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¤ De la glace ... de la glace à perte de vue ¤


26 décembre de l’an 1762 du troisième âge

Les ailes grandes ouvertes et battant le rythme, le dragon rouge volaient au-dessus de l’inlandsis de Nyn-Tiamat. Lui qui n’appréciait pas particulièrement les environnements glaciaux comme celui de l’île, préférant largement ceux plus chauds et secs des déserts ou des canyons, voilà qu’il devait se rendre à nouveau ici. Pourquoi les Graärh avaient-ils décidé d’élire domicile ici ? Et pourquoi avait-il dû bien s’entendre avec des individus habitants pareille contrée ? N’aurait-il pas pu sympathiser avec ceux vivant sur l’île du sud ? Un soupir s’échappa de lui. Non, il avait commencé ici parce que les félins se retrouvaient confrontés à la cohabitation avec les vampires. Tandis que sur Néthéril, ils devaient cohabiter avec les baptistrel. Il était plus facile de convaincre du mauvais fond des bipèdes en leur montrant un vampire plutôt qu’un chanteur. Les Graärh avaient ainsi moins de chance de se faire berner, du moins il l’espérait. L’enfant de l’orage devait à nouveau rencontrer la toute première féline avec qui il était entré en contact. Il souhaitait lui remettre un fragment de l’objet qu’il avait fait concevoir dans l’espoir fou d’essayer de trouver ce puits dont parle les légendes graärh. Verith se rattachait à ce mince espoir, car il n’avait pour l’heure aucune autre piste valable en vue de défaire les chimères. Explorer les possibilités que cet archipel et son peuple avaient à offrir était sa meilleure option à l’heure actuelle. Le rouge espérait simplement ne pas faire tout cela en vain. Sans quoi il aurait gaspillé un temps précieux.

Il allait bientôt être l’heure de faire une pause et laisser reposer ses ailes. Il avait traversé d’une traite Calastin puis la mer séparant les deux îles sans s’arrêter. Il devait souffler à un moment pour ne pas se surmener plus que nécessaire. Lentement, l’enfant de l’orage amorça sa descente, sortant des nuages pour ensuite commencer à se rapprocher de l’immense étendue gelée. Alors qu’il arrivait au niveau du sol à grande vitesse, il tendit une patte, laissant ses griffes frôler la surface, l’entaillant légèrement. Planant, il attendit que le vent le fasse lentement et naturellement décélérer. Ses quatre pattes finirent par toucher le sol, faisant légèrement trembler la glace et le colérique finit par s’immobiliser.

Une longue expiration s’échappa des naseaux de l’antique créature qui lentement leva la tête en direction du ciel couvert tout en gardant les yeux fermés. Il inspira, laissant l’air froid entrer dans ses poumons, avant de baisser à nouveau le museau. Verith entendit ses ailes les étirant après ce long effort, avant de soudainement s’immobiliser. Il avait senti une vibration. Quelque chose bougeait. Quelque chose approchait. Ses yeux s’ouvrir et il vint regarder la surface gelée et légèrement recouverte de neige de l’inlandsis. C’était sous la glace. C’était de petite taille … du moins comparé à lui. Très bientôt, la glace se brisa et surgit du sol une sorte de ver qui se jeta sur sa patte pour venir la mordre. Les crocs de la bestiole se refermèrent sur ses écailles et un couinement s’éleva. La bestiole venait de se briser les dents sur son armure. Le rouge plissa des yeux, visiblement vexé d’avoir été pris pour une proie et tira violemment sa patte en l’air, venant extirper du sol l’intégralité du ver de glace. La bête se tortilla et avant qu’elle puisse lâcher prise, Verith la frappa contre le sol d’un coup sec. La créature mourut sur le coup. L’enfant de l’orage observa l’insecte mort quelques instants avant déplisser les yeux.

« Oh je me souviens. J’en avais déjà rencontré à ma première venue ici, sans pour autant m’y être confronté ? »

Le rouge retira sa patte que la bête avait finalement lâchée et leva une griffe. Lentement, du bout de celle-ci, il vint découper le ventre de cette première tout du long, avant d’en trancher un petit morceau de chair. Il n’en avait pas tué aussi avant aujourd’hui. Quel goût pouvait-elle avoir ? Déposant le morceau de chair dans le creux de sa main, il souffla une gerbe de flammes dessus pour la faire cuire avant de la prendre en bouche d’un coup de langue. L’enfant de l’orage fit une légère grimace. C’était filandreux et aigre. Il avait déjà goûté des mets bien plus appétissants que cela. Ça ferait au moins l’affaire pour l’instant et puis il n’avait rien de mieux à faire dans l’immédiat pendant qu’il se reposait.

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Les flammes bleue-cyan se reflétaient sur les stalactites givrées, presque aveuglantes. Il semblait se déverser de la gueule du dragon un torrent de glace. Mais la vapeur qui s'élevait vers le ciel ainsi que l'eau dans laquelle pataugeait Kaalys témoignaient de la chaleur du souffle draconique. Avec fierté, Eclat-de-Nacre voyait la puissance de son feu croître de semaine en semaine. Par la chaleur de ses flammes, il avait agrandi un tunnel dans le flanc de la montagne, si haut qu'aucun bipède ne s'y risquait. Même les oiseaux et autres mamifères ne venaient pas jusqu'ici. Ce lieu inhospitalier pour bien des âmes était un havre de paix et de tranquillité pour le Nacré.

Suivant ses flammes, le corps couvert d'écailles enneigées disparu dans le flanc de la montagne. Il ne resta que la rumeur de son passage semblable au tumulte d'une cascade. Sauf qu'il s'agissait d'un torrent de feu. Devant lui, le tunnel bifurqua sur la droite. Les écailles de Kaalys flottèrent contre la roche fondue, y laissant les marques de son passage.

Puis soudain, l'ouverture fut s'y grande qu'il n'eut plus besoin de ses flammes. Il pouvait se tenir debout sans problèmes, ses ailes déployées. La largeur et la hauteur de la caverne permettaient à Kaalys de se mouvoir aisément. Un autre dragon de sa taille pouvait même lui tenir compagnie, songea t-il en faisant quelques pas. Au-dessus de sa tête, mais aussi tout autour de lui, la bioluminescence éclairait la grotte. C'était une lumière semblable à la couleur de son feu, un cyan tacheté de lueur pourpre par endroit. Au fond de la caverne, la rumeur d'un cours d'eau l'attira. La surface du lac était gelée, mais un coup de patte brisa la couche de glace. Les fragments filèrent avec le courant tandis que la Nacré se désaltérait. L'eau glacée était revigorante.

