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-> 17 Novembre de l'an 1762

Mes sincères salutations à vous, Cher Conseiller de Delimar,

Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas parlés, du moins pas depuis que nous avons élus domicile sur les archipels. Il serait dommage que ce déménagement forcé et la séparation désormais géographique de nos nations viennent à nous éloigner, les amis sont précieux et encore plus lorsqu’il faut tout reconstruire.

Je me réjouis d’ailleurs de voir que vous avez pu sauver votre élevage de chèvre au cours de ce voyage, malgré le fait que je ne puisse comprendre l’attachement qui vous lie à ses animaux, mais nous avons chacun nos petites passions, je suppose ?

Cependant, j’ai toujours pensé qu’apprendre et comprendre représentait une force, une force dont seuls les idiots pourraient penser être inutile. J’aimerais comprendre davantage vos choix, croyez le, où non, mais vous en surprenez plus d’un par ce choix. Pourquoi donc un élevage de chèvre ? Pourquoi cet animal plus qu’un autre ? Qu’ont-ils de si particulier pour avoir su attirer vos faveurs ? Effectivement, je m’intéresse à tout cela, mais loin de moi l’idée de vous demander de répondre à mes interrogations sans contre-parti. Je crois savoir que vous avez du mal avec la gente féminine, n’est-ce pas ? Depuis ce malheureux évènement dont je ne ferais pas l’affront d’écrire dans cette lettre, mais loin de moi l’idée de vous inviter à l’une de mes célébrations nocturnes, invitation que de toute manière vous refuseriez avec la plus grande des politesses. En revanche, vous serez sans nul doute loin d’être contre l’idée que vous partage mon savoir dans ce domaine, je connais bien les femmes et je serais ravi de vous transmettre des connaissances, qui j’en suis sûr, vous serons plus qu’utile.

Alors qu’en dites-vous mon vieil ami ? En gage de ma bonne foi je vous transmet d’or et déjà quelques anecdotes, que vous trouverez, j’en suis persuadé très enrichissante. Il y a encore quelques mois de cela, je fréquentais une belle femme à la peau cendrée et à la longue chevelure rousse. Une belle et longue relation, qui me tenait à cœur et dont j’appréciais la routine installé. Cependant ce changement de terre à quelque peu bouleversé cette si agréable routine, en effet, peut-être, était-ce le mal du pays, mais je n’ai pu poursuivre cette relation pour mon grand malheur. Vous, plus que quiconque, doit savoir comme il est dur de remplacer une personne qui a eu une place si importante dans notre vie, parfois même le temps n’est pas suffisant. Hélas, pour moi, vous me connaissez, j’ai dû m’affubler d’une nouvelle amante, elle est bien différente de l’ancienne, j’en ai bien peur et j’ai quelque peu du mal à me faire à ce changement, moi qui suit pourtant si flexible en temps normal, n’est-ce pas un comble ? Cependant, j’ai des standards disons, je suis une créature capricieuse, ma nouvelle amie n’a pas les origines prestigieuses de sa prédécesseuse ce qui me navre au plus au point, elle n’a que pour elle, une beauté que je ne peux nier. Hélas, la beauté n’est rien si on ne sert pas avec élégance et justesse. J’aimerais beaucoup vous la présenter un jour, mais je crains hélas que notre relation ne s’achève bien trop vite pour permettre un quelconque rendez-vous entre nous trois, il faudra que je fasse bien plus attention à la prochaine, j’en conçois, vous me pouvez me faire confiance.

C’est bien un problème que l’on ne croise pas avec des chèvres, je me trompe mon cher Avente ? Je ne peux que me languir d’en apprendre plus, j’espère que vous répondrez à ma lettre avec ce même désir que de découverte de nos centres d’intérêt.

Avec mes hommages les plus sincères, Toryné Dalis, conseiller d’Aerthia.

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Cher Conseiller d’Aerthia,


Effectivement le sablier s’écoule, les grains s’égrènent et le temps nous échappe au point de nous faire oublier notre savoir-vivre le plus élémentaire. Même si le temps doit être pour vous une entité bien moins capricieuse, contrairement à nous autres éphémères. Heureusement votre sagesse a su nous rappeler la préciosité de nos liens d’amitié et je ne saurais trop vous en remercier.

Je suis également heureux de vous savoir bien installé. Même si, comme vous l’avez souligné, tout est à construire. Délimar est une ville magnifique qui a toutefois déjà bien grandi. Ses hautes murailles qui s’érigent fièrement peu à peu sont majestueuses. Où en est donc votre propre cité ? J’espère qu’elle pourra connaître aussi de belles heures de gloire. Un monde s’ouvre à nous que, j’en suis sûr, vous voulez, tout autant que moi, bâtir sur des relations apaisées et saines. Mais avec un conseiller tel que vous, je suis persuadé que nos deux peuples parviendront à enterrer leurs guerres passées et à tisser une autre histoire plus sereine.

Il est vrai, j’ai pu sauver quelques chèvres, même si certaines ont péri durant la traversée. Elles vivent maintenant paisiblement en tentant de se remettre de toutes ces éprouvantes émotions. Nous étions tentés, je dois bien l’avouer, de nous installer en un endroit reculé, oublié de tous, en observateurs attentifs, et narrateurs pensifs. Mais le destin en a choisi tout autrement, il semblerait, comme vous l’avez constaté. Mes chèvres n’ont cependant pas à se plaindre de leur demeure à Délimar. Elles y sont traitées dignement. Et y ont découvert un peuple noble aux valeurs défendues ardemment. Un peuple déconcertant par certains aspects mais rafraichissant.

Quant à mon attachement pour ces animaux, je ne saurais vous l’expliquer totalement. En partie car je ne me l’explique pas moi-même, et en partie car il s’agit peut-être d’une de mes lubies si futiles et si humaines. Quoiqu’il est vrai, nombre d’humains s’interrogent tout autant que vous sur mes soudaines envies. Mais après tout, pourquoi un diplomate érudit devrait-il se circonscrire au seul domaine de l’esprit ? Ce monde offre tant de choses à apprendre, et à comprendre. Ces animaux en font partie et nous apprennent tant sous leur apparente simplicité. Peut-être est-ce cela qui m’attirait ?

