Alauwyr Iskuvar a écrit: 12 novembre
Vétéran expirait longuement. l'air expiré se condensait en raison de la température matinale. Celle-ci était bien descendue durant la nuit et avec l'approche du jour, la sensation de fraîcheur paraissait s'accentuer. Le gel couvrait d'ailleurs les buissons et l'herbe rase. Cela, l'humain avait pu le constater en sortant de la grange qui lui avait servi de chambre durant cette nuit. Enroulé dans une vieille cape gris et élimé, il avait passé une sale nuit à grelotter. Mais il n'avait pas chicané pour cela. Le petit village où il avait fait halte avait été très sympathique d'offrir un toit à un vagabond tel que lui.
Vagabond était bien le mot. Bien que d'une carrure digne d'un dangereux guerrier, ses habits simples et noirs contredisaient son allure. Il portait bien une épée, mais elle était des plus simples : un sabre, un des plus normaux qu'on puisse trouver dans les parages. En somme, on pourrait le prendre pour un errant, ou un mercenaire sur la paille. Il possédait bien une dague ouvragée, mais veillait à la dissimuler dans l'unde ses bottes au cuir usé, prête à être dégainé. Il traînait avec lui un simple baluchon, avec des effets qu'il avait décidés de pas porter, car trop reconnaissables. Pour l'instant, celui-ci était dissimulé dans la grange. Et au petit matin, Vétéran se demandait comment il allait reprendre la route.
Il n'avait guère d'argent sur lui et il devait manger pour pouvoir avancer. Avancer vers l'avant, qui était autant du néant que son passé. Sa quête ? essayer de découvrir qui il était. Pour se faire, il devait progresser, assez loin des troupes qui rentraient aux capitales des deux royaumes. Lewyn, celui qui l'avait trouvé, lui avait conseillé de les éviter, tant qu'il ne saurait pas sa véritable identité. Et pour cela, il avait veillé à quelques petits détails changés qui n'étaient pas anodins.
Il s'était laissé pousser la barbe, du moins pour le peu qui acceptait de pousser rapidement, la laissant un peu en bataille, même si courte. Il avait réussi à se faire teindre les cheveux en noir par un des pêcheurs du village où Lewyn l'avait mené pour se faire soigner. Le résultat était plutôt bien réussi et tiendra ce qu'il tiendra.
Au moment où il se décida à rejoindre une des maisonnées où ses occupants étaient déjà éveillés, il crut discerner une petite troupe approcher. Est ce qu'une des grosse unités de l'armée sur le retour avait décidé de camper là ? rien n'était moins sûr, mais Vétéran ne voulait pas prendre de risque. Il rejoignit donc l'une des maisonnées, dans le but de toquer à la porte de l'une d'elle et acheter de quoi manger sur la journée de marche qui l'attendait.
Erdrak Geflorth a écrit: La bataille était terminée depuis quelques temps. Sans vainqueur, mais sans réel perdant non plus. Le Dracos leur avait ordonné de battre en retraite, et les humains ainsi que les armées alliées s’étaient pliés à son ordre, laissant les monstruosités qu’ils étaient venus détruire, survivre. Cette situation rendait fou de rage Erdrak, alimentant ainsi sa Colère, Asmo, qui ne cessait de ruminer et répéter qu’ils avaient tous étaient des lâches. Si le Dracos était si puissant et si concerné par la survie des mortels, pourquoi les avait-il abandonnés ? Pourquoi ne pas s’être joint au combat pour éradique cette menace ? Les deux personnalités de l’humain s’accordaient sur ce point, ils auraient dû continuer la lutte. Toutefois, aussi violent et assoiffé de sang qu’était Asmo, même lui devait accepter leur retraite avec le reste des armées. Ils n’auraient pas pu continuer à combattre à deux face à toutes ces chimères. Et la mort n’était pas l’objectif du Loup Solitaire.
Après la bataille, Erdrak s’était donc empressé d’empocher le reste de solde impayé et avait rejoint une troupe de mercenaire en partance presque immédiate. Leur compagnie improvisée avait donc rapidement quitté le reste du convoi militaire. Ce faisait, ils s’étaient retirés le paiement du voyage mais pour Erdrak, il n’était pas question de rester une minute de plus dans l’armée car si combattre au côté de Christan avait encore été un honneur et un plaisir, la haine farouche qu’il vouait à son peuple et la disparition du Fléau, et avec lui sa vengeance, le faisait bouillir de colère, rendant Asmo presque incontrôlable. Rester, et ce serait la cour martiale pour un meurtre de soldat dans une bagarre dont il serait l’origine.
La compagnie temporaire n’était pas constituée d’enfant de cœur, et était loin des standards du Loup Solitaire. Voyager avec eux lui rappela avec nostalgie le temps de la Meute et sa discipline ainsi que son code de l’honneur. Ses compagnons de voyages, et ils n’étaient rien de plus, s’avérèrent être des brutes épaisses, incapables d’être subtils, et probablement assoiffés de pillarges. S’ils osaient perpétrer un tel crime, Erdrak ne savait pas comment il réagirait, mais une chose est sûre, c’est qu’il ne se joindrait pas à eux. Il avait réfléchi à sa prochaine destination, au sens qu’il voulait donner à sa vie. Le chemin était clair. Il avait toujours voulu une famille, une raison de vivre. Il allait donc retrouver Sinestra, tout faire pour qu’elle l’accepte. La présence d’Asmo le perturbait un peu, mais sa Colère n’était pas une gêne, plus un compagnon. Le Loup Solitaire n’était jamais seul dirait le poète.
