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=> 9 Février de l'an 1763

Finalement, il était de retour, après de nombreuses péripéties, de détour et d’agréable surprise, le vampire androgyne était finalement revenu chez lui, le royaume vampire, dans la ville d’Aerthia. Il n’était pas passé par le port de Nevrast, qui aurait ralenti son voyage et présentait trop de risque, il avait plutôt utilisé le port de Merean, dépouiller par les Graarh à cause des maudits accords de la princesse Faust. Ou plutôt de la future ex-princesse du royaume vampirique. Toryné revenait avec des intentions précises, peu lui importait la nouvelle du retour des chimères, il n’allait pas en retarder ses plans pour autant.

Il avait décidé de ne pas porter directement cette nouvelle armure que l’un des courtisans de la cour lui avait fait faire, non, un être comme lui portant une armure attirerait bien trop l’attention, ce qu’il ne voulait guère, son escorte serait suffisant. Au lieu de cela, il s’était drapé de cette nouvelle robe que lui avait “offert” Teotl, ce sublime ouvrage fait en parti de sa propre peau. Il incarnait ainsi véritablement le Cygne Blanc, sa peau, sa chevelure, sa tenue… Il traversa la ville d’un pas assuré, se dirigeant vers le lieu où se concentrait le pouvoir vampirique, le château. Beaucoup le regardèrent, Toryné se demandait si Irina avait donné l’ordre de le tuer, elle devait se douter qu’il préparât quelque chose, c’était évident. Mais c’est fidèle eux aussi avait du jouer dans leur influence, la grande majorité de la cour vampirique était derrière lui, courtisan, diplomate ou conseiller, beaucoup lui était déjà acquis et eux-mêmes avait du jouer de leur influence pour se réunir derrière l’emblème du Cygne Noir.

Il arriva au château sans que l’on vienne l’arrêter, étrange, mais plutôt de bonne augure pour la suite. Il fut immédiatement accueilli par l’une des courtisanes les plus éminentes.

-Tu nous as manqués, beau cygne, dit-elle ronronnante, le saluant d’une révérence volontairement exagérée. Est-ce là une nouvelle robe ? Je pensais que tu viendrais avec ta nouvelle armure... Toryné fit signe à son escorte de se disperser, accueillant la nouvelle venue d'un grand sourire dévoilant ses crocs.

Habillé de vêtement sombre à la bijouterie majoritairement composé de rubis, Méria représentait parfaitement le style de l’aristocratie vampirique, sobre et élégant. Pourtant derrière cette sobriété, il serait mal avisé de penser d’y trouver une personnalité similaire, les courtisans vampires étaient vantard, ambitieux et surtout très joueur. Surement, en aurait-il été un si Keziah ne lui avait pas donné le rang de conseiller du royaume... et aujourd’hui il se retrouvait à prétendre à plus encore…

-Il faut que les Aerthiens puissent s’imprégner de l'essence de leur futur prince, ils auront tout le temps de me voir dans une carapace de métal ne t’en fait pas. Il ne s’arrêta pas de marcher, rentrant dans le château, Méria lui emboîtant le pas. “Où en êtes-vous au sujet des préparations ? Des nouvelles de Faust et de la situation sur les cargaisons de sang ?"

-Ceux qui nous suivent ont sécurisé l'armurerie, les dernières réserves de sang présent dans la ville sous aussi en notre possession, en ce qui concerne la catin… Elle prit une légère pause, elle semblait chercher ses mots, Toryné devina que les nouvelles n’allaient pas le satisfaire.

-Est-ce si grave que cela ?

-Nous avons aucune nouvelle d’elle depuis qu’elle est partie avec une escorte pour régler le problème d'approvisionnement, cependant, il s’est produit… certain évènement… Tout d’abord, certain vampire affirmerait qu’un incendie aurait eu lieu à Licorok, et en plus de cela, nous avons un gros problème.

Cette fois-ci, elle s’arrêta de marcher, son regard bleuté était grave, elle passa nerveusement sa main dans sa chevelure noire, il ne l’avait jamais vu ainsi. “Qui est ?” Souffla l’androgyne assez étonné.

-Les transes sont devenus cauchemardesque Toryné, beaucoup se plaignent ne plus pouvoir se reposer, cela aurait commencé hier selon les informations que j’ai pu récolter, est-ce lié à ce qu’il a pu se passer à Licorok ? Nous n’en savons rien…

Tout cela était… des plus imprévues. Toryné reprit sa marche sans rien dire, l’air plus sombre. Tout cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il était déjà pressé par l’annonce du retour des chimères, désormais il y avait le problème de la transe qui venait s’ajouter au lot, sans oublier les problèmes de réserve de sang…

-Réuni les courtisans et les autres conseiller, Méria, et fait passer le bruit en ville que le conseiller Dalis a une grande annonce à faire, que tous viennent devant le château… Ulrich est en ville ? Trouve le moi et dis lui de me rejoindre dans mon bureau, je voudrais lui parler.

-Vous dirigez déjà comme un prince, Cygne Blanc…

Les deux vampires se séparèrent, Toryné fit un léger détour avant de rejoindre son bureau, il avait de la paperasse à récupérer, des documents d’importance qu’il devait étudier, se projetant déjà dans l’avenir du royaume vampirique.

Son bureau, contrairement, à ce que l’on pouvait penser, était assez épuré. Certes il restait richement décoré et agencé, mais on était très loin de l’extravagance habituelle du vampire efféminé. Depuis qu’il ne vivait plus dans la tour blanche de Dureroc, l’ancienne capitale vampire, le lieu de travail et de vie de Toryné était séparé, ainsi, c’était sa demeure qui était un éloge à sa personne et à sa famille, là où son bureau restait donc plus professionel. Des belles tapisseries portant les emblèmes de la patrie vampire et ses couleurs, des fauteuils en chaîne aux tissus rouges, ainsi qu’une grande bibliothèque, comportant principalement des copies de texte d’archive et quelque livre de philosophie.

Posant toute la paperasse sur son bureau de marbre, Toryné s’attaqua à la lecture de tout ce qu’il avait récupéré en attendant l’arrivé de son fils caché. Des récapitulatifs des réserves de sang, des entrées et sortis de bateau au port, etc…

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"Plus haut la garde, bon sang !"

Un bref mouvement de poignet plus tard et une légère coupure sur la joue de son étudiant vint ponctuer l’indication qu’Ulrich venait de japper. Le bruit de l’acier rencontrant l’acier emplissait l’atmosphère de la salle de cours, une sorte de grand entrepôt de bois avec un sol de terre. Le géant roux tournoyait autours de son étudiant, un vampire aux cheveux noirs qui peinait à suivre ses déplacements et a repousses ses attaques.

"Ce n’est pas un cours de couture, tu apprends à tuer ici ! Attaque !"

L’étudiant, craintif après la coupure qu’il venait de recevoir, tardait à manœuvrer ; Il pointait, esquivait, observait, sans rien tenter toutefois. Après un soupir magistral, Ulrich fit un bond vers l’avant et de trois coups précis écarta la lame de son adversaire, entailla son pourpoint et amena la pointe sous sa gorge.

"Bordel Heinsleb… grogna-t-il, j’aurais pu aller me faire infuser une tasse de thé avant que tu te décides à passer à l’action. Si tu ne prends pas l’initiative tu l’offres a ton adversaire sur un plateau d’argent."
-Mais… monsieur Steinhart, bredouilla le jeune homme.
-Pas un mot ! Ils n’ont pas leurs places ici. Une épée entre les mains, ce sont les actions qui comptent.
Le grand ours baissa son arme avec un certain dédain et tourna le dos a son élève, se dirigeant vers le râtelier d’arme pour déposer sa lame de pratique.

"C’est assez pour aujourd’hui. Manifestement tu n’as rien pratiqué de ce que j’avais demandé. Nous reviendrons aux armes de bois pour la prochaine séance. Si j’observe encore un manque de progrès tu pourras prendre tes excuses et aller te chercher un autre professeur. Un qui acceptera de perdre son temps."

La séance étant manifestement levé, c’est un Heinsleb piteux qui sortis de la salle, laissant une partie de son orgueil sur le sable du terrain d’entrainement. Ulrich soupira et se massa le visage un moment, puis entreprit de retirer ses gants et sa gambison de pratique. Il suspendit son mouvement, huma l’air et se retourna lentement vers un coin de la salle que les quelques torches présentes ne parvenaient pas totalement a éclairer.

"Sortez de l’ombre Méria… je sais que vous aimez vous y tapir mais j’ai horreur de me sentir observé."

Un petit rire cristallin se fit entendre et c’est une beauté en robe noire qui fit son apparition. La mâchoire d’Ulrich se serra légèrement. Il n’aimait pas les courtisanes mais tentait de rester polis avec elles. Il orna d’ailleurs son visage d’un grand sourire pour tenter d’enlever tout venin a sa précédente remarque.

"Tout de suite les attaques… je vois que tu appliques la même rhétorique a tes relations sociales qu’à ton épée, Ulrich. Je suis heureuse de te voir. "

Le colosse soupira et entreprit de remettre sa veste et son foulard.

"Aussi plaisante que soient nos rencontres, Méria, elles sont rarement le fruit du hasard… Que me veux-tu ? "
-Dalys souhaite te voir. Il a demandé ta présence dans son bureau.
Juste au moment où Ulrich allait ouvrir la bouche, la courtisane s’empressa d’ajouter un « maintenant » qui coupa court a toute discussion
***
Ulrich pris une grande inspiration et expira lentement. Un vieux réflexe… sans doute. Ce n’était pas parce qu’on était mort que certains gestes ne gardaient pas un côté réconfortant, après tout. Le mage se tenait bien droit devant la porte du bureau de Toryné, vêtu de son habituelle gambison ornementée. Son épée était solidement attachée à sa taille et sa tignasse moins solidement attaché en une queue de cheval qui donnait au vampire une allure de vieux guerrier. Il frappa trois coups a la porte, attendant l’autorisation du maître des lieux avant d’entrer, comme d’habitude.

"Vous m'avez appelé ?"

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Peu de temps avant que son fils ne se présente à son bureau, Toryné avait demandé à un serviteur de rapporter deux coupes de sang. Certes, l’heure n’était pas au gaspillage des réserves de sang du royaume, qui était mis à mal, mais en bon hôte Toryné se devait d’offrir à son invité de quoi se sustenter, surtout à sa progéniture.