Pourquoi cet animal plus qu’un autre ? Pourquoi pas, aurais-je envie de répondre. Et ce sans vouloir vous offenser par cette tournure puérile. Pour tout avouer, ce troupeau de chèvres m’a été légué, par un de mes paysans décédé et sans héritier. Nous n’avons pas eu le coeur de les abandonner à un sinistre sort. Et… je ne sais.. le deuil peut-être, l’abandon de tout, de nos terres, de nos biens, de nos demeures ancestrales, le fait de devoir tout quitter… nous ont sans doute quelque peu rapprochés elles et moi ? Je ne saurais dire.

Voilà le peu que je pourrais vous révéler à ce sujet, qui doit vous sembler ma foi fort peu… intéressant ? Déconcertant ? Dérisoire…

Mais nul besoin de contrepartie pour ces maigres réponses. Je vous remercie de votre offre généreuse et… enrichissante. Même si je ne me savais pas avoir quelque problème avec la gente féminine. Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai déjà connu épousée.

Toutefois je vous remercie de ce partage d’expérience. Oui je comprends la peine et la douleur que la perte d’un être cher inflige. Vous avez toute ma compassion pour cette épreuve qui vous lacère. Toutefois, je pense que vous pouvez nourrir encore quelques espoirs de la retrouver. Si votre relation a disparu, elle n’est assurément pas décédée pour autant. Concernant votre nouvelle compagne, c’est avec grand regret que je déplore de ne pouvoir la rencontrer. Peut-être le destin détrompera-t-il vos prédictions et aurons-nous la chance de se retrouver de nouveau en belle compagnie ?

Je suis heureux en tout cas de pouvoir renouer une relation si riche et si féconde avec vous. Votre lettre m’a apporté une bienvenue accalmie. J’espère que nous pourrons continuer à échanger ainsi entre vieux amis.



Avec mes sentiments les meilleurs
Ilhan Avente, conseiller de Délimar

descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Mon très cher sire Avente,

Il m’a été agréable de voir que vous m’aviez répondu à ma précédente lettre, il est bon de constater que malgré la distance géographique et étatique, notre cordialité réciproque n’en est point été altéré. Il est vrai que le temps ne m’est pas une amante aussi exigeante qu’elle ne doit l’être pour vous, cependant elle n’en reste pas moins une dame qu’on ne peut se permettre d’ignorer, du moins pas lorsqu’on mène une carrière comme les nôtres.

Delimar, voilà un nom auquel je vais devoir m’habituer j’ai l’impression, tout comme celui d'Aerthia par ailleurs, qui aurait cru un tel changement aussi radical après notre exode ? Les Hommes divisés entre Empire et Alliance des Cités Libres, les vampires, ayant désormais leur propre terre et une ville en surface, voilà qui me change de Dureroc ! Aerthia aussi avance bien et je dois admettre, qu’à défaut de ravir mon cœur par son esthétisme, disons… sobre, mais vous devez sûrement voir de quoi je veux parler, cette ville est également une belle pièce d’architecture. Mon ancien prince, Keziah Soen a su poser les fondements d’une imposante cité en devenir. J’espère en revanche que les différents bouleversements politiques que connaît mon cher royaume ne sera pas un frein quant à son avenir, mais vous devez vous en douter, je suis optimiste pour le futur.

Je vous remercie d’ailleurs d’avoir bien voulu répondre à ma dévorante curiosité, je vous rassure, vos réponses ne sont pas dérisoires loin de là, je dirais même qu’elles m’ont été enrichissantes. Toutes connaissances de ce monde sont précieuses, en négliger certaine serait une erreur, même si elles peuvent sembler aux premiers abords sans importance. Je dois admettre admirer votre dévouement pour ces chèvres, en être prêt à vivre reculée du monde pour elle, je ne peux que m’incliner devant un tel altruisme, avec toutes nos pertes, tout ce qui a pu être sauvé est une bénédiction.

J’espère que vous n’avez pas mal pris mon commentaire au sujet de la gente féminine, “problème” était peut-être un terme quelque peu fort, comme vous l’avez rappelé, vous n’êtes pas étranger aux femmes et affaires de cœur. Vos remarques par ailleurs sont fortes intéressantes, c’est une vision bien romantique et je ne vous insulte pas en disant cela, pour ainsi dire, j’aimerais qu’il me soit possible de vivre de nouveau une relation semblable à celle que j’ai perdu, hélas le décès peut prendre bien des formes, mais est toujours irrémédiables, sauf lorsque l’on parle de transformation vampirique. Cependant, il ne faut pas voir une séparation comme un mal pur, certes elle est le plus souvent déchirant, mais il s’agit également là d’une importante source d’apprentissage. Nos erreurs, nos illusions, il est important de les comprendre afin de ne plus les reproduire. Quant à mes prédictions, je vous propose un parie sur ces dernières, si ma relation vient véritablement à se terminer alors vous devrez accepter de dîner dans ma demeure, en revanche s’il s’avérait que je me sois trompé… je vous laisse le plaisir d’en choisir votre récompense.

Je me rends compte à mesure que j’écris cette lettre que je ne parle que de moi, voilà qui est bien grossier de ma part, qu'en est-il de vous cher ami ? Delimar fait d’or et déjà des échos quant à sa force militaire, mais le cœur des Delimariennes est-il plus tendre que l’acier de leurs armes ? J’imagine qu’il peut être intimidant que de courtiser les géantes Glacernoise, cependant Lyssiennes et Almaréennes sont peut-être plus atteignables ? Ce mélange ethnique doit être des plus enrichissant à vivre au quotidien, quelque chose qui nous manque à Aerthia… Il est regrettable qu’une visite de Delimar me soit pour le moment, il semblerait, impossible, voilà bien, avec Endëaerumë, la seule Capitale que je n’ai pu encore avoir le plaisir d’observer.

