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Le jour filtrait dans la chambre de Cornélia. S’étirant paresseusement, elle savourait un repos bien mérité après des mois sans le moindre répit. La veille, son père et elle avaient passé la soirée chez leur vieil ami Crissolorio Ostiz qui était depuis peu régent de l’empire Glorien. Ils étaient rentrés tard et la jeune femme traînait voluptueusement au lit, se laissant le temps de se lever à son rythme.

Une fois pleinement éveillée, elle choisit sa tenue du jour. Elle opta pour une jolie robe de lin écrue et ceignit sa taille d’une ceinture de cuir finement travaillée. Elle décida de relever simplement ses cheveux afin de ne pas être dérangée pendant sa promenade de l’après-midi. L’ensemble était, comme à son habitude, à la fois simple et élégant.
Satisfaite de sa tenue, elle appela une servante de l’auberge afin de demander qu’on lui serve à déjeuner. Elle avala rapidement son repas, son impatience contrastant avec la langueur dans laquelle elle se complaisait quelques instants auparavant. Les titres que lui avaient recommandés Crissolorio tournaient dans son esprit et elle voulait à tout prix les trouver avant de repartir le lendemain. Cet après-midi est le seul moment dont elle disposait pour faire le tour des librairies de Gloria.

Elle descendit de sa chambre et fit un rapide au revoir à son père qui déjeunait tranquillement dans la salle commune. Jetant une cape de flanelle de couleur caramel sur ses épaules, elle sortit dans la ville déjà effervescente. Quittant les frontières du centre ville, elle s’aventura dans le quartier Est de la grande cité. Celui-ci fourmillait d’activité, et en son sein se croisaient artisans, pêcheurs, soldats et bien d’autres personnes encore.
Cornélia trouva rapidement l’ouvrage d’Eric Deletang, La caste et la paix. Puis, cherchant un peu plus soigneusement parmi les étagères poussiéreuses de la librairie, un ouvrage de Lucius Demegon sur les vampires. Ne réussissant pas à trouver un quelconque écrit de Brosnalow Manélewska traitant des vampires sur les rayonnages, elle demanda conseil au libraire qui lui recommanda une autre librairie se trouvant dans le centre ville de Gloria et qui se spécialisait dans les œuvres sur les peuples non-humains d’Armanda. Le remerciant, elle sortit rapidement de la boutique. Il ne lui restait plus qu’une heure ou deux avant de rejoindre son père pour le dîner.

Errant dans le superbe et majestueux centre ville de la cité, elle cherchait en vain la fameuse librairie qu’on lui avait indiquée plus tôt. Avant d’abandonner ses recherches, la jeune marchande se décida à demander à un passant s’il connaissait ladite librairie. Alors qu’elle promena son regard sur les passants à la recherche de quelqu’un à qui demander son chemin, elle aperçu le dos d’une jeune demoiselle marchant avec l’assurance de celle qui sait où elle va. Pressant le pas, elle rattrapa l’inconnue, qui, aux vues de sa silhouette, semblait à peine entrer dans l’adolescence, et lui posa la main sur l’épaule. C'est les joues roses, légèrement essoufflée d'avoir tant marcher toute la journée et tenant de sa main libre les livres fraîchement acquis qu'elle formula sa question.

« Excusez-moi, Mademoiselle, je ne voudrai pas vous importuner mais pourriez-vous m’indiquer où se trouve la librairie des confins ? On m’a dit qu’elle devait se trouver non loin d’ici mais je cherche depuis un moment sans succès… »

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Il est parfois tellement agréable de se plonger dans l'anonymat de la foule. Avancer parmi le commun sans se poser de question. Il existe, certes, toujours le risque qu'une personne en veuille à ma vie, puisque je suis l'une des Princesses de la Cours des Miracles, mais le fait de pouvoir se fondre dans cette masse de gens sans que personne ne vous regarde avec un regard de crainte dès que vous ouvrez la bouche ou que vous inspirez un instant.

Judhein m'accompagnait aujourd'hui. Il était revenu pour passer quelques "vacances", comme il disait, avec moi.
Étrangement, sa présence me dérange moins que celle de la plus part des gens que je peux côtoyer au quotidien. L'assassin avait souvent tendance à me surprotéger. Nous le savions tous les deux, mais ni l'un ni l'autre ne nous ne formalisons de cela. Il restait discret en toute occasion, mais je savais sa présence toujours là. J'avançais donc sereine.

Je n'avançais toutefois pas sans avoir une destination bien précise en tête. En effet, je me rendais dans une librairie bien particulière ou elle devait récupérer une commande qu'elle avait passé depuis maintenant quelques mois. Rien de bien extraordinaire en apparence. Mais le manuscrit que je lui avais confié à libraire était un livre pour ainsi dire unique, ou presque. Il s'agissait du Conscientia. Un vieux livre que j'avais obtenue au travers de moyens que je préférais taire.  Je le lui avait confié afin qu'il en restaure la couverture et qu'il la rende moi attirante au regard. Je voulais prendre toute les précautions nécessaire pour réduire le risque qu'un voleur un peu trop cupide n'envisage de me subtiliser l'ouvrage.
En effet, même si je ne me vantais pas de le posséder, il était toujours possible qu'un œil avisait reconnaisse l'ouvrage et soit prit d'une envie de se l'accaparer.

Je me rendais donc chez l'homme lorsque je sentis une main se poser sur mon épaule. Pour qu'elle se pose ainsi, c'est que mon "gardien" n'avait pas estimé que la personne puisse représenter la moindre menace à notre égard. Je me tournais donc vers l'inconnue et découvris une jeune femme, d'une vingtaine d'année, le teint frais, qui me regardait, tout en tenait de son autre mains un certains nombre de livres. Au vu de l'état de ceux ci, ils devaient être relativement neuf. Ce qui, il fallait le reconnaître, était un luxe que nombre ne pouvait se permettre d'avoir.
Je l'écoutais attentivement, tout en lisant les titres des livres qu'elle possédait. La Caste et la Paix et un deuxième livre traitant des vampires.
Un choix intéressant de connaissances.


-Je connais effectivement ce lieux. Laissez moi donc vous y conduire. Je m'y rendais justement moi même pour y récupérer une commande. Je vous félicite, au passage, pour votre choix, que se soit de livre que pour le choix de ce libraire. Il possède un nombre intéressant de manuscrit qui valent la peine d'être à tout le moins consulté, sinon possédé.

Je savais de quoi je parlais car le libraire faisait partie de ces gens qui bénéficiaient de mes investissements. Je m'assurais ainsi qu'il puisse avoir le meilleur de son métier en lui faisant régulièrement don d'une somme d'argent disons correcte. Cela pouvait paraître désintéressé, mais en réalité, je m'assurais ainsi d'avoir accès au savoir lorsque je ne parvenais à trouver de source vivante sur les sujets qui m'intéressaient.

-Si je puis me permettre, je vous invite également à lire Mensonges et Vérités. Un traité sur les subtilités entre le vrai et le faux. C'est un livre qui a été écrit très récemment et riche en enseignements.

Une fois encore, je savais de quoi je parlais puisque j'étais moi même l'auteur du dit traité. J'avais commencé à l'écrire pendant ma formation au près d'Arcturius et je n'avais achevé l'écriture que trois mois plus tôt. Je me faisait certes de la publicité en l'annonçant ainsi, mais je pensais que cet ouvrage, en dehors du fait qu'il s'agissait du miens, pouvait apporter beaucoup à qui s'y intéressait réellement.

Je pris le bras de la jeune femme et l'invitait à m'accompagner le long des rues de la Capitale humaine.
Elle avait eu la politesse de s'excuser d'entrer et avait montré que son désir n'était autre que combler son ignorance. Le genre de comportement que, personnellement, j’apprécie particulièrement. Je me faisais donc un certains plaisir à répondre à sa requête.

