3 janvier de l’an 1763, Sélénia
Cela faisait un moment que cette idée trottait dans la tête de Chesna. Et, avec cette nouvelle année qui commençait, elle était bien décidée à la mettre en exécution. Depuis un certain retour au calme après la catastrophe de Cordont, la jeune rousse avait mûri le projet de voyager un peu dans l’archipel et de se rendre au Domaine baptistral pour y enrichir ses connaissances en magie et autres. C’est pour cette raison que, ce matin-là, elle avait décidé de se rendre au port d’Azzuréo. En effet, pour ce voyage, elle aurait besoin de trouver un navire pour la conduire sur Néthéril. En soi, elle avait simplement besoin d’un moyen de transport jusque sur l’île. Après elle pourrait très bien marcher. Enfin, c’est ce que la jeune femme pensait sans savoir ce que représentait la distance entre le Domaine et les autres cités.
Chesna était toute à la planification de son voyage alors qu’elle marchait dans les rues de Sélénia vers l’azur de l’eau. En se rapprochant du port, l’agitation devient plus oppressante. Elle sentait les regards fixer le côté gauche de son visage. Elle en avait pris l’habitude et cela ne la dérangeait plus. Lorsqu’un enfant l’observa avec un peu trop d’insistance aux yeux de sa mère et qu’il se fit réprimander, la guérisseuse à l’œil émeraude lui sourit chaleureusement. Apprendre à accepter la différence, à la dépasser pour s’en nourrir et grandir. C’était ce qu’elle avait envie d’expliquer aux gens qui tournaient le regard trop vite, qui évitaient de la regarder trop longuement ou qui s’écartaient même parfois de son passage. C’était triste que malgré leur histoire riche en leçons, les humains n’arrivent pas à grandir. La jeune femme aux cheveux de feu n’avait que peu côtoyer les Elfes mais elle sentait que ce peuple, contrairement au sien, avait pu grandir de son passé et avoir la sagesse qui les caractérisaient aujourd’hui. Peut-être un jour, serait-ce le tour des humains, peut-être…
Pendant ce cheminement de pensées, elle avait rejoint les premiers navires ayant fait halte dans le port d’Azzuréo. L’effervescence étai telle que plus personne ne faisait attention à elle. Tout de suite plus à son aise, son pas se fit plus léger, plus fluide. Elle déambula entre les étals, ignorant les odeurs de poissons morts qui embaumaient l’air. Les marins venaient de rentrer de la pêche matinale et vendaient leurs prises au meilleur prix possible. Soudain, son regard s’arrêta sur un navire un peu plus imposant que les précédents. Le Rosée du Matin. Chesna sourit. C’était plutôt délicat et charmant pour un bateau. La bannière délimarienne n’était pas si courante à Sélénia mais, pourtant, il lui semblait déjà avoir vu ce navire. Peu importait, il lui inspirait confiance alors elle décida d’aller rencontrer son capitaine. Marchant d’un pas décidé pour essayer de masquer ces vingt petites années d’expérience, Chesna interpela le premier homme qu’elle vit sur le pont.
- Je voudrais parler au capitaine du Rosée du Matin. Pouvez-vous me dire où le trouver s’il vous plait ?
L’homme lui répondit avec rudesse qu’elle trouverait l’homme qu’elle cherchait dans la deuxième taverne qu’elle croiserait sur le chemin vers la ville haute. La jeune guérisseuse manqua de laisser échapper un soupir d’exaspération. Elle se contint et le remercia avant de tourner les talons dans la direction indiquée.
La rousse à l’œil émeraude finit par trouver la taverne en question. Le nom était bien moins sympathique que celui du navire, la Taverne du saoul dansant. Elle en poussa la porte et se dirigea vers le comptoir discrètement. Là, elle demanda au tavernier s’il connaissait un certain Artane Nordan. Du menton, il lui désigna un homme assis au bout du comptoir. Chesna s’approcha et lui tapota l’épaule avec douceur mais fermeté à la fois.
-Bonjour, vous êtes bien Artane Nordan, capitaine du Rosée du Matin ? Je suis Chesna Derry et j’ai besoin de votre aide.
C’était une façon un peu directe de se présenter et la situation par la même occasion. Mais elle n’aimait pas tourner autour du pot. Elle offrit quand même un sourire à l’homme.