C’est un mon plus grand regret que je remarque que ce parchemin manquera bientôt d’espace pour ma plume, je me vois obligé de m’arrêter là pour cette fois, mais j’attends avec impatience de recevoir votre réponse, nous avons encore tant de choses à aborder vous et moi.

Toujours Accompagné de mes plus sublimes salutations,
Toryné Dalis, Conseiller d’Aerthia

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Très Chère Dame Dalis,


Si vous me permettez de vous appeler ainsi.

Je suis aussi heureux de constater que malgré le temps, et tout ce qui voudrait nous séparer, nous puissions continuer à palabrer tous deux, tels deux vieux amis. Vous avez raison, cette Dame du temps est intransigeante et se doit d’être honorée, comme toute dame qui illumine notre monde de leur présence en un sens.  

Peut-être un jour Délimar et Aerthia pourront être considérées de ces dames-là, que les époques transcendent pour leur majesté et leur grandeur. Et tous deux en seront les bâtisseurs, à notre manière, je l‘espère. Il est vrai que cela doit être perturbant mais rassurant de voir votre peuple enfin reconnu, détenant terres et titres, pouvant grandir en paix à la pleine lumière du jour. Cela doit réchauffer votre coeur, si vous me permettez cette expression, de pouvoir penser à un avenir serein et grandissant pour les vôtres à qui vous avez tant donné.

Cela aurait été avec grand plaisir que je serais venu visiter votre nouvelle cité. Une architecture sobre n’enlève en rien la noblesse de ses pierres et la puissance de ses fondations. Outre cette passion que nous partageons pour la connaissance, j’aurais aimé me réjouir avec vous, en ces lieux mêmes, pour un avenir meilleur que les terribles heures que nous avons tous traversées. Mais tout comme il vous serait difficile de venir me visiter à Délimar, je crains qu’il me soit délicat de venir vous visiter en votre belle Aerthia.

Peut-être trouverons-nous un lieu, une cité sûre et paisible pour nous deux, pour pouvoir partager ces moments que vous semblez appeler de vos vœux ? Je suis persuadé que vos prédictions ne sauront se vérifier et que mes espoirs fous d’une réconciliation, ou du moins d’un rapprochement entre vous deux, verront le jour. Je suis peut-être romantique, et un fol utopiste, on me l’a maintes fois reproché, même si de votre part je ne le prends nullement telle une insulte, mais j’aime à penser que notre monde a besoin d’un peu de douceur et de paix et que le romantisme est un beau ballet entre deux êtres chers qui s’aiment ou se sont aimés. Je tiens donc le pari, même si je risque de devoir décliner un dîner en votre demeure tout comme vous ne pourrez accepter telle rencontre dans la mienne. Vous devrez trouver un autre lieu, et je trouverai bien un autre prix à vous proposer aussi.

Quant à moi, vous n’êtes sans doute point sans savoir que je suis passablement occupé à Cordont même, siège du terrible sinistre qui a fait écho dans tout l’archipel. Je ne pourrais vous parler du coeur des Délimariennes, je n’ai point cherché à le toucher, mais je puis vous parler de la force, de l’honneur et de la fierté de tout ce peuple qui œuvre avec une ténacité exemplaire dans toute adversité. Je puis avouer éprouver une once d’admiration pour ce trait de caractère. Qu’importe au final leur ancienne cité d’appartenance. Je n’ai pas tenté d’approcher outre mesure quelque almaréen toutefois. Ni d’almaréenne. Ma vision romantique peut-être, mais je me suis astreint à renoncer à toute relation, même éphémère parmi les éphémères, avec une autre femme. Et j’avoue avoir bien assez d’oeuvres à penser pour trouver quelques graines de temps pour une telle relation.

Il est affreux de voir qu’effectivement l’encre court, court, sur le parchemin et le noircit si vite alors que nous avons à peine échangé. Je me vois contraint de mettre ici le point final de ma lettre qui, je l’espère, vous arrivera sans délai.


Avec mes salutations les plus éclairées
Ilhan Avente, Conseiller de Délimar


descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Mon très cher vieil ami,

Appelez moi donc Dame si cela vous sied, vous connaissez ma nature flexible quant aux appellations sur ma personne.

Encore une fois, votre lucidité suscite chez moi le plus profond des respects. J’ai toujours rêvé de voir les miens faire parti de ce monde, autrement que par la guerre et la terreur perpétuelle qu’ils représentaient. Le commerce écarlate a été le premier pas vers ce changement, Nyn-Tiamat et Aerthia en sont les seconds. La paix a toujours été l’un des plus grands combats dans la sphère politique vampire, la guerre ne nous as que trop coûté à tous, nous en avons même perdu nos foyers. Notre devoir, aujourd’hui, est de ne pas reconnaître les erreurs du passé.

Hélas, les fantômes de la rancœur semblent être tenaces et nous avoir suivis jusqu’ici, dans l’archipel et notamment sur votre île, la belle Calastin. Tout d’abord cette guerre d’indépendance entre l’alliance et l’empire, laissant les autres peuples déconcertés par l’éclatement d’un tel conflit, bien que hélas, cela ne m’étonna guère. Est-ce là la diversité des Hommes ? Rendant cette scission inévitable, ou bien tout le blâme doit, il est porté sur la dynastie Kohan et les erreurs qu’ils ont commises ? Je pense que c’est un sujet bien plus complexe qu’on ne semble vouloir penser, j’ai moi-même eu les mêmes interrogations pour mon peuple, à notre arrivée sur Nyn-Tiamat. Par chance, les Hommes n’en sont pas moins dénués de sagesse, malgré les reproches et la colère, vous avez su signer un traiter de paix afin d’arrêter toute belligérance sur vos terres. Cependant, les tragiques événements de Cordont semblent venir attiser de nouveau la machine avide de sang qu’est la guerre. J’étais présent lors de la catastrophe et j’ai par ailleurs été de ceux à chuter dans le gouffre, par chance, je pus m’en sortir vivant, un miraculé parmi les nombreuses victimes. Moi et les miens avons fait de notre mieux pour assister les survivants, mais rien ne pourrait soigner le traumatisme que ce peuple a vécu.

