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Mi Octobre de l'an 7

Artane pestait encore. Cela fait plus d'une heure maintenant qu'il attendait un rendez-vous, là non loin de l'imposante arche qui commémorait l'Empereur Fabius. A se demander comment on pouvait vénérer la mémoire d'un homme tel qu'un dirigeant comme lui alors qu'il n'avait pas fait que du bien à une certaine époque encore toute récente. Bon en même temps, il n'avait pas lâché la capitale de son empire et avait contribué à sa reconstruction. Et les Gloriens, ceux qui se considéraient comme les vrais, étaient fiers de leur cité et de son histoire. Alors que le dirigeant avait pactisé avec les Alayiens.

Artane regarda une dernière fois l'arche, se souvenant de comment il avait dû vivre avec grande attention avec les Alayiens du moment. Il se frotta les bras et grommela. Il avait trop froid maintenant pour attendre son rendez-vous. Celui-ci avait oublié ou alors avait décidé de lui poser un lapin. Que ce petit voleur d'opérette aille se faire pendre à Néant ! Il grimaça quand son flanc le tira un peu et s'enveloppa dans sa cape. Décidément, il n'était pas gâté. Pourtant, il avait réussi à trouver une rebouteuse pour soigner cette blessure là. Faut dire qu'il n'avait pas cherché à rappeler à la Régente Luna, qu'il avait été blessé aussi. Elle avait eu d'autres chats à fouetter et cela avait été généreux de sa part de soigner sa jambe lourdement blessée ce jour là.

D'ailleurs, il devrait songer à aller la voir, car il avait pris sa décision.

Quand il se décida à sortir de sa petite cachette obscure, il entendit un bruit de pas léger. Il se plaqua contre le mur et resta sur ses gardes. Il ne voulait pas s'attirer des ennuis. Et quand il remarqua la forme gracile d'une jeune femme marchant avec grâce et élégance, il ne put s'empêcher de sourire. Bien imprudente de se balader tard, même si le quartier était moins redoutable que le Tentacule Ouest.

Il sortit tranquillement de l'ombre et toujours avec le sourire, fit connaître sa position.

''Bonsoir damoiselle, vous paraissez bien seule à vous balader si tardivement. J'espère que tout va bien... et rassurez vous, je ne suis pas là pour vous agresser. ''

Mëryl Nalwaë a écrit:
L’enfant de l’abomination posa les mains sur les rebords du capuchon de sa cape, qu’elle redressa avant de poser sur sa tête. L’automne avançait et les feuilles qui s’étaient déjà séchées lors de son union au début du mois tombaient des arbres, laissant ces pauvres aînés nus de leurs branches froides. La froideur de sa peau n’avait rien à voir avec la chaleur qui quittait doucement armanda, le léopard des neiges était à l’aise, mais par discrétion, elle portait la cape. La petite rose savait que les villes humaines n’avaient rien des villes elfiques et à sa ceinture, elle ne voulait pas effrayer les gens en affichant sans gêne la dague que sa mère lui avait offerte : La rose vermeille était dissimulée sous le tissus sombre et alerte, elle marchait dans les rues qu’elle ne connaissait pas. Sa robe reflétait les couleurs du ciel, sans les imiter parfaitement, aux allures de clair de lunes, elle affectionnait la robe des quatre nuits.

Elle releva la tête en voyant la silhouette sortir de l’ombre, une mèche de cheveux lasse tombant près de ses yeux. Elle se souvenait, maintenant, pourquoi elle avait pris l’habitude de les tresser. Mais après s’être mariée, elle avait laissé ses cheveux las, peut-être significativement à sa liberté et aux choix qu’elle prenait. Une main vint replacer la mèche, ouvrant les pans de sa cape tandis que l’autre venait se placer derrière son dos, invoquant son autre dague qui apparut immédiatement dans sa main. Elle la garda cachée sans avancer tout de suite, penchant la tête sur le côté, un peu incrédule. Dis donc, il avait le sens de l’observation celui-là. En effet elle était seule, et la petite rose ne comprenait pas pourquoi cet homme lui parlait. Étais-ce de cette manière que les humains faisaient connaissance? La petite rose entre ouvra la bouche mais fronça les sourcils lorsqu’elle réalisa qu’elle ne savait quoi répondre. « Je ne suis jamais vraiment seule. » Oh ça pouvait sembler étrange comme affirmation, mais lorsqu’une dragonne ressentait la plupart de ses émotions, physiques et intérieures, c’était difficile de vraiment croire à un moment, seule. « La solitude est-elle un mal? À moins de rencontrer des êtres aux mauvaises intentions. »

La petite rose relâcha son bras, le portant le long de son corps, elle dévoilait sa seconde dague. « Chez moi, peu sont ceux qui mentent, mais j’ai entendu tout autre de Gloria. Alors je ne pourrais savoir, si c’était le cas. » La petite rose regarda le vide un instant, cet endroit était chez soi à présent, mais quelque part, il y avait un endroit qui avait été sa maison, il y a très longtemps, avant l’exil. Elle rangea la seconde dague à sa ceinture avant de refermer sa cape. « Mais vous auriez profité de me surprendre si vous aviez voulu m’agresser. En effet, tout va bien, mais je ne retrouve plus mon chemin. » Cette maladresse qu’on ne lui soupçonnerait pas, Mëryl avait toujours du mal à se retrouver dans les constructions humaines et elle venait à peine d’arriver dans cette ville. « Qui êtes-vous? »


Artane Nordan a écrit:
Artane n'avait pu s'empêcher de sourire. Il venait de tomber sur une jeune damoiselle qui paraissait avoir un bon caractère. Un sacré caractère même. S'il y avait bien une chose qu'il avait appris dans son enfance, c'était qu'il fallait se méfier de l'apparence de certaines donzelles. L'apparente fragilité de certaines n'était qu'une illusion au naturel sur la dangerosité qu'elles pouvaient représenter. Telle une belle rose qui s'épanouit au soleil, mais qui possédait des épines acérées pour pas qu'on vienne la posséder.

Le voleur mercenaire se cala contre un mur tout proche, pas trop dans l'ombre et prit ses aises en s'adossant et croisant ses bras sur sa poitrine. Et le tout avec un sourire bien large, que s'il ne se voyait pas, s'entendrait dans le ton parfaitement serein qui était le sien.

