à une profonde réflexion. Le concept d’Aaleeshaan lui apparaissait aussi clairement que c’était évident. Mais pour les Sans-Poils et les Écailleux ? Comment expliquer ce fondement de leur société en étant le plus juste possible ? Comment l'expliquer avec des mots qu’il n’avait jamais pensé un jour devoir apprendre et utiliser avec d’autres êtres que ses frères et soeurs graarh ?
Tout en cherchant ses mots, il tentait donc d’expliquer à l’Affamée:

-Mmmmh, comment dire … ? T...Vous répondre juste “Chef” ne serait pas juste, je pense. L’Aaleeshaan est pour nous… Hum… Celle-qui-guide ? Oui, voilà, je pense que ça doit être ça. C’est la femelle qui guide la tribu.

Dit comme ça, les mots lui semblaient creux mais il supposait que c’était là les limites de leur deux langues. Il ne maîtrisait pas suffisamment ce dialecte pour gommer cette limite, encore. Aussi, la dragonne devait se contenter de cette définition un tantinet imprécise.
Il se posa alors la question inverse. Quand était-il de Nynsith ? Si elle ignorait tout des graarhs, l’inverse était d’autant plus vrai. Enfin, à quelques détails près. Il se hasarda donc toutefois. S’il avait réussit à attiser sa curiosité, quelque chose lui disait qu’elle ne manquerait pas une occasion de lui expliquer à son tour le fonctionnement des dragons, la fierté de celle-ci transpirant par tout son être.

-Et vous ? Du sommet du monde, obéissez-vous également à quelqu’un de plus puissant ou plus sage que vous ?

Il imaginait mal d’aussi puissantes créatures obéir à quelqu’un d’autre que les Esprit-Liés eux-même. Mais tout comme il n’avait jamais imaginé rencontrer d’autres créatures pensantes que les Graarh, il devait s’attendre à peut-être surpris.

La question sembla prendre le Gräarh de court au point où il détourna complètement son regard de la Dragonne qui perçut le léger trouble qui l’habitait. Après un court silence, Janga répondit, bien qu'incertain quant à sa propre réponse, mais celle-ci éclaircissait néanmoins Nynsith vis-à-vis l’apparente docilité du félidé.

~ Comme les autres bipèdes, les siens se reposent sur une unique personne. ~

Bien que peu intéressée par leurs querelles, l’Affamée s’était familiarisée avec le fonctionnement des différentes nations lorsqu’elle et sa mère avaient rejoint Ambarhùna afin de retrouver son père. Elle avait fini par saisir qu’il y avait des nuances plus ou moins importantes selon la hiérarchie de chaque peuple et se doutait bien qu’il en allait de même pour les Graärh, mais dans tous les cas, la Dévoreuse trouvait étrange ce concept de dirigeant unique. Pour les siens, l’âge, la sagesse et la force était les trois seuls facteurs qui permettaient de déterminer entre deux saurien lequel était le plus digne d'être écouté. Ce n’était qu’au sein d’une nuée qu’on retrouvait quelque chose s’approchant d’un meneur et encore fallait-il qu’il prouve sa valeur et ait le respect de tous, utilisant là encore l’âge, la sagesse ou encore la force pour ce faire.

Comme de fait, le cuisinier questionna la Dévoreuse au sujet du fonctionnement social des sauriens tout en répondant à sa propre question alors même qu’il la posait, se rendant un peu ridicule sans pour autant le réaliser.

~ Il insiste encore sur cette idée d’être dirigé par meilleur que soi... Sait-il seulement ce qu’est la liberté, la vraie? ~

Tout en répondant au félin, la Vorace s’éloigna de lui pour se rapprocher des cadavres de stymphales, ayant désormais ingurgité tous ceux qui étaient à sa portée.

