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descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Demeure d'Ilhan - 8 janvier 1763



Sa maisonnée n’était qu’agitation. Une agitation ordonnée qui n’avait rien de frénétique, mais une agitation quand même. Luna Kohan était en visite diplomatique à Délimar et s'était enquis d'une visite de courtoisie chez son ancien conseiller. Dihya, sa régente de maison, avait alors fait les choses en grand. Quand bien même leurs finances frisaient le zéro absolu, tous avaient voulu que cette visite, placée sous le sceau d’anciennes amitiés, ou du moins de bonnes relations cordiales, puisse rendre honneur à la princesse. Ilhan avait honte de savoir que ses propres employés avaient voulu se cotiser pour payer les frais que cela occasionnait. Mais ils avaient tant insisté… Il avait senti qu’un refus trop catégorique les aurait blessés. Alors il s’était assis sur son orgueil mal placé, une fois encore, et les avait laissé faire. Notant toutefois les frais dépensés, qu’il comptait bien rembourser un jour. Sous une autre forme peut-être. Une augmentation sûrement… si le comptable que lui avait proposé Tryghild redressait la situation et lui permettait de remettre les choses à plat.

C’était donc agitation pour tout préparer. Rien qui ne soit outrancier, rien qui ne soit démesuré. Non la maison Avente restait sobre, noble, digne, et restait l'incarnation du raffinement, telles que le voulaient les mœurs de leur ancienne ville perdue. De délicates senteurs d’encens embaumaient de douces flagrances la maisonnée, sans pour autant devenir oppressantes. Les murs se paraient de quelques décorations florales et de belles soieries althaïennes, que la femme de Shan et Dihya avaient tissé toutes deux, exprès pour l’occasion. Elles comptaient bien en faire cadeau à la princesse et lui confier quelques soieries tissées à l’althaïenne pour la Cour de Sélénia. Dont quelques-unes spécifiquement dédiées à la jeune princesse Victoria, encore restée à Sélénia. Dihya avait préparé quelques mets sucrés dont elle avait le secret, chocolats à la menthe, et, nouveauté, chocolats fourrés à la liqueur spécifique d'Althaïa, caramels légèrement salés, et gâteaux à l’amande en forme de cône ou de demie-lune. Du thé à l’althaïenne, macéré avec des feuilles de menthe tout entières et du sucre en quantité, les attendait. Tout était paré.

Même les membres de sa maisonnée. Même Dimitri, son fidèle garde du corps comme il s’était attitré le titre, avait fait un effort de présentation. Ilhan lui avait toutefois demandé de ne pas trop se montrer. Il ne voulait pas que l’homme effraye la princesse par sa présence. Tous étaient ainsi prêts, nerveux, et piétinaient, attendant l’arrivée tant désirée. Quand enfin les carillons de la porte chantèrent au vent alors qu’on en agitait la petite corde. Tous s’empressèrent de rejoindre le vestibule d’entrée. Ilhan les accompagna. Cette fois-ci, il se devait d’accueillir son invité lui aussi. D’un signe de tête, il enjoignit Dihya à ouvrir la porte.

La jeune femme obtempéra et s’empressa de saluer leur invitée d’une belle révérence.  

Que le soleil illumine votre journée, noble invitée, fit-elle en un salut typique d’Althaïa, la tête baissée.

Elle se redressa, mais ne releva pas les yeux pour autant. Pas tant que la princesse ne lui ordonnait pas, rang obligeait. Tous imitèrent Dihya, sauf Ilhan qui observait la scène avec un doux sourire. Il connaissait assez Luna Kohan pour savoir qu’elle n’était pas formelle sur le protocole, mais ses gens avaient tenu à le suivre.

Dihya est mon nom et nous sommes en ce jour à votre service.

Ilhan s’avança enfin d’un pas, et offrit à son tour une révérence en guise de salut à la princesse. Même si elle ne fut pas aussi marquée que lorsqu’il était conseiller des Kohan. Une très légère différence, mais qui suffisait pour qui le connaissait à comprendre le message. " Je respecte le protocole, reconnais votre rang, mais ne vous accorde toutefois pas mon allégeance. "

C’est un honneur que de recevoir votre visite, Princesse Kohan, fit-il enfin de sa voix grave et posée, en un léger sourire. Je vous en prie, notre maisonnée vous est ouverte.

Et dans un geste, il lui indiqua d’entrer tout en se redressant. Réfrénant une grimace lorsque son dos protesta.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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- Alkhy, je te promets que je te ramènerai un souvenir. Lui murmura Luna.

Quitter Alkhytis avait été difficile pour la jeune femme, mais le convaincre de ne pas la suivre à Délimar avait été toute une épreuve. Lui qui aimait tant découvrir le monde… et faire une tonne de bêtises dans le processus, mais shut! Ça, il ne fallait pas le souligner. Malheureusement, la grande cité militaire des Cités Libres se méfiait des dragons et de tout ce qui était magique. Pour la délégation diplomatique dont la princesse sélénienne allait faire partie, il valait mieux ne pas chercher le trouble inutilement. Les Séléniens s’étaient préparés pour faire face aux coutumes de la place, c’est-à-dire en n’apportant pas les objets magiques superflus… Mais ce n’était pas évident du tout! Même nue, Luna Kohan représentait une somme considérable pour la taxe puisque elle était une magicienne avérée et une dragonnière. Elle avait pris le minimum avec elle, ce qui incluait bien sûr ses vêtements – non, non, elle n’irait pas nue! Il suffisait qu’ils ne soient pas glyphés -, son nexus du cœur et sa bague de mariage. Après quelques jours de voyage en bateau, comme annoncés, les représentants de Sélénia arrivèrent au port de Délimar. Ils furent accueillis en bonne et due forme. Comme prévu, la visite diplomatique durant quelques jours…

[…]

Le moment tant attendu par Luna arriva enfin! Elle pouvait vaguer à d’autres occupations que les affaires diplomatiques qui, d’ailleurs, étaient très bien menées par ses collègues diplomates. Son cœur avait sauté de joie lorsque son ancien conseiller et ami Ilhan Avente avait accepté de la recevoir. Que devenait-il? Il avait servi autrefois les Kohan, notamment lui avait fourni de nombreux conseils lorsque la jeune femme avait été régente d’Aldaria il y a quelques années de cela. Son allégeance n’était plus liée à sa famille, mais elle ne lui en tenait pas rigueur. En même temps, ce ne serait plus Luna si elle commençait à détester les gens et à voir le mal partout.

La maisonnée du conseiller était splendide de l’extérieur. La dragonnière de cuivre s’empressa de se rendre à l’entrée et après avoir fait sonner les carillons, la porte s’ouvrit sur une silhouette féminine qu’elle ne connaissait pas. Derrière la dame se trouvait d’autres gens, inconnus également, mais parmi eux elle vit Ilhan.

- C’est une joie de me retrouver ici. Je vous remercie pour votre tendre hospitalité. Répondit-elle poliment.

