Mars 1763
Plus elle s’époumonait, plus elle se demandais si ces projets en valaient réellement la peine. Autant était-elle consciente que ses adversaires seraient trop satisfaits de la voir abandonner, Autone ne savait plus sur quelle corde tirer pour faire pression sur le conseil. Comment faire entendre raison quand la logique ne fonctionnait pas? Elle avait besoin d’aide, s’attaquer aux choses dont les politiciens se souciaient le plus : Leur image et l’or. Alors discrètement, elle devait montrer au conseil que Caladon allait porter le mauvais rôle si elle était la dernière à interdire l’esclavage. Et si les choses devenaient soudainement plus concrètes, à Délimar, peut-être aurait-elle un argument supplémentaire.
Avril rôdait dans l’esprit de la veuve et elle regardait les vielles robes colorées qu’elle n’osât plus porter depuis presque un an. Depuis Avril, elle n’avait porté que le noir et l’or. Peut-être était-il temps de mettre fin à ce deuil, mais cela lui semblait encore trop irréaliste d’aller de l’avant. Ce n’était pas quelque chose qui se décidait ou au moins, pas comme ça.
La petite dame posa une baie à sa fenêtre, le rossignol vint aussitôt, c’était l’heure où il venait la visiter. Elle caressa son aile de l’index alors qu’il mangeait. « Dis moi rossignol, à qui devrais-je écrire? » Elle sourit en pensant à ses contacts dans la ville, puis repassa en revue des anciens contacts, mais elle ne savait plus de quel côté prendre le problème. Elle se demanda comment Délimar s’occupait de cela. Autone avait entendu qu’il était bien plus mal vu de posséder un esclave dans la robuste. Elle se souvenait aussi d’un diplomate Délimarien qui fût présent à Cordont, mais qu’elle n’avait pas rencontré. Autone avait quelques fois entendu son nom. Ilhan Avente, peut-être accepterait-il de discuter avec elle?
Autone laissa une autre baie à l’oiseau et se dirigea vers son bureau. Elle sortit papier vierge et nettoya la plume sur laquelle l’encre de la veille avait séché avant de la tremper dans l’encrier ouvert.
Elle laissa la lettre sécher et hésita à quel sceau utiliser. Le rossignol, pour ses affaires personnelles, l’aigle des Falkire, pour ses affaires officielles. Elle fit fondre la cire bleu clair et prit le sceau de l’aigle après réflexion.
Lettre en main, le rossignol retourna à la fenêtre et remarqua un corbeau sur un arbre. Elle sourit et siffla pour attirer son attention. L’oiseau vint à la fenêtre et laissa la petite dame attacher le message à sa patte. Elle lui sourit en lui caressant l’aile. « Va porter ce message à Ilhan Avente, à Délimar. » Il s’envola dans un croassement.
Quelques jours plus tard, elle reçut une réponse positive et fit ses bagages, promettant à ses belles sœurs qu’elle ferait vite et que cela ne s’étendrait pas aussi longtemps que lors de l’incident de Cordont.
Elle voyagea en carriole mais profita du voyage pour monter Itarille de temps en temps. Arrivée au moulin, elle portait sa robe dorée ainsi qu’une jupe longue, noire au-dessous qui servait principalement à cacher ses chevilles en restant bien agencé avec la robe. Puisque qu’elle arrivât avant le conseiller, elle attendit à l’extérieur et nourrit Itarille.
Plus elle s’époumonait, plus elle se demandais si ces projets en valaient réellement la peine. Autant était-elle consciente que ses adversaires seraient trop satisfaits de la voir abandonner, Autone ne savait plus sur quelle corde tirer pour faire pression sur le conseil. Comment faire entendre raison quand la logique ne fonctionnait pas? Elle avait besoin d’aide, s’attaquer aux choses dont les politiciens se souciaient le plus : Leur image et l’or. Alors discrètement, elle devait montrer au conseil que Caladon allait porter le mauvais rôle si elle était la dernière à interdire l’esclavage. Et si les choses devenaient soudainement plus concrètes, à Délimar, peut-être aurait-elle un argument supplémentaire.
