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descriptionCelui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage [PV Irina] EmptyCelui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage [PV Irina]

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7 Mars 1763

On avait conduit le sarcophage de glace au sein du sanctuaire de l'eau, afin que l'essence inhérente à la manifestation élémentale conserve plus aisément l'intégrité de la coque protectrice. Le messager vampirique le talonnait, expliquant les événements entourant l'apparition à leurs portes du groupe et de son précieux fardeau, et ce qu'ils attendaient de l'Ordre. Et dire que l'histoire qu'on lui contait était difficile à avaler était pêcher par euphémisme. S'il n'avait pas eut accès à leurs chant-noms pour s'assurer qu'on ne le prenne pas pour un imbécile, le Chantelarmes l'aurait très certainement pensé. À cette idée, il décocha un regard en coin, noir, au porte-parole qui continuait de l'accompagner comme une seconde ombre, sans doute pour s'assurer qu'il n'attente pas à la vie de sa précieuse princesse. Comme s'il en avait eut la moindre intention. Ou, plus simplement, comme si la vie de la princesse en question avait valut la perte de ses pouvoirs et le dommage immense à l'Ordre. Mais ça évidemment, un vampire aurait du mal à le comprendre. Décidant de l'ignorer partiellement, Kehlvehan descendit jusqu'au lieu où reposait le sarcophage et s'arrêta près de lui pour contempler la forme enfantine que le cœur de glace contenait précieusement. Ses traits puissants se durcirent, alors qu'il plissait les yeux et pinçait les lèvres devant l'apparence révoltante de jeunesse de cette créature. Une enfant. Une simple enfant, qui se paraît de pierreries, de belles robes, qu'on appelait princesse des catins, entre tous titres et à qui on remettait un royaume entier. Les sangs froids ne cesseraient jamais de l'alarmer, et de le répugner, car si elle avait aujourd'hui cette apparence, c'était surtout celle dans laquelle elle avait été emprisonnée par le venin vampirique quand une de ces bêtes l'avait attaquée. Et il avait beau être Baptistrel et s'en tenir à une rigueur de jugement stricte, intérieurement, il ne pouvait s'empêcher de consommer l'amertume de la constatation.

Pendant un bref instant, il ne dit rien, ne fit rien, puis l'instant passa et Kehlvehan s'approcha davantage. Au travers de la glace, il pouvait aisément percevoir ses vibrations, déduisant lentement les dommages que le petit corps avait subit. Il lui fallut cependant plus d'une vingtaine de minutes pour convenir d'un moyen de procéder. Les lésions devaient être traitées une à une et avec beaucoup de délicatesse pour ne rien endommager d'autre et il allait, en plus, devoir jongler avec les soins précédemment apportés. Le but premier avait sans doute été de sauver la vie de la princesse et à ce titre c'était réussi, mais l'efficacité de la chose n'allait pas plus loin, le travail était celui d'un boucher. Rapidement, l'explication vint. Ce n'était pas un guérisseur qui s'était occupé de l'enfant, mais un simple objet glyphé. Le résultat n'était donc en rien inattendu. Beaucoup d'objets rendaient de grands services, mais lorsqu'il s'agissait des besoins du corps, il fallait une main réelle pour manier l'énergie et pour guider les soins. Même en sachant la situation dans laquelle tout cela s'était déroulé, il restait sceptique. Mais nul besoin de s'en tenir à réprouver un passé révolu, il devrait faire avec quoi qu'il en soit. Ne pouvant transporter Noathun jusqu'ici, il devrait s'accompagner d'une harpe à la place, mais pour l'usage qu'il comptait faire de l'instrument, ce ne serait nullement un problème. Se détournant, il ordonna qu'on retire le cocon de glace pendant qu'il récupérait ce qui lui était nécessaire pour effectuer les chants curatifs et revenait s'installer auprès du petit corps allongé sur la surface lisse d'un lit d'opérations. Cette fois, il n'accepta la présence que de quelques apprentis en fin de formation, à qui il livrerait son travail sur le corps de la vampire comme un sujet d'étude approfondie pour leur éducation de guérisseurs. Tous les autres quittèrent les lieux séance tenante, laissant le silence reprendre pendant quelques instants ses droits. Donnant quelques indications aux Enwr, il revint rapidement à son instrument et débuta son travail.

