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descriptionAu nom de ma fille [PV Nynsith - Kaalys] EmptyAu nom de ma fille [PV Nynsith - Kaalys]

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¤ Traque ¤

Les chimères étaient là. Jamais Verith n’avait cru un seul instant qu’elles les laisseraient tranquilles, qu’elles se contenteraient de rester passives, de demeurer en Ambarhùna et de vivre leur petite vie en paix. Pas une seule seconde cette pensée avait effleuré son esprit, pas une seule seconde ses actes avaient pu laisser présager cette pensée. Depuis qu’il avait appris leur existence, l’enfant de l’orage avait commencé à les combattre et il n’aurait de cesse de le faire tant que la menace qu’elles représentent sera définitivement écartée. Le colérique savait que l’échéance approchait à grands pas, bientôt il faudrait les affronter de front une nouvelle fois. Malheureusement, le rouge n’était pas prêt, pas encore. Il filait droit vers une nouvelle défaite. Tant qu’il ne disposerait pas d’une arme apte à jouer jeu égal avec elles, alors aucune victoire ne serait possible. Verith volait à en perdre le souffle en direction d’une piste apte à réaliser cet espoir. Le Bâoli. Le rouge s’y raccrochait fermement. Car si cette piste s’avérait vaine, il faudrait une fois de plus partir en direction d’une autre piste. Oh le rouge avait déjà quelques idées, mais elles nécessiteraient du temps, beaucoup de temps et surtout beaucoup de moyens. Mais s’il devait en arriver là, le rouge userait des bipèdes comme sacrifice, comme nuage de fumée afin de s’éloigner en emporter sa famille en direction de la nouvelle terre des siens. Là-bas il saurait pouvoir mettre en œuvre un autre moyen de combattre les chimères. Malheureusement, cela signifierait exposer les siens et il s’agirait là d’une défaite personnelle. L’enfant de l’orage ne souhaitait pas en arriver là. Ses protégés et ses collaborateurs parcouraient déjà l’archipel transportant avec eux l’espoir du dragon de l’ire, suivant la piste du Bâoli. Chaque jour, le rouge guettait le soleil sans rayons dans l’espoir qu’il lui indique une direction, n’importe quoi. Mais pour l’heure, celui-ci demeurait silencieux. Attendre, c’est tout ce que le rouge pouvait faire, attendre que l’artefact ne s’active et n’indique la localisation de la plus puissante source magique de cet archipel. Cette attente était insupportable pour le colérique, lui qui de base n’avait que très peu de patience. Cette veille devint encore plus intolérable quand il apprit pour son plus grand malheur ce qui était arrivé à sa fille. La téméraire Nynsith avait perdu face aux chimères et à présent l’un de ces êtres abjects occupait son corps. Éveiller la colère que dragon de l’ire n’est pas une chose sage. S’en prendre à sa famille l’est encore moins. Le rouge n’avait pas été très présent auprès de sa fille, mais en tant que père, à défaut de l’avoir vu naitre et de l’avoir élevé, au moins pourrait-il la sauver.

Après plusieurs jours de recherches, suivant les indications qu’il avait pu recueillir, le rouge répara la trace de sa fille. Tel un limier, il se mit à remonter sa piste afin de parvenir jusqu’à elle. La tâche ne fut pas aisée, particulièrement en raison des nombreuses étapes sous-marines que compta le chemin de Nynsith. Toutefois, la chose n’était pas impossible pour le rouge. Verith était parvenu à retrouver Alford Gorder, porteur du contrat originel, après sa disparition lors de la bataille de l’aube rouge, alors que les déesses elles-mêmes n’y étaient pas parvenues. L’art de la traque était une chose dans laquelle le rouge excellait et il avait assurément transmis son don à sa fille.

Enfin, après plusieurs jours, l’enfant de l’orage rattrapa sa fille aux abords de l’île de Néthéril. La piste était fraiche, elle avait dû passer par là il y a à peine quelques heures. L’heure de la libération de sa fille et de l’atroce mort d’une chimère approchait à grands pas !