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Lorsque la jeune demoiselle se retourna, Cornélia en eut le souffle coupé. Elle fit néanmoins de son mieux pour ne rien laisser paraître afin de ne pas se montrer incorrecte avec l’inconnue. Très belle, celle-ci avait une longue chevelure argentée qui encadrait un visage enfantin au teint de porcelaine où flamboyait des iris carmin des plus surprenants. Malgré son apparence juvénile, son regard trahissait la lassitude de ceux qui avaient déjà vécu bien trop longtemps, ce qui rendit la jeune marchande perplexe. Mais cette fugace impression fut balayée par l’affabilité dont fit preuve son interlocutrice lorsqu’elle s’adressa à elle.

« Je connais effectivement ce lieux. Laissez-moi donc vous y conduire. Je m'y rendais justement moi même pour y récupérer une commande. Je vous félicite, au passage, pour votre choix, que se soit de livre que pour le choix de ce libraire. Il possède un nombre intéressant de manuscrit qui valent la peine d'être à tout le moins consulté, sinon possédé. »

Cornélia fut enchantée de ce qu’elle entendait. Quelle coïncidence ! Non seulement, la demoiselle connaissait la librairie qu’elle recherchait, mais en plus elle s’y rendait elle-même et lui proposait de la guider jusqu’à leur destination. Décidément, elle ne pouvait pas mieux tomber. Tout à son ravissement, elle reporta son attention sur la jeune femme qui orienta la conversation vers les livres que Cornélia tenait à la main.

« Je vous félicite, au passage, pour votre choix, que se soit de livre que pour le choix de ce libraire. Il possède un nombre intéressant de manuscrit qui valent la peine d'être à tout le moins consulté, sinon possédé.

- Je vous remercie, mais le mérite ne me revient pas, dit-elle humblement. Je cherchais des livres traitant des divers peuples vivant à Armanda. Cependant les ouvrages de qualité sur les vampires ne sont pas aisés à trouver aux vues du récent passé des humains avec eux. C’est un ami très proche de ma famille qui me l’a recommandé, il est lui-même très érudit et s'intéresse à bien des sujets, pour mon plus grand plaisir. Je suis par ailleurs ravie de vous entendre dire que cette librairie est intéressante, maintenant j’ai confiance dans le fait d’y trouver mon bonheur !»

Elle dit ces mots en souriant gaiement à l’inconnue. *Voilà une compagnie des plus agréables ! En plus, elle semble très cultivée et intéressante*, songea-t-elle avant de reporter son attention sur celle qui se tenait à ses côtés.

« Si je puis me permettre, je vous invite également à lire Mensonges et Vérités. Un traité sur les subtilités entre le vrai et le faux. C'est un livre qui a été écrit très récemment et riche en enseignements.

- Oh, ça a l’air très passionant ! Dit-elle enthousiaste. Je vous remercie de cette recommandation. Pensez-vous que je pourrais le trouver à la librairie où nous nous rendons ? »

Avant même de répondre l'inconnue lui prit délicatement le bras, l’incitant à la suivre. Cornélia cala les livres contre sa poitrine, libérant son autre main. C’est alors que qu'elle se rendit compte d’une entorse à toute bienséance qu’elle venait de faire. Sous l’impulsion, elle posa sa main sur celle de la jeune femme qui tenait son bras. La main sous la sienne lui parut particulièrement froide mais elle n’y prêta guère attention, les siennes l’étant également du fait de la température qui commençait à tomber à l’approche de la fin de journée. Elle s’exclama donc sans s’émouvoir le moins du monde des particularités de son accompagnatrice.

« Je suis navrée, je me rends compte que je ne me suis pas encore présentée ! Je me nomme Cornélia Alaric, marchande établie à Caladon. »

Tout en marchant, elle inclina gracieusement la tête pour saluer convenablement sa compagne de l’après-midi.

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En plus d'être cultivée, la jeune femme savait rester humble. Décidément, le monde me réservait encore bien des surprises. J'avais choisit de laisser tomber mon masque de Princesse de la Cours des Miracles pour un instant, pour être une simple personne au milieu de la foule. Et voila que le Dracos choisit de me faire rencontrer un être capable de me faire douter que le reste de la création ne soit que de simple mécréants.
Enfin. Un n'est pas tous. Il y a des exceptions, mais la plus part restait malgré tout des êtres qui ne s'intéresse qu'à leur pouvoir personnel et leur désir. Ils étaient prêt à provoquer des guerres pour prendre ce que l'autre avait et se l'approprier.
Mais par moment, je rencontrais des êtres qui été différents. En faite, cette jeune femme était peut être la première que je rencontrais et qui ne provoque pas chez moi soit du dégoût soit une envie de me l'approprier comme un jouet ou une chose pouvant m'appartenir. Bon, en dehors de Igorse et de mon père vampirique. Mais là, il s'agissait d'une autre question.

Je la conduisais donc au travers de la foule qui semblait s'ouvrir devant nous tandis que nous avancions.
A la question de la jeune femme, je lui adressais un sourire certains. Bien sûr que le libraire avait mon livre. Il m'avait même lui même complimenté sur le sujet.
Puis je perçu la main de la jeune femme et me tournais vers elle. Elle souligna alors un oubli élémentaire que nous avions commit toutes les deux. Aucune ne s'était présentée à l'autre. Mon sourire s’élargit alors d'avantage.


-En effet. J'ai moi même oublié de me présenter. Je me prénomme Irina. Irina Faust. Enchanté de faire votre connaissance, Demoiselle Alaric.

Je rétrécissais un court instant mes yeux en prononçant le nom de famille de la jeune femme. Je venais de me souvenir d'ou j'avais entendu ce nom. En effet, le vieux Godefroy avait "travaillé" avec ou pour moi, en fonction du point de vu. Une relation de travail de courte durée si je puis dire. Mais je le connaissais bien. Il m'avait notamment aidé en cachant dans certains de ses entrepôts les fuyards que je voulais faire disparaître de Gloria, faisant ainsi une certaine bonne action, au vu de l'époque, puisque le royaume était alors sous le contrôle du Voleur de Coeur. Nous avions été suffisamment discret pour ne pas mettre en péril son entreprise et cela lui permettait de récupérer de temps à autre de la main d’œuvre utile lorsqu'il en avait besoin, même si ce n'était que passager.

-Je suis passé une fois à Caladon, il y a bien longtemps. Et depuis, elle a dut être reconstruite et grandir maintes fois.

Je repris doucement la route en direction de l'établissement que nous devions visiter toutes les deux, prenant note dans un coin de la tête que la jeune femme s'intéressait aux vampires. A croire que ma race était devenu un passe-temps. Après Noxia, voila qu'une autre humaine s'intéresse aux Nocturnes.

-Qu'est ce qui vous intéresse tant chez les habitants de la Nuit, Cornélia? Cela ne vous dérange pas que je vous appelle par votre prénom, j'espère? Une vilaine habitude que j'ai. Difficile de s'en défaire.

En effet, lorsque l'on est en position de pouvoir, le tutoiement est un outil souvent utilisé dans le monde des Ombres, histoire de bien faire comprendre à l'autre que l'on est son supérieur. Certains y mette l'arrogance qu'ils gagnent avec leur place, mais pour ma part, je trouve généralement plus plaisant de laisser le tutoiement le plus simple. Ainsi, cela permet de rapprocher, d'une certaine manière le donneur d'ordre et l’exécutant.

Du coin de l'oeil, tout en poursuivant ma route, je vis l'une de mes filles me faire un signe, m'annonçant que l'un de mes contrats étaient terminé et que la paye avait été versé comme il se doit. J'acquiesçais silencieusement, mon sourire toujours sur les lèvres.

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Un sourire amusé et amical étira un peu plus les lèvres de la belle inconnue tandis qu’elle se présentait. La marchande eut l’espace d’une seconde l’impression que le nom d’Alaric était familier à l’inconnue. Mais l’impression fut si fugace qu’elle la chassa bien vite.
Irina Faust. Cornélia et sa mémoire infaillible ne l’oublierait pas désormais. C’était la première fois qu’elle entendait ce nom mais il lui plut tout de suite. Elle n’hésita pas à faire part de son opinion à la demoiselle.

