Aurore Lapsida a écrit: Début Juin de l'an 7 d'Obsidienne
La Cour des Miracles est un lieu bien étrange. C'est une ville dans la ville. Ceux qui m'y ont conduite l'ont sûrement pour une bonne raison. Voilà un mois que je vis ici et je dois bien avouer ne pas en être sortie une fois. Peut-être ai-je été autorisée à pénétrer cet endroit si secret parce qu'on savait que je ne pourrais pas en partir seule. Ce qui est bien vraie car je n'ai pas fait attention aux chemins pris pendant le trajet, ce que j'aurais dû faire. Toujours étant que je suis où je suis et bien à l'abri. La Cour est pleine de vie de bien nombreux différents types de personnages, certains froids, distants, menaçants même et qui m'inquiètent un peu mais j'ai rencontré des gens très simple aussi, qui m'ont bien accueillie et qui contre mes services me fournissent de quoi vivre. C'est vraiment étrange cette sensation. Il semblerait qu'une majorité des personnes présentes n'ont rien mais donnent tout ce qu'ils ont par pure générosité. Enfin c'est l'impression que j'en ai.
Quoiqu'il en soit, en ces lieux, j'apprends beaucoup. Certaines choses que je n'aurais pas voulu connaitre. Mais quand on soigne, les gens ont tendances à s'ouvrir à vous bien plus facilement. Parfois, on me raconte gentiment sa vie alors que je recouse une plaie pas trop importante, ou parfois comment elle et toutes ses petites sœurs se sont tracées dans la chaire de mon patient. Mais le plus souvent, les gens me parlent alors que je prépare un baume, un remède, comme s'il n'avait rien d'autre à faire. Ce qui est sûrement vrai et leur présence ne me gêne pas. Parfois, il y a des gens un peu trop entreprenant, mais j'ai bien l'impression que les quelques soins que je donne m'ont offert une protection car il y a toujours quelqu'un pour intervenir. Et quand il m'arrive de manquer d'un ingrédient, il ne faut pas beaucoup de temps pour que je puisse en trouver dans une des nombreuses échoppes de ce lieu. J'ai maintenant assez de patients pouvant payer par argent ou par troc. Si on m'avait dit qu'un endroit à la fois si riche et si pauvre existait, malgré ma naïveté et mon caractère rêveuse, j'aurai probablement ri au nez de mon interlocuteur. Et pourtant, la Cour des Miracles est mon nouveau lieu de vie.
Je vis dans une tente de taille moyenne au sein d'une petite famille. Le garçon souffrait d'une maladie aux bronches, mais maman m'avait expliqué comment soigner cette infection et j'avais d'jà eu l'occasion de m'entrainer au village car cette maladie est assez répandu chez les enfants. Les parents n'avait rien à m'offrir d'autre que le logement. Après avoir refusé poliment, j'ai dû revenir sur ma décision remarquant que j'étais coincée dans la Cour, incapable de trouver une sortie.
La vie n'est pas triste ici, entre bouffon, artiste, voleur, et autres travailleurs de l'ombre, il y a toujours des évènements, des répétitions, des spectacles. Toutefois, je voudrais bien partir, un jour, le plus tôt possible en fait. Ce n'est pas ce que je pensais faire de ma vie en partant dans le monde. Il y a encore trop de chose que je voudrais apprendre et qui me sont inaccessibles ici. Il n'y a pas de grande bibliothèque et l'accès à la nature me manque cruellement. Parfois, je rêve que je cours dans les bois, que grimpant dans un arbre, je glisse pour être rattraper par un elfe, ou alors qu'étudiant dans une grande bibliothèque, une puissante reine me prend sous son aile pour m'apprendre tout ce qu'elle sait. Ce sont là des rêves de jeunes filles, je le sais et ne veux pas les voir partir. Cependant quand je me réveille, j'entends la respiration lente et régulière de mes hôtes. Dans ces moments de détresse, je me saisi du collier que papa m'a offert et la douce lueur qu'il émet me rassure, me calme.