''Pas toute seule à ce que je pourrais en déduire, belle damoiselle. Soit vous comptez ma présence soit autre chose se rajoute à votre compagnie mais qui est juste matériel. Mais je ne vais pas chercher à savoir quoi... Mais je présume que c'est un minimum offensif, idéal pour se défendre. ''

Elle pouvait tout aussi bien avoir un sortilège à lui jeter à la tronche comme de posséder un fin stylet dans son corsage pour planter tout agresseur un peu trop collants. Mais il restait collé à son mur, restant dans un calme digne des montagnes du nord du continent. Les femmes armées pour se défendre ne lui causaient aucun soucis. Au contraire, il approuvait.... tant que ce n'était pas lui qui se retrouvait planté. En même temps, il faudrait qu'il pousse à bout la jeune femme visée.

''Oh non, je vous rassure. La solitude n'est pas un mal... mais comme vous le soulignez, gare aux mauvaises rencontres. Mais dans votre cas, vous avez de la chance. Vous ne risquerez absolument rien. Oui, je sais, je dois me répéter. Pardonnez moi. ''

Elle avait fini par dévoiler sa seconde dague. La petite maligne. La voilà son compagnon pour la protéger. Il avait eu raison. Mais à la voir la placer à sa ceinture tout en avouant que l'individu qu'il était l'aurait surpris au lieu de lui faire un brin de causette s'il avait été doté de mauvaises intentions à son égard. Et surtout, qu'elle semblait perdu.

''Vous avez raison de vous méfier, mais votre logique imparable a eu tôt fait de me percer à jour. Gloria, Aldaria.... tant de patelins où il y a toujours des menteurs, en un nombre plus ou moins indéterminable...Mais si vous avez perdu votre chemin, je veux bien vous aider à le retrouver. Car je ne suis qu'un habitant parmi tant d'autres dans cette ville. ''

Il s'inclina comme il l'aurait fait dans une petit cour de nobliaux, avec élégance et grâce.

''Permettez que je vous apporte mon aide de ce fait, ma Dame. Je me ferai un plaisir de vous guider. Je suis Nordan, un humble habitant de la cité glorienne. Rien de bien pompeux... Alors, ma Dame, quel lieu cherchez-vous donc ? ''


Mëryl Nalwaë a écrit:
« On me prénomme Mëryl. » fit-t-elle doucement après le spectacle de l’étrange oiseau. Pour un humble habitant de Gloria, il faisait toute une gymnastique d’élocutions pour le lui expliquer. Le diadème d’Animi sur son front l’alertait d’intuitions méfiantes mais elle décida d’en faire fit. Elle était grande, elle pouvait se défendre, s’il le fallait. Elle sentait un ton un peu...Condescendant, dans sa voix? Voir ironique. Logique imparable, l’hyperbole ne la flattait pas vraiment. La petite rose ne leva pas un sourcil cependant, son expression ne trahissait pas la douceur de ses traits, elle s’approchait. Elle avait remarqué les compliments glissés entre les mots, pas suffisamment osés pour être des avances, elle décidait de ne pas réagir. Peut-être était-ce l’habitude des humains que de complimenter les femmes? Elle avait compris que la galanterie était une chose dont certains se paraient. Chez les elfes, de tels codes n’étaient pas nécessaires, puisque leur beauté et leur charisme était naturel. Mais cela faisait très…différent.

Différence, cet homme n’avait rien d’un elfe, lorsque Mëryl regardait de plus près. Et elle ne se gênait pas à s’arrêter, installant un silence qui ne la gênait pas, pour observer les traits d’Artane et détailler sa mâchoire, sa carrure, sa cicatrice et ses yeux. Il n’avait rien des traits fins de son mari, des cheveux longs auquel elle était habituée, aux visages souvent imberbes et aux teints frais. Mais il y avait quelque chose de charismatique dans cette différence et Mëryl se trouvait amusée de constater la dichotomie culturelle, comme une enfant fière de sa déduction. Elle pencha la tête sur le côté, croisant ses yeux, en songeant que c’était peut-être cette cicatrice et cette largeur d’épaule qui lui donnait cet air impressionnant. « Si vous désirez vraiment vous confondre dans les titres et les noms, Dame Nalwaë est juste. Mais Mëryl ira très bien. »

Et d’un sourire en coin, elle se dit que celui-là ne semblait pas être du genre à devenir froussard pour des réputations. Ce serait dommage si ses apparences le trompaient. « Je…crains n’avoir aucune idée d’où se trouve ma maison...Enfin oui mais ne connaissant presque pas la ville je ne pourrais pas donner d’instructions utiles. » Admit-t-elle, les joues un peu roses en baissant la tête de gêne. « Mais je me souviens que tout près…il y avait cette taverne… » À partir de là, elle pourrait se retrouver. Aussi ne voulait-elle pas dévoiler le lieu où elle résidait à cet inconnu. Elle lui donnerait la chance de se prouver de confiance, mais en attendant, elle cherchait le nom de cette taverne, les yeux levés vers le ciel comme cherchant la réponse dans sa tête. « Le…la…l’abeille et l’hermine. » Les totems du couple qui possédaient la taverne, apparemment. Mëryl le leur avait demandé, dans une curiosité enjouée. Un sourire s’élargit sur ses lèvres, elle eut une idée qui risquait de satisfaire sa curiosité envers les humains. « Et si nous allions profiter de cette taverne? Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de Gloriens et je me suis suffisamment perdue dans cette citée. » Les gens n’avaient drôlement pas envie de discuter avec elle aussi, surtout lorsqu’ils voyaient une dragonne près d’elle et réalisaient qui elle était. Sa réputation n’avait pas tardé à arriver aux oreilles des commérages et des rumeurs. Mais Mëryl avait fait la paix avec cela, il y a peu de temps. Elle ne pouvait rien changer à cela, aussi injuste ces rumeurs soient-t-elles.


Artane Nordan a écrit:
Bien entendu, Artane était loin de se douter qu'il était tombé sur une Elfe, vu qu'elle était encapuchonnée ; pour le moment. Des femmes ravissantes, il en avait croisé quelques unes. Leur beauté était telle qu'elles se rapprochaient dans les splendeurs elfiques qui provoquaient chez bien des hommes des soupirs mélancoliques. Là donc, en face de lui se dressait une magnifique jeune femme, qui paraissait être doté d'un caractère tel que de croiser un parfait inconnu dans un recoin de rue ne l'effrayait guère. En toute déduction pour l'humain, soit elle savait très bien faire l'usage d'une courte lame acérée, soit elle était une grande mage. Oh il n'omettait pas la présence de l'arme vu toute juste précédemment. Même des gens doués dans l'art de la magie usaient de telles armes. L'apprentissage et le maniement en étaient aisés.

