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descriptionComme si c'était hier [Astrea Ataliel] EmptyComme si c'était hier [Astrea Ataliel]

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Un jardin à Aldaria
Le 9 mai de l'an 7

La douce brise du matin se glissait avec nonchalance dans la longue chevelure pâle du Chantebrise. L'air était encore frais, mais après un séjour dans le Désert étouffant, il ne pouvait qu'en apprécier les effets, comme s'il était à nouveau capable de respirer normalement. À cette heure où le soleil ne devait pas encore avoir fait beaucoup de chemin, même la grande ville était calme et il pouvait en apprécier les premiers murmures au cours de sa marche. Les choses susceptibles de se trouver sur son passage étaient alors moins nombreuses et même s'il n'avançait jamais à une allure très rapide, son esprit était sans doute bien plus tranquille.

Ses pas hasardeux le menèrent jusqu'à ce qui devait être un jardin, car les vibrations lui indiquaient bien plus d'êtres végétaux autour de lui et même s'ils n'étaient pas les plus bavards des compagnons, en tant qu'elfe, il en appréciait plus que tout la présence. Rapidement, il trouva un endroit où s'asseoir et, sortant sa flûte, il entama quelques premiers échauffements. Toujours passionné de musique, il s'exerçait à ses instruments et au chant chaque jour, sans exception, trouvant toujours quelque chose à travailler, à améliorer.
Une fois ses doigts déliés, il joua quelques mélodies qui lui venaient en tête, puis décida de changer d'instrument et brandit cette fois-ci sa petite harpe dont il ne se séparait jamais au cours de ses voyages. Même s'il préférait la flûte en tant qu'instrument, elle ne lui permettait pas de s'exercer au chant et il lui avait donc fallu en apprendre un autre pour être un véritable baptistrel.

Sa voix, à la fois claire et lumineuse, s'éleva dans les airs sans jamais perturber le calme qui régnait encore. Il ne subsisterait plus très longtemps, peu à peu, il sentait autour de lui de plus en plus de présences, alors que les gens s'éveillaient et se rendaient chacun leur tour dans les rues pour vaquer à leurs occupations.
Amaury, lui, semblait s'être intégré au décor de cette ville qui s'agitait doucement, bien loin de l'empressement qui agitait les hommes, comme s'il était devenu depuis bien longtemps l'un des éléments de ce jardin. Il se sentait bien ici, rien ne semblait troubler la paix qui habitait les lieux, pas même ces hommes angoissés, pressés, qui parcouraient rapidement les rues non loin de là. Dans son chant léger, tel un souffle du vent, on pouvait sentir son sourire et toute sa luminosité. Il y avait comme une joie sereine qui s'infiltrait dans l'air pour atteindre le cœur des passants, les traverser, emportant avec elle toutes leurs peines.

Les yeux mi-clos, lui-même se laissait porter par le rythme de ses doigts et de sa voix, sans véritablement réfléchir à ce qu'il faisait, se livrant entièrement à son intuition. Il aurait pu passer des heures ainsi à tisser autour de lui un monde de paix à l'aide de sa musique si un cri soudain ne l'avait pas interrompu brutalement. La voix d'une femme, un bruit de chute... Il ne fallait rien de plus pour qu'il se lève et s'élance dans sa direction, immédiatement soucieux de cette douleur qu'il semblait avoir lui-même ressentie au travers des vibrations.
Il restait prudent pourtant, n'ayant pas envie de trébucher à son tour ou de percuter qui que ce soit, mais par chance sans doute, il réussit rapidement à se frayer un chemin jusqu'à elle et, tout en s'agenouillant, il tendit un bras dans sa direction pour l'aider à se relever.

« Est-que tout va... »

Un éclatant sourire interrompit brutalement sa voix lorsqu'il réalisa qu'il connaissait la jeune femme, qu'il la connaissait même très bien, malgré les siècles qui les avaient séparés. Pourtant, au fond de lui, ce laps de temps lui paraissait maintenant ridicule, comme s'ils ne s'étaient jamais vraiment éloignés et qu'ils étaient tous deux restés les mêmes.

« Astrea ! »

Le Chantebrise laissa échapper un léger rire, plein de bonheur. Alors elle était toujours aussi maladroite, n'est-ce pas ? Combien de fois l'avait-il vu chuter ? L'image de sa chère cousine était encore bien présente dans sa tête, comme s'il n'avait jamais perdu la vue et qu'il pouvait bel et bien la voir.

« Ça alors ! Je n'aurais jamais imaginé de trouver à Aldaria ! »

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Le calme régnait sur la belle Aldaria si tôt le matin, et cette ambiance sereine était parfaitement au goût d'une petite elfette qui furetait dans les rues, à la recherche d'un endroit calme pour s'y laisser aller. Elle déambulait sans trop de but, s'arrêtant parfois devant une bâtisse à l'architecture qui lui plaisait, ou devant un animal bien trop mignon pour qu'elle puisse se permettre de l'ignorer. Et c'est ainsi, en suivant un petit chat, qu'Astrea finit par arriver dans une sorte de jardin, à l'atmosphère paisible et agréable. Même l'animal avait décidé de s'y arrêter, ses oreilles remuant, comme si lui aussi il admirait le doux son produit par ce qui semblait être une flûte.

L'Ataliel aussi était envoûtée par ce son qui cessa malheureusement bien vite. Mais vint le remplacer une douce mélodie de harpe, mêlée à un chant de toute beauté qui faisait vibrer l'esprit de l'elfe. Cette atmosphère était absolument parfaite pour Astrea, qui avait justement chercher un endroit calme et serein. Elle s'avança doucement vers la source de ce son si envoûtant, faisant bien attention à ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger le musicien.

Après quelques instant, elle pu enfin apercevoir l'origine de son bien être, mais il ne fallu pas bien longtemps pour que cette réjouissance se transforme en une extase, en un sentiment d'une violence sans nom qui hurla à ton son corps de se mouvoir en la direction de la personne qui était maintenant le centre unique de sa pensée. Elle en était sûre, il ne pouvait pas y avoir d'erreur, l'origine de la douce quiétude qu'elle avait ressenti quelques secondes auparavant était bien Amaury Ataliel, son cousin et la personne qu'elle avait adorée plus que tout il y avait de cela des siècles. Elle s'élança hasardeusement vers lui, mais ses forces semblaient l'avoir quittées, elle ne pouvait plus penser convenablement, elle n'arrivait plus à se mouvoir, elle finit par chuter lourdement au sol, des larmes coulant le long de ses joues. Pourquoi le monde devait-il lui infliger cela, comment pourrait-elle le regarder en face ? Elle ne méritait même pas de le retrouver après tout ce qu'elle avait fait, elle ne méritait pas le divin sentiment de liesse qui emplissait maintenant son esprit tel une douce tornade. Elle essayait de prononcer son nom sans grand succès, ses mots restant bloqués dans sa gorge, elle ne put balbutier que quelques sons sans grand sens, elle était perdue. Elle l'entendait pourtant avancer vers elle, lentement. Une myriade de questions envahissait son esprit, comment allait-elle pouvoir réagir, que devrait-elle faire ? Des questions qui n'eurent plus beaucoup de sens quand son cousin l'aida finalement à se relever.

Elle ne fit même pas attention à ce que lui dit Amaury, se contentant de le serrer dans ses bras comme si il était la seule et unique chose qui la rattachait encore à la vie, elle prononçait difficilement son nom à travers ses sanglots, tremblant comme une feuille à l'idée qu'il pourrait peut-être encore disparaître de sa vie. Elle avait passé tant de temps à croire qu'elle ne le reverrait jamais, et maintenant il était là devant elle, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Finalement, après de longues minutes qui parurent des heures pour la petite elfe, elle reprit enfin possession de ses moyens.

Elle releva lentement la tête pour mieux pouvoir le regarder, il était toujours aussi beau, mais un détail frappa Astrea de plein fouet, Amaury était aveugle. Elle posa doucement la main sur sa joue, la caressant sans trop savoir comment formuler sa question, qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Que lui était-il arrivé ? Continuant lentement ses caresses comme si sa main effleurait la chose la plus fragile en ce monde, quelques mots incertains traversèrent ses lèvres. « Amaury... tes yeux... » prononça difficilement la petite elfe tendit qu'elle détaillait le visage de son cousin, se perdant peu à peu dans sa contemplation.