Comme tous les jours, alors que j'installe quelques remèdes et mon matériel de préparation sur une table, je pense au ciel bleu que se lève sur une prairie, sur le village de mon enfance. Mais sans être prisonnière, je suis coincée ici. Au loin, j'aperçois un homme, se tenant le bras, le teint pâle, semble-t-il à la recherche de quelque chose. Je vais le voir pour m'enquérir de son état car cela m'inquiète, mais le sourire aux lèvres dans le but de paraître rassurante, ce qui marche toujours-. Bonjour monsieur, vous avez besoin d'aide?
Artane Nordan a écrit: En même temps, comment ne pourrait-on pas remarquer la mine palote d'Artane quand il arriva là où il devait se rendre. Maintenant, il lui restait plus qu'à trouver cete fameuse guérisseuse. Grâce à la description que lui avait faite Erdrak, il pourrait, normalement, la reconnaître. Et puis, par les Esprits ! Que son bras le tenaillait ! Il ne s'était pas loupé et puis l'autre mercenaire aurait dû être plus prompt que lui à trouver une idée ! D'accord Artane était dans ses torts, il l'avait reconnu. Mais pour ne pas finir en prison, voir pire, avec une corde autour du cou, alors que ce n'était qu'un accident. Non merci.
Il avait mis plus de temps qu'il n'aurait cru pour rejoindre les lieux de la Cour. Quelques regards s'étaient posés sur lui, mais ce n'était pas si rares de voir des âmes égarées blessées comme il l'était se faufiler dans les parages. Au moins, Artane pouvait lire dans ces quelques regards qu'il croisait qu'ils ne paraissaient pas inquiets. En effet, si Artane avait manqué de vigilance, en faisant venir des gardes et autres tout en cherchant refuge à la Cour des Miracles, cela se srait su très vite. Et là, il aurait été très très mal.
Mais la chance était avec lui. Et elle se montrait bonne avec lui dirait-on. Une jeune femme à la longue crinière cascadante sur ses belles épaules vint à sa rencontre et lui demanda s'il avait besoin d'aide. Les yeux à demi écarquillés, Artane fixa la nouvelle venue et comprit qu'il venait de tomber sur la femme qu'il recherchait. Elle paraissait bien jeune en comparaison des détails donnés par Erdrak. Mais peu importait. Il avait trouvé la guérisseuse.
Après avoir cligné plusieurs fois les yeux, il réussit à balbutier :
''On va dire que oui. Et cela tombe bien. Car justement je vus cherchais. "
Comme quoi le hasard faisait bien les choses. Et en même temps, Artane prenait le temps, malgré sa fatigue et l'épuisement engendré par la perte de sang de sa blessure, d'étudier ce bout de femme qui lui faisait face. Elle était plutôt mignonne. Il regretta alors d'avoir mis son bras en charpie. Là, il aurait pu tenter une approche bien plus différente. Bon ! Il n'était là pour draguer de toute façon.
''Je pense que comme vous pouvez le constater, je n'ai pas le bras dans un bel état. ''
Il était aisé de le voir d'ailleurs. Le bandage de fortune était imbibé de sang. Les entailles n'avaient pas perdu de temps à se réouvrir. La prochaine fois, Artane réfléchira à deux fois avant de se blesser de la sorte. Quel idiot il était parfois !
Aurore Lapsida a écrit: L'homme est assez pâle, il a dû perdre pas mal de sang. Un bandage enveloppe son membre blessé mais il est complètement imbibé du liquide rubis. J'espère qu'il n'est pas trop tard et surtout que la plaie n'est pas infectée. Si c'est le cas, ça sera coton de le soigner. Il faut d'ailleurs le coucher au plutôt avant qu'il ne s'écroule. Quand je l'accoste, je vois ses yeux papillonnés avant qu'il ne bafouille quelques mots. Des mots qui me surprennent quelque peu. Il semble qu'il me cherche. Mais je ne me suis même pas présentée. Et surtout... pourquoi aurait-il entendu parler de moi? Et pourquoi me cherche-t-il? Puis mes yeux retombe sur son bandage. D'accord, la réponse à la seconde question est probablement à cause de sa blessure, ce qui est logique.