L’inconfort se glissa momentanément dans ses azurs en voyant tous ces individus lui faire intensément la révérence, mais surtout refuser de relever les yeux. C’était quelque chose qu’elle n’avait jamais réussi à s’y faire. Elle finit un pas vers la charmante dame et lui prit les mains dans les siennes.

- Je vous en prie, très chère Dihya, appelez-moi Luna. Prononça-t-elle doucement.

Lorsque leurs regards se touchèrent, elle lui avait gentiment souri et l’avait relâchée. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’elle ne lui ferait pas peur par cette proximité et ce manque de protocole.

- Vous pouvez tous m’appelez Luna, je viens en amie. J’aimerais que vous me considériez comme tel. Précisa-t-elle à la maisonnée présente.

Disons que cette Kohan faisait les choses à sa façon et c’était un peu le mouton noir de la famille. Même en visite diplomatique, elle avait refusé les plus beaux vêtements et de porter des robes extravagantes. Aujourd’hui, elle se présentait coiffée avec une longue tresse en queue de poisson et sous sa cape grise, elle portait des pantalons noirs, une tunique bleue serrée à la taille par une ceinture et des bottes chaudes en cuir. Les tissus étaient de qualité, mais le tout pouvait paraître beaucoup trop simple pour une princesse.

-   Tout l’honneur est pour moi, messire Avente. Répondit-elle d’un ton un peu trop protocolaire.

À ces paroles, suivi le salut que devait faire une princesse à un noble conseiller. Si, si… Luna savait comment se porter… C’était juste bien trop ennuyant!

- Ilhan, mon ami! S’exclama-t-elle en s’avançant vers lui. Tu m’as manqué! Ajouta-t-elle s’avança vers lui.

Elle écarta ses bras et attrapa l’homme pour le serrer en une giga accolade! Ça, c’était définitivement plus Luna.

- Désolée de ne pas être venue plus tôt. Disons que… ce n’est pas évident… Comment va la vie de ton côté? Demanda-t-elle de sa voix enjouée.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Ilhan vit Dihya tressaillir quand Luna lui attrapa les mains, même si avec toute la délicatesse qui caractérisait la princesse. Il la vit presque rougir, elle si timide, quand Luna l’appela par son prénom, telle une reconnaissance de son existence en tant que personne et non plus en tant qu’ombre de ceux qu’elle servait. Il la devinait gênée, de par la proximité, et de par le toucher d’une princesse, et il devinait le cours de ses pensées. Une princesse osait la toucher, lui parler, la regarder, elle, de si basse extraction ! Il en sourit, presque avec tendresse. Dihya était peut-être née fille d’un maître chèvres, mais elle aurait mérité de devenir l’une des plus grandes dames de la Cour. Elle en avait la grâce innée, la finesse d’esprit, et la vivacité d’intelligence. Elle en avait l’éducation aussi dès lors, il y avait veillé.

D’ailleurs aussitôt Dihya sut faire taire sa gêne, et offrit un sourire timide, mais sincère et chaleureux à Luna, alors qu’elle lui répondit d’une voix douce :

Ce serait un grand honneur pour Dihya, Princesse. Même si je doute que mon rang me le permette, je me ferais une joie de vous appeler Luna, fit-elle tout en appuyant ses mots d’une petite flexion des genoux.

Tel qu'une dame de la Cour aurait pu le faire. Ilhan nota également, avec amusement et une certaine joie, que pour une des rares fois où elle adressait la parole à une invitée, Dihya venait de laisser de côté, dans cette dernière phrase, cette façon de parler à la troisième personne, qu’elle utilisait d’ordinaire en temps que régente officiant dans une maison de noble. Elle venait de s’adresser à Luna non plus en tant que servante, mais en tant que personne à part entière. Et cette simple petite observation gonfla le coeur d’Ilhan d’une douce chaleur. S’il avait pu, s’il n’avait pas tant craint pour sa vie, il aurait confié Dihya à Luna ou à Victoria, et l’aurait envoyé à la Cour. Mais…

Mais trop de dangers. On la savait liée à lui, même si de loin. Dihya n’avait pas encore toutes les armes pour se faire… Il chassa bien vite ses sombres pensées, en observant la gêne, le choc, de toute sa maisonnée alors que Luna leur proposait d’envoyer valser tout protocole. Il les avait pourtant prévenus que cette princesse, entre toutes, n’était pas de celles à aimer les convenances. Un discret sourire orna ses lèvres qu’il cacha bien vite alors qu’elle se tournait vers lui.

Mais son sourire revint, plus amusé encore, quand elle lui répondit en usant soudain d’un semblant de protocole. Pour finalement se figer, alors que le choc le saisissait lui-même, quand elle se jeta presque dans ses bras en une étreinte amicale.

Ilhan se statufia sur l’instant, avant de tout doucement se détendre et de rendre, bien que timidement, l’accolade qu’elle lui offrait. Il ne savait soudain comment se comporter. Cela lui semblait inconvenant de la serrer ainsi dans ses bras comme s’il s’agissait de sa fille… et en même temps cela lui semblait inconcevable et blessant de ne pas y répondre. Le sourire amusé de ses sbires autour ne lui échappa pas et il leur envoya une oeillade noire, les dissuadant de se moquer, à leur tour, de sa gêne soudaine.

- Désolée de ne pas être venue plus tôt. Disons que… ce n’est pas évident… Comment va la vie de ton côté?

Ilhan se recula doucement et ancra son regard sombre éclairé d’une vive lueur dans les yeux de la princesse, en un échange chaleureux. Et… oui, réellement amical. De toutes ses années de conseiller à la Cour, les plus plaisantes avaient été celles aux côtés de la régente. Elle avait alors peu d’expérience et sa naïveté touchante, sa bonté qui voulait voir en chacun le meilleur, avait été un danger de tous les instants dans ce monde de vipères avides et sournoises qu’était parfois, souvent, la Cour. Mais… oui, il avait aimé servir le royaume à ses côtés. Si seulement… mais tout cela était du passé.

Il chassa de nouveau les ombres de ses pensées troubles, et lui offrit un sourire plus doux que son rictus habituel.

Nous avons eu tous tant à faire. Et au vu de nos situations… il nous était délicat de nous revoir. Il m’en revient sans doute la faute, je l’avoue.

Après tout, c'était lui qui avait pris congés des Kohan. Qui les avait abandonnés, croyant rendre son tablier de politicien. Il n'avait, à ce moment-là, jamais songé qu'une autre destinée l'appelait. Qu'une grande Reine en devenir le quémanderait. Bien qu'il ne regrettait en rien d'avoir répondu à cet appel.

Il se décala alors d’un pas sur le côté, dégageant le passage vers le grand corridor et les autres pièces de sa maisonnée, et d’un geste l’invita à le suivre.

Mais je crois que nous avons du temps à rattraper. Et tant de choses à nous dire. Vous répondre quant à ma vie ici demanderait plus d’une phrase et vous serez sans doute plus à l’aise au salon pour se faire. Le sablier du temps s’écoule sans qu’on y prête d’attention quand nous pouvons jouir d’un peu de confort. Et j’ai hâte d’entendre aussi votre récit.