« C’est un très beau nom que vous avez, Demoiselle Faust. Je suis également enchantée de faire votre connaissance. »

Puis Irina évoqua Caladon et son éternel changement. Cornélia ne put qu’acquiescer.

« Vous avez tout à fait raison. Cette cité est en perpétuel mouvement tout en étant agréable à vivre. Je ne voudrai pas vanter ma propre cité, mais je dois avouer que j’adore habiter cet endroit. Nous n’y sommes établis que depuis la fin de la guerre mais j’aurai du mal à vivre ailleurs désormais. Tous les peuples d’Armanda s’y retrouve et échange. C’est un lieu vraiment vivant. »

Elle avait énoncé cela avec une exaltation presque enfantine. Il est vrai qu’elle adorait cet endroit. De plus il n’était emplit que de bons souvenirs pour la jeune femme, contrairement à Gloria. Reprenant leur marche, Irina questionna la jeune marchande sur son intérêt pour les vampires tout en lui demandant si cela ne la dérangeait pas qu’elle l’appelle par son prénom. Sur ce dernier point, Cornélia la rassura bien vite. Elle lui répondit que cela ne lui posait aucun problème. Elle ne s’était jamais sentie diminuée du fait d’être appelée par son prénom ou tutoyée.
Au contraire, cela pouvait démontrer une familiarité que l’on n’accorde bien trop souvent qu’aux êtres les plus proches. Bien sûr, elle ne se risquerait jamais à faire de même sans y avoir été invitée mais ce déséquilibre lui importait peu tant que la compagnie était agréable. Les choses ayant été éclaircies à ce sujet, elle revint à la question initiale de la demoiselle.

« J’imagine que cela doit vous paraître bien étrange en effet. On me dit bien souvent que ce genre d’intérêt n’est pas très bien pour une jeune femme correcte. Mais personnellement je suis une personne curieuse et je me moque bien de l'opinion générale. Je m’intéresse à tous les peuples de notre beau continent. Pour tout vous dire, les guerres ont fait beaucoup de ravages en ce qui concerne les relations entre les différents peuples d’Armanda et je suis intimement persuadée que la méconnaissance d'autrui ne fait qu’empirer les choses. »

Elle fit une pause, l’air songeuse, avant de reprendre.

« Je m’intéresse aux vampires, aux elfes, au dragons mais aussi aux humains. Je dois admettre que de mon point de vue la connaissance réciproques des peuples ne pourra que renforcer la paix. Je déteste les guerres et les conflits, qui sont d’ailleurs bien trop souvent provoquées par la soif de pouvoir d’une minorité de personne… Mais je m’égare. Pour en revenir à notre sujet, les vampires sont encore très à l’écart des autres peuples, ce qui n’aide pas à améliorer leur image auprès du reste du monde. Je ne veux pas seulement les juger par ce qui s’est passé autrefois, je veux avoir une vision globale et neutre car je suis sûre que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. »

Cornélia se rendit soudain compte qu’elle venait de déverser un flot de parole assez impressionnant en l’espace de quelques secondes. Il en était toujours ainsi lorsqu’elle abordait un sujet qui la passionnait. Rougissant un peu, elle s’adressa à son interlocutrice avec un sourire gêné.

« Je suis navrée, quand je m’emballe il est difficile de m’arrêter. J’espère que je ne vous ai pas assommé avec mon monologue. Et vous quel est votre point de vue sur les peuples armandéens? Bien sûr, rien ne vous oblige à répondre si la question vous semble déplacée.»

Suite à ces quelques mots d'excuse, elle attendit patiemment la réponse d'Irina.

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La jeune femme répondait à mes questions sans la moindre gène, ce qui, je devais l'avouer, été particulièrement rafraîchissant pour moi. Elle me confirma notamment que certaines choses ne changeait pas, même après les affres de la guerre. Que Caladon poursuivait sa perpétuelle transformation, renouvelant sans cesse son "sang" pour continuer de vivre en cité marchande qu'elle été.
Cornelia était d’ailleurs fière d'en être l'une des habitantes de cette citée, ce qui est tout à son honneur, car il faut avouer que pouvoir faire partie de ceux qui vivent là bas et y travaillent sont, d'une certaine manière, privilégié par rapport au reste du monde. En effet, la cité n'appartenait à aucune nation réellement, et accueille tout le monde sans distinction de race ou de genre. Bon, de genre, cela reste quand même à nuancer, car dans les sociétés phallocrates actuelles, la femme à quand même pas mal de difficulté à se faire une place par elle même. Elle est obligé de faire bien plus d'effort sans même être certaines de parvenir au même résultat que les hommes exerçant dans les même milieux qu'elle. Une preuve encore, si il en faut, que les hommes sont avares et peu partageurs de leurs avantages. Mais à la limite, cela me paraît presque naturel. Dénué certes, mais naturel. Je ne leur reprocherais que difficilement de ne pas aimer céder à la femme. J'avais moi même dû commettre un certains nombre de meurtres pour me hisser là ou j'en étais désormais.

Cornélia avouait que son intérêt avait de quoi surprendre, mais étrangement, cela ne me surprenait pas. Au contraire. Cette curiosité m'emplissait d'une certaine allégresse.
Elle m'expliqua non pas la raison de cette fascination, mais plutôt la nature de celle ci. Ce qui, en soit, était rafraîchissant.


-Ne vous excusez jamais d'avoir l'opportunité de vous exprimer, Cornelia. La société est déjà extrêmement limitative pour les femmes, alors lorsque nous en avons l'occasion, autant en profiter.
Pour répondre à votre question, je pense que les trois races sont aussi stupide les unes que les autres. Ils s'arrêtent sur des considérations qui n'ont de valeur que celles que leur donnent les crétins qui s'y arrêtent. Les autres préférant tourner leur regard ailleur pour ne voir que ce qu'ils veulent voir. Donc, autant dire rien. Et cela s'applique aussi bien aux humains qu'aux elfes ou aux vampires. Malheureusement, les quelques "sages" qui existent n'ont pas le pouvoir pour changer les choses.
Les Baptistrels sont limité à cause de leurs pouvoirs qu'ils ont peur de perdre, et les dragonniers, si ils ne sont pas indifférents à la cause, restent cloisonné dans leur coin.
Les elfes sont hautains, arrogant, et franchement, ils sont loin de pouvoir prétendre à la place qu'ils prétendent occuper. Les vampires, pour leur part, coincé part leur "appétit", se battent pour le pouvoir et il suffit de voir comment ils se choisissent un chef.
Quand aux humains, ma foi, il ont contre eux leur jalousie et le désir de ce que possède l'autre. Ils veulent la puissance des vampires et l'agilité des elfes. Mais ils en oubli leur principale force. Leur adaptabilité.
Quand aux dragons modernes, ils sont plus intéressé par leur liés que par le reste du monde. Leur liens avec les mortels est une force d'une certaine manière, mais ils se détournent des réelles problèmes. Ils suffit de voir ce qui a attaqué l'ancienne Princesse elfique, Orfraie Ataliel pour se dire que nous avons une situation nécessitant toute notre concentration. Mais non. Chacun vaque à ses affaires, oubliant que nous vivons tous dans le même lieu. Donc ce qui menace l'un, nous menace tous.

Enfin... Ce genre de considération n'a pas grand intérêt. Je pense que nous ferions mieux d'entrer.


En effet, à force de discuter, nous étions arrivé devant la boutique qui nous intéressait.
La devanture ne payait pas de mine, mais pour ceux qui la connaissait, c'était un puit de connaissance qui ne demandait qu'à être consulté et acheté.

