Décembre 1762
S'introduire sur les lieux avait été plus simple qu'il ne l'avait tout d'abord imaginé, accentuant la confiance déjà sereine qu'il avait face à la réussite de cette mission. De prime abord, ça n'avait rien d'inhabituel, un contrat sur la tête d'une noble un peu importune, comme il en avait déjà exécutés plusieurs sur le vieux continent, avant de quitter le Souffle et de devoir nettoyer derrière lui. Dans son esprit, tout était aussi clair et limpide qu'une eau pure. Tout ce dont il avait besoin, c'était de s'approcher assez près pour pouvoir piquer sa proie. Ensuite, il laisserait le venin agir sans faire plus d'efforts et repartirait toucher la prime de cinq mille pièces d'or qu'il irait mettre de côté sans rien dire à personne, en attendant de savoir ce qu'il allait en faire. C'était une très belle somme, la femme qu'il devait éliminer devait certainement beaucoup ennuyer son mystérieux commanditaire. Bah peu importait, il n'avait pas besoin de poser beaucoup de questions, si l'or était à la clef. Tout ce qu'il avait à faire, c'était évaluer les environs pour connaître le chemin et ses possibilités d'échappatoires, ce qu'il pouvait utiliser, puis de se trouver un moment adéquat pour passer à l'action. Et il devait avouer que reprendre un contrat d'assassin lui plaisait assez. Cela le changeait de son quotidien de simple pirate. Cette bande de dégénérés avait parfois la sale manie de lui porter sur les nerfs avec leurs habitudes stupides et leurs appétits ineptes. S'il se pensait meilleur ? Parfaitement. Et ne l'avait-il pas déjà prouvé ? Mais ça n'avait pas d'importance. Ce n'était pas le moment de faire un examen de conscience. C'était le moment du meurtre.
Il se glissait souplement d'une surface à une autre, s'approchant du lieu de repos de la damoiselle. Un pas, puis un autre. Défait de son manteau sa queue de chitine sombre et luisante se soulevait, dard mortel pointé en avant, voracement. Ses pas étaient silencieux, et bientôt, il fut devant la couche qu'il avait repéré précédemment et qu'elle aurait dû occuper… Aurait-du oui, car elle n'était pas présente. La constatation amena le trouble dans l'esprit du scorpion. Jusqu'à présent, il avait été certain de la trouver là à cette heure-ci. Est-ce que cela pouvait vraiment être une coïncidence si elle n'était pas là précisément quand il passait à l'action ? Non. Quelque chose s'alluma en lui. Quelque chose d'alerte et de tendu. Non, ce n'était pas une coïncidence si elle n'était pas là justement quand il passait à l'action. Où avait-il échoué ? Que venait-il de se passer ? Son cœur battait vite mais il était habitué à la pression, inspirant profondément, il se tapit dans un coin, et jeta un coup d’œil dans les environs. Soudainement, c'était comme si un voile se levait de sa vision, qui l'encombrait jusque là et qui subitement se désagrégeait pour lui faire prendre conscience qu'il venait peut-être de se mettre les deux pieds dans la merde. L'immobilisme était total pourtant, il ne voyait rien d'alarmant, rien de suspect à part cette absence. Son instinct lui hurlait de fuir le plus vite possible, le plus loin possible. S'il avait été confiant, il n'était pas de ceux qui n'admettaient pas l'échec ou une erreur et là ? Là il y avait erreur.
Ce ne fut que lorsqu'il vit la chevelure flamboyante se découper sur le ciel extérieur qu'il comprit à quel point il avait fait une erreur justement. Déglutissant légèrement, il resta pourtant maître de lui-même et observa la dragonnière de son regard absent. Il pouvait peut-être encore jouer cela au charme et à l'innocence, il pouvait essayer. Prétexter quelque chose de logique et d'acceptable à sa présence dans la chambre en question. Il ne devait pas agir comme un suspect. Avec de la chance, elle n'avait pas vu sa réaction première lorsqu'il était à l'intérieur et tout serait plus simple, bien plus simple. Avec une grâce héritée de ses années de noblesse, il salua la princesse immaculée avec, il l'espérait, assez de naturel.
« Bonsoir, Dame Flamboyante. Navré de vous déranger »
Il se redressa et décocha un coup d’œil par-dessus l'épaule de l'archère légendaire.
« Je ne faisais qu'une rapide vérification, je ne trouble pas plus votre soirée... »
Il se glissait souplement d'une surface à une autre, s'approchant du lieu de repos de la damoiselle. Un pas, puis un autre. Défait de son manteau sa queue de chitine sombre et luisante se soulevait, dard mortel pointé en avant, voracement. Ses pas étaient silencieux, et bientôt, il fut devant la couche qu'il avait repéré précédemment et qu'elle aurait dû occuper… Aurait-du oui, car elle n'était pas présente. La constatation amena le trouble dans l'esprit du scorpion. Jusqu'à présent, il avait été certain de la trouver là à cette heure-ci. Est-ce que cela pouvait vraiment être une coïncidence si elle n'était pas là précisément quand il passait à l'action ? Non. Quelque chose s'alluma en lui. Quelque chose d'alerte et de tendu. Non, ce n'était pas une coïncidence si elle n'était pas là justement quand il passait à l'action. Où avait-il échoué ? Que venait-il de se passer ? Son cœur battait vite mais il était habitué à la pression, inspirant profondément, il se tapit dans un coin, et jeta un coup d’œil dans les environs. Soudainement, c'était comme si un voile se levait de sa vision, qui l'encombrait jusque là et qui subitement se désagrégeait pour lui faire prendre conscience qu'il venait peut-être de se mettre les deux pieds dans la merde. L'immobilisme était total pourtant, il ne voyait rien d'alarmant, rien de suspect à part cette absence. Son instinct lui hurlait de fuir le plus vite possible, le plus loin possible. S'il avait été confiant, il n'était pas de ceux qui n'admettaient pas l'échec ou une erreur et là ? Là il y avait erreur.
Ce ne fut que lorsqu'il vit la chevelure flamboyante se découper sur le ciel extérieur qu'il comprit à quel point il avait fait une erreur justement. Déglutissant légèrement, il resta pourtant maître de lui-même et observa la dragonnière de son regard absent. Il pouvait peut-être encore jouer cela au charme et à l'innocence, il pouvait essayer. Prétexter quelque chose de logique et d'acceptable à sa présence dans la chambre en question. Il ne devait pas agir comme un suspect. Avec de la chance, elle n'avait pas vu sa réaction première lorsqu'il était à l'intérieur et tout serait plus simple, bien plus simple. Avec une grâce héritée de ses années de noblesse, il salua la princesse immaculée avec, il l'espérait, assez de naturel.
« Bonsoir, Dame Flamboyante. Navré de vous déranger »
Il se redressa et décocha un coup d’œil par-dessus l'épaule de l'archère légendaire.
« Je ne faisais qu'une rapide vérification, je ne trouble pas plus votre soirée... »