Par la même occasion, il confia au subalterne sa dernière lettre pour le conseiller Ilhan Avente, non pas qu’il ne souhaitait plus continuer cette conversation épistolaire par la suite, mais il allait désormais être bien trop occupé pour cela. Il espérait cependant trouver du temps pour pouvoir faire parvenir au moins une lettre à la princesse Victoria de l’empire Sélénien. Leur rencontre lui avait laissé un goût exquis dans sa psyché et il était hors de question que leur relation s’arrête là, il désirait la courtiser, se moquant éperdument de leur rang respectif.

Trois coups à sa porte vinrent le tirer de sa rêverie obscène, un léger sourire se dessina sur son visage, devinant de qui il s’agissait. “Entre !” Répondit-il simplement. Son fils, guerrier dans toute sa splendeur, il était amusant de l’observer, il paraissait si âgé en comparaison de l’androgyne qui avait tout juste l’air d’un jeune adulte. Pourtant, Ulrich était un vampire très jeune et lui avait plus de trois siècles d’existence désormais.

-Prends place mon cher, dit-il en lui présentant, d’un geste ample de la main, le fauteuil en face de son bureau, as-tu soif ? Je nous ais fait apporté deux coupes de sang. De la même main, il poussa délicatement l’une des coupes vers le bord du bureau. De quoi sobrement fêter mon retour au royaume.

Cela faisait bien 6 mois que Toryné était parti d’Aerthia, la raison officielle était une mission diplomatique dans les différentes nations humaines, des visites de courtoisie dues au changement de dirigeant suite à l’assassinat de Keziah Soen. En vérité, Toryné avait décidé de ne pas rester passif face à l’ascension au trône. L’ambitieux enfant de la nuit avait repris un entraînement militaire et avait fait jouer ses relations pour s’octroyer les armes nécessaires pour prendre le pouvoir. Son rôle de conseiller allait prendre fin, d’une manière ou d’une autre.

-Sais-tu pourquoi je t’ai fait venir ici Ulrich ? Il approcha sa coupe de se lèvre, et bu délicatement le nectar de vie s’y trouvant. Comme tu dois t’en douter, je ne t’ai pas juste conviés pour célébrer mon retour… Le cygne blanc se leva et fit les 100 pas devant sa bibliothèque, coupe toujours en main. Il passa son autre main sur les livres présent, les caressant l'air pensif. Les temps changent, Ulrich, nous avons changé de terre, nous avons changé de prince… J’ai été soldat, puis déserteur, puis marchand, puis conseiller… Tout est amené à évoluer, ce qui stagne est irrémédiablement amener à disparaître, sauf ma beauté, mais c’est un cas à part… Rajouta-t-il d’un ton taquin. Cette vérité n’est qu'exacerbé chez nous, le peuple de la nuit, n’est-ce pas ? Toi qui entraînes nos nouveaux-nés, tu dois le savoir plus que quiconque…

La société vampire était basé sur la violence, elle en était l’essence même. Les plus forts gouvernaient, les plus faibles restaient en bas de l’échelle ou bien mourraient dans une ruelle isolée de la ville. La non-vie d’un vampire était par conséquent rythmé par une cadence mortelle, impossible de se reposer sur ses lauriers, car du jour au lendemain un vampire plus puissant pouvait venir vous défier en duel… Malgré l’interdiction des duels à mort, l’oligarchie du plus fort demeurait.

-Te projettes-tu dans l’avenir dit moi ? Dans 1 an ou 5 ans, où est-ce que tu te verrais ? Réponds en toute sincérité n’ai aucune crainte. La question avait sa double importance, tout d’abord Toryné voulait faire état du degré de maturité qu’avait atteint son jeune fils, premièrement cela serait un bon indicateur de comment Ulrich s’était intégré dans le paysage vampirique, mais également de voir s’il était animé d’une quelconque ambition. Qu’est-ce qui animait sa progéniture ? Le pouvoir ? Le prestige ? Une situation confortable ? Tout cela et plus ? C’était également un bon entracte pour la suite des sujets qu’il souhaitait aborder avec Ulrich.

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Ulrich pénétra dans le bureau de son père vampirique et referma la porte derrière lui. Il eut un léger frisson en entendant le lourd loquet se fermer, sans doute le dernier vestige d'un vieux réflexe humain; il connaissait bien le décors sobre de cette salle. Le bureau en bois massif était le premier souvenir clair qu'il avait de son éveil, après tout. Il était mort ici, le visage plaqué contre le bois froid et dur de la surface de travail

Le colosse se retourna pour observer un instant Toryné et il était facile de voir qu'ils partageaient les mêmes pensées : le tableau était sans doute amusant. De croire que le "Cygne blanc" était son aîné de près de deux-cent-soixante-dix ans aurait été difficile sans les canines proéminentes visibles sous la bouche délicate du vampire androgyne. Il eut un petit sourire, terminant cette parenthèse mentale, s'inclina légèrement avant de s'approcher et accepta le siège offert. Il observa un moment la coupe de sang que son père avait fait glisser jusqu'à lui, son visage manifestement tiraillé par des émotions contradictoires. La faim le tiraillait encore de temps a autre, surtout lorsque l'odeur du sang arrivait a ses narines. Mais Ulrich avait développé beaucoup d'efforts pour dompter la bête qui sommeillait en lui et jusqu'à maintenant ils portaient fruit. Jusqu'à maintenant...


Il prit une grande inspiration et tendit lentement la main pour soulever la coupe. Il la souleva pour remercier son hôte et en prit une petite gorgée avant de la reposer. Il écouta ensuite attentivement, un sourcil relevé, le monologue de Toryné. Il ne connaissait que trop bien ces longs discours, enrobés et indirectes. Les intellectuels et les courtisans en étaient fou. Mais ils faisaient partie du "jeu"... et c'est donc avec un petit sourire que le mage répondit, après une nouvelle gorgée de sang.

"Par réflexe j'aurais eut tendance a répondre : dans une petite maison, loin d'ici, avec quelques portes secrètes destinées spécialement a faire entrer des courtisanes sans attirer trop d'attention..."

Il laissa sa phrase en suspens, déposant sa coupe sur la surface de bois sans faire un son. Chacun de ses gestes semblaient étudiés, calculé. Le prendre pour un rustre aurait été une erreur monumentale.

"...mais a présent que j'ai eut l'occasion d'étudier un peu la question, je suis sur et certain que je ne connaîtrais pas le repos immédiatement. Maintenant que j'ai l'éternité devant moi, il est hors de question que je prenne racine dans un petit coin de paradis alors qu'il reste tant de travail a faire."

Il eut un petit sourire, découvrant ses canines.

"Dans un an je me vois debout au milieu d'un lac de sang, l'épée a la main. Dans deux ans je me vois a la tête d'un convoi annonçant la prise de pouvoir définitive d'un grand seigneur aux derniers dissidents. Et dans cinq ans... eh bien..."

Il ouvrit lentement les bras, s'installant de manière un peu plus lâche sur sa chaise.

"Je pourrais être surpris, mais je m'attends a continuer d’œuvrer pour que le... "changement" continue d'opérer. "

Il regarda Toryné de son regard acéré. Il avait quelque chose en tête, c'était évident. Des projets futurs ? A long terme ? Non... si il l'avait fait venir directement c'était pour lui parler de quelque chose de précis. Avait-il une tâche pour lui ? Il ramena ses mains contre lui et attrapa la coupe. Il s'agissait d'un exercice pour lui : contrôler sa soif, apprécier le liquide pour ce qu'il était... Toute son attention restait centrée sur son père vampirique, a l'affut.

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Une chose que l’androgyne appréciait chez Ulrich était cette ambiguïté entre l’être qui l’était et l’apparence qu’il avait. En effet, au premier regard, le jeune vampire ne semblait être qu’une montagne de muscle, un puissant guerrier qui sûrement ne savait s’exprimer que par la violence, comme beaucoup de vampires. Cependant, Ulrich était loin d’être cette image erronée que l’on pourrait se faire de lui, son fils était intelligent, trait de sa vie humaine qu’il n’avait pas perdu en devenant un enfant de la nuit. Le Cygne blanc écoutait non seulement avec beaucoup d’attention les paroles de son interlocuteur, mais également sa gestuelle.

Les premières paroles de sa progéniture le firent légèrement sourire. C’était très humain de vouloir son petit coin à soi, de s’éloigner de la corruption de ce monde pour finir ses jours. Cependant, les vampires n’avaient que pour la fin la violence, délivrés du joug du temps et des griffes hideuses de la sénescence, finir ses jours paisiblement était tout bonne impossible. En revanche pour un vampire comme Toryné, dont l’ambition et le plaisir constituaient l’essence de son existence, cela ne tenait même pas de l’impossible, mais de l'inimaginable. Puis Ulrich continua dans ses paroles, lui dévoilant l’évolution de sa pensée avec le temps et son désir ne pas “prendre racine”, une bonne étape pensa intérieurement le tri-centenaire. Enfin, il en vint au principal, des rêves de violence et de gloire, à son tour, Toryné afficha un sourire qui révéla ses canines.

-Tout cela pourrait commencer plus tôt que tu ne le penses… Il s’avança et reprit sa place dans son fauteuil, en face d’Ulrich, sans qu’une seule seconde, le contact visuel soit rompu. Aujourd’hui est le jour d’un grand changement, Ulrich… Il reprit une gorgé de sang, profitant de ce liquide qui allait se faire bien plus rare dans les jours qui allaient suivre. Tu es certes jeune, mon fils… Mais je pense que tu as pu remarquer la décadence dans laquelle notre peuple s’embourbe petit à petit… Certain pourrait dire que nous évoluons, nous avons notre propre cité désormais, nous faisons parti de ce monde en tant que peuple et non en tant que menace perpétuelle… Pourtant, la situation est aujourd’hui dramatique ! Keziah, notre ancien prince, est mort…. tué par une vulgaire bête qui a pu rentrer dans notre ville et repartir comme s’il s’agissait d’un moulin perdu au milieu de la campagne. Irina en a profité pour prendre le pouvoir dans toute cette confusion, je la soupçonne d’ailleurs d’avoir et de continuer à fricoter avec les Graarh pour en arriver là… Son regard était plus sombre et sa voix laissait transparaître une certaine colère. Non pas que la mort de son ami Keziah en soi la raison, mais plutôt d’avoir subi une telle humiliation de la part d’un peuple esclave !