Avril rôdait dans l’esprit de la veuve et elle regardait les vielles robes colorées qu’elle n’osât plus porter depuis presque un an. Depuis Avril, elle n’avait porté que le noir et l’or. Peut-être était-il temps de mettre fin à ce deuil, mais cela lui semblait encore trop irréaliste d’aller de l’avant. Ce n’était pas quelque chose qui se décidait ou au moins, pas comme ça.
La petite dame posa une baie à sa fenêtre, le rossignol vint aussitôt, c’était l’heure où il venait la visiter. Elle caressa son aile de l’index alors qu’il mangeait. « Dis moi rossignol, à qui devrais-je écrire? » Elle sourit en pensant à ses contacts dans la ville, puis repassa en revue des anciens contacts, mais elle ne savait plus de quel côté prendre le problème. Elle se demanda comment Délimar s’occupait de cela. Autone avait entendu qu’il était bien plus mal vu de posséder un esclave dans la robuste. Elle se souvenait aussi d’un diplomate Délimarien qui fût présent à Cordont, mais qu’elle n’avait pas rencontré. Autone avait quelques fois entendu son nom. Ilhan Avente, peut-être accepterait-il de discuter avec elle?
Autone laissa une autre baie à l’oiseau et se dirigea vers son bureau. Elle sortit papier vierge et nettoya la plume sur laquelle l’encre de la veille avait séché avant de la tremper dans l’encrier ouvert.
Sir Ilhan Avente,
Je n’ai pu vous rencontrer lors de l’incident de Cordont mais peut-être vous souviendrez vous de ma présence.
Depuis le mois de janvier, je tente de faire entendre au conseil qu’interdire l’esclavage serait la meilleure chose à faire. Vous devinerez que tous ne sont pas d’accord avec moi et je suis à court de ressources. J’ai entendu parler que Délimar avait commencé à parler d’abolition, cela dit je ne connais pas votre position sur le sujet. Si cela vous convient, j’aimerais m’informer concernant la position de Délimar ainsi que plusieurs détails concernant l’exécution de la loi, car il ne suffit pas de l’interdire, cela ne ferait que déplacer le problème en marché noir. Peut-être pourrais-je trouver des ouvertures et des réponses aux nombreuses fermetures que je rencontre.
Je vous propose de me rencontrer au moulin des Lormiers, situé à mi-chemin entre Caladon et Délimar.
Cordialement,
Autone Falkire, conseillère de Caladon
Elle laissa la lettre sécher et hésita à quel sceau utiliser. Le rossignol, pour ses affaires personnelles, l’aigle des Falkire, pour ses affaires officielles. Elle fit fondre la cire bleu clair et prit le sceau de l’aigle après réflexion.
Lettre en main, le rossignol retourna à la fenêtre et remarqua un corbeau sur un arbre. Elle sourit et siffla pour attirer son attention. L’oiseau vint à la fenêtre et laissa la petite dame attacher le message à sa patte. Elle lui sourit en lui caressant l’aile. « Va porter ce message à Ilhan Avente, à Délimar. » Il s’envola dans un croassement.
Quelques jours plus tard, elle reçut une réponse positive et fit ses bagages, promettant à ses belles sœurs qu’elle ferait vite et que cela ne s’étendrait pas aussi longtemps que lors de l’incident de Cordont.
Elle voyagea en carriole mais profita du voyage pour monter Itarille de temps en temps. Arrivée au moulin, elle portait sa robe dorée ainsi qu’une jupe longue, noire au-dessous qui servait principalement à cacher ses chevilles en restant bien agencé avec la robe. Puisque qu’elle arrivât avant le conseiller, elle attendit à l’extérieur et nourrit Itarille.