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Son sourire s'interrompit à l'instant où elle le tira jusqu'à elle pour le serrer de toutes ses forces. Il n'avait pas besoin de l'entendre pleurer pour sentir toutes ses émotions comme un choc qu'il n'avait pas su réaliser jusqu'à maintenant. Astrea... C'était l'une des rares personnes qu'il avait tant regrettée. Avec une douceur infinie, ses bras vinrent l'entourer pour la soutenir tandis qu'il s'asseyait dans l'herbe. Là, elle pouvait se reposer contre lui, il n'allait pas partir cette fois et elle pouvait laisser couler toutes les larmes qui lui seraient nécessaires. Sa tête vint se placer contre la sienne et il la serra plus fort, presque tremblant, envahi par cette étrange émotion, à la fois pleine de joie et de tristesse.
Lui avait-on dit qu'il était mort, qu'il ne reviendrait jamais ? Quelle avait dû être sa peine, son chagrin face à sa disparition soudaine ? Avec la mort d'Aneirin, il avait tout abandonné, tout rejeté, il s'était noyé dans la souffrance et la haine, désespéré, sans jamais pouvoir trouver l'avenir qui se dressait devant lui. Il ne s'était posé aucune question quand son père l'avait abandonné, il était simplement parti, sans se retourner, dans cette obscurité froide où il ne pensait trouver que la mort, la seule chose qui lui semblait capable d'apaiser ce qu'il restait de sa misérable existence.

Combien de siècles avait-il fallu pour qu'il guérisse ne serait-ce qu'un peu, pour qu'il recolle les fragments de son âme éparpillée ? Maintenant encore, il ne faisait que regarder ailleurs, il s'accrochait aux besoins des autres pour oublier ses propres tourments. Comment avait-il pu l'abandonner ? Il leur avait tourné le dos, à tous. Aujourd'hui encore, il se sentait incapable d'aller là-bas, parmi les siens et pourtant, il se disait qu'il aurait pu le faire, ne serait-ce que pour elle. Elle, elle était si différente. Elle, elle ne méritait pas qu'il l'ait laissée dans le silence, dans l'ignorance, pendant aussi longtemps.
Aujourd'hui, à cet instant, il aurait aimé que ce soit comme si c'était hier.

Les larmes coulaient à leur tour le long de ses joues, silencieux, immobile, c'était la seule chose dont il était capable. Il s'en voulait, tellement, terriblement, d'avoir été aussi lâche. Qu'il se soit inquiété pour elle, qu'il ait pensé à elle... tout cela ne suffisait pas, n'aurait jamais dû suffire. Comment avait-il pu se borner dans l'illusion qu'elle devait aller bien, qu'elle était en sécurité avec tout ce que le continent avait traversé ? Et si elle était morte ? Et si elle avait terriblement souffert ? Amaury n'osait pas s'ouvrir aux vibrations pour en savoir davantage, ce n'était pas de cette manière dont il devait le découvrir alors qu'il était resté sourd à elle pendant si longtemps et qu'il avait simplement attendu que le hasard, le destin ou les esprits les réunissent à nouveau.
Comment avait-il pu la laisser dans l'ignorance jusqu'à maintenant ?

La serrer contre lui, était-ce la seule chose qu'il pouvait faire pour effacer ces siècles qui s'étaient mis entre eux ? Oubliant tout le reste du monde autour d'eux, ils étaient restés là à pleurer sans voir filer le temps. À un moment, elle s'éloigna légèrement de lui, sans doute pour le regarder et il essaya de lui adresser un léger sourire, ses yeux vides baissés. Sa main sur sa joue était d'une incroyable douceur, ça non plus, ça n'avait pas changé. Sa voix aussi était restée la même, si mélodieuse, bien qu'aujourd'hui elle semblait trembler beaucoup trop. Bien sûr, elle l'interrogea sur le plus gros changement notable auquel il répondit d'abord par un sourire plus franc, pour la rassurer.

« Je ne supportais plus de voir le monde, tout ce que je voyais avait perdu de sa lumière, tout était devenu gris, tout était devenu laid. Je ne regrette pas ce choix et même si je ne peux pas te voir aujourd'hui, je n'ai pas oublié ton visage, je ne l'oublierai jamais. »

C'était l'une de ces rares choses qu'il trouvait encore jolie. Non, il n'avait rien oublié de la grande beauté de sa cousine, ni ses sourires, ni les étincelles qui brillaient dans son regard lorsqu'elle était heureuse. Son cœur se serrait lorsqu'il réalisait qu'il était aujourd'hui celui qui l'avait fait pleurer quand il aurait juste voulu la faire rire ou la faire rêver.

Délicatement, il passa sa main sur ses joues pour en effacer toute trace de larmes. Maintenant qu'il avait eu la chance de la retrouver, il ne voulait plus qu'elle soit triste et encore moins à cause de lui.

« Astrea... Je te demande pardon... Je ne voulais pas, ni te laisser derrière moi, ni te tourner le dos pendant si longtemps. Je suis si heureux de te retrouver. Pardonne-moi d'avoir fui, d'avoir été si lâche... Je suis là maintenant. »

Sa main quitta sa joue pour retrouver la sienne, qu'il serra doucement, comme si ce simple geste pourrait les empêcher d'être séparés désormais ou du moins, pendant aussi longtemps.

« Mais que fais-tu ici, à Aldaria ? Je pensais que tu vivais là-bas... à Estëllin. » Murmura-t-il.

N'était-ce pas l'une des raisons pour laquelle il ne l'avait jamais cherchée ? Mais peut-être n'était-elle que de passage pour une affaire diverse et qu'il avait eu une chance incroyable, ce devait être la seule explication.

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La petite elfe s'était un peu calmée, et elle aurait pu se redresser, mais elle était bien dans les bras de son cousin, et il lui aurait vraiment fallu une bonne raison pour l'en faire sortir. Elle soupira un peu, essayant de respirer calmement, tout en se remémorant les moment qu'elle avait passé avec lui quand ils étaient plus jeunes. Un léger sourire vint prendre forme sur son visage, qui était encore enfoui contre le torse d'Amaury. Ses petites oreilles frémirent quand, après tant d'années, elle entendit enfin sa voix une nouvelle fois. Elle était heureuse, heureuse comme elle l'avait rarement était. Elle avait l'impression que le monde lui avait donné une nouvelle raison de vivre, qu'il l'autorisé enfin à exister pleinement, à avoir droit à cette sérénité qu'elle pensait perdue depuis si longtemps.

L'explication de l'elfe attrista un peu Astrea, mais elle se disait qu'une personne comme lui devait avoir ses raisons pour en venir à une telle extrémité. Quand il souligna qu'il garderait toujours son image en tête, elle releva la sienne vers lui, poussant un petit « Hey ! » faussement fâchée, pour continuer d'une douce voix « J'ai grandi à travers tout ces siècles... un peu... je crois. » finit-elle, peu sure de ce qu'elle affirmait.

Mais après tout elle s'en moquait, elle avait retrouvé Amaury. Son petit corps frémissait, elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait pas quoi faire. Et si elle le perdait encore..? Mais la voix de son cousin vint la rassurer, ses excuses lui arrachèrent un petit sourire triste, alors même qu'elle essayait de repousser son passé au fond de sa mémoire. Chose qu'elle ne put pas faire bien longtemps alors qu'Amaury se décida à lui demander ce qu'elle faisait ici.