-Elle nous interdit désormais de pratiquer l’esclavage sur ces nouveaux amis… Et cède ce qui nous appartient à ces mêmes bêtes, le port de Merean n’était déjà pas grand chose, mais maintenant que les structures ont été abandonné pour satisfaire les félins du nord, ce n’est plus qu’un tas de planches formant vaguement quelque chose… Et cela va continuer, cette parvenue nous prend pour ses catins et va nous saigner jusqu’à qu’il n’y ai plus rien… Nous ne pouvons pas laisser cela arriver.

Il avait eu une conversation avec Irina sur les terres de l’empire, dans l’une de ses maisons closes dans laquelle Toryné avait séjourné pour se “ressourcer”. Tout deux avaient parlé de l’avenir, si les projets d’Irina semblait intéressant, et même coïncider avec certaine vision qu’avait l’androgyne, le problème majeur venait des choix politiques qu’elle faisait. Sans l’esclavage les vampires n’avaient que très peu de main d’œuvre, déjà que le peuple de la nuit produisait que très peu de ressource, sans l’asservissement des Graarh, ils n’avaient presque plus rien. Sur le long terme, Toryné ne voyait que la fin du royaume tant qu’Irina resterait sur le trône.

-Pendant que nous parlons, Méria et les autres courtisans s’occupe des derniers préparatifs… Il laissa un petit silence, laissant Ulrich s’imprégner de ses paroles et de possiblement comprendre ce qu’il allait lui annoncer. Il nous faut un nouveau prince, quelqu’un qui a conscience des réalités du royaume, quelqu’un qui a suffisamment de soutien pour instaurer l’ordre, un être qui nous empêchera de sombrer et apportera la gloire aux vampires... Moi.

Un sourire hautain se dessina sur son visage, rien que le fait de l’annoncer lui procurait une certaine satisfaction et le galvanisait. Qu’en serait-il quand il en ferait l’annonce devant tout Aerthia ? “Nous allons occuper les positions stratégiques de la ville, armurerie, réserve de sang, les portes, le château… Je ferais l’annonce auprès de tout les vampires aujourd’hui même… Et une fois que la “princesse” sera de retour, je la défierais en duel !"

En effet, Toryné comptait respecter les traditions violentes du peuple vampirique, afin de s’attirer les faveurs des militaires et traditionaliste. Que ceux déjà fidèle à sa cause prennent possession de point stratégique de la ville n’était que pour éviter qu’Irina tente d’esquiver le duel en déclenchant une guerre civile ou bien que d’autre vampire en groupe tente de s’opposer à ses desseins. “Il faudra sûrement s’occuper des plus réfractaires et ensuite des Graarh… "

“De quoi nous faire une jolie étendue de sang, tu ne trouves pas ?”

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Le géant roux haussa un sourcil aux paroles de Toryné. Le regard d’émeraude, qui avait soutenu celui du maitre vampire sans broncher, gagna encore un peu en intensité, comme s’il essayait de percer son interlocuteur du regard. Il écouta attentivement, sans interrompre, puis resta silencieux quelques instants une fois que Toryné eut finit d’énoncer ses intentions. Un petit sourire s’était dessiné au coin de ses lèvres et restait fermement accroché. Il tendit lentement la main pour reprendre la coupe, en pris une grande gorgée et la redéposa sur la table, quittant momentanément son interlocuteur du regard pour fixer un instant le liquide restant dans sa coupe.

"Il est vrai que vous avez là des desseins fort… intéressants. "

Ulrich pouffa. Utiliser le terme « ambitieux » aurait été un pléonasme magistral. Un courtisan vampirique faisait toujours preuve d’une ambition démesurée… mais Toryné jouait à ce jeu depuis plus de trois-cents ans : s’il était encore en vie c’est qu’il n’avait jamais essayé de prendre une bouchée trop grande pour lui. Il tapota doucement le pied de sa coupe avec son doigt, faisant bouger un peu le liquide grenat qu’elle contenait. Il releva son regard pour le planter dans celui de Toryné.

"Un dirigeant attirant contre lui autant de gens est destiné à revoir ses stratégies de gestion. Le simple fait que l’heure de la révolution soit aussi proche est une preuve incontestable du manque de vision de notre… chère princesse."

Il secoua doucement la tête. Il avait rarement eu de sympathie pour les dirigeants. C’était une position exigeante et très complexe… il était si facile de faire un mauvais travail que c’en était risible. Espionnage, décisions stratégiques, planification à long terme… chez les vampires plus que n’importe où ailleurs le sens des priorités et la capacité de penser à long terme était crucial. Le simple fait que Toryné ne soit pas surveillé en ce moment même en disait long. Le magelame avait l’intime conviction qu’il était en mesure de respecter un roi digne de ce nom… Son père vampirique en serait-il un ? Il ouvrit la bouche et pesa un instant ses paroles avant de les prononcer.

"Il sera intéressant, père, de me tenir à vos côtés. Afin d’aider une transition plus douce vers cette « Ère de changement »."

Il sourit. Le genre de sourire qui avait l’habitude de glacer le sang de ses élèves lorsqu’il l’affichait, une lame entre les mains. Il y avait si longtemps qu’il attendait de bouger un peu… qu’il « mourrait » d’envie de servir à quelque chose. Savoir si cette cause était la bonne prendrais du temps. Pour le moment une seule chose comptait : avec ou sans lui Toryné arriverait à ses fins. Mieux valait se trouver du côté des gagnants. A savoir si ce côté était « le bon »… seul le temps le dirait.

"La curiosité m’habite quant aux détails de cette entreprise. Où allez-vous avoir besoins de moi ? "

Ulrich n’enseignait-il pas l’art de la guerre, après tout ? Peut-être que Toryné avait déjà pensé à tout, il avait sans doute plus d’expérience que lui… mais peut-être allait-il être en mesure d’apporter son grain de sel aux plans du vampire?

Dernière édition par Ulrich Steinhart le Jeu 14 Mar 2019 - 4:26, édité 1 fois

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Son fils était réceptif à ses paroles, bien très bien, il n’était pas tombé sur une progéniture trop lâche pour agir à la lumière dans des actions d’envergure. À la différence de cette traîtresse de Sintharia, qui dès que les choses avaient commencé à devenir sérieuse, avait préféré le trahir, lui reprochant de ne plus se cacher dans l’ombre. Finalement plus il y pensait et plus être débarrasser de cette ingrate lui semblait bénéfique, non seulement, il n’avait plus à gérer les caprices de liberté de sa première-née, mais en plus, il pouvait de nouveau mordre sans que cette traîtresse ne vienne tuer ses nouveaux enfants par jalousie.

Cependant, chaque chose en son temps, il devait d’abord stabiliser sa position et s’assurer de celle de ses enfants actuelles avant même d’envisager d'agrandir la famille de manière considérable. Pour le moment, bien qu’il soit de ses crocs, il ne connaissait pas encore Ulrich comme il avait connu Sintharia, bien entendu, Toryné n’avait pas laissé son fils dans un coin sans surveiller ce qu’il faisait. La mère attentionnée qu’il était gardait un œil attentif sur la progéniture, s’assurant que tous se passent bien et qu’ils ne s’aventurent pas sur un chemin qui lui déplairait.

-Notre princesse est une commerçante hélas, pas une politicienne, on l’a habitué depuis trop longtemps à tout obtenir sans se salir les mains…

Les vampires n’étaient hélas, pas le peuple le plus facile sur lequel régner, violent et faisant peu cas de l’honneur, la force était celle qui unifiait la nuit et il fallait donc en faire une démonstration.Les vampires n’étaient hélas, pas le peuple le plus facile sur lequel régner, violent et faisant peu cas de l’honneur, la force était celle qui unifiait la nuit et il fallait donc en faire une démonstration. Au final, même s’il n’agissait pas, un soulèvement aurait bien lieu, car trop de vampires étaient mécontents de cette situation, mais il serait la barrière contre le chaos.

-Il est normal qu’un fils se tienne aux côtés de sa mère, répondit-il, prenant le titre de mère malgré le fait qu’il est été appelé père. Sintharia aussi préférait le masculin pour le désigner. Pourtant, c’était bien l’amour d’une mère qu’il lui avait donné et non celui d’un père. Pour Ulrich en revanche, il pouvait le comprendre, il n’avait pas été aussi présent, plus distant, il avait fait en sorte qu’il s’intègre chez les vampires en lui donnant les outils, mais au final, il avait été distant. Il changerait cela, désormais, il pourrait être une véritable mère, il le serait pour tout ses enfants, pour tour ceux à venir et pour le peuple vampirique s’il le fait.

-Tant que ce fils lui rend honneur… Rappela-t-il également. Il était important pour son image et pour Ulrich qu’il ne voit pas le chemin qui s’ouvrait à lui comme un “cadeau”. Certes, être son fils lui offrait un certain privilège qui commencerait dès à présent, mais s’il en arrivait là, c’était également pour ses capacités, Toryné ne s’encombrerait pas d’un faible où d’une quelconque forme de médiocrité. Tu as de nombreuses qualités Ulrich, tu es un bon épéiste, un bon mage, tu as sûrement beaucoup à apprendre aux jeunes vampires, mais j’ai le sentiment que te laisser là… serait un véritable gâchis. Dans un premier temps, je te désire à mes côtés comme mon ombre, que ta lame suivent la mienne, que ta carrure puisse appuyer mes paroles. Nous devons stabiliser la situation et mon pouvoir… par la suite. Il ricana légèrement. Tu pourrais devenir la terreur dans le cœur des opposants à la famille Dalis, le glaive de la justice toute-puissante du Cygne noir… Tu auras sûrement des hommes et des femmes à tes ordres, de puissants guerriers choisis avec précaution… Il prit une légère pause, se retroussant légèrement les lèvres et regardant le plafond, l’air pensif. Cependant, je ne ferais pas comme notre parvenue de princesse, je ne vais pas me projeter trop loin dans l’avenir, je trace des routes, sans en oublier où je mets les pieds. Ainsi, pour le moment, je te souhaite comme gardien de mon être, le temps de cette révolution, le temps que le changement devienne la norme pour nos congénères… Qu’en penses-tu ?