Longuement, elle le détaillait. Artane ne soufflait aucun mot durant cette étrange inspection. Peut-être cherchait-elle à discerner quelque chose en lui qui ne se voyait pas en surface, ou alors mémorisait-elle des points particuliers sur son physique pour amener ceux-là dans un fil plus ou moins lointain d'une prochaine conversation. Il gardait le sourire. Peut-être n'avait-elle encore jamais vu d'homme de la carrure et de la prestance d'Artane. Le gentil bougre en sourit intérieurement d'ailleurs.

*Allons mon vieux, pas de conclusion hâtive. Elle est juste curieuse, voilà tout. Et range ton propre égo au fond de ta caboche. *

Avec un tel silence, il aurait pu être tenté de frôler quelque chose.... de se rapprocher d'elle, de sentir la douceur de.... Bon allez pas de précipitation qu'il s'était dit. Elle était belle, c'était vrai ! Mais elle était perdue avant tout. Chaque chose en son temps. Tant pis pour son rendez-vous, il ne viendrait plus. Tant pis pour lui.

Quand elle se fut présentée, Artane s'était redressé de son soutien mural et s'était incliné avec élégance.

''Un bien doux nom, gente damoiselle. Ce sera donc Mëryl, pour vous faire plaisir. Si les titres vous déplaisent, j'accepte de m'en passer. Pour ma part, je me prénomme Artane. Enchanté de faire votre connaissance. ''

Ainsi donc, elle ne savait plus où elle résidait. A l'entendre, elle n'était pas une habituée de la ville glorienne. Que cela tienne, il l'aiderait. D'ailleurs, il connaissait bien la taverne qu'elle venait de nommer.

''Ne soyez pas honteuse de plus vous rappeler le chemin de votre chez-vous. Vous ne devez pas venir souvent au sein de Gloria. Je pense que je serai tout aussi perdu que vous si on me mettait dans une grande cité sans connaître ses rues et ses diverses autres passages. Venez, je vais vous conduire à cette taverne. Je sais où elle se trouve...''

Il s'était bien entendu rapprocher de la gente dame perdue.

''... Peut-être qu'après, vous saurez où repasser pour vous en retourner. Je vais vous y escorter. ''

Il s'était encore rapproché. Avec délicatesse, il passa son bras autour du sien. Il était si proche d'elle qu'il se retenait de vouloir humer ses cheveux, histoire de répondre à une curiosité propre à lui. Bien des femmes se parfumaient les cheveux avec subtilité. Etait-ce le cas de celle là ? Chose certaine était que Mëryl ne pourra pas échapper à cette capture sûre et délicate de la part de son ''chevalier servant" du moment. Elle aura même senti qu'il lui avait effleuré le bras avec ses doigts d'une façon très subtile aussi.


Mëryl Nalwaë a écrit:
Elle sourit, sans hausser un sourcil malgré le titre qu’Artane venait de prononcer n’était pas le sien. Elle était une dame et ce, elle le défendait même avant de s’être mariée. Une elfe qui avait fait son service militaire, était devenue conseillère et avait fait ses preuves pendant plusieurs centaines d’années méritait d’être appelée dame, mariée ou non. De la même manière, Orfraie resterait toujours une princesse mais aussi une dame pour la petite rose, ce même si elle refuserait un mariage plus que n’importe quoi.

Elle resta immobile, et silencieuse, ses yeux s’écarquillèrent un brin, brillant de curiosité lorsqu’il s’approcha. Elle n’avait pas perdu son innocence, même suite à la cérémonie particulière de son mariage et aux évènements qui l’avaient troublé. Mais cela l’avait rendue plus calme et un peu plus muette, à l’occasion. Jusqu’à ce qu’elle s’ouvre, lorsqu’elle se le permettait. Les joues du bourgeon glacé devenaient rapidement roses à la proximité de l’homme, ses instincts de combattantes n’avaient pas manqué le bras l’effleurant. Et sans le vouloir, son totem avait baissé la température d’Artane de quelques degrés. Son sursaut se fit discret, le souffle passant à peine audible entre ses lèvres. « Pardon, c’était un mauvais réflexe. » Mais Mëryl n’avait pas encore eu d’enfant, son totem n’était pas suffisamment puissant pour faire du mal en refroidissant. Elle détourna les yeux et posa les mains sur le capuchon de sa cape afin de le baisser. L’homme ayant dévoilé son prénom, elle trouvait impoli de lui cacher encore ce qu’elle pouvait lui cacher.

« J’ai visité Aldaria, ainsi qu’Elena, lorsque notre exil nous a forcé à quitter nos terres. Mais je ne suis pas habituée aux villes humaines, je n’ai jamais eu l’occasion de voir Gloria avant de m’y installer il y a…à peine quelques jours. On m’a dit que la meilleure manière d’apprendre à connaître une ville était de s’y perdre quelques fois…peut-être est-ce une parole moins sage que je l’ai estimé. »

Elle ramena une mèche derrière son oreille, profitant de l’absence de la capuche sur sa tête pour replacer la chevelure rebelle et très, très longue. La tignasse de jais descendait plus bas que ses hanches, presque jusqu’à ses cuisses. Il faudrait qu’elle recommence à les tresser, ou alors qu’elle trouve un moyen de les coiffer. « Merci beaucoup, Artane, je vous suis. »


Artane Nordan a écrit:
L'effleurement qu'il avait voulu subtil avait provoqué une vive réaction chez la demoiselle. La température de sa peau avait soudainement perdu de chaleur. Le léger froid qui en avait résulté avait un léger sursaut de surprise chez notre mercenaire voleur. Diantre ! Il ne se montrait pas assez prudent ! En même temps, il y a bon nombre de petites choses qu'il ne pouvait éviter. Au moins avait-il retiré son bras par réflexe. Enfin, doucement et poliment si ce n'était pas pour dire poliment.