« N’écoutes-tu donc pas? Nous sommes nos propres maîtres et n’avons de compte à rendre à personne. Rien ne peut être plus puissant ni plus sage que nous! »

Arquant le cou vers le sol, elle poursuivit son repas, broyant dans sa gueule plusieurs oiseaux d'un seul coup. Nynsith avait volontairement fait fi des Chimères qui avaient envahi l’ancien continent des bipèdes, consciente qu’il s’agissait-là d’une des potentielles exceptions, ne serait-ce que par leur nombre. La fuite du continent gangrené par le mal restait encore aujourd’hui gravée dans la mémoire de la Dragonne comme un événement honteux pour elle et ses semblables, car elle était encore incapable d’admettre qu’il s’agissait alors de la meilleure solution. Bien entendu, cette réflexion ne transparut d’aucune manière sinon par des coups de crocs plus rudes qui aurait aussi bien pu être causés par son appétit.

Oh bien sur qu’il ne doutait pas qu’il n’y avait aucunes créatures plus puissantes que les dragons. Plus sage, cependant, il n’en mettrait pas sa patte à couper ceci dit. Se gardant bien de lui faire remarquer, il se demandait si la sagesse des dragons pouvaient vraiment s’appliquer aux bipèdes. Il était évident que les sauriens avaient des préoccupations radicalement différentes des leurs.  Si le graärh n’avait généralement pas sa langue dans sa poche, il était sûr et certain que cette remarque, cette fois, ci ne passerait pas. Il se contenta donc de garder le silence, hochant discrètement de la tête en signe d’assentiment. Et tandis que la Dévoreuse reprenait des bouchées (qui engloutissait tout même les stymphales en entier), Jangali en profita pour s'asseoir en tailleur à même le sol. Il était bien conscient que son temps d’écoute correspondait aux nombres de volatiles que la dragonne mâchait goulument. Aussi, il réfléchit bien aux question qu’ils pouvaient lui poser avant que celle-ci ne se lasse de lui. Une en particulier lui revint en mémoire, plus pertinente que les autres.

-On m’a dit que c’était votre race, les dragons, qui permettez aux Sans-poils de faire de la magie… c’est bien ça ?

La question était rhétorique, Ilyanth lui ayant déjà bien expliqué le principe de la Trame. Il enchaîna donc directement sur le fil de sa pensée.

-Je ne sais pas si vous êtes beaucoup au courant, mais nous les Graäarh, on est liés à la magie des Esprits-Liés. C’est grâce à eux si on peut utiliser notre magie et c’est aussi pourquoi on les vénère.

Décidément, il maîtrisait de mieux en mieux le vouvoiement face à un dragon…

-Est-ce que les Sans-poils vous vénèrent aussi ainsi ?

Sa réflexion pouvait paraître simpliste mais tout aussi logique. Avant l’arrivée des Ambhruniens, Jangali ne s’étaient jamais imaginé que d’autres formes de vies évoluées existaient.  Lui qui n’avait connu comme puissance supérieure que celle des Esprits, se trouvait à présent devant une créature, physique et tangible, aussi puissante qu’il avait imaginé leur divinités.
Placer les dragons au même niveau que les Esprits-Liés était peut-être flatteur venant de Jangali, mais néanmoins extrêmement sincère.

Il y eut un nouveau moment de silence durant lequel Jangali s’assit sur le sol, l’air songeur. Maintenant que la discussion était engagée, la peur qui émanait plus tôt de son esprit se faisait à présent plus discrète, plus contrôlée, et la Dragonne savait parfaitement que c’était en raison de sa propre attitude que le félin commençait à être plus à l’aise.

~ Aurait-il déjà confiance en moi? ~

C’était décidément un énergumène particulier qui sortait du lot, quoique Nynsith n’était pas du genre à discuter avec les bipèdes en général et n’avait donc pas un très large bassin de référence. Cependant, personne n’avait été aussi enclin à discuter avec elle jusqu’à présent et elle ne détestait pas complètement cela. Tandis qu’elle envisageait trouver plus d’individus prêts à flatter son ego, le Gräarh reprit avec une nouvelle question à propos de la magie, expliquant comment les siens usaient essentiellement de la magie des Esprits-Liés au point où ils les vénéraient, soulevant une question qui interpella directement l’ego de l’Affamée. Cependant, il avait aussi utilisé un terme qui fit grandement rire la saurienne dans son esprit, à défaut d’avoir les dispositions biomécaniques pour le faire, mais durant ce court laps de temps le cuisinier la vit simplement rester figée.