Il faut agir maintenant. Mon air perplexe laisse vite place à un petit sourire aimable puis à un air sérieux. Je ne vais pas le soigner au milieu du passage, donc je le prend délicatement par les épaules et le dirige vers la cabane. Heureusement on a pas loin à aller. Oui je vois ça. Je m'appelle Aurore, je vais vous soigner. Venez avec moi jusqu'à cette hutte. . Une fois arrivés, je le pousse doucement sur ma paillasse, avant de me laver les main rapidement. De toute manière, l'eau est déjà sale par nature, me récurer les doigts en profondeur ne servir à rien car je les rincerais pour mieux les salir. En revenant vers l'homme, j'attrape quelques baumes, du tissu propre et m'assoie face à côté de lui sur un tabouret.
Détendez-vous, ça va bien se passer, je suis guérisseuse. Parlez moi un peu de vous, comment vous appelez vous? Comment vous êtes vous fait cette blessure? Qu'avez-vous aujourd'hui? Que faîtes-vous dans la vie? Ou dîtes moi un poème, n'importe quoi en réalité. Contentez vous de me parler. Et si je vous fais mal... Bah serrez les dents ça ne fera que commencer. Je lui fais un petit sourire taquin en essayant de le détendre avec ma boutade mais je ne sais pas si ça fait de l'effet. En tout cas je fais comme maman m'a dit de faire, comme il semble que la blessure est grave, pour être sûre qu'il ne s'évanouisse pas et ne risque pas de mourir inconscient, j'espère vraiment qu'il ne va pas mourir, il faut le faire parler, de n'importe quoi. Et de temps en temps, lui demander des informations précises dont je connais la réponde.
Lentement je retire le bandage improvisé imbibé de sang. Ce n'est qu'un morceau de tissu, sale qui plus est. Et qui cache une blessure assez profonde, mais peu grave en elle-même. Le seul problème est qu'elle a été faite sur le bras, d'où l'origine de cette quantité abominable de sang. La plaie est nette, clairement un coup de lame. Je me prend d'une jarre de l'eau que j'ai essayé de rendre la plus propre possible, y trempe le linge propre et entreprend de nettoyer la plaie du sang, pour y voir un peu plus clair. J'apporte ainsi les soins nécessaires à cet inconnu alors qu'il ne cesse de me parler. J'y applique un onguent cicatrisant et rebande la plaie de frais. Régulièrement au cours des soins, je l'enjoins à répéter son nom, et la provenance de sa blessure et le force à continuer à parler, ne le laissant s'arrêter que pour boire.
L'homme est pâle ce qui est normal, vu ce qu'il lui est arrivé. Pour retrouver un teint correct et des forces, il doit manger quelque chose et boire. Un rapide coup d'œil me fait remarquer qu'il n'y a pas grand-chose à manger dans la hutte. Je sais qu'il y a de la nourriture dans une des armoires cachées, mais je ne pense pas qu'il soit juste de prendre de la nourriture à la famille qui m'accueille si gentiment sans leur demander la permission. Je rechigne à prendre, mais aussi à laisser mon patient seul. Cependant, je dois vraiment lui fournir quelque chose à manger.
Je prends ma décision. Il me reste un peu d'argent, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sain, mais je vais acheter quelque chose dans la cahute d'à côté, en grande vitesse. Restez allonger et ne bouger pas, je reviens tout de suite. Je vais vous chercher quelque chose à manger. En attendant, buvez un peu. Je le laisse là avec un pichet d'eau et un verre avant de partir à grandes enjambées. Je reviens quelques instants après. L'homme m'a remis sur une tranche de pain trop dur pour être mangé, des morceaux de ce que je pense être de la viande, mais dont je n'ose essayer de deviner la provenance. Du rat ou du chien serait ce qu'il y a de plus rassurant mais rien n'est moins sûr.
