Bijou en forme de griffe élancée qui semble vouloir vous lacérer de sa lame effilée. De mithril et d’argent, elle est aussi légère que le vent mais aussi solide que la terre. De discrètes runes, d’un ancien langage oublié, presque effacées par le temps, courent tout le long de ses lignes épurées. La finesse et la délicatesse de cet art marque un savoir inconnu de toute race, qui transcende celui des elfes ou des almaréens. Fait étrange, la griffe semble capable de s’adapter à son gardien ou sa gardienne et en épouse aussitôt les formes… comme se greffant à son possesseur pour faire partie intégrante de lui...



Il était un temps, d’un temps ancien, si ancien que même la mémoire draconique ne semble s’en rappeler, où d’autres êtres peuplaient les terres d’Ambarhùna. Des êtres bénis, des êtres choyés de magie. Des êtres au précieux savoir, maintenant perdu et oublié, des êtres dont l’existence même de l’histoire fut effacée. Des êtres qui furent par des dragons choisis aussi. Des êtres qui les premiers connurent le lien aujourd’hui honni. L’origine de ce lien reste trouble encore, pour nombre d’entre les ambarhùniens du moins. Mais les premiers dragonniers furent de ces êtres, que l’on appelait Tarenth. Un nom peu connu, à peine murmuré, par les rares instruits de ces bribes de savoirs obscurs et oubliés.

Les Tarenth, eux aussi, connurent leurs funestes années. L’un d’entre eux n’y fut pas pour rien. Un Tarenth, alors honoré du lien de dragonnier, était fort épris de magie et de pouvoir. Il se voulait l’égal des Dieux, et pensait pouvoir gravir leur échelle pour ravir leurs cieux. Il ne pouvait à ces terres se résigner. Mais pour cela, il devait d’abord gagner en pouvoir et puissance, pour mieux ensuite ravir aux Dieux leur essence. Il fit alors appel à Mère Magie et avec l’aide de son lié, il créa une griffe acérée qui lui permettait d’arracher la magie de ses paires. Tandis qu’eux se mouraient, lui leur puissance absorbait. Encore et encore, sans aucun remord. Une griffe maudite, d’une magie honnie, bien délétère. Mais un jour magie se retourna contre lui, traître qu’elle pouvait être. Et la griffe lui arracha toute sa magie, son essence et sa vie. Le dragonnier connut le même sort funeste que ses victimes et retourna poussières, en quelques instants à peine, comme toutes ses pauvres hères. Son lié le suivit dans sa peine et connut aussi la mort et l'éphémère. En Esfelia, dans une terre aride et désertique, leurs poussières au vent volèrent, et la griffe tomba à terre. Bien vite le sable la recouvrit, dans ses mouvantes entrailles l’ensevelit, et le temps fit son oeuvre. La griffe fut à jamais perdue, dans ces terres désolées et ce désert si nu. Jusqu'au jour où…

Le chaos la rappela. Le chaos appelle le chaos dit-on.

Bien longtemps, des siècles plus tard, alors que 1753 sonnait son glas, la guerre des Dieux, entre les Sept Déesses et Néant, ravagea de nouveau ces terres, et dans ce déséquilibre des forces divines, leurs pouvoirs se déchainèrent. Ambarhùna devint un réel chaos. Le monde ne fut plus que catastrophes sur catastrophe, la magie devint capricieuse, et les Esprits-Liés plus que pernicieux…Un chaos qui marqua profondément la terre d’Ambarhùna, jusque dans son désert. Un désert qui semblait à la fois béni et maudit, portant le sceau du chaos et de l’ordre tout à la fois, théâtre de tant de désastres, et de tant de victoire et d’espoirs aussi. Un désert qui fut la scène d’une terrible bataille contre le Tyran Blanc, et qui y vit sa chute. Un désert qui fut le théâtre des tentatives de cultistes pour ramener ce si sombre Tyran, et qui en connut les meurtrissures à vie, tant les énergies concentrées par l’infâme rituel se libérèrent avec ferveur en ce lieu. Un désert qui en fut défiguré, devenant une terre meurtrie, parcourue de failles menant aux tréfonds de la terre, comme si le Tyran Blanc lui-même était venu la lacérer de ses griffes. Un désert qui connut aussi les affres des batailles contre les Chimères. Un désert de chaos… que l’ordre peinait à contenir in extremis à chaque fois.

Tant et si bien…

Que la griffe ressurgit. Le chaos appelle le chaos dit-on…

Le désert la recracha de ses profondeurs, comme si la griffe s’extirpait des tréfonds de l’immense faille qui le balafrait. Et elle appela à elle le chaos. A son approche, un sinistre à chaque fois se déclenchait. Tempêtes funestes et amères tourmentes déferlaient non loin d’elle. Peu d’âmes pouvaient en approcher sans en subir le fatal destin. Jusqu’au jour où...

Le chaos appelle le chaos dit-on… mais parfois l’ordre aussi. Car sans ordre, le chaos ne peut persister. Tout comme sans chaos, l’ordre n’a plus de raison d’exister. Un juste équilibre était nécessaire. Et à cet appel, l’ordre répondit.

Un mage un jour la trouva. Aucun sceau néfaste ne vint le frapper, aucune colère cataclysmique ne vint le foudroyer. La griffe l’avait choisi. La griffe l’avait appelé. Lui, haut mage puissant, de pouvoir pourtant si peu friand, comprit bien vite quel trésor il avait trouvé. Mais aussi quel danger. De son pouvoir il ne fut nullement tenté d’user, car il se rendit vite compte du lourd prix à payer pour pouvoir en extirper un maigre bienfait. Partout où il allait, portant cette griffe avec lui, une catastrophe naissait, et fauchait une vie. Cette griffe n’était que chaos, comprit-il. Et lui ordre pouvait peut-être y remédier. Si elle était tombée entre ses mains, c’était un signe du destin !