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Angamar attendait patiemment sous la surface de l’eau, tout au plus à une centaine de mètres de cette île que les mortels avaient baptisée Néthéril. Bien qu’elle ne partageât pas le même lien intime avec l’océan que Nynsith, elle ressentait le besoin d’y plonger de temps en temps, probablement parce que ce corps en avait tellement l’habitude que même sous son contrôle cela restait nécessaire. Peut-être aussi était-ce parce qu’elle possédait une Dragonne et que l’esprit de cette dernière tentait de se manifester, faisant ressurgir ses propres envies à la manière d’un souvenir qui tiendrait plus du rêve qu’autre chose. La Chimère n’aurait su le dire, puisqu’elle n’avait jamais possédé un être de cette nature auparavant.

Et quel être! Vraiment, la puissance qui l’habitait n’égalait celle d’aucun autre pantin, mais ne pouvait rivaliser pour autant avec la puissance de son corps originel, perdu à une époque qu’on aurait presque pu considérer hors du temps. Lorsqu’elle avait mis les pieds sur Ambarhùna, en sortant du monde astral, elle avait possédé nombre d’êtres, toujours d’une terrible fragilité, jusqu’à ce qu’elle en trouve un qui avait manifestement grandit pour vaincre et tuer autrui. Ce corps, elle l’avait conservé lorsque les mortels avaient finalement fui leur terre et il s’était avéré fort utile lorsqu’ensemble ils se mirent en chasse du peuple lâche, car il était également fait pour la mer.

Mais ce corps avait également connu sa fin, cette fois-là dans un accident si stupide qu’elle avait un moment craint disparaître, noyée dans l’énergie de la Trame qui baignait ce monde. Son salut s’était présenté sous la forme de la Dragonne de la Faim qu’elle avait pu voir à l’œuvre trois ans plus tôt lorsqu’elle était descendue du ciel en détruisant tout sur son passage. Elle avait grandi depuis et Angamar avait aussitôt profité de sa présence pour prendre le contrôle de son corps. Son esprit était plus fort que ceux qu’elle avait affronté avant, mais pas assez pour la contrer, et ainsi avait-elle pu poursuivre son existence en assurant sa survie. Elle était même allée jusqu’à utiliser son nouveau corps pour s’accoupler avec un autre Dragon dans le but d’engendrer un premier rejeton qui allait pouvoir être utilisé par l’une de ses comparses, mais pas par elle.

Car si la Chimère patientait sous l’eau, c’est qu’elle attendait un ennemi de taille : Verith de l’Ire, un autre adversaire qu’elle connaissait bien et qui se trouvait à être le père de Nynsith. Fruit du hasard ou signe d’un destin déjà tracé? Peu lui importait, car elle convoitait le corps du Rouge et c’était assurée de ne pas être seule lorsqu’il viendrait à elle. Son plan était bien entendu réfléchi, puisqu’elle avait conscience de l'expérience et des capacités de son opposé, aussi avait-elle soigneusement laissé des traces évidentes de son passage en de nombreux points de l’Archipel tandis qu’elle amassait avec elle des troupes triées sur le volet pour ne garder que les plus puissantes Chimères disponibles. Plutôt que de l’attaquer physiquement, elle allait sans vergogne jouer avec l’attachement sentimental du père pour sa fille, ce qui le préoccuperait suffisamment pour permettre à Angamar de passer à l’assaut. Par contre, le reste de ses troupes étaient présentement caché sur la rive de l’île afin de surprendre l’ennemi au bon moment, ajoutant une diversion supplémentaire pour l’appuyer dans sa démarche.

Grâce au regard perçant de la chasseresse, elle repéra la silhouette du Dragon bicentenaire qui approchait au loin. Elle communiqua l’information à ses troupes.

« Le voilà qui arrive. Attendez mon signal. »

Elle attendit que Verith soit assez proche, puis s’expulsa hors de l’eau avec puissance pour aller à sa rencontre, seule pour l’instant.

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¤ Ultimatum  ¤

Sa fille, son unique enfant, l’un des derniers membres de sa famille qui lui restait, l’un de ses plus précieux joyaux, lui avait été ravi. Les chimères lui avaient pris la chair de sa chair, violant son esprit pour permettre à une autre conscience de s’y installer. Inacceptable, impardonnable, l’enfant de l’orage ne saurait tolérer une telle chose, un tel blasphème à l’encontre d’un dragon. Mais surtout, il ne saurait rester impassible lorsque l’on posait une griffe sur un membre de sa famille. Il avait déjà perdu son frère, sa sœur, sa mère. Hors de question de perdre son enfant. Il avait encore trop de temps à rattraper avec elle. Verith se mit donc à la traquer, suivant les pistes, avec acharnement. Qu’importe ce qui se mettrait sur son chemin, entre lui et sa famille chérie, il le briserait. La progression du grand rouge était inéluctable, telle la mort après la vie, car indéfectible était sa volonté, sa détermination. Nourrie par sa haine, sa colère, sa tristesse, celle-ci était telle une lame que l’on ne peut briser.