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Cornélia ne put qu’acquiescer aux propos d’Irina concernant la condition féminine dans leur monde. Du moins chez les humains, car elle n’avait qu’une vague idée de ce que pouvait être la condition féminine parmi les autres peuples d’Armanda. C’était d’ailleurs, l’une des raisons de ses lectures frénétiques, combler ses lacunes et mieux comprendre le monde. C’est donc avec une certaine ferveur et amertume envers la condition de ses semblables qu’elle lui répondit.

« Vous avez en effet totalement raison, chère Irina. Être femme à notre époque n’est pas vraiment le plus beau cadeau qui soit. Nous devons nous battre au sens figuré, mais pour certaines hélas au sens propre également, pour pouvoir tirer notre épingle du jeu et nous faire une place dans ce monde étouffé par la virilité. Je dois admettre que cette mauvaise habitude de m’excuser à tout va vient des années passées en foyer pour demoiselles de bonnes familles, ici-même, à Gloria. Malgré l’emprise de Vraorg, notre tutrice mettait un point d’honneur à continuer à nous former comme de bonnes filles à marier. »

Elle rit légèrement à la fois moqueuse et amère avant de reprendre.

« Oh, je n’ai rien contre l’idée d’un jour peut-être me lier à quelqu’un. Mais avant cela, je serai devenue suffisamment autonome pour ne jamais avoir à être dépendante. Cela dit, je dois paraître bien révoltée, malgré la vie plutôt confortable que j’ai eu comparée à bien d’autres qui ont du se battre bec et ongles pour obtenir si peu. Mais je me bats aussi à ma manière, et j’ai la chance d’être entourée de gens qui m’acceptent pour ma valeur car j’ai fais bien plus d’effort qu’un homme ne l’aurait dû pour arriver là où j’en suis dans ma jeune vie. Et j’espère pouvoir continuer ainsi afin d’atteindre mes objectifs personnels, bien sûr, mais aussi prouver que les femmes valent mieux que d’être simplement l’épouse de. »

Sa tirade terminée, elle reporta toute son attention sur les propos d’Irina. Quelle tristesse dans ses paroles, quelle amertume et quelle colère. Cornélia s’empêchait à grand peine de rester bouche-bée devant les propos de la demoiselle qui, elle le comprenait de plus en plus maintenant, était bien plus âgée qu’elle n’y paraissait. Sa lassitude et sa résignation face aux travers des divers peuples laissaient deviner les mille et unes vies qu’elle semblait avoir vécu.
La marchande se trouva soudain bien naïve avec ses beaux discours sur l’entente entre les peuples, la connaissance apportant la paix et la neutralité face aux pratiques de chacun. Bien sûr elle ne remettrait ses idéaux en cause pour rien au monde, convaincue jusqu’à la moelle du bienfait de la connaissance sur la paix mais elle comprenait aussi que sa réalité n’était pas la même pour les autres et que la vérité devait se situer quelque part entre ses belles rêveries d’intellectuelle et la renoncement teinté d’expérience d’Irina. Ce qu’elle ne put s’empêcher de faire part à sa compagne, alors que cette dernière fit remarquer, à la grande surprise de Cornélia, qu’elles avaient déjà atteint la librairie.

« En chaque être il y a une part d’ombre et une part de lumière. Je comprends et je ne peux qu’acquiescer à vos propos quand au fait que nos bas instincts nous tirent bien trop souvent vers la noirceur. Mais j’ai envie de croire à la lumière en chaque peuple et en chaque être. Car même un être qui aux yeux de tous peut paraître mauvais, peut faire preuve de bonté ou d’amour quand il le souhaite. »

Elle fit une pause, et lui sourit doucement, lui lançant un de ces regards qui donnent l’impression que l’on est mis à nu. Bien sûr, la jeune femme n’avait pas la moindre idée des lourds secrets que portaient Irina. Mais elle comprenait bien que tout n’avait pas été facile, doux et tendre pour elle, et que la noirceur avait bien trop souvent teinté sa vie. Elle espérait pourvoir lui donner un peu de lumière au moins pour les quelques instants qu’elles partageraient. Une rencontre de la providence où chacune s’enrichirait au contact de l’autre.
Se tirant de ses rêveries, elle reprit gaiement la parole afin de changer de sujet.

« Ces considérations sont au contraire très intéressantes mais peu convenables pour une aussi belle journée, en si bonne compagnie. Nos débats philosophiques devraient avoir lieu à des heures plus graves. Pour le moment, allons voir ce que cette librairie nous réserve comme bonnes surprises. Je compte sur vous pour me conseiller ma chère Irina ! »

Quittant le bras de sa compagne, elle lui attrapa la main et l’entraîna à l’intérieur sans hésiter.

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Cornélia avait-elle deviné qui je suis réellement? J'en doute. Mais qu'elle évoque le fait que certaines femmes aient à se battre au sens propre... Cela m'amusait au plus haut point.
Cela et le fait qu'elle décrive son ancienne matrone de l'école pour jeune fille. Elle semblait presque s'en amuser également.
Puis elle enchaîna sur le fait qu'elle puisse un jour se lier à un homme, mais qu'elle voulait le faire avec quelqu'un qui reconnaîtrait ce qu'elle avait accomplit et ce qu'elle pouvait encore accomplir. Elle ne voulait pas simplement être l'ombre d'un homme. Elle voulait se tenir à ses côtés comme son égal.
Un rêve quelque peu utopique, mais un rêve qui avait l'avantage d'être. Je n'avais donc pas le droit de le lui souffler et de le faire disparaître. Car, après tout, les rêves sont bien souvent sources de merveilles et de splendeur.

Puis elle m'écouta avec attention, tandis que nous avancions dans les rues de la cité. Je "crachais" ma colère contre les peuples, mais à aucun moment, elle ne m'en fit le reproche. Ce que apprécia d'autant plus qu'il est extrêmement rare que je m'ouvre de ce sujet à d'autre personne.
Je débitais mes paroles tandis qu'elle m'écoutait et lorsque j'eus terminé, ses paroles ne furent pas accusatrice ou autre. Non. Bien au contraire, elle me fit part de son propre point de vue. Elle marqua ensuite une pause avant de finalement proposer que nous entrions dans l'échoppe devant laquelle nous nous trouvions, m'entraînant en me prenant par la main. Ce que je la laissais faire.

De prime abord, l'établissement semblait avoir été laissé tel quel par son propriétaire. Les livres trônaient sagement sur leurs étagères, légèrement recouvert par une très fine pellicule de poussière, dont certaines particules flottait dans l'air à notre passage.
La pièce semblait légèrement sombre, à cette heure avancée de la journée, donnant encore plus une impression d'abandon. Toutefois, cette impression était vite effacée par l'odeur du cuir travaillé et de la graisse utilisée pour l'entretenir.
L'on commença bientôt à errer entrer les livres lorsqu'un léger mouvement se fit au niveau d'un rideau qui recouvrait en réalité une porte. De derrière le tissu sorti un vieil homme râblé, portant sur son dos le poids des années et devant ses yeux, la marque du temps qui était passé, les yeux blanchi par la fatigue et les mains marquées par son travail.
L'homme s'approcha et s'inclina à mon adresse.


-Toujours aussi ponctuelle, Princesse. J'ai terminé votre commande cet après midi. Veuillez patienter un inst... Oh!!! Vous avez là de la compagnie? Enchanté, demsoielle. Voici deux choses bien rare qui se produisent en même temps. Une Demoiselle de bonne naissance qui entre dans mon "étude" et qui en plus accompagne ma mécène.
Je vous demande un instant.


L'homme disparut un derrière son comptoir. J'en profitais pour me tourner vers Cornélia.

-Il n'est guère méchant. Et si vous avez quelques travaux de restauration ou autre commande que se soit, il est parmi les meilleurs, si ce n'est le meilleur.
-Cela est inexacte, Princesse. Je ne suis qu'un humble libraire qui aime ses livres. La voix du vieil homme nous parvenait de derrière son comptoir ou l'on pouvait l'entendre tirer divers tiroirs.
-Et en plus il est modeste. Chuchotais-je à la jeune femme.