Astrea respira un peu, réarrangeant ses idées, et lui fit un bref résumé de ce qui lui était arrivé. « Disons que j'ai été kidnappée lors d'une de mes sorties de la forêt elfique, par un groupe de brigands. J'ai ensuite été enfermée dans une salle pendant quelques temps, où j'ai eu tout le loisir d'imaginer les horreurs que l'on aurait pu me faire subir. Mais au final j'ai été sauvé par une sorte de groupe de mercenaires, que j'ai fini par rejoindre. J'ai passé un bon siècle avec eux... mais finalement... mon petit groupe a été entièrement éradiqué alors que j'étais en train de faire un repérage. J'avais tout perdu, j'avais l'impression que mon existence était devenue une absurdité même, alors j'ai voué ma vie à aider autrui, et j'ai participé aux divers conflit qui ont animés ce monde. Et maintenant me voila à Aldaria, en tant que conseillère. ». La jeune elfe avait habituellement une expression de mort quand elle parlait de son passé, mais cette fois rien ne pouvait l'atteindre. Elle raconta cela rapidement, comme si elle contait l'histoire d'une étrangère, une histoire révolue qui n'avait plus lieu d'être. Et en effet, c'était le cas, son passé n'avait plus lieu d'être maintenant qu'elle avait trouvé une personne à laquelle se raccrocher, elle avait retrouvé Amaury, et c'était une nouvelle vie qui débutait pour elle, elle en était persuadée.

Elle toussa un peu, et caressa doucement la joue de son cousin. « Mais par Dracos, mon passé n'a pas lieu d'être maintenant, et je ne te demanderai pas de parler du tien. La seule chose qui m'importe en ce jour, c'est de savoir si je vais pouvoir rester à tes côtés, où si ma nouvelle lumière va devoir disparaître, comme elle l'avait fait il y a de cela maintenant quelques siècles. » dit-elle dans un petit rire, ne prenant guère au sérieux son humour malsain.

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C'était la première fois qu'il ressentait les vibrations de sa cousine et il en avait rarement écouté d'aussi douces en dehors des autres baptistrels. Dans d'autres circonstances, elle aurait peut-être pu en être une aussi, mais elle avait suivi son propre chemin et il était simplement ravi de la savoir heureuse aujourd'hui. Elle irradiait d'une lumière qu'il ne pouvait voir, mais qu'il sentait parfaitement. Maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, il se rendait compte à quel point elle avait pu lui manquer.
Bien des bouleversements l'avaient éloigné de son chemin et il ne pouvait pas s'attarder sur des regrets, aussi, tout comme il venait de lui dire qu'il était là, il se promettait de rester un peu plus à ses côtés. Le vent l'emporterait peut-être, mais il reviendrait toujours, sans laisser des décennies ou des siècles s'écouler pour qu'ils se retrouvent à nouveau.

Pourtant, derrière cette lumière, derrière ce bonheur presque palpable, au fil de ses mots, il sentait cachée au fond d'elle une atmosphère sombre et terrible. Son cœur se serra, tout comme ses bras vinrent à nouveau l'enlacer pour renforcer leur étreinte lorsqu'elle lui parla brièvement de ce qu'elle avait traversé. Non… Bien évidemment, tout ne s'était pas bien passé pour elle. Il aurait aimé être à ses côtés pour la sauver lorsqu'elle avait été en danger, pour lui tendre la main lorsqu'elle avait été en difficulté, pour la tenir contre lui lorsqu'elle était triste.
Il était là maintenant.

Et elle avait raison, ils venaient de se retrouver, le passé ne devait plus avoir d'importance, pas pour eux en tout cas et cela faisait déjà effet sur lui. Ça avait toujours été comme ça, sa douceur ainsi que sa joie lui permettaient d'oublier bien des choses et il était juste heureux d'être en sa compagnie, comme si elle possédait en elle quelque chose de curatif qui savait si bien toucher son cœur.
Amaury lui sourit, un sourire tendre et plein de chaleur. Ses yeux ne pouvaient briller, mais son visage tout entier s'illuminait en sa présence.

« Non… Non, je ne disparaîtrais pas, pas cette fois. » Murmura-t-il, rien que pour elle.

C'était une promesse. Il était baptistrel, il ne pouvait revenir sur ses mots et comme toujours depuis qu'il avait rejoint l'ordre, il n'avait de toute façon pas envie de le faire. Ils se connaissaient bien, elle devait le savoir, qu'il ne mentait jamais.

« Je n'habite pas à Aldaria et je ne pourrai pas constamment être avec toi, mais je ne te ferai plus jamais attendre aussi longtemps, ne t'en fais pas. J'ai réalisé mon rêve, j'ai rejoint les baptistrels, je suis devenu Chantebrise, alors je voyage dans tout Armanda pour aider ceux qui sont dans le besoin. Aujourd'hui, j'ai senti que je devais venir ici, jusque dans ce jardin et c'était… pour toi. »

Sa main était revenue dans la sienne. Il espérait ne pas l'attrister par ses mots, mais il ne pouvait pas lui dire qu'il ne repartirait jamais quand il savait que sa vie comme son statut de maître barde le poussaient à parcourir les routes constamment. Il aimait cette vie, même si elle l'éloignait des personnes qu'il aimait, elle le rapprochait aussi d'eux, puisqu'il revenait toujours dans les villes et villages qu'il parcourait.

« Mais j'ai fait une erreur en m'écartant si longtemps de ton chemin, je le comprends très clairement aujourd'hui et je ressens le besoin de rattraper toutes ces choses que nous avons manquées. Ce n'est ni maintenant ni demain que je repartirai, je vais prendre le temps d'être avec toi, je te le promets. »

Une larme coula le long de sa joue. C'était difficile et la situation était si particulière qu'il ne savait vraiment comment réagir. Alors il se contentait de suivre son cœur, d'écouter puis de dire et de faire ce qu'il lui dictait.
Il se mit à rire légèrement, ému.

« Alors tu es devenue conseillère ? J'en suis très heureux, j'aimerais que tous les conseillers puissent être comme toi. »

Il ne doutait pas qu'elle orientait les choses de la bonne manière, qu'elle ne se laissait pas dévorer par des ambitions politiques ou la soif de pouvoir, elle faisait simplement ça pour aider les gens, tout comme il le faisait de son côté en tant que Chantebrise.  Il espérait juste qu'elle n'ait pas à supporter ni le poids ni la pression qu'il avait pu endurer lorsqu'on avait voulu lui faire suivre cette voie. Mais elle semblait l'avoir choisie d'elle-même et elle n'était pas non dans le conseil des elfes dont il avait une si mauvaise image. Il ne sentait pas dans ses vibrations qu'elle en ait trop souffert, même s'il ne prêtait pas trop attention aux détails, de peur de briser son intimité.

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La petite elfe regardait son cousin avec attention, envahie par nombre de sentiments qu'elle avait presque oublié. Elle se plaça confortablement contre lui tout en l'écoutant, laisser vaquer son esprit à d'autre préoccupations. Elle ne voulait pas le déranger avec ses questions, elle ne savait que trop bien à quel point il était maladroit de questionner quelqu'un sur son passé, mais sa curiosité maladive s'était emparée d'elle, et elle n'arrivait pas à s'en défaire. Mais au moins elle l'avait retrouvé, contre toute attente, ici, à Aldaria. Elle ne savait pas par quoi commencer, elle était inquiète ; revenir à la réalité et sortir de ses songes, cela briserait-il cet instant magique ? Amaury disparaîtrait-il il comme s'il n'était jamais revenu ? Toutes ces considérations qui lui auraient paru si insipides en temps normal ne semblaient pour l'instant que trop réelles aux yeux de la petite elfe, et elle se serra un peu plus contre son cousin pour chasser ses idées noires.

Combien de temps était-elle restée comme ça ? Quelques secondes ? Quelques minutes ? Quelques heures ? Elle ne le savait pas, elle avait eu un petit moment d'absence. Mais ce qu'elle savait c'est qu'elle se sentait très bien et que son cousin était toujours auprès d'elle. Elle leva les yeux vers lui comme si un nouveau jour s'était ouvert à elle. « Dis moi mon cher Amaury, tu m'accompagnerais faire une petite promenade ? Pas que je ne me sente pas bien ici, mais je pense qu'un peu d'air frais et une activité quelconque me seraient profitables. » dit-elle d'une petite voix espiègle. Les oreilles de l'elfette frémissaient, elle pouvait entendre la vie calmement reprendre son cours dans la belle cité d'Aldaria, tant de peuples s'éveillaient sous une même bannière, sous les même couleurs, sous un même ciel, cela fit sourire Astrea qui n'attendit pas la réponse de son cousin pour se relever et se diriger vers la sortie, sautillant en l'attendant. « Allez allez, vite, plus vite ! » disait-elle sur un ton joyeux et enthousiaste.