La musique dura, et dura. Combien de temps ? Il ne savait pas lui-même et s'en moquait. Appliqué, fermé à toute autre influence, il maniait les vibrations avec une immense précaution pour rétablir un équilibre brisé. Comme il s'y était attendu, la minutie demandée était immense et dangereuse, prenant toute sa concentration. Chaque vibration résorbée était l'affaire d'heures entières sans aucun doute, les Enwr se relayant afin d'assister le maître et prendre des notes sur le phénomène délicat qui s'opérait. Lorsqu'enfin le Gardien eut achevé son œuvre, il déposa la harpe sur un socle de bois mobile prévu à cet effet, se leva, ordonnant qu'on restât au chevet de la princesse afin qu'elle ne s'éveille pas seule et sans explications. Il quitta les lieux seul afin de pouvoir prendre quelques heures de repos, se doutant que la longue épreuve que sa patiente avait subie la conduirait à demeurer inerte encore un moment. Aux premières lueurs le lendemain, on vint le prévenir que la dame était éveillée et il la fit venir après les aubades de la matinée. En ces heures parfumées aux couleurs chaudes de songes s'étiolant, ses chants allaient vers une femme aux cheveux couleur de vin et aux yeux de gemmes sans prix. Lorsqu'il descendit dans le hall inondé de lumière et du parfum des fleurs sauvages, néanmoins, c'était une femme aux cheveux de lune qui l'attendait. Elle avait reçu de quoi manger si elle le désirait et des vêtements si les siens ne lui convenait pas, ainsi que la possibilité de se toiletter correctement, pour convenir à ses besoins. L'approchant, le Gardien se ferma à la mélopée de son être et se contenta d'une salutation courtoise sans être excessivement démonstrative. Plutôt que d'espionner chaque vibration émanant d'elle il lui demanda directement comment elle se sentait et lui expliqua les circonstances dans lesquelles elle avait été conduite au sein du Domaine de l'Ordre.

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Mon dernier souvenir? Je me voyais tomber du dos de Kaalys, lançant un sort de prison de glace pour enfermer les gardes possédés par la licorne, mais également pour me mettre à l'abri de nouvelle blessures pouvant m'achever après celles déjà reçu, mais également pour me prémunir contre la tempête de glace qui se présentait sur le groupe chargé d'enquêter sur les attaques à l'encontre des convois du Commerce Écarlate.
Je n'étais guère une combattante et les évènements me l'avaient parfaitement enseigné. Je n'étais pas faite pour me trouver en première ligne.
C'est très lentement que je repris conscience. En faite, mon réveil fut fragmenté en plusieurs occurrence. A un moment, je me souviens même avoir perçu les bruits d'un instrument, mais sans réellement parvenir à le reconnaître. Je grelottais à cause du froid que je ressentais, mais ne parvenais à revenir à la réalité. Je sentais mon esprit divaguer à mesure que le temps passait. Cependant, je ne parviens à savoir ce que mon esprit cherchait à me montrer. Je n'en garde que quelques fragments de souvenir. Des visions éparses et fugaces qui semble toujours m'échapper. Une petite fille courant dans un jardin avec sa sœur, un homme couronné souriant... Bref, des images ne signifiant rien pour moi.
Pourtant, étant une marchande d'information, ou plutôt la Marchande de Vérité, comme j'aime à le penser, je ne pouvais accepter de rester ignorante d'une telle chose. Qui était ces êtres? Pourquoi les voyais-je ainsi? Des questions parmi tant d'autres à laquelle il me fallait une réponse. Mais ou pouvais-je bien trouver ces réponses? Je ne savais par où commencer.

Je prenais donc mon mal en patience et patientais calmement qu'enfin mon corps finisse de se réveiller, me laissant dériver au gré du temps qui s'écoulait. Pourtant, cela le mettait mal à l'aise, me rappelant un autre souvenir, plus sombre, celui ci. Le souvenir de mes premiers souvenirs, plongée dans une chambre noire et humide, avec pour seule compagnie la chute de gouttes d'eau qui tombaient inlassablement, ne me laissant aucun répit et aucun repos.
Finalement, après un temps sans fin, mes yeux s'ouvrir, me révélant la présence de la lumière, tandis que mon corps, lui, me brûlait comme jamais au paravent.  Je serrais les dents autant que possible, refusant de lâcher le moindre hurlement ou le moindre cri. Mais il n'en fallait pas beaucoup plus pour que je craque.
Lentement, les détails de ce qui se trouvait autour de moi se dessinèrent au fond de mes yeux, me dévoilant un lieux parfaitement inconnu et un jeune garçon qui devait avoir une dizaine d'années, mais guère plus. Doucement, il posa la main sur mon front et ferma les yeux un court instant. L'instant d'après, je sentis mon corps se convulser. Il me réclamait une chose, mais je ne comprenais pas quoi. Je n'avais guère soif, mais pourtant, je ressentais violemment cette nécessité absolue.
Je ne tardais à perdre, une nouvelle fois, connaissance, l'esprit complètement embrumé. Lorsqu'enfin je me réveillais à nouveau, ce fut pour sentir ma gorge ingurgiter une grande quantité d'air, comme si quelque chose se remettait en fonction après avoir été éteint. Je ne tardais à comprendre ce qui m'arrivait. Un phénomène récent qui avait été décrit il y a quelques mois chez les elfes et que quelques vampires semblait contracter également. Une forme de renaissance. Là ou pour les elfes le phénomène les marque de trace formant une sorte de tatouage, pour les vampires, cela devient une renaissance au sens propre du terme. En effet, nos corps reviennent à la vie et déjà, je sentais les différentes fonctions de mon corps se réveiller. Ma respiration reprenait son rythme lent et profond alors que mon cœur se remettait à battre sa mélodie sourde et vibrante.

Mon ventre se mit à grogner, attirant mon attention sans que je comprenne pourquoi. Le jeune garçon, lui, sembla comprendre parfaitement de quoi il s'agissait, car il m'adressa un sourire.


-Veuillez patienter quelques instants. Je vais aller vous chercher quelque chose à manger. On est au beau milieu de la nuit, mais il devrait y avoir encore de quoi manger un petit morceau.

