25 Juillet de l'an 7 de l'âge d'obsidienne
Partout, il la cherchait partout.
Pour qui, pourquoi, Arakjörn était désemparé, il ne savait plus trop.
D'une part il avait besoin d'information, il voulait la voir pour ça, il voulait la voir pour l'écarlate. D'autre part... Il sentait là le besoin de... s'excuser ?
Arakjörn avait foiré, il avait été innutile, et pitoyable, il avait même été un boulet, un obstacle pour ses compagnons. Il se souvenait d'Orfraie, l'Ataliel ( encore une de ces sales elfes ! ) a qui il avait écrasé une jambe, ou ne serait-ce que la dragonnière, morte sans ses secours, alors qu'il avait l'exécrable poste de guérisseur, qu'il avait eu le devoir d'aider le groupe, mais avait causé sa perte : Paradoxal et totalement pitoyable.
La régente en avait été affectée, très affectée d'ailleurs. Sans doutes que les deux jeunes femmes étaient amantes. L'amour, stupidité profonde, que les esprits lui épargnent une chose dans la vie, c'était de retomber amoureux, car erreur ultime, il rendait dépendant, donc manipulable, donc faible.
La régente avait été d'ailleurs complètement stupide d'emmener son amante dans une mission aussi périlleuse, une petite voix dans sa tête rajouterait même "et un mage aussi incompétent", ce qui le déstabilisait profondément.
Il avait honte, tellement honte qu'il avait fuit cette scène de malheur ou la régente, la vampire et le dragon s'était regroupés autour du "cadavre" de la dragonne noire, pleurant les uns les autres la mort de leurs compagnons, et lui qui s'enfuyait dans la nuit noire, se rendant compte qu'il n'était qu'un perdant.. Insupportable. Il ne pouvait pas se supporter après ça, Arakjörn sombrerai, mais il en était encore capable de regretter d'avoir pu éviter malheur a des gens auprès desquels il voulait soigner son image.
A coté de cela, la flamme de la vengeance qui consumait son cœur venait d'être rallumée et le poussait vers Duruisseau pour une toute autre raison : il voulait des réponses. Qui était l'écarlate ? Nom ? Attitude ? Caractère ? Âge ? Et surtout... lié ? Arakjörn n'était pas passé a coté de ce qu'étais devenue la dragonne d'Onyx à la mort d'Enetari, et avait parfaitement compris ce que tuer le lié d'un dragon entrainait, tuer celui de l'écarlate était une idée, et sans doutes la seule viable, car ce qu'il avait vu à Sandur l'avait terrifié au plus haut point : Le dragon était immense, et il sentait qu'il n'aurait jamais l'ombre d'une chance... mais contre un humain, ou même un elfe ? Même lié à un monstre pareil, il aurait un point faible, Arakjörn le trouverait, et il s'en servirait. Mais restait d'abord à localiser ledit lié, et d'après Matis, la régente pourrait le renseigner.
Il avait donc passé plusieurs heures à la recherche du bureau de la régente, au palais impérial. Depuis sa précédente visite, il pensait pouvoir retrouver son chemin tout seul, mais il n'était pas du tout doué pour se repérer dans ce genre de grand bâtiments. Aussi il avait même fini par quitter la partie réserver aux visiteurs, pour se retrouver au milieu de couloirs vides richement décorés. L'inquiétude le gagna alors qu'il ne croisait ni garde, ni fonctionnaires inutiles, et encore moins une régente, mais ou était-elle ?
Peut-être que cela n'était pas une bonne idée après tout, peut-être ne devrait-il pas aller la voir et simplement quitter la ville ? S'isoler, dans son coin, pleurer sa vie misérable... Pour l'instant il devait surtout trouver la sortie, s'il espérait pouvoir survivre, et pas mourir de faim dans cet endroit tordus.
"Il y a quelqu'un ?"
Lança-t-il dans le vide, d'un air qui se voulait innocent et quémandeur d'aide mais finalement emprunt d'impatience. Énervé de ne pas recevoir de réponse, il se mit à marcher vite, puis à courir, tout droit, sur les tapis rouges, tournant en rond, toujours dans le même sens... Jusqu'à trouver ce qui semblait être une sortie ? Il s'avança vers une double porte en bois d'une pureté évidente, savourant l'instant ou il presserait la poignée pour y découvrir le hall d’accueil, ou la lumière du jour, caressant légèrement la serrure décorée d'or... Mais il du s'arrêter.
Il fut prit d'un malaise, une espèce de sensation de vide, comme s'il était soudainement prit d'une quelconque maladie. Il lâcha la poignée, posa sa main sur son ventre... avait-il mangé quelque chose de mauvais ? Il ne se sentait pas nauséeux.. Juste, vide, incomplet, comme s'il lui manquait une moitié de lui-même, était-ce l'évocation précédente du sujet de l'amour ?
"Non.. non.. c'est débile."
Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il fut prit d'un doute, il avait bien ses sandales et son écharpe oui, mais dans le feu de de ses yeux verts apparut la terreur lorsqu'il passa sa main dans ses cheveux...
Son chapeau avait disparu !