Car le chaos appelle le chaos dit-on… mais parfois l’ordre aussi.

Fort de cette conviction, ce mage décida de se faire gardien de l'ordre du monde et mit sa magie au service de cet ordre pour calmer les effets spastiques de l'objet. Il y mit toute son énergie, toute sa puissance, pour contrer ce chaos enchâssé. Il se consacra à cet objet tout entier, et à rien d’autre, tant et si bien que jamais son nom ne fut connu. Un anonyme, qui pourtant donna son âme et sa magie pour sauver, à sa manière, ce monde qu’il chérissait. Ce fut épuisé, qu’il partit lors de l’exil, la griffe toujours avec lui, en fidèle gardien qu’il était. Mais était-il réellement parvenu à contrer les effets délétères de cette griffe, puissant héritage d’un lointain passé oublié ? Nul ne le saura jamais. Car ce mage disparut… et son bateau, ainsi que tous ses occupants, avec lui. Ils virent les terres tiamarantiennes au loin. Tant de promesses leur tendant les bras… mais jamais ils n’en atteignirent les si beaux rivages. Le récif des tempêtes ne porta pas son nom pour rien. Ils en subirent les caprices et y firent naufrage. Personne ne survécut de tout l’équipage. Le bateau sombra, et avec lui le mage gardien et cette griffe, si belle échelle de l’ordre et du chaos.

Certains marins disent entendrent un appel quand ils osent approcher de ces récifs aux flots agités. Après tout, le chaos appelle le chaos dit-on… mais parfois l’ordre aussi. Qui sait qui la griffe appellera-t-elle cette fois à elle ? Choisira-telle le chaos ? L’ordre ? Ou préférera-t-elle cette fois l’équilibre, cette balance éternelle ?


L'équilibre te lie : La gardienne de la griffe peut marquer un bipède, quel qu’il soit. La marque peut être visible ou invisible, et sa forme est déterminée lorsque la marque est apposée et reflète une caractéristique, un trait de caractère ou autre, spécifique au bipède marqué. A définir lorsque la marque est apposée.
Cette marque crée une sorte de “lien” entre la gardienne et le marqué, lointain écho de la magie draconique du lien qui marquait le créateur de la griffe : cette marque permet alors à la gardienne de savoir où est le marqué et comment il se porte ; la gardienne peut par la marque communiquer avec le bipède ; le bipède peut toucher la marque pour signifier à la gardienne vouloir lui parler, mais seule la gardienne peut activer la communication par la pensée.

L’équilibre te retrouve toujours : Quand la gardienne a marqué un bipède, elle peut se téléporter jusqu’à lui ou elle peut le faire se téléporter à elle, et ce quelle que soit la distance. Le marqué peut signaler le besoin de la rejoindre en touchant sa marque, mais seule la gardienne peut déclencher la téléportation, dans un sens comme dans l’autre. Ce pouvoir transcende toute capacité de délocalisation qui pourrait masquer la présence du marqué.  


L’équilibre te juge : La gardienne peut apposer, par son pouvoir draconique, cette fois conscient, une bénédiction ou une malédiction sur un être, qui peut-être un bipède marqué ou non. La bénédiction ou la malédiction doit faire suite à un jugement du Tribunal vivant et doit être en lien avec la cause de ce qui a été jugé par la gardienne. La bénédiction ou la malédiction touche alors une capacité du béni/maudit.

(exemple : la gardienne accuse un bipède d’affront contre les dragons, le bipède verra sa magie maudite / la gardienne juge un bipède de parole honorable, il verra son charisme béni).

Cette bénédiction ou malédiction se traduit par un effet bénéfique / effet chaotique imprévisible (effet exact au choix du MJ lors d’intrigue ou avec accord des partenaires RP sinon) qui arrive lorsque le béni ou le maudit utilise sa capacité bénie ou maudite.

Le béni / maudit peut s’en défaire en remplissant une condition imposée alors par le Tribunal vivant lors de son jugement.

La gardienne ne peut faire appel à ce pouvoir de bénédiction ou de malédiction consciente qu’une seule fois par période (quand elle l’utilise, elle devra en faire part dans le topic des Dons et échanges pour validation staff, en précisant sur quelle capacité porte la bénédiction ou malédiction, pour quelles raisons, et sous quelles conditions elle pourrait être levée).

L’équilibre est auprès de toi :lLorsque la gardienne a béni ou maudit un être et qu’elle se trouve auprès de lui, la griffe semble pulser et un effet bénéfique ou chaotique peut arriver inopinément.

Cela permet une réussite automatique au béni quand il est auprès de la gardienne lors d’une intrigue, ou cela permet une réussite automatique à la gardienne elle-même en présence de l’un de ses bénis (un seul de ces deux effets lors d’une même intrigue).

Cela permet un échec automatique au maudit quand il est auprès de la gardienne lors d’une intrigue.
Ce pouvoir ne peut se déclencher qu’une seule fois par intrigue. La gardienne doit en informer le MJ lorsqu’elle souhaite déclencher l’effet. Sous validation MJ lors d’intrigue.

En mâchouillant un bipède, Shyven peut estimer au goût si un bipède est majoritairement tourné vers l’ordre ou le chaos.