Il avait laissé entrevoir un bel avenir, du pouvoir, des troupes à ses ordres, la gloire ! Cependant, tout cela allait devoir se mériter, l’excellence était requise chez les vampires et encore plus chez les Dalis. Faire d’Ulrich son garde du corps avait plusieurs fonctions, premièrement, la plus évidente, était d’assurer un maximum sa sécurité. La deuxième raison était plus personnelle, il devait apprendre à connaître son fils, tout deux devaient se jauger dans leur comportement afin de former une meilleure symbiose familiale. Enfin, la dernière raison, surveiller attentivement sa progéniture.

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Le silence régna en maître pendant les quelques instants qui suivirent les dernières paroles de Toryné. Sa main restait doucement posée près de sa coupe mais était demeurée immobile suite aux paroles de sa mère vampirique. Tout son corps était d'une immobilité totale, en fait, ses yeux entièrement concentrés sur son interlocuteur. Il prit une bonne inspiration.

"Vous voulez me mettre a l'épreuve... me jauger..."

Il pencha un peu la tête de côté, un peu comme un oiseau de proie aurait fait pour mieux observer un détail qu'il jugeait digne d’intérêt. C'était une démarche normale. Après tout seul un lien de sang les unissaient. Le vampire nouveau né ne connaissait que très peu son parent vampirique. Ce serait l'occasion d'en apprendre plus et surtout de montrer ce dont il était capable. Et pourtant Ulrich lui-même avait de la difficulté a dire clairement ce qu'il ressentait en ce moment. Comme si une partie de lui-même, sensée et posée, était enthousiaste et honorée... mais qu'une autre partie, enfouie, silencieuse, voulait réagir avec un mélange de frustration et de colère. Pourquoi ? Il ne fallut que le temps d'un battement de cœur a Ulrich pour enchaîner avec un "Sage décision" et un petit sourire. Il avait fait son choix. L'idée de bouger, de servir un dessein plus grand que lui même, même en tant que simple garde du corps, faisait disparaître toute hésitation. Mais dans son esprit cet épisode avait duré assez longtemps pour qu'il décide de creuser le dossier... plus tard. Il ouvrit doucement les mains, solennellement.

"Je veillerais sur vous... mère. Ma voix sera la vôtre et mon ombre suivra la vôtre. En cas de besoins, ma lame et mes sortilèges veillerons sur vos arrières."

Il tendit la main droite et doucement, soutenue uniquement par le regard du vampire, la coupe quitta la table d'elle même pour venir flotter devant lui. Il la saisit délicatement et vida le peu de sang encore présent a l'intérieur avant de la faire de nouveau flotter vers la table.

"Après tout... ces changements risquent de devenirs chaotiques si leur principal instigateur venait connaitre une fin abrupte."

Ulrich n'était pas né pour régner. Il ne l'avait jamais été. L'idée même de finir a la tête d'un royaume l'étourdissait... mais participer au bon maintiens d'un peuple, aider a manœuvrer cet immense navire qu'était une civilisation au complet, ça, il était en mesure de le faire. La simple pensée d'agir pour changer le cours des choses l'enthousiasmait au point de lui donner des frissons. Il pencha de nouveau la tête, un peu plus sèchement et un petit "crac" se fit entendre, suivit d'un petit sourire.

"Le ou étant établis, il reste le "quand"... a vous entendre vous comptez agir bientôt. Je me trompe ?"

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Toryné laissa le temps à son fils de répondre, d’appréhender les paroles qu’il lui disait. Il y avait un temps pour tout, les longs monologues et les silences avaient tout deux leur utilité si bien utilisée. Pendant ce temps, et même lorsque Ulrich lui répondait, l’androgyne en profitait pour visualiser ses ailes, dans le but de les faire apparaître prochainement, il était qu’Aerthia découvre qu’il était revenu différent de son voyage. Cependant il écoutait avec toujours autant d’attention ce qu’on lui disait, non seulement sa progéniture acceptait son offre, mais en plus, il semblait impatient de se mettre à l’ouvrage !

Il ne serait pas déçu ou frustré par l’attente, car c’était dès aujourd’hui qu’ils allaient agir. Il n’y avait pas un instant à perdre, avec le retour annoncé des chimères, chaque journée comptait pour s’imposer comme maître incontesté des vampires et les mener à l’affrontement contre l’ennemi de tous. Comme pour répondre à la supposition d’Ulrich, un étrange bruit se fit entendre au niveau du dos de la mère Dalis. La magie commençait à faire son œuvre, se concentrant sur la création des ailes. Le processus n’était pas si long, un peu moins d’une minute pour la création des deux nouveaux membres. C’était un phénomène assez étrange à observé, d’abord deux longs os émergeaient du dos de vampire, grandissant petit à petit jusqu’à atteindre les deux mètres chacun, ensuite avec un léger décalage d’une seconde, les muscles et chairs venaient recouvrir l’ossature et encore avec ce même décalage, une peau, aussi pâle que le reste du corps de Toryné, se créait également. La dernière œuvre de cette magie était bien entendu les plumes, d’un blanc immaculé, elle était la touche finale pour qu’on puisse appeler les deux membres, ailes.

Deux immenses ailes de Cygne, le symbolisme du Cygne blanc à son paroxysme. Lentement, Toryné ramena sa coupe de sang à ses lèvres, buvant d’une traite ce qu’il en restait. Le processus le vidait d’une grande parti de sa magie et lui donnait incroyablement soif… Durant son trajet de retour à Aerthia, il avait eu tout le loisir de découvrir ses deux ailes, leurs capacités et limites. Il regarda un moment son fils, s'interrogeant sur l’effet que ce petit “spectacle” avait eu sur lui avant de répondre “Aujourd’hui…”, au même moment, l’on vint frapper à la porte, la synchronisation semblait parfaite, car il savait de qui il s’agissait.

-Entrez ! Cria-t-il d’une voix impérieuse. La porte s’ouvra lentement, laissant apparaître Méria. Cette dernière fit un pas à l’intérieur, sa bouche s’entrouvrit pour parler, mais aucune parole ne put sortir de ses lèvres rouges. Elle aussi découvrait les ailes du conseiller, un mélange de stupeur et de curiosité se lisait sur son visage.

-Comment ? Fut le seul mot qu’elle trouva et arriva à faire sortir de sa bouche. À cette réponse lui-même n’aurait pas su répondre. Elle était apparue “comme ça” sans qu’il n’en ai l’explication, mais cela ne lui importait pas pour le moment, il se pencherait sur cette question lorsqu’il en aurait le temps.

-Ce que j’ai demandé est accompli ma chère ? Répondit-il à la place d’une quelconque réponse aux interrogations de la courtisane. Cela eu le mérite de la sortir quelque peu de sa torpeur contemplative, son regard se recentrant dans celui de l’androgyne et non sur ses ailes.

-La cour s’est réuni et de nombreux vampires se sont attroupés autour du château, Votre Altesse nous attendons plus que vous…

-Parfait ! Ulrich, Méria, vous vous tiendrez à mes côtés, qu’Aerthia soit témoin de qui soutiennent ma cause, de la puissance qui entoure et représente leur futur Prince !

Toryné se leva, laissant Ulrich et Méria le suivre. Sur leur chemin, les différents courtisans et conseiller vampirique le rejoignirent. Ainsi, la puissance Dalis allait pouvoir éclater au grand jour, les vices, la corruption et l’ambition suintait de cette puissance. Beaucoup suivaient le cygne blanc pour son charisme, mais nombreux étaient également ceux qui espérait pouvoir jouir de faveur et de privilège s’ils l’aidaient à prendre le pouvoir. Toryné en était parfaitement conscient, c’était l’une des cartes qu’il avait décidé de jouer pour s’attirer du soutien, par la suite, il ferait ses preuves en tant que Prince et alors pourrait venir des formes de loyauté un temps soit peu plus fiable.

Une fois arrivés aux portes du château, les autres s’arrêtèrent, seul Ulrich et Méria était invité à se tenir au côté du Cygne Blanc, eux suivraient dans l’ombre le chant du bel oiseau. En sortant, une foule était attroupée devant l’immense bâtiment, le mot avait été passé et si l’intégralité de la ville n’était pas venu, la foule était suffisamment importante pour que les paroles de la matriarche Dalis puissent se propager partout dans Aerthia.

-Pendant que je leur parlerais, regarde attentivement la foule, ce sera très instructifs tu verras, dit-il à voix basse à son fils.

Toryné fit quelque pas en avant puis regarda la foule avec le sourire. Il était plaisant pour son ego que de voir cet agglutinement de personne qui était là car IL, LUI, avait quelque chose à dire, ce besoin de reconnaissance qui le torturait depuis des décennies pourrait finalement être apaisé, du moins pour un temps…

-Vous vous demandez certainement pourquoi vous êtes ici ? Réuni devant le point culminant de la puissance du royaume vampire ! Il se retourna pour regarder l’immense château, lieu du pouvoir du prince noir, du moins… c’est ce qu’aurait dû être cette forteresse. Il y a de cela plusieurs mois, le Prince Noir, aussi connu sous le titre de prince des Cendres fut tué dans ce… “point culminant” de notre puissance, par une bête, un rejeton du peuple que nous étions censé mettre en chaîne… Ce Graarh, a non seulement pu rentrer dans notre Cité, tuer notre prince et bon nombre des nôtres… mais il a pu également sortir de la ville sans que personne ne puisse l’arrêter ! Voici donc notre “puissance” ! Incapable d’arrêter une vulgaire bête ! Et comme si nous avions pas été assez ridiculisé comme ça, notre “Princesse” conclu un accord des plus humiliant et pitoyable qui soit avec ces mêmes bêtes ! Abandonner, nos ports, notre ville, nos nouvelles terres ! Et cela pour quoi ? Pour satisfaire les bêtes du nord ! Cette parvenue d’Irina Faust a non seulement profité de la mort de notre prince pour s’accaparer le trône de la nuit, mais en plus, elle nous assujettit à ses amis les bêtes ?! Comment ? Aerthiens… Aerthiennes… Je vous le demande ! Comment pouvez-vous laisser faire cela ? Avez-vous perdu tout semblant de fierté ? Fusse une époque, où nous étions la plus grandes menace des mortels, nous hantions leur contrée et leur cauchemar, Hommes et Elfes se devaient de s’unir pour pouvoir survivre à notre puissance ! Que s’est-il passé depuis cette époque ? Comment en sommes-nous arrivées à ployer l’échine devant des êtres inférieurs ? À laisser les faibles nous gouverner ?!