Il lui fit traverser le corridor et la mena à la salle directement en face. Un salon assez spacieux, mais de dimensions décentes, s’ouvrant par une grande baie sur une petite cour intérieure. Au vu du temps, elle était fermée en cet instant, mais on pouvait tout de même entendre le bruissement doux et chantant d’un petit cours d’eau frétillant entre les pierres et les herbes.

Ilhan les fit entrer. Deux feux ronflaient dans de hautes cheminées de chaque côté. Celui sur la droite était encadré, Avente oblige, de deux bibliothèques, devant deux banquettes confortables. Celui sur la gauche tendait les bras à deux autres banquettes particulières, banquettes de repas typiques d’Althaïa, où manger à demi couché, et non assis, était de coutume, qui encadraient une petite table. Ils les délaissèrent toutefois et Ilhan s’avança vers des fauteuils situés face à l’ouverture sur la cour, agencés en demi-cercle autour d’une petite table basse. Enfin petite… à la mode délimarienne. Donc ce qui était pour les Nordiques une table basse se révélait en fait une table presque à la mesure de l’althaïen.

De moelleux tapis étouffèrent leurs pas tandis que quelques tableaux les observaient, tantôt allégorie des Sept, tantôt scènes typiques althaïennes. De belles soieries encadraient les coins de la pièce et les fenêtres, et apportaient à la pièce une petite note chaleureuse. Quelques vases de fleurs savamment disposés et de douces flagrances parfumées sans ostentation renforçaient cette touche plus féminine.

Vous rendez réellement honneur aux gens de cette maison, Princesse Luna. Je connais votre préférence pour la simplicité, mais ils ont tenu absolument à vous accueillir dignement en rendant cette maisonnée un peu moins austère qu’à l’ordinaire. J’espère que vous ne leur en tiendrez pas trop rigueur.

Il lui tira alors un des fauteuils et l’invita à s’y installer, avant de prendre place lui-même. Diverses douceurs, à la variété frugale, les attendaient sur la petite table et invitaient leurs papilles à festoyer ces retrouvailles. On pouvait y retrouver des spécialités althaïennes, mais aussi gloriennes, Dihya ayant tenu à faire honneur aux deux pans culinaires. Du thé chaud dispensait discrètement ses effluves mentholés depuis sa petite théière, sucre et miel n’attendant qu’un geste pour l’accompagner.

Que puis-je vous servir Princesse… Luna…

Il lui serait bien difficile, à lui, d'oublier le "princesse". C'était bien trop ancré en lui. Peut-être parviendrait-il au moins à lui accorder ce Princesse Luna plutôt qu'un Princesse Kohan. Il trouvait, pour tout dire, que Princesse Luna la définissait bien mieux que l'autre titre...

pour vous faire plaisir ? Me ferez-vous le plaisir de m’accompagner pour un thé, pendant que vous me contez ce que vous êtes devenue pendant tout ce temps ?

Ce disant, Dihya s’était avancée à petits pas et s’était emparée de la théière, n’attendant plus qu’un geste de Luna pour servir. Elle avait pris soin de goûter tous les mets devant Ilhan juste avant l’arrivée de leur invitée, afin de ne pas mettre mal à l’aise Luna par le rituel du goûteur qui avait le don d’interpeler les invités… Luna connaissait assez bien Ilhan pour connaître ses petites manies. Elle ne s’en serait sans doute pas offusquée, mais Ilhan avait apprécié la prévenance de sa régente.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Dihya était tout à fait charmante. Interagissant avec elle, Luna ne put que lui trouver des qualités et finalement lui répondit par un grand sourire lorsqu’elle entendit son propre prénom. Loin de là l’idée de la mettre mal à l’aise, elle ainsi que toute la maisonnée, avec sa façon d’être et d’agir. Le manque protocolaire de la princesse des lumières pouvait souvent en dérouter plus d’un, surtout la classe aristocratique en fait, mais elle ne changerait pas pour autant. Tous n’avaient-ils pas droit à la dignité et à la reconnaissance? Elle voulait juger les gens pour qui ils étaient, ce qu’ils faisaient, et non pas pour leur rang social ou leur argent. La princesse sélénienne serait hypocrite sinon, elle qui n’était qu’une fille de fermiers à la base. La noblesse aurait pu lui monter à la tête, mais non… Elle préférait rester celle qui voyait des amis au lieu d’ennemis ou de serviteurs, et qui voulait croire qu’il y avait du bon en tous.

Il y avait certainement du bon en Diyah. Savait-elle à quel point elle était radieuse? Elle lui donnait envie de la prendre à part et de discuter avec elle de tout et de rien autour de bonnes pâtisseries. Définitivement, elle semblait aimer ce qu’elle faisait et se plaisait ici dans la demeure Avente. Nul doute qu’Ilhan prenait soin d’elle ainsi que tous ceux qui le servaient. Le contraire l’aurait grandement étonnée. Elle l’appréciait notamment parce qu’il n’était pas comme elle, pas naïve comme les gens s’amusaient à dire, mais qu’il était juste.

Parlant d’Ilhan, elle l’avait serré dans ses bras comme le bon vieux ami qu’il était pour elle. Oh si, elle avait réalisé l’inconfort que ce geste lui avait apporté, mais trop tard… il était dans ses bras. Elle accepta cette timide accolade comme une victoire puis se détacha rapidement pour éviter de prolonger inutilement son malaise, là n’était pas le but. C’est en se séparant qu’elle remarqua l’homme qui veillait sur son maître. Un sourire gêné se dessina sur ses lèvres et elle le salua rapidement d’un geste de la tête, bien heureuse qu’il n’ait pas mal réagi à cette soudaine proximité avec le Tisseur. Ah! Les gardes du corps… Elle pouvait tellement oublier facilement leur existence surtout parce qu’elle-même préférait s’en passer.

- Vous avez bien raison, et ça, ça ne changera probablement jamais. Conclut-elle.

Elle ne disait pas cela pour le flatter, mais plutôt en connaissance de cause. Il avait été, après tout, son conseiller et elle avait apprécié sa sagesse. Il n’était peut-être plus son conseiller, mais ça ne changeait pas le fait qu’il avait meilleur jugement qu’elle. L’idée aussi d’être aussi impulsive… quoiqu’elle s’était tout de même améliorée sur ce point.

- Qu’ils ne se fassent pas de soucis, tout est absolument parfait. Dit-elle en s'asseyant sur le fauteuil qu’il lui avait poliment tiré. Ta demeure est magnifique et particulièrement chaleureuse. Poursuivit-elle.

Oui, c’était aussi son genre d’intervertir le vouvoiement et le tutoiement. Ses azurs se plurent à balayer les nombreuses décorations qui les entouraient. Mais ce qui accrocha davantage leur attention fut le contenu de la petite table: les pâtisseries semblaient succulentes. Elle vit Diyah s’approcher pour servir le thé.

- S’il vous plaît. Lui dit-elle en indiquant également qu’elle désirait une touche de miel. Elle souffla sur le liquide pour éviter de se brûler puis porta ensuite la tasse à ses lèvres. Mmmh… Fit-elle.