Le colérique humait l’air, suivant la piste de l’odeur de sa fille alors qu’il approchait des côtes de Néthéril. L’empreinte laissée par la fragrance était fraiche, il se rapprochait. Très bientôt elle serait à sa portée et il pourrait la récupérer … et faire connaitre une fin atroce à celui qui avait osé lui ravir son enfant. La terre n’était désormais plus qu’à quelques coups d’ailes quand soudainement des remous se firent sentir à la surface de la mer. Une ombre se fit grandissante à la surface qui finit par se fendre avec fracas lorsque la dragonne de la faim en surgit. Les ailes majestueuses de l’incarnation de l’appétit vorace se déplièrent afin de battre l’air lourdement. S’éjectant hors de l’eau, celle-ci se leva pour venir en direction de Verith. L’incarnat posa sur elle un regard tendre pendant quelques instants, avant que la lueur d’ire habituelle ne revienne au galop. Ce n’était pas sa fille face à lui, seulement le corps de cette dernière habitée par un esprit parasite.

La chimère approchait de lui, si elle venait à la confrontation, plusieurs possibilités s’offraient à Verith. Premièrement, la chimère était folle, arrogante ou orgueilleuse, présumant bien trop de sa force. Deuxièmement, elle était suffisamment puissante pour tenir tête au colérique. Troisièmement, elle s’était préparée à l’arrivée du colérique. Le fils des tempêtes stabilisa son vol afin de faire du stationnaire. Fermant les yeux, il inspira puis expira profondément, avant de les ouvrir. La gueule de Verith vint se fendre et un rugissement effroyable en jaillit. Sa puissance fit trembler les cieux, l’air, l’eau et la terre alentour. Exultant sa rage, celui que les vampires surnommaient la fureur vermeille faisant étalage de sa puissance. Mais plus qu’une démonstration, il s’agissait d’un avertissement. Il n’était pas là pour rigoler.

Le regard empli de haine perça Nynsith pour venir se poser directement sur la chimère qui la possédait. Il était le prédateur et elle sa proie.

« Infâme créature, sors de ce corps sans délai, et je t’accorderais une mort rapide. Refuse … et c’est un sort plus funeste qui t’attendra. »

Il avait tenu tête au Tarenth, à Vie, au Tyran Blanc, à l’esprit-dragon. Il avait vaincu des ennemis plus forts que lui, survécut à des adversaires plus forts que lui. Ce n’était pas une chimère qui allait le mettre en échec aujourd’hui.

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Était-ce bien une lueur d’amour qui avait traversé le regard du géant rouge? Angamar n’aurait su le dire, mais il était clair que d’avoir le corps de Nynsith causait un certain trouble chez son adversaire. C’était exactement ce sur quoi elle comptait.

Verith s’immobilisa cependant à quelques centaines de mètres de la rive, laissant la Chimère parcourir la distance les séparant encore. À n’en pas douter, il était dans une position délicate et devait lui-même avoir anticipé certaines choses, dont l’éventualité d’une attaque groupée. Sur ce point, malgré sa haine profonde pour ces créatures intimement liées à la trame qu’était les Dragons, Angamar ne pouvait qu’admirer l’intelligence, le savoir et la sagesse qu’on accordait aux plus vieux représentants de cette race. Bientôt, le père poussa un rugissement du telle puissance que l’environnement immédiat en vibra.