Je lui tends la nourriture avec un doux sourire en m'asseyant à son chevet.Tenez manger. Je ne sais pas trop ce que c'est, mais j'espère que c'est bon et vous avez besoin de reprendre des forces. Là, je me rends compte que malgré le nombre de fois où je lui ai fait répéter, je n'ai pas retenu son nom. Alors qu'il parlait, je n'ai fait que vérifier la cohérence mais pas retenu réellement les informations. Un peu gênée, je lui demande donc timidement. Pouvez-vous me répéter votre nom s'il vous plaît?
Artane Nordan a écrit: Artane s'était laissé faire. Maintenant qu'il avait trouvé la personne qu'il recherchait, c'était comme s'il se détachait quelque peu. D'ordinaire, mais en présence d'une jolie femme, il serait rester prudent. D'accord elle était guérisseuse et de ce qu'il entendait, elle paraissait connaître son affaire.
Quand elle lui posa des questions les unes à la suite de l'autre, il crut être tombé sur une femme un peu trop curieuse, avant qu'il ne se rappelle que c'était une méthode pour ne pas sombrer. Il ne risquait pas de s'évanouir aux dernières nouvelles, ce n'était qu'une vilaine blessure. Mais quand elle commença à retirer ce qui lui servait de bander, il comprit pourquoi elle faisait une drôle de tête. A voir tout ce sang. D'ailleurs, c'est peut être pour cela qu'il se sentait aussi flottant depuis quelques instants... Il ne pensait pas avoir perdu autant de sang. En fait, il en avait perdu lentement, mais sûrement, assez pour qu'il commence à sentir les effets.
*Par les Esprits, la prochaine fois, je chasse ce genre d'idées débiles. Je suis trop vieux pour agir comme cela, aussi stupidement*
Il fit un léger sourire pour montrer qu'il n'était plus un gosse.
''Vous affolez pas. Je dois être blanc comme un linge, mais je ne vais pas mourir sur votre plancher. Je sais pourquoi vous me demander de causer. Bo, autant en profiter pour faire causette et connaissance n'est ce pas ? ''
La guérisseuse s'occupait déjà des premiers soins.
'Hum.... Nordan est mon nom. Cette vilaine entaille, c'était lors d'une bagarre. Je sais, ce n'est pas bien. Ensuite... ce que je fais ? euh.... je sis mercenaire. Normal de se prendre des blessures non ? Et vous chanter des vers, je risque de vous faire fuir. Et peut être que vous voudriez savoir pourquoi je vous cherchais...''
Il serra les dents pendant qu'elle poursuivait ses soins. Il avait même contracté les muscles de son bras mais avait réussi à ne pas le retirer pour fuir la douleur lancinante de sa blessure, réveillée par les soins d'Aurore.
''Nordan est toujours mon nom très cher, même si vous redoutez que je le perde en cours de toute. Et non, je ne tournerai pas de l'oeil...''
Il était sur la paillasse, donc il ne risquait pas d'avoir des soucis normalement.
Elle décida d'aller chercher quelque chose à manger. Vu la tête qu'elle tirait, elle rechignait à le laisser seul. Elle lui préconisa de boire de l'eau. Et une sortie, Artane lorgnait bizarrement la jarre d'eau.
''De l'eau... juste bon à rouiller dans mon état''
Il se permit un petit rire et but malgré tout trois verres d'eau. Il avait soif mine de rien.