Ils arrivèrent à proximité d’un petit village sans grande importance. Ils étaient partis tôt ce matin-là, une vingtaine de guerriers, avec comme objectif de se trouver de quoi améliorer l’ordinaire. Il ne leur restait que leur ration de combat, des biscuits secs. Rien de bien consistant en sommes. Erdrak espérait pouvoir acheter un peu de viande, car il n’avait pas envie de chasser et les brutes en seraient bien incapables. Certains l’avaient vu se battre de loin et avec un certain respect qu’on ne gagne que par la force des armes, il avait été décidé que le Loup, ainsi s’était-il présenté à eux, commanderait grossièrement leur groupe. Erdrak ne pouvait pas donner d’ordre à proprement parler mais avait le dernier mot sur les actions à faire. Ce matin, il avait demandé à ce que la compagnie attende en dehors du village le temps que le mercenaire aille voir si les villageois avaient ce qui les intéressaient. Sinon, ils continueront leur route.
Ainsi, chevauchant Akehla, Erdrak entra donc dans le village. Son armure impeccable, la cape au vent, Croc battant le côté droit de son destrier, Solstice accrochée dans son dos et enveloppée dans un grand drap pour la protéger des intempéries, l’homme aurait pu faire forte impression, si des villageois étaient dehors pour le voir, ce qui n’était pas le cas. Il était rare de voir un tel cavalier pénétrait dans leur village. De son regard froid, Erdrak scruta les masures à la recherche d’un semblant de boutiques, sans rien voir de telle. Il avisa alors un homme de carrure peu ordinaire pour un paysan entrer dans une maison. Cet homme pourrait peut-être renseigner le mercenaire et lui fournir ce qu’ils étaient venus chercher.
Erdrak laissa Akehla devant la maison. Le cheval de guerre était dressé pour ne répondre qu’à Erdrak et reviendrait à son sifflet. Le mercenaire entra après avoir toqué sans attendre de réponse et retrouva l’homme ainsi qu’une famille de paysans en train de se préparer pour leur journée de labeur. La pièce était grande et en son centre brûlait un feu. Rien ne chauffer dessus, leur déjeuner matinal devait être fini. En plus de l’homme, il y avait un père, un grand-père, deux fils et une fille ainsi que la mère. Du moins, était-ce qu’Erdrak supposé en voyant cette famille et leur ressemblance. Par contre, le regard qu’ils portaient au Loup Solitaire était le même que celui porté sur l’autre homme. Le mercenaire remarqua rapidement le sabre qui lui ceignait la taille.
D’un ton détaché, poli mais distant, ses yeux froids pourtant ne quittèrent pas l’inconnu tandis qu’Erdrak entreprit de se présenter. Bonjour, messieurs dame. Je viens quérir de la nourriture auprès de votre village. Nous avons de quoi payer, nous ne sommes pas des pillards, du moins pour ma part. Pourriez-vous m’indiquer où je pourrais obtenir des vivres pour mes hommes ? L’homme aux cheveux noirs lui disait quelque chose. Son regard, ou sa posture. Sa carrure peut-être. Sa mémoire lui faisait tellement défaut qu’il avait pris l’habitude de ne plus s’en énerver. Mais depuis qu’Asmo était apparu, le moindre échec provoquait en lui une grande frustration. Cet incapacité à reconnaitre cet individu réveilla sa Colère qui sommeillait jusque-là.
Comme il s’en doutait, l’homme répondit qu’ils n’avaient rien à vendre, que ce n’était pas la bonne période et toute sorte d’excuses banal qu’on sortait aux compagnies de mercenaires lorsqu’on ne voulait pas leur fournir ce qu’elles demandaient. Erdrak était habitué mais ne comprenais pas le risque que prenait ces villages de refuser à des troupes armées de leur acheter des denrées. C’était presque appeler au pillage. Ce qui n’était forte heureusement pas la volonté du Loup. Après avoir remercié, Erdrak se retourna et se dirigea vers la porte avant de s’arrêter. Il se tourna vers l’inconnu. Le Loup Solitaire devait tirer ça au clair. Toi là. Ton visage m’est familier. On se connait, non ? Asmo remua en lui. Sa tête ne nous est pas inconnue. Je suis sûre qu’on le connait. S’il te répond non, c’est qu’il nous doit quelque chose.
Alauwyr Iskuvar a écrit: La porte s'était ouverte presque aussitôt. A voir la mine à demi-étonné des personnes logeant dans de la maison, Vétéran songea qu'ils s'étaient attendu à ne plus le revoir. Dommage, il était bien là et devant eux. Le chef de famille l'invita à entrer. Une odeur résiduelle de leur petit déjeuner, de l'avoine bouillie à ce qu'il sentait, laissait deviner qu'ils avaient terminé. Hum... il aurait dû arriver plutôt. Et dehors, cette troupe armée qui traînait à l'extérieur. Vétéran espérait qu'elle ne ferait que passer son chemin. Mais à attendre le bruit sourd des sabots d'un cheval...