La boisson chaude était succulente et heureusement, ce dernier n’était pas empoisonné. Cette idée ne lui avait même effleuré l’esprit. Les arômes étaient différents de ce qu’elle avait maintenant l’habitude à Sélénia, mais il lui rappelait le temps passé à Aldaria en tant que Régente.

- Je ne sais pas par quoi commencer en fait… Parler de moi n’a jamais été mon point fort. Commença-t-elle en prenant quelques secondes pour réfléchir. Oh! Je peux? S’enquit-elle poliment en désignant les douceurs qui la dévisageaient sur la table. Elle ne se fit pas prier lorsque qu’Ilhan lui indiqua qu’elle pouvait passer à l’attaque. Elle attrapa un petit gâteau rond et il disparut en quelques secondes. Elle avait quand même suffisamment de classe pour ne pas parler la bouche pleine. Par tous les dragons, qu’est-ce que c’est succulent! Une douceur althaïenne, je suppose? Demanda-t-elle en souriant grandement.

Luna ne reconnaissait pas cette pâtisserie et connaissait l’amour que portait Ilhan pour ces origines. Malheureusement pour la jeune femme, elle n’avait profiter de cette ville que de ses souterrains majoritairement.

- Récemment, je me suis mariée... Oh! Merci d’ailleurs pour le cadeau, je l’adoooore tellement! Désolé, je me sens un peu mal de ne pas t’avoir invité. J’espère que tu ne l’as pas mal pris. On voulait un petit mariage, Orfraie et moi… Quelque chose de chalheureux et... disons qu’on voulait éviter les catastrophes… Laissa-t-elle entendre. sur une note maussade.

Après l’empoisonnement de son père qui s’était produit au mariage impérial elfique, c’était compréhensible, non? Pendant de longues secondes, la jeune femme se perdit dans ses pensées. Par deux fois, elle avait perdu un père de façon tragique.

- Je me demande parfois s’il serait fier de moi… Murmura-t-elle.

Elle avait parlé sur le ton de la confidence et le sujet lui était venu à l'esprit, notamment parce qu'Ilhan avait connu son père. Souvent, elle se considérait comme le petit mouton noir de la famille. Si Korentin était encore vivant, que penserait-il d’elle? Sûrement qu’il voudrait s’arracher les cheveux, non? Déjà, elle avait du mal à l’imaginer lui donner sa bénédiction pour son mariage. Mais en même temps, n’aurait-il pas voulu qu’elle se marie par amour, même si c’était hors des conventions.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Partout où la princesse Luna passait, la lumière irradiait de mille feux. Elle avait toujours eu ce don de chasser les ténèbres et les fourbes ombres même dans les coeurs les plus obscurs. Elle n’avait en rien usurpé son titre. Ilhan songea qu’il était dommage que la princesse n’ait pas acquis plus d’impact dans la politique des Kohan. Malgré sa spontanéité et sa propension à toujours voir le bien en tout et en tous, qui aurait pu et pouvait encore lui jouer des tours, elle avait cette capacité à acquérir la confiance et l’estime des gens en quelques minutes à peine. Par un simple geste, un simple mot ou un simple sourire. Cette capacité à aller vers les autres, et à les irradier de sa bonne humeur et de sa bonne volonté, n’était pas donnée à tous. Et s’il ne l’aurait pas vu rester sur le trône indéfiniment, au risque de se faire manger par tous ces requins de politiciens, au sein du Conseil elle avait beaucoup à apporter. Si tant est que le Conseil daigne écouter ses avis, elle qui avait souvent une vision des choses bien différente. Plus positive. Elle savait parfois apporter des solutions plus pacifistes aussi. Moins méprisantes souvent. Ilhan se doutait bien toutefois qu’une bonne partie du Conseil préférait la dénigrer ou l’ignorer plutôt que d’écouter la jeunesse et l’oeil nouveau de l’inexpérience.

Mais Ilhan laissa là le chariot de ses pensées et revint au temps présent. Et son sourire s’étira à l’entendre passer du vouvoiement au tutoiement comme si de rien n’était. Lors de ses premiers temps aux côtés de la régente, il en avait été troublé. Mais il s’y était vite habitué. Il lui avait même dit, il y a longtemps, de garder le tutoiement si elle préférait. Elle l’utilisait le plus souvent, mais l’alternance revenait souvent, parfois au moment le plus inopiné. Il avait alors abandonné l’idée de la faire s’arrêter sur un choix entre les deux.

- Oh! Je peux?

Ilhan hocha la tête en lui souriant. Tout ceci était pour elle. Bien entendu qu’elle pouvait.

- Par tous les dragons, qu’est-ce que c’est succulent! Une douceur althaïenne, je suppose?

En effet. Nous sommes sans doute une espèce en voie de disparition, répondit-il en un sourire mi-triste mi-moqueur, mais nous n’avons pas encore oublié le savoir-faire de notre belle cité décimée.

Une des premières cités humaines à avoir été détruite par le fléau des chimères. Elle était si proche de l’ancien territoire elfique… Mais là encore, ces pensées sombres n’avaient pas leur place en cet instant de retrouvailles où joie devait régner.

J’étais persuadé que ce cadeau vous plairait, Princesse Luna. Vous avez toujours tant aimé les animaux et avez souvent eu de petits compagnons. Et nul besoin de vous affliger de ne pas m’avoir invité, je comprends. Ma présence aurait été… gênante...

Lui qui avait refusé de continuer à servir auprès des Kohan… se parader de nouveau à leur mariage ? Cela aurait fait jaser. À moins qu’il n’y ait été au nom de Délimar en tant que diplomate. Mais cela n’aurait pu se faire que pour un mariage officiel.

Dans le meilleur des cas. Mieux valait ne pas créer de trouble politique. Les temps sont assez difficiles, ainsi. J’étais avec vous par la pensée, de coeur et d’esprit. Et je suis heureux que vous ayez trouvé quelqu’un qui vous convienne.

Même s’il ne s’était pas attendu à ce qu’une princesse ose un mariage si contrevenant aux conventions. Mais après tout, pourquoi aurait-il dû en être étonné de la part de Luna ?

Il n’avait pas manqué l’élan nostalgique, de tristesse même, dans le ton soudain plus terne de la princesse. Elle avait été profondément attachée à Korentin. Plus que lui-même sans doute. Lui qui avait longtemps servi auprès de Fabius… qui, dans ses jeunes années de politicien, avait si bien oeuvré, à tel point que Fabius avait pu se hisser sur le trône au détriment de Korentin. S’il avait su alors… Mais il était jeune, et faisait tout juste ses premières armes lui-même en ce temps-là.

- Je me demande parfois s’il serait fier de moi…

Oh oui, je suis sûr qu’il le serait.

Et cette réponse lui était venue spontanément. Car il était persuadé que Korentin, même s’il aurait été choqué par certains choix, aurait été plus que fier du chemin parcouru par sa petite protégée.