Toryné laissa un bref moment de silence, laissant la foule s’imprégner de ses paroles, qu’une certaine colère puisse gronder dans les rangs de ceux qui l’écoutait. Son ton était ferme et empli d’une profonde conviction, le vampire jouait de tout ses atouts oratoires désormais. Que ce soit de l’orgueil, de la rancœur ou même de la frustration, il devait créer tout ses sentiments chez son auditoire afin de plus facilement les modeler selon ses intérêts.

-Cela doit cesser, nous sommes des êtres immortelles, la race la plus puissante qu'ait engendré ce monde ! Nous ne pouvons nous permettre un tel déshonneur ! Fut une époque où j’eus été soldat, où je me battais en première ligne au côté du fléau rouge, au côté de Keziah quand il fut général des armées… L’androgyne utilisait volontairement des noms connus de figure de l’armée vampirique, le fléau rouge était légendaire et Keziah, malgré sa mort pitoyable, avait dirigé les armées du peuple de la nuit avant de devenir prince. Toryné avait côtoyé ses figures militaires, il avait même été leur camarade fut un temps. S’attirer les faveurs des militaristes et patriotiques lui serait profitable, mais encore faudrait-il qu’il fasse ses preuves sur ses capacités militaire. J’avais abandonné les armes pour me battre d’une manière différente, j’ai accompagné Keziah lorsqu’il devint prince en tant que conseiller, mais la situation actuelle me prouve une chose… J’ai eu tort. Keziah en mourant de la main d’un Graarh nous a prouvé sa faiblesse en tant que guerrier, Irina en passant cet humiliant accord avec les Graarh nous as prouvé sa faiblesse en tant que dirigeante… Un prince ou une princesse noire ne peut se permettre de négliger une force en dépit d’une autre, il se doit d’être un puissant guerrier et un politicien clairvoyant…

Toryné écarta ses ailes ainsi que ses bras “Lorsque notre fausse princesse reviendra, je la défierais en duel, je prendrais le trône de la nuit pour enfin redorer notre race ! Notre royaume ! Vous pouvez d’ores et déjà me suivre et contribuer à reconstruire notre gloire ternie ou bien…. "Son poing se serra. "Vous pouvez finir comme cette catin de Faust !"

Le vampire androgyne n’en rajouta pas plus, certains vampires l’acclamèrent, semblant convaincu par ses paroles ou du moins suffisamment galvanisé sur le moment. D’autre restèrent plus sobre, mais les paroles du Cygne Blanc les feraient immanquablement réfléchir… Et bien entendu certain était plus sceptique et ne suivrait pas le Dalis et c’était de ceux-là dont il allait falloir s’occuper.

Toryné revient vers Ulrich, un sourire quelque peu satisfait sur les lèvres “Ce n’est qu’une étape, les courtisans vont devoir organiser tous ceux voulant rejoindre notre cause et jouer de jeu d’influence pour solidifier tout ça… Notre tâche va être différente, nous devons instaurer la peur et le respect de manière concrète désormais, je dois paraître pour le plus grand nombre comme étant un Prince fiable… Pendant que je parlais mon fils, as-tu remarqué plusieurs enfants de la nuit qui semblait… peu réceptif à mes paroles ? Des signes qui indiqueraient que ces derniers auraient besoin… d’une “démonstration” pour être davantage convaincu ?”

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Ulrich était resté impassible, un sourcil relevé devant l'absence de réponse, jusqu'à la "démonstration" de sa mère vampirique. Toryné eut le plaisir de voir son fils perdre un bref instant ce masque de confiance et de contrôle de sois qu'il avait mit tant d'effort à bâtir. Il avait beau être versé dans les arts magiques, jamais il n'avait eut l'occasion d'assisster a quelque chose du genre. Il observa avec fascination les ailes du cygne blanc se former, tentant de déterminer "comment" une telle prouesse arcanique était possible. Il ne put empêcher un petit sourire d'apparaître sur son visage. Si Toryné était remplis de ce genre de surprise, la suite des opérations prométait d'être... intéressante, a tout le moins.

Nouvelle surprise en entendant que le plan de sa mère serait mis en marche aujourd'hui même et une dernière quand la porte s'ouvrit pour laisser entrer une Méria tout aussi surprise que lui. Le sourire d'Ulrich s'agrandit, se teintant d'un rien de férocité. Il doutait de devoir tirer sa lame aujourd'hui, mais les choses allaient bouger beaucoup plus rapidement qu'il ne le pensait. Pour une race qui avait l'habitude de comploter sans prendre le facteur "temps" en considération (compte tenu de leur longévité exceptionelle) , c'était un changement agréable. Sans plus attendre, le jeune vampire se leva de son siège pour suivre l'aspirante monarque. Méria a sa gauche, Ulrich a sa droite, ils suivirent Toryné jusqu'a l'entrée du château ou, surprise, une foule était déjà amassée. Manifestement le mot avait déjà été passé que le cygne blanc avait une annonce a faire...

Sans même qu'il ait besoins de lui ordonner, Ulrich était déjà en train d'observer attentivement tout ce qui se passait durant le discours de Toryné. Les vampires en faveurs, ceux manifestement plus froids a l'idée de changer de dirigeant... même Toryné lui-même passa sous le peigne fin du regard scrutateur du magelame. C,était incontestablement une discours très travaillé, réfléchis en fonction du public cible.Difficile de dire si il ne se montrait pas un peu trop enthousiate, mais Ulrich se sentait immédiatement un peu plus en confiance. Il n'avait pas prêté serment a une tête brûlée fanatique, mais a un futur monarque stratégique et réfléchis. C'était encourageant.

Lorsque sa mère lui parla a la fin de son discours Ulrich hocha lentement la tête.

"Je ne connais pas le nom de tous, mais oui, j'en ai repéré quelques uns... pour des courtisans ils cachent bien mal leur jeu."

Il sourit

"Une bonne partie semblaient seulement... peu convaincut. Probablement que leur avis va changer suite au duel, ou au fur et a mesure que les démonstrations de force vont continuer de se produire. Mais certains semblaient... disons hostile a l'idée. Je crois que j'en ai vut un montrer les crocs..."

Un vampire corpulent aux vêtements brodés de fil d'or... sans conteste un vampire s'étant considérablement enrichit grâce a la régence actuelle. Un imbécile qu'il suffirait de menacer ou d'acheter pour remettre en rang. C'étaient les autres qui inquiétaient Ulrich : il semblait même y avoir un militaire parmis les loyalistes de Faust, bien qu'il n'ait pas été en mesure de déterminer clairement son rang.

"D'abord se concentrer sur les vampires loyalistes ayant des forces armées, même mineures. Ce sont eux qui posent une menace immédiate. Ensuite sur les marchands et finalement sur les membres de la société plus... symboliques ou politiques.  "  

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Toryné était satisfait de son discours, la visée était bien plus large que de rallier des vampires à sa cause, cela permettait de repérer ceux dont il fallait se débarrasser. Les grands discours ont pour but d’afficher plus nettement les divisions au sein du public, peu était de véritable politicien sachant cacher les muscles de leur visage et donc cacher leurs émotions et intentions.

-Tu as raison, mon fils, répondit-il, il nous faut d’abord nous occuper des forces armées loyalistes avant qu’elles n’aient le temps de s’organiser véritablement contre nous…

Cela aurait non seulement l’intérêt d'éliminer des opposants, mais d’également rallier de nouveau partisans à sa cause, chez le peuple de la nuit, la violence était moteur d’allégeance. L’androgyne s’étira les ailes, puis se tourna vers Méria.

-Dans l’une de tes lettres, tu m’as parlé d’une nouvelle épée faite pour moi n’est-ce pas ? Je crois que c’est le moment opportun pour “l'inaugurer”, tu ne penses pas ?

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de la courtisane bien que Toryné pouvait également discerner de la surprise dans son regard. Sûrement que de voir le Cygne Blanc si enclin à se battre devait l’étonner, elle qui l’avait connu un être de lettre et de fourberie. Si elle l’avait rencontré à l’époque, il avait été soldat, sûrement serait-elle moins étonnée, son discours en avait abordé vaguement ses prouesses. Il s’estimait encore un peu rouiller depuis cette époque, mais depuis plusieurs mois, le vampire s’était évertué à s’entraîner pour récupérer ses capacités d’antan. De plus, avec ses ailes, il avait désormais de nouvelles compétences qui allait pouvoir s’avérer très utile, il en était persuadé.

-Je te propose que nous y allions à deux Ulrich pour d’ores et déjà nous occuper de certains loyalistes. Certes, nous pourrions y aller avec une escorte, mais… ne serait-ce pas un beau symbole que de voir le futur prince et son garde du corps éradiquer d’eux-mêmes ceux qui s'opposent à eux ? Surtout après les dernières paroles de mon discours…

Très rapidement, Méria, accompagné d’un vampire assez malingre revinrent vers eux, ce dernier portait un coffre en longueur, noir aux ornements d’argent assez simple et sobre. Le vampire s’agenouilla devant lui, tête basse, levant le coffre le plus haut possible vers le Dalis. D’un sourire satisfait, Toryné l’ouvra. Dedans, se trouvait une lame singulière. Noir comme les ténèbres, la lame était hérissé de petite épine de toute part. Si un œil expert pouvait aisément remarquer qu’il s’agissait là d’un travail de maître, ce qui attirait surtout le regard, c’était cette aura sombre que dégageait la lame.

-Elle aura besoin d’un peu de personnalisation, je pense, mais elle fera parfaitement l’affaire pour le moment, déclara-t-il assez sobrement. Il empoigna finalement la lame, mais quelque chose d’étrange se produisit, de l’extérieur tout ce que pouvait voir Ulrich, Méria et le vampire à genoux, c’était un frisson qui parcourra toute la chair du Cygne blanc. Pour ce dernier, c’était un phénomène des plus singulier qui l’envahissait. Le contact avec la lame était comme… agréable ? Non, c’était quelque chose de similaire, mais de plus complexe. Il n’avait pas envie de lâcher l’épée, l’idée même lui était désagréable, du désir alors ? Oui, où bien le besoin de ne pas être séparé ?

En vérité, cette lame avait été forgée avec un alliage d’embralith, alliage puissant, rare et coûteux. Si cet alliage rendait l’arme en question extrêmement solide et l’investissait de puissance ténébreuse, elle avait également cet effet de “lien” avec son porteur. Tout endommagement de l’arme serait ressenti comme une violente douleur pour l’androgyne, peut-être l’apprendra-t-il à ses dépens ?