Il fila, me laissant seule, redressée dans mon lit. Je pouvais désormais observer le lieu. Il s'agissait d'une chambre ouverte sur une scène nocturne des plus saisissantes et d'une beauté à couper le souffle. Je dois bien le reconnaître moi même. Le calme et la sérénité régnait ici comme à nul autre lieux pareil. En réponse à ce lieux, je ne tardais à sentir une paix nouvelle s'installer en moi. Pendant cette contemplation, le jeune apprentie ne tarda à revenir, accompagné par ma petite Alaïs qui l'accompagnait, toujours aussi silencieuse.
Le jeune homme vint déposer devant moi un plateau de nourriture, dont l'odeur ne tarda à me faire saliver. Je savais que c'était une réaction normal pour un être vivant. Mais lorsque vous aviez passé plus d'un siècle et demi en tant que mort vivante, il est difficile de découvrir des sensations qui peuvent être normal pour les autres et qui vous sont parfaitement inconnu. Je regardais le garçon, le plateau de nourriture, puis la petite Alaïs. Tous deux me regardèrent en retour, mais ce fut la petite fille qui explosa de rire.


-Désolé, Irina. Mais c'est pas souvent que je te vois avec une tête pareil que ça en devient marrant.

Le jeune homme hocha de la tête alors que je les regardais à nouveau. Puis je souriais à nouveau. La petite avait raison. Je ris avec elle avant de commencer à manger la nourriture qui m'avait été apporté. Une fois la nourriture terminée, le jeune homme me demanda de me reposer et proposa de trouver une chambre pour Alaïs. Ce à quoi elle répondit non. Qu'elle dormirait avec moi. Je lui caressais les cheveux et acquiesçai. Le jeune homme nous laissa donc. Ma jeune protégée s'allongea à côté de moi et l'on s'endormit aussi tôt. Ce n'est qu'au petit matin que je me réveillais à nouveau, rafraîchie par cette nuit de repos. Je me redressais à l'instant même ou une jeune femme, portant ostensiblement les habits des baptistrels, entra dans la chambre. Me voyant réveillée, elle me fit une révérence.

-Princesse. Le Maître Vairë vous attendra dans le hall après les aubades. Voici de quoi vous vêtir et vous trouverez dans la salle à côté de quoi faire votre toilette.
-Je vous remercie. Lui répondis-je de manière affable, mais sincère alors qu'elle déposait une robe sur la table de la chambre.

Lentement, je me levais, pour ne pas réveiller la petite fille qui dormait encore. Je me dirigea dans la salle d'eau et laissais les loques de mes vêtements tomber au sol, observant au passage ce corps si jeune qui reprenait vie en ce jour que j'allais devoir marquer d'une pierre blanche dans mon existence. Le jour de ma renaissance. Pouvais-je désormais parler de jour anniversaire? Je n'en savais rien. Il s'agissait là d'une fantaisie qui avait traversé mon esprit en cet instant et que je chassais tout aussi rapidement. en m'approchant de la bassine d'eau douce. Je regardais avant mon visage, encore marqué par le coup que j'avais reçu au visage. Les baptistrels avait fait du beau travail en ressoudant les chaires. Mais désormais, je devrais m'habituer à la perte de mon œil gauche. Mes pas été hésitants, du fait d'avoir perdu un œil, perturbant mon équilibre. Mais cela ne m'empêcha nullement de faire ma toilette par moi même. La fraîcheur de cette eau fut même comme si c'était mon corps ET mon âme que je lavais d'un seul et unique geste. Je passais mon corps dans son entier sous le bienfait de l'eau et du savon, ne laissant aucune courbe de ce corps juvénile à l'abri de l'eau.
Alors que je me retournais pour attraper une serviette et pouvoir me sécher, je découvris la petite Alaïs assise, ou plutôt avachie par terre, me regardant avec des yeux à moitié endormis. Je lui adressais un sourire.


-Retournes donc dormir.

Elle grogna un vague non avant que je ne lui lance la serviette qu'elle attrapa prestement et commença à me sécher immédiatement. Une fois fini, je lui signifiais que c'était à son tour. Je lui défis sa tenue et la passais à l'eau et au savon, avant de rincer le tout et de la sécher tranquillement. Je la laissais ensuite enfiler sa tenue en allant mettre la robe que l'avait apporté la baptistrelle. Je la dépliais et l'observais sous toutes les coutures. De prime abord, j'eus l'impression qu'elle était trop grande pour moi. Une impression qui se confirma lorsque je l'enfilais. Du moins, jusqu'à ce que le tissu sombre, bardé de dentelles blanches, ne s'ajuste de lui même à ma taille, venant couvrir mon torse et se placer juste en dessous de mon collier de l'Edelweiss. Je m'observais dans un miroir, attrapant une brosse, quand un individus entra dans la chambre et s'exclama.

-Princesse! Vous allez bien?

Je haussais un sourcil. J'ignorais que des vampires puissent tenir autant à moi. Etait-ce parce que j'étais la Princesse ou pour ma personne réellement? Je l'ignorais et je n'avais pas le luxe de pouvoir poser la question.