Ilhan hésita un court instant. L’élan de son coeur lui dictait un geste osé, que les convenances n’auraient pas apprécié. Mais… Eh bien, cette princesse-là avait mis à bas tant et tant de mœurs gloriennes. Alors… pourquoi pas celle-là ? Il avança alors une main hésitante, presque tremblante, tant le conflit en lui le rongeait. Mais, par un effort presque surhumain pour chasser toute sa bonne éducation, et surtout toute sa propre pudeur si légendaire, il posa une main douce, presque un simple effleurement d’abord, sur celles jointes de Luna. Puis son autre main vint les rejoindre et il enlaça les deux mains de la princesse avec une infinie douceur et une certaine tendresse. Presque paternel.

De cette tendresse du père qu’elle avait perdu quand Korentin les avait quittés.

Oh oui il serait fier. Votre régence a été une période d’accalmie comme rarement l’empire avait pu en connaître depuis des années. Vous avez su apaiser des tensions, éviter de nouveaux conflits, alors même que certains événements menaçaient de tout faire basculer.

Il songeait aux vols qu’ils avaient dû déplorer à Aldaria, notamment. Aux tensions avec les partisans de Fabius, qui, même si au plus bas, étaient encore féroces en Gloria.

J’ai été fier moi-même d’être votre conseiller. Vous vous êtes montrée digne de son héritage, plus digne que jamais certains n’auraient pu l’être. Vous, qui n’étiez soi-disant rien selon certains, qui n’étiez selon ces médisants qu’une petite paysanne, vous avez su vous révéler une grande régente, une noble princesse, et vous avez donné tout ce que vous aviez. Sans compter. Tel qu’un dirigeant digne de ce nom devrait le faire. Ne doutez plus jamais de cela, Princesse. Plus jamais.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Une vague de nostalgie avait envahi Luna à la pensée de son défunt père. Elle pensait à lui à de nombreuses reprises en vérité, mais elle n’en était pas aussi affectée habituellement. Le souvenir du mariage sans père lui faisant descendre l’allée et la présence d’Ilhan devaient influencer puisqu’elle voyait en lui une sorte de figure paternelle, pas exactement un père non, mais quelque chose s’y rapprochant. Il était une personne qu’elle respectait énormément et dont l’opinion lui importait. Il avait l’habitude de ne pas se tromper…

Un doux sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Si le conseiller disait que Korentin serait fier, c’est qu’il le croyait réellement. En tout cas, il n’était pas du genre à lui mentir ou à sucrer la réalité pour la préserver. Elle remarqua sa main tremblotante, mais ne parut pas la remarquer, et elle tourna ses azurs pétillants vers lui lorsqu’il serra ses mains. Il avait su chasser ses craintes et le remercia d’un large sourire.

- Merci Ilhan. Vous ne savez pas à quel point vos mots me touchent. Prononça-t-elle doucement.

Ça lui pansait le coeur que de savoir que l’Avente avait été fier d’être son conseiller. Son père l’avait prise par surprise en lui confiant ce rôle, mais s’il l’avait fait, c’est qu’il avait cru en elle. Elle ne s’en était pas trop mal sortie… un grand merci à son entourage qui l’avait encouragé.

- Du temps de ma régence, j’ai fais de mon mieux ou du moins, j’ai essayé le plus possible. Ça n’a pas été facile. Oooh! Que non! Mais heureusement, j’ai été bien entourée ou en tout cas, j’ai eu des personnes clé dans mon entourage pour m’aider. Merci de m’avoir épaulée et d’avoir cru en moi. Ça n’a pas été facile, justement, de prendre ma place… Je n’étais que la paysanne qui a gagné un passe-droit à la tête de la noblesse. Ça a fait mal à l’estime de plusieurs… Raconta-t-elle.

Ilhan devait avoir été au premier rang pour entendre les mauvaises langues qui voulaient se faire discrètes dans son dos. Or, Luna n’était pas dupe, elle le savait, mais ce n’était pas les vautours qu’elle voulait nourrir.

- Mais il n’y a pas de mal à être une paysanne ou de venir justement du petit peuple. Pas à mon avis. Ce n’est certainement pas de cette façon qu’ils pouvaient atteindre à ma fierté. Ces années de paysanne ont été les plus paisibles de ma vie et j’ai bien aimé travaillé dans les champs, prendre soin des animaux… Et puis j’ai été soldate aussi, je sais à peu près comment ça fonctionne. Je n’ai pas votre expérience ni votre sagesse… Mais j’suis quand même passée à travers de nombreuses épreuves dans ma vie et j’espère que j’aurai encore tout plein d'années devant moi. Et quand j’aurai votre âge, j’espère que j’aurai réussi à gagner au moins la moitié de votre sagesse. Si j’apprends un peu de chacune de mes bêtises, ça devrait aller, je crois. Finit-elle en ricanant.

Non, le but n’était pas de l’offusquer en le traitant de vieux, car il ne l’était pas à ses yeux, la vieillesse c’était une notion de coeur et pas un nombre, non? Mais il est vrai qu’il faisait tout de même presque deux fois son âge. La princesse des lumières avait regagné sa bonne humeur en parlant avec son ancien conseiller.

- As-tu réussi? Je veux dire… As-tu plein de chèvres trop mignonnes qui t’adorent? Demanda-t-elle joyeusement.

Oh oui. Elle voulait les voir ses chèvres. Il n’y avait aucun doute là-dessus quant au ton employé.

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Oui, voir une paysanne se hisser directement au rang de princesse et de régente, de potentielle héritière Kohan, même si indirectement et par adoption, avait malmené l’égo de plus d’un noble courtisan. De même quand Ilhan, petit bourgeois althaïen, certes très doué, mais qui n’avait pas de parenté noble a priori, avait été anobli par l’Empereur pour services rendus à la patrie. Douce ironie quand on connaissait les réels services sous-jacents à cet anoblissement : la trahison d’un Kohan pour un autre. Oui, douce ironie. Mais les nobles ne goûtaient pas l’ironie.

Tout cela avait valu d’ailleurs bien des soucis à Korentin. Il avait commis de nombreuses erreurs et maladresses lors de son règne, des décisions malheureuses, ou mal préparées, qui lui avaient valu de nombreuses rancoeurs. Luna se rendait-elle compte que son bond gigantesque dans l’échelle sociale avait mis à mal l’empire Kohan tout autant que les erreurs passées de cette famille ? Sans doute oui. Au vu de son discours qui suivit.

Et il l’écouta avec attention. Il la rejoignait en quelque sorte, sur cet avis-là. Certes pas sur la vie de paysan, que lui-même aurait trouvée éprouvante, mais sur leur passé, leur origine. Tout comme les années de paysannerie avaient été les plus douces pour Luna, les années en Althaïa avaient été les plus apaisantes pour lui. Mais tout cela était révolu. Pour tous deux. Et se complaire dans la nostalgie passée, bien qu’il soit un expert en la matière, n’aidait en rien à avancer. Une dure leçon qu’il avait apprise de Kehlvelan, encore et toujours, même s’il peinait souvent à l’appliquer tous les jours.