-Ne perdons pas plus de temps Ulrich, continua le futur prince alors que son regard ne lâchait pas sa nouvelle lame. As-tu vu dans quelle direction était parti certain de ces loyalistes ? Je te laisse me guider. Méria je te laisse organiser nos chers courtisans, dans la continuité de ce qui est déjà fait !

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Ulrich hocha la tête et roula les épaules. Il ne s'était pas attendu a devoir passer a l'action si tôt... mais il y était prêt. Après tout, a bien y penser il n'avait pas besoins de grand chose. Son épée et son esprit. C'était tout ce dont il avait toujours eut besoins, peu importe la situation. Un sorte de grésillement commença a se faire ressentir au creux de son ventre. L'adrénaline avait beau ne plus circuler dans ses veines, l'excitation de la bataille a venir lui fouettait le sang.

"Un groupe est partis vers l'ouest... en direction de la place du marché, probablement pour se réunir. Je crois avoir vu un militaire parmi eux. Les autres se sont dispersés, donc il va falloir les "chasser" individuellement."

Il avait parlé rapidement et clairement. Il était manifestement dans son élément et les vieux réflexes revenaient comme cheval au galop. Il pencha sa tête sur le côté et un "crac" sonore se fit entendre.

"Ils étaient quatre... mais vont sûrement rameuter un peu plus de gens en cours de route. Je m'attends a peut-être une dizaine d'hommes, ils vont sans doute parler entre eux de ce dont ils viennent d'être témoins et discuter de la marche a suivre."

Il eut un sourire carnassier. Ils avaient beau être en sous-nombre, il n'était pas inquiet : a deux, en comptant l'effet de surprise les chances devraient être équilibrées.

"Il ne devrait pas être trop difficile de les retrouver a cette heure... ils ne pourront pas être passés inaperçus."

Le vampire, après un dernier regard en direction de Meria, fit volte face et se dirigea vers la grande place du marché. Son pas était ferme et rapide, c'était celui de quelqu'un sachant exactement ou il va... et pourquoi il y va.

Les rues de la cité vampiriques étaient a la fois silencieuses et agitées, comme si suite a l'annonce de Toryné les habitants avaient peur de faire éclater une guerre civile au moindre faux mouvement. Ce fait, toutefois, ne semblait pas déplaire a tout le monde... et si ces derniers étaient tout aussi silencieux, ils semblaient guetter le meilleur moment pour frapper et provoquer le chaos. Les loups et les agneaux se montraient au grand jour. Ulrich reconnut avec une pointe de dégoût un de ses étudiants, manifestement apeuré, en train de parler avec un vampire plus âgé. Dire qu'il avait l'occasion de mettre en pratique tout ce qu'il lui avait enseigné et qu'il était occupé a répéter inlassablement la même litanie de plainte et d'appitoiements. Pitoyable...

Une fois sur la grande place, Ulrich repéra rapidement un des sympatisants de Toryné et orna son visage d'un grand sourire.

"Pardonnez-moi mon brave, je suis a la recherche de Monsieur de Hektaüs. Je suis certain de l'avoir vu partir dans cette direction, mais je crain de l'avoir perdu de vue..."

Le vampire, grand et maigre, rendit son sourire a Ulrich, mais avec un semblant de malveillance. Il se doutait bien de ce qui se tramait... il leva un doigt vers une enseigne, non loin. Un boudoir. "La coupe de Cuivre". Ulrich hocha doucement la tête et commença a se diriger vers la porte du bâtiment.

Il délia la sangle de cuir retenant son baudrier dans son dos et tint le fourreau de son épée fermement dans sa main droite. Si ils devaient aller se battre, il devait être prêt à dégainer et porter l'épée a l'épaule avait beau être esthétique, c'était de loin la pire position pour débuter un combat. Sa lame était usée, bien loin de la flamboyante splendeur surnaturelle de la lame de sa Mère, mais elle avait toujours étée entretenue avec un soin particulier qui lui permettait de garder toute sa prestance malgré les différentes marques qui avaient déformé la garde et le pommeau au fil des ans. La lame était longue, proportionnelle a la taille de son propriétaire, l'acier était huilé et brossé. Peu de doute pouvait subsister sur le fait que les deux tranchants de la longue épée d'Ulrich étaient aiguisés comme des razoirs. La plume est plus puissante que l'épée, dit-on. Mais garder la seconde prête a servir n'avait jamais été une mauvaise idée.

"Comment voulez-vous procéder... mère ?"

Entrer et décapiter tout ce qui ressemblait de près ou de loin a un loyaliste était une option, mais il se doutait que Toryné avait des visées plus... théâtrales. Le but était d'envoyer un message après tout... non ?

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Le visage de Toryné se tourna vers l’ouest, son regard pétillant d’ambition et de l’envie d’en découdre. Irina n’était pas encore là pour satisfaire ses pulsions meurtrières, les opposants allaient devoir prendre sa place pendant son absence. Du moins, si la fausse princesse était amenée à revenir. En effet, le doute était permis, Toryné peinait déjà à croire que Faust n’ait rien fait pour empêcher son retour en ville, ou même de se débarrasser de lui. À tout le moment s’attendait à tomber dans une embuscade s’il avait le malheur à s’isoler là où il ne fallait pas. Cependant, peut-être avait-il surestimé Irina et que cette dernière avait fui la capitale. Après tout, c’était un choix certes lâche mes plus sûres. En effet, si Irina ne pouvait le battre en duel, prendre le risque de rester en ville n’était pas sage, car si elle échouait à l’éliminer, elle serait alors forcé d’accepter son défi. En revanche, si elle partait de la ville et gérait les affaires de plus loin, quitte à déclencher une guerre civile, d’autres chances s’offraient à elle. Remporter une guerre interne renforce le pouvoir d’un dirigeant, il se pose comme légitime et comme unificateur.

-Une dizaine ? Cela va être intéressant… Dit-il en se mettant en route.

Le Cygne laissa son fils diriger les opérations le temps de retrouver les loyalistes, laisser des initiatives avaient son importance, aussi minime soit-elle. Toryné salua respectueusement ce vampire rallier à sa cause et nota son visage dans son esprit, une petite récompense pourrait lui faire plaisir et renforcer sa loyauté. Encouragez la délation allait le servir, afin de plus facilement déloger les loyalistes et ceux voulant profiter de la situation pour forger leur propre influence contre lui.

Les deux vampires arrivèrent devant un établissement, « la coupe en cuivre », Toryné ne fréquentait pas ce genre d’établissement, généralement son sang venait de commande privé. Cependant, il connaissait les lieux. En effet, avant son long voyage Toryné avait dû s’entretenir avec la commandante Aphaïa… Le fléau rouge justement, bien que beaucoup ignoraient qu’il s’agissait de cette vampire à l’apparence d’enfant. Cette rencontre ne s’était pas très bien terminée, elle avait tenté de l’agresser sous les effets de beaucoup d’alcool et le conseiller avait dû… lui faire comprendre que ce comportement n’était pas adéquat envers sa personne.

Il avait réglé ses comptes en dehors de l’établissement, mais cette fois le gérant n’aurait pas cette chance, après tout si des loyalistes venaient dans ce lieu, alors il y avait de grandes chances alors que le maître des lieux le soit aussi.

-Je vais rentrer en premier, attends quelques secondes avant de rentrer à ton tour, passe en longeant les murs, moi, j’irais au milieu de la salle. Je vais les provoquer, tout en leur laissant une chance de se rendre bien gentiment, ce qu’ils ne feront certainement pas. Dès que l’un d’entre dégaine son arme, nous passerons à l’attaque ! Inutile de préciser qu’on ne fera pas de prisonnier, mais si l’un d’entre eux pouvait rester en vie pour qu’on puisse le traîner aux yeux de tous et en faire un symbole…

Le vampire ne rajouta rien et entra dans la taverne, repliant ses ailes afin qu'elle ne le gêne pas. Très vite, les regards se tournèrent vers lui, Toryné n’était pas connu pour passer inaperçu. Il sentit aisément les regards surpris et remplis de haine pour la plupart des vampires présent, bien que certain semblait apeuré… et d’autres affichait des sourires carnassiers. Pourtant, aucune crainte n’émanait de l’androgyne, au contraire, il affichait une confiance insolente. Une fois au milieu de la pièce, le vampire se racla la gorge avant de parler d’une voix claire et distincte.

-Quel charmant établissement ! Non vraiment… j’aime beaucoup, mais je crois que ce que je préfère… c’est la clientèle. Vous êtes vraiment de bon sujet et j’ai vraiment hâte de vous gouverner ! Cela me rend tellement heureux que je vais vous payer une tournée, je pense… Garçon ! Remplissez donc les chopes de vos bons clients !!! Toryné ne chercha pas Ulrich du regard, préférant éviter qu’on le remarque trop facilement… Quoique, avec nos problèmes d’approvisionnement en sang… Peut-être que je devrais plutôt réquisitionner toutes les réserves que vous avez, après tout, vous devriez être honoré de servir la nation !

-Tu baragouines beaucoup pour un homme en robe… Un vampire se leva, l’air sombre et visiblement agacé. Ton discours de politicard ne t’a pas suffi ? Nous faire croire que tu t’es battu avec le fléau rouge, tu nous as pris pour des cons ? Au mieux, tu lui lustrais l’armure…

Quelques rires se firent entendre dans la salle. « Peut-être dame de complaisance ! » cria une autre voix, ce qui augmenta les rires. Toryné garda son calme et son sourire provocateur, il n’aimait pas qu’on se moque de lui, mais bientôt, il allait leur faire regretter leur parole. Le cygne blanc rigola à son tour, mais son rire était faux et suffisamment fort pour surplomber les autres, ce qui les arrêta petit à petit.

-Très amusant, j’aurais bien besoin de bouffon pour me divertir une fois que je serais Prince Noir, si vous posez le genou à terre dès maintenant, peut-être que je pourrais vous offrir cette incroyable opportunité….

Le premier vampire qui avait pris la parole grogna de frustration et finit par se lever, son arme n’était toujours pas dégainée, mais ses attentions n’en étaient pas moins belliqueuses. Puis d’autres vampires suivirent le mouvement.

-Bande d’imbécile… Murmura-t-il, alors que sa main serrait la poignée de son arme.