Cela faisait un moment que cette idée trottait dans la tête de Chesna. Et, avec cette nouvelle année qui commençait, elle était bien décidée à la mettre en exécution. Depuis un certain retour au calme après la catastrophe de Cordont, la jeune rousse avait mûri le projet de voyager un peu dans l’archipel et de se rendre au Domaine baptistral pour y enrichir ses connaissances en magie et autres. C’est pour cette raison que, ce matin-là, elle avait décidé de se rendre au port d’Azzuréo. En effet, pour ce voyage, elle aurait besoin de trouver un navire pour la conduire sur Néthéril. En soi, elle avait simplement besoin d’un moyen de transport jusque sur l’île. Après elle pourrait très bien marcher. Enfin, c’est ce que la jeune femme pensait sans savoir ce que représentait la distance entre le Domaine et les autres cités.
Chesna était toute à la planification de son voyage alors qu’elle marchait dans les rues de Sélénia vers l’azur de l’eau. En se rapprochant du port, l’agitation devient plus oppressante. Elle sentait les regards fixer le côté gauche de son visage. Elle en avait pris l’habitude et cela ne la dérangeait plus. Lorsqu’un enfant l’observa avec un peu trop d’insistance aux yeux de sa mère et qu’il se fit réprimander, la guérisseuse à l’œil émeraude lui sourit chaleureusement. Apprendre à accepter la différence, à la dépasser pour s’en nourrir et grandir. C’était ce qu’elle avait envie d’expliquer aux gens qui tournaient le regard trop vite, qui évitaient de la regarder trop longuement ou qui s’écartaient même parfois de son passage. C’était triste que malgré leur histoire riche en leçons, les humains n’arrivent pas à grandir. La jeune femme aux cheveux de feu n’avait que peu côtoyer les Elfes mais elle sentait que ce peuple, contrairement au sien, avait pu grandir de son passé et avoir la sagesse qui les caractérisaient aujourd’hui. Peut-être un jour, serait-ce le tour des humains, peut-être…
Pendant ce cheminement de pensées, elle avait rejoint les premiers navires ayant fait halte dans le port d’Azzuréo. L’effervescence étai telle que plus personne ne faisait attention à elle. Tout de suite plus à son aise, son pas se fit plus léger, plus fluide. Elle déambula entre les étals, ignorant les odeurs de poissons morts qui embaumaient l’air. Les marins venaient de rentrer de la pêche matinale et vendaient leurs prises au meilleur prix possible. Soudain, son regard s’arrêta sur un navire un peu plus imposant que les précédents. Le Rosée du Matin. Chesna sourit. C’était plutôt délicat et charmant pour un bateau. La bannière délimarienne n’était pas si courante à Sélénia mais, pourtant, il lui semblait déjà avoir vu ce navire. Peu importait, il lui inspirait confiance alors elle décida d’aller rencontrer son capitaine. Marchant d’un pas décidé pour essayer de masquer ces vingt petites années d’expérience, Chesna interpela le premier homme qu’elle vit sur le pont.
- Je voudrais parler au capitaine du Rosée du Matin. Pouvez-vous me dire où le trouver s’il vous plait ?
L’homme lui répondit avec rudesse qu’elle trouverait l’homme qu’elle cherchait dans la deuxième taverne qu’elle croiserait sur le chemin vers la ville haute. La jeune guérisseuse manqua de laisser échapper un soupir d’exaspération. Elle se contint et le remercia avant de tourner les talons dans la direction indiquée.
La rousse à l’œil émeraude finit par trouver la taverne en question. Le nom était bien moins sympathique que celui du navire, la Taverne du saoul dansant. Elle en poussa la porte et se dirigea vers le comptoir discrètement. Là, elle demanda au tavernier s’il connaissait un certain Artane Nordan. Du menton, il lui désigna un homme assis au bout du comptoir. Chesna s’approcha et lui tapota l’épaule avec douceur mais fermeté à la fois.
-Bonjour, vous êtes bien Artane Nordan, capitaine du Rosée du Matin ? Je suis Chesna Derry et j’ai besoin de votre aide.
C’était une façon un peu directe de se présenter et la situation par la même occasion. Mais elle n’aimait pas tourner autour du pot. Elle offrit quand même un sourire à l’homme.