La jeune femme ne mit pas longtemps pour revenir, mais juste assez pour qu'Artane restait encore blême et paraissait épuisé. Le contre coup sans nul doute du coup reçu. Pourtant Artane avait déjà eu des blessures au cours de sa vie et des sérieuses même. Il fit donc mauvaise grâce en prenant la nourriture qu'elle lui tendit. Il savait qu'il devait reprendre des forces, mais pas au détriment des moyens même de la jeune femme. Il réussit à sourire avant de mordre dans ce qui paraissait être de la viande. Et après avoir durement machouillé le truc...
''Hum... Nordan... Et c'est bon votre morceau de rat. Faudra me dire où vous l'avez acheté....''
Il termina de manger et eut un instant de flottement.
''Oh bon sang ce vertige.. je crois que je vais abuser de votre générosité... Dame Aurore. L'impression d'être bourré là...''
Aurore Lapsida a écrit: Cet Artane, ce mercenaire est quelque peu surprenant je trouve. Poli et aimable, je ne le vois pas se battre ou même avec une arme à la main. Je ne sais pas pourquoi, d’où me vient cette impression mais j’arrive pas à concevoir cet homme comme un guerrier. Toutefois, je sens bien qu’il cache quelque chose, qu’il n’est pas entièrement franc. Alors pourquoi j’ai cette impression, c’est une grande énigme, et surtout ce n’est pas mes affaires, il n’est pas obligé de tout me dire, je ne suis pas sa confidente, ni sa mère. Quoi que à nous voir ainsi, moi saignant son bobo, inquiète, on aurait pu me prendre pour sa sœur, prête à gronder son ainé de ses galipettes. Mais ce n’est pas le cas et son état de fatigue m’a fortement frappée. Cette blessure, bien que peu grave mais profonde, a dû saigner pendant un certain temps pour que le teint d’Artane devienne aussi blême.
D’ailleurs, l’histoire de la bagarre, je n’y crois pas trop. Ou alors ce n’était pas un si simple combat d’ivrogne. Si des lames ont été tirées, ce devait être un règlement de comptes entre différents groupes de malfrat. C’est assez courant comme évènement, et Artane ne sera pas le premier à venir me voir pour un pansement, ou parfois un soin magique. Pourtant, cette fois, mon client à l’air tellement loin de tout ça. J’aime bien me dire qu’il a plutôt reçu cette estafilade en combattant un de ces malotrus, en défendant des innocents ou au pire son honneur, à la limite pour sa propre survie, lui-même victime de quelques voleurs. Mais c’est bien là, le rêve de la jeune idéaliste que je suis.
L’homme croque à pleine dent la viande que je lui ai offerte, affirmant par la même occasion qu’il s’agit de rat. S’il reconnait le gout, je ne lui reconnais pas la forme. Toutefois, je n’ose le contredire ignorant plus de détail sur l’origine de ce produit carnier et puisqu’il a besoin de reprendre des forces, il lui faudra tout manger. Je vois aussi qu’il a suivi mon conseil en buvant plus que son content d’eau. C’est rare d’avoir un patient aussi obéissant, mais rien que son amabilité est une grande surprise en ces lieux. Ce n’est pas qu’il n’y a que de grossiers personnages, mais les plus agréables ne viennent pas me voir pour se faire soigner, soit par ce qu’ils ne se blessent pas, ou alors ils ont leur propre guérisseur. Toujours est-il, Artane m’inspire confiance par ses manières et par l’intelligence que je peux voir briller dans son regard. Et si ? Non, il faut que je voie plus en avant dans le personnage qui me fait face.
Comme toujours quand on m’appelle Dame, je rougis violement.