Il eut un sourire contrit et au moment où il s'apprêtait à s'excuser, juste après le doux marmonnement de Mëryl, celle-ci repoussa son capuchon en arrière, dévoilant toute la beauté propre à son espèce. Artane manqua d'être bouche-bée. Diantre ! Une Elfe. Décidément. Une fois encore, il avait une certaine forme de guigne. Mais après tout....Il chassa certaines pensées et arbora à nouveau un sourire courtois. Et intérieurement, il se demandait sur quelle personne il était finalement tombée... Une Elfe de sa classe devait au moins occuper un poste d'importance parmi les siens. Il verrait pour le découvrir... avec subtilité si possible. et puis, son nom... Il avait cru l'avoir déjà entendu quelque part.

*Bah... en même temps, les noms elfiques se ressemblent tellement sur le plan sonorité mélodieux... Je dois sans doute me méprendre. *

''Vous avez donc pas mal voyagé, en fait. D'ordinaire, on pense toujours que les Elfes sont assez... autarciques ? Enfin... ce ne sont là les commentaires des gens les plus simples et les plus renfermés d'esprits bien sûr. et je peux vous garantir que ce n'est pas seulement en quelques jours que vous connaissez une ville sur le bout des doigts. Quand à la parole sage que vous citez...''

Son sourire qui était devenu petit à petit charmeur s'était un peu plus élargi. Il trouvait intéressant que des réflexions humaines venaient à se retrouver dans la bouche d'une belle Elfe. Ses voyages au sein des cités humaines avaient apportés quelques fruits intéressants à sa culture personnelle. Et ce n'était pas un reproche. Finalement, la paix pourrait très bien renforcer l'ouverture d'esprit de certains membres peuples Elfique. De ce qu'il avait pu entendre dans les vagues de rumeurs, Certains Elfes, parmi les plus anciens, restaient encore réfractaires à cette paix... Mais bon, on sait très bien ce que valent certains ragots n'est ce pas ?

''Une parole sage peut être. Tout dépend comment on l'interprête en fait. Mais je peux vous garantir une chose : se perdre vous imposera à être plus attentive à votre environnement une fois que vous retrouvez la voie. Car à force de tourner en rond, on reconnaître les repères, les rues et bien d'autres détails qu'on ne remarquerait en étant d'office guider. Bon, le hic est que la nuit, les détails changent quelque peu. Mais ne vous inquiétez pas. Je suis sûr et certain que vous mémorisez très bien le chemin que nous allons prendre. Et pour parfaire la finalité de votre parcours, une fois à la taverne, pourrais-je vous offrir un verre ? ''

A se demander surtout de quelle finalité il parlait. Chez Artane, ce simple terme pouvait prendre plusieurs voies de sens.







Aïasil a écrit:
Ah ! C'était ça ! C'était sûr ! Encore un ! Elle avait bien vu, elle voyait bien dans le noir, elle ne pourrait jamais se méprendre à ce jeu là. Encore un de ces voyous, de ces voleurs, de ces bipèdes moches qui se croyaient beau alors qu'en fait non pas du tout ! Ils étaient tous horriblement laids ! Et celui là, il était bien pire que tout les autres, même Zadkiel était plus beau ! Et par Dracos qu'est-ce qu'il puait ! C'était un sale humain et il osait mettre ses pattes comme ça sur sa liée ?! Pire que Zad ! Et c'était une très grave insulte que voilà, parce qu'en plus d'être moche, Zad était aussi débile, alors Aïasil se doutait bien que celui là serait également un parfait crétin, c'était logique.

Après tout, ça faisait déjà un moment qu'Aïasil surveillait son comportement, de par la couleur de ses écailles la nuit était son alliée, alors elle prenait l'habitude de sortir dans l'obscurité pour explorer le monde de manière totalement différente, et un monde totalement différent. La solitude qu'elle éprouvait, sur les toits de Gloria, en cette nuit là, l'avait poussée à retrouver Mëryl quand bien même elle n'avait toujours pas fini de digérer les malheurs qu'elles s'étaient mutuellement causée. Mais elle l'avait justement trouvée au prise par cet homme là, elle s'était planquée alors dans un coin, s'approchant doucement, parfaitement invisible grâce à l'obscurité ambiante, et observer sa nouvelle proie, analysant sur son propre terrain de chasse, sa stratégie avec laquelle il comptait amener Mëryl à se marier avec lui. Car Aïasil était peut-être encore un peu trop innocente que l'on pouvait être amené à désirer une femme sans vouloir l'épouser...

En tout cas, dans le genre pas subtil, il était extrêmement bon ! Zadkiel lui, il lui avait parlé, et après, et bien.. Elle ne savait pas, mais ça n'avait pas pu se passer comme ça ! Et là il essayait de forcer le contact avec elle, en la caressant du bout de ses doigts de cochons... Bah ! Rien que d'y penser, Aïasil en avait la nausée. Et encore, la pauvre dragonne qui écoutait leur conversation d'une oreille bien attentive, ne comprenait même pas les nombreux sous-entendus que ce sale humain voleur de liée mettait en place, sauf un.

Là, s'en était trop ! Elle connaissait ses intentions, et le mot finalité avait un double sens bien certain ! Qu'est-ce qu'il croyait celui là ? Qu'il allait réussir son coup ? Il se croyait assez beau, assez fort, assez viril pour ça peut-être ? Curieuse d'entendre son cri de douleur, pour mettre à l'épreuve cette virilité, Aïasil bondit dès que l'homme eu finit sa phrase pour s'enrouler autour de l'une de ses jambes, comme un serpent, avant de refermer ses mâchoires sur son molet. Certes, elle était encore petite, mais déjà ses dents pointues étaient assez tranchantes pour percer les tissus ou le cuir de ses habits pour pieds. Se faisant, elle jeta un très rapide coup d’œil complice - ou d'avertissement - à Mëryl et dès que le goût du sang humain commença à envahir sa bouche, elle se détendit brusquement en se déroula de sa patte de bipède pour se carapater dans l'obscurité, ni vue, ni connue.



Mëryl Nalwaë a écrit:
Un peu mal à l’aise, elle souffla d’un rire un peu mélancolique : « C’est à une expatriée que vous dites que la plus part de son peuple est plus fermé… J’en suis consciente. Je n’ai pas quitté cet endroit sans raisons... » Les mots n’étaient pas agressifs, même à demi murmurés, se coinçaient un peu dans sa gorge. L’elfette baissait la tête dans une honte qu’elle tentait de ne pas montrer. Comment comprendre les regrets entre ses mots et lire la tristesse entre ses lèvres lorsqu’on ne savait pas qui elle était? Elle avait fait plus d’une erreur, la plus grosse était d’être restée aussi longtemps. Les elfes étaient beaucoup plus ouverts, plus accessible depuis la mort de Vraorg. Ils avaient appris, pourtant il n’y avait pas de place pour ceux qui voulaient pardonner et voir la paix d’une autre manière que la leur. Elle n’était pas la bienvenue en Estellïn, mais Mëryl n’avait jamais cru que cet endroit était une maison. Pouvait-elle appeler Gloria ainsi?