-Plus vivante que jamais, Jaegern.

Il poussa un soupir de soulagement, s'inclina et pivota sur lui même, repartant aussi vite qu'il était venu. Je devinais qu'il allait procédé aux préparatif pour notre départ. Pour ma part, je terminais de me préparer pour aller là ou l'on ne tarderait à m'attendre si je traînais encore. Je brossais mes cheveux rapidement et, une fois que Alaïs m'eut rejoint, on prit le chemin du hall, attrapant juste une orange que j'épluchais sur le chemin et dont je dégusta la pulpe et le jus en mordant dedans. Un plaisir intense dont je savais déjà que je ne pourrais plus me passer. Il me faudrait juste ne pas en abuser et, au contraire, le savourer avec parcimonie.
Lorsque, enfin, je parvins dans le hall, personne ne se trouvait encore là, aussi décidais-je de patienter. Alaïs me fis signe de m’asseoir sur un banc et commença à terminer de me coiffer, faisant une couronne de tresse de ma chevelure et nouant une autre partie de mes cheveux en les laissant pendre au dessus du reste de ma toison blanche. L'un de mes rares véritable trésors.
Après un moment d'attente et de coiffure, une voix s'éleva sous la voûte, m'adressant des salutations. Je me levais et m'inclinais vers l'elfe qui s'approchait et qui portait les attribut des Cawr. Un des Maîtres Baptistrels.


-Maître Vairë, je suppose. C'est un plaisir que de pouvoir vous parler et vous remercier pour ce que vous avez fait pour, alors que rien ne vous y obligez. Je vous dois une dette éternelle.

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Sa longue silhouette se drapait des couleurs de l'aube en cette matinée encore fraîche, se teintant à peine de la tiédeur du jour à venir en une rare occurrence pour ces lieux placés sous la domination impériale du soleil. Sa tunique évasée sur les manches et serrée sur la taille lui descendait sur les genoux, se parant d'une couleur jaune-orangée irisée de fines broderies crèmes, irisée par la soie délicate. La teinte allait en s'éclaircissant, commençant, vive, sur le torse et la taille, et tirant vers un doux pastel sur les manches jusqu'à une fine bordure en liseré brodé en de complexes motifs appartenant aux arcanes de l'Ordre, et reprit de très fins morceaux de pierres de soleil. La tunique surmontait une longue jupe constituée de couches successives de demi voiles aux couleurs chatoyantes d'orange, de crème, d'or et de bleu et dont les longueurs cachaient entièrement le bout de ses bottes. Les superpositions de tissu étaient retenues à sa taille par une ceinture de soie et une étroite bande de cuir ornée du sceau du sanctuaire de l'eau, et dans sa chevelure à la blancheur diamantine étaient tressés les ornements pourpres et or de Prylla. S'il n'avait eut la marque de sa propre élection, sans doute aurait-il été prit pour un Chantefeu dans cette parure flamboyante encore rehaussée par l'éclat mirifique de cette heure encore jeune. Le très ancien sacerdoce de l'Ordre avait sans doute était introduit par un chanteterre, aux goûts naturellement plus simples et plus pragmatique, mais pour toute sa science médicale, Kehlvehan aimait les belles choses sous des formes très variées et le plaisir de la parure n'en était que le moindre exemple. Sans doute le devait-il en partie à sa défunte épouse, héritière d'une puissante lignée de haute noblesse elfique car cela ne pouvait guère venir de son côté de la famille. Une de ses mains aux longs doigts cerclés d'or roux reposait sur l'accroche de sa ceinture, l'autre demeurait détendue à son côté alors qu'il venait se tenir devant cette toute petite créature alors qu'il la mirait d'un regard couleur paon.

Sa question ne trouva nulle réponse, pas plus que l'explication de sa présence en ces lieux ne sembla la troubler. Était-ce signe de tempérance ou simplement d'un esprit qui n'avait pas encore pleinement reprit pieds dans la réalité ? La question était intéressante à étudier, mais il n'était pas, sur l'instant, au sein d'une assemblée philosophique ou psychologique, il était face à une ancienne patiente dont le sort, hélas, impacterait plus d'une personne sur l'Archipel. Un être vivant qui parlait, respirait et, avec de l'optimisme, pensait également.

« Je suppose que si vous êtes déjà capable de vous endetter je ne devrais pas m'alarmer outre mesure de votre état de santé actuel »

Sa voix avait la profondeur d'un lac et sa diction paisible se laçait des soupirs des vagues sur une plage de sable au crépuscule. Dans le faux silence des lieux, l'écho de la musicalité s'égrenait en une brise cristalline de pureté qui jouait avec la luxuriante végétation des lieux et qui se laçait aux parfums puissants qui enlaçaient le grand hall et les étages adjacentes, jusque dans les pièces de travail et dans les salles de musique. Un bref instant, le monde inspirait, immobile, un fragment de temps si infime qu'il se ressentait à peine, alors même qu'il baignait les formes présentes.