Quand il fut enfin à sa hauteur, elle s'empara de son bras pour se tenir à lui et commença à marcher en chantonnant joyeusement. Qui dans cette ville aurait pu apercevoir la différence chez cette petite elfe toujours souriante ? Qui aurait pu se rendre compte que, pour la première fois depuis longtemps, le bonheur était le seul et unique sentiment qui habitait le cœur et l'esprit de la belle ? Lui il devait savoir, lui il devait la comprendre pensa-t-elle en serrant un peu plus le bras de son cousin contre elle. Elle leva une nouvelle fois son regard espiègle vers lui. « Mais Amaury, mon cher Amaury, j'espère qu'il ne t'ai pas arrivé que des choses tristes pendant tous ces siècles. Quelles belles aventures as-tu à me content ? Quelles anecdotes croustillantes pourraient nous donner satisfaction, à moi et ma curiosité insatiable ? » demanda-t-elle le regard pétillant de malice. Car en effet, il fallait bien le dire, quand cela touchait de près ou de loin aux gens qu'elle aimait, Astrea voulait en entendre le plus possible, et elle n'avait pas l'intention de lâcher son cousin avant qu'il n'ait satisfait sa curiosité.

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C'était agréable de sentir son amie d'enfance se blottir contre lui et ses bras la maintenaient à cette position, même s'ils ne l'empêchaient en rien de s'éloigner de lui si elle en avait l'envie. Nimbé autant dans son odeur que dans ses vibrations, il se sentait bien là, incapable de bouger, n'ayant pas la moindre envie de rompre leur contact. Depuis combien de temps n'avait-il pas ressenti un tel bien être ? Retrouver Astrea avait été comme retrouver une partie de son âme et il s'y accrochait, pas encore prêt à la laisser s'éloigner de lui pour le moment.
Ses angoisses avaient beau toujours peser au fond de lui, il se sentait un peu plus léger à ses côtés. Elle ne répondit rien à ses mots, mais elle n'avait pas besoin de parler. Ils se comprenaient très bien comme ça, être ensemble, c'était tout ce qu'il leur fallait pour le moment.

Amaury avait fini par fermer les yeux, nullement perturbé par tout ce qu'il y avait autour d'eux. Ses terribles regrets avaient été apaisés par sa présence à la fois douce et chaleureuse. Tout était fini maintenant, leurs douleurs mutuelles appartenaient au passé et il n'y avait plus de raisons pour que l'un ou l'autre disparaisse subitement, n'est-ce pas ?
Ce fut Astrea qui décida pourtant de rompre leur étreinte, alors qu'elle se relevait et qu'elle l'incitait à faire une promenade. Elle avait raison, marcher ne pourrait que leur faire du bien et ils n'allaient pas rester éternellement ici.

« Oui, bien sûr. » Répondit-il simplement, un doux sourire sur les lèvres.

À son tour, il se leva, laissant échapper un léger rire, amusé par l'empressement de sa cousine. Était-elle donc si impatiente d'entamer cette promenade ?

« Oui, oui, laisse-moi simplement le temps de me repérer ! Ce n'est pas si facile de se déplacer quand on ne voit rien ! » S'exclama-t-il, un brin espiègle.

C'était qu'il ne tenait pas à percuter quelque chose ou quelqu'un. Immédiatement, Astrea lui prit le bras et l'embarqua avec elle. Il comptait un peu sur elle pour faire attention, alors il se laissa simplement guider. Il aimait l'entendre chantonner ainsi, il pouvait sentir sa bonne humeur et c'était comme si le temps n'avait eu aucun effet sur eux. Lui aussi rayonnait, ravi.

« Eh bien, la mort d'Aneirin fut une véritable épreuve pour moi. Je l'aimais, tu sais... » Avoua-t-il. Il n'en avait jamais parlé au sein de la cité des elfes et ensuite, il était resté terriblement silencieux et absent, cloîtré chez lui, sans être capable de trouver la moindre force pour quoi que ce soit. « Guérir m'a pris beaucoup de temps, les baptistrels m'ont recueilli et c'est là que j'ai connu notre cousine Orfraie, elle était alors Chantepluie et elle m'a énormément aidé. Finalement, je suis parti du Domaine pour voyager et j'ai rencontré énormément de personnes fabuleuses. Je me suis entièrement dédié à aider les autres, c'est toujours ce qui m'a rendu heureux et ça me faisait du bien de ne plus avoir à lutter contre ma nature, cette fois-ci je n'avais plus le poids des attentes de ma famille qui pesait sur moi. C'est le désert qui m'a le plus aidé. Là-bas la vie était difficile et impitoyable, l'entraide était nécessaire et le cœur des gens était dépourvu de bien des vices.

Même si Armanda a traversé de terribles épreuves, je suis heureux de ce que j'ai pu faire pour les autres et de ce que notre monde est devenu aujourd'hui. Depuis ces dernières années, les vibrations du monde sont bien plus harmonieuses. »

Le Chantebrise ne voulait pas l'accabler par son passé, mais il avait bien senti sa curiosité à cet égard et il ne voulait pas la laisser une fois de plus dans le silence, il lui devait bien cela. Il rit légèrement.

« J'aurais tellement de choses à te raconter ! Cela pourrait me prendre des heures et des heures entières. Quel genre d'anecdote as-tu envie d'entendre ? Il va falloir que tu m'aides un peu à choisir ! » S'exclama-t-il.

Si sa voix avait pu s'assombrir à un moment, elle avait retrouvé toute sa clarté et, en sa présence, il se sentait capable de mettre toutes ses vieilles de souffrances de côté pour être simplement heureux. Rien ne pourrait troubler la joie de leurs retrouvailles.

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Astrea était joyeuse comme elle ne l'avait jamais été. A ce que c'était bon d'être en compagnie d'Amaury, si ces siècles de séparation avaient bien un seul et unique bon côté c'est d'avoir rendu ces retrouvailles si joyeuses et magnifiques pour elle. Elle s'accrochait à son cousin comme à la seule chose qui la retenait à la vie, et elle n'avait pas l'intention de le laisser à qui que ce soit pour l'instant. En cette journée Amaury Ataliel appartenait à la plus mignonne créature que ce monde avait pu porter, sa magnifique cousine : Astrea Ataliel. Elle le regardait, perplexe, ne sachant pas quoi lui demander.

Elle sautillait tranquillement, alors qu'un sourire de fierté venait s'afficher sur son visage. Un sourire qui s'effaça bien vite quand Amaury commença son récit, décidément, lui non plus n'avait pas eu une existence facile. Mais il semblait qu'il n'avait pas été laissé pour compte et qu'il avait réussi à se ressaisir. C'est qu'il était fort Amaury. Mais elle aussi elle était forte maintenant, elle aussi elle s'était élevé. Maintenant elle n'avait plus peur, elle ne doutait plus. « Je pense... qu'en fait c'est plutôt à moi de parler... ». Elle s'arrêta lentement, descendant sa main le long du bras d'Amaury pour serrer sa main dans la sienne. « Tu sais mon cher Amaury, si la vie m'a bien appris une chose c'est que si l'on est descendu, il y a toujours un moyen de remonter. Et cette journée en est pour moi la plus belle des preuves. Jusqu'à ce matin encore j'avais simplement l'impression de survivre, j'avais l'impression de vivre pour le monde qui m'entourait, de survivre pour le sourire des quelques personnes qui tenait encore à moi. C'est bête à dire, mais notre rencontre est une mauvaise chose sur le plan philosophique, ô mon bien aimé cousin. Te revoir a ranimé en moi tant de sentiments éteints, moi qui hier encore aurait donné ma vie pour un parfait inconnu, je suis maintenant assez égoïste pour sacrifier le bien des autres si c'est pour pouvoir continuer à vivre en ta compagnie. Moi qui hier encore me serait relevée après une chute des plus terribles pour ne pas embarrasser autrui de ma présence, je serais maintenant capable de rester des heures à terre en te tendant la main, reniant l'existence des autres, dans l'espoir que toi et toi seul me vienne en aide. ». Un petit sourire mystérieux se dessinait peu à peu sur son visage, et c'est d'un voix resplendissante d'un nouveau souffle qu'elle continua sa tirade. « Mais c'est aussi moi qui hier encore portait ce faux sourire, ce masque de faux semblants face à ce monde qui m'avait tant fait souffrir. Moi qui maintenant ne pourrait pas faire disparaître ce sourire de mon visage qu'elle qu'en soit la raison. Moi qui hier encore pesait chaque seconde le pour et le contre entre la vie et la mort, cherchant en cette dernière une ultime délivrance. Moi qui maintenant donnerait tout ce que j'ai pour pouvoir vivre une seule seconde de plus aux côtés de l'ultime salut que tu représentes à mes yeux. » finit-elle en lançant à Amaury un sourire dont la radiance aurait fait pâlir d'envie le plus beau des joyaux. Elle s'était arrêté à ses côtés, et elle attirait maintenant son cousin de toute sa force de petite elfe pour le prendre dans ses bras. Elle se moquait bien du regard des gens qui les entourait, elle était juste heureuse d'avoir pu lui dire ce qu'elle avait sur le cœur, mais une petite gêne subsistait, il manquait encore quelque chose, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à formuler, une phrase qui finalement, se formula d'elle même. Et ce fut sans même comprendre la portée de ses paroles, comme une fillette innocente, que la petite Astrea fit une déclaration qui allait sûrement être le phare de toute sa future existence. « Je t'aime Amaury. »