Vous n’aurez pas bien loin à aller, car c’est une… un boutiquier juste à côté qui chasse cette viande. Et abusez donc Monsieur Artane. Mais je vous en prie, ne m’appelez pas Dame. Aurore, juste Aurore, cela suffit. Restez allongé et ne bougeait pas trop, vous avez perdu plus de sang qu’un corps peut en contenir. Ce vertige est normal, inquiétant mais pas trop, vous êtes arrivé à temps. Un peu plus, et qui sait qui vous aurez, où et dans quel état. Laissez-moi voir encore une fois. Je lui saisis doucement le bras, pour voir la blessure fraichement pansée. Le linge laisse déjà deviner une petite tache de sang. La plaie saigne encore, moins fort grâce au bandage serré, l’écoulement se ralentit. La cicatrisation sera lente et Artane risque d’être fatigué et faire attention à lui pendant un temps. A moins que j’essaie quelque chose. Je ne l’ai encore jamais fait mais il faut bien une première fois. Celle-là n’est pas la meilleure occasion, mais tant pis, je veux m’y tenter. Il n’y a rien à craindre, il faut juste que je ne m’épuise pas trop, sinon il devra se refaire un bandage seul, à une main.
Monsieur, avez quelque chose contre la magie ? Si non, permettez-moi de tenter ceci. Je sors de sous mon col, l’amulette à l’effigie d’un phoque, tenant une perle bleuté entre ses nageoires avant, libérant une douce lueur. Ça a toujours eu le don de me calmer et de m’aider à me concentrer.
Regardez, comment le trouvez-vous, c’est un cadeau de mon père avant que je parte à l’aventure. Maintenant, commençons. J’enlève lentement le bandage, pour mettre à jour l’estafilade. Comme attendu, elle saigne toujours un peu, pulsant le rubis liquide de la vie. Mais elle est nette et fine. Je dois faire vite avant que la pression ne prise le premier barrage de coagulation et recommence à jaillir comme une fontaine. Je place doucement mes mains de chaque côté de la plaie sans pour autant toucher sa peau. Je ferme les yeux, puisant dans l’énergie qui sommeille en moi, cherchant la magie et l’amenant au bout de mes doigts. Je visualise la blessure d’Artane se refermer doucement. Je sens l’énergie quitter mon corps pour se plonger dans celui de mon blessé. Je sens que ça marche, je sais que ça marche. J’arrive à utiliser ce sort, si bénéfique et si puissant. Je rouvre les yeux, mon ouvrage fini. La tête me tourne mais je suis fière de ma réussite. Le vertige ma gagne, heureusement que je suis assise, sinon je me serais écroulée, mais il me faut maintenant m’allonger. Or mon lit est occupé, tant pis il me faudra résister.
Voilà Monsieur, votre plaie n’est plus. Par contre pour l’anémie, je ne peux rien faire. Demain, vous devriez vous sentir bien mieux. Objet utilisé :
Amulette de totem en forme de phoque enchantée avec Apaisement : Apposé sur un bijou, dégage une aura apaisante qui calme ceux qui pose le regard sur le bijou. Sans effet si le bijou est dissimulé. Une importante force mentale est capable toutefois de résister à son effet.
Sort :
Lumière apaisante
Une douce lumière qui sort des paumes et vient réparer les tissus lésés, cela ne chasse pas la maladie ni les malédictions. Plus la blessure est profonde et plus c'est épuisant, attention à ne pas dépasser ses limites ! (sinon évanouissement)
Geste clé : Les deux paumes à quelques centimètres de la blessure, promener les mains sans toucher le blessé
Artane Nordan a écrit: A la voir rougir, Artane lui aurait bien volontiers fait un compliment. Mais comme les vertiges l'assaillaient doucement, il préféra s'abstenir. Et il se préparait à répondre quand Aurore lui saisit délicatement le bras. Il ne put s'empêcher de blêmir quand à son diagnostic. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait perdu autant de sang. Une fois encore, il se fustigea contre son inconscience. D'accord, quand on disait qu'on était prêt à tout pour ne pas finir pendu était une chose, mais de là à manquer d'y rester par bêtises... Heureusement, il n'avait guère tardé à trouver la guérisseuse sous les dires d'Erdrak.