« Votre dette sera mise à contribution le moment voulu, ainsi vous pourrez la payer et elle ne sera pas éternelle, ou bien je serais un piètre créancier »

Il n'y avait nulle hostilité dans sa voix, et nul amusement non plus, seulement une intense franchise. Son regard rencontra le sien sans se dissimuler. D'autres se seraient sans doute attendus à ce qu'il l'affranchisse de ce qu'elle lui devait, qu'il la libère ou réfute son affirmation, qu'il clame n'avoir fait que son devoir. Mais il n'était pas altruiste et certainement pas dictateur de la conduite des autres et si elle estimait lui devoir sa vie, alors c'était là sa vérité. Il n'était pas garant du chemin de sa vie, simplement d'avoir éloigné pour un temps le doux baiser de Mort sur son visage. Avait-il servit l'équilibre en cela ? Si elle estimait lui devoir une dette, alors non. Qu'elle paye sa dette ré équilibrerait le monde.

« Deux de mes apprentis les plus avancés estimaient que le miracle de l'Archipel aurait raison de vous. Deux autres ont affirmés que je devrais certainement officier de nouveau à votre chevet à la fin de votre transformation. Ils dissertent actuellement avec un autre maître de l'origine de leur erreur d'appréciation. Vous êtes en vie, et en bonne santé malgré le contre coup. Mais vous devez certainement avoir des questions. J'ai peux-être des réponses. J'aurais certainement des informations à vous transmettre même si vos interrogations de portent pas là où elles le devraient »

D'un geste de la main, il l'invita à le suivre et s'engagea sous une arche à leur droite, sans se presser. L'arche se distordait rapidement en une corolle boisée offrant le choix entre cinq portes en bois de rose. La première portait la gravure d'un frêne, la seconde portait la gravure d'un aulne, la troisième d'un pommier, le quatrième d'un noisetier et la dernière d'un noyer. Poussant la porte du frêne, et la tenant ouverte pour son invité, elle fut nettement refermée à sa suite. La pièce, un bureau tout de bois chaud, était envahit d'une odeur piquante d'achillée. De taille réduite, elle comportait une table et deux fauteuil, des bibliothèques nettement arrangées et dans un coin, un présentoir sur lequel était posé une maquette ancienne d'un navire elfique comme ceux qui avaient jadis conduits le beau peuple sur son continent d'adoption. Contournant le bureau, le Gardien s'installa dans un bruissement de tissu, alors qu'un oiseau jouait de ses trilles en fond dans les arbres en contrebas.

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L'elfe qui se tenait là avait une apparence que même moi je devais reconnaître comme étant sublime. Il avait cette grâce propre à son peuple, mais il semblait y avoir quelque chose d'autre. Quelque chose de plus profond. Quelque chose de sombre, mais également de chaleureux. Comme si ses gestes étaient fais pour enlacer les gens et non pour les juger. Cela avait quelque chose de déstabilisant pour moi. Je me demandais même si je n'étais pas encore entrain de rêver cette rencontre. A moins que ce ne soit le fruit d'un esprit pas encore tout à fait réveillé. Je n'aurais sût le dire avec certitude.
Alors qu'il reprenait ma remarque avec un certain humour presque dénué de sentiment, à moins qu'il ne s'agisse de propos dénué de toute trace d'humour, je passais ma main dans ma chevelure. Ses mots étaient pareil à l'eau paisible, sans une note au dessus de l'autre. Une symphonie apaisante en harmonie avec la vêture du Maistre Baptistrel, quoi qu'un peu disparate. Le mélange du geste, de la tenue et du verbe offrait un spectacle singulier mais des plus agréable à mon regard.
Lorsqu'il m'annonça que ma dette serait acquittée, je reçu cela comme un coup à l'âme. Une vérité qui venait de m'être assénée en cet instant. Ma tournure de mot était-elle si étrange que même un Cawr n'en relève pas le propos? Je m'interrogeais en mon fort intérieur. Il n'avait certes pas cherché à se montrer blessant, mais il venait, indirectement de me signifier l'immondisme d'une partie de mes activités. Volontaire? Probablement pas. Mais étrangement, le fait que ce soit quelqu'un comme lui qui le fasse me fit me sentir profondément sale en mon fort intérieur, alors qu'il continuait en expliquant que mon cas avait été un sujet d'étude pour des apprentis, dont certains avaient misé sur ma non rémition. Puis il me proposa de répondre aux questions que je pouvais avoir avant de m'inviter à le suivre. Ce que je ne me fis pas prier de faire.


-Effectivement, j'ai quelques question. Je pense que l'on vous a expliqué les circonstances qui m'ont conduit à me retrouver dans cet état. Pourriez vous me dire si le Commerce Ecarlate tiens toujours et si la menace qui pesait dessus sur les terres vampiriques a été levée? Et ensuite, j'aurais un service purement personnel à demander à votre Ordre. L'un de mes vieux rêves et de savoir d'ou je viens et qui je suis. Or, la vampirisation m'a privé de ces souvenirs. Est ce que vous pouvez, comme le disent certaines rumeur, rendre leur souvenir aux gens? Et si c'est le cas, je souhaiterais vous demander si vous pouvez me le faire?

Je me rendais compte que la deuxième demande pouvait passer pour une requête d'enfant. Après tout, l'adage dit bien que nous sommes ce que nous choisissons d'être. Mais pour quelqu'un qui a été privé de son histoire pour n'être qu'un instrument, le passé devient rapidement quelque chose de nécessaire à laquelle se raccrocher mais qui n'est pas là. Peut être que les Baptistrels pourraient me rendre cet appuis et que cela m'aidera à comprendre ce désir de calme qui rugit si souvent en moi.