Satisfait, il suivit la petite rivière qui s'enfonçait mystérieusement dans la roche. Tendant l'oreille, Eclat-de-Nacre entendit l'écho lointain d'un torrent. C'est ainsi qu'il découvrit une ouverture dans la roche, à moitié cachée par un stalagmite aussi haut que lui. Il se promit de l'explorer prochainement, puis rebroussa chemin. Il emprunta de nouveau le boyau qu'il avait agrandi avec ses flammes, puis se retrouva à l'air libre.

Le vent fouettait ses écailles sans parvenir à le déstabiliser. Debout sur un promontoire rocheux, il avait la tête dans les nuages. Son regard ne pouvait percer la tempête, mais il s'avait se repérer sans ses yeux. Eclat de Nacre déploya ses ailes et se laissa porter par le vent violent, s'éloignant rapidement de son repaire. Après tant d'efforts, son estomac grondait.

Surfant sur les courants avec une aisance remarquable, Kaalys perdit en altitude. Il s'éloignait également de la tempête et retrouva rapidement une vision dégagée bien qu'il continuait de neiger. Ses ailes le portèrent jusqu'à l'immense étendue de glace. Au nord de l'île se trouvait le village de la Légion Graärh. Il n'y avait jamais mis les pattes. Au sud-ouest se concentrer les Vampires. Son regard fut alors attiré par un troupeau de rennes. Les cervidés courraient en dessous de lui, fuyant le prédateur qu'il était. Son estomac gronda. Ce fut le signal pour fendre sur sa proie. Un gros renne, sans doute le plus gros du troupeau. À quelques mètres du sol, Kaalys déploya ses ailes pour freiner sa course. L'air ainsi soufflé fit basculer le cervidé ainsi que deux autres de ses congénères. Le reste du troupeau fila sans demander son reste.

Dans le lointain, les battements d'ailes répétitifs d'un autre dragon se faisaient entendre, de plus en plus clairement, mais l'attention de Kaalys était focalisé sur ses proies. D'un coup de griffe, il les poignarda au cœur tour à tour, les tuant sur le coup. N'étant pas un glouton, il prit le temps de faire griller la du gibier. Ses flammes léchèrent la peau sans la brûler tandis que la chair cuisait. Lorsque le fumet de la bonne viande se répandit dans l'air, le jeune dragon découpa d'un coup de griffe une large tranche de viande et l'englouti avec appétit. La peau croustillait sous ses dents et la chair était savoureuse, cuite mais encore saignante.

C'est alors que son attention fut happée par l'atterrissage d'un colosse. Le sol trembla sous ses pattes et l'éclat rubis des écailles de Verith se reflétèrent sur la neige, comme annonciatrice de mort. Délaissant momentanément son repas, Kaalys observa le dragon de l'Ire goûter la chair d'un vers de glaces. Il la savait filandreuse et aigre pour en avoir déjà mangé en compagnie de Nynsith, la fille du dragon libre. Et à la grimace que fit le saurien de feu, il était évident que le goût ne lui plaisait pas.

Kaalys ne savait pas vraiment quoi penser de Verith. Leur première et unique rencontre remontait à quelques années, alors que le Nacré n'avait que quelques semaines. À cette époque, leur avis et leurs convictions diamétralement opposés ne pouvaient que les mener à une confrontation. Mais le temps et les épreuves avaient joué leur rôle. Éclat de Nacre avait changé, grandit. Sa pensée avait évolué. Téméraire, le jeune saurien lança son esprit vers Verith. Il en caressa la surface afin de se faire remarquer. Sa petite taille par rapport à celle du colosse le faisait sans doute apparaître comme un insecte, d'autant plus que la couleur de ses écailles se confondait avec la neige.

« Salutations, Verith de l'Ire. Les vers de glaces ne sont pas très appétissants. J'ai ici trois rennes avec moi, cuit comme il le faut. Ce ne sera sans doute qu'un encas pour toi, mais ils feront passer le goût aigre de l'insecte. »

L'invitation lancée, Kaalys posa une pattes griffue sur l'abdomen de sa prise et entailla de nouveau la chair, avant d'en happer les morceaux avec sa langue.


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¤ Mise à l’épreuve ¤

Du bout de la griffe, le dragon de l’ire découpait lentement et avec précision la carapace de l’insecte des glaces. Une fois fait il donna un petit coup pour faire sauter la chitine et révéler la chair qui se trouvait à l’intérieur. Celle-ci mise à nue refroidie rapidement sous l’effet de la température ambiante avant de geler. Le rouge ne se précipita pas pour autant et toujours du bout de la griffe se mit à découper cette dernière pour en extraire des morceaux. Morceaux extraits qu’il fit rôtir dans le creux de sa paume à l’aide de souffle ardent avant de l’avaler sans attendre. Sa pitance n’avait rien d’exceptionnel, mais l’enfant de l’orage avait déjà mangé pire. Il n’était d’ailleurs pas du genre à faire la fine bouche. Se nourrir pour retrouver ses forces était le plus important et tout ferait l’affaire. Alors qu’il était tranquillement seul dans ce désert de glace, quelque chose vint effleurer son esprit, une présence draconique. Cette dernière était jeune et faible, en comparaison de la sienne bien entendu. Il reconnut l’esprit derrière ce contact. Il n’y avait pas énormément de dragons aussi jeunes et il n’en avait pas rencontré énormément non plus ces dix dernières années. Il s’agissait du fils d’Atalos et de Silarae. Que lui voulait-il ? Ayant attiré son attention, le rouge laissa la voix du petit nacré l’atteindre et ainsi s’adresser à lui. Verith tourna lentement son regard jusqu’à repérer la silhouette du dragonnet qui se confondait avec la neige. Il avait … bien grandi depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Beaucoup même. Étrange qu’un dragon grandisse aussi vite. Le fils de Skade regardait Kaalys ne sachant trop quoi penser de tout ceci. Que tentait-il de faire ainsi ?

« Salutation, ancien-lié. Qu’espères-tu, en partageant le fruit de ta chasse ? Que je me montre plus clément envers toi que je ne l’ai été envers tes parents ? »

En deux pas, le rouge combla la distance qu’il y avait entre eux deux, son regard d’or volcanique reposant de tout son poids sur la petite silhouette. Il avait rencontré, une fois de plus, la sœur de ce dernier il y a plusieurs mois. Il l’avait retrouvé, pour être exact, effondré dans la neige et se plaignant à la lune d’une vie de souffrance et d’une mort imminente, sa liée entre les griffes. Il l’avait extirpé de l’étreinte du dernier sommeil pour lui rendre sa liberté. Il avait été le seul à la trouver. La mère d’Aïasil n’était plus. Le père de la petite ombre ne l’avait pas trouvé, pas plus que sa sœur ou son frère. Ni les dragonniers. Il allait mettre le petit nacré à l’épreuve. Soudainement le rouge déplia ses ailes et projeta son esprit avec force contre celui de Kaalys, venant y dépasser des souvenirs. Celui de la première rencontre entre le Verith et Silarae, puis celui de la première rencontre entre Verith et Atalos. La discussion houleuse avec sa mère, suivit de l’insulte de cette dernière à son égard avant le bref combat qui s’ensuivit où le rouge le maitrisa sans effort pour ensuite lui laisser la vie sauve à condition qu’elle lui ramène la tête de l’assassin de son frère. Le défi en duel d’Atalos contre Verith pour avoir humilié en combat Silarae, suivit du bref combat aérien où le rouge maitrisa domaine le doré en l’écrasant au sol.