À entendre les discrets accents paysans qui ressortaient alors que Luna se laissait soudain emporter par sa passion, cette passion qui brûlait si souvent en elle, Ilhan laissa filtrer un sourire. Ils avaient longuement travaillé tous deux pour lui gommer tout accent de ce genre, pour lui apprendre à prononcer tous les mots, complètement, les articuler avec soin, afin qu’on entende en elle la princesse et la régente et non plus la paysanne sur un trône de pacotille. Elle avait bien appris et savait le beau parler. Mais parfois, certainement quand elle se sentait en confiance ou en privé, ces anciennes manies ressortaient. Cela ne gênait en rien Ilhan en cet instant. Aucun enjeu diplomatique ne se jouait entre eux alors.

Chaque jour est un apprentissage, même à mon âge, répondit-il en un doux sourire. Et oui, vous vous en êtes bien sortie. Il faut de toute façon garder à l’esprit qu’aucun dirigeant ne peut être parfait, qu’importe le nom qu’il se donne, qu’importe le titre qu’il s’octroie. On reconnaît vraiment la compétence et la sagesse d’un dirigeant à son aptitude à bien s’entourer.

Et c’était là une compétence que Tryghild avait su bien vite acquérir. Bien plus vite que Nolan Kohan, pour tout dire.

- As-tu réussi ? Je veux dire… As-tu plein de chèvres trop mignonnes qui t’adorent ?

Cette fois, un franc sourire éclaira le visage de l’althaïen, avant qu’il ne laisse un discret rire lui échapper. Il accueillait le changement de sujet avec joie et soulagement. Il ne voulait pas entacher ce moment par des considérations philosophico-politiques.

J’en ai quelques-unes qui ont survécu oui, fit-il en retrouvant un semblant de sérieux.

Sans se départir de son sourire toutefois.

Le voyage fut rude, que ce soit l’exil en bateau ou le voyage jusqu’au sud. Mais, même si je n’en ai pas " plein "...

Il appuya le dernier mot en mimant les guillements.

je peux me targuer d’en compter treize. Non... quinze… Nous avons eu une naissance il y a peu et les agneaux sont toujours vivants. Allons les voir, si vous voulez Princesse, offrit-il en se levant, et en tendant une main à Luna.

Puis il la guida vers la petite cour intérieure, en les faisant passer par la baie vitrée devant eux. Il trouvait plus judicieux, plus convenable, de faire passer la princesse par la belle petite cour aménagée, où un cours d’eau courait tout autour, et où de petits oiseaux chantaient, plutôt que par les cuisines et la réserve. Il lui fit traverser la cour, d’un pas lent, tout en lui montrant le petit parcours d’eau qu’Elyas avait réalisé, avec des mécanismes faisant circuler l’eau en milieu fermé, les petits ponts, les petits bois sur pivots qui basculaient dès qu’ils étaient pleins, la pompe permettant au tout de circuler pour créer ce mouvement permanent… Il était content de sa petite cour, de ce petit lieu de détente apaisant, où il aimait parfois méditer.

Ils arrivèrent enfin devant la porte séparant la cour et l’enclos, qu’il ouvrit, faisant carillonner la petite cloche qui y était accrochée. Un système qu’Elyas avait mis en place pour les alerter, si les chèvres parvenaient à ouvrir la porte… Allez savoir avec elles. Ces petites bêtes se révélaient particulièrement futées parfois. Et à peine entrèrent-ils dans l’enclos, vaste enclos fermé, à ciel ouvert, que trois chèvres coururent vers eux.

Ilhan s’illumina de nouveau tout en tendant une main à ses chèvres préférées, son petit Socrate, ainsi qu’Hypolite et Epicure. Aussitôt les trois lui léchèrent les doigts, avant que les autres chèvres ne les rejoignent à leur tour, sortant de la petite bâtisse du fond leur constituant un abri ou délaissant les deux abreuvoirs à l’opposé, tout en faisant claironner leur petite clochette.

Je vous présente Socrate. Et…

Et il présenta chacune d’elle, une à une. Chacune de son petit nom, comme s’il s’agissait d’un membre à part entière de la maison. Ce qui était, finalement, un peu le cas. Et invita Luna à les caresser si elle le souhaitait. Ses chèvres n’étaient guère farouches. Tant qu’elles ne sentaient pas de danger.

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Luna n’était pas de ceux qui ressassaient perpétuellement le passé, mais elle lui accordait tout de même une grande importance. Après tout, c’était le passé, par exemple les épreuves traversées et les souvenirs qui forgeaient la personne que l’on est aujourd’hui. Elle n’était pas de ceux qui se projetaient dans l’avenir et qui s’imaginaient leur vie bien des années plus tard. Certes, elle avait des projets et des ambitions, mais rien de bien grande envergure. Elle faisait plutôt partie de ceux qui savouraient l’instant présent, qui le vivait sans penser à ce qui l’attendrait plus tard tout comme elle balayait facilement les ombres du passés. Cette mentalité lui causait parfois des soucis, mais elle ne changerait pas de sitôt. Elle offrit un doux sourire à Ilhan, un sourire bienveillant et qui se voulait sincère. Korentin lui manquait et il lui manquerait toujours, mais sans cela elle n’aurait pas vécu les aventures qu’elle avait eues la chance de vivre. Ce n’est pas donné à tous de devenir régent alors qu’au départ, elle n’était qu’un simple grain de sable dans le désert. Elle en avait fait du chemin. Elle ignorait ce que l’avenir lui réservait, mais elle avait confiance que ça irait et ne voulait pas y penser plus qu’il n’y fallait.

Était-elle bien entourée? Les mots de son ancien conseiller résonnèrent dans son esprit quelques secondes. En fait, elle avait l’impression que ses connaissances et amis s’éloignaient d’elle, non pas qu’ils s’éloignaient à cause d’elle, mais que les circonstances faisaient qu’ils se distançaient… ou qu’ils disparaissaient. La traversée en bateaux avait fait mal au peuple de l’ancien continent puis il y avait eu la séparation des humains sur Calastin. S’il n’y avait pas Nolan à Sélénia, se sentirait-elle quand même à sa place? Elle arrêta ses pensées sur cette question, se mettant elle-même une barrière à la profondeur qu’elle voulait explorer.

La dragonnière de cuivre revint sur le moment présent. Elle voulait profiter pleinement de la présence de son vieil ami, car après tout, elle ignorait quand viendrait leur prochaine rencontre. Elle savait qu’il avait quitté la vie de conseiller impérial avec la volonté de s’entourer de petites créatures mignonnes que sont les chèvres. Elle joignit joyeusement ses mains ensemble au rire d’Ilhan.

- Quinze?! S’exclama-t-elle.

Ses azurs brillaient d’émerveillement. La jeune femme était enchantée par la nouvelle et elle paraissait débordante d’énergie. À la voir, on pouvait croire qu’il n’y avait pas eu de moment mélancolique précédemment.

- Oh oui! Je veux les voir! Poursuivit-elle suite à la proposition du maître du domicile.