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Le géant roux avait hoché doucement la tête, laissant sa mère entrer avec un petit sourire. Il empêcha la porte de se refermer tout à fait pour faire en sorte qu’elle fasse moins de bruit lorsqu’elle s’ouvrirait a nouveau pour le laisser passer. « En scène » pensa-t-il pour lui-même en roulant les épaules. Il compta silencieusement jusqu’à dix, puis entra à son tour, sans faire de bruit.

Aussitôt dans la bâtisse il tourna tout de suite vers la droite, vers le bar. Il marchait d’un pas calme, comme un client venant simplement prendre un verre. Il écoutait d’une oreille attentive, souriant pour lui-même devant l’assurance et la répartie de Toryné. Qu’il soit un bon prince ou non, il devenait de plus en plus apparent qu’il avait ce qu’il fallait pour régner. Parler ainsi avec autant de confiance et d’arrogance, même sévèrement en surnombre, demandait une certaine fibre « royale ». On ne pouvait pas « apprendre » à diriger, croyait fermement Ulrich, il fallait être né avec ce petit quelque chose, ce trait de personnalité qui permettaient de regarder le monde entier comme quelque chose de « dût ». Le vampire n’était pas particulièrement subtil, mais heureusement sa mère vampirique attirait sur elle toute l’attention, il passa donc inaperçus. Son visage était impassible, ses sourcils froncés… il s’approchait lentement de la table où le vampire bavard se trouvait. Il l’avait vu au discours… il était assis avec au moins trois autres vampires ayant assisté à la déclaration de Toryné, mais il était évident qu’au moins quatre clients à la table voisine étaient hostiles envers son maître, possiblement trois autres en périphérie…

Dix… de tous les côtés. Il allait falloir faire vite et bien. Il n’avait aucune idée des compétences martiales de Toryné, il allait donc falloir s’arranger pour être partout à la fois. Il se pencha doucement et posa une main sur le sol, laissant derrière lui une marque étrange, fumant doucement. Un piège glacé qui devrait protéger leurs arrières… Il se redressa juste à temps pour voir le vampire se lever de manière très agressive. Ulrich eut un sourire mauvais, forma un tube avec ses deux mains et le propulsa vers le vampire. Aussitôt il y eut un bruit métallique alors que des chaînes fantomatiques jaillirent du sol et virent s’enrouler autour des jambes, des bras et du cou de l’arrogant, le forçant à tomber au sol. Ulrich se redressa lentement de toute sa hauteur.

"Il t’a ordonné de te mettre à genou, manant… "

« Neuf »… L’un des vampires présents à côté de l’arrogant fit un mouvement vers Ulrich.

"Non mais pour qui…"

Il y eut un mouvement rapide et précis, un sifflement métallique et un bruit mat. La tête du bavard tomba avec un bruit mât sur le sol, roulant de manière grotesque à côté du vampire restreint par les chaines éthérées. « Huit »… Le bras d’Ulrich était tendu, maintenant son épée couverte de sang bien en vue. Il laissa tomber son baudrier sur le sol, signifiant de manière muette mais très claire qu’il n’entendait pas rengainer son arme, et toisa les autres vampires présents. Il dépassait la plupart des clients d’un bon dix centimètres. Les vampires respectaient la force… non ?

A cet instant précis Toryné était celui qui avait le rôle parlant… Ulrich n’était là que pour l’effet dramatique. Peut-être également pour traduire en des termes plus facilement compréhensible les conséquences de l’insubordination envers le futur prince noir. Il attendit, chaque fibre de son être tendus, son épée ensanglantée bien visible, de voir la réaction des autres vampires.


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-Chante aussi fort que tu le peux, jamais ton chant ne pourra égaler celui du Cygne, dit doucement le vampire efféminé alors Ulrich appliquait une juste sentence sur les imbéciles qui avaient la prétention de s’opposer à eux.

-Cher Amis… je ne vous comprends pas… Peu importe ce que je vous offre, cela sera toujours bien mieux que maintenant… Quel mal y a-t-il à s’agenouiller devant plutôt que devant des animaux ? Son regard se porta sur le vampire qui avait été contrait par les chaînes de son fils à se mettre dans cette dite position. Vous voyez ? Est-ce si dur que cela ? Cela me parait tout de même mieux que d’avoir la gorge tranchée… Ou de finir enchaîné… Toryné laissa s’échapper un léger ricanement. Son esprit cherchait déjà de quelle manière, il ferait de ses pitoyables récalcitrants des exemples. Il avait encore à l’esprit ce vieil esclave que lui avait montré Kalza, capitaine des esclaves d’Athgalan. Un exemple pour tous les autres esclaves, un outil de peur afin de les rendre plus travailleur. Dans une entreprise, telle que prendre le pouvoir, l’androgyne ne pouvait se passer d’une telle occasion. Pour le moment, cela ressemblait plus à un règlement de comptes dans un bar, rien de véritablement impressionnant… Mais si ces années dans ce monde avaient enseigné une chose à Toryné, s’était bel et bien à être vicieux.

-Il n’est peut-être pas trop tard pour poser le genou à terre… n’ai-je pas été un conseiller magnanime sous le prince des Cendres ? C’est un futur règne prospère et de gloire que je vous propose.

Un nouveau vampire se leva et cracha au sol « Un règne caché derrière tes chiens ? Tu nous craches tes beaux discours sur la fierté, tu nous parles de guerre contre les Graarh ! Toi le misérable dégénéré qui t’es toujours caché dans l’ombre de Keziah et maintenant dans l’ombre d’un autre grand roux, au moins avant tu n’avais pas la prétention à nous représenter. » Un autre imbécile qui ne sait rien pensa immédiatement Toryné. Pouvait-il vraiment le blâmer, les vampires ne juraient que par la force et le plus souvent cette force était brute. S’il savait, ce ne serait qu’un dixième de ce qu’il avait fait en tant que conseiller et avant en tant qu’espion, ce vampire aurait peut-être un peu plus d’estime pour lui.

-je vois, dit-il doucement. Je trouve que tu accordes bien trop d’importance à la chevelure de mon vieil ami et de mon fils… Peut-être dois-je te montrer qu’une chevelure de neige est aussi mortelle qu’une de flamme ? Il brandit sa lame en direction de l’effronté, en signe de défi. N’interviens pas Ulrich, mais tues toute personne osant intervenir. Quant à toi vient donc petit cloporte, défie donc ton prince !

Le concerné n’eut pas à se faire prier pour venir en découdre avec celui qu’il jugeait indigne sur le trône de la nuit. Armé d’une épée relativement classique, il voulut porter le premier coup, mais il dut s’arrêter à mi-mouvement, car Toryné attaqua plus vite, forçant son adversaire à parer. Le cygne blanc enchaîna immédiatement par plusieurs attaques rapides, sans véritablement y mettre beaucoup de force. Mais l’effet était là, il ne laissait pas l’occasion à son ennemi d’avoir l’initiative de la moindre attaque, mieux que ça, il parvenait même à faire plusieurs petite entaille à son adversaire grâce aux nombreuses épines qui parsemait la lame. Aucune blessure grave, mais petit à petit le saignement devenait de plus en plus important.

Le combat était donc long et pour le moins des plus atypiques. Un vampire dans une somptueuse robe blanche, aux deux ailes blanches, harcelait de coup un vampire qui faisait une tête de plus que lui et qui pourtant semblait se trouver en difficulté. L’épée était parfaite pour l’androgyne, faite pour les combats longs, dans lequel le plus endurant gagnait la bataille et il était très endurant. Cependant Toryné avait bien conscience que l’épée l’aidait énormément, bien qu’il se soit entraîné pour récupérer ses anciennes capacités de soldat, le vampire sentait bel et bien que l’épée le rendait plus fort à l’heure actuelle et avait gagné en puissance plus le combat avançait, mais cela il s’en moquait, après tout ce n’était pas un duel officiel.

Finalement, au bout d’un certain temps, la danse cacophonique des lames s’arrêta. La lame de son adversaire vint tomber sur le sol, signant la défaite de ce dernier. Les bras ensanglantés et le regard empli de haine, Toryné de son côté semblait immaculé et encore en pleine possession de ses moyens. D’un air moqueur, il pencha la tête sur le côté « C’est fini ? ». Il se tourna ensuite vers son public de fortune.

-Pas si mal ? Et encore, j’ai plus d’un tour à vous montrer, ses deux ailes firent de grand mouvement, comme pour montrer tout le potentiel meurtrier du vampire s’il était amené à les utiliser. Le fléau rouge m’a beaucoup appris, vous savez… Cette fois-ci, les regards se faisaient plus mitigés. Le combat n’avait pas été d’anthologie, mais il avait prouvé qu’il savait se battre contrairement à ce qu’ils avaient tous semblé penser. Cependant, s’il vous faut un autre exemple, je serai ravie d’affronter un autre adversaire ! En revanche qu’il se dépêche, se royaume ne va pas se diriger tout seul…

Il y eu un instant de silence, d’attente, mais personne ne semblait vouloir affronter le Cygne blanc ou son fils. Trois hors d’état de nuire semblaient avoir suffi.

-Alors… A GENOUX ! Hurla-t-il, sa voix étant cette fois-ci bien plus agressives. Il se tourna vers celui qu’il avait vaincu et donna un coup d’épée sur les genoux de ce dernier, le forçant à ployer le genou. Magnanime ! Je sais me montrer MAGNANIME ! Oooh, mais je sais aussi me montrer cruel et sévère ! Je vous accuse de trahison envers le royaume, d’avoir comploté contre votre futur prince et d’avoir osé l’insulter ! Je vais faire construire les premières potences de ce royaume et je vous pendrais tous ! Vous resterez à vous balancer au bout de cette corde jusqu’à que la faim vous arrache à ce monde ! D’un pas décidé, ne laissant que le bruit de ses talons claquant sur le sol se faire entendre, le lunatique se dirigea vers le comptoir où se trouvait le gérant. Quant à vous, pour avoir accueilli et servit des traîtres aux royaumes, je réquisitionne ce bar pour l’effort de guerre, il appartient désormais à la famille Dalis ! Les maigres réserves de sang qu’il doit vous rester sont également réquisitionnées par la même occasion… Sauf si vous voulez finir comme eux…

Le tavernier se contenta de baisser la tête, approuvant d’un discret « oui Votre Altesse », ce qui fit sourire amèrement le Cygne Blanc. Regardant de nouveau les vampires qu’il avait décrétés comme étant des traîtres, il afficha un air pensif avant de finalement déclarer. « Vous êtes bien trop nombreux, construire autant de potence serait une perte de temps, surtout que nous n’avons plus d’esclave… Ulrich, tue en… hum… la moitié ? Plus ? Je te laisse juger sur le nombre !»