L’échange entre le dragon de nacre et le dragon de l’ire ne débutait pas de la meilleure des façons, et par le fait du rouge, mais ce dernier avait ses raisons. Il mettait à l’épreuve Kaalys pour voir sa réaction. Pourquoi s’adressait-il à lui ? Que cherchait-il ? Allait-il, comme ses prédécesseurs, provoquer la colère du rouge et se faire battre ?

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Le renne était l'un des repas favoris de Kaalys, C'était une viande rouge dont le goût lui avait plu dès la première bouchée. Depuis, il les chassait souvent. Mais pas toujours, afin de ne pas trop réduire le stock. Après tout, il n'était pas leur seul prédateur. Pour que le cycle de la vie continue, l'équilibre devait être maintenue. Et cela commençait par ne pas trop chasser la même espèce au risque de la voir disparaître totalement. Toutefois, maintenir ce cycle n'était, pour l'heure, certainement pas la première préoccupation du Nacré. Il tentait d'avoir bonne figure, mais le regard incandescent de Verith le transperçait aussi aisément qu'une flèche de pure énergie en plein coeur. Kaalys ne savait pas sur quelle patte danser avec lui. Plus encore depuis sa conversation avec Keetech, des mois plus tôt.

Kaalys plissa les yeux à l'évocation de ses parents. Il ne comprenait pas. Il imaginait assez facilement que Verith et ses géniteurs ne s'entendaient pas, mais y avait-t-il une autre raison que le fait qu'ils furent des dragons-liés ? Le Nacré n'eut guère le temps de répondre. En deux pas, Verith combla l'espace qu'il y avait entre eux et força Kaalys à lever son regard d'or vers ce dernier. Mais il n'apercevait même pas les prunelles du dragon de l'ire. Tout juste pouvait-t-il deviner que le géant le regardait.

Soudainement, le rouge déplia ses immenses ailes. Le mouvement souffla la neige autour de Verith, mais protégea également Kaalys du vent qui balayait l'immensité de glace. Ce dernier bondit aussitôt en arrière, légèrement applatit et près à bondir. Un réflexe dérisoire, puisque ses crocs ou ses griffes ne pouvaient rien contre les écailles de Verith. Et ce dernier n'avait qu'à l'écraser sous l'une de ses griffes pour le tuer.

Le choc mental fut violent, mais Kaalys tint bon. Il s'était préparé à une attaque de ce genre venant du rouge. Mais, contre toute attente, Verith ne chercha pas à détruire son esprit ni même le faire souffrir. À la place, il y déposa des souvenirs. Avec prudence, la conscience du jeune dragon s'en approcha et en découvrit le contenu. Observer sa mère puis son père au travers des yeux du rubis fut une expérience troublante. En revanche, il en apprit davantage sur les raison de la haine de son aîné envers ses géniteurs. Et il le comprenait. Silarae et Atalos, chacun leur tour, avait déclenché l'ire du dragon rouge. La première l'avait insulté. Malgré la supériorité physique de Verith qui lui assurait une victoire aussi facile qu'écrasante, Kaalys comprenait pourquoi il avait combattu sa mère. C'était une question d'honneur, une valeur que l'ancien lié tenait à coeur lui aussi. Le combat contre Atalos fut placé sous les mêmes auspices.

« Ils ont tous les deux manqué de sagesse. » répondit le Nacré en repoussant les souvenirs de Verith. Sa vision redevint nette et il s'assit dans la neige, sa queue venant s'enrouler autour de lui comme pour lui tenir chaud. Kaalys aimait ses parents, mais il savait reconnaître ici une erreur qui aurait pu leur coûter la vie. Verith s'était montré magnanime en la leur épargnant. « Je ne suis pas ma mère et encore moins mon père. Je ne vais pas te combattre, ce serait simplement stupide. Mais je comprends, via ces souvenirs, que tu as simplement défendu ton honneur de dragon. C'est une notion que je partage et qui mérite le plus grand respect. »

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¤ Mise à l’épreuve II ¤

L’homme apprend de ses erreurs, le sage apprend de celle des autres. La provocation de Verith à l’égard de Kaalys en partageant avec lui les images de la défaite de Silarae et Atalos contre lui n’avait qu’un seul but : tester le jeune nacré. Serait-il comme ses parents ? Serait-il un homme ou un sage ? Ce test avait pour but de déterminer qui était le blanc et s’il valait la peine que le rouge perde du temps avec lui. Verith se souvenait de leur toute première rencontre, au sommet de la montagne sur laquelle s’était perchée l’ignoble capitale elfique. Il se souvenait de la véhémence du dragonnet à son égard, la même que celle chez les liés à vrai dire. Toutefois de l’eau avait coulé sous les ponts à présent. Le nacré avait pu faire une petite l’expérience de la vie, du lien et des bipèdes. Avait-il appris de tout cela ? Où était-il aussi aveugle et buté que ses parents ? On avait énormément reproché au colérique d’être buté et aveugle. On lui avait reproché son ire, comme quoi elle l’empêchait de percevoir la réalité. Mais, désormais, qui était encore en vie et qui ne l’était plus ? Ceux qui avaient été véritablement aveugles reposaient maintenant six pieds sous terre. Verith ne tirait cependant pas plus de satisfaction de cela de savoir qu’il avait raison. Des dragons étaient mort, même s’ils s’agissaient de vils liés. Ce n’était pas une chose dont il fallait se réjouir, mais s’attrister. L’enfant de l’orage n’avait guère d’espoir en ce qui concernait la descendance des idiots qui l’avaient rejeté. Il avait suffisamment perdu de temps à essayer de les convaincre, à essayer de les sauver. Maintenant il agirait sans chercher à parlementer. Ils avaient eu leur chance. Aussi le fils de Skade se préparait déjà à étaler l’enfant de Silarae contre la glace si ce dernier commettait la même erreur que ses parents. Il n’en fut rien. La leçon semblait avoir été comprise, même s’il aura fallu attendre une génération pour cela.