Finalement, il finit par ressortir de son fourbit avec un colis visiblement épais et bien rangé dans un emballage de tissus graissé pour le préserver de l'humidité et autres aléas.
Mais ce qui surprenait le plus, c'était l'attention presque religieuse que le vieil homme apportait à ce qu'il portait.


-Voila, Damoiselle Faust. Comme convenu, reliure et couverture ont été restauré. Il devrait pouvoir vous durer encore plus d'un siècle avec l'attention adéquate.
-Je vous remercis, mon cher Theodren.
-C'est moi qui vous remercis de m'avoir permit de travailler sur pareil livre. Il est si rare de pouvoir voir un tel manuscrit.
Bien, maintenant, à vous, Demoiselle. Que recherchez vous?

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Le lieu dans lequel elles pénétrèrent était très sombre et il fallut un instant à Cornélia pour que ses yeux fassent la transition entre la clarté de l'extérieur et le peu de lumière de l'intérieur. Une fois ce petit handicap résolu, elle découvrit avec ravissement l'intérieur de la librairie. Elle était sombre, poussiéreuse, sans âme qui vive. Toute jeune fille en aurait habituellement eu peur, mais pas la marchande. De son point de vue, chaque grain de poussière et recoin sombre pouvait soudain révéler un trésor que des yeux peu avertis pouvaient manquer. L'odeur des huiles et du cuir mélangée à celle du vieux papier était pour elle la plus agréable des fragrances. Alors que les deux jeunes femmes commencèrent à se déplacer entre les rayonnages, Cornélia se tourna vers sa compagne.

"Cet endroit est fantastique! Jamais je n'aurai pu imaginer tomber sur un lieu aussi magique."

Cela pouvait sembler exagéré, mais les yeux brillants de la jeune femme et l'immense sourire qui étirait ses lèvres ne pouvaient que trahir la sincérité de ses mots. Divaguant de droite à gauche, penchant la tête pour déchiffrer les mots gravés sur quelques couvertures de cuir, ouvrant un livre précautionneusement pour y feuilleter quelques pages, la jeune femme irradiait du même plaisir qu'un enfant à qui l'on aurait offert le plus beau des jouets.
Tout à son enchantement, elle ne remarqua pas la petite silhouette grise qui venait d'apparaître derrière un rideau. Leur tournant le dos à tous deux, ce n'est qu'à l'exclamation du libraire que celle-ci se rendit compte de sa présence, ratant au passage l'évocation du titre d'Irina.
Cornélia détailla discrètement l'homme qui semblait aussi antique que son échoppe tout en lui adressant un sourire des plus aimables tandis que celui-ci s'étonnait de voir Irina en compagnie d'une autre demoiselle. Chose qui surprit Cornélia, la jeune femme s'était montrée tellement agréable avec elle, alors qu'elles ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant.
Elle retourna avec grâce les salutations du marchand qui montrait le plus grand des respects Irina, allant jusqu'à la qualifier de mécène. Décidément, cette jeune personne était un être plein de surprise. Cornélia en était persuadée, si ce n'était déjà le cas avant, qu'elle était en présence d'un personnage des plus intriguant et complexe qui soit. Songeuse, elle vit distraitement repartir le vieil homme et fût tirée de sa rêverie par la jeune femme à ses côtés.

"Je vous remercie de vos conseils, je n'hésiterai pas à faire appel à lui ne serait-ce que pour garantir la pérennité d'un lieu aussi intéressant. De plus, vous m'en faites un tel éloge que je ne peux qu'avoir recours à ses services."

Sur ces mots l'homme reparut faisant preuve d'une grande humilité pour une personne attirant autant de compliments. Ceci plu tout de suite à Cornélia qui n'était pas friande des gens suffisants et vantards.
Une fois encore ce dernier donna malgré lui une indication supplémentaire sur la mystérieuse guide que la marchande avait trouvé ce jour-là. À l'évocation du titre de princesse, elle ne put s'empêcher de tourner vivement la tête vers sa compagne l'air surprise. Elle reprit néanmoins rapidement contenance et se reporta que les échanges cordiaux des deux personnes.
Elle jeta un regard curieux mais bref, afin de ne pas paraître impolie, sur le colis tendu par l'homme à Irina. Celui-ci était en fait un emballage de tissu ne laissant à aucun moment deviner la nature de l'ouvrage qu'il contenait. Il devait certainement s'agir d'une pièce tout particulièrement précieuse aux vues de l'attitude du libraire et de l'attention que chacun portait à l'objet. De plus, investir dans une restauration était une démarche coûteuse qui n'était bien souvent appliquée qu'aux livres les plus rares et les plus fragiles. La marchande adorerait percer le mystère de ce paquet mais son éducation lui interdisait de poser la moindre question à ce sujet. Ce n'était pas ses affaires, il aurait été inconvenant de se montrer trop curieuse.

À peine avait-elle chassé ces questions de son esprit que l'homme se tourna à présent vers elle, l'interrogeant sur l'objet de sa visite.

"Pour tout vous dire, je suis à la recherche d'ouvrages que je peine à dénicher. On m'a dit que je trouverai probablement mon bonheur ici. Je cherche en effet des écrits de sieur Brosnalow Manélewska à propos des vampires. Je cherche également un ouvrage que la demoiselle Faust ici présente m'a recommandé, il s'agit de Mensonges et Vérités, néanmoins l'auteur m'est inconnu."

Un instant songeuse, elle laissa un sourire s'épanouir sur ses lèvres avant de conclure.

"J'ai bien peur d'avoir du mal à ne repartir qu'avec ceux-ci aux vues des trésors que contiennent votre boutique! Le choix va être difficile..."

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La réaction de Cornélia était de celles auxquelles je m'attendais. En faite, c'était exactement celle à que j'avais imaginé en l'écoutant depuis le début. Et cela me faisait sourire. Un vent frais dans ma sombre existence de non-vie.
La jeune femme était loin d'être stupide, mais elle savait s'émerveiller de choses simples et vraiment importantes.
Du coin de l'oeil, je vis que le vieux Théodren m'adressait un regard quelque peu surprit en entendant les mots que choisissait Cornélia pour s'exprimer. Il n'était pas homme à s'attarder sur son travail. Il aimait ce qu'il faisait et était fier de bien le faire. Mais il ne s'arrêtait pas à cela. Je savais parfaitement qu'il cherchait toujours à faire mieux que la fois d'avant. Je regrettais juste qu'il n'ai pas trouver d'apprenti digne de reprendre sa boutique pour l'heure. Car il n'était plus tout jeune.
Je me tâtais à faire de lui un vampire, mais serait-ce vraiment un service à lui rendre? Le condamner à une éternité de souffrance avec ses doigts qui le lance à chaque pluie et ses yeux qui ne voient plus aussi bien que durant sa jeunesse? J'en doutais fort. Et puis l'homme avait aussi le droit au repos à un moment ou a une autre.
Et puis, je pouvait bien me l'avouer, je ne serais pas contre l'idée de récupérer tout cela lorsque viendrait le jour ou il mourrait. Les livres contiennent des savoirs multiples et variés. Et le Savoir est une arme qu'il ne faut en aucun cas négliger.

Théodren écouta attentivement les titres des livres que Cornélia recherchait et se frotta le menton durant un instant, avant de prendre la parole.