A la demande de la jeune femme, il fixa le pendentif et le trouva beau... et il se sentit pris dans un relâchement pas désagréable. Il y avait de quoi se sentir en sécurité en quelque sorte avec ce brin de femme. Elle savait faire son boulot, ne le bousculait pas à cause de la gravité de son entaille et en plus... elle n'est pas si mal à regarder. Au fond de lui, quelque chose lui soufflait que ce n'était pas normal. Mais devant le ressenti d'apaisement, il en lâcha même un très léger soupir...
''Je n'ai rien contre la magie.... et il est beau votre bijou... attention qu'un voleur ne vous le chipe pas. ''
Une petite habitude qu'il pouvait dire rien que pour le simple fait de causer. Et pendant ce temps, Aurore avait retiré le bandage et avait fixé l'étendue de la blessure qui s'était remise un tout petit peu à saigner. Puis elle avait fait appel à la magie. Pendant qu'elle oeuvrait, Artane sentait la chaleur qui émanait des deux mains proches de son bras blessé. Une douce et tentante chaleur. Et quand elle eut fini, Artane fixa l'entaille qui n'est plus visible ; hormis une très fine ligne qui se résorberait sans doute dans les prochaines semaines.
Il fut tentée de la remercier. Mais il ne savait quoi dire. Surtout qu'il avait encore besoin de se reposer pour récupérer de la perte de sang, que son corps devra composer. Et il regarda la jeune femme, qui était légèrement blême elle aussi. Il connaissait le sort, mais n'était pas capable de le lancer. Qui sait combien de ses forces elle avait utilisées pour le soigner lui... à cause de sa propre bêtise.
''Vous devriez vous reposer vous aussi. Vous avez tiré sur vos propres réserves pour soigner mon bras...''
Même si le vertige restait présent, il commença à se lever et se retenait ce qu'il pouvait pour ne pas manquer de tomber.
''Prenez place. C'est votre lit après tout. Même si je suis plus esquinté que vous, vous avez besoin d'être en meilleure forme que moi. Et appelez moi simplement Artane...Allongez vous, car je doute que vous accepteriez d'être à côté d'un parfait inconnu pour dormir contre lui''
Il ne put s'empêcher de faire un léger sourire amusé.
Aurore Lapsida a écrit: La tête me tourne doucement et je me sens un peu euphorique. C’est souvent ce qu’il m’arrive lorsque je m’épuise par la magie. Un sentiment de bien-être et de douceur parcourt tout mon corps, comme si j’étais au fond d’un grand lit douillet, sous une couette me gardant au chaud mais pas trop. Ce n’est pas désagréable comme sensation, mais ce n’est jamais bon signe car souvent c’est le précurseur à des vertiges beaucoup plus forts et parfois à des nausées. Ce qui n’est pas plus mal car sinon, on pourrait vite en devenir accro, et s’épuiser par la magie en quête de cette sensation, jusqu’à détruire son propre corps.
Mon blessé est guéri, j’en suis plutôt fière. Cette puissante magie guérisseuse est vraiment efficace et avec de l’entrainement, je ne devrai plus trop me sentir épuiser pour une blessure aussi simple. Artane est prévenant, et ne mérite probablement pas de se faire blesser dans une bagarre comme ça. Mais ça remarque à propos de voleur qui pourrait me voler mon bijou m’inquiète et je le range rapidement sous ma robe, à sa place.
Alors qu’il essaye de se lever pour laisser la place, je le vois bien tenter de se retenir à quelque chose, mais il n’y a rien d’assez solide pour ça. Et surtout il est hors de question qu’il quitte le lit sans avoir pris au moins quelques heures de repos. Je me lève à mon tour, avec tonus, malgré un léger vertige, mais sûrement moins fort que le sien. Ma voix se fait un peu sévère, comme celle de maman quand on a un mauvais rhume et qu’on essaye de sortir du lit sans sa permission. Où croyez-vous aller comme ça ? Hors de question que vous bougiez. Vous allez me faire le plaisir de rester là et de vous reposer. Je le repousse doucement en arrière, le forçant à tomber dans le lit. C’est peut-être mon lit, mais vous êtes surtout mon patient et blessé. Alors c’est moi qui commande. Et pour la peine. Je me retourne pour fouiller dans des fioles et dans des plantes. Je trouve finalement ce que je cherche.