~ Des Sans-Poils! Il appelle les bipèdes des Sans-Poils! ~

Elle se ressaisit rapidement afin de lui répondre et posa sur lui son regard bleu.

« Les bipèdes ne nous vénèrent pas, non. Là d’où ils viennent, ils avaient des Déesses au nombre de sept, des êtres qui ont créé l’entièreté du monde, le connu et l’inconnu. Elles sont mortes désormais. »

Nynsith marqua une pause. Elle n’avait pas été présente en Ambarhùna lors de ces événements, puisqu’elle n’était arrivée sur le continent que deux ans plus tard, mais on le lui avait raconté durant la grande traversée. Sans avoir été au courant du suicide des divinités, elle se souvenait qu’à l’époque elle avait perçu que quelque chose avait changé sans savoir quoi et cette histoire l’avait éclairée sur la nature de son ressenti. Détournant le regard du félidé, la Dragonne souffla de l’air par ses naseaux comme pour chasser un moment ces souvenirs.

« Toi et les tiens tirez votre magie des Esprits-Liés. Est-ce ainsi depuis toujours? N’y a-t-il jamais eu de période où cette magie s’est rarifiée? »

L’Affamée s’était détournée pour ne pas avoir l’air trop curieuse vis-à-vis ce détail, donnant plutôt l’impression qu’elle ne faisait qu’entretenir la conversation. En réalité, elle voulait réellement savoir si, à l’instar des résidents du vieux continent, les Graärh avait connu des tares dans leur flot magique.

~ S’ils n’ont jamais eu besoin de Dragons pour utiliser leur magie, qu’est-ce qui les soutient? Après tout, les Esprits-Liés vivent eux aussi à travers la trame, ils ne se suffisent pas en eux-même. ~

Le chasseur ne s’était pas du tout attendu à avoir réussit à ce point avoir attisé la curiosité de la saurienne. à en juger par ses surnoms, la dragonne était porté sur son estomac, tout comme le graarh. Et en ce sens, il se sermonna très vite de penser ça. était-ce si étonnant de sa part, quand lui même avait démarché les Baptistrels pour en apprendre plus sur les Ambharuniens ? Si Nynsith et Jangali partageaient le même attrait pour la nourriture, alors pourquoi n’en serait-il pas de même pour leur curiosité ? à cette pensé, Jangali s’autorisa un petit sourire en coin, qui devait surement ressemblait à une moue étrange pour la saurienne, et prit le temps de réfléchir à sa question. Il devait surtout se remémorer les légendes que la Maîtresse des Cérémonies de la Légion lui contait à chaques fêtes, et complémentés par celles que Purnendu lui avait conté jadis. S’il n’avait pas voulu parler du Baôli aux Baptistrels, devait-il le faire à un semblant de dieu pour lui ? Est-ce que sa vision biaisée des Dragons ne porterait pas préjudices à son peuple ? Honnêtement il ne savait pas vraiment et dans le doute, il décida de garder quand même le silence sur ce point. Dut-il en mourir, mais ce n’est pas lui qui condamnerait son peuple.

-D’aussi loin que mon peuple se souvient, nous avons toujours été lié aux Esprits oui. Certaines légendes racontent que nous serions nés de smilodons plus évolués ayant attiré les faveurs des Esprits. Croyez-le ou non, c’est les seules sources qui expliquent notre origine.

Etait-ce aussi absurde que des dieux qui pouvaient mourir ? Il n’en mettrait pas ses griffes à limer.