On toqua à nouveau à la porte. L'homme qui avait ouvert à Vétéran n'eut pas le temps de l'ouvrir qu'elle s'entrebâilla assez vivement. Comme on entrait dans une auberge en somme. Un homme à la large carrure et scintillant dans son armure propre pénétra les lieux. Sans attendre, le nouveau venu observa les gens en face de lui, avant de terminer par croiser le regard de l'humain. Ses yeux froids laissaient supposer qu'il ne fallait pas le défier sans raison. Vétéran le regardait lui aussi, se demandant qu'est ce qu'il voulait celui-là. La réponse fut apportée à son questionnement intérieur. L'inconnu, qui avait tout du solide combattant revenant de la guerre cherchait lui aussi à approvisionner.
Le paysan annonça qu'il n'avait rien à vendre. Vétéran n'était pas étonné... L'homme devait penser à garder des réserves pour sa famille et il le trouvait bien sage, malgré la présence de deux hommes armés sous son modeste toi. Il aurait pu être poussé par l'avarice et demander à faire jouer du prix pour obtenir les denrées. Mais celui-là songeait au bien-être des siens.
Au moment où il allait ouvrir la bouche pour répondre au chef de la famille paysanne, l'autre guerrier, qui ne l'avait pas quitté du regard un seul moment, l'interrogea. Il plissa ses sourcils sombres quand l'inconnu paraissait être familier de son visage... Se pourrait-il qu'il connaissait cet homme ? Il avait beau se creuser la mémoire, il ne se rappelait de rien. Et cela était frustrant. Car la question était aux portes de ses songes : était-il ennemi ou ami. Vétéran scruta le visage de son interlocuteur.
''En êtes vous certain messire ? Pour ma part, si je vous avais déjà croisé, je m'en souviendrais. Hors... c'est la première fois que je vous croise. Peut être que vous me trouvez des airs d'une personne que vous avez croisé ou connu.... qu'une ou deux fois si je ne m'abuse ? ''
Il restait prudent. Et même si prudence rimait avec méfiance, il se retint de tendre sa main vers la poignée de son sabre. Le moindre geste pourrait être un signe d'agression pour un homme en armes tel que celui-là. Il se tourna vers le paysan.
''Ce n'est pas grave pour la nourriture. Par contre, tenez, pour avoir accepté de m'héberger dans votre grange...''
Il sortit une petite pièce et la donna au chef de famille, qui le remercia timidement. Ce n'était pas grand chose et Vétéran n'avait pas grand chose en bourse. Toute action méritait salaire et cette petite pièce avait plus d'importance pour cette famille qu'autre chose.
''Sur ce... bon début de journée. ''
Le combattant était devant l'entrée.
''Pardonnez moi messire, une longue route m'attend...''
Erdrak Geflorth a écrit: Cet inconnu était un guerrier, à n’en pas doutait. Tout en lui trahissait une maîtrise de soi et un savoir-faire militaire. Erdrak pouvait sentir sa méfiance mais l’homme eut l’intelligence de ne pas porter sa main à son épée. Un tel geste aurait trahi une certaine nervosité et prouverait qu’il avait des choses à cacher. Erdrak n’aurait pas réagi, pour sa part, à un tel signe d’inquiétude mais ce serait sans compter sur Asmo, qui n’attendait qu’une bonne raison de défourailler et de se battre. Avec les mercenaires que le Loup se trainait, tout affrontement dans le village sera suivi par un pillage et un massacre. Erdrak n’avait pas confiance envers les hommes qui l’accompagnaient. L’occasion sera trop belle pour eux.
Il ment. Ça se voit, ça se sent. Et en plus il se moque de toi. Tu lui dis que tu le connais et lui te répond que tu le confonds avec quelqu’un que tu as vu qu’une ou deux fois. Il nous cache quelque chose. Ne le laisse pas s’en tirer. Malgré les injonctions insistantes de sa Colère, Erdrak ne céda pas et ne réagit pas plus que ça à la réponse de l’inconnu. Il laissa l’homme sortir pour ne pas faire une scène d’interrogatoire devant ces paysans qui n’avaient rien demandé. Alors il les salua et sortit à la suite de l’inconnu.
Il le rattrapa en quelques pas rapide et posa sa main sur l’épaule pour le forcer à se retourner. Je me permet d’insister. Puis-je connaitre votre nom au moins ? Et la raison de votre venue ici ? Je ne sais pas où vous allez, mais un homme seul même armé, surtout armé, et une cible pour beaucoup de choses. Bêtes ou humaines. Peut-être voudrais vous nous accompagner. Nous nous rendons vers Gloria pour certains, Aldaria pour d’autres mais le chemin est le même pour une partie du trajet. Pourquoi lui proposait-il de se joindre à eux ? Il ne connaissait que très peu cet homme, s’il le connaissait et il avait une dégaine assez pauvre. Mais dans son comportement, quelque chose semblait dire qu’il était un homme droit et honnête, ce qui était étrange. La pièce qu’il avait offerte à la famille montre une certaine bonté. Peut-être qu’Erdrak voulait avoir un compagnon moins bourrin que les autres et en qui il pourrait avoir un peu plus confiance.