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Elle irradiait, même au cœur de la profonde obscurité dans laquelle il avait plongé son regard, c'était comme s'il pouvait à nouveau apercevoir les rayons d'un soleil étincelant. Il n'avait pas pu s'en rendre compte jusqu'à aujourd'hui, il n'avait pas pu comprendre cette lumière qui émanait d'elle, car elle se communiquait intégralement au travers de ses vibrations, si pures et si douces à la fois. Amaury avait toujours su que sa cousine avait au fond d'elle quelque chose d'exceptionnel, mais il avait l'impression qu'il s'en était à peine rendu compte jusqu'à maintenant.
Le bonheur qu'elle ressentait à chaque seconde parvenait comme d'intenses vagues jusqu'à lui et il se sentait ému, transi lui aussi d'un sentiment qu'il semblait avoir oublié depuis longtemps. Son sourire n'avait rien à voir avec celui qu'il arborait d'habitude, elle apportait par sa présence quelque chose qui lui avait manqué pendant des siècles.

Ils s'arrêtèrent en chemin, alors qu'elle lui prit la main, la serrant affectueusement et il hocha la tête, l'incitant à énoncer ce dont elle voulait lui parler. Elle n'avait pas eu besoin de dire quoi que ce soit pour qu'il sente que c'était quelque chose d'important. Il se tut donc, ne voulant pas l'interrompre, ses oreilles prêtes à capter chacun de ses mots. C'était toujours comme une mélodie qui sonnait à merveille et dont il aurait du mal à se passer.
Elle semblait vouloir lui expliquer les conséquences de leurs retrouvailles, ce qu'elle avait été et ce qui changeait aujourd'hui, maintenant qu'ils s'étaient revus et qu'ils s'étaient promis de passer du temps ensemble. Elle essayait de lui dire ce qu'elle ressentait, mais Amaury n'étcoutait pas tant les mots de sa cousine que les ondes qui émanaient d'elle. Tout s'était mis à vibrer plus fort autour d'eux, comme si tout était devenu plus intense et c'était ce qui lui permettait de sentir la gravité d'une situation. D'ordinaire, il percevait plutôt cela comme une mauvaise chose, c'était la conséquence de la haine, de l'agressivité, des guerres, mais ici, ça n'avait rien à voir. Bien au contraire, il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi beau et il sentait que les vibrations toutes entières allaient vers lui, lui étaient dédiées, messagères des sentiments de sa cousine.

Son cœur s'était mis à battre plus fort et il serra encore plus sa main, incapable de la lâcher, malheureux rien qu'à l'idée de s'éloigner d'elle. Il avait encore du mal à poser une signification claire sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il se passait tout autour de lui, mais c'était splendide et ça le remplissait de chaleur.
Lorsqu'elle eut fini sa tirade, il sentait qu'elle souriait, d'un sourire qu'il n'avait encore jamais vu et qui était si fort, si beau, qu'il devait illuminer leur entourage tout entier. Il se sentait captivé et plus que tout, il sentait que ses propres vibrations se mêlaient à merveille avec les siennes, formant une extraordinaire harmonie dont il avait l'impression de ne jamais avoir entendu les notes. C'était un chant, un très beau chant qu'il se sentait incapable de prononcer, mais qui semblait être à même de transformer son existence toute entière.

Elle l'avait pris dans ses bras et tout comme elle, il ressentit le besoin de la serrer fort contre lui. Comment avait-il pu, comment avait-il fait pour vivre si loin d'elle pendant tout ce temps quand désormais elle paraissait être devenue un élément si essentiel à sa vie, comme si elle représentait une part de lui-même, une chose qu'il avait perdue pendant si longtemps et qu'il était enfin en train de retrouver. Il avait posé sa tête contre la sienne, enfouissant son visage dans sa douce chevelure.
Ses mots tout autant que les sensations qui s'agitaient autour de lui firent soudainement sens lorsqu'elle prononça sa dernière phrase. Il avait fallu qu'elle le dise pour qu'il le comprenne véritablement. C'était de l'amour... oui, elle l'aimait avec une force qu'il n'aurait pu imaginer, intensément, passionnément.

Le Chantebrise avait déjà ressenti ce genre de vibrations, mais c'était celles d'autres personnes, elles ne lui étaient pas destinées, elles n'avaient pas cet éclat-là, elles n'étaient pas Astrea, tout simplement. Délicatement, sans prendre la peine de réfléchir plus longtemps à toutes ces choses-là, il se recula légèrement, sa main quitta son dos pour remonter jusqu'à sa joue et ranger derrière son oreille une mèche de sa chevelure blonde.

« Astrea... » Murmura-t-il doucement.

Que devait-il lui dire ? Non. Finalement, il n'avait pas vraiment envie de parler. Lentement, il se rapprocha à nouveau d'elle, jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent et se touchent enfin. Au plus profond de son cœur, il se sentait maintenant terriblement bien.

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Astrea était toute déboussolée, elle ne savait plus vraiment où elle était, elle avait l'impression d'avoir pénétré dans un lieu situé hors du temps, là où seuls Amaury et elle pouvaient avoir leur place. Les sons alentours qui animaient habituellement la ville à l'heure actuelle avaient totalement disparu, comme s'ils n'avaient jamais existé, à tel point qu'elle pouvait entendre son petit cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine. Elle avait l'impression d'être redevenu une jeune elfette en proie à des sentiments inconnus et incertains venant bouleverser toute sa vie, et sa respiration s'accélérait à mesure qu'elle avait l'impression que l'air commençait à lui manquer.

Perdue et impuissance face à ce phénomène, elle se serra un peu plus contre son cousin, cherchant la moindre protection contre cette vague de sentiments improbables. Mais ce dernier ne l'entendait sûrement pas de la même façon qu'elle et vint susurrer son prénom à son oreille, ce qui la fit frémir comme une feuille soumise au bon gré des caprices du vent. Mais Amaury n'avait clairement pas l'intention de s'en arrêter là, et quand ses lèvres effleurèrent les siennes, Astrea se figea complément, comme si elle avait perdu tout contrôle sur son corps. Et à mesure que leur baiser s'approfondissait, elle avait vraiment de plus en plus chaud. Il n'y avait donc pas de mage spécialisé dans la glace à proximité ? A l'aide, au secours, petite elfe en détresse psychologique profonde.