« Par ces simples paroles, tu vaux déjà plus que tes géniteurs. »

Le rouge marqua un petit silence avant de préciser.

« Juste un petit peu plus. »

Verith n’oubliait pas que ce dernier était le frère d’Aïasil et qu’il n’avait pas été là lorsque cette dernière en avait eu le plus besoin.

« J’accepte de partager ton repas et je t’en remercie. »

Le colosse de flamme leva une griffe en direction d’un des rennes, il la souleva avant de la jeter en l’air. Crachant son feu sur le cadavre qui chutait en direction du sol il finit par la happer en vol, l’engloutissant d’une seule bouchée.

« Tes parents étaient des idiots, mais même liés ils étaient des dragons. De ce fait je regrette leur mort. On dit que l’homme apprend de ses erreurs, tandis que le sage apprend de celles des autres. Ils n’ont pas su se montrer dignes de leur race, aussi bien sur le plan de la sagesse que celui de l’honneur. Ils ont été aveuglés par le lien et les bipèdes, incapable de voir qu’ils se trompaient, incapable de voir que le chemin qu’ils empruntaient les conduisait vers la mort, incapable de reconnaitre la patte qui leur était tendue. »

Verith dodelina légèrement de la tête.

« J’ignore si je dois espérer qu’ils soient restés aveugles jusqu’au bout et que leur ignorance leur ait offert une mort sans regret. Ou à l’inverse espérer qu’ils aient pris conscience de leurs erreurs et aient pu au moins apprendre quelque chose, quand bien même cela signifierait ils aient quitté ce monde avec regret. »

L’incandescent regard du colérique se tourna vers Kaalys.

« Et toi ? Qu’en penses-tu ? »

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Quel genre de réponse attendait le dragon de l'ire ? Y avait-t-il seulement une bonne et une mauvaise ? Ou Kaalys était-t-il condamné par un lien auquel il n'avait pas consenti à sa naissance ? Le suspens était insoutenable. Le jeune nacré savait qu'il jouait ici son intégrité physique. Les secondes s'égrainaient beaucoup trop lentement puis, soudain !, la voix caverneuse et profonde de Verith raisonna dans le jeune esprit.
Kaalys se détendit. Ses muscles se relâchaient et il leva son museau vers l'immense dragon, ses orbes dorés brillants d'une intelligence affûtée. La petite précision de Verith fut même, à bien y penser, drôle. Mais le Nacré se retint de le montrer car il ne souhaitait pas s'attirer les foudres du rouge. Il prit donc le compliment tel qu'il l'était.

Partager son repas avec son aîné était un honneur. Même si les deux dragons étaient très différents, Kaalys était heureux que le colosse accepte. Bien sûr, ces quelques rennes ne suffiraient pas à rassasier Verith, mais il s'agissait d'un bon encas et d'une bonne façon de discuter le plus sereinement possible. Tout est toujours plus simple avec l'estomac plein, non ?

Le Nacré se releva et retourna à son repas. Ses flammes bleutées léchèrent délicatement la chair fraîche et le fumet qui s'en dégageait était terriblement appétissant. Kaalys n'attendit que quelques secondes avant d'y plonger ses crocs pour en arracher un beau morceau qu'il engloutit rapidement.

Pendant ce temps, Verith parlait. Selon lui, les parents du jeune dragon étaient des idiots. Et des idiots morts, désormais. Kaalys ne connaissait pas grand chose d'eux. Il avait grandi sans eux et ne leur portait certainement pas le même amour que Verith avait sans doute porter à ses propres parents. La notion de famille était bancale pour Kaalys. Il n'avait qu'une soeur, il avait grandi avec des bipèdes. Il ignorait tout de la vie en nuée, du sentiment de protection qu'apportaient les parents et les anciens.

Kaalys releva le museau vers Verith.

« Je sais que ma mère s'est laissé mourir de chagrin après la mort de son Lié. Je pense qu'elle est restée accrochée à son Lien jusqu'au dernier instant car elle n'a pas su rester en vie pour Aïasil et moi. Elle a confié la position de la cachette de ses oeufs à une autre dragonne, puis a poussé son dernier soupir. » chagrin, colère, déception ? Tous ces sentiments se mélangeaient en même temps lorsque Kaalys évoqua la mort de Silarae. Mais pour avoir connu lui-même le lien et les sentiments qu'il procurait, le jeune nacré n'arrivait pas à totalement en vouloir à sa mère.

« Atalos a combattu les Chimères avec son Lié et est mort pour permettre aux bipèdes et aux dragons de fuir l'ancien continent. Je pense qu'il pensait faire ce qui était juste et meilleur pour le plus grand nombre. C'est un noble sacrifice, de donner sa vie pour sauver celles de millier d'autres. » serait-t-il lui même prêt à mourir ainsi ? À se sacrifier ? Une telle mort était-t-elle honorable ou simplement stupide ?

« Quant à moi, je reconnais avoir était dans l'erreur. Je tiens à te présenter mes excuses pour ce que j'ai dit lors de notre première rencontre. » ne tenant pas en place, Kaalys fit quelques pas dans la neige. Sa queue laissait un profond sillon derrière lui. Il connaissait les raisons de la colère du rouge, Keetech les lui avait contées. « Maintenant que mon Lien n'est plus, je reconnais qu'il est une forme de soumission des dragons. Dès ma naissance, mon Lié est devenu la personne la plus importante au monde. Je ne le contrôlais pas, c'était ainsi, gravé dans la roche. Quand le Lien s'est brisé, j'ai étais malheureux pendant des jours, puis j'ai découvert que le monde ne tournait pas autour de mon Lié. » Kaalys s'arrêta de marcher et se tourna de nouveau vers Verith. « Je pense que le Lien tel qu'il existe aujourd'hui est une honte et doit disparaître. Cependant, je pense également qu'une alliance avec des bipèdes peut être bénéfique lorsqu'elle est librement consentie. Il me semble que toi-même, tu te tiens parfois avec des bipèdes choisi avec soin. »