La petite rose releva la tête, tiens, il avait ignoré sa proposition et lui rendait maintenant son offre? C’était un peu décevant de voir le produit de l’orgueil, mais son silence fut trop long et elle n’eut vraiment le temps de lui répondre lorsqu’elle sentit la jalousie d’Aïasil fumer tout près d’elle. Un sentiment de lascivité s’emportait d’elle, encore une crise? Cette dragonne n’allait donc jamais cesser d’être aussi possessive? Elle soupira, fatiguée et un peu exaspérée. Le problème refaisait surface et elle n’en voyait plus la fin, y avait-il seulement une solution?

Elle écarquilla les yeux en la sentant beaucoup trop près et la dernière chose dont elle se souvenait, le pauvre homme se faisait mordre par la petite dragonne qui partait aussitôt. L’esprit protecteur de Mëryl la poussait à vouloir savoir où elle allait et si elle était en sécurité, toute petite et seule dans ces grandes rues, elle espérait de tout son cœur qu’elle ait bien. Mais la petite obsidienne avait fait une autre bêtise que Mëryl allait devoir réparer. Elle s’élança rapidement, posant les mains sur les bras de l’homme comme pour le rattraper, alors qu’à voir sa carrure, c’était plus un réflexe qu’autre chose. Elle secoua lentement la tête, se demandant qu’est ce qui était passée par la tête de cette petite entêtée. « Vous allez bien? Je s…Il faudrait trouver un endroit pour trouver des soins, vous arriverez à marcher? Asseyez-vous…là… » Sur le rebord d’un immeuble, la pierre et la brique permettaient de s’asseoir. Elle y mena Artane sans vraiment le laisser répondre. Elle n’avait pas de sort qui permettent de guérir instantanément…Mëryl avait envie de s’excuser pour Aïasil, mais cela la révélerait et ferait fuir le mercenaire. Elle en avait assez que les gens aient peur d’elle, alors que c’était injuste, qu’elle n’avait rien fait de mal. Elle soupira, encore, et retira sa cape en la pliant sur son coude avant de se pencher et de la déposer. Dans sa petite bourse, elle fouilla un instant, un peu embarrassée et nerveuse. « Je dois avoir un bandage ou quelque chose… » De raison, elle en avait un peu et le sortait pour l’enrouler autour de la jambe d’Artane. L’enneigée n’était pas très fière de son obsidienne à présent. « Si vous arrivez à marcher… par contre je crois qu’il faudra s’occuper de ça avant… »


Artane Nordan a écrit:
Artane remarqua son changement d'attitude et de ton. Diantre, mais comment pouvait-il manquer de délicatesse à ce point. Maladroit qu'il était sur le coup. Bon en même temps, il n'avait pas l'habitude de causer avec de belles elfes. Mais cela ne l'excusait en rien ! Rha espèce de balourd ! Il se montra sincèrement désolé, et cela s'entendait à son ton un peu penaud

''Pardonnez moi. Je me suis montré quelque peu... grossier. Je ne voulais pas vous blesser. Mon ignorance est tel que j'aurai du mieux réfléchir à mes mots et...''

Il n'aimait pas voir les femmes, quelque soit leur espèce, être tristes. Il détestait plus encore de les blesser. Il s'en voulait. La prochaine fois, il pèsera un peu mieux ses mots en présence d'une Elfe ! et de s'intéresser un peu plus à ce qu'il pourrait ressentir loin de leur patrie ! Donc pour se rattraper, il s'apprêta à lui relever le menton et de s’excuser quand il sentit quelque chose lui transpercer le pantalon, juste en haut de sa botte. Mille dards se plantèrent dans la chair de son mollet ferme ; ce qui était encore plus douloureux.

Artane poussa un cri mélangé de surprise et de douleur. Et franchement ce n'était pas du tout agréable ! La morsure était forte et sa jambe se plia déjà à cause de cette agression dentaire éclair. Il sentit que l'Elfe lui attraper le bras, comme pour le retenir de tomber. C'était un geste noble, mais qui était qu'à moitié inutile. Enfin pas totalement. Artane en profita pour prendre appui sur sa jambe valide et grommela dans sa barbe.

''Par les Esprits... Mais j'ai été mordu ! Mais par quoi ? ''

Mëryl s'enquit de suite de son état, s'inquiétant de ce qui venait de se produire. Peut être que chez elle, se faire mordre était impossible. Chose certaine était qu'il cherchait quel bestiole avait pu lui planter ses petits crocs ainsi et avec une force en plus ! Il sentait déjà que le sang imbibait son pantalon ! Ce n'était pas un rat, ça, il en était certain ! Il s'apprêta alors à rassurer sa compagne que celle-ci le tira pour le contraindre à s'asseoir... Et pendant qu'elle fouillait dans sa bourse, Artane regarda nerveusement les parages. Vu ce qu'il avait ressenti, il n'avait pu que se faire mordre que par un sale clébard... Et pour qu'il morde comme cela... Par les Esprits ! Et s'il avait la rage ?

Mëryl passa un bandage autour du mollet blessé, sans retirer le bas du pantalon. En même temps en pleine rue et avec un animal potentiellement dangereux...Il grimaça quand le bandage eut un noeud, qui serra un peu plus l'endroit de la morsure.

''Je vais réussir à marcher, mais en boitant quelque peu. Diantre, mais cela fait un mal de... chien ! Je pensais qu'on nettoyait les rues moi. ''

Comme pour passer son agacement et pour faire fuir la bestiole canine qui pouvait être encore être là, dans l'ombre, il tendit sa main, ouvrit sa paume et libéra une boule de feu. Celle-ci percuta un mur épais et s'étala en quelques dizaines de petits braises. Heureusement, elles s'éteignirent et rien ne prit feu. Guère malin me direz-vous de lancer un tel sort mais bon ! Au moins, le monstre, ce fichu cabot, n'était plus là.

