[Début juillet]
À l'intérieur, la tempête faisait rage.
Nahui se débrouillait comme elle le pouvait, dans l'espace désormais trop étroit qu'était le sien. Usant pour la première fois de son petit corps, de ses muscles, ses nerfs, elle déchaînait ses forces dans des mouvements bien trop contraints pour avoir l'impact qui leur était possible. Ses cornes frappaient la sorte de nacre qui l'emprisonnait, ses griffes raclaient sa coquille, autant que cela leur était possible. Les gestes étaient hâtifs, énergiques, et impatients.
N'était-ce pas compréhensible ? Quelques heures auparavant, l'esprit de son Lié et le sien s'étaient retrouvés, et unis, achevant leur commune naissance. Nahui avait trouvé en lui ce qui lui manquait. Jadis, sortir de l'oeuf n'aurait eu aucun sens. Désormais, il n'était plus question de perdre une seconde de plus qu'elle aurait pu passer dans ce monde qui l'attendait ! Elle voulait découvrir ce que ces souvenirs qui n'étaient pas les siens lui avaient murmurés, et forger une mémoire qui inspireraient les futurs dragons !
Mais pour cela, il fallait sortir de ce maudit oeuf. Et par le dragon-esprit... Elle n'y avait pas été de patte morte lorsqu'elle avait voulu se protéger. Etait-ce l'épaisseur de sa nouvelle coquille qui l'emprisonnait ? Ou juste sa dureté ?
L'Indestructible avait deux objectifs, lorsqu'elle retrouverait d'autres Dragons : se vanter de sa capacité à se défendre sans même être née, et se vanter de sa capacité à pourfendre d'aussi incroyables défenses. Elle y parviendrait. Elle n'avait le choix. Pas question de débuter sa petite existence par la honte qu'aurait représenté le besoin d'assistance ! Elle avait besoin de se forger dans ses propres flammes, pouvoir encore se lover dans cette image de force qu'elle se faisait d'elle-même. Tous respecteraient Nahui et Aldaron, et dans la nuée des vivants, ils seraient les têtes de file.
C'était certain. C'était écrit. Ce monde devait manquer d'Eux. Alors pourquoi, bon sang, devait-elle perdre du temps pour se défaire de sa prison ? Sa frustration se mêlait à sa hargne, et les coups de cornes ne s'en faisaient que plus violents. Il devait sans doute être pénible pour Aldaron de sentir dans sa tête autant de voracité pour la vie. Elle le confortait en lui rappelant, régulièrement, qu'elle allait y parvenir, qu'elle ne pouvait qu'y parvenir, dusse cela prendre du temps.
De l'extérieur, les impérieuses bourasques de la tempêtes étaient à peine visibles. De temps en temps, l'oeuf paraissait tanguer sur son support, subtilement, selon les gesticulations de son habitante.
Un élément incongru fit marquer une pause à Nahui, son esprit intrigué prenant le temps de comprendre ce qui le captivait. Une présence... Connue. Présence-qui-fait-du-bruit, alors que le bruit sans raison est futile, voire dangereux, pour les plus jeunes. Présence-qui-fait-vibrer-l'oeuf, sans qu'elle en eut jamais compris la raison. Les vibrations ne ressemblaient pas à cells qui avaient jadis menacé sa protection. Ce ne pouvait être cela, à moins que Présence soit très stupide. Ce qu'il parviendrait à éroder en mille framents de temps, la dragonne n'en mettrait qu'un à le reconstituer.
Présence désirait-elle guetter l'instant où elle sortirait de sa coquille ? Espérait-elle qu'un instant de faiblesse lui serait révélé ? Une douleur fantôme vint chauffer le chanfrein de Nahui, au niveau de ses yeux. Présence n'avait pas tord, c'était maintenant, tant qu'elle était jeune, qu'il était possible de la blesser. Mais pourquoi ? Comment ? Devait-elle déjà appeler Aldaron à son secours ? C'était étrange, que Lié laisse venir sur son territoire un ennemi. Assez étrange pour remettre en question le statut de Présence.
Nahui n'avait nullement envie de demander de l'aide, tant par fierté que par crainte que cela soit vain. Il n'était pas question non plus de faciliter la tâche à un potentiel ennemi. Que faire, alors ? Une sorte de voix en elle lui rappela que, le Lien créé, elle pouvait désormais s'adresser à Présence. La manière ressemblait un peu à la façon de s'y prendre avec son Lié. Elle tendit son esprit vers celui de Toryné, avec grande prudence.
Toryné eut tout juste le temps de sentir l'esprit de l'enfant dragon effleurer le sien, curieux et inquiet, avant que cette esprit panique, et s'écarter vivement, alors qu'elle se recroquevillait dans sa coquille. C'était... C'était terrible ! Ce n'était pas Lié ! Il était si différent, si bizarre, si... Incompréhensible. Rien de surprenant à ce qu'il fasse n'importe quoi ! Mentalement, elle appela Aldaron. Qu'au moins il se rapproche ! Pourquoi était-il parti, après tout ce temps passés loin l'un de l'autre ? Pourquoi ne venait-il pas être exceptionnel à ses côtés ?
Et qui était ce danger qui rôdait autour de sa coquille ?