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¤ Les bipèdes ¤

Verith avait accepté de partager le repas de Kaalys. Un ancien lié certes, mais qui avait tout de même été entaché par le lien. Ce que faisait donc ici le colérique était donc déjà quelque chose d’assez exceptionnel en soi. Le rouge ne gardait pas un bon souvenir de la dernière fois qu’il avait accordé une once de confiance à une liée. Et même si le blanc ne l’était plus, ça ne changeait rien au fait qu’il l’avait été et cela suffisait à rouge. Celui qui était un dragonnier à ses yeux ne devait pas s’attendre à de la douceur de la part de l’adulte, bien au contraire. L’enfant de l’orage serait dure et ses propos toucheraient nécessairement là où ça fait mal, faisant vibrer la corde sensible. Et c’est aussi tout naturellement que Verith ouvra directement sur les parents de Kaalys. Il était désolant de voir à quel point, lui, qui était un ennemi d’Atalos et Silarae, semblait mieux connaitre ces derniers que leur propre enfant. Comment cela ne pouvait-il pas mettre le rouge en rage ? Ce dernier se retint très fortement d’afficher ouvertement son mépris pour la mère du nacré quand ce dernier indiqua qu’elle s’était laissé mourir de chagrin en raison de la perte de son lié, mais surtout qu’elle n’avait pas su vivre pour ses enfants. C’était enrageant. C’était pitoyable. Aïasil, elle, avait pu vivre. En cela la petite ombre valait mieux que ça mère. D’accord, peut-être qu’elle avait eu besoin d’aide pour ne pas sombrer dans la noirceur de la mort, mais l’aide ne faisait pas tout. Aïasil, elle, n’avait plus rien, hormis son frère, mais elle n’avait pas décidé de vivre pour lui, et pourtant elle avait réussi. Silarae était faible et pitoyable, dans l’esprit du rouge le lien et les bipèdes y étaient pour grande partie responsable. Puis vint le cas du père, d’Atalos. Le doré était un crétin, mais Verith pouvait au moins tirer un minimum de respect en sachant qu’il aurait pu faire un fier adversaire. Malheureusement, celui-ci n’avait pas pu, car il était mort. Dans l’esprit du colérique, celui-ci était mort pour les mauvaises raisons. Il avait sacrifié sa vie pour défendre les bipèdes. Encore une mort en vain, les bipèdes ne valaient pas le sacrifice d’un dragon, ils n’en étaient pas dignes. L’idée n’est pas d’agir pour le bien du plus grand nombre, mais pour ceux qui le méritent.

« Tu te leurres de douces illusions concernant ton père. Il aurait pu faire un grand combattant. Il aurait pu faire un superbe adversaire. Je l’ai senti dès mon premier échange avec lui. Sa mort aurait pu être évitée. S’il avait grandi parmi les siens, il aurait survécu à ces batailles. Tout comme j’ai survécu. Tout comme ma femme a survécu. Tout comme ma fille a survécu. Car il aurait eu la force nécessaire. Une force qui lui a fait cruellement défaut. Le lien et les bipèdes l’en ont privé. »

Verith déplorait la mort de tout dragon, qu’ils soient liés ou non. Même si celui-ci était un monstre comme le Tyran Blanc. Même si cela s’avère nécessaire. Car la chose aurait pu être évitée. Ce qui suivit fit hausser un sourcil au dragon rouge. Kaalys l’excusait, admettait avoir été dans l’erreur. Il en venait même à revoir sa vision du lien, même cette remise en question n’était que partielle. Le rouge prônait la destruction pure et simple du lien, mais le blanc semblait avoir une volonté différente.

« Tes excuses. Elles me font chaud au cœur. Les liés m’ont tous reprochés d’être aveuglé par ma colère, mais ils ne se sont jamais rendu compte qu’eux étaient aveuglés par le lien. J’ai beaucoup de griefs à l’encontre du lien et celui que tu exposes est le premier sur une très longue liste. Je suis au fait que la rupture du lien est une épreuve difficile, mais tu as été suffisamment fort pour ne pas faillir. Tu as réussi là où ta mère a échoué. »

Le regard d’or du colérique se posa sur Kaalys. Admettre que l’on a tort coûte très cher. Particulièrement lorsqu’on est convaincu que l’on a raison. Plus encore lorsqu’on se rend compte que cette conviction vient en réalité d’une tromperie, car tel est le lien.

« Je n’ai pas choisi des bipèdes. Ils ne sont pas moins coupables des crimes de leurs ancêtres. Ils ont juste une chance, une chance d’essayer d’échapper à ma colère en se rachetant, en se montrant digne d’un dragon. Pour autant, leur sort est bien moins enviable que celui des autres bipèdes. Être auprès de moi a un prix. Certains l’ont payé. Certains le payeront. Certains le paient en ce moment même. Certains le payeront à nouveau. Ce sont eux qui ont décidé d’essayer de saisir cette chance, car ils en ont eu la possibilité et que les aient laissé faire. Ce sont eux qui se tiennent à mes côtés et non l’inverse. Je suis ma voie, eux suivent les sillages de mon passage. Rien n’est jamais acquis. J’ignore moi-même si un seul d’entre eux parviendra un jour à se montrer digne d’un dragon. La dette laissée par leurs ancêtres est colossale et l’éponger n’est que le strict minimum. »

Verith marqua une pause après ses paroles sur un ton grave.

« Tu dis que le lien tel qu’il existe aujourd’hui doit disparaitre. Qu’entends-tu donc par là ? Et par quoi devrait-il est remplacé ? Et pourquoi devrait-il est remplacé et pas simplement s’éteindre définitivement ? »

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Kaalys avait choisi ses mots avec soin afin de ne pas froisser le grand rouge. Leurs avis se rejoignaient sur certains points, mais certainement pas sur tous. Et finir écrasé sous la griffes du colosse de grenats n’était point dans les plans de l’ancien lié.

Le Nacré relevé doucement le museau. Kaalys avait été aveuglé par le Lien dès sa naissance, cela ne faisait aucun doute, mais il était encore convaincu que Verith était aveuglé par sa colère et sa rage. Leurs opinions divergeaient sur le sort du Lien et cela n’était pas pour rien. Il était nécéssaire d’avoir était lié un jour pour comprendre totalement le point de vue du jeune nacré et son désir de ne pas totalement annihiler un partenariat entre dragons et bipèdes.

Quelle était cette dette dont parlait Verith ? Était-ce la mort de sa mère ? Son frère ? La mort de centaines de Dragons, jadis ? Le chagrin du grenat était-il si grand qu’il était en mesure d’alimenter sa colère jusqu’à la fin de ses jours ? N’y avait-il pas prescription ? Devait-on rejeter la faute des parents sur leurs enfants jusqu’à la fin des temps ?

« Qu’elle est cette dette dont tu parle exactement ? » demanda finalement Kaalys. « Les bipèdes se sont montré indigne de nombreuses fois, aussi j’aimerais être certain de comprendre. »

Puis, les questions du rouge laissa le nacré songeur. Pendant un instant, Kaalys se concentra sur son repas, cela l’aidait à rassembler ses pensées.

« Toi et moi sommes d’accord sur un point : lier des dragons à peine sortit de l’oeuf est une hérésie. Je n’ai jamais connu mes parents, je n’ai pas grandit auprès des miens, je n’ai - pour ainsi dire - plus de famille. »

Il ne restait plus que Kaalys et Aïasil.