La princesse Kohan, sûrement affligée des évènements qui venait de se produire sous ses yeux, l'effondrement, puis l’affrontement avec ce golem gigantesque, a hélas, dans son innocence, transformer la situation en accident diplomatique. Je n’ose imaginer quelle fâcheuse épreuve vous devez traverser désormais, entre négociations avec l’empire et votre alliée Caladon, j’en apprécie que d’autant plus le fait que vous preniez de votre temps si précieux pour m’écrire. Cela ne m’étonne guère que vous n’ayez le doux loisir que de courtiser quelconques damoiselles, même si vous en aviez le désir, le temps, encore une fois se montre bien capricieux et possessif. Je ne peux que vous souhaitez du courage dans cette épreuve, mais je connais vos qualités de diplomate et je sais que Delimar et Calastin sont entre de bonne-main.

Par ailleurs, je suis ravie de voir, malgré ces temps troublés, que vous acceptez de vous prêter à mon petit jeu. Je ne doute pas qu’un voyage dans le royaume vampirique soit quelque peu… compliquer disons, mais ne vous en faites pas, je suis sûr que, dans l’optique d’une victoire de ma part, nous pourrons trouver un lieu “neutre” afin que nous puissions discuter et festoyer comme il se doit. Mon esprit joueur s'interroge sur quel prix vous pourriez bien me réclamer, qui sait si votre romantisme aura raison de mon pragmatisme.

Vous me pardonnerez d’être un peu plus bref cette fois-ci, non pas que je souhaite mettre un point à cette conversation, mais je suis moi-même fort occupé ces derniers temps, le travail d’un conseiller ne semble jamais s’arrêter, j’ai l’impression d’être encore plus noyé par la paperasse que je ne l’étais à Dureroc.


Avec mes affections les plus authentiques,
Toryné Dalis, Conseiller d’Aerthia.

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Très chère Milady,


Je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser, encore, mon terrible retard pour répondre à votre dernier courrier. Vous avez vu juste : nous sommes accablés de labeur. Mais nous avons bon espoir et oeuvrons pour la reconstruction de Cordont. La situation semble se consolider et chacun prend ses marques. L’Alliance travaille ardemment à relever Cordont de cette épreuve. Même si l’Empire prêtera sans doute main-forte à sa manière. Mais paix semble un mot que nous pouvons encore prononcer.

Rancoeur et colère ne sont que les fruits de toutes ces guerres passées. Il faudra du temps pour que nous puissions semer d’autres graines plus fertiles et plus sereines. Tout comme votre peuple vit ses propres vicissitudes et peine à sortir de l’ombre de sa mauvaise réputation, le peuple des hommes connaît les siennes, notamment la jeune expérience d’un peuple au caractère aussi vif et emporté que celui d’un enfant. Mais le peuple des Hommes apprend vite également et je n’ai nul doute quant à l’avenir brillant qu’il peut atteindre s’il sait écouter les conseils de ses anciens.

Quant aux dissensions actuelles qui ont déchiré le peuple humain, il serait mal avisé de se montrer par trop catégorique. Il s’agit sûrement d’une concordance d’événements majeurs, alliée à une profonde mutation. Sans doute mon peuple mûrit-il enfin un peu, et comme toute croissance, cela s’accompagne d’une mue, parfois douloureuse, pour faire peau neuve, grandir, et mieux avancer sur les sentiers de la vie. Et la mue a commencé.

Pour preuve, s'il en est besoin : l’incident à Cordont aurait pu attiser les flammes des anciennes rancoeurs en effet, mais les machines de guerre resteront au repos, semble-t-il. À ma grande joie, mes espoirs les plus fous se réalisent : les Hommes apprennent et comprennent les enjeux. Loin de guerroyer, le peuple humain affirme la paix signée et semble prêt à travailler de nouveau main dans la main avec ses ennemis passés et ses alliés à venir.

Je suis toutefois profondément touché de savoir que vous avez vécu ce terrible sinistre. Soyez assuré de toute ma compassion et de mon réel soutien en pareille épreuve. Quand bien même vous n’avez pas connu la fin de votre existence, ce dont je me réjouis, ce genre d’épreuves laissent des traces, si ce n’est physique, du moins psychiques. Mais je vous sais d’un caractère fort et d’un esprit puissant. Assurément, vous avez su surpasser toutes ces terribles douleurs.

Pour notre petit jeu, je suis sûr que nous trouverons en effet. J’espère que vous ne m’en voudrez pas si je garde secret le possible prix que je vous réclamerai ? J’aime aussi à m’amuser en de telles occasions. Et attiser la curiosité de mes partenaires en fait, vous pouvez le déplorer, également partie.

Je me dois toutefois de vous laisser là. D’autres obligations m’appellent encore pour m’accaparer un long moment. Je risque de peiner à vous répondre promptement dans les prochains jours, mais soyez assuré que ce n’est pas pour vous faire languir ou par mépris envers cette correspondance, qui ma foi, m’est plus qu’agréable.


Avec mes sentiments les plus sincères,
Ilhan Avente Conseiller de Délimar


descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Mon bel ami Sir Avente,

N’ayez nulle crainte quant au retard de vos lettres, l’attente ne donne que plus de saveur quant à la lecture des mots si soigneusement écrit par votre personne. De plus, vous et moi partageons la même profession, un rôle, si prenant, si délicat et parfois bien ingrat, mais dont l’importance ne saurait être ignorée. Si chaque instant d’attente, est une pierre de plus quant à la reconstruction de Cordont, alors je n’ai nullement à me plaindre, puisse les efforts conjoints des membres de l’alliance relevé la Chue et la rendre plus encore plus grande qu’elle ne l’a été.