D’ailleurs, il devait passer à se dépêcher car ils allaient commencer à s’impatienter, et le Dracos n’est pas le seul à savoir ce qui se passe lorsque des pillards s’impatientent. Asmo remuait à l’arrière de la conscience du mercenaire. Il voulait se battre et avec cet homme en particulier, comme s’il avait une dent contre lui, comme une de ces rancunes que l’homme partait en son cœur. Ce devait être un contre-coup de la perte de la cible principale de sa vengeance. Alauwyr était tombé contre Basith, cette créature infâme qui lui avait pris sa propre victime et réussit à échapper à sa punition. Ce devait être cela qu’Erdrak voyait en cet inconnu, une ressemblance imaginaire avec le Fléau Noir. Car, sincèrement, l’homme en face de lui était trop jeune, et avait les cheveux noirs. Ce n’était qu’un tour de son esprit qu’Asmo s’empressait d’exploiter. Et Alauwyr n’aurait pas esquivé Erdrak de cette manière.
Alauwyr Iskuvar a écrit: L'inconnu s'était écarté sans aucune réticente. Tant mieux. Vétéran lui adressa un bref hochement de tête de remerciement et s'en fut. Il était temps de reprendre la route vers Gloria, avec l'estomac sur les talons. Il n'avait plus qu'à voir ce qu'il pourrait trouver en cours de route. Au pire, il mangera que demain.
Il se crispa quand une main ferme se posa sur son épaule et le tira légèrement en arrière pour lui faire comprendre qu'il devait se retourner. Il ne s'était pas attendu à ce que l'autre gaillard vienne rapidement le joindre et le stoppe déjà. Il se retourna donc, un peu sourcillant et regarda le combattant. Qu'est ce qu'il lui voulait ? Il l'apprit directement, par les questions qui lui étaient posées. Celui-ci était bien curieux et Vétéran se retrouvait face à un dilemme. Peut être qu'il connaissait ce guerrier, mais faute d'avoir accès à sa mémoire...Alors soit il lui faisait comprendre que cela ne le regardait pas et il attirait une attention désagréable sur lui, soit il répondait à la curiosité de cet individu. Là sur ce dernier point, ce dernier serait tellement rassuré qu'il sera moins méfiant et moins enclin à chercher le pourquoi de la révélation d'un visage familier.
''Vétéran est mon nom. Et ma venue dans ce village est simple. Je cherchais comme vous, à me ravitailler. Mais nous avons fait chou blanc. Alors je reprends ma route. Quand aux dangers que vous évoquez, cela fait partie des risques de la vie. Et puis, pour ce qui est de possibles brigands, vu que vous ne devez pas être la seule troupe sur le retour.... il y a de grandes chances que les ruffians aillent voir ailleurs durant une bonne semaine''
Cela paraissait logique. En même temps, Vétéran avait appris de la bouche de Lewyn qu'il y avait eu une guerre non loin d'ici. enfin, plus loin maintenant qu'il se dirigeait à pied vers Gloria. Et l'autre qui lui proposait de faire route ensemble... Hum. Pourquoi pas au final. Il pourrait apprendre plus en détails ce qui s'était tramé là-bas, à la bataille et en apprendre plus peut être sur ce qu'il avait été.
''Quand à votre proposition de vous accompagnez, ma foi, pourquoi pas. Comme moi je me rends à Gloria, autant faire le restant du chemin. Mais je vous préviens : je suis à pieds. Et à ce que je vois, les gens qui sont avec vous, commencent à piaffer d'impatience. Ils sont sans doute de rentrer chez eux. ''
Au moins, il aura bien assez de monde avec qui discuter. Et bien entendu, il veillera à rester prudent.
''Et vous ? Comment vous nommez vous ? ''
Peut être que d'entendre son nom lui soufflera quelque chose dans son esprit morcelé
Erdrak Geflorth a écrit: Vétéran ? Soit cet homme avait des parents avec un sombre humour, soit ce n’était pas son nom. Après tout pourquoi pas. Il n’y avait aucune raison pour ce Vétéran de lui dire son vrai nom. Ce n’est pas parce qu’Erdrak le lui avait réclamé qu’il devait se plier à la volonté du mercenaire. Mais ce comportement eu le don d’énerver l’humain, surtout Asmo. Malgré son raisonnement et le côté très rationnel de la réponse, Asmo réclamait d’Erdrak qu’il tue l’inconnu. Il ne cessa de répéter qu’il leur cacher quelque chose, qu’il n’était pas ce qu’il disait être. Que l’accueillir à ses côtés n’était pas une bonne idée, que cet homme était sûrement un déserteur ou un assassin. Que ce ne serait que justice de le tuer. Enfin, tout ce qui faisait qu’Asmo était une personnalité sanguinaire et violente. Mais pour l’instant, Erdrak arrivait à contenir facilement les assauts de sa Colère envers Vétéran.