« Le lien ôte également le libre arbitre du dragon en plaçant son lié sur un piédestal. L’inverse est vrai également. C’est un sentiment incontrôlable. C’est malsain. En cela, le Lien qui existe aujourd’hui doit disparaitre. Nous ne sommes pas des esclaves, nous ne devrions jamais l’être. Nous devrions être maîtres de notre destiné. »

Il parlait au nom des dragons, bien sûr, mais cette pensée s’étendaient aux autres créatures vivantes et tout particulièrement les Graärh.

« Quant à le remplacer, oui et non. Je pense que l’alliance entre membres de différentes espèces peut être bénéfique. Toi et ceux qui te suivent, par exemple, avaient fait des choses qui furent bénéfique autrefois. »

Kaalys fit une courte pause.

« L’honneur, le devoir de se racheter, l’amitié ou même l’amour sont une forme de Lien. C’est là où je veux en venir. Il n’y a pas besoin de magie pour lier deux, ou même plusieurs êtres, s’ils le désirent vraiment. En cela, le Lien ne pourra jamais disparaitre vraiment. Il existe et existera entre dragons, entre bipèdes et même entre dragons et bipèdes. Il forme des familles et des couples, des amitiés… »

Le Nacré soupira, faisant s’élever la neige. Il releva ensuite le museau pour évoquer le sujet principal de cette discussion : la disparition de la magie du Lien.

« Que sais tu sur la magie qui créa autrefois le Lien ? As tu des idées pour le détruire ? Mes connaissances en la matière sont limités, aussi n’ai-je d’autre choix que de me tourner vers mes ainés. »

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¤ La magie du lien ¤

L’enfant de l’orage notait la retenue dont le nacré faisait preuve à chaque fois qu’il prenait la parole, prenant à chaque fois un petit temps de réflexion, afin, non pas de froisser le colérique, mais de ne pas sortir d’énormité ou d’idiotie capable de froisser Verith. Car c’était bien là ce qu’il fallait éviter de faire. Le rouge, lui, écoutait celui qui n’était à ses yeux qu’un dragonnet, avec une certaine attention. Le petit était parvenu à piquer sa curiosité et il attendait de voir ce que cela allait donner. Où le nacré voulait-il en venir. Le trouble régnait toutefois dans l’esprit du jeune dragon, ne semblant pas avoir toutes les réponses pour cerner les propos de l’incarnat. Soit, il allait l’éclairer.

« Entends-moi Kaalys, les dragons sont aujourd’hui, et à ma connaissance, supérieurs à toutes créatures vivantes en ce bas monde. Pourquoi ? Est-ce à cause du gouffre de puissance séparant les autres de nous ? Non, absolument pas. Nous leur sommes de par notre impact sur ce monde et de par notre utilité. Nous apportons la magie, nous permettons donc à la vie de se développer. Sans nous, sans notre présence, rien n’existerait. La périclitassions d’Ambarhùna après notre départ en est la preuve. Alors que les bipèdes, eux, ne servent à rien. Ils n’apportent rien. Rien de bon en tout cas. »

Le colérique vint ensuite préciser son propos.

« Pour autant, je ne néglige pas leur caractère destructeur, car j’estime la destruction au même niveau que la création. Création et destruction sont deux éléments nécessaires à l’équilibre. Sans destruction il n’y aurait pas création, et inversement. Mais les bipèdes, eux, ne s’inscrivent pas dans ce cycle. Bien que faisant partie à mes yeux de la destruction, ils ne sont pas un bon facteur de destruction, car ils détruisent les éléments permettant le renouveau et la création. J’en ai pour preuve leur méfait commis à l’égard des dragons qui sont un vecteur primordial de cet équilibre. »

Maintenant qu’une partie de sa philosophie était posée, Verith put répondre à la question de Kaalys.

« Ainsi, lorsque je parle de dette, je parle de l’intégralité des méfaits commis à l’égard des dragons. Et si leurs méfaits sont si graves, c’est bien à cause de ce que je t’ai dit précédemment. Comme si ce n’était pas suffisant de porter atteinte aux dragons, ils portent atteinte à la vie, à l’équilibre en ce monde, ainsi qu’à la leur. La mort de mon frère, ma sœur et ma mère n’en sont qu’une composante, quoiqu’encore plus impardonnables que les autres. Elfe, humain et vampire, ces races, dans leur intégralité, sont responsables des méfaits commis par leurs membres. »

Encore une fois, le rouge cru bon de préciser pourquoi la prescription n’existait pas et pourquoi la peine s’étendait à tous les individus d’une même race et non pas au criminel responsable du méfait.

« S’ils sont tous responsables du méfait, c’est bien parce que celui-ci est tellement grave qu’il fait peser sur chaque membre d’une même race une obligation. Cette obligation est celle de réparer l’affront. Réparer l’affront fait en se retournant contre de celui ayant fauté. De l’apporter au dragon le plus proche pour que ce dernier rendre justice, ou à défaut, de lui ôter la vie sans attendre et rapporter sa dépouille à un dragon. »

Le colérique dodelina un peu de la tête, chassant la neige qui commençait à s’accumuler sur les écailles de son museau.

« Mais les bipèdes n’ont jamais fait ceci. Au contraire, ceux ayant commis les méfaits à l’encontre des nôtres dirigent aujourd’hui leur race. Ils ont adulé les criminels au lieu de les châtier. En ne châtiant pas les fautifs, ils sont devenus complices. Des criminels aussi responsables les uns que les autres. Cette faute des ascendants s’est transmise à leurs descendants. Si bien qu’il est impossible pour eux de s’acquitter de la dette, hormis peut-être pour de rares exceptions. Il n’y a donc d’autres choix que les éliminer. »

L’enfant de l’orage cracha quelques petites flammèches par ses naseaux.

« Peut-être penseras-tu que c’est trop extrême ? Peut-être penseras-tu qu’on ne peut pas reprocher la faute des anciens à leurs enfants ? Qu’il existerait une sorte de prescription ? Mais il n’en est rien. La mort de ma sœur, de mon frère et de ma mère me l’a assurément prouvé. Les bipèdes ne changent pas. Le meurtrier de mon frère a-t-il été châtié par les siens ? Non. Ils en ont fait leur roi ! »

Rugit gronda et déploya ses ailes majestueuses.

« Leur faute est aussi profonde et insondable que l’ait l’abime ! Et ils devront payer pour cela. Tous autant qu’ils sont. »

Verith replia ses ailes dans son dos et continua.