La petite Alaïs vint attraper ma main en silence, un grand sourire qui se voulait apaisant. La petite savait d’où elle venait et pourquoi elle était désormais avec moi et non avec sa mère. Je n'avais jamais cherché à le lui cacher. Mais je savais qu'un jour, elle prendrait son envol pour retrouver sa génitrice et fuir celle qui les avaient séparé. Pouvais-je l'en blâmer? Bien sûr que non. Et c'est pour cela que je m'étais évertué à me montrer toujours sincère envers cette enfant. Peut être l'une des rares personnes avec qui j'étais d'une sincérité absolue.
Je tournais mon regard vers le Maistre Baptistrel, réalisant par la même qu'il m'avait posé une question à laquelle je n'avais aucunement répondu. Un manque d'attention de ma part que je souhaitais désormais réparer.


-Je vous pris de pardonner cette requête peut être étrange, fruit de tant de nuit d'isolation. Pour répondre à votre question de tout à l'heure, quoi que mes question ai pu vous donner un petit aperçu, je me sens étrangement vivante, mais également confuse en cet instant. Je redécouvre des choses que je ne connaissais pas ou plus et je ne sais plus vers quoi me tourner là dessus. Je sens bien que quelque chose à changer en moi, mais je ne parviens à mettre le doigt sur ce que c'est. Peut être pourrez vous m'éclairer là dessus?

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Qu'un dirigeant, même en perdition, se pense une dette envers l'Ordre lui convenait très clairement. Cela pouvait s'avérer précieux, car l'influence d'une telle personne n'était pas à méjuger. L'opportunité était réelle, et il ne voulait pas se fermer une porte. Au sein de ce lieu où la parole avait une telle puissance, porter la moindre affirmation avait ses conséquences. Il avait ce don, il le gardait, et si l'Ordre le nécessitait, il en userait sans le moindre remord. Mais pour l'heure, il ne comptait pas hâter ce paiement car rien ne lui venait. Pour l'instant, en cette heure, elle n'était qu'une enfant perdue qui redécouvrait la vie et la palette d'infinies richesses qui la composait. Le reste pouvait attendre le bon moment. Elle n'avait rien à lui offrir qui lui soit bénéfique pour le moment, mais cela changerait un jour ou l'autre et il avait la mémoire très longue. Et elle, elle serait éternelle. Installé face à elle, il pondérait encore les questions qu'elle avait pu lui soumettre, cherchant la meilleure manière d'y répondre. Il voyait distraitement les arguments et méthodes de chacun de ses frères et sœurs Cawr, mais à aucun moment il ne parvenait à en tirer ce qu'il désirait : la sensation de justesse morale qui devait prévaloir à l'énoncé d'un diagnostique quelconque.

« Vous êtes en vie »

Sans doute était-ce finalement pour le mieux de l'énoncer ainsi. Simplement. Elle était en vie. Son cœur battait, son sang pulsait, sa respiration ne servait plus simplement à faire résonner ses cordes vocales. Elle aurait faim, elle aurait froid. Elle aurait sommeil. Physiologiquement, à tout le moins, elle était en vie. Dire qu'elle vivait, par la suite, serait cependant plus dur et ne tiendrait sans doute qu'à elle. Mais cela, il n'en souffla pas mot, parce qu'il n'en voyait pas l'utilité sur le moment. Le débat philosophique pouvait s'avérer éternel. Et pourtant, après un léger délai, il se décida à aller un peu plus loin, au moins pour ne pas la laisser avec cette information crue.

« Votre corps est en vie, en tout cas. La magie unique de l'Archipel a imprégné votre essence pour dissiper la malédiction du vampirisme. Ce que vous en ferez par la suite, cela ne tient qu'à vous »

Elle pouvait mourir tout en étant en vie, ou ne vouloir rien faire de cette opportunité. La vie était toujours jonchée de portes oubliées, parfois même refermées par mégarde. Ainsi allait chaque existence, avec son lot de fautes et de victoires. Elle n'était pas plus handicapée qu'une autre et compte tenu du jeune âge auquel elle avait été mordue, elle avait de quoi faire. Une créature maudite lui avait précédemment volé son avenir, elle avait essayé de s'en forger un comme fille de la nuit et désormais, son chemin la menait vers une autre possibilité. A son sens, elle serait bien mieux ainsi, mordre un enfant était une abomination mais… ce n'était pas sa vie à lui.