J’aime beaucoup votre métaphore sur les sociétés humaine, toutes mues est nécessaire pour grandir, vous avez entièrement raison, mon peuple lui-même connaît cette mutation, plus elle est profonde, plus c’est au être comme nous de travailler avec un zèle ferveur afin de la guider vers l’excellence. Vous pardonnerez de revenir sur ce sujet, mais cela est bien semblable à l’amour, un couple pour perdurer ce doit aussi de muer, comme vous le dites, mais pour que séparation il n’y est point, il faut que cette mue soit une évolution et non une régression. Les peuples humains semblent être sur la bonne voie et je vous sais ne pas être étranger à cela et je vous interdis toute modestie sur ce sujet cher ami. Je vous sais un grand artisan de la paix, le conflit a été évité chez les hommes et mon cœur s’en comble de bonheur, j’ai vécu trop longtemps parmi vous pour ne pas être affecté de votre situation.

Beaucoup, moi de même, je dois bien honteusement l’avouer, voyaient dans la division de l’empire et dans l’alliance des cités libres, un affaiblissement de la race humaine. Vos forces et ressources divisées… Pourtant, la fière Delimar, et la belle Caladon semblent prouver au monde, que parfois l’unité n’est pas synonyme de puissance, ou devrais-je dire, une unité moindre, mais plus forte. Cela est à la fois lourd d’enseignement pour les grands de ce monde, mais également source d’admiration. Delimar prouve qu’elle n’est pas la belliqueuse comme ses détracteurs aimeraient le faire croire, malgré ma nature de vampire, je dois bien admettre la noblesse de la nation que vous avez choisi de servir. Il me tarde de voir comment sera bâtie Cordont, que je ne manquerais pas de visiter, notamment en commémoration pour tous ceux ayant perdu la vie lors de ce terrible évènement.

Je vous remercie d’ailleurs de votre compassion pour ce que j’ai pu vivre en ce sinistre jour. J’avais surtout peur pour ma fille Sintharia, elle-même présente avec moi lors du congrès, je suis heureux que rien ne lui soit arrivé. Pour ma part, j’ai pu par chance bénéficier des services d’un baptistrel, dans la chute, j’ai malheureusement dû subir une violente blessure à ma jambe, les restes d’une bâtisse s’écrasant sur cette malheureuse dernière. Il s’agit là d’une triste ironie, dans mon passé de militaire, je n’ai pas le souvenir d’avoir connu pareille blessure, ais-je été chanceux à l’époque, ou bien ais-je été chanceux le jour du congrès ? Une question dont la réponse ne ramènera aucun mort à la vie, j’en ai bien peur.

Je me dois à mon tour, vous laisser ici pour le moment, je n’oublie toujours pas notre petit jeu et il me tarde de voir l’évolution de la situation, afin que le vainqueur puisse être au plus vite désigné, mais peut-être ne devrais-je pas parler ainsi de ma relation… Veuillez excuser de ce manque de noblesse de ma part, il y a tellement longtemps que nous nous sommes vu physiquement, que je dois bien admettre que vous me manquez, Cher Ami…

Il me tarde de vous revoir...
Toryné Dalis, Conseiller d’Aerthia.

descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Chère et digne Dame Dalis,

Nous parlions de retard ? Nous voilà déjà fin décembre et je ne vous réponds que maintenant. Je dois avouer que votre lettre a mis quelque temps à me rejoindre. Le traité de Cordont ayant été signé quant à sa tutelle, et la reconstruction de cette noble cité étant savamment organisée, j’ai repris les voiles en direction de Délimar sur notre rapide Glacern. Je suis depuis peu de retour à Délimar où d’autres devoirs m’appellent. Votre lettre m’a rejoint quelques jours après mon arrivée et me voilà à m’empresser de vous répondre pour ne point vous faire attendre plus longuement.

Nous parlions de mues, et de peuple grandissant sur les sentiers de l’expérience, et nous l’espérons de la sagesse aussi. Eh bien, ma chère amie, voilà je le pense, une preuve que le peuple humain apprend et grandit. La paix est signée, comme vous le savez sans doute déjà. La guerre a été évitée et mieux même le peuple humain, de l’Alliance, mais de Sélénia aussi, va travailler main dans la main pour panser les plaies qui l’ont fait saigner. Je suis fier de le voir se relever ainsi de cette tragédie et qu'il ait eu la force de ne pas céder à ses impulsivités et à la facilité de la violence.

Il est vrai qu’un œil extérieur pourrait voir dans toutes ces divergences d’opinions un affaiblissement de la race humaine. Je pense qu’il est plus judicieux d’y voir au contraire une grandeur à venir, une expérience forgée dans la douleur parfois, mais une volonté farouche de se relever et d’apprendre de ses erreurs avec foi. Ainsi qu'une féroce adaptabilité face à toute adversité. De quelque nature que ce soit. Le peuple humain est peut-être parfois querelleur, mais face à une adversité commune, il sait oublier ses griefs et se souder pour le bien de toute la communauté.

Et oui je suis fier également de notre belle et noble Délimar. Elle ne perd en rien ses forces originelles, son art militaire, sa discipline forgée dans l’honneur, qui font toute la vigueur et la puissance de ce peuple digne. Mais, comme leurs autres frères humains, ce peuple a coeur d’apprendre aussi. Preuve en est, qu’ils m’ont fait venir en leur sein. Cette cité est une des forces majeures de l’Alliance, en lien étroit avec Caladon il est vrai. Et j’ai bon espoir que ces deux cités montrent une voie nouvelle à notre peuple.

Mais voilà que je me laisse emporter par ma passion et que je m’égare. Je ne suis pas là pour faire quelque propagande que ce soit. Il n’en est d’ailleurs nul besoin auprès d’un conseiller aussi avisé que vous. Et il doit vous paraître cruel que je vante ainsi tant les mérites d’une cité qui vous ferme les portes avec tant de vigueur. Du moins dans la situation actuelle qui est la vôtre.

