Fin Août de l’an 7 de l’âge d’obsidienne
- L'initiation du chaton -
L’identité, le soit. Il ne savait pas qui il était mais il savait ce qu’il était, et ça ne lui avait pas plus, mais il l’acceptait. Après tout, être moralement bon ça n’avait jamais été son fort, pour respecter sa personne, il n’avait plus qu’à faire en sorte que ça ne se reproduise plus jamais, et pour cela rien de plus simple. Son intérêt, il le trouvait en tourmentant les autres, son intérêt, il le trouvait en s’élevant au dessus des autres. C’était les capacités que lui offraient cette nouvelle identité, l’endurance, la détermination pour une cause immorale, injuste, pour une cause personnelle. Pourquoi ne pourrait-il pas se battre pour une cause personnelle ? Pourquoi ne pourrait-il pas se battre pour lui ? Qui n’étais pas égoïste de toute façon, aucun acte n’était jamais commit sans intérêt personnel, tous autant qu’ils sont, ce furent les premières paroles de la dame blanche à son égard, ce fut son premier enseignement et il ne l’oublierait jamais. Car depuis peu, il était son apprenti, elle était celle qu’il avait choisit de suivre. Elle avait tout, le savoir, l’expertise, la sagesse, la puissance, l’ambition aussi. Il ne la connaissait pas assez pour le dire, mais il la sentait en elle, par son attitude dominatrice notamment. Mais quel projet avait-elle ? Aucune chance de le savoir, son esprit était aussi impénétrable que la magie. D’ailleurs, à ses yeux, elle était la magie.
En la suivant dans la forêt, Arakjörn eu d’abord un peu peur. C’était le repère des esprits de la forêts, qu’on avait appelé « chimères » après tout, ne risquaient-ils pas une attaque ? En la présence de Kälyna, Arakjörn savait qu’il ne risquait pas grand chose de ce coté là, mais il restait sur ses gardes. Et puis, il s’y habitua, la sensation d’oppression par les végétaux disparu petit à petit. Mais pas celle de Kälyna, la sorcière lui inspirait un profond sentiment de peur, car il ne savait pas réellement ce qui chez lui l’intéressait. Pourquoi l’avait-elle prit sous son aile ? Il ne pensait pas qu’il s’agisse de pitié, elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur le faible. Mais Arakjörn n’était pas faible, et il avait du potentiel : Si la peur que lui inspirait la sorcière le paralysait, son admiration pour ses talents, et sa brûlante envie d’apprendre le poussait à rester auprès d’elle, et lui donnaient le courage de répondre de cet acte. Et puis… Au fur et à mesure qu’il apprenait à vivre avec elle dans la forêt, c’était étrange, mais il se rendait compte qu’elle était la seule personne qui l’acceptait tel qu’il était. Elle qui respectait à sa manière son être et ses ambitions, sans le montrer, mais le simple fait qu’elle acceptait qu' il la suive était un égard à sa personne. Et il lui en était extrêmement reconnaissant. Depuis la mort de son père, Kälyna était devenue, en quelque sorte, sa seule famille.
Arakjörn secoua la tête, il fallait se reprendre, ne pas se laisser aller à de telles pensées, Kälyna était quelqu’un qu’il respectait beaucoup, mais il ne fallait pas penser qu’elle avait le moindre attachement pour lui, la notion de famille était totalement hors-sujet. Il devait se conforter sur l’idée qu’il n’était en vie que parce qu’il l’amusait et si par ce biais il pouvait apprendre auprès d’elle, cela lui allait. Alors se concentrer il fallait.
La tâche qu’elle lui avait confié était simple, la nuit tombait et il avait aménagé leur camp, c’était comme ça qu’ils fonctionnaient, ils voyageaient aux alentours de la bordure de la forêt, s’y enfonçant parfois mais jamais de trop. Le jour Kälyna lui apprenait subtilement les arts de la magie, à l’issus d’une conversation en ce jour même, il avait par exemple apprit différent principes concernant la magie elfique, et déjà il voyait ces végétaux contre lesquels il avait passé son temps à pester complètement différemment. Et puis le soir il se contentait d’allumer un feu qui leur était commun et d’installer son hamac entre deux arbres. C’était assez étrange d’ailleurs, car il ne l’avait jamais vus dormir.
Cette fois-ci, Kälyna avait insisté pour qu’il allume le feu à l’aide d’un sort, et il réutilisa la boule de feu, au fil du temps, c’était un sort qu’il maîtrisait très bien, il était faible mais avait le mérite d’être peu coûteux en énergie, aussi le nain ne se fit pas prié. Mais alors qu’il se concentrait, toujours soucieux de paraître bon mage sous le regard jugeur de la dame blanche qui trônait sur son haut-rocher. Une horrible sensation de vide la parcoura, la même que l’autre jour quand le dragon de la régente lui avait volé son chapeau, cela s’expliquait d’ailleurs facilement.
Arakjörn profondément blessé, a nu sans son chapeau, était partagé entre la rébellion contre un tel affront et la soumission dont il devait faire preuve pour rester en vie, enfin, il put reprendre son chapeau dès que Kälyna eu finit de jouer avec, mais qu'elle n'en fut pas sa surprise lorsqu'il vit qu'elle y avait appliqué un enchantement !
"Oh.. m.. Merci beaucoup ! Je.. euh.. ça marche comment ?"
Il en eu en effet une deuxième lorsque ses mains commencèrent à devenir rouge, cependant, bien vite Kälyna annula l'enchantement pour qu'il ne se propage pas trop vite, et qu'il puisse enfin le renfoncer sur sa tête. Arakjörn contempla ses mains pour y voir des marques rouges qui ressemblaient a des coussinets, ce qui faisait de lui un véritable petit chaton ♥
Lui qui détestait ce surnom qu’elle lui avait donné.. Ahlala, ironie quand tu nous tiens.