-Brosnalow Manélewska... Il doit m'en rester un exemplaire dans le coin. Je dois avouer que c'est une bonne référence. Son étude est bien pensée, même si elle manque d'une certaine expérience sur le sujet. Il exposent des vérités qui lui ont été narré par les elfes sur leurs ennemis ancestrales. Ce qui fait qu'il n'a pas toute la profondeur nécessaire pour devenir véritablement une référence.
Toutefois, il a eu l'intelligence de préciser la source de ses références et de garder une neutralité dans ses propos.
Il passait en revu les rayons de ses livres avant de monter sur un escabeau et tendit la main vers un livre quelque peu poussiéreux. Il peut surtout servir de base à qui veux se construire une opinion sur les Enfants de la Nuit. Il remit l'ouvrage qu'il avait attrapé en place et prit celui d'à côté. Un sourire se dessina sur ses lèvre. Puis il redescendit de son perchoir en tendant le livre désiré par Cornélia. C'est une bonne référence que vous avez choisit là.
Bien. Maintenant Mensonges et Vérités, ou, comme j'aime à l'appeler moi même, l'Art de la Guerre dans une cours de notre époque. J'ignore qui est l'auteur de ce manuscrit, mais sont étude des sociétés modernes, que se soit les elfes, les humains et les vampires, laissent à supposer qu'il a passé un temps considérable à les observer et qu'il s'est mêlé à eux récemment.
La remarque du vieil homme me surprit. Après tout, il avait raison. Arcturius m'avait longtemps fait étudier les peuples avant de m'envoyer me mêler à eux. J'avais passé presque un siècle à cette étude. Mais que cela transparaisse autant dans mes écrit... J'en été surprise.
Je le recommande personnellement également, ne serait ce que pour la réflexion que ces propos apportent sur la personne et la société. L'auteur a une connaissance certaine des peuples, mais son expérience, même si elle est également certaine, reste teintée d'un manque que je ne parviens à définir. Il s'était rendu sur un autre tabouret et l'avait grimpé également, attrapant un livre et redescendit aussitôt.
Pour le reste, je peux vous proposer une étude de la société elfique également. L’œuvre est bien plus ancienne et il me faudra un peu de temps pour vous trouver une œuvre utilisable ou pour vous en restaurer une ou même vous faire une copie.

Je me penchais sur l'épaule de la jeune femme et observait les deux livres que Théodren lui avait fournit et je ne put qu'être fier de la qualité des couvertures qu'ils avait appliqué pour les deux ouvrages.
Un cuir frais et bien entretenu, et des pages qui étaient encore blanches. L'on pouvait voir, par la calligraphie couchée sur le papier, le soin apporté à chaque manuscrit.
Cela piqua quelque peu ma curiosité et me poussa alors à ouvrir le manuscrit que je lui avait laissé en réparation.
Je défis alors précautionneusement le paquet qui contenait ma commande et bientôt la couverture restaurée se découvrit à mes yeux. L'on pouvait lire en lettres d'or et d'argent le titre du manuscrit. "Conscientia" apparaissait à mon regard, me coupant un instant de la réalité tant le travail était sublime.


-Voila bien pourquoi j'ai à cœur de soutenir cet Artisan en particulier.
-Vous faites bien plus que me soutenir, Demoiselle Faust. Déjà du temps du Voleur de Coeur, c'est grâce à vous si j'ai pu rester ouvert. Vous avez veillé à ce que nul ne vienne endommager ma boutique et mes livres, alors que la Garde était loin d'être des plus tendres avec les gens.
-Je protège ce qui vaut la peine d'être protéger, mon cher Théodren. Et vous et votre boutique en faites partie.
Mais je comprend l'assertion de le demoiselle quant à la difficulté de ne repartir qu'avec les quelques livres que l'on est venu trouver. Vous nous donner envie de voir ce que nous réserve encore les livres que vous avez ici. Il est tellement tentant de vous en demander encore d'avantage.


Le vieil homme se contenta de nous adresser un large sourire, car, après tout, se faire entendre dire ce genre de chose restait un compliment la bienvenue pour un artisan, quel qu'il soit. L'on reconnaissait la qualité de son travail et cela mettait toujours du baume au coeur d'entendre pareils mots.

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Le vieux libraire écoutait avec attention les requêtes de la marchande puis, après un temps de réflexion, prit la parole. Pour le plus grand plaisir de Cornélia, il confirma qu’il possédait un ouvrage de Brosnalow Manélewska, complimentant l’auteur sur les efforts fournis pour la documentation et l’objectivité de son œuvre. La jeune femme ne put qu’acquiescer aux mots de l’homme.

« Je comprends tout à fait, trouver des ouvrages sur nos voisins vampires est des plus compliqué car notre entente avec eux est encore toute fraîche et c’est un peuple mystérieux. Néanmoins aux vues de mon peu de connaissances sur le sujet, je pense que cet ouvrage fera une bonne introduction. »

Laissant le propriétaire des lieux poursuivre ses explications, elle écouta avec attention tout en suivant des yeux les déplacements de ce dernier. Ceux-ci semblaient par moment pénibles, révélant à la jeune femme que l’homme était peut-être encore plus âgé qu’elle ne le pensait. Elle espérait sincèrement que quelqu’un serait là pour prendre le relai un fois que celui-ci prendrait sa retraite ou quitterait ce monde, ce qu’elle lui souhaitait le plus tard possible.
Souriant, il tendit à Cornélia un autre livre et avant même qu’elle n’ait pu en lire le titre, il lui apprit qu’il s’agissait d’une autre de ces requêtes : Mensonges et Vérités. A propos de ce livre, le vendeur ne tarissait pas d’éloges, vantant la clairvoyance de l’auteur ainsi que l’expérience qui semblait transparaître de ses écrits. Il apporta néanmoins une petite nuance indiquant que l’œuvre donnait l’impression d’un certain manque mais qui ne diminuait en rien la qualité de l’ouvrage. Tous ces propos flatteurs piquait d’autant plus la curiosité de Cornélia qui avait à présent qu’une envie, se blottir au coin du feu et dévorer ce livre en tentant de percer ses mystères.

« Tout ceci est bien intriguant mais d’autant plus intéressant. Vous savez mettre en valeur vos marchandises. »

Dans la bouche de Cornélia, de tels mots étaient de véritables compliments bien qu’ils puissent être mal pris par certains. Elle lui sourit chaleureusement afin de lui transmettre la sincérité de ses propos et le laissa poursuivre ses recherches car une dernière requête n’avait pas encore été satisfaite. Les deux ouvrages à la reliure de cuir particulièrement soignée n’attendaient que la compagnie d’un troisième, sur les elfes cette fois-ci. C’est donc avec un léger pincement de déception qu’elle apprit qu’elle ne pourrait repartir avec ce dernier livre mais ce sentiment fut vite balayé quand le libraire lui apprit que ce ne serait qu’une question de temps et d’argent.

« Je comprends. Pourriez-vous me tenir informée des tarifs appliqués pour la restauration et la copie que je fasse un choix ? Par ailleurs, je pense revenir à Gloria d’ici un mois ou un mois et demi. Ce délai vous suffira-t-il ? »

Attendant la réponse du libraire, elle observa du coin de l’œil Irina déplier soigneusement le tissu qui enveloppait sa commande révélant un ouvrage à la couverture fraîchement restaurée où l’on pouvait lire en lettres d’or « Conscientia ». Cornélia n’avait jamais entendu parler de ce livre et en nota mentalement le nom afin de satisfaire sa curiosité plus tard. Peut-être même en demandant directement à la propriétaire du livre si elle l’osait. D’ailleurs cette dernière complimenta à nouveau l’homme sur la qualité de son travail, ce à quoi la marchande acquiesça avec sincérité car le talent et le professionnalisme de l’artisan étaient flagrants. Malgré sa modestie, le large sourire qu’il adressa aux deux jeunes femmes ne pouvait que trahir la fierté toute naturelle que l’on éprouve lorsque son travail est apprécié. La jeune marchande ne pouvait que comprendre ce sentiment ayant elle-même eût la chance de l’expérimenter.
Se tournant vers Irina, elle lui adressa un sourire.