Elle ne savait même pas combien de temps s'était écoulé avant qu'ils se séparent enfin, et les yeux de la conseillère furetaient dans toutes les directions, cherchant un quelconque repère autre que le visage de son cousin. Oh mais oui ! Un papillon ! Ô mesdames et messieurs, membres de tous les peuples et de toutes les classes sociales, regardez donc ce magnifique papillon virevoltant dans ce monde qui est le notre. Que pouvait-il y avoir de plus beau et de plus précieux que cet inespéré papillon ? ... Amaury bien sûr ! Mais ! Mais ce n'était pas la question, le papillon, le... papillon... se disait Astrea en relevant inconsciemment un regard coupable vers son cousin, mais au moins il ne pouvait pas voir dans quel état elle était, ce n'était pas plus mal. Cependant elle n'avait plus le choix, devant sa propre détresse elle devait se résoudre à se servir de son meilleur système de défense : L'Amaurytection. Aussi vint-elle enfouir son visage contre le torse de son cousin, en poussant des petits gémissements comparables à ceux d'un petit animal blessé. Ah il fallait le voir lui, il ne paniquait pas, ce n'était sûrement pas la première fois qu'il embrassait quelqu'un. Elle donna quelques petits coups contre le torse de la personne qu'elle aimait sans grande conviction. « Tu triiiiiiiiiiicheuh... » gémit-elle d'une petite voix qui se voulait inquisitrice.

Mais une chose bien plus inquiétante venait d'apparaître dans l'esprit de la petite elfe, le brouhaha habituel qui l'entourait avait cessé, et pourtant elle pouvait toujours clairement entendre quelques sons et quelques murmures. Et ce fut en regardant un peu autour d'elle qu'elle se rendit compte de l'horrible vérité. Sa déclaration flamboyante et leur petit manège n'étaient décidément pas passé inaperçus. Astrea se sentait cernée par le regard des inconnus, et elle s'agrippa tant bien que mal au haut de son cousin en poussant une petite complainte désemparée. « Amaury~ » lança-t-elle en espérant qu'il allait la sortir de cette situation relativement embarrassante.

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Perdu dans leur étreinte, dans leur baiser, Amaury avait l'impression d'évoluer dans un autre univers. Ses lèvres étaient si douces et cette sensation si agréable, qu'il aurait bien aimé que le temps s'arrête et qu'il n'y ait plus rien autour d'eux pour les déranger. Il ne se préoccupait ni de gêner les autres ni d'attirer les curieux, il voulait simplement profiter de cet instant comme d'un trésor qu'il pourrait chérir pour toujours.
Ses pensées se faisaient plus claires et son cœur bien léger, même s'il était soumis à toutes ces violentes sensations qui lui donnaient l'impression d'être plus vivant que jamais. Ce n'était rien de désagréable, bien au contraire, et c'était quelque chose qui lui avait tellement manqué... Il était comme transporté, exalté et lorsque leurs lèvres se détachèrent enfin, terminant ce premier et long baiser, il eut envie de recommencer, jusqu'à ce que ce sentiment au fond de lui et ces gestes lui paraissent comme véritablement acquis et non comme un doux rêve dont il allait peut-être se réveiller brutalement.

Le Chantebrise se retint pourtant, il sentait sa chère cousine aux prises d'un certain malaise et il voulait la rassurer, la serrant un peu plus fort entre ses bras. Il n'avait pas voulu l'embarrasser, il s'était alors laissé porter par ses réactions et ses envies et il lui avait finalement répondu de la seule manière qu'il avait trouvée.
Sa main était venue caresser doucement sa joue, il souriait, tout simplement heureux. Il n'avait jamais imaginé que la tenir comme ça, tout contre lui, serait aussi merveilleux, mais ça ne l'étonnait plus maintenant, il l'avait toujours adorée, il l'avait toujours considérée comme quelqu'un d'incroyable.

Un rire s'échappa de ses lèvres, léger, amusé, ravi, lorsqu'elle vint se réfugier tout contre lui, l'accusant d'une quelconque tricherie.

« Mais c'est toi qui as commencé ! » Répliqua-t-il, tout doucement, cherchant simplement à la taquiner.

Si ce qu'il venait de faire s'appeler tricher, alors il devait avouer qu'il avait envie de le faire plus souvent. Elle continuait d'être mal à l'aise pourtant, mais il savait cette fois qu'il n'en était plus l'unique raison. En se laissant porter par leurs propres élans, ils s'étaient arrêtés en pleine rue et ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour avoir un peu d'intimité.
Alors il dut bien se résigner à s'éloigner d'elle, prenant tout de même sa main pour ne pas rompre leur contact.

« Suis-moi. » Souffla-t-il, rien que pour elle, tout en tirant doucement sa main pour qu'elle s'exécute.

C'était amusant de la voir aussi timide quand il savait qu'elle pouvait tout aussi bien rayonner et illuminer une assemblée toute entière. Ce n'était pas étonnant qu'on la remarque et qu'elle attire les regards tant elle était jolie et adorable, mais aujourd'hui, rien que pour une fois au moins, il allait la garder un peu pour lui.
Ils reprirent donc leur marche tranquillement, pas très vite, car il en était bien incapable s'il ne voulait pas bousculer des passants, mais ce n'était pas très important tant qu'il était à ses côtés. Suivant les vibrations, il lui fut facile de savoir où aller pour qu'ils se retrouvent enfin seuls et ils commencèrent à se perdre dans les rues résidentielles, beaucoup moins fréquentées.

Amaury s'arrêta à nouveau et l'attira doucement jusqu'à lui. Il ne pouvait pas la voir, mais ça ne l'empêchait pas de la sentir toute proche de lui et c'était largement suffisant pour raviver son sourire.

« Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. » Dit-il finalement, alors que sa main vint à nouveau glisser sur sa joue.

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Cachée dans les bras de son cousin, elle entendit ce dernier lui intimer de la suivre avant de lui prendre la main et de l'emmener ailleurs. Elle se laisse faire docilement, tout en admirant Amaury, le héros qui l'avait sauvée de cette situation embarrassante. Peu à peu la concentration de passants se faisait de moins en moins importante, et Astrea se sentait plus libre de ses mouvements. Elle sautillait gaiement aux côtés de son cousin quand ce dernier s'arrêta à nouveau pour la prendre dans ses bras. La petite elfe vint frotter sa frimousse contre le torse d'Amaury, toute joyeuse de pouvoir être enfin tranquille avec lui.

Le contact de sa main sur sa joue la fit un peu frissonner, mais elle ne manqua pas de répliquer d'une petite voix « Mais non, c'est pas de ta faute... J'ai juste fait tout ça sur le coup et j'ai pas pensé aux conséquences après. ». Frottant un peu son visage contre la main de son cousin, elle continua sa phrase plus joyeusement « Mais tu étais là pour m'aider et me sortir de là-bas ! ».

Astrea se sentait bien là, elle aurait pu rester contre lui pendant des heures à se faire cajoler, et d'ailleurs elle avait bien l'intention de le faire. Aussi choisi-t-elle de venir se coller à Amaury tout en exultant de plaisir. Qu-est-ce qu'on se sentait bien dans ses bras, qu'est-ce qu'on se sentait à l'abri. Elle laissa vaquer son esprit à des considérations inutiles comme son bien être actuel et le temps qu'elle avait perdu alors qu'elle aurait pu être avec lui, avant de réfléchir à une considération bien plus importante : le futur.

Elle releva lentement les yeux vers son cousin, la mine inquiète. « Dis moi, ô mon cher cousin, quand tu me disais qu'on allait pouvoir se revoir de temps en temps, de quel genre d'intervalle de temps parlais-tu ? Car je sais que comparé à plusieurs siècles, quelques années ne sont rien, mais je dois bien t'avouer qu'imaginer ne serait-ce qu'une journée loin de toi me semble difficile. ». Une certaine appréhension pouvait se lire dans sa voix qui se voulait pourtant la plus neutre possible. Astrea n'était pas bête, elle savait bien qu'Amaury avait ses obligations et elle les siennes. Mais imaginer une vie loin de lui était maintenant une chose assez irréaliste. Elle trépigna un peu en l'attente d'une réponse, tout en faisait courir son doigt le long du torse de son cousin. Prise d'un quelconque élan de tendresse, et pour lui prouver la sincérité de ce qu'elle allait dire, elle fit de son mieux pour se surélever et déposer un chaste baiser sur ses lèvres. « De toute manière, je te fais confiance pour faire de moi la plus heureuse des elfes. »

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C'était comme une toute nouvelle forme de bonheur qui se révélait à lui, si pure, si intense et tellement surprenante qu'il n'aurait pas pu imaginer qu'elle existait avant qu'il n'y goûte brusquement. Son cœur se mit à battre plus fort encore lorsqu'elle se réfugia à nouveau contre lui, il avait initié ce mouvement, mais c'était elle qui avait choisi d'être aussi proche et de l'étreindre avec un réel plaisir, presque palpable.
Les vibrations elles-mêmes s'étaient transformée et il avait l'impression d'avoir jusqu'à maintenant laissé échapper quelque chose d'essentiel à sa vie et à sa compréhension des choses. Il sentait qu'il allait tout percevoir d'une manière bien différente désormais et il commençait déjà à s'y habituer tant tout cela lui paraissait des plus agréable.

