18 Novembre 1762
Il était épuisé, moralement épuisé. Malgré sa volonté d'assumer pleinement le choix qu'il faisait, la peur rongeait son cœur. La raison en était pathétiquement simple : même s'il savait combien les nordiques détestaient ce qu'il était, il aurait terriblement aimé pouvoir être accepté et s'identifier pleinement à eux. Il ne le pouvait pas. Différent, mage et vampire, tout ce qu'ils détestaient. Il avait peur de la douleur qui viendrait forcément avec le rejet inévitable. Et pourtant, tel une phalène inepte, il essayait tout de même d'approcher la flamme qui l'attirait. Un jour, il faudrait bien qu'il arrête, qu'il laisse tomber et ne tende plus la perche pour se faire battre. Ce ne serait pas aujourd'hui pourtant. Expirant profondément, Ivanyr observa le ciel, puis la garde loup en faction près de la tente d'Ilhan Avente et nota immédiatement que les soldats n'étaient pas les mêmes qu'une heure plus tôt. Pas les mêmes qui avaient accueillit sa demande de visite. Ce qui signifiait dans le meilleur des cas que c'était dû simplement à des rotations pour repos et dans le pire, et le plus probable, que les loups du nord avaient mit le chef de meute au courant de la situation et de la demande qu'il avait soumise au Diplomate. Soupirant lourdement, Ivanyr quitta les lieux le plus rapidement possible afin d'éviter d'envenimer la situation. A grandes enjambées, il revint vers le campement des Caladoniens. Après ce qu'il venait de se dire et puisqu'il ne pouvait pas se confier à Aldaron afin de garder la surprise, il devait se tourner vers sa sœur Cymorill. Du reste, il n'était pas bien certain qu'elle lui en veuille de revenir à elle afin de partager ce qu'il avait sur le coeur, car cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas pleinement fait, trop occupé qu'il était à graviter autours de son lié.
La journée suivante débutait aussi simplement que toutes les précédentes alors qu'il profitait de la présence de son elfe pour un moment. Pourtant, cette nuit-là, il n'avait pas réussi à se reposer dans la transe, trop préoccupé. A la place, il avait observé Aldaron dormir, découvrant toutes ses petites particularités avec une fascination profonde. Même s'il avait commencé à le découvrir auparavant, ce n'était pas la même chose depuis qu'ils partageaient le lien de l'Inséparable. C'était plus intense, sa vision était plus claire et précise et il savourait d'autan mieux chaque infime petite information découverte. Il l'aimait, au point qu'aucun mot ne pouvait rivaliser avec la chaleur qui irradiait de son cœur chaque fois qu'il se trouvait avec lui. Il l'aimait au point que son esprit se teintait de lui à chaque instant. Il l'aimait au point que les longues heures lui avaient semblé de simples minutes tant il aimait l'observer. Mais Aldaron ne lui appartenait pas, pas entièrement. Il avait ses propres devoirs et ses obligations, et la matinée arriva bien assez vite pour lui arracher son aimé et le rendre au reste de l'Alliance. C'était à la fois plus simple et plus dur désormais, mais il lui revenait toujours. Pour cette fois, il ne serait pas son garde du corps, d'autres membres de la garde veillaient sur lui car il avait à faire de son côté pour préparer leur mariage. Il devait envoyer une missive à Valmys puis contacter le maître glyphe destiné à la protection du havre où ils fêteraient leur union. Il voulait également aller trouver Purnendu afin de profiter un peu de sa présence et de ses connaissances sur les esprits.
Quittant les tentes Caladonniennes, il s'aventura sur l'extérieur du campement pour trouver le maître des aviaires à qui il pourrait louer un oiseau pour envoyer son message. Les tentes se firent plus espacées, la concentration de population moins importante. Enfin en vue de la tente aux oiseaux, il en prit résolument le chemin et ne s'arrêta qu'en entendant vaguement le bruit puissant d'un coeur calme s'approchant de lui. Le son profond et constant ne semblant indiquer aucune peur, il en conclut qu'il s'agissait simplement d'un membre du campement occupé dans le même endroit que lui, et il reprit sa marche. Cependant, cette certitude vint très vite voler en éclat au son caractéristique d'une épée qu'on dégaine et du sifflement dans l'air. Par pur instinct, le haut mage fit un violent écart, glissa sur un carré d'herbes mouillées et glissa au sol juste à temps pour voir l'acier lui frôler la gorge.
La journée suivante débutait aussi simplement que toutes les précédentes alors qu'il profitait de la présence de son elfe pour un moment. Pourtant, cette nuit-là, il n'avait pas réussi à se reposer dans la transe, trop préoccupé. A la place, il avait observé Aldaron dormir, découvrant toutes ses petites particularités avec une fascination profonde. Même s'il avait commencé à le découvrir auparavant, ce n'était pas la même chose depuis qu'ils partageaient le lien de l'Inséparable. C'était plus intense, sa vision était plus claire et précise et il savourait d'autan mieux chaque infime petite information découverte. Il l'aimait, au point qu'aucun mot ne pouvait rivaliser avec la chaleur qui irradiait de son cœur chaque fois qu'il se trouvait avec lui. Il l'aimait au point que son esprit se teintait de lui à chaque instant. Il l'aimait au point que les longues heures lui avaient semblé de simples minutes tant il aimait l'observer. Mais Aldaron ne lui appartenait pas, pas entièrement. Il avait ses propres devoirs et ses obligations, et la matinée arriva bien assez vite pour lui arracher son aimé et le rendre au reste de l'Alliance. C'était à la fois plus simple et plus dur désormais, mais il lui revenait toujours. Pour cette fois, il ne serait pas son garde du corps, d'autres membres de la garde veillaient sur lui car il avait à faire de son côté pour préparer leur mariage. Il devait envoyer une missive à Valmys puis contacter le maître glyphe destiné à la protection du havre où ils fêteraient leur union. Il voulait également aller trouver Purnendu afin de profiter un peu de sa présence et de ses connaissances sur les esprits.
Quittant les tentes Caladonniennes, il s'aventura sur l'extérieur du campement pour trouver le maître des aviaires à qui il pourrait louer un oiseau pour envoyer son message. Les tentes se firent plus espacées, la concentration de population moins importante. Enfin en vue de la tente aux oiseaux, il en prit résolument le chemin et ne s'arrêta qu'en entendant vaguement le bruit puissant d'un coeur calme s'approchant de lui. Le son profond et constant ne semblant indiquer aucune peur, il en conclut qu'il s'agissait simplement d'un membre du campement occupé dans le même endroit que lui, et il reprit sa marche. Cependant, cette certitude vint très vite voler en éclat au son caractéristique d'une épée qu'on dégaine et du sifflement dans l'air. Par pur instinct, le haut mage fit un violent écart, glissa sur un carré d'herbes mouillées et glissa au sol juste à temps pour voir l'acier lui frôler la gorge.