Je vous prie de me pardonner cet impair. Vous qui avez déjà subi si douloureuse épreuve. Et quelle fastidieuse question que celle de Madame Fortune. Il s'agit là d'une dame, avec sa soeur Destinée, souvent si capricieuse : toutes deux semblent toujours avancer main dans la main en un étrange ballet. Je vous avoue avoir abandonné toute tentative de les comprendre. Et préfère focaliser le peu de temps qu’il me reste sans doute à en savourer chaque instant. Avec les défaites, les surprises, les déconvenues et les victoires bienvenues. Prenez donc la chance comme elle vient, et remerciez-la de vous avoir honorée à ces moments-là. Et tentons de ne pas la vilipender pour les morts qu’elle nous aura arrachés. Aussi douloureuses et cruelles que soient leurs pertes, ils restent avec nous au fond de notre coeur et nous chérissons pour eux la vie que nous avons encore.

Je n’oublie pas notre petit jeu moi non plus. Je crains de plus en plus que vous soyez sur le point de gagner votre pari. Je le déplore, mais il me faut être honnête aussi. Mais qu’importe, il me tarde de vous retrouver. Nos joutes verbales et nos petits jeux de mots me manquent également, je dois bien l’avouer. Si j’ai trouvé ici une fraicheur revigorante, que je ne rendrai pour rien au monde, je dois bien concéder que parfois les joutes oratoires caustiques et les prises de fer politique se font parfois désirer.



Au plaisir de partager de nouveau,
Ilhan Avente, Conseiller de Délimar


descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Mon bel ami, Sir Avente,

Il semblerait que nous nous soyons lancé dans une compétition dans les lettres tardives cher ami. Je suis impardonnable, j’ai hélas eu un long contretemps, je me souviens d’un conseiller de l’ancien empire Glorien qui m’avait dit un jour, “Être conseiller peut s’avérer parfois tout aussi dangereux qu’être militaire” durant l’une de mes soirées. Je me souviens qu’à l’époque, je m’étais moqué de lui, en l’invitant à faire comme moi il y a longtemps, être un soldat de première ligne ! Je crois qu’aujourd’hui je comprend un peu mieux ce qu’il a voulu dire. Connaissez la ville que l’on nomme Athgalan, j’en suis persuadé, oh ne me jugez pas ou ne soyez pas surpris de retrouver un être aussi délicat que moi, me retrouver dans la citée que même les habitants nomment la Perfide. Hélas, par moment, signer quelque papier n’est pas suffisamment pour accomplir notre devoir et je pense que vous serez d’accord en cela. Quoiqu’il en soit, cette ville est assez hideuse de par son aspect, mais tout aussi bien par ses habitants… J’y ai fait des rencontres des plus désagréables, et même si cette ville était le dernier bastion contre les chimères, je n’y mettrais plus les pieds ! Je pense sans exagération que vos braves compatriotes auraient été de meilleur hôte envers ma personne, et cela, malgré mon appartenance à la race vampirique, mais je vous raconterais les détails de ma terrible épopée de vive voix, si par chance nous avons l’occasion de recroiser physiquement.

Cependant, dans mon malheur, j’ai tout de même trouver là-bas ce que j’étais venu chercher, par ailleurs j’en ai même profité pour trouver de quoi arranger mes affaires avec ma compagne, dont notre avenir commun est source de notre petit jeu. Je suis un joueur honnête cher ami, ainsi, je me bats crocs et âmes pour que cette relation puisse continuer, quelque part, je me bats presque pour que vous gagniez ! Je reste tout de même un éternel sceptique, mais un sceptique qui ne baisse pas les bras pour autant. Je rentre d’ailleurs bientôt à Aerthia pour la retrouver, il me tâte de voir la surprise sur son radieux visage quand je lui montrerais ce que j’ai trouvé pour elle et j’ai tout aussi hâte de vous en parler dans une prochaine lettre ! Il s’agira, je pense, de l’acte ultime de notre petit jeu, de sa réaction dépendra de qui sera le victorieux entre nous deux, si mon cœur pouvait battre, je suis sûr qui ferait trembler tout l’archipel.

J’allais en oublier l’important, je vous félicite personnellement pour ce que vous avez accompli à Cordont, la nouvelle m’est effectivement arrivé rapidement, il m’était important de garder un œil sur les évènements de celle qu’on nomme désormais la Chue. Peut-être est-ce mon amour la paix, ou bien encore ce que j'éprouve pour les victimes de ce malheureux incident, avoir été avec eux lors du drame me donne un sentiment de proximité à leur égard. Je sais que vous allez sûrement jouer les modestes, mais je sais que vous y êtes beaucoup dans tout cela, vous prouvez encore une fois être un fervent défenseur de l’humanité, mais également que Delimar sait choisir ses Hommes de lettres. Les évènements de Calastin deviennent un exemple à suivre, qui je l’espère inspira les autres peuples, l’unité, l’ouverture, la paix, voilà ce que vous avez créé avec Cordont.

J’espère que cette lettre arrivera au plus vite, je m’excuse d’avance pour la prochaine, car je sais d’or et déjà qu’elle arrivera assez tardivement. Dans quelques heures, je prends un bateau pour repartir dans ma patrie, et une montagne de travail m’attend une fois sur place, je vais être.... terriblement occupé. Mais je ne vous oublie pas et je trouverais un créneau pour vous répondre le plus rapidement possible.

À très bientôt,
Toryné Dalis.

descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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Ma Chère Milady,

Il serait de mauvais ton de vous reprocher quelque retard que ce soit. Et vos lettres sont un tel plaisir à lire, que se faire désirer leur donne encore plus de saveur. Il me semble bien connaître l’ancien Conseiller glorien que vous évoquiez. Un grand sage. Dont les conseils avisés sont souvent précieux.

Je ne connais Athgalan que de renommée, et je dois avouer n’avoir nulle envie de la visiter de plus près. Effectivement, savoir que votre précieuse personne a pu se rendre dans une si sombre cité me laisse pantois. Un défi en soi que vous avez su relever et gagner haut la main, je vous concède cette victoire. Je serais curieux de connaître quel devoir vous y a appelée, au point de risquer votre existence. Je pourrais me vexer de vous voir comparer cette fange de sombres marauds avec ma noble et digne cité où l’honneur côtoie chaque jour la bravoure. Mais de vous voir soudain la préférer à la Perfide… Voilà un deuxième point qui me désarçonne. Deux fois en une seule lettre ! Vous allez bientôt pouvoir vous targuer d’avoir laissé le dauphin sans voix.