Non loin de là, dissimulés aux regards, plusieurs individus étaient à l’écoute. Humains, Elfes, Vampires, Sainnûrs et même un Graärh, toutes les races bipèdes de l’Archipel étaient présentes, bien qu’aucune ne soit moindrement en contrôle de son corps. À l’instar de Nynsith, tous faisaient office de pantins pour des esprits parasitaires et tous avaient le même objectif : éliminer ou contenir la menace que représentait Verith de l’Ire. Lorsque Angamar s’était présentée à chaque dans le corps de l’Affamée, on avait aussitôt su qu’un des nombreux plans imaginés par Gilgamesh avait une chance de fonctionner. Après tout, qui aurait cru que la Dragonne de la Faim allait bêtement se laisser piéger? Car c’est ainsi que la Chimère ancestrale avait raconté la possession du corps, comme s’il s’agissait d’une action soigneusement planifiée. Si quelques-uns se doutaient certes que le récit n’était peut-être pas exact, personne ne le soulevait car en bout de ligne, ils avaient essentiellement une Dragonne en otage, ce qui leur était plutôt utile. Au moment où le rugissement du rouge retentit, personne ne broncha. Tous l’avaient entendu auparavant, car tous l’avaient déjà vu en action.

Angamar arriva enfin à la hauteur de Verith, s’immobilisant à son tour au niveau de sa tête. De la taille d’un moustique en comparaison, elle ne se laissa pas démonter le moins du monde, bien au contraire. Comme pour répondre à son rugissement, elle en poussa un à son tour, à la fois pour défier et insulter l’autre. Ce rugissement ne lui appartenait pas vraiment, elle le savait, mais cela n’allait pas l’empêcher d’en user.

« Verith de l’Ire. Voilà un moment que nous nous sommes croisés. Peut-être ne sais-tu pas qui je suis, mais je t’ai affronté déjà. Bien sûr, à l’époque j’étais différente… »

Le ton moqueur qu’elle employait ne laissait aucune place à l’interprétation. Elle déploya ses pattes, comme pour mieux exposer ses atouts physiques.

« Que dis-tu de ce nouveau corps? J’ai cru comprendre, en fouillant un peu, que tu n’as pas pu voir ta fille grandir. C’est dommage que tu ne puisses plus lui parler. Si cela peut te rassurer, sa dernière pensée avant de sombrer t’étais accordée. »

Angamar jouait un jeu dangereux, mais elle voulait jeter de l’huile sur le feu.

« Évidemment, tu pourrais t’attaquer à moi, mais en retour, je pourrais m’attaquer à elle, ce qui serait, j’imagine, encore plus dommage… Tu ne crois pas? »

Si elle avait été en mesure de sourire, elle l’aurait fait à cet instant pour le narguer davantage. Elle se contenta de le fixer pour voir comment il allait réagir.

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¤ La colère des cieux  ¤

Narguer Verith … Menacer Verith … S’attaquer à ceux qu’aime Verith … s’attaquer à ceux que protège Verith … Négocier avec Verith … Utiliser un otage face à Verith … Voilà tant d’erreur pouvant couter la vie ou pire amener à un destin encore plus funeste que cela. Le colérique n’est pas une personne avec qui on peut plaisanter. Et il allait encore aujourd’hui devoir le rappeler. L’enfant de l’orage est une force de la nature que l’on ne peut arrêter. Qu’importe l’obstacle, qu’importe la méthode, qu’importe ce qui se dressera devant lui, tout finit toujours par plier. De gré, de force, prestement ou dans longtemps. Rien ne lui résiste, car il est inéluctable. Le rouge ne rétorqua pas aux premières provocations de la chimère. Cela n’en valait pas la peine. Il était déjà en colère, mais il ne tomberait pas dans le piège grossier de perdre ses moyens et foncer la tête la première.

« Évidemment, tu pourrais t’attaquer à moi, mais en retour, je pourrais m’attaquer à elle, ce qui serait, j’imagine, encore plus dommage… Tu ne crois pas? »

Un léger gloussement s’échappa du colérique, avant que n’éclate d’un rire moqueur.

« Est-ce là ta seule défense ? Si nous nous sommes déjà croisés, alors tu n’as absolument rien appris. Cela ne te permettra pas d’échapper à ma colère … et encore moins à celle de ma fille. »

Au centre du poitrail du colérique, fusionner à même son armure, se mit à briller un joyau. Étant un mâle, le rouge ne pouvait manier l’orage, mais en son sang coulait celui de la lignée des dragons d’orage. Et il existait plus d’un moyen de déchainer la puissance des cieux. Du joyau Krentel  s’échappa une magie qui monta vers les cieux. Les nuages commencèrent à s’amonceler, devenant aussi noirs que la colère du rouge. Le vent se mit à se lever, soufflant de plus en plus. Bientôt la luminosité baissa, la pénombre s’installant. Dans le même temps, de l’armure morneflamme recouvrant les écailles de Verith s’échappa un nuage délétère aussi sombre que le ciel, venant recouvrir l’entièreté du dragon si bien qu’il ne restait désormais plus qu’une immense ombre.