Comme vous dîtes, nous sommes pas la seule troupe à rentrer au bercail et c’est de ces autres troupes dont je parle. En dehors de l’armée, presque aucun soldat ayant pris part à la bataille est un chevalier épris de justice. Ce sont d’eux qu’il faut se méfier. Mes… compagnons ne se tienne calmement par je ne sais quel miracle. Ce ne sont que des… Erdrak regarda en direction de sa compagnie, qui se tenait assez éloignée du village. Il avait cru voir des mouvements et quelques éclats, mais ce devait être quelques-uns des mercenaires qui se mettaient à l’aise en attendant son retour. Il était difficile pour une vingtaine de soldats aussi indisciplinés de rester en place plus de quelques minutes. Ce manque de discipline énervait passablement Erdrak, au grand plaisir d’Asmo.
Je ne pense pas qu’ils aient un chez eux. Ils ont hâte d’aller dépenser leur salaire dans les tavernes et les bordels. Avant de rechercher un autre travail ou de redevenir des bandits de grands chemins. Pour ce qui est de mon nom… Je suis un Loup Solitaire, alors appelez-moi le Loup. C’est ainsi que les hommes là-bas m’appelle. Quant à un cheval, je pense que nous pourrions vous en trouver. Il y en a de rechange. Avec un peu de diplomatie et de persuasion, ils vous en prêteront un.
Erdrak s’apprêta à sifflet pour rappeler Akehla mais il suspendit son geste. Les mouvements dans la compagnie de mercenaire s’étaient accentués mais ce n’était pas eux qui inquiétaient le plus Erdrak, mais plutôt les éclats métalliques qui les accompagnaient. Les craintes du mercenaire se confirmèrent lorsque le sol se mit à trembler légèrement. Les secousses étaient reconnaissables entre toutes, avec le son qui pouvait glacer le sang des soldats comme faire monter l’adrénaline. La poussière qui se souleva du chemin alors que les cavaliers arrivaient au galop ne faisait que confirmer les choses. Le sang d’Erdrak se glaça devant ce spectacle tandis que celui d’Asmo s’enflammait. Tous des sauvages, ils ne méritent que la mort. Nous ne les laisserons pas recommencer. Plus jamais. Erdrak fut surpris par la rage qui anima Asmo. Ce n’était pas celle qu’il ressentait lors d’un combat, mais une haine plus profonde, plus primitive.
Dans l’idée de calmer la soif de sang de sa Colère, Erdrak se retira en fond de lui-même. Il n’avait que faire de ces hommes et leur nombre ne lui faisait pas peur. Et de toute manière tout son être se révulsait à l’idée d’abandonner ce village aux pillards. Car les mercenaires ne galopaient pas leur arme au claire pour venir prendre des nouvelles du Loup Solitaire. Je crois que tu auras plus d’un cheval pour finir le voyage. Le regard d’acier du mercenaire s’alluma d’un flamme et d’un éclat de violence et son visage se déforma d’un rictus malveillant. Asmo retira Solstice de son dos et de son drap, près à tuer ces sauvages. Puis il se mit à courir vers les cavaliers, la cape au vent. Erdrak grimaça à l’intérieur de son corps. Asmo ne sentait pas la douleur, ce qui n’était pas le cas d’Erdrak et les blessures qu’il venait d’avoir le faisait toujours souffrir. Cette charge n’allait pas améliorer la guérison.
Alauwyr Iskuvar a écrit: Vétéran était demeuré silencieux et observait ses ''compagnons'', qui commençaient à un peu s'exciter. A entendre la description du donc dénommé Loup Solitaire, ce groupe d'une vingtaine d'hommes n'étaient donc que des mercenaires. C'était ainsi que le comprenait Vétéran. La raison de pas détailler ce qu'ils étaient ne l'étonnait qu'à moitié. Au moins, pour accompagne le Loup, il aurait peut être la chance de monter sur le dos d'un cheval. Ainsi, il saura s'il sait monter. Ou pas.
Au moment où il allait remercier Le Loup, le sol se mit à vibrer d'une façon bien connue des combattants... Une charge. Les pseudos-amis du Loup Solitaire avaient décidé de passer à l'action, faisait fi des villageois. En temps de paix, pour des mercenaires peu scrupuleux, tout était bon à prendre pour se défouler. Même après un rude combat. Mais cela, Vétéran n'en était pas à penser ça. Là, il voyait un groupe armé et à cheval foncer autant sur eux que sur le village. Puis à entendre la voix sinistre de l'autre combattant. Et à voir son visage à l'air si malveillant. Etait-ce le même homme qui parlait ?
L'approche d'un combat pouvait changer la face d'un homme. Vétéran restait figé pendant que le Loup Solitaire, après avoir dégainé sa lame, bondit en avant comme un sauvage. Etait-il devenu fou ? Manquerait qu'il beugle comme un taureau possédé ! et il était seul contre ces ruffians de cavaliers.
Sans attendre plus longtemps, Vétéran attrapa son sabre et chercha quoi faire. Il n'était qu'un homme à pied et même un fantassin ne pouvait rivaliser face à un cavalier ! Et pourtant Le Loup fonçait vers eux comme un fou à lier, comme un être qui n'avait plus rien à perdre. Et lui ? Avait-il quelque chose à perdre ?