Il ne pouvait pas le lui refuser désormais sans briser son cœur. La princesse sélénienne s’était aussitôt relevée avec entrain, mais attendit tout de même patiemment qu’Ilhan la guide. Lorsqu’ils marchèrent vers la petite cour intérieure, elle s’arrêta quelques secondes pour observer la baie vitrée. Elle poursuivit le chemin en restant ébahie face au joli petit parcours d’eau.

- Qu’est-ce que c’est joli! Ajouta-t-elle avant d’entrer dans l’enclos.

Luna n’avait pas peur de ces petites bêtes. Elle les trouvait particulièrement mignonne, mais ce qui attira davantage son attention fut l’expression radieuse d’Ilhan lorsqu’il regardait ses chèvres. Socrate… Quel drôle de nom! Mais où avait-il eu l’inspiration pour un tel nom? Il savait reconnaître chacun et chacune de ses chèvres, ce qui n’était pas son cas. Elles se ressemblaient toutes à ses yeux, quoique certains étaient plus grandes et elle avait des couleurs qui différaient. Déjà, elle ne se rappelait plus de la moitié de leurs noms.

La princesse des lumières se pencha légèrement et tendit la main face à elle. Elle désirait que les animaux viennent à elle au lieu de les effrayer à s’approcher d’elles. Elle ne savait pas à quel point les chèvres étaient sociales ou non. Une petite tachetée blanche et noire s’approcha de sa main et elle en profita pour la caresser. Elle s’avança ensuite au milieu de l’enclos et quelques autres congénères l’e et elle caressa chacune d’entre elle.

- Elles sont troooop mignonnes! Tu as de la chance d’être en si bonne compagnie. Dit-elle. Ça paraissait que la blonde aimait les animaux et qu’elle n’avait pas peur d’eux. Tu as dit que tu avais des bébés? On peut les voir? Quels noms leur as-tu donnés? S’enquit-elle.

descriptionVisite de courtoirsie [PV Luna Kohan] EmptyRe: Visite de courtoirsie [PV Luna Kohan]

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Oui il était fier de sa petite cour intérieure. Tout respirait ici la sérénité et il aimait profiter de ces rares instants de paix en cet endroit. Souvent quand le temps s’y prêtait, il y passait ses séances de méditation. Ou sinon dans son bureau, tourné vers la baie vitrée, pour pouvoir profiter de cette vue apaisante. Il aimait ce contact avec la nature, avec la terre. S’il avait été baptistrel, aurait-il été de l’élément de terre ? Il y avait souvent songé, lors de ces errances en rêverie. Mais il ne le saurait jamais. La voie des maîtres baptistrels lui était fermée à jamais, lui qui avait mené une vie d’ombres et de mensonges, de secrets et de duperies…

Une fois arrivés dans l’enclos, il observa la princesse aborder ses chèvres avec gentillesse et patience. On reconnaissait là son don pour les animaux. Même si ses chèvres n’étaient guère farouches.

- Elles sont troooop mignonnes! Tu as de la chance d’être en si bonne compagnie.

À ces mots, Ilhan ne put retenir un petit ricanement. Oui, il l’était. Avec les animaux, tout semblait si simple. Si spontané, si franc. Pas de manœuvres ou de complots, pas de fourberies à craindre. Et même s’il s’était épris de certains jeux politiques, il devait avouer qu’ils étaient usants sur le long terme, et que les tensions oppressantes de ces dernières années avaient eu peu à peu raison de lui. Physiquement du moins, quand bien même son psychique avait su tenir sur la longueur et s'ériger en véritable forteresse de volonté.

Au moins, avec ses chèvres, il pouvait se reposer, abaisser les masques et se retrouver pleinement, lui, tout entier, sans faux-semblants. Et après on s’étonnait qu’il ait voulu prendre sa retraite en si bonnes compagnies caprines ? Un autre sourire plus qu’amusé étira ses lèvres, à cette pensée.

Tu as dit que tu avais des bébés ? On peut les voir ? Quels noms leur as-tu donnés ?

Un autre sourire, plus franc encore, qui perdait peu à peu de ses nuances désabusées ou purement polies, et il l’invita d’un geste à le suivre.

Les agneaux restent encore pour l’instant dans l’abri. Leur mère part parfois brouter un peu à l’extérieur, mais elle semble préférer rester près d’eux le plus souvent possible. Venez, Princesse, ils sont là, fit-il, après avoir traversé le petit terrain et en lui désignant la chèvre et ses deux petits.

Un petit mâle tout noir et une femelle blanche tachetée, tous deux encore en train de téter, sur un bon tapis de paille contre une des parois de l’abri.

Un abri propre, qui protégeait les animaux de toute intempérie, tout en pouvant rester ouvert sur l’enclos, grâce à une barrière amovible. Tout y était disponible. Un abreuvoir y était aménagé, pour que les bêtes puissent y étancher leur soif, même s’il leur était impossible de sortir. Et des mangeoires garnies étaient également à disposition, au cas où. Ses chèvres ne manquaient de rien. Certains médisants osaient même dire qu’elles étaient trop gâtées et que l’althaïen prenait ses chèvres pour des enfants.

Peut-être n’avaient-ils pas totalement tort, sur certains points. Mais peu importait à Ilhan ce qu’ils pouvaient penser. Pour lui, tout membre de sa maisonnée avait le droit de voir tous ses besoins satisfaits, et, tant qu’il le pourrait, il ne lésinerait pas sur les moyens pour ce faire.

Ils n’ont pas encore de nom. Elyas, leur chevrier, me laisse généralement ce plaisir, mais je n’ai pas eu d’idées. Il n’a pas voulu pour autant leur donner un nom à ma place. J’ai bien proposé à une nordienne de ma connaissance, avec qui je travaille sur un projet, de les nommer, mais elle ne semblait pas en avoir non plus.

Il tourna alors vers la jeune femme ses yeux sombres, brillants d'une étonnante douceur et de sérénité, ce qui était rare chez lui.

Voudriez-vous leur trouver un nom ? Leur faire cet honneur et graver votre passage ici d’un souvenir impérissable en ma nouvelle demeure ?

Une petite marque de confiance qu’il lui donnait là. Lui qui tenait tant à ces petites bêtes, rares rescapées de leur exil et du massacre des chimères. On pouvait se moquer de lui, mais ses chèvres, tout comme les habitants de la maison Avente, comptaient parmi les derniers vestiges d’Althaïa.

C’est une réelle faveur que je vous demande et j’espère que vous pardonnerez mon impudence.

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Luna avait les yeux qui brillaient. Elle adorait les chèvres d’Ilhan, ça se voyait clairement. Mais ce qui se voyait également étaient la hâte, l’empressement et l’excitation qu’elle avait de voir les deux bébés chèvres. Elle ne forcerait pas la chose, bien sûr, et n’irait pas aux devants de son hôte. De même que s’il le refusait, elle respecterait sa décision. Elle n’était plus une gamine, bien que parfois elle n’en était pas loin.

Le large sourire qui traversa le visage de la jeune femme face aux mots du conseiller fut contagieux. Il n’allait pas le répéter une deuxième fois, car elle emboîta aussitôt le pas et le suivit à travers le terrain. Elle entra silencieusement dans l’abri. Elle toisa de ses azurs la maman et ses deux petits. Le premier chevreau qu’elle aperçut était complètement noir tandis que le deuxième avait de jolies taches. Il y avait un mâle et une femelle.