À l'intérieur, la tempête faisait rage.
Nahui se débrouillait comme elle le pouvait, dans l'espace désormais trop étroit qu'était le sien. Usant pour la première fois de son petit corps, de ses muscles, ses nerfs, elle déchaînait ses forces dans des mouvements bien trop contraints pour avoir l'impact qui leur était possible. Ses cornes frappaient la sorte de nacre qui l'emprisonnait, ses griffes raclaient sa coquille, autant que cela leur était possible. Les gestes étaient hâtifs, énergiques, et impatients.
N'était-ce pas compréhensible ? Quelques heures auparavant, l'esprit de son Lié et le sien s'étaient retrouvés, et unis, achevant leur commune naissance. Nahui avait trouvé en lui ce qui lui manquait. Jadis, sortir de l'oeuf n'aurait eu aucun sens. Désormais, il n'était plus question de perdre une seconde de plus qu'elle aurait pu passer dans ce monde qui l'attendait ! Elle voulait découvrir ce que ces souvenirs qui n'étaient pas les siens lui avaient murmurés, et forger une mémoire qui inspireraient les futurs dragons !
Mais pour cela, il fallait sortir de ce maudit oeuf. Et par le dragon-esprit... Elle n'y avait pas été de patte morte lorsqu'elle avait voulu se protéger. Etait-ce l'épaisseur de sa nouvelle coquille qui l'emprisonnait ? Ou juste sa dureté ?
L'Indestructible avait deux objectifs, lorsqu'elle retrouverait d'autres Dragons : se vanter de sa capacité à se défendre sans même être née, et se vanter de sa capacité à pourfendre d'aussi incroyables défenses. Elle y parviendrait. Elle n'avait le choix. Pas question de débuter sa petite existence par la honte qu'aurait représenté le besoin d'assistance ! Elle avait besoin de se forger dans ses propres flammes, pouvoir encore se lover dans cette image de force qu'elle se faisait d'elle-même. Tous respecteraient Nahui et Aldaron, et dans la nuée des vivants, ils seraient les têtes de file.
C'était certain. C'était écrit. Ce monde devait manquer d'Eux. Alors pourquoi, bon sang, devait-elle perdre du temps pour se défaire de sa prison ? Sa frustration se mêlait à sa hargne, et les coups de cornes ne s'en faisaient que plus violents. Il devait sans doute être pénible pour Aldaron de sentir dans sa tête autant de voracité pour la vie. Elle le confortait en lui rappelant, régulièrement, qu'elle allait y parvenir, qu'elle ne pouvait qu'y parvenir, dusse cela prendre du temps.
De l'extérieur, les impérieuses bourasques de la tempêtes étaient à peine visibles. De temps en temps, l'oeuf paraissait tanguer sur son support, subtilement, selon les gesticulations de son habitante.
Un élément incongru fit marquer une pause à Nahui, son esprit intrigué prenant le temps de comprendre ce qui le captivait. Une présence... Connue. Présence-qui-fait-du-bruit, alors que le bruit sans raison est futile, voire dangereux, pour les plus jeunes. Présence-qui-fait-vibrer-l'oeuf, sans qu'elle en eut jamais compris la raison. Les vibrations ne ressemblaient pas à cells qui avaient jadis menacé sa protection. Ce ne pouvait être cela, à moins que Présence soit très stupide. Ce qu'il parviendrait à éroder en mille framents de temps, la dragonne n'en mettrait qu'un à le reconstituer.
Présence désirait-elle guetter l'instant où elle sortirait de sa coquille ? Espérait-elle qu'un instant de faiblesse lui serait révélé ? Une douleur fantôme vint chauffer le chanfrein de Nahui, au niveau de ses yeux. Présence n'avait pas tord, c'était maintenant, tant qu'elle était jeune, qu'il était possible de la blesser. Mais pourquoi ? Comment ? Devait-elle déjà appeler Aldaron à son secours ? C'était étrange, que Lié laisse venir sur son territoire un ennemi. Assez étrange pour remettre en question le statut de Présence.
Nahui n'avait nullement envie de demander de l'aide, tant par fierté que par crainte que cela soit vain. Il n'était pas question non plus de faciliter la tâche à un potentiel ennemi. Que faire, alors ? Une sorte de voix en elle lui rappela que, le Lien créé, elle pouvait désormais s'adresser à Présence. La manière ressemblait un peu à la façon de s'y prendre avec son Lié. Elle tendit son esprit vers celui de Toryné, avec grande prudence.
Toryné eut tout juste le temps de sentir l'esprit de l'enfant dragon effleurer le sien, curieux et inquiet, avant que cette esprit panique, et s'écarter vivement, alors qu'elle se recroquevillait dans sa coquille. C'était... C'était terrible ! Ce n'était pas Lié ! Il était si différent, si bizarre, si... Incompréhensible. Rien de surprenant à ce qu'il fasse n'importe quoi ! Mentalement, elle appela Aldaron. Qu'au moins il se rapproche ! Pourquoi était-il parti, après tout ce temps passés loin l'un de l'autre ? Pourquoi ne venait-il pas être exceptionnel à ses côtés ?
Et qui était ce danger qui rôdait autour de sa coquille ?