En réponse à cela, les vampires qui semblaient être restés comme dans un état sidéré se « réveillèrent », dégainant tous leurs armes respectives, bien décider à vendre chèrement leur peau.

Cloportes...

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Ulrich n’avait pas esquissé le moindre mouvement. Il tenait deux des vampires en respect avec sa lame quand le duel commença. Il abaissa lentement son arme, tout le monde ayant les yeux rivés sur les deux combattants, sans toutefois se détendre. C’était un risque que sa mère prenait. Un risque calculé peut-être, mais un risque tout de même. L'affrontement commença et l’œil aiguisé du maitre d’arme remarquait deux détails important :

Le premier était que le vampire ayant accepté le duel avait clairement sous-estimé son adversaire. Il était peut-être bon combattant, mais semblait avoir oublié qu’à défaut d’être un épéiste hors pair, Thoryné avait de l’expérience militaire.

Le deuxième était que l’arme de Thoryné jouait un rôle important dans sa supériorité. Avec une lame ordinaire le combat aurait sans doute penché du côté de sa mère, mais le duel aurait été plus serré. Il fallait qu’il étudie la composition de cette lame dès qu’il en aurait l’occasion.

Le géant roux regarda le duel jusqu’à sa conclusion, sans surprise. Ça n’avait jamais été autre chose qu’une démonstration de force, une humiliation publique. Thoryné avait discourut, mais cette fois-ci avec sa lame, tout simplement. Il avait fait étalage de sa force martiale et établis que ses menaces se concrétisaient.

Lorsque sa mère l’interpella, ordonnant la mort des autres vampires observant la scène, le mage regarda doucement de droite à gauche avant de hocher la tête.

"Si certains d’entre vous désirent une mort nette c’est le moment de déposer votre lame. "

Comme toute réponse, les sept vampires restants dégainèrent leurs armes dans un chaos d’acier glissant sur le cuir et le bois. Le grand vampire eut un sourire sauvage et la danse commença. Il plongea vers sa droite, toute lame dehors, et la plongea violemment dans la cuisse d’un vampire n’ayant pas encore finit de dégainer son arme, sectionnant l’artère fémorale au passage. « Six ». Il fit volteface pour parer un coup venant de derrière, luttant un moment contre son adversaire avant qu’un autre vampire ne vienne lui prêter main forte. Ulrich pouvait gérer deux adversaires à la fois… mais le but était de faire étalage de ses capacités. Après un échange de parade et d’esquive qui démontrait sa longue expérience, il se concentra un instant et libéra une de ses mains et se tailla le haut de la paume avec le pouce. Aussitôt une plaie profonde apparut sur le visage d’un des vampires, puis une autre, puis une autre… Les coupures de tailles variées apparaissaient sur le corps du vampire comme si un peintre macabre s’amusait sur un tableau. Le vampire, en proie a une douleur qui n’allait qu’en augmentant, fit un pas vers l’arrière en essayant de se protéger contre cet assaillant invisible. « cinq ».

Une détonation retentit et un vampire ayant tenté de surprendre Ulrich par derrière se retrouva emprisonné dans une épaisse couche de glace. Le maladroit avait déclenché le piège de glace laissé par l’épéiste. « quatre »

Le géant roux bondit vers l’avant. Les échanges devenaient de plus en plus rapides et vicieux entre son adversaire et lui. Il était doué… mais pas assez. Ulrich feinta et brisa le nez de son adversaire d'un vigoureux coup de pommeau, puis réussit à entailler profondément son adversaire sous l’aisselle. Son bras d’arme pendait à présent mollement sur le côté. Le fils de Thoryné échangea encore quelques coups contre son adversaire de plus en plus malhabile avant de le mettre définitivement hors d’état d’un violent coup au visage qui lui arracha une partie de la mâchoire dans un bruit écœurant. Il tomba sur le sol, essayant de rattraper le sang s’écoulant de son visage. « trois ».

Les trois vampires restant encore en état de se battre se dressaient à présent devant lui. Il aurait été passablement essoufflé de son vivant… mais à présent le silence régnait en maitre, interrompu seulement par les gémissements de l’homme en proie à mille coupures. Il sourit aux trois vampires, fit lentement glisser une main sur sa lame en murmurant une formule, puis il poussa un cri de guerre animal avant de sauter vers l’avant.

Il assena plusieurs coups très puissants a l’un des vampires avant que les deux autres ne s’approchent et ne l’obligent a se défendre. Contre toute attente, le géant roux lâcha alors son arme, qui continua à se battre contre le premier vampire de manière autonome, comme maniée par une force invisible. L’un des deux autres vampires eut un moment de surprise pure devant le spectacle, ce qui le laissa être une proie facile pour l’immense poing d’Ulrich, qu'il reçus en peine gorge. Le maitre d'arme poussa son avantage et arracha l’arme des mains de son adversaire sonné avant de se jeter sur le dernier vampire. Trois coup plus tard il gisait sur le sol, empalé par la lame de son compagnon.  « Deux ».

Ulrich regarda avec satisfaction son épée se battre seule, aussi bien que s’il l’avait tenu. L’absence d’adversaire rendait les mouvements très difficiles à prévoir et il ne fallut que quelques instants pour que la longue lame ne triomphe de la garde de son adversaire et lui ouvre le ventre, laissant le malheureux à genoux, plié en deux sous la douleur. « Un ». Il tendit la main et la lame revint lentement se placer dans sa main. Le vampire à qui il avait arraché son arme releva un regard remplis d’incompréhension, constatant avec horreur qu’il était maintenant seul face à un géant couvert de sang. Les yeux verts d’Ulrich flamboyaient de violence, la fureur du combat. Il pointa lentement sa lame vers le vampire, qui se mit lentement à genou. Il choisissait le gibet de son plein gré, espérant sans doute pouvoir se sortir de cette situation plus tard. Ulrich acquiesça, fit un mouvement brusque vers la droite pour chasser le sang de son épée avant de la rengainer.

Ulrich observa le champ de bataille. Quatre vampires étaient encore vivants : celui qu’il avait enchainé au début du combat, celui qui avait été vaincu par Thoryné, celui qui était emprisonné par le piège de glace et le dernier couard qui venait de se rendre. Tous les autres terminaient lamentablement de se vider de leur sang, attendant les soins qui ne viendraient pas ou le doux baiser de la mort qu’ils avaient voulu éviter si longtemps. Il prit une bonne inspiration pour calmer la fureur qui l’animait toujours et desserra ses poings.  Il y avait longtemps qu’il n’avait pas versé le sang. Très longtemps. Il regarda Thoryné avec un regard vif.

"Et maintenant ? "

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Toryné regarda Ulrich défaire les derniers récalcitrants avec un plaisir non dissimulé. Il se souvenait du jour où il l’avait mordu alors que ce dernier fouinait là où il ne devait pas. Cet acte téméraire avait représenté une certaine prise de risque et surtout, il n’avait pas vraiment pu éduquer son fils en raison de la jalousie destructive de sa première-née. Cependant, il avait toujours gardé un œil sur lui, sachant qu’un jour cet enfant lui serait utile. Une véritable machine a tué, un combattant de poids pour éliminer ses ennemis. Il fallait très vite que la situation se stabilise pour qu’il puisse employer son fils dans un autre rôle que celui de garde du corps, un tel potentiel serait gâcher sur le long terme s’il ne lui donnait pas plus de liberté de mouvement.

Une fois le combat fini, l’androgyne applaudit la victoire de sa progéniture, bien que cela ne fût pas une surprise, loin de là. Il restait donc 4 cloportes qui goûteraient à son châtiment, 4 exemples du sort qui attendait ceux qui ne suivrait pas les rangs. Le respect, cela n’était pas dur à avoir, il avait déjà beaucoup de partisans acquis à sa cause, cependant la peur était aussi nécessaire et beaucoup trop ne le voyait que comme une belle créature inoffensive. Ulrich lui n’aurait pas ce problème, ses capacités martiales en tiendraient plus d’un en respect, un véritable cygne carmin… Il lui laissa le temps de laisser retomber l’adrénaline du combat.

-Maintenant ? Et bien nous avons beaucoup à faire, nous trouverons des volontaires pour construire des potences de fortune pour ses 4 misérables… Ensuite, nous allons devoir faire le point sur nos forces et ressources et aviser en fonction. Il y avait également ce problème de transe cauchemardesque dont il allait devoir s’informer, si les vampires étaient privés de repos, un conflit armé contre les Graarh seraient plus ardu. Cependant, il fallait agir étape par étape, ce soir, il ferrait lui-même l’expérience d’une transe pour voir l’étendue du problème.

Son regard se porta vers le vampire qu’il avait défait quelques instants plus tôt, Toryné joignit ses mains afin de mimer un tube, s’aidant du poignet de son épée pour cela. Des chaînes jaillirent du sol, entourant le vampire afin de s’assurer qu’il reste immobile. Le Cygne blanc s’approcha ensuite de son fils, gardant le contact visuel tout le long de sa marche. Une fois juste devant lui, le forçant à lever la tête de par la taille imposante du vampire roux. « Et nous allons rattraper le temps de perdu mon fils, lorsque mon règne commencera, tu seras traité comme le nécessite ton rang, car tu es un Dalis, car pour l’heure actuelle tu es mon seul enfant de croc qui est la bienvenue dans mes bras… » Doucement, sa main se porta sur la joue d’Ulrich, caressant sa barbe rousse. «De grandes choses t’attendent… ».

Toryné se tourna pour regarder d’un regard mauvais les 3 survivants à la boucherie de son enfant « Lui est digne d’être qualifié de vampire, vous, vous n’êtes que le résultat d’année de honte, de complaisance… Cela n’arrivera plus jamais, pas sous mon règne. Mais trêve de bavardage, nous perdons du temps ». Le ton de l’androgyne devint plus enjoué, retirant sa main de la joue de son fils, il se tourna et se dirigea vers la sortie, en passant à côté du vampire qu’il avait défait, il planta sa lame dans l’une de ses jambes, s’assurant que ce dernier ne puisse s’enfuir. « Allons-y Ulrich, il y a encore tant à faire ».

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