- Qu’est-ce qu’ils sont mignons! Murmura-t-elle.

La blonde avait gardé ses distances. Elle n’avait pas du tout l’envie de les effrayer et craignait que la mère n’apprécie pas la présence d’une inconnue trop près.

- Ah non? Pas encore de noms? S’exclama-t-elle.

C’était quelque chose qu’il fallait remédier absolument! Elle parut surprise par la demande d’Ilhan, puis joignit ses mains ensemble sous l’effervescence qu’elle ressentait.

- Je peux? Vraiment…? C’est tout un honneur que vous m’offrez là. Eeuuhmm… Hésita-t-elle.

Les secondes passèrent où elle resta silencieuse. Elle réfléchissait et clairement, elle ne prenait pas cette tâche à la légère. Plusieurs noms lui traversaient l’esprit, mais elle les rejeta un à un. Pas de Biscuit, Noireau, Tonnerre, Ombre et Lumière, non… Ce n’était pas assez élégant. Ils étaient des êtres à part entière d’une grande importance pour l’Althaïen.

- Vous ne comptez pas les manger un jour, n’est-ce pas? S’enquit-elle.

Elle se doutait que non, car c’était presque ses enfants… Presque? Non, c’était ses enfants… Luna ne voudrait pas voir celui qui oserait s’en prendre à ces petites bêtes. Son père disait que lorsque l’on nommait un animal, on ne pouvait plus le manger, car il faisait alors partie de la famille.

- Que diriez-vous… de… Hésita-t-elle. Et s’il n’aimait pas ses idées? La crainte la rongeait, mais elle finit par se lancer. Daniel et Camille…? Proposa-t-elle.

Luna se mordit la lèvre inférieure comme à son habitude lorsque quelque chose la tracassait ou la tressait.

- Je peux trouver autre chose, si tu n’aimes pas… Poursuivit-elle.

C’était peut-être trop « humain »? Non, elle n’y croyait pas et puis, il avait d’autres chèvres aux noms qu’on pourrait donner à son propre enfant.

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Ilhan ne s’exclama pas d’extase comme le fit la princesse à ses côtés, mais ses yeux brillaient tout autant et un rare sourire irradiait son visage d’ordinaire grave et austère. Oui lui aussi aimait ses chèvres et les trouvait, si ce n’est mignonnes, du moins rassérénantes. Elles lui apportaient étrangement une paix qu’il n’aurait jamais cru pouvoir trouver avec qui que ce soit de vivant en ce monde.

Quand elle lui redemanda si elle pouvait, Ilhan acquiesça en silence. Tout l’honneur était pour lui, fut-il tenté de répondre, mais il préféra la laisser réfléchir tranquillement, sans la perturber par une autre politesse qu’il avait d’ailleurs déjà formulée. Il se contenta de l’observer en silence, tandis qu’elle cherchait des noms. Puis songeant que son regard pourrait la gêner ou la déconcentrer, il dévia son attention sur les petits agneaux. Et attendit, sagement, que le couperet tombe.

- Vous ne comptez pas les manger un jour, n’est-ce pas?

Un instant choqué par cette question, Ilhan tourna vivement la tête vers la princesse, lèvres ouvertes et yeux écarquillés d’horreur. Il se reprit bien vite, mais la surprise l’avait saisi si violemment qu’il avait laissé un court moment tout transparaitre.

Il ne put répondre à haute voix toutefois et se contenta de hocher la tête en négation. Son regard sombre parlait pour lui. Déjà quand on avait osé lui servir du gigot d’agneau à Cordont, il n’avait pu se résoudre à y faire honneur, alors qu’il ne s’agissait pas des siens, alors que dire s’il s’était agi de ses propres animaux !

Puis les noms tombèrent. Si Ilhan fut surpris, ne s’étant pas du tout attendu à de telles propositions, il se reprit bien vite et acquiesça, presque avec solennité. Ces deux noms… prénoms… lui semblaient si humains… Même s’il avait déjà nommé ses chèvres par des noms de philosophes, il s’agissait de noms désuets, tombés dans l’oubli, ou en tout cas qui n’étaient plus d’usage. Choisir des noms potentiellement courants le déconcertait quelque peu. Mais il n’avait fondamentalement rien contre non plus. Après tout, il lui avait demandé de choisir, et il ne lui revenait pas de décliner son offre maintenant.

Daniel et Camille. Ainsi soit-il, fit-il d’une voix douce. Daniel, et Camille, répéta-t-il avec un petit sourire en se tournant vers les deux agneaux.

Il retourna un long regard vers Luna.

Non, ils sont très jolis. Cela conviendra parfaitement. Et nous penserons à vous à chaque fois que nous les appellerons ainsi, ajouta-t-il en un sourire.

Puis soudain Elyas arriva et vint lui souffler quelques mots à l'oreille. Ilhan hocha la tête et Elyas repartit aussi vite qu’il était arrivé.

Je crois qu’on vous demande et que l’on requiert votre retour à la citadelle, pour une autre visite diplomatique, Princesse Luna.

Il la guida alors sur le chemin du retour, mais arrivé dans le corridor, il s’arrêta vers un petit coffre qui attendait.

Avant que vous ne partiez, j’aurais encore quelques cadeaux à vous offrir, si cela vous sied.

Se disant, il ouvrit alors le coffre et sortit une étole de soie tissée en satin changeant, au toucher fin et lisse, brillant à la lumière du soleil.

Voici une soierie tissée à l’althaïenne par Dihya et la femme de Shan. Elles seraient honorées que vous acceptiez ce modeste présent, un des derniers héritages de notre savoir-faire consumé.

Il attrapa ensuite un petit paquet qu’il ouvrit délicatement, révélant des confiseries diverses.

Et voici des confiseries à la mode althaïenne, élaborées par Dihya, alliant les nouvelles découvertes de l'archipel et le savoir-faire de Feu Althaïa la romantique.

Il referma alors le paquet et déposa le tout dans le coffre.

Ce coffre contient plusieurs exemplaires de ces cadeaux, pour vous, votre épousée, et diverses connaissances de la Cour. Sans doute y en aura-t-il aussi plus qu’assez pour que vous puissiez en faire cadeau à qui vous le souhaitez. Et si je puis me permettre…

Il sortit un parchemin scellé, qu’il lui tendit.

Quelques unes de ces étoles et de ces paquets sont destinés également à la Princesse Victoria Kohan. Si vous l’acceptez, j’aurais aimé lui faire parvenir cette missive, en même temps que ces présents. Loin de moi l’idée de vous prendre pour un vulgaire messager, mais je ne saurais trouvé personne plus fiable pour que tout ceci arrive à Sélénia sans incident.

Il baissa les yeux sur le parchemin avant de les relever doucement sur Luna.

Je comprendrais que vous refusiez et je n’en prendrais pas ombrage. C’est sans doute impudent de ma part de vous faire telle demande.

HJ : je pense que l'on touche à la fin

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