''Oui, faut faire nettoyer cette... morsure ! désolé du sort jetée, mais je devais m'assurer que la bête n'était plus là. Je m'en serai voulu si elle s'en était prise à vous. Oh, que j'espère qu'elle n'avait pas la rage. A la taverne, ils auront de quoi nettoyer. Un bon tort boyau et cela désinfecte tout à coup sûr ''



Spoiler :


Mëryl Nalwaë a écrit:
Elle se retint de répondre à la question de l’homme, se mordant un peu la langue. Non, ce n’était pas le moment de lui dire, il serait en colère contre elle et puis…ce n’était pas sa faute, ce n’était pas juste d’ailleurs. Il fallait vraiment qu’elle lui parle pour régler cette histoire de jalousie. La petite rose grimaça un peu en voyant le sang qui s’était imbibé, alors qu’elle appliqua une pression sur le pansement. Son vêtement suffirait, serré par les bandages, il cessera de saigner jusqu’à la taverne où ce serait plus aisé d’appliquer des soins plus délicats.

Nettoyer les rues, la petite rose serra les dents en baissant la tête, étouffant une réplique. Elle ne pouvait pas vraiment s’offusquer maintenant, au risque de se dévoiler. Elle écarquilla les yeux lorsque la boule de feu fut lancée et se baissa, par réflexe, son corps se retrouvant contre le mur de pierre. Son sursaut se fit audible, mais elle n’avait pas crié et s’était rapidement replacée. « Attendez… » Non, sa dragonne n’avait pas la rage et n’avait rien d’un chien de rue. L’enfant de l’abomination passa une main au dessus de la cheville et se mit à chanter doucement, dans sa langue natale*. « Ça ira…pas de rage. » Grimaçant un peu, elle pencha un brin la tête sur le côté. « Elle ne vous a pas manqué… » murmura-t-elle. C’était un peu excessif, non? Peut-être que la petite obsidienne avait du mal à contrôler sa force, elle qui grandissait un peu plus chaque jour.

Mëryl se releva et aida l’homme à faire de même, gardant une main sur son bras jusqu’à ce qu’elle voie qu’il se tenait par elle-même. « Ne perdons pas de temps. » Dit-t-elle, avant qu’ils ne prennent le chemin vers leur destination. Elle gardait toujours un œil sur l’humain, prête à le rattraper s’il devait perdre l’équilibre. Certes il la ralentissait, mais c’était sa liée qui avait fait ce mal au départ. Lorsque la petite rose aperçu la bâtisse qui lui était familière, elle fut soulagée et ne tarda pas à entrer, ouvrant la porte au mercenaire, histoire de bien blesser son orgueil. Ce n’était pas forcément intentionnel, mais cela ne lui dérangeait pas du tout de le devancer.

La petite rose laissa Artane s’asseoir et s’occupa d’aller expliquer à la tavernière ce dont elle avait besoin puisque son compagnon de fortune avait été mordu. Elle amena rapidement un alcool fort et de quoi débarrasser le sang, demandant de ne pas en mettre partout. La femme revint avec un linge, de l’eau dans un contenant suffisamment grand et un alcool fort. La petite rose soupira en s’installant à une chaise près de l’humain, déposant sa cape sur sa chaise. « Il y avait plus de guérisseurs accessibles dans les bois elfiques… » remarqua-t-elle avec déception. Elle savait à quoi consistait cette technique, mais ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était un peu…rude. La petite rose défit le bandage et remonta le pantalon, malgré un peu de réticence et de timidité. Elle nettoya la morsure avant de prendre la bouteille dans ses mains, toujours au-dessus du contenant. « Bon…allez…prêt? » Elle prit un souffle avant de prévenir. « À trois, un, deux… » La petite rose versa l’alcool immédiatement. Elle se souvenait que les guérisseurs avaient parfois fait cela, avec elle et sans mesquinerie. S’attendre à la douleur rend la chose plus pénible, alors que ne pas s’y attendre soulage rapidement et d’une seconde à l’autre, c’était terminé. « Voilà, voilà. C’est terminé maintenant… » dit-t-elle doucement en levant la tête pour regarder l’homme dans les yeux, tentant de le rassurer. Elle ne se faisait pas attendre pour mettre de nouveaux pansements.
Spoiler :


Artane Nordan a écrit:
La damoiselle avait quelque peu sursauté au lancer du sort enflammé. Artane ne pouvait pas lui reprocher cette réaction. Il n'avait pas prévenu non plus. Et quand elle se mit à chantonner tout en posant une main douce sur la cheville de l'humain, Artane se demandait ce qu'elle faisait. Ah, il voyait. Elle avait usé d'un sortilège pour déterminer si la morsure poserait soucis ou pas. Ouf, pas la rage alors. Une bonne chose que de savoir ce détail là. Car souvent, les animaux enragés attaquaient tout ce qui passait.

Il émit un sourire rasséréné, même s'il n'avait pas franchement pensé à un empoisonnement ou autre par le biais de cette morsure. Par contre, il avait quelque peu tiqué par le terme ''elle''. Que voulait dire l'Elfe par là ? bah, sans doute pour définir la ''bête'' ou la ''bestiole''. Mais une petite voix lui souffla de garder ce détail sous le coude.

Mëryl l'aida à se relever. En parfait gentilhomme, il veilla à user aussi de ses propres moyens pour ne pas qu'elle fasse tout le boulot. Même si les Elfes possédaient une certaine force, elle restait une femme. Et par galanterie, il s'appuya plus sur ses guibolles ; même celle qui était blessée. Il eut une grimace mais réussit à ne pas gémir. Un peu de fierté masculine hein.

Et pour ne pas perdre de temps, ils ne perdirent pas de temps. Artane veilla à allonger le pas de tel sorte qu'il ne trainait pas trop. C'était sa patte blessée qu'il traînait surtout. Boitiller était tellement disgracieux à voir, surtout quand il était accompagné par une Elfe prête à le soutenir s'il venait à vaciller.

Quand enfin ils arrivèrent à la taverne, Mëryl précéda Artane pour lui ouvrir la porte. Comme elle l'y songeait, il fut un peu vexé que ce soit elle qui lui ouvrait cette entrée. Lui qui se voulait toujours galant envers les belles de la gente féminine. Mais bon, il n'allait pas lui reprocher de lui être secourable. Elle le faisait pour faciliter son entrée. Orgueilleux qu'il était, il avait pensé avec trop de fierté. Allez on la remballe !