« Cette journée sonnera le glas de ton arrogance. Je m’en vais te remettre à ta place … clouée au sol, comme le vers que tu es. »

D’un battement d’ailes, le rouge se propulsa vers les hauteurs, s’engouffrant dans les nuages, pour disparaitre à l’intérieur, se mêlant dans les ombres. Le vent se fit de plus en plus fort. Les nuages se mirent à gronder aussi puisements que la rage du dragon rouge. Puis un soudain silence s’abattit l’espace d’un instant, un court instant comme un flottement. La symphonie de la colère débuta alors. Invoquée par un glyphe chargé de magie draconique, la tempête se déchaina. La mer s’agita sous le vent, des vagues venant s’élever. Le déchainement du vent sembla s’apparenter au sifflement d’innombrables violons avant dans cet orchestre magique et naturel le tonnerre éclata comme mille cymbales, la foudre frappant la terre et la mer résonnant comme autant de tambours. Dans cette cacophonie un nouveau son éclata, donnant à cet ensemble un ordre, une harmonie.

Fondu dans les nuages. L’enfant de l’orage poussa un deuxième rugissement, aussi puissant que le premier, emportant avec lui l’affolement des passions et des sentiments. Ce cri draconique, ce vent, cet orage, ces éclairs. Tous les cieux semblaient appeler à cor et à cris la Nynsith endormie dans sa propre enveloppe charnelle afin de l’éveiller et l’exhorter à se battre contre le parasite qui s’était installé en elle.

Objets/Glyphes utilisés :

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« Est-ce là ta seule défense ? Si nous nous sommes déjà croisés, alors tu n’as absolument rien appris. Cela ne te permettra pas d’échapper à ma colère … et encore moins à celle de ma fille. »

Angamar ne répondit rien, mais tenta de son mieux d’afficher à la fois l’incompréhension et la surprise sur ses traits. Elle avait visé juste en commençant par le narguer, car tout de suite il fit appel à la magie pour lui venir en aide. Et pour couronner le tout, il utilisait des items magiques, pas même sa propre puissance! Tandis qu’il s’enrobait dans l’ombre et les nuages, le Rouge menaça de nouveau son adversaire, puis éleva son énorme corps haut dans les cieux, donnait l’impression qu’il ne faisait plus qu’un avec l’orage. Bien qu’elle ne l’admettrait pas, en son for intérieur la Chimère demeurait tout de même impressionnée d’un tel étalage de puissance, aussi artificiel put-il être. Le second rugissement de Verith laissait sous-entendre qu’il allait passer à l’assaut si elle n’agissait pas bientôt.

« Bloquez sa magie, maintenant! »

En bas, sur la plage, une trentaine de Chimères sortirent de leurs cachettes et se mirent chacune à faire ce qu’elles devaient faire. L’un des deux Sainnûrs présent était possédé par un être qui avait un contrôle plutôt limité de l’énergie du Néant lorsqu’il était seul, mais qui pouvait en revanche devenir un véritable lien commun entre ses homologues, permettant à l’ensemble du groupe d’amplifier leur puissance globale d’une manière remarquable. C’est ainsi qu’ils purent appuyer le seul Graärh présent qui leva les deux bras vers l’énorme nuage d’encre, créant à distance une énorme zone où la magie ne pouvait plus fonctionner. Presqu’immédiatement, la lumière du soleil perça à nouveau : les pouvoirs du Dragon de l’Ire n’allaient plus lui servir.

Cependant, ce handicap n’était que temporaire et Angamar savait parfaitement de quoi était capable cette créature sans faire usage de la magie. Juste après que la zone d’anti-magie soit créée, la moitié des Chimères levèrent à leur tour les bras, visant le Colérique en faisant appel au vide même, drainant lentement ses forces vitales.