-Et en ce qu’il s’agit d’une baisse dans la magie… Je saurais pas vous dire… L’un des défauts de notre culture, est notre tradition orale à vrai dire. Tout ce que je sais et que je peux vous dire, c’est qu’il y a longtemps, les Graärh avaient étaient beaucoup plus avancés qu’on ne l’est maintenant…

Il fit une petite pause, le temps de se réhydrater le gosier avant de reprendre son récit. De comment les anciens Graärh s’étaient séparés en deux Légions, les heures sombres de leur histoire… mais toujours en détournant la vérité sur le Baoli. C’était peut-être un mythe, mais la possibilité qu’une once de vérité y soit glissée le confortait dans l’idée de ne pas en parler.

Voir la dragonne dévorer goulument les stymphales lui avait donné faim d’ailleurs. Si elle l’avait empêcher de chasser, il n’était jamais sans provisions ceci dit. De sa sacoche, il sortit donc des lamelles de gnou séchées. Il les mastiquait distraitement, n’ayant pas d’autres questions pour la dragonne. C’est qu’il commençait à se sentir vraiment bien à côté d’elle. C’était très insouciant pour le chasseur qu’il était, mais il respectait assez la chaîne alimentaire pour être en paix avec les autres prédateurs.

La réponse de Jangali ne fit qu’accentuer davantage la curiosité de Nynsith, car il était tout simplement inconcevable que ce peuple ait réussi à user de magie depuis leurs premiers jours sans apport extérieur. Cependant, le conteur ne mentait pas, elle le sentait, et l’absence d’informations concrètes sur le sujet provenait peut-être bel et bien des traditions orales de son peuples comme celui-ci l’avançait.

Encore une fois, la saurienne constata comment ces félidées étaient somme toute similaire aux bipèdes, bien que ces derniers étaient plus souvent portés sur l’écrit afin d’immortaliser les événements. Dans un cas comme dans l’autre, ce genre d’archivage n’était pas infaillible et pouvait ainsi être facilement corrompu ou interrompu, faussant ou déformant le savoir. Cette manière de faire était tout de même compréhensible pour les esprits limités que possédaient ces créatures, car ceux-ci n’avaient pas la possibilité d’accéder comme l’Affamée au savoir ancestral, celui qui combinait les mémoires de chaque Dragon.

~ Mais ici nous sommes aussi ignorants que les bipèdes, aucun des nôtres n’avait encore connu cet Archipel… ~

Cette ignorance quant aux îles contrariait grandement la Dévoreuse, elle ne pouvait le nier, mais jamais elle n’avouerait ce fait à qui que ce soit, sinon ceux dont le sang coulait dans ses veines depuis son éclosion. Elle laissa donc Jangali lui raconter toute l’histoire de son peuple, ou du-moins celle qu’il connaissait, et elle put reconnaître ainsi que les traditions orales de Gräarh avaient pour avantage d’en faire des conteurs remarquables qui savaient donner vie aux mots, cela malgré certaines limitations linguistiques dues à une maîtrise imparfaite de la langue commune.

Tandis que le félin parlait, la Dragonne continuait à manger jusqu’à ce qu’enfin tous les stymphales soient disparus dans son estomac. Toujours aussi majestueuse et menaçante, elle s’approcha alors du Gräarh et plongea une nouvelle fois son regard dans le sien.

« Tu as su te racheter auprès de moi, Jangali de la Légion Vat'Aan'Ruda. J’espère pour toi que tu seras aussi respectueux de ta parole envers moi que tu l’es de ton histoire… »

Elle dressa son coup vers le ciel, préparant chaque muscle de son corps à s’y élancer.

« … Ou notre prochaine rencontre sera ta dernière. »

Sans rien ajouter de plus, elle bondit à la verticale, battant des ailes avec vigueur pour s’élever rapidement, soulevant un nuage de poussière qui entoura Jangali un court instant. Rendue en hauteur, Nynsith se dirigea vers la rive nord de l’île afin de gagner la mer. Désormais désireuse d’en savoir plus sur le mystère entourant la magie des Gräarh, c'est d'abord vers Calastin qu'elle se dirigerait afin d'en apprendre plus sur les golems.