C’est une petite bouteille en terre cuite, marron fermée d’un bouchon de liège. Je souris devant ma trouvaille en regardant de coin Artane. Il n’en a pas vraiment besoin, mais ça ne peut pas lui faire de mal et j’ai de quoi en refaire. J’ouvre la bouteille et sans ce qu’il y a à l’intérieur. L’odeur provoque une grimace de dégout. Elle n’a pas changé, c’est bon signe. J’ai essayé de nombreuses méthodes pour adoucir et le goût et l’odeur de cette potion, mais rien n’y fait. C’est toujours une infection. Mais papa disait toujours que si ça sent vraiment mauvais c’est que ça marche. Je secoue la bouteille pour entendre la quantité de liquide épais qu’il reste. Suffisamment pour lui.
Tenez ! Buvez tous ce qu’il reste. Ça va vous aider à récupérer, c’est un tonifiant. Et ne vous inquiétez pas pour moi, je peux en refaire. Attention, l’odeur va vous déplaire tout comme le goût. Quant à dormir auprès d’un inconnu, tant que celui-ci sait se montrer respectable ça ne me gêne pas. Toutefois, je ne suis pas du genre à occuper les lits alors que je travaille, donc profitez-en. Et dîtes-moi plutôt dans quel genre de bagarre avez-vous pu obtenir une telle blessure. Ce n’est que de la curiosité, vous n’êtes vraiment pas obligé d’y répondre. Ma voix s’est adoucie, et mon air, d’abord sévère a repris l’expression de curiosité qui me caractérise. Je souris à Artane, impatiente de partager ces aventures.
Une idée me vient à l’esprit. J’aimerai partir, et comme je viens d’aider cet homme, qui m’a l’air sincère, et pas trop malhonnête, car soyons sérieux, on ne se blesse pas comme il s’est blessé, si on ne traine pas dans quelques embrouilles. Mais ce n’est pas important et je n’ai pas à le juger, on survit comme on peut. Je disais comme je viens de le soigner, peut-être pourrait-il me guider à travers les passages jusqu’aux portes de la ville. Je suis coincée ici car je ne sais pas me repérer en ville et la forêt me manque. Je souhaiterai tellement reprendre la route, et partir, découvrir autre chose. Je voudrai parcourir le monde de nouveau libre et rencontrer de nouvelles personnes et surtout apprendre. Or ici, je suis un peu utile mais je n’apprends rien. Il y a certains maux que je ne peux encore guérir et il faut donc que je voyage pour en savoir plus. Bon je me lance.
Je toussote doucement et d’une voix très douce, lui présente ma requête. Hum, Je voudrais vous parler de quelque chose, disons, ce n’est pas convenable de le dire comme ça enfin. Voyez-vous, je vous ai soigné. En utilisant la magie et cette potion. Et tout travail mérite salaire, vous comprenez. Attendez, je ne demande pas de l’argent, ni quoi que ce soit de physique. Voilà, c’est un peu gênant pour moi de vous le demander. Pourriez-vous me rendre un service ? Je suis, comment dire, bloquée ici. Je serai bien incapable de retrouver mon chemin dans les ruelles et les passages et j’ai peur de m’y essayer seule. Or, je voudrai partir. Quitter Gloria et reprendre mon voyage. Ce qui est impossible dans l’état actuel des choses. Alors, auriez-vous l’amabilité de me sortir d’ici s’il vous plait ? Comme reconnaissance de dette ? Je n’aime pas ce que je viens de faire, j’ai l’impression de faire du chantage, et ma gêne transpire dans ma voix. Je me suis rassise mais je suis mal à l’aise et j’ai les mains crispées. J’espère juste qu’il acceptera.