« Bien entendu cette logique s’applique à tous du moment qu’une créature inférieure a fauté envers une créature supérieure. Elle s’applique aussi à nous dragon. J’en veux pour preuve les actes commis par le Tyran Blanc à l’encontre de Néant. Il nous incombait de lui apporter sa tête. Malheureusement et à mon plus grand chagrin, je n’ai pas été capable d’y parvenir. Le temps m’a manqué. Néant s’est éteint avant le Tyran Blanc et je n’ai pu me libérer de son pouvoir qu’après pour le combattre frontalement. »

Ce point exposé, le colérique se contenta d’opiner du chef pour la suite, étant d’accord avec ce que le nacré pouvait lui dire.

« Il n’a toujours été que dans mon intention de détruire le lien magique unissant les bipèdes et les dragons, rien d’autre. Je maintiendrais toutefois qu’il est dangereux pour un dragon de fréquenter un bipède et qu’en aucun cas il ne doit lui accorder sa confiance ou être trop proche, car cela signifiera sa perte. Mais les dragons restent libres de faire leur propre choix. Dans la mesure où cela ne met pas un dragon ou le reste de l’espèce draconique en danger. Bien entendu, cette pensée ne m’ôte pas de l’esprit le fait que les bipèdes sont tous coupables des méfaits commis envers les nôtres et qu’ils doivent payer pour cela. »

Ces sujets préliminaires à présent traités, le nacré décidait d’entrer dans le vif. La magie du lien et plus précisément sa disparition. Verith ne savait toutefois pas encore s’il pouvait faire pleinement confiance à Kaalys, aussi se gardait-il de lui révéler certaines informations. Si jamais le rouge trouvait un jour un moyen de détruire le lien, il préférait l’appliquer seul si possible afin d’éviter qu’on ne se mette en travers de sa route.

« En ce qui concerne la magie du lien, je n’en sais pas autant que j’aimerais le savoir. Ma quête de destruction de cette ignominie a été longtemps repoussée en raison d’événement indépendant de ma volonté. Le Tyran Blanc et maintenant les chimères. Autant d’ennemis que je ne peux ignorer. »

Le colérique dodelina de la tête.

« Je sais que cette magie touche à l’âme. Je sais qu’elle a été proscrite par les dieux, car il s’agit d’un tabou. Je sais que sa création a été faite en violation de cette interdiction. Je connais la personne qui l’a créée pour l’avoir rencontré. Il se nommait Edwyn Ruddy, une créature ancienne, créateur du lien, premier dragonnier, mais aussi le lié du Tyran Blanc. Malheureusement, je ne suis pas parvenu à lui tirer d’informations au sujet du lien et le Tyran Blanc l’a tué lors de sa libération quand il s’est rendu compte qu’il complotait contre lui. Je sais que si Edwyn Ruddy était capable de créer le lien, il était aussi capable de le détruire. Les dieux en étaient capables eux aussi. En conséquence il doit exister plusieurs possibilités. Soit avec une magie plus puissante. Soit directement avec la magie du lien. Je n’ai pas l’intention d’utiliser la magie du lien, en conséquence il me reste juste à trouver une magie plus puissante et à l’utiliser afin de porter un coup à la magie du lien. Soit en localisant sa source directe pour la détruire … ou alors, peut-être en utilisant un couple de lié comme catalyseur afin d’atteindre la source du lien par eux. J’ai entendu dire que l’assassin de mon frère avait utilisé cette méthode sur un serviteur du dieu du néant pour l’atteindre direction et porter un coup à la divinité. Il y serait parvenu si Edwyn Ruddy ne l’avait pas empêché. En conséquence, cette technique doit pouvoir être utilisée contre le lien. Encore me resterait-il à trouver une magie suffisamment puissante pour porter un tel coup … peut-être qu’en trouvant un moyen de vaincre les chimères, je trouverais aussi un moyen de vaincre le lien. »

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« S’ils sont tous responsables du méfait, c’est bien parce que celui-ci est tellement grave qu’il fait peser sur chaque membre d’une même race une obligation. Cette obligation est celle de réparer l’affront. »

C’était une vision absolue que Kaalys ne partageait pas. Réparer la faute était une chose et le jeune Nacre était d’accord, mais de là à faire peser la sentence sur tout un peuple pour l’erreur d’une unique personne, ou d’une poignée, il y avait un gouffre et le saurien blanc n’était pas près à le franchir. En revanche, il se garda de le dire et préféra laisser l’immense dragon continuer, expliquer et donner son point de vue. Il en avait le droit, autant que Kaalys, et celui-ci entendait bien écouter jusqu’au bout. Si petit et jeune fut-il, il n’était pas idiot.

« Cette faute des ascendants s’est transmise à leurs descendants. Si bien qu’il soit impossible pour eux de s’acquitter de la dette, hormis peut-être pour de rares exceptions. Il n’y a donc d’autres choix que les éliminer. »

Cela ressemblait davantage à une excuse pour se donner le droit de tous les tuer. C’était, il semblait, de la mauvaise fois. Mais encore une fois, face au colosse, Kaalys ne pouvait pas dire grand chose au risque de se faire tuer d’une pichenette. Toutefois, Verith lui offrit une opportunité de donner son avis :

« Si la création toute entière pense comme toi, il n’y aura jamais de rédemption pour personne. Tu tuera les bipèdes, les bipèdes chercheront à te tuer. Tu sais comme moi qu’ils sont inventifs, peut être y arriveront t-ils. Où ils s’en prendront à ta famille, encore une fois et le cycle recommencera. Nous, dragons, sommes dépositaires du manteau de responsabilité et avec une pensée comme celle-ci, le monde finira dans les flammes, qu’elles soient allumées par ton souffle ou les inventions bipèdes. Nous devrions être des bergers, pas des bouchers, car les bipèdes font partie du cycle de la vie exactement comme nous... Mais ils ont besoin d'être remis à leur place, peut être. »

Ces mots, Kaalys allait sans doute les regretter, mais il croyait fermement en ses paroles. Dans cette guerre pluri-centenaire, il n’y avait pas d’issu si ce n’était la paix ou la destruction du monde. Aussi puissant et grand fut-il, Verith saignait, Verith pouvait mourir et les bipèdes, fort inventifs, y parviendraient s’ils étaient poussés dans leur retranchement. Et cela, Kaalys ne le souhaitait pas, tout comme la mort d’innocents qui ignoraient tous des fautes de leurs aïeux.

Par la suite, Verith révéla ce qu’il savait du Lien au jeune Nacré. Ou, en tout cas, le jugea assez digne de confiance pour lâcher quelque bride d’informations.