« Vous m'avez demandé si je pouvais vous rendre vos souvenirs. Théoriquement, je le peux. Je ne le ferais pas et personne d'autre ne le fera en ces lieux. Si la vampirisation retire les souvenirs d'un être, c'est qu'il s'agit d'un processus nécessaire. Si je vous rendais vos souvenirs, j'irais à l'encontre de ce processus naturel et je causerais des dommages que nous ne pouvons pas quantifier ou identifier avec certitude. Ce n'est pas le but de notre art »

La vampirisation nécessitait la perte de ces souvenirs afin de supporter le changement, de pouvoir évoluer. Briser cette harmonie ne lui plaisait pas le moins du monde. Ils n'étaient pas là pour ça. L'art baptistral consistait avant tout à aller dans le sens du cycle, pas contre lui. Cependant, s'il ne pouvait pas lui rendre ces souvenirs tout cuits dans le bec, il pouvait tout de même lui donner des pistes qui l'aiderait dans sa recherche. Si elle faisait l'effort de travailler sa mémoire, elle trouverait et la récompense n'en serait que plus significative alors. Et cela n'avait rien de forcer, puisqu'il s'agirait de faire avec ce que la nature lui donnait.

« Il existe néanmoins des outils permettant d'aider au recouvrement des souvenirs. L'éducation par la transe en est une. La mémoire est encore en vous, elle vous reviendra lentement et vous pouvez préparer le terrain et vous bâtir pour la recevoir et cultiver ce qu'elle vous donne. Cela ne se fera pas en un jour, mais c'est possible. L'effort viendra de vous, de votre capacité à vous discipliner et à aller dans le sens du processus de recouvrement »

De nouveau, il laissa passer quelques instants, juste assez pour lui permettre de suivre, pas assez pour lui permettre de répondre. Il préférait cela, d'ailleurs, qu'elle ne réponde qu'à la fin. De plus, outre la courtoisie, cela lui permettait d'aborder tout ce qu'il souhaitait aborder. Le vieil elfe qu'il était appréciait qu'on lui donna son temps et qu'on le laissa développer ses pensées. Le Baptistrel y trouvait une forme d'amour et de respect de la capacité intrinsèque de l'être à émettre des pensées, justement. Et il y avait bien des choses à dire, au moins superficiellement, pour ce premier instant autant d'un côté que de l'autre.

« Vous pourrez ainsi retrouver d'où vous venez. Quand à qui vous êtes, cela ne tient, une fois de plus, qu'à vous.C'est vous qui en décidez »

Il détourna un instant la tête en soupirant, jouant de ses longs doigts avant de poursuivre.

« La menace qui pèse sur les terres vampiriques n'a pas disparue. Le commerce écarlate s'arrête désormais à Nevrast. Aerthia a été évacuée, bien que certains vampires préfèrent séjourner là-bas avec tous les risques que cela comporte... »

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Il est une chose que l'on peut reconnaître aux baptistrels et que peu peuvent se targuer d'avoir. Ce sont des gens simples. Pas qu'ils soient stupides, loin de là. Mais ils ne s'encombrent que rarement des détails insignifiants qui font pourtant, bien souvent, mon fond de commerce.
Parce que je n'étais pas encore entièrement remise de ma captivité glaciaire, je n'avais pas entendu une question que m'avait posé le mestre. Cependant, je notais que ma remarque sur le fait que je lui doive beaucoup pour m'avoir ainsi soigné semblait... L'amuser? Le laisser indifférent? Je n'aurais sût le dire avec certitude.
Il se contenta de commenter ma réaction en énonçant une simple vérité. J'étais en vie. Moi qui était morte depuis plus d'un siècle et demi, j'étais désormais vivante. Et l'explication semblait être du fait de la Magie qui imprègne l'archipel. Cette même Magie qui, selon certains, aurait modifier les elfes, ou du moins une partie d'entre eux.
Une réponse à une de mes questions. Toutefois, à ma deuxième demande, Mestre Vairë m'annonça que bien que pouvant le faire, il ne me rendrait pas mes souvenirs. Selon lui, agir ainsi serait contre le processus normal de la vampirisation. Que cette perte de mémoire est une nécessité.
Une voix en moi eu envie de hurler à l'injustice. Je ne demandais pas les astres. Juste de ne plus être simplement l'instrument d'un destin qui avait été choisi par un autre et qui m'avait été imposé sans que j'ai mon mot à dire. Quel mal pouvait-il y avoir à vouloir retrouver ce qui m'avait été dérobé de la sorte?
Toutefois, ce cri de l'âme fut rapidement éteint lorsqu'il m'annonça qu'il existait une autre méthode pour recouvrer ma mémoire. Une méthode plus longue, certes. Mais une méthode qui pourrait me permettre de me préparer à tout accepter au fur et à mesure, quelque soit mon histoire effacée. Une méthode qui pourrait me permettre de construire des bases solides au fur et à mesure que les souvenirs se révèleraient à moi. Et surtout, je pourrais réellement choisir qui j'étais et non plus subir la chose. La remarque me fit légèrement sourire, même si ce fut un sourire gêné et pince sans rire.

Il m'annonça ensuite l'état des choses dans le royaume. Certains semblaient décidé à ne pas obéir à mon ordre et avaient choisit de rester à Aerthia malgré la promesse que j'avais fait aux Graärh. Étant donné qu'ils avaient choisit d'ignorer ma promesse et mes ordres, ils avaient choisit de ne plus vivre sous ma régence et ma loi. Mais pouvais-je réellement les abandonner de la sorte? Je ne pouvais encore me prononcer, ne sachant encore comment je devais approcher le monde au vue de ma condition de nouvellement vivante. J'étais confuse. Cependant, je savais que j'avais un devoir envers ceux qui avaient accepté de me suivre. Mais accepterez-t-il de suivre une vivante et non une Enfant de la Nuit. Le temps me le dirait. Je n'en étais pas certaines moi même.
Alaïs attrapa ma main et m'adressa un sourire tendre. Était-ce parce qu'elle devinait ma pensée? Un instinct quelconque? Je n'aurais sût le dire avec certitude. Après tout, la petite pouvait me surprendre de bien des manières et l'avait déjà fait par le passé, à de nombreuses reprises depuis que je m'occupais d'elle.