Les cavaliers se rapprochaient à grands pas. Trop rapidement au goût de Vétéran, qui n'avait pas fait un pas, ni en avant, ni en arrière. Sa lame dressée, il se préparait à faire face à quelques uns de ces fourbes avant de se faire piétiner. Quelle mort ridicule dans un sens, sans savoir qui on était. Mais comme il ne tenait pas y rester de toute façon.
A son tour, son regard sombre devint glacial. Sans attendre, comme mû par une intuition, tenant son sabre dans la main droite, il tendit la gauche, paume ouverte, vers le premier cavalier qu'il jugea être le plus dangereux, un de ceux qui pensaient s'attaquer au Loup Solitaire par derrière ou par le flanc. Une boule de feu alla frapper l'adversaire. Et malgré sa surprise par rapport à ce qu'il venait de faire, Vétéran réitéra son geste deux fois, avant de cesser. Son bras tremblait de cet effort inattendu.
Un des mercenaires avait remarqué la présence de Vétéran et galopait vers lui, épée prête à frapper dès qu'il sera à sa hauteur. Vétéran se campa sur ses jambes et attendit... attendit que le cheval arrive à une certaine distance et soudainement, il s'écarta, en se laissant volontairement tomber au sol. La lame du cavalier le frôla de près. Le sabre lui, trancha le jarret de sa monture. Le cheval poussa un hennissement de douleur et emporté par son élan, s'effondra un peu plus loin, écrasant le malheureux éjecté de sa selle.
Vétéran s'était déjà relevé, le souffle court. Quelle idée suicidaire n'avait-il pas eu là, mais qui avait marché. Après tout, il bénéficiait d'une certaine agilité, alors pourquoi ne pas en profiter ? Il comprit que son propre soi, toujours inconnu pour lui pour le moment, avait veillé à entretenir la rapidité des gestes et des autres mouvements. Et on en voyait le résultat. Sans attendre, il se prépara à un autre combat, pour soutenir le Loup Solitaire.
Dans le village, on entendait des hommes brailler et certains s'étaient déjà armés de vieilles lances ou de fourches. Enfin.... Des armes qu'ils disposaient pour se défendre quoi.
[Offensif] Boule de feu
Création d'une boule de feu qui peut causer de graves brûlures à l'adversaire
Geste clé : Paume ouverte vers l'adversaire
Alauwyr Iskuvar a écrit: Vétéran était demeuré silencieux et observait ses ''compagnons'', qui commençaient à un peu s'exciter. A entendre la description du donc dénommé Loup Solitaire, ce groupe d'une vingtaine d'hommes n'étaient donc que des mercenaires. C'était ainsi que le comprenait Vétéran. La raison de pas détailler ce qu'ils étaient ne l'étonnait qu'à moitié. Au moins, pour accompagne le Loup, il aurait peut être la chance de monter sur le dos d'un cheval. Ainsi, il saura s'il sait monter. Ou pas.
Au moment où il allait remercier Le Loup, le sol se mit à vibrer d'une façon bien connue des combattants... Une charge. Les pseudos-amis du Loup Solitaire avaient décidé de passer à l'action, faisait fi des villageois. En temps de paix, pour des mercenaires peu scrupuleux, tout était bon à prendre pour se défouler. Même après un rude combat. Mais cela, Vétéran n'en était pas à penser ça. Là, il voyait un groupe armé et à cheval foncer autant sur eux que sur le village. Puis à entendre la voix sinistre de l'autre combattant. Et à voir son visage à l'air si malveillant. Etait-ce le même homme qui parlait ?
L'approche d'un combat pouvait changer la face d'un homme. Vétéran restait figé pendant que le Loup Solitaire, après avoir dégainé sa lame, bondit en avant comme un sauvage. Etait-il devenu fou ? Manquerait qu'il beugle comme un taureau possédé ! et il était seul contre ces ruffians de cavaliers.
Sans attendre plus longtemps, Vétéran attrapa son sabre et chercha quoi faire. Il n'était qu'un homme à pied et même un fantassin ne pouvait rivaliser face à un cavalier ! Et pourtant Le Loup fonçait vers eux comme un fou à lier, comme un être qui n'avait plus rien à perdre. Et lui ? Avait-il quelque chose à perdre ?
Les cavaliers se rapprochaient à grands pas. Trop rapidement au goût de Vétéran, qui n'avait pas fait un pas, ni en avant, ni en arrière. Sa lame dressée, il se préparait à faire face à quelques uns de ces fourbes avant de se faire piétiner. Quelle mort ridicule dans un sens, sans savoir qui on était. Mais comme il ne tenait pas y rester de toute façon.
A son tour, son regard sombre devint glacial. Sans attendre, comme mû par une intuition, tenant son sabre dans la main droite, il tendit la gauche, paume ouverte, vers le premier cavalier qu'il jugea être le plus dangereux, un de ceux qui pensaient s'attaquer au Loup Solitaire par derrière ou par le flanc. Une boule de feu alla frapper l'adversaire. Et malgré sa surprise par rapport à ce qu'il venait de faire, Vétéran réitéra son geste deux fois, avant de cesser. Son bras tremblait de cet effort inattendu.