Il me tarde de vous entendre me conter tout cela. Ma curiosité est attisée. Je serais presque peiné de gagner, si cela recule l’échéance de nous voir et de pouvoir entendre le récit de vos troublantes aventures. Rien que pour pouvoir honorer ce rendez-vous, vous vous devez de ne pas prendre de risques inconsidérés qui vous mettraient par trop en péril. Je dois en tout cas saluer votre côté beau joueur. Je n’ose imaginer ce que votre esprit acéré si épris d’elle a pu inventer pour ravir ses sens et mieux vous rapprocher. Si ma curiosité est titillée, je pense toutefois qu’une once de pudeur préfère ne pas savoir. Je vous connais assez pour pouvoir assurer que cette surprise sera de taille pour votre enfant perdue, et que sa réaction sera sans doute à la hauteur de ce cadeau inattendu.

Vos compliments me touchent. Surtout venant de vous, éternel partisan de la conciliation entre les peuples… Mais sans vouloir faire les modestes, tout le mérite ne me revient pas, en effet. Même si, je vous le concède, je donne tout ce qui est en mon pouvoir, pour aider le peuple humain en son entier et pour le guider vers la paix et la gloire. J’espère que l’exemple de Cordont forgera les âmes et les esprits de nos enfants pour un avenir plus sûr et plus fertile. Cordont semble reprendre tout doucement vie, et nous oeuvrons pour la rebâtir dignement. D’autres œuvres nous attendent également, dont certain grand projet en Délimar dont vous devriez entendre parler très prochainement. Il me tarde de voir votre réaction à ce sujet, même si je pense pouvoir le deviner. Mais je ne vous en dis pas plus. À mon tour d’attiser quelque peu votre curiosité. Et si je vous révélais tout dans nos lettres, il ne me resterait plus grand chose à vous raconter lors de notre prochaine rencontre.

Je vous souhaite un bon retour en votre belle patrie. J’espère que vous y aurez un bon accueil, en toute sincérité. Je ne vous souhaite pas courage pour le dur labeur qui vous y attend, car je sais que vous en avez à revendre. Je garde un œil attentif sur votre île et saurai apprécier, même à distance, toute l’ardeur que vous mettez à élever le peuple de la nuit pour qu’il puisse briller même au grand jour.

Déjà sonne l’heure de vous quitter et le point final de cette lettre frôle la fin du parchemin. Je vous souhaite bon voyage, chère amie, et que la paix et la sérénité guident vos pas sur ces laborieux sentiers.



Au plaisir de vous voir bientôt,
Ilhan Avente, Conseiller de Délimar


descriptionSimple curiosité [Pv : Ilhan Avente] EmptyRe: Simple curiosité [Pv : Ilhan Avente]

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À mon vieil ami, Sir Avente,

Il faut croire que le temps m’est clément cette fois-ci, je vous écris cette lettre à bord du vaisseau me ramenant dans ma patrie enneigé, un des navire les plus rapide que j’ai pu voir, je ne regrette pas le prix de la traversée. Une fois que j’aurais posé les pieds à Nyn-Tiamat, cette lettre partira le plus rapidement possible vers vous, Cher Ami.

C’est avec une certaine boule au ventre que je reviens, cela doit bien faire depuis les évènements de Cordont que je ne suis pas revenu à Aerthia, cela peut sembler n’être qu’une légère goutte temporelle dans l’océan de l’immortalité, mais il faut croire que le dynamisme de ce dernier mois m’ont donné l’impression d’avoir plusieurs années loin des miens. J’aurais espéré que ces archipels puissent profiter d’un instant de répit après tout cela, malheureusement, tout nous rattrape, les chimères nous ont retrouvés, inlassable ennemi… J’ose espérer que cela ne viendra pas ralentir ce fameux projet que votre Citée semble entreprendre et il me tarde d’en avoir les premiers échos. De mon côté, je dois admettre que cette terrible annonce ne m’écartera point de mes devoirs. Les chimères nous ont déjà bien trop pris pour que cela continu. Ma douce et moi devons parler, et mon cœur ne sera que pleinement apaisé, lorsque la situation aura enfin atteint son dénouement ! Qu’il soit positif ou non… Notre petit jeu touche bientôt à sa fin mon cher Ilhan, je pense par ailleurs que lorsque vous recevrez cette lettre, l’issu en sera d’or et déjà décidé.

Vous savez cher ami, j’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, ou plutôt, j’ai été sujet à de nombreuses introspections… Nous cherchons, tous, notre place dans ce monde et parfois certain ne la trouve jamais. Combien aurait pu devenir de fabuleux artistes, nous émerveillant de leur art, mais son finalement mort sur un champ bataille, dont personne ne retiendra le nom… Où encore, qui sait le nombre de personne qui aurait révolutionner ce monde de par leur plume ? Mais finiront leur vie sur un bateau de pêcheur, trimant comme un décharné pour rapporter quelque chose à manger à sa famille. Nous autres, noble, bourgeois ou élite intellectuel de nos nations, nous les regardons de loin en se posant cette question, mais nous oublions bien trop souvent de nous regarder dans un miroir. Moi-même, j’en fais parti, vous vous rendez compte ? Je ne me regarde pas assez dans le miroir, qui l’eut cru ? Blague mis à part, ce que je dis est bien sérieux. Et la situation que je vis avec ma partenaire du moment le prouve, nous nous accrochons, par habitude, par peur du changement, à ce que nous possédons, pensant injustement, que c’est la meilleure chose à faire pour nous. En cela, je ne peux qu’admirer votre courage, avoir rejoint les cités libres et quitté l’empire des Kohan, peut-être que vous avez-vous déjà finalement, trouver une place qui n’est juste un écran de fumée, vus rassurant d’une vie qui n’est pas fait pour vous.