-J'ignore qui je suis, mais visiblement, le destin voulait que je vous sois reconnaissant de votre aide et de vos conseils. Si vous l'acceptez, j'aimerais que vous m'enseignez aussi bien cette méditation que la manière d'enseigner. Je pense que cela pourrait être bénéfique à terme.

En effet, cela serait bénéfique, autant pour moi que pour le projet d'école que je souhaite établir. Encore un projet qui prendrait du temps pour voir le jour et montrer le fruit de ce long et dur travail. Cela ne serait pas sans difficulté. Toutefois, le résultat pourrait être bénéfique autant pour le Royaume que pour l'ensemble des peuples. Enfin, si j'arrive à faire de Nefast une ville de transit, d'échange et de culture. Un travail de longue haleine si il en est. Pouvais-je prendre exemple sur le modèle des baptistrels? Après tout, je n'avais guère d'autres modèles pouvant m'aider ou m'inspirer. J'avais l'idée de base. Je pouvais avoir les fonds pour cela. Mais je devais trouver le moyens de le concrétiser, que ce soit par moi même ou avec l'aide d'autres personnes. Je devais donc réfléchir à comment j'allais m'y prendre. Et cela devait commencer par apprendre moi même comment enseigner à d'autres ce que je savais. Dans le même temps, j'espérais que d'autres personnes partageraient mon point de vue. Ce qui n'était peut être pas gagné, mais pas impossible non plus. Je devais juste voir si ma vision du monde était juste un rêve, une utopie, ou si je pouvais la rendre réelle, si j'avais le courage et la force de la concrétiser.

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Stoïque et imperturbable, le Gardien mirait la miraculée sans douceur excessive. Il ne la condamnait pas, mais ne pouvait pas non plus prendre tout cela à la légère. Coi, il ne fit qu’accepter sa décision d’un haussement d’épaules. Si elle voulait croire que le Destin lui dictait ses dettes, il n’allait pas polémiquer auprès d’elle, chacun avait la liberté de sa propre croyance et de son futur sous toutes ses formes. La suite, en revanche, arqua sensiblement ses sourcils et il répondit d’une voix égale et tranquille.

Je ne savais pas que vous comptiez séjourner ici plusieurs années

Car il faudrait au moins cela pour apprendre les bases de l’enseignement. Elle était la bienvenue cela dit, il appréciait les élèves motivés avec assez de pragmatisme pour savoir comment appliquer ce qu’ils apprenaient. Elle semblait correspondre. Cela pouvait lui faire du bien que de vivre un temps auprès d’êtres vivants et dans un environnement évolutif qui pouvait lui offrir différentes perspectives pour se redécouvrir.Sans doute serait-ce une bonne base pour une jeune personne ayant de nouveau accès à la vie.

Vous êtes la bienvenue, en tout état de cause. Je vous enseignerai ce que je puis

Tout individu cherchant des connaissances, une éducation, était le bienvenu au sein du Domaine, tant que ses objectifs n’étaient pas malveillants. Du peu qu’il en voyait, ce n’était pas le cas de cette gamine. Pour autant, cela ne voulait pas dire qu’elle ne portait pas la marque du conflit. Sa venue elle-même était marquée par la souffrance et les dissensions et elle supportait une ombre qui n’avait rien d’altruiste. Il avait déjà vu cela, par le passé….

J’aimerais néanmoins attirer votre attention sur les troubles qui entourent votre tenue du trône. Je n’ai aucune raison ou envie de vous interdire d’étudier auprès de nous, néanmoins cela prend du temps. Beaucoup de temps Du temps que vous ne consacrerez pas à d’autres objectifs..Et autours de vous, les conflits grandissent. Votre cercueil de glace était piégé. J’ai passé une demi-journée à désamorcer la magie qui l’entourait avant de vous en sortir

La personne qui avait fait ça voulait cette gamine morte et n’avait pas de scrupules pour y parvenir. Il ne s’agissait pas juste de mécontentement politique. Evidemment, n’importe quel prince était sujet à des menaces de morts. Mais… avait-elle conscience qu’elle en était rendue là ? Il ne savait pas plus qu’elle les prioritées qu’elle aurait, entre se reconstruire et faire avancer sa cause.Et survivre, cela tombait sous le sens.

Vous avez beau ne pas connaître qui vous êtes, vous avez le poids de bien des futurs sur vos épaules. Si vous ne voulez pas m’en parler, je l’accepte, mais je pose tout de même la question : que voulez-vous faire ?

Là-dessus, il attendit sa réponse, puisque lui-même agirait en conséquence. Il avait ses propres idées sur la façon dont tout cela pouvait se dérouler, mais l’écouter d’abord serait certainement intéressant…

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