Pourtant, il sentit une vive inquiétude naître dans le cœur de son aimée, elle perturbait la douce harmonie qui s'était installée entre eux et Amaury éprouva alors le vif désir d'effacer tout cela immédiatement. Avant même qu'elle ne prononce le moindre mot, il savait déjà ce qui la tourmentait, mais l'entendre dire tout cela de vive voix lui sembla encore plus déchirant. Naturellement, il la serra un peu plus fort contre lui, affectueux.
Comme toujours, elle se montrait impatiente, trépignant aussitôt pour obtenir sa réponse avant même qu'il n'ait le temps de dire la moindre chose. Ce simple geste suffit à lui redonner le sourire et le baiser qu'elle déposa sur ses lèvres encore plus, le laissant légèrement rêveur. Il résista à l'envie d'y goûter à nouveau, de manière plus intense sans doute, préoccupé par sa volonté de rassurer ses angoisses.

« Ne t'en fais pas Astrea, je ne supporterais pas de rester éloigné de toi pendant aussi longtemps. Ce ne sera jamais que quelques mois, tout au plus, le temps de faire le voyage jusqu'à Aldaria, où que je sois sur le continent, et... » N'y tenant plus, il rapprocha à nouveau son visage du sien pour l'embrasser tendrement, tandis que sa main dans son dos glissa jusqu'à sa hanche. Lorsque leurs bouches se détachèrent enfin, il poursuivit. « … en ce qui concerne les prochains jours, je n'ai pas prévu de les passer loin de toi. »

Son nez vint se frotter doucement contre le sien, il souriait encore, rayonnant dans cette merveilleuse et délicieuse atmosphère. Pour lui aussi, l'idée même de s'éloigner d'elle, ne serait-ce qu'un tout petit peu lui semblait déjà effroyable et il avait encore du mal à imaginer qu'ils puissent être séparés. Son cœur lui disait pourtant qu'il finirait par reprendre la route, mais ce ne serait pas pour tout de suite, pas encore, non, rien ne les pressait pour le moment. C'était vers elle et uniquement elle que les vibrations l'attiraient en cet instant précis et il avait la profonde conviction que ça n'allait pas changer si vite.

« Je compte bien te rendre plus qu'heureuse, tout comme tu as fait aujourd'hui de moi le plus chanceux des elfes. » Souffla-t-il, totalement envoûté par son amour et sa présence si lumineuse.

Ses yeux s'ils avaient été valides n'auraient pas été suffisants pour contempler sa beauté et il était ravi de la ressentir au travers des ondes, poésie enchanteresse dont elle seule savait maîtriser les subtiles sonorités, sans le savoir, sans y prendre garde. Il aurait aimé pouvoir lui décrire toutes ces merveilleuses choses qu'il ressentait, tout ce qu'il éprouvait lui-même au plus profond de son cœur, mais il se sentait incapable d'en trouver les mots justes, alors tout simplement, naturellement, d'une voix douce et sereine, il entonna un chant, rien pour elle.

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La petite elfe fixait son cousin d'un regard inquiet. Elle savait très bien qu'elle n'avait aucun droit sur lui, et qu'elle ne pouvait pas le retenir près d'elle. Mais tout de même, rien que de l'imaginer loin d'elle, de s'imaginer sans lui à nouveau, son cœur en ratait un battement. Néanmoins, le baiser qu'il déposa sur ses lèvres la calma quelque peu, elle se sentit rassurée. Elle écouta ce qu'il avait à lui expliquer, un sourire se dessinant peu à peu sur ses lèvres quand elle comprit qu'elle n'aurait plus jamais à passer plusieurs années loin de lui, et encore mieux, qu'elle pourrait passer ces prochains jours en sa compagnie.

Elle l'écouta chanter quelques temps, se laissant bercer par sa voix, perdant encore une fois les notions d'espace et de temps. Après tout elle se moquait d'où elle était, et de combien de temps allait s'écouler. Elle savait juste qu'elle était près d'Amaury, qu'elle était près de la personne qu'elle aimait, et c'était bien assez pour qu'elle ne se pose pas plus de question.

Alors que le son de la voix de son cousin se faisait peu à peu plus calme, et que la chanson arrivait à sa fin, l'elfette releva les yeux vers lui, comme sortant d'une longue transe. Et sans savoir trop pourquoi, l'esprit encore dans le vague, elle vint doucement mordiller son cou pendant quelques secondes. Reprenant peu à peu ses esprits, elle eu un petit rire gêné. « Il semblerait que ta chanson réveille chez la jeune elfe que je suis des instincts vampiriques. » souligna-t-elle joyeuse, tout en venant caresser sa joue avec sa main. Elle attira ensuite son visage vers le sien pour l'embrasser encore une fois. Ah, comment allait-elle faire pour se passer de ce contact pendant des mois ? Elle se le demandait bien. Mais l'heure n'était pas à ce genre de question, pour l'instant elle était avec lui et elle avait bien l'intention d'en profiter un maximum.

Plongée dans sa réflexion, elle laissa aller son corps à des réflexes mécaniques, venant lentement lécher le cou de son cousin et mordiller son oreille. Et ce ne fut qu'en sortant de ses pensées, réalisant ce qu'elle était en train de faire, qu'elle se recula, s'éloignant brusquement de lui, le rouge aux joues, en bégayant quelques mots incompréhensibles qui se voulaient être de l'elfique.

Prenant quelques secondes pour reprendre ses esprits, elle lança d'une petite voix gênée : « Euh... désolée, je ne sais pas ce qui m'a prit. J'étais perdu dans mes pensées et... et.. ». Prise au dépourvu par ses propres actions, elle ne réussi pas à formuler sa phrase, et réappliqua son ultime stratégie de défense : Venir se blottir dans les bras d'Amaury pour y chercher un semblant de réconfort. Elle poussa un petit gémissement plaintif, pestant contre le pire ennemi qui ne lui eut jamais été donné d'affronter : Son amour pour Amaury.

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Chacun des sons de son chant regorgeait d'un amour à la fois nouveau et d'une puissance sans bornes. Il n'aurait pu décrire en cet instant tout le bonheur qui le traversait, pas même une parcelle de celui-ci tant les mots lui paraissaient faibles en comparaison. Astrea lui avait cruellement manqué, ils avaient été si proches, s'entendaient si bien, mais dans leurs retrouvailles, elle lui avait apporté quelque chose de plus, une chose dont il n'avait même pas soupçonné l'existence jusqu'à maintenant et qui lui apparaissait désormais comme une évidence.
Une part de lui aurait voulu revenir en arrière pour rattraper ce temps qu'ils avaient perdu, pour partir à sa recherche, pour braver ses peurs et simplement courir vers elle ; une autre part était simplement heureuse de profiter d'un présent aussi doux. Ils étaient bien là, l'un contre l'autre, alors qu'il lui chantait l'une de ces mélodies qu'il inventait si facilement en sa compagnie. Il n'y aurait qu'elle pour l'entendre, qu'elle pour en profiter, il ne la destinait à personne d'autre.

Lentement, sa voix se fit de plus en plus basse jusqu'à s'éteindre tout à fait, marquant la fin de sa mélodie. Il sourit alors, à la fois rayonnant et calme, rassuré par ce contact qu'il y avait entre eux et que ni l'un ni l'autre ne voulait rompre. Puis, sans doute emportée par un élan, il la sentit s'approcher son cou pour le mordiller sans que cela ne lui fasse le moindre mal. Amusé, il mêla son rire au sien, mais n'eut pas le temps de répondre à ses propos puisqu'elle l'embrassa à nouveau. Le Chantebrise se laissa faire, ravi de retrouver ses lèvres.