Une fois à l'intérieur, Artane poussa un soupir de soulagement quand il put poser son fessier sur une chaise en bois pas trop inconfortable. L'Elfe était déjà partie voir la tavernière pour demander ce qu'il fallait. Elle revint peu de temps après avec un linge, un récipient d'eau et une bouteille qu'Artane reconnut comme un alccol assez fort. Au moins, la désinfection sera garantie. Mais il allait mordre sur sa chique.

Quand elle évoqua quelque chose par rapport aux guérisseurs des bois elfiques, il n'osa pas répondre. Il redoutait de la froisser une nouvelle fois. La situation des Elfes devait vraiment être quelque chose de bien plus conséquent qu'il ne pouvait l'imaginer.

Une fois que Mëryl eut retiré le bandage de fortune et remonter le pantalon non sans rougir un peu, elle demanda à l'humain s'il était prêt. Il n'eut qu'à hocher la tête pour le confirmer. Elle décompta alors et employa l'alcool à la fin. Artane se crispa et mordit de monter son poignet pour étouffer un cri qu'il peinait à réprimer. Au moins, pouvait-il songer que plus c'était brûlant et piquant, mieux la plaie serait désinfectée ! Mais par les Esprits, que cela faisait mal !

L'Elfe joua la guérisseuse rassurante en remettant de nouveaux bandages. Artane termina de souffler le reste de cette brûlure désagréable qui picotait encore son mollet mordu.

''Vous me sauvez presque, chère Mëryl. Merci bien. Néanmoins...''Allait-il le demander ou pas ? Le doute persistait et il avait besoin de savoir. Il reprit donc : ''Tout à l'heure, vous avez dit ''elle''. Vous parliez bien de la chose au féminin car vous ne savez pas si c'est un chien. C'est bien définir les termes comme ''la bête'' ou '' la bestiole'' n'est ce pas ? ''

Elle aurait pu dire ''il'' pour désigner simplement l'animal... Restait plus à voir ce qu'elle y répondrait.

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Un soupire traversa ses lèvres, elle se souvenait de la promesse qu’elle avait fait à Amaury, ou était-ce réellement une promesse? Sa gorge se serra, non, elle refusait encore de mentir, mais son dernier souhait était de discuter d’elle ici. « Aïasil. » Fit-t-elle doucement, les yeux baissés et la voix un peu morne, elle s’était reculée dans sa chaise, un peu plus refermée sur elle-même. Mëryl avait envie de retrouver sa liée, à présent et son fiancé. Il n’y avait plus d’autre maison que ces deux-là, le royaume elfique lui était fermé maintenant et ces mots avaient été prononcés par l’empereur lui-même. « Ma sœur d’âme. » murmura-t-elle en relevant brièvement les yeux pour confronter le regarde d’Artane, l’espace de quelques secondes.

« Avez-vous entendu parler de la dragonne d’obsidienne? » Mëryl respira doucement en tentant de trouver les mots pour l’histoire qui viendrait. « La liée d’Aïasil est morte sous les crocs d’une louve géante, une louve que j’ai affronté lors de l’attaque des chimères sur le domaine baptistral. Aïasil a survécu…Ou plutôt, elle en est morte et son corps s’est reformé dans son œuf. À Aldaria, l’œuf était posé dans un espoir fragile qu’elle éclose et dans l’incertitude qu’elle soit seulement en vie…qu’une éclosion sans sa liée soit seulement possible. »

Relevant la tête, les yeux clairs de Mëryl semblaient lointains et perdus dans la mémoire de cet œuf qu’elle avait surnommé à l’honneur d’une pierre qui les représentaient toutes les deux. « Mais sous mes doigts, l’obsidienne enneigée s’est craquelée. Et Aïasil est née, une seconde fois…Pour mon plus grand bonheur et ma plus grande terreur. Je l’aime, plus que n’importe qui ou n’importe quoi en cet univers, mais son cœur est blessé, endeuillé…Il faut la pardonner, si elle prend de telles mesures c’est parce qu’elle crains plus que tout que je la quitte…Ou que je quitte ce monde. Je suis désolé que…cela tombe sur vous… » Elle baissa la tête, un peu bredouille et prête à se relever pour quitter la taverne. « Je ne vous en voudrais pas si vous me demandiez de quitter. Je peux vous offrir réparation et rentrer immédiatement si c’est ce que vous désirez. » D’autant plus s’il avait entendu les rumeurs courant sur sa réputation et son nom. On avait accusé son sang de poison, ses actions de déshonorables. Elle n’était plus rien pour ce monde et elle ne voulait plus rien entendre de celui-ci que d’être près de ceux qu’elle aimait.

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Avait-il bien entendu ? Avait-il bien perçu à ses oreilles le doux murmure qui venait de franchir les lèvres de la bouche de son interlocutrice ? Non, ce n'était pas possible, il avait mal entendu. Pourtant, quand Mëryl murmura une seconde fois, Artane manqua de s'étouffer. Oui, là, il avait bien entendu ! Il manqua d'en glisser de sa chaise. Par les Esprits Disparus, dans quoi il s'était encore fourré cette fois ? Il ne manqua pas de devenir blêmir en repensant à la bestiole qui l'avait mordue.

''Si j'ai entendu parler de cette saurienne volante là ? ''s'interrogea-t-il, toujours blême. ''Les dragons ne sont pas nombreux dans toute l'Armanda. Rien que de me dire son nom m'a suffi à savoir de qui vous parliez.''

Mais il avait écouté avec la plus grande attention l'histoire de la saurienne obsidienne. Là, c'était une version qu'il n'avait pas vraiment entendu. Et à voir le visage empli de tristesse de cette femme qui était l'âme soeur de la dragonne. Et à observer son regard désolé. Il était clair qu'elle n'avait pas cherché à lui jouer un sale coup ou de se prémunir par prévention d'une attitude déplacée de la part de l'humain.

Et dire qu'il s'était fait mordre par un dragon ! Il n'y avait que lui pour avoir ce genre de mésaventure et il s'estimait chanceux. Il savait que la prénommée Aïasil était encore bien jeune, mais il n'avait aucune idée de sa taille. La morsure aurait été plus sérieuse que cela. Et d'ailleurs, pourquoi cette dragonnette lui avait lacéré la jambe ? Avec les explications de l'elfe en complément de l'histoire narrée à ses soins, il comprenait mieux pourquoi la reptile ailée était venue lui planter ses crocs acérés dans sa jambe. Dans une telle situation,
un être humain n'aurait pas supporté lui aussi de voir l'abandon se profiler à nouveau.