« Cet artisan mérite tous les honneurs en effet. Bien que je le connaisse depuis peu je ne peux qu’attester de sa passion et de ses compétences. Néanmoins, vous méritez également des éloges pour soutenir ainsi de petits commerces d’une telle qualité. C’est une chose rare chez les jeunes femmes qui en général sont plus intéressées par les rubans que par les manuscrits. »

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La joie de la jeune femme était évidente pour toute personne qui la regardait en cet instant. C'était presque comme ci elle se trouvait dans une caverne aux milles et une merveilles. Ce qui, je dois bien le reconnaître, dans le cas de cet artisan, est pas loin d'être vrai.
J'étais tombé sur lui un peu par hasard, alors que je cherchais moi même quelques références pour certains de mes travaux, et notamment, en apprendre d'avantage sur les plantes et autres simple. Il avait alors rapidement cerné ce que je recherchais et m'avait proposé trois ouvrages pour que je puisse m'instruire progressivement. Un premier arboratum pour les nuls, comme nous aimons à le dire lui et moi, puis deux ouvrages plus poussés. L'un traitant des herbes employées en médecine et un décrivant les plantes et simples, leurs vertus et leurs risques.

Le vieil homme hocha du chef lorsque la jeune Cornélia lui demanda de la tenir au courant des tarifs en fonction du travail nécessaire.
Puis elle acquiesça aux compliments que j'adressais à l'artisan, ajoutant même un compliment à mon adresse pour avoir l'audace de soutenir pareil artisan.


-Malheureusement, je n'ai pas eu le loisir de me laisser aller à me complaire dans les froufrous et autres fascécies que beaucoup de femmes affectionnent tant. Je ne vais pas m'étendre sur un sujet aussi peu intéressant que ma vie, mais disons que le savoir est une arme que j'ai rapidement dû apprendre à maîtriser. Et lorsque l'on rencontre l'un de ses gardiens, il est bon de le ménager et de s'assurer qu'il prospère toujours plus, car qui sait ce que l'on peut obtenir d'un détenteur de la connaissance.

Je n'avais pas spécialement envie de m'étendre sur ma non-vie. Non pas que j'en ai particulièrement honte, mais parce que je me dois d'accomplir certains travaux qui peuvent choquer nombre de personnes bien nées.
Le plus important était donc que je soutienne cet artisan et non comment je le soutenais.

La remarque de Cornélia sur les jeunes femmes me fit toutefois sourire.


-Et puis, je ne suis pas si jeune que cela, Cornélia. Me contentais-je d'ajouter.

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Cornélia ne pouvait qu'acquiescer en écoutant les propos d'Irina. Le savoir était un pouvoir bien souvent plus redoutable que la force. Et même si elle ne connaissait pas la vie de la jeune femme, qui ne semblait pas vouloir s'attarder sur le sujet, d'une certaine façon la marchande sentait comme une similitude entre elles malgré toutes leurs différences. Ne sachant pas si ce ressenti était partagé, elle se garda bien d'en faire part à la demoiselle, ne voulant pas s'avancer en ayant aussi peu de données sur elle.

"Je ne peux qu'aller dans votre sens, la force physique peut être un avantage mais sans le savoir et l'intelligence pour la mettre en œuvre elle est aussi redoutable qu'un gamin armé d'un lance-pierre face à une forteresse."

Bien que les affaires militaires ne soit pas sa tasse de thé, cette image s'était naturellement imposée à Cornélia. Ce qu'ajouta ensuite Irina, fit tinter dans l'esprit de la marchande un signal d'alarme. Les pièces du puzzle se mettaient en place et la jeune femme commença à avoir des soupçons sur la véritable nature, une nature plutôt inattendue. Un sentiment puissant submergea l'humaine mais il ne s'agissait pas de peur, c'était tout autre chose. De l'excitation. De la curiosité.

Tout ceci s'était imposé à son esprit en à peine le temps d'un battement de cils. Son visage ne trahissait en rien le débat qui agitait les pensées de la jeune femme. La seule preuve de son émoi était la flamme qui venait de s'allumer au fond de ses pupilles. Fidèles à ses bonnes manières, elle n'aborda même pas le sujet malgré les questions qui lui brûlaient les lèvres. Après tout, il ne s'agissait que de supposition, son imagination débordante pouvait également la tromper. Et puis, même si elle était dans le vrai, si Irina n'en parlait pas, il n'y avait pas de raison que Cornélia le fasse. Elle décida donc de repousser ses pensées dans un coin de son esprit et répondit avec gentiment à la demoiselle.

"Et bien vous ne faites absolument pas votre âge alors! Et c'est un compliment! Même si parfois ce doit être handicapant."

Laissant errer son regard dans la librairie, elle finit par croiser celui du libraire et se souvint soudain de sa commande.

"Avez-vous de quoi noter? Je vais vous donner mon nom ainsi que celui de ma boutique à Caladon. Quand les devis seront prêts, pourriez-vous les faire parvenir afin que je prenne une décision?"

Le marchand donna son accord, puis la jeune femme se tourna vers sa compagne.

"Il me reste encore un peu de temps avant d'aller rejoindre mon père, que pensez-vous d'une petite promenade?"

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-Votre comparaison est intéressante. Même si personnellement, je ne considère la force brute que comme un outil et non un avantage. Un outil certes politique, mais guère plus

L'image qu'avait employée la jeune femme m'amusait. Elle été tellement criante de vérité que cela me changeait fortement des mensonges auxquels je pouvais, habituellement, avoir droit, qu'il s'agisse de politique ou autre. Et bien souvent, il ne s'agissait pour moi que d'aberration plutôt que d'utilisation savante de ce pouvoir.

Puis la jeune femme évoqua le fait que si je n'avais pas l'âge que je paraissais, il ne devait pas toujours être évident pour moi d'avancer dans mes transactions. Cela ne put que me faire sourire. Pour d'autre, cela aurait pu passer pour de l'alcool sur une plaie. Mais dans mon cas, il en était autrement.


-En réalité, cette différence d'âge me permet de passer pour un petit danger moindre auprès de ceux que je souhaite tromper lors de mes "négociations". Et bien souvent, ils ne comprennent que trop tard leur erreur. Votre propre père à lui-même faillit se laisser avoir par le subterfuge. Répondis-je lorsqu'elle eut donné ses informations personnelles au vieux libraire. Mais il fut suffisamment malin pour cerner le piège avant. Et pour les autres, ils se méfies car ils savent de quoi je suis capable.

Cornélia proposa ensuite que nous allions nous promener un peu avant qu’elle ne doive y aller.
Je pris un instant pour réfléchir à là où nous pourrions nous rendre, car il faut bien l'avouer, la plus part des lieux que je fréquente en temps normal ne sont aucunement recommandable pour cette jeune humaine de si bonne compagnie... un compliment que je fais bien rarement, je dois bien le reconnaître.
Tandis que nous sortions, je laissais passer un cavalier sur son cheval avant que nous ne reprenions notre chemin. Inutile que nous nous fassions piétiner par une monture lorsque son maître n'est pas alerte de ce qui l'entoure. A croire qu'un dragon pourrait lui déféquer sur le crane qu'il ne comprendrait pas ce qui a bien pu se passer. Décidément, le genre humain laisse à désirer... Mais je gardais cette remarque pour moi, préférant ne pas la partager avec ma compagne d'un soir.
Je vis, au coin d’une rue, une jeune catin qui m’adressa un salut de la tête relativement discret. Je la connaissais bien, comme toutes mes filles de Gloria. Je les avais toutes rencontré personnellement à un moment ou à un autre, et je tirais une fierté personnelle de pouvoir connaître le nom et le visage de chacune des personnes travaillant pour moi. Cette jeune fille s’appelait Louane et œuvrait essentiellement dans le quartier est. Et il se trouvait que je connaissais un établissement correct dans ce coin de Gloria. Nous serions, Cornélia et moi, au calme et loin des soucis de la cité.


-Me faites-vous assez confiance pour vous conduire à travers ce coupe gorge qu’est Gloria vers un établissement de boisson bon sous tout rapport, paisible, enfin juste assez animé pour avoir une bonne ambiance, mais pas trop pour que l’on puisse avoir une discussion tranquillement, et le tout avec une vue imprenable sur le fleuve ?