Un des mercenaires avait remarqué la présence de Vétéran et galopait vers lui, épée prête à frapper dès qu'il sera à sa hauteur. Vétéran se campa sur ses jambes et attendit... attendit que le cheval arrive à une certaine distance et soudainement, il s'écarta, en se laissant volontairement tomber au sol. La lame du cavalier le frôla de près. Le sabre lui, trancha le jarret de sa monture. Le cheval poussa un hennissement de douleur et emporté par son élan, s'effondra un peu plus loin, écrasant le malheureux éjecté de sa selle.
Vétéran s'était déjà relevé, le souffle court. Quelle idée suicidaire n'avait-il pas eu là, mais qui avait marché. Après tout, il bénéficiait d'une certaine agilité, alors pourquoi ne pas en profiter ? Il comprit que son propre soi, toujours inconnu pour lui pour le moment, avait veillé à entretenir la rapidité des gestes et des autres mouvements. Et on en voyait le résultat. Sans attendre, il se prépara à un autre combat, pour soutenir le Loup Solitaire.
Dans le village, on entendait des hommes brailler et certains s'étaient déjà armés de vieilles lances ou de fourches. Enfin.... Des armes qu'ils disposaient pour se défendre quoi.
[Offensif] Boule de feu
Création d'une boule de feu qui peut causer de graves brûlures à l'adversaire
Geste clé : Paume ouverte vers l'adversaire
Erdrak Geflorth a écrit: Hallebarde à la main, Asmo chargeait ces mercenaires décadents, ces pillards indignes de vivre en ce monde. Ils souillaient la terre de leur pas, et la Colère allait maintenant la souiller de leur sang. Ce sera là leur rémission, leur pénitence pour toutes les pensées abjectes qu'ils ont et les actes infâmes qu'ils ont commis. Solstice sera leur dernière vision. Le dernier éclat avant les ténèbres. Jamais, l'incarnation de la violence d'Erdrak ne laissera un massacre d'innocent se commettre devant ses yeux et jamais, il ne laissera un tel crime impuni. Plus maintenant. Asmo savait que son corps portait les stigmates de la dernière bataille, qu'il sera gêné dans ses mouvements. Qu'importe, il plantera ses crocs dans la chair des vaincus et l'honneur reviendra au vainqueur.
Retiré au fond de lui-même, Erdrak sentait la haine consumer son corps, alimenter en énergie ses muscles, augmenter sa fureur. Même s'il n'avait conscience de l'existence d'Asmo que depuis peu, jamais encore le Loup n'avait senti une hargne si légitime. La Colère n'en voulait pas au monde et ne réclamait pas simplement du sang par pure volonté malsaine. Cette fois-ci, c'était plus profond, c'était une croisade, une inquisition contre un crime ignoble. Que pouvait bien haïr Asmo dans le pillage, qu'Erdrak puisse ignorer? Ne sont-ils pas un même esprit scindé en deux? Ou bien est-ce qu'Erdrak faisait fausse route? Asmo était peut-être comme ces chimères qu'ils avaient combattu, un esprit sans corps, qui avait élu domicile dans celui du mercenaire.
L'image devait être impressionnante, digne d'une légende et de l'épique. Un homme seul, courant contre des cavaliers chargeant. La cape claque au vent, l'armure étincelle au soleil levant. Loin de tout courage, c'est la témérité qui mène le soldat. Tel un chevalier guidé par la justice, le guerrier attaque sans peur, sans même estimer le danger. C'est de la folie, bien plus que de la bravoure. Des gens regardent dehors, interloqués par le bruit d'abord, horrifiés par ce qui est en train de se passer dans leur village pourtant si paisible. La guerre était arrivée jusqu'ici.
Un premier cavalier arriva à la hauteur d'Asmo. Empoignant plus fermement sa hallebarde, le Loup la leva juste au dernier moment, la pique traversa la maigre protection en cuir, directement dans le cœur du pillard. Le choc désarçonna le corps sans vie qui tomba lourdement au sol. Le mouvement de recul avait libéré Solstice alors qu'un autre cavalier arrivait à la hauteur de la Colère. D'une rotation, il évita le sabre et vint planter le tranchant de son arme dans la gorge de son adversaire. La lame glissa sur une vertèbre pour se libérer et le cheval continua sa route emportant son maître mort.
A l'entrée du village, les premières masures commençaient déjà à être dévorées par les flammes pendant que les villageois fuyaient. Certains avaient retrouvé leur bravoure et essayaient de se défendre armés de leurs outils. Une faible résistance qui avait surtout pour elle le nombre. Asmo sentit une grande chaleur dans son dos, comme une petite déflagration. Mais il ne se retourna pas, concentré sur son prochaine adverse. Le cavalier armé d'une massue l'abattit en direction de la tête du mercenaire. Asmo se protégea de son bras droit. Lorsque le coup vint toucha, l'armure fit son effet. Bien que puissant, Asmo ne le sentit pas, mais le cavalier lâcha son arme et se prit le bras en grimaçant à la surprise d'Erdrak, mais la Colère ne se soucia pas de se détailla et frappa un autre combattant.