Mëryl était désemparée. Elle avait la tête baissée, penaude et prête à rembourser Artane s'il venait à en faire l'exigence. L'humain avait repris un peu de couleurs au visage, mais il n'avait rien d'un homme rancunier ou en colère après ce qu'il venait d'apprendre. Au contraire, il était même désolée pour cette femme. Peu importait ce qu'on racontait sur elle.
Elle était dragonnière et les dragons ne se liaient pas à n'importe qui.
Il afficha un léger sourire, un peu contrit et releva lentement le menton de l'elfe désespérée. Il croisa son regard.

''M'en faudra plus que cela pour exiger réparation ou de vous ordonner de partir sur le champ. Après tout, votre âme soeur a voulu vous défendre. Même si je soupçonne un acte de jalousie en complément. En tout cas, elle a du mordant, sans jeu de mots. Et puis, elle est douée. Elle a su jouer des ombres et de la nuit pour se faufiler jusqu'à moi. Allez, rassurez-vous. Il n'y a pas eu mort d'homme. Juste une jambe qui a souffert et un amour propre un peu froissé. Je survivrai. Et puis, ce ne sera pas le premier jeune dragon que je croiserai. ''

Et il afficha un sourire plus amicale, comme si le drame récent était totalement effacé.

''Ca va mieux maintenant que je vous ai rassérénée ? ''

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Elle eut une moue un peu déçue, inutile de dire qu’elle n’appréciait pas que sa sœur d’âme soit qualifiée d’un tel reptile. Elle était trop timide pour montrer fervemment son désaccord, alors que l’homme venait de se faire mordre. L’enfant de l’abomination fronça les sourcils, un peu troublée qu’il évolue dans son dialogue au point d’être, finalement, compréhensif. Mëryl se demandait si cette histoire avait été racontée, en dehors des cercles d’amitiés. La dragonnière en avait entendu parler par Orfraie, mais surtout par Aïasil qui n’avait pas cherché à le lui cacher. C’était un signe de confiance, pour la petite rose. Elle écarquilla les yeux et cligna deux fois. Puis elle réalisa qu’il avait posé la main sur son menton.

La petite rose leva doucement la main et se saisit du poignet de l’humain. Son geste était sans agressivité et sans colère, mais il était clair. Elle descendit la main pour rétablir la distance entre eux. Il était une curiosité et ça avait été amusant de voir ses réactions, mais elle ne pouvait pas jouer comme ça avec lui très longtemps. Mëryl se souvenait des nuits passées avec son mari à tenter de faire un enfant et elle craignait de l’humilier, que leur alliance soit ou non de raison. La petite rose sourit, comme pour éviter de laisser une tension s’installer. Elle appréciait sa compréhension et sa gentillesse, mais la limite était à présent établie. Elle gloussa un peu en reposant les bras contre la table, portant attention à ne pas y mettre ses coudes.

« Il faudra se rassurer en se disant qu’elle ne pourra pas toujours se glisser ainsi dans les ombres. J’ai hâte de la voir grandir et voir sa taille impressionner les autres. Mais ce sera moins simple à ce moment…Je me demande comment je ferai pour… »

Ses joues devinrent un peu rouges, sa main se glissait là où son ventre et effleurait sa robe. Cela faisait à peine quelques semaines, il n’y avait rien de certain pourtant, quelques symptômes étaient déjà là. « Sauriez-vous imaginez, une petite maison dans ce quartier, une dragonne et…un enfant… » Elle était nerveuse, maintenant que la possibilité était vraiment là. Maintenant que ce qu’elle avait prévu était devenu réel, plutôt qu’une idée lointaine probablement impossible. Mais elle était certaine que c’était toujours ce qu’elle désirait. Changeant de sujet un peu rapidement, elle releva la tête, souriant doucement. « Vous avez rencontré d’autres dragons? Qui donc? »

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Comme il s'était attendu, quand elle se reprit un peu, elle prit délicatement la main qui avait aidé à relever son doux visage et l'écarta gentiment. La distance était claire et compréhensible. Artane ne s'en offusquait même pas. Les femmes avaient des fois des frontières infranchissables qu'il fallait respecter, plus encore quand c'était une Elfe. Il avait de la chance néanmoins. Elle aurait pu prendre cela comme une insulte ou une pathétique tentative d'approche à tendance plus qu'amicale. Il restait souriant et fut content de voir qu'elle souriait à son tour. Elle en avait même ri, avec une certaine légèreté.

Puis quand elle reprit la conversation avec un peu s'assurance, elle parla de la taille à venir de sa Liée et après elle marqua une courte hésitation. Artane la vit devenir un peu cramoisi, se demandant ce qu'il aurait pu encore provoquer comme inconvenance à l'égard de la jeune femme. Il comprit rapidement quand les détails sortirent des lèvres de Mëryl. Il cligna plusieurs fois des yeux. Elle lui demanda ça, à lui, un homme ? Il savait que les femmes se préoccupaient énormément de la venue de leur futur premier enfant, au point d'en paniquer, mais là, avec un dragon en plus...Il se gratta un peu l'arrière du crâne. Même si sa compagne de tablée d'un soir avait changé de sujet, il ne pouvait pas ne pas répondre.

''Hum.... un dragon verdâtre. Je crois qu'il s'appelle Firindal. Un dragon d'un caractère tout autre en comparaison de votre liée. D'où le fait que je vais vous répondre sur votre inquiétude en votre avenir de mère. Votre dragonne va grandir, elle va mûrir. Je pense qu'en approchant de l'âge adulte, elle aura un recul qu'elle n' a pas pour l'instant. Ma jambe peut en témoigner. Et puis un enfant, ce n'est pas un homme qui vous aborde comme cela dans la nuit n'est ce pas ? Moi je dis, oui, j'imagine bien, vous, un enfant et votre dragonne, vivre ici. Les dragons restent des créatures indépendantes. Votre liée, outre de plus tenir dans une rue une fois bien grande, se plaira à vous offrir de la liberté, comme de savourer la sienne à certains moments. Je ne me rappelle pas d'avoir entendu parler de dragons collés des journées entières à leur lié. ''

Puis il fit un sourire très large, celui qu'il voulait encore rassurant.

''Rassurée ? ''

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