« Le portail! »

Si au départ elle caressait l’idée de posséder ce corps magnifique, elle devait se rendre à l’évidence, cet ennemi était mieux mort que contrôlé. Suivant ses ordres, l’autre moitié du groupe leva également les bras, cette fois pour créer un portail duquel commençait à pleuvoir des projectiles aux angles acérés censés blesser les ailes du Dragon. Celui-ci pouvait cependant constater que ce portail continuait à grandir, ne laissait aucun doute quant à l’objectif visé par ses ennemis.

Angamar observait l’effet de ses troupes avec une certaine fierté, déjà persuadée d’une victoire qui n’y était pourtant pas encore. Elle avait agi rapidement, ne laissant pas de temps à leur cible pour réagir. Ce qu’elle ignorait en revanche, c’est qu’elle aurait dû agir un peu plus tôt, car peut-être ainsi l’Écarlate n’aurait-il jamais poussé son second rugissement. Sans le réaliser encore, une conscience jusqu’ici prisonnière d’un sommeil sans rêve commençait à refaire surface et à essayer de comprendre ce qui se produisait.

Mais malgré cette épaisse brume mentale, Nynsith était certaine d’une chose : son père venait de l’appeler.

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¤ Ailes de mort ¤

Le combat était malheureusement inévitable et savoir qu’il allait devoir combattre une chimère ayant pris possession du corps de sa fille mettait mal à l’aise le colérique. Mais il s’agissait bien là de l’unique avantage que son adversaire avait sur lui. À cause de ce fait, Verith ne pouvait se permettre de déployer la totalité de sa puissance au risque de blesser ou tuer la dragonne de la faim. Le rouge se refusait à devoir faire cela. Il allait expulser ce parasite du corps de son enfant et allait lui faire connaitre mille et un supplices. S’en prendre à sa famille n’était pas une chose à faire, encore plus quand celui-ci avait déjà connu la perte de trois de ses proches.

Alors que le fils de Skade venait de prouver son titre d’enfant de l’orage, venant s’engouffrer à l’intérieur d’épais nuage noir chargé d’éclair, ses adversaires décidèrent de contre-attaquer. Ses ennemis usaient du néant, le combat ne serait donc pas aisé. Lui maitrisait la trame et non pas la haute magie. Pour autant, de ce qu’il savait, il n’avait pas rencontré de chimère suffisamment puissante pour être capable de vaincre un dragon avec la seule aide de l’énergie du néant. La race à laquelle il appartient est directement reliée à la magie, il est la source permettant à la trame de s’écouler en ce monde.

C’est ainsi que le rugissement terrible du dragon de l’ire secoua une fois de plus les cieux, très vite suivis par le fracas du vent et de la foudre. Malheureusement, après un premier grondement, la tempête cessa. L’énergie du néant vint s’abattre là où se trouvaient les nuages et comme s’ils venaient d’être percés par une flèche de lumière, ils se mirent rapidement à s’écarter et à se résorber pour laisser apparaitre un ciel parfaitement bleu, parfaitement calme. La magie venait d’être interdite en cette zone et les effets du glyphe de Verith se dissipèrent rapidement. Le rouge qui s’était dissimulé à l’intérieur de l’orage fut aussitôt mis à découvert. Lentement il se sentit s’affaiblir, comme si quelque chose semblait chercher à s’insinuer en lui pour saper ses forces et surtout sa magie. Heureusement qu’il était un dragon, sans quoi il aurait été immédiatement déconnecté de cette dernière.

Pour autant, ce ne fut pas ce qui surprit le plus le colérique, bien au contraire. Il s’attendait à ce genre d’attaque, sachant que les chimères pouvaient contrôler le néant. Mais surtout parce qu’il avait déjà pu voir l’énergie du néant à l’œuvre et de manière bien plus puissante. Il se souvint de ce jour sur Ambarhùna, alors que les races bipèdes se rassemblaient dans la forêt elfique pour parlementer et chercher à former une alliance contre la menace des Almaréens. Le dieu du néant en personne avait attaqué le continent, le privant de son alimentation magique en vainquant l’esprit dragon. Le bannissement de la magie avait un effet bien plus oppressant et puissant. Il s’en souvenait encore. Comme si un puissant poids reposait sur tout son être. Mais ce qui se produisait en cet instant n’était  pas comparable, car bien plus faible.