« Attention, si tu me dévores, comment vais-je faire pour te couvrir de baisers et te serrer tout contre moi ? » Répliqua-t-il sur un ton espiègle lorsqu'il put enfin parler.

Cela ne sembla la gêner nullement, car elle revint à la charge, léchant cette fois son cou pour remonter promener ses dents sur son oreille. Amaury avait fermé les yeux pour la laisser faire, réveillant en lui de profondes émotions qu'il croyait avoir oubliées. Cela faisait si longtemps... une éternité peut-être et il se rappelait maintenant à quel point tout cela pouvait être agréable, à quel point cela pouvait réveiller ses sens, éblouir son cœur, le transporter dans un univers dont les portes lui avaient semblé fermées à jamais il n'y avait pas si longtemps.
Pourtant, elle s'interrompit, s'éloignant de lui tout à coup et il eut un geste de la main pour la retenir, mais il n'en fit rien finalement, bien peu désireux de la contraindre à quoi que ce soit. Ses vibrations étaient confuses, exprimaient une gêne qu'il aurait aimé faire disparaître. Lorsqu'elle vint à nouveau se réfugier contre lui, il retrouva son sourire et la serra fort.

« Tu n'as rien fait de mal, ne t'en fais pas, tu es libre de faire ce qu'il te plaît. » Murmura-t-il pour la rassurer.

Sa main était venue s'enfouir dans sa douce chevelure dont il arrangeait doucement les mèches, puis il se baissa légèrement pour déposer à son tour quelques baisers dans son cou, très délicatement. Il aimait autant son odeur que la douceur de sa peau, tout ce qui émanait d'elle ne pouvait qu'être des plus agréable.
L'un contre l'autre, livrés à des sentiments qui les dépassaient, il avait l'impression de rajeunir de décennies entières, comme si un vent frais avait balayé son existence pour lui offrir de toutes nouvelles perspectives.

« Que pourrais-je faire sans toi maintenant que tu m'as ensorcelé ? » Ajouta-t-il tout en prenant sa main, glissant ses doigts entre les siens.

Il avait quitté son cou pour reprendre ses lèvres à nouveau, avec plus de fougue et de passion cette fois. Suivant le fil de ses émotions, son cœur se mit à battre un peu plus fort.

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La petite Ataliel souriait aux mots de son cousin, elle frémissait à ses baisers, elle se laissait aller à ses envies sans penser aux conséquences. Puis à un moment, elle se stoppa, posant sa tête contre le torse d'Amaury l'air pensive. Tant de questions se bousculaient dans son esprit, elle n'était plus trop sûre elle même d'à quoi allait ressembler son avenir. La présence d'Amaury pouvait-elle vraiment tout effacer ? Ses peurs et ses angoisses n'allaient-elles pas revenir à la seconde même où elle se serait éloignée de lui ? Elle releva doucement la tête pour plonger son regard dans les yeux aveugles de son compagnon, une moue mi-inquiète mi-enfantine déformant ses traits.

« Je me pose tant de questions maintenant, mon cher cousin. Tant de questions qui n'ont même pas lieu d'être d'ailleurs. Mais cela me fait du bien de penser, réfléchir aux choses me permet paradoxalement de m'en échapper. Tout cela est si soudain et si inespéré. Je suppose qu'inconsciemment, j'ai longtemps rêvé de ce moment, longtemps rêvé de retrouver quelqu'un pour être à mes côtés, pour ne plus être seule. Quelqu'un qui pourrait m'aimer autant que je l'aime, quelqu'un qui pourrait me soutenir autant que je le soutiens. Mais... mais c'est la le paradoxe de l'amour, mon très cher Amaury, je ne sais pas si un jour nous pourrons y trouver un équilibre. Le plaisir que je trouve dans mon sacrifice pour toi est bien plus salvateur que tout ce que tu pourrais m'offrir. Mais si je me sacrifie pour toi, tu vas en souffrir n'est-ce pas ? Et c'est à ce moment là que le bonheur que j'aurais ressenti laissera place à un malheur encore plus grand. Comprends moi bien mon aimé, je ne veux pas restreindre ta liberté, je ne veux pas que tu te prives pour moi, mais je veux le faire pour toi. Pourtant, t'imaginer loin de moi est une idée qui m'est insoutenable... »

La petite elfe serra son cousin contre elle, essayant de trouver ses mots, ne sachant même pas si elle formulait sa pensée correctement.

« Enfin, ce que je veux dire, c'est que je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi, je ne veux pas que tu changes tes habitudes, je ne veux pas devenir un poids, je ne veux pas entraver ton chemin. Alors, même si j'ai l'air de souffrir, même si j'ai l'air de ne pas accepter tes choix... je veux que tu saches que je ferai tout pour toi, et que je serai heureuse de le faire. »

Sur ces mots, l'elfette s'empara à nouveau des lèvres de son cousin, comme si, inconsciemment, elle voulait l'empêcher de lui répondre. Mais elle ne put pas empêcher cette unique larme de couler le long de sa joue, en imaginant tant de situations illusoires qui pourraient venir entraver leur amour.

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Le trouble et les interrogations qui venaient agiter l'esprit de son aimée ne pouvaient lui échapper. Même s'il aurait pu choisir d'ignorer autant que possible les vibrations qui venaient jusqu'à lui, il ne pouvait s'empêcher de les écouter inconsciemment, terriblement soucieux de son bien-être et de son bonheur. Il ne voulait pas lui causer la moindre peine, il ne voulait pas que quoi que ce soit la chagrine, c'était pour lui bien plus effroyable que tout ce qu'il avait pu ressentir à travers les autres, parce qu'il y était plus attaché, parce qu'il l'aimait d'une manière bien particulière qui ne pouvait pas être comparée à autre chose.
Tandis qu'elle lui exprimait ses pensées, ses sentiments, il continuait de l'enlacer, de la garder tout contre lui, pour qu'elle puisse comprendre qu'il n'allait pas partir, pas plus qu'il ne souhaitait la faire souffrir. L'une de ses mains finit pourtant par quitter son dos, mais c'était seulement pour essuyer la larme qui avait coulé sur sa joue.

« Tu n'as pas à te sacrifier, mon aimée, tu n'as pas à être triste, tu n'as pas à être tourmentée.  Je ne peux pas te dire de quoi sera fait notre avenir, ni comment nous parviendrons à gérer tout cela, mais je ne peux qu'espérer de toutes mes forces que nous allons y arriver et que personne ne sera malheureux. Même si je suis loin, la magie nous permettra toujours de communiquer, d'être ensemble et plus que tout, mon cœur sera toujours avec toi, c'est là qu'est sa place. »

Ses yeux s'étaient fermés, naturellement il s'était concentré sur ses sensations, sur le contact qu'il avait avec la plus merveilleuse des elfes. Il laissa échapper un léger soupir.

« Si tu savais à quel point j'ai besoin de toi, à quel point je suis heureux de t'avoir retrouvée, de te tenir là, tout contre moi... J'ai si longtemps erré seul, triste et perdu. Même avec tant d'amis à mes côtés, il y a toujours ce vide dans mon cœur que je ne saurai jamais faire disparaître, mais... avec toi tout est si différent... J'aimerais tant avoir plus à t'offrir que l'elfe brisé que je suis depuis tellement de siècles. Je veux t'aimer autant que tu m'aimes, je souhaite être à tes côtés autant que possible. Depuis que je suis Cawr, je suis les vibrations là où elles m'emmènent et à partir de maintenant, j'ai bien la certitude qu'une grande partie d'entre elles convergeront toujours vers toi. »

Il lui sourit, chaleureux et rayonnant. Bien sûr, il y avait une pointe de tristesse en lui, car il savait que les choses ne seraient pas toujours faciles, mais en cet instant, il avait bien plus de raisons d'être heureux.

« Je ferai tout pour que nous trouvions cet équilibre, le temps nous y aidera, j'en suis sûr, et pour l'instant, tout ce qui compte pour moi, c'est de rattraper tous ces moments que nous avons perdus. »

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