La bataille dura plusieurs minutes mais les attaquants furent vite submerger. Les survivants prirent la fuite, à cheval pour un, et deux autres à pied. Les autres gisaient à travers le village. Les habitants ne célébrèrent pas leur victoire. Ils se démenaient plutôt pour éteindre les incendies qui se répandaient à travers les masures. Du sang coulait sur Solstice et maculait l'armure d'Asmo. Il marchait à travers les cadavres et achevait les bandits agonisants tenant d'une main un cheval. Une fois arrivé à la hauteur de Vétéran et sa tuerie faîte, il laissa place à Erdrak.
De son regard de nouveau de glace, le Loup regarda ce compagnon de bataille. Triste d'évènement que celui-là. Partons avant que les villageois ne nous considèrent comme des pillards à notre tour. Voici un nouveau cheval. Il est sellé, ferré et dressé pour la guerre. Ce sera bien suffisant pour notre voyage. Erdrak siffla et Akehla arriva. Le mercenaire monta sur son destrier prêt à reprendre la route pour Estellin. Pour la recherche de sa fille. Ses blessures le faisaient souffrir, mais il cacha sa douleur sous un masque de froideur.
Alauwyr Iskuvar a écrit: Un autre cavalier poussa sa monture au galop. Vétéran l'attendait déjà. Et derrière lui, il entendait des hurlements et des beuglements. Il ne se retourna pas, se concentrant sur son nouvel adversaire. Cette fois, il ne prit pas la folie de retenter son acte de toute à l'heure. Car cette fois, l'homme qui se rapprochait de lui en grande vitesse le chargeait avec une hallebarde équipée d'un pic. Un bon moyen de transpercer un homme à pied. Vétéran, sabre dressé vers les cieux, avait reculé d'un pas, prêt à bondir sur le côté. Il pourrait tenter de fuir, mais la lâcheté pousserait à tendre une opportunité mortel pour son adversaire. Et comme il ne voulait pas lui offrir sa mort sur un plateau...
Les autres hommes avaient mis le feu à quelques masures, qui ces dernières faites de bois et de chaumes, avaient rapidement pris. Les paysans qui s'étaient armés avaient réussi à ne pas se laisser gagner par la panique. Mais pour l'heure, Vétéran se préoccupa plus de son cas que celui des paysans. C'était malheureux, mais il en allait de sa vie. Même s'il ne savait pas qu'il y était, il était loin d'être un individu capable de se sacrifier pour des causes aussi insignifiantes.
L'hallebarde le frôla de peu. Heureusement qu'il avait bondi juste à temps. Malheureusement, il trébucha et tomba lourdement dos à terre. Il grimaça et se redressa. Son adversaire à cheval avait eu le temps de faire une demi volte serrée à sa monture, qui manqua de ruer face à cette ordre rude. Le mors avait tiré sur ses commissures mousseuses de bave avec une ferme insistance. L'homme qui la montait tenait à se défaire de Vétéran.
Le bruit des armes, le fracas des armes provoqué par le Loup Solitaire situé à l'autre bout de la zone des combats, le cri des paysans et le hurlement des femmes.... Un brouaha infernal environnait les lieux et commençait à perturbé l'humain. Mais il secoua la tête pour chasser quelques étranges ressenti et attendit une fois de plus le cavalier. Puis une sorte d'agacement le prit. Il prit brusquement sa dague et la lança. Elle siffla dans les airs et se planta dans le visage de son ennemi. Celui-ci tomba, raidi par la mort foudroyante qui venait de l'emporter. Le cheval rua avec son arrière train et évacua ce point mort, avant de tenter de rattraper au galop le reste de la troupe des vils qui se sauvaient... Du moins ce qu'il en restait.
Vétéran récupéra sa courte lame, dédaignant totalement le cadavre encore chaud de son dernier ennemi. Il comprit qu'à la froideur qu'il ressentait là sur l'instant, lui était déjà connu. Ce n'était pas la première fois qu'il tuait... Combien avaient péri de ses mains ? Autant ne pas y songer.
Une fois sa dague rangée à sa place, il aperçut le Loup Solitaire venir le rejoindre, couvert de sang. Etait-ce le sien ou celui des hommes qu'il avait écharpés ? Ce dernier lui tendit les rênes de la monture qu'il avait ''réquisitionnée''.
''Ne nous attardons pas en effet. ''
Au vue du massacre et comme le Loup Solitaire était venu avec ces hommes, les villageois seraient à même et en droit de demander des réparations quand aux dommages.... Voir de faire appel aux autorités. Et dire qu'il voulait passer inaperçu.... Si ces gens témoignaient.... Il serra les dents. Advienne que pourra.
Il monta en selle, et cela fait, il ne paraissait guère à l'aise. Mais tant pis. Il talonna maladroitement sa monture pour se mettre en route et suivre son compagnon de route.
[...]
Quand ils furent suffisamment éloignés, Vétéran se mit à la hauteur de Loup Solitaire. Le sang qui couvrait son armure la rendait moins héroïque et avait eu le temps de sécher en des croûtes sordides.
''Si vous êtes blessé, on devrait faire une halte pour les soigner. ''