Crépuscule du 1 Décembre 1762
L’astre solaire commençait lentement à décliner quand Jangali prit enfin congé. Au cours d’une de ses sempiternelles chasse solitaire, il était tombé sur la tribu d’Aaleeshaan Ran’Jiit. Bien entendu, au vu de sa position dans la Légion, il fut bien accueilli. Il avait plusieurs fois eu l’occasion d’offrir ses services ou ses conseils aux chasseurs de cette tribu et depuis, il ne manquait pas une occasion de troquer quelques conseils culinaires contre des herbes aromatiques, et de glaner quelques informations à rapporter à la Légion. Aussi, il fut un peu étonné quand le jeune chasseur, d’une quinzaine d’hivers seulement, lui annonça que depuis peu, des petits objets avaient tendances à disparaître dans la tribu. Bien entendu, il avaients déjà cherché un coupable dans leur rangs, mais aucuns graärh ne s’était baissé à pareils larcins.
-Vous n’avez aucune Pie ?
-Bah non, ça expliquerait bien des choses mais pourtant non…
-Mmmh, étrange en effet. Et bien bonne chance avec ça mon frère, puisse les Esprits vous aider dans vos recherches.
Son cadet s’inclina légèrement et tourna les talons, laissant Janali en faire de même. En soi, ce n’était pas si grave que cela, mais au vu de l’invasion des Sans-poils, les faits pouvaient ne pas être anodins. Et puis même, qu’elle était l’intérêt de voler les Graarh ? Ils vivaient simplement, bien plus simplement que les Ambarhuniens en tout cas.
Alors que l’obscurité naissante assombrissait peu à peu le paysage, camouflant au passage son pelage ébène, une légère trace apparut dans le champs de vision du félin. Si beaucoup de traces venaient des habitants de la tribu, une se démarquait et il avait bien failli la rater. Cette forme arrondi ne pouvait le tromper. S’acroupissant au niveau du sol, il passa une main au dessus, faisant légèrement crépiter l’air. Si la première trace s’illuminait au milieu de la poussière, le reste apparaissait dans des brins d‘herbes. La chose qui était passé par là avant bien prit soin de camoufler son trajet.
Le chasseur sourit. Il n’avait repéré qu’une seule piste. Un voleur solitaire. Sur de lui, il se dit qu’il pouvait très bien s’en occuper seul. Aussi, profitant de son camouflage nocturne et de sa vision semi-nocturne, il suivit les pas. Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer une petite colline, coiffée de bosquets touffus. Contournant le monticule par l’opposé du village, il grimpa aussi discrètement que sa corpulence féline lui permettait et ouvrit tout ses sens. Si celui ou celle qui se cachait là était très doué, il avait cependant oublié de masquer son odeur, dont la flagrance lui parvenait délicatement. Une humaine.Néanmoins, il n’avait pas encore beaucoup côtoyer cette espèce pour arriver à déterminer son sexe. Peu importait de toute manière.
Arrivé à une distance raisonnable, prêt à bondir, il s’écria :
-Vu !