En effet, le dit établissement reposait sur une petite colline et à l’heure de la journée ou nous trouvons, la vue sur le cours d’eau et la cité est parfaitement magnifique. L’une des rares merveilles que les humains ont sût construire en ce bas monde.

-Ainsi, vous pourrez me poser les questions qui vous brûlent la gorge depuis tout à l'heure. Annonçais-je presque innocemment.

Après tout, j'avais parfaitement vu ces petits regards curieux que la jeune Cornélia avait eue, avec ces légers plis du front ou autres marques de curiosité qu'elle avait essayé de dissimuler sous le trait de sa bonne éducation. Mais je n'étais pas une Princesse de l'Ombre pour rien. J'avais apprit de longue date à lire les expressions qui échappaient aux gens. Celles qui relève de réflexes incontrôlés.
J'adressais donc un sourire amusé à la jeune humaine et lui prit une nouvelle fois la main, tandis que du coin de l’œil, je perçus l'ombre de mon protecteur qui se remettait en route au sein de la foule.

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Les propos d’Irina confirmèrent l’impression que Cornélia avait eue lorsqu’elle s’était présentée à la demoiselle. Celle-ci avait connu son père, mais comment ? Dans quelles circonstances avaient-ils bien pu se rencontrer ? La curiosité la dévorait mais ce n’était pas le moment de questionner la jeune femme dans cette une petite librairie sombre et poussiéreuse.
Un peu d’air leur ferait du bien et la promenade s’imposa donc à son esprit. Marchant en conversant était fort agréable et elle souhaitait en apprendre plus encore sur cette inconnue qui semblait avoir vécu mille vies malgré ses airs de poupée.
La marchande ne fût que trop contente que sa compagne d’un après-midi accepte de venir avec elle. Une fois dehors, après avoir laissé passer un cavalier un peu trop pressé, les jeunes femmes commencèrent à marcher. Irina semblait à l’aise dans cette foule glorienne bruyante, dense et pas toujours très amicale. Malgré elle, Cornélia suivait docilement ses pas de peur de la perdre de vue. Elle avait ce sentiment fugace que si elle la laissait partir maintenant, elle ne la reverrait peut-être jamais.

Alors que ses pensées commencèrent à l’absorber, la voix de son guide la ramena à la réalité. Lui faire confiance ? C’était déjà le cas, ou du moins jusqu’à un certain point. Les derniers mots qu’Irina avaient prononcés lui revenaient en mémoire. Comment un visage si charmant pouvait-il être si menaçant ? Même si la sensation avait été fugace, le sang de Cornélia s’était figé un instant dans ses veines alors que la demoiselle Faust sous-entendait l’étendue de ses capacités de négociation . Ce n’était pas de la peur franche mais l’avertissement était clair et la jeune femme avait bien compris que la jeune personne lui faisant face n’était pas à prendre à la légère. Sa compagne se livrait petit à petit et la marchande décida d’être honnête avec elle.

« La confiance est une chose qui se gagne avec le temps, mais vous m’êtes agréable et je pense que je peux me fier à vous dans ce dédale. D’autant que la description que vous me faites de cet établissement me donne bien envie de le découvrir ! »

À peine avait-elle prononcé ses mots qu’Irina, lui coupant l’herbe sous le pied, mit à nu la curiosité qui la dévorait de plus en plus devant tant de mystères. Elle eut d’abord un sursaut, puis éclata de rire. Un rire franc mais un peu gêné de l’enfant prit la main dans le sac.

« Décidément, vous lisez en moi comme dans un livre ouvert, je ne peux rien vous cacher ! J’espère néanmoins que mon comportement ne vous a pas paru déplacé car ce n’était absolument pas mon intention… »

Elle fit une pause cherchant, un peu hésitante, l’approbation dans le regard de son interlocutrice avant de reprendre à mi-voix, le regard brillant d’un soupçon d’espièglerie :

« Mais si vous me donnez l’autorisation de vous questionner, prenez garde ! Vous pourriez le regretter car ma curiosité est sans limite ! »

Sa main dans celle de la jeune femme, elle avait un instant laissé tomber son habituelle politesse un peu bourgeoise. Le ton était à la confidence et c’est ce qui donna envie à Cornélia de mieux connaître cette inconnue qui lui autorisait un regard sur sa vie, et peut-être même d’en faire une amie.

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J'avais sentie la curiosité de la jeune femme monté en flèche , bien plus rapidement que son inquiétude. Elle devait avoir une vague idée du monde dans lequel j'évolue, mais ne semblait pas en avoir encore la certitude. Ce qui n'était pas plus mal. Car, après tout, son comportement ne serait probablement pas le même si elle venait à savoir à qui elle avait réellement à faire. Et je ne souhaitais aucunement la voir partir en courant. Sa compagnie m'était bien trop agréable pour que je veuille la voir partir aussi précipitamment. Alors je la guidais lentement vers la vérité, mais en lui laissant le temps de comprendre qu'elle ne courrait aucun danger tant que j'étais là. Mais comme on dit, chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose.
Pour le moment, elle me faisait suffisamment confiance pour me suivre jusqu'à l'établissement que j'avais en tête. Elle avait éclaté d'un rire si franc et rafraichissant avant de finalement m'avertir que si je lui ouvrais les portes de mon sanctuaire d'intimité, elle prendrait plaisir à le découvrir.
Je du reconnaître que ce qu'elle découvre ne l’effraie. Mais je prenais la décision de tenter l'expérience. Et nous nous mîmes en route pour la taverne.
Le chemin n'était pas long, mais les passants se bousculant, nous ne pouvions aller aussi vite que je le souhaitais. Alors, lorsque l'on parvint, main dans la main, devant la ravissante devanture fleurie de l'établissement, j'avais l'impression d'avoir parcouru les rues entières de Gloria. Ce qui, en soit, peut se révéler un véritable parcours du combattant pour qui n'y est pas préparé.
Je nous fis entrer et héla de la main le patron qui nous fit signe de la tête de nous installer ou nous le souhaitions. L'intérieur contrastait complètement avec l'activité extérieure. Ici, le calme régnait, rendant le lieux agréable et reposant. Je fit alors un sourire tendre à ma compagne de cet après midi


-Allons donc sur la terrasse à l'arrière. Avec le soleil qui se couche, c'est tout simplement magnifique. Puis je la précédais sur l'extérieur ou personne ne se trouvait. Puis, alors que le patron approchait, je reprit. Commandez ce que vous souhaitez. J'offre le verre. Et pour ce qui est de votre curiosité, non pas que je veuille vous brider, mais comprenez bien qu'il est des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir. Du moins si l'on est pas prêt à s'avancer sur certaines voies. Donc posez vos questions, mais sachez que certaines réponses peuvent ne pas franchir mes lèvres, du moins, tant que je ne suis pas certaines que vous êtes prête à les entendre.

Vous avez dit tout à l'heure que la confiance se gagne; et je ne peux qu'aller dans votre sens pour cela. Mais sachez que dans mon monde, sans la confiance, nous ne sommes rien et nous ne faisons pas long feux sur le marché. Et c'est parce que j'ai prouvé à mes partenaires que j'étais digne de confiance que je suis encore là, à veiller sur mes intérêt comme le vieux Théodren. Et tout comme j'ai pris le temps de construire ma relation avec ce brave homme, je prendrais le temps nécessaire pour apprendre à vous connaître d'avantage et faire en sorte que vous m'appréciez ou me détestiez, en fonction de ce que vous apprendrez et choisirez d'en faire.
Déclarais-je.

Puis je portais mon regard vers le tavernier qui attendait notre commande. je laissais Cornélia commander en première, puis je commandais la même chose que d'habitude.
L'homme s'éloigna et je revint à ma compagne.


Si toutefois vous êtes prête, je répondrais à ce que je peux répondre.

Je lui adressais alors un sourire tendre et chaleureux. Une chose que je faisais rarement avec honnêteté, mais aujourd'hui, c'était le cas.

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