Fin octobre 1762
La forêt entourait complètement Kälyna Vallaël. Les cimes des arbres montaient bien haut et caressaient tendrement la pleine lune. Le vent était frais et apportait sa fraîcheur à l’automne. Les feuilles offraient d’ailleurs un magnifique paysage jaune, orange et rouge où les peintres auraient certainement aimé immortalisé s’il y avait eu un peu plus de lumière pour rendre justice à la beauté de la forêt. La dame blanche adorait ce genre d’endroit : calme et magnifique. C’était un aspect des elfes qu’elle avait conservé : elle aimait la verdure, la nature, la flore et la faune.
« Désires-tu un peu de liberté, Fidji? »
Le ton était particulièrement doux. Elle s’adressait à son écureuil, petite créature rousse qui semblait aimer lui tenir compagnie. Le fait de l’avoir recueilli depuis sa naissance aidait à ce lien. C’était plus simple avec les animaux, en un sens. Ils avaient une oreille attentive et ne connaissaient de mots blessants. Qui aurait cru que la terrible dame avait su s’attacher à une si petite chose? Elle vint poser sa main immaculée contre un tronc d’arbre et l’écureuil se servit du pont qu’était son bras pour traverser. S’il désirait rester en ce lieu pour la suite, elle respecterait son choix. Mais il était toujours revenu à elle. Serait-ce différent en cette nuit étoilée?
L’or balaya le lac devant elle. Il ne s’agissait pas du lac d’Émeraude. Elle se trouvait plutôt au nord, à des kilomètres loin de la plaine. Elle aimait mieux la forêt qui la dissimulait. Les seuls êtres vivants qu’elle avait vus étaient des animaux : chouettes, cerfs, lièvres, etc. Elle était seule… ou pas?
Un érable se vit offrir son sac. Sombréclat fit quelques pas en direction du lac et tandis qu’elle marchait, elle laissa tomber sa cape écarlate. Peu à peu, pantalons, bottes, corset et tunique se retrouvèrent sur la rive, laissant l’elfette complètement nue. Elle glissa à l’intérieur de l’eau. Une frisson parcourut son échine: elle était froide bien sûr, mais tout de même agréable selon ses critères.
Pourquoi pas un bain de minuit lorsqu’on le peut?
Son corps glissait sur l’eau. La lune était définitivement magnifique. Kälyna en profita pour frotter sa peau et retirer tout le maquillage qui la recouvrait. C’est important de prendre soin de sa peau aussi!