« La magie du Lien est plus puissante que la nôtre ? » c’était une chose étonnante à entendre. « La magie existait dans cet archipel avant notre arrivée. À moins qu’il y ait des dragons cachés quelque part, il existe forcément une autre source. Quelle est sa forme et où se trouve t-elle ? Bonne question, mais il est évident que les plus à même de le savoir sont les Graärh. Ensuite, est-ce que cette magie est comme la nôtre ou plus puissante ? Qui sait... »

Le jeune dragon secoua le museau.

« Il faudrait la confiance d’un couple Lié pour avoir leur aide, à moins de souhaiter verser dans la torture. »

C’était une ligne que Kaalys ne voulait pas franchir.

« C’est une chose que je pourrais obtenir, contrairement à toi. »

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¤ Détermination et Naïveté ¤

Le colérique expliqua sa philosophie au dragon de nacre, mais ce dernier, sans grand étonnement de la part du rouge, ne comprit rien et passa totalement à côté. Le plus vieux eut presque envie de se taper le front avec une patte pour signifier son désespoir. Quand bien même ce dernier n’était plus lié, il avait passé beaucoup trop de temps avec les bipèdes, sa vision des choses était déformée et bouffie d’arrogance.

« Tu n’as absolument rien ne compris, ou alors tu ne m’as absolument pas écouté, ancien lié. Si toute la création pensait ainsi, alors les choses fileraient droit. Et la façon de raisonner ta réponse me prouve bien que l’arrogance des bipèdes a éclaboussé ton esprit. Les bipèdes ne peuvent appliquer ce raisonnement à des êtres qui leur sont supérieurs, comme nous ne le pouvons pour des êtres qui nous sont supérieurs. En conséquence, ils ne sont pas en droit de chercher vengeance pour la mort d’un des leurs par un des nôtres. Seules une arrogance démesurée et l’ignorance de la place qui est la leur pourront les pousser à une telle chose. Le cycle que tu décris n’existerait pas, car tout à chacun aurait conscience de la place qui est la sienne et s’assurerait en conséquence de maintenir l’équilibre. Malheureusement, les bipèdes ont oublié leur place et aujourd’hui l’équilibre est rompu à tel point qu’il ne peut être rétabli sans de sévères conséquences. Les bipèdes sont fautifs et ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes pour leurs erreurs. »

L’enfant de l’orage ricana d’un air mauvais.

« Les bipèdes sont des êtres dépourvus d’honneurs. Ceux qui se battent sans honneur utilisent la ruse, la fourberie, le mensonge. Mais tout ce qui s’acquiert avec déshonneur ne repose que sur du sable et finit tôt ou tard par s’effondrer. J’en veux pour preuve le Tyran Blanc. Il était puissant, mais sa force ne reposait pas sur l’honneur, mais sur la ruse, la fourberie et le mensonge. Et aujourd’hui où est-il ? Il est mort, défait par l’honneur. Je ne crains pas les bipèdes, car je sais qu’ils ne peuvent gagner. Et si un jour l’honneur devenait leur arme, alors cela marquerait également leur fin, car ils prendraient pleinement conscience de leurs erreurs et prendront dès lors toutes mesures pour en tirer les conséquences afin de s’infliger la punition qu’ils méritent. Les bipèdes se sont eux-mêmes piégés. Leur défaite est inéluctable. »

La queue du colérique fouetta l’air avec fracas.

« Qu’importe leur tactique, qu’importe leur ruse, qu’importe leur inventivité. Je suis un dragon et sans la moindre arrogance que je m’affirme supérieur à eux, car les faits sont là. Mais plus que cela je suis le dragon de l’ire. Qu’importe ce qui me fait face, qu’importe l’obstacle, rien ne peut me résiste éternellement, rien ne peut me stopper éternellement. J’avance inexorablement sur la voie qui est la mienne. »

Un nouveau rire s’échappa du rouge.

« Un berger ? Libre à toi de perdre ton temps sur cette voie sans issue. Nos ancêtres ont déjà essayé de leur faire prendre conscience de leur égarement en quittant Ambarhùna et en les privant de magie. Même au bord de la destruction, ils n’ont rien appris. L’esprit-dragon et dragons qui ont décidé d’accorder une dernière chance aux bipèdes en confiant leur œuf à ce dernier, n’étaient-ils pas censés être leur berger ? N’étaient-ils pas censés les guider ? J’en admire le résultat aujourd’hui ! L’échec est accablant. Mon frère est mort, tes parents sont morts, ainsi que la quasi-intégralité des parents des rares dragons liés encore restants. Les priver de magie ne leur a rien appriy. Les guider ne leur rien apprit. Alors je serais leur boucher. Ce sont des êtres barbares, j’ai assisté à leur bataille, ils ne comprennent que le sang. Alors je ferais couler leur sang, encore et encore jusqu’à ce qu’il soit tari. Ce sont eux qui ont choisi leur sort, pas moi. Les dragons leur ont suffisamment laissé de chance. Je ne leur en accorderais pas une de plus. »

Verith avait donné son avis et il ne changerait pas. Ou du moins pas sans des preuves extrêmement solides, et encore. Malheureusement, le jeune dragonnet de nacre n’en avait aucun. Verith avait foulé cette terre plus longtemps que Kaalys. Il avait côtoyé les bipèdes plus longtemps que lui et le ce peu lui avait suffi pour fonder ses dires.

« Notre magie est celle de la trame. Celle du lien est différente, car elle ne prend pas sa source dans la trame, j’ignore dans quoi elle puise. Effectivement, la magie existe sur cette terre dépourvue de dragon. Mais cette magie est également celle de la trame. Cela se sent, la magie qui circule ici n’est en rien différente de celle d’Ambarhùna. J’ai déjà parlé aux graärh, malheureusement ils ne sont pas une source fiable d’information. Leur culture est orale, leur savoir ancien est éteint. »

L’enfant de l’orage mentait bien évidemment. Il avait parlé aux Graärh et avait déjà des pistes depuis un long moment, mais il n’avait aucune envie d’être importuné dans ses recherches et surtout, il n’avait aucune envie que ses pistes tombent entre de mauvaises mains. Les chimères reviendraient tôt ou tard, et moins ce genre d’information pouvait fuiter, plus assurer était la victoire future.

« La confiance d’un couple de lié ? »

Verith ne put s’empêcher de pouffer de rire.

« Je m’en contrefiche. On ne peut faire confiance aux bipèdes et on ne peut faire confiance aux dragons-liés. Et cela aussi je le sais d’expérience. Je souhaite détruire le lien. La protection des miens est la seule chose qui m’anime, alors je ferais tout ce qui est nécessaire pour détruire ce qui les menace. Si tu penses que les liés se laisseront gentiment faire alors qu’on cherche à détruire ou altérer leur précieux lien, alors c’est que tu es encore plus naïf que tu n’en as l’air. »

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