En revanche ce qui surprit l’enfant de l’orage, ce fut l’effet de l’attaque ennemie sur l’armure qu’il portait. Ce maudit carcan que le Tyran blanc lui avait imposé et dont il n’avait pu se départir même avec la mort de ce dernier. Il sentit l’armure s’affaiblir. Le nuage délétère qui l’entourait vacilla peu à peu. Pour la première fois, le carcan faiblissait et il sentait son accroche contre ses écailles s’affaiblir. C’était une occasion à saisir pour s’en débarrasser … malheureusement, le rouge ne la saisit pas. Si son égo voulait le pousser à se libérer de cette dernière marque de contrôle d’un puissant sur lui, Verith savait que ça n’était pas le plus important. Il était en plein milieu d’un combat, un combat pour sauver sa fille. Et cela était bien plus important.

Un bruit de succion se fit entendre non loin du rouge, comme si l’air se faisait aspirer et se déchirait. Tournant le museau, il vit un portail s’ouvrir, un portail de grande ampleur. Quoi que cela soit, il ferait mieux de ne pas rester là. Non seulement à cause du portail, mais surtout à cause de la zone d’anti-magie. Malheureusement pour ses adversaires, une fois qu’il serait sorti de cette dernière, il aurait à nouveau son plein potentiel. Voyant quelque chose sortir du portail, le rouge balayant instinctivement l’air devant lui à l’aide de ses puissantes pattes avant. Le déplacement d’air fut suffisamment puissant pour éparpiller une salve de ce qui semblait être des projectiles à son encontre. Malin de leur part, mais aussi terriblement stupide. Sans doute voulaient-ils blesser ses ailes et le contraindre à aller au sol. Grosse erreur de leur part, le rouge était bien plus puissant à terre que dans les airs. Mais s’il avait opté pour une approche aérienne, c’était bien pour tenir à l’écart les bipèdes possédés qui se trouvaient en contrebas. Malheureusement, ces derniers ne souhaitaient pas rester de simple spectateur. Tant pis pour eux.

L’enfant de l’orage replia ses ailes contre lui. L’effet fut sans appel, sous l’effet de son poids et de la gravité, le rouge se mit à tomber et il se positionna afin de piquer droit en direction de la mer. Une autre salve de projectiles jaillit du portail. Une pluie venant s’abattre sur lui alors qu’il tombait. Nombreuses furent les armes à ricocher contre ses écailles, tandis que certaines parvinrent à se planter dans ses ailes. Plus difficilement toutefois et moins profondément que si elles n’avaient été déployées et tendues. Des combats, le colérique en avait mené de très nombreux. L’écrasante majorité d’entre eux avait été menée contre des dragons. En conséquence, il connaissait mieux que quiconque les points faibles de sa propre race. Aussi avait-il apprit et les rendre moins faibles. Soit en les renforçant, soit en trouvant une technique pour palier au maximum.

Son plongeon eut plusieurs conséquences. Premièrement, l’éloigner du vortex. Deuxième, le sortir de la zone de bannissement de la magie. Et troisièmement, lui faire gagner de la vitesse. Le rouge allait devoir trouver un moyen de neutraliser les chimères au sol, sans quoi elles allaient lui mettre des bâtons dans les roues. Il allait devoir trouver un moyen de se rapprocher d’eux. Et il savait comment faire.

La surface aqueuse de l’eau se rapprochait de plus en plus, mais si le colérique prenait le risque de déployer ses ailes, il s’exposait au risque de les voir transpercer par la pluie qui s’abattait sur lui. Le rouge allait avoir pour lui la vitesse qu’il avait accumulée durant sa chute. Il devrait ainsi pouvoir se maintenir en dehors des prochaines salves à condition qu’il continue d’être en mouvement avec suffisamment de vitesse, mais aussi qu’il neutralise les salves actuelles afin qu’elles n’entravent pas sa manœuvre d’évasion à venir.  Et pour cela, le rouge aussi savait comment faire.

Maintenant que la zone où la magie avait été bannie se trouvait loin au-dessus de lui, au niveau des nuages, il s’empressa de venir charger le joyau Köinzell pour réactiver ses glyphes. Cela ne lui prit qu’une fraction de seconde. Attendant d’être suffisamment proche, le rouge usa d’impalpable épée pour venir frapper la surface de la mer se trouvant sous lui. Ainsi, c’est une lame invisible à force égale à celle du colérique qui frappa l’eau. Le résultat fut sans appel, une colossale colonne d’eau jaillit de la surface malmenée. Cette dernière vint engloutir le rouge qui tombait du ciel en sa direction, tandis que la pression de l’eau repoussa les projectiles qui le poursuivaient, bien trop léger en comparaison.