Rassurez-vous, je ne parle pas de quitter le royaume vampirique, j'extrapole dans un but explicatif. Le jour où je quitterais les miens est encore bien loin, le chemin de l’acceptation et de la paix est encore parsemés d'embûche et je me dois de continuer à accompagner les enfants de la nuit dans cette route. La paix nous d'autant plus précieuse maintenant que les peuples devront faire front commun face à la menace imminente pour notre survie, nous ne pouvons pas fuir éternellement, reconstruire et repartir de zéro, cette fois-ci tout va devoir se terminer, d’une manière ou d’une autre. Nous allons avoir tous notre rôle à jouer, minime ou majeur, levé de rideau, simple acte, ou grand final, certain vont s'élever et d’autre tomber.

Mais je m'égare et cette lettre et déjà bien noircie de mon encre, je me dois donc de l’arrêter ici. Porter vous bien cher ami et je vous souhaite, force et courage pour tout ce qui va suivre, nous allons tous en avoir besoin. Une dernière chose… Quel vin préférez-vous ?

Dans l’impatience de notre prochaine rencontre,
Toryné Dalis.

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À ma séculaire Milady,

Je ne m’attendais pas à une réponse aussi rapide. Non pas que je commettrai l’outrecuidance de m’en plaindre, ce comportement malotru serait trop mal assorti à ma personnalité, mais j’avoue avoir été, agréablement, surpris. Je suis alors d’autant plus mortifié d’avoir mis tant de temps à vous répondre, et de vous avoir fait languir avec ce qui doit vous sembler de la détestable désinvolture. Ce comportement m’est indigne et j’espère que vous m’accorderez tout de même quelque clémence.

J’ai toutefois de bonnes excuses à vous présenter, aussi pitoyables vous paraitraient-elles. En effet, même si paix s’étend pour quelques temps sur nos terres, de nombreuses tâches nous accablent. Janvier a pris fin et février sonne déjà la moitié de sa course. L’hiver s’essouffle et le printemps nous nargue de ses premières prémisses. Nos projets en notre belle Délimar avancent, et devraient bientôt se conclure. Tout pourrait paraître alors parfait et nos coeurs devraient se réjouir de ces douceurs que la vie, ou l’existence dans son ensemble, nous offre dans sa bienveillante bonté.

Mais… ce serait compter sans le danger qui nous a rattrapés et qui nous menace de nouveau. Après tant de mois de guerre, d’errance, et de reconstructions pleines d’espoir… Nous le savions, bien entendu, que ce ne serait qu’une accalmie provisoire et que nous devrions affronter de nouveau ce terrible ennemi qui nous hante depuis tant d’années. Cela n’ôte en rien le désespoir et la peine qui nous frappent alors de plein fouet. Je ne vous apprends rien, j’en suis sûr, l’accord pirate du 12 janvier a dû aussi vous parvenir. Ce que vous ne savez sans doute pas encore c’est que des navires battant pavillon délimarien ont dû affronter une flotte chimérique particulièrement puissante. L’essentiel de nos forces a pu s’en sortir et revenir parmi nous, que les Esprits soient loués, mais nous pleurons tout de même de douloureuses pertes.

Mon amie, je le sens, ce combat sera notre dernier contre cet ennemi avéré. Et je le crains, peut-être n’en sortirons-nous pas vainqueurs. Je vous semble sans doute bien pessimiste, mais mon coeur le crie, jour et nuit. Peut-être voyons-nous arriver notre fin. J’espère alors que notre mort sera dans la dignité, comme nous aurions aimé que soit notre vie. Mais pardonnez-moi ces effusions qui n’ont pas lieu d’être. Pardonnez-moi de vous avoir confié, je ne sais pourquoi, ces affres de pensées désespérées. Des pensées que je n’ai jamais confiées à qui que ce soit d’autre. Et étrangement, mes mots vous ont choisis pour s’épancher sinistrement sur ce parchemin soudain honni.

Vous parliez de place, dans votre lettre, du destin qui frappe chacun d’entre nous, de la chance et la fortune qui sourient à une poignée et qui se détournent de centaines d’âmes. Vos considérations philosophiques, même si teintées d’un humour d’autodérision que j’apprécie tant chez vous, m’ont touché. Mais je ne sais si nous avons véritablement trouvé notre place, vous, ou moi, et je doute que nous ayons le temps d’approfondir cette question. J’espère que vous avez raison toutefois, que ce sera un beau lever de rideau et que vous serez de ceux à vous révéler. Je doute faire partie de cette possible nouvelle scène que nous appelons tant de nos voeux. Pour moi, quel que soit le destin de nos peuples, je sens que le rideau tombe. Car oui, Milady, je suis après tout au crépuscule de ma vie et son glas sonne bientôt. Il sonne fort et vite.

Décidément mes idées sont bien sombres et ternissent en sinistres élucubrations cette lettre qui va me ronger d’humiliation. Je suis tenté de la jeter au feu… mais je n’aurai le temps d’en écrire une autre et ne peux vous faire attendre plus longuement. J’assumerai donc ces écrits, aussi lamentables soient-ils, en espérant qu’ils ne terniront pas trop l’image bienveillante que vous aviez de moi.

Je doute que nous parvenions à nous revoir avant l’ultime combat. Mais je ne peux laisser votre question de vin sans réponse. Je doute toutefois qu’elle vous convienne, car, si je veux être honnête, j’apprécie tout particulièrement le vin d’elfe. Si toutefois ce goût vous offusque, sachez que j’appréciais aussi beaucoup les doux vins de ma belle Althaïa. Voilà une grande gageure que celle d’en trouver encore…

Sur ces mots, je me dois de mettre le point final à cette lettre sous peine de devoir entamer un autre parchemin. En Althaïa, quand nous quittions nos proches pour une longue durée avec l’incertitude de revenir, nous avions pour habitude de souhaiter que le soleil éclaire nos pas. Je ne vous ferais pas cet affront, même si le coeur y est, alors je vous souhaiterai, tel l’hymne de votre peuple de la nuit, que les ombres protègent votre destinée et que votre lutte acharnée contre nos ennemis communs ne cesse jamais.



Votre vieil ami qui en effet vieillit
Ilhan Avente, Conseiller de Délimar

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