Le premier problème était réglé, place au second. Tout juste après être entré dans la colonne d’eau, l’enfant de l’orage déploya grand ses ailes. Sous l’effet de son inertie, le rouge jaillit du pilier aqueux et fila à toute vitesse, planant à l’aide de ses ailes tout entendues, juste au-dessus du sol et  en direction des chimères au sol. Ces créatures souhaitaient prendre possession de ce monde ? Alors elles devraient défaire ceux qui en sont  les maitres. Le dragon, après avoir déchainé la puissance du vent et de la foudre, déchainait à présent la puissance de l’eau. Le vol de Verith était précédé d’une violente pluie, contrecoup de l’eau propulsé très haut et qui à présent retombait. Mais cette pluie n’était rien en comparaison de ce qui allait suivre. Par pur phénomène physique, la majorité de la masse aqueuse propulsée dans les airs retomba, formant tout autour une énorme vague circulaire. Celle-ci poursuivit sa course, grandissant, une partie s’approchant des côtes, bien trop important pour simplement mourir en mer. S’il n’emportait pas lui-même les gêneurs, alors la mer s’en chargerait pour lui !

Rugissant une nouvelle fois sa rage, présage de mort imminent, l’enfant de l’orage gorgea une nouvelle fois Köinzell, activant l’impalpable bouclier pour se préserver de la prochaine attaque à son encontre.

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Tandis que Verith se laissait choir du haut des airs, Angamar dut s’écarter pour que son vol ne soit pas affecté par l’air déplacé par le corps de l’immense saurien de même que pour esquiver la pluie de projectiles qui pouvait bien blesser les ailes du corps qu’elle utilisait. La Chimère observa son ennemi agir sans trop comprendre ce qu’il voulait faire. À sa taille, il ne pouvait pas simplement plonger dans l’eau, le rivage était trop peu profond.

Sur la plage, les autres Chimères continuaient à tenir en place le portail et la pluie de projectiles, mais lorsque le rouge usa à nouveau de sa magie pour se protéger dans une colonne d’eau, le groupe n’attendit pas le prochain ordre de leur supérieure, quoique cet ordre avait déjà été donné avant. Si l’ennemi s’approchait trop, ils devaient se protéger le temps qu’Angamar détourne l’attention et c’est exactement ce qu’ils firent. Laissant tomber toutes les attaques en cours, le groupe se rassembla et, par leur puissance combinée, créa un bouclier d’énergie du Néant qui protégea étonnamment bien de l’énorme vague qui s’abattait sur les lieux.

Et comme prévu, Angamar attira l’attention du père en s’attaquant spécifiquement à ce qu’il n’osait pas toucher en cet instant.

« Verith! Je t’ai pourtant averti que je n’hésiterais pas à m’attaquer à elle s’il le fallait! »

Tout en prononçant ces mots, elle blessa volontairement sa patte gauche à coup de griffes et de crocs, utilisant contre elle-même la force de l’Océane pour percer sa solide cuirasse. Un sang bouillant coula bientôt tandis que plusieurs écailles se faisaient arracher sans vergogne. Elle s’adressa en même temps à ses troupes qu’elle savait toujours présentes.

« Transpercez cette abomination! »

Elle prenait de la hauteur, s’assurant d’éloigner le Dragon de l’Ire des autres Chimères qui reformèrent le bouclier pour en faire une lance ténébreuse à la pointe acérée. Mût par une redoutable force, le projectile s’élança vers sa cible afin de le toucher dans le dos, à la jonction des ailes, mais lorsqu’il toucha sa cible, il explosa en une myriade d’étincelles où la magie de la trame et l’énergie du Néant, neutralisant à la fois l’attaque et la protection. À peu près au même moment, les mouvements d’Angamar se firent saccadés, comme si quelqu’un d’autre voulait contrôler le corps.

« … »

« Qu’est-ce que… »

« … sors… »

« Comment est-ce possible?! »

« … Sors de mon corps… »


S’ensuivit dès lors une lutte mentale eu l’obsession d’une Chimère devait résister à la fureur d’une Dragonne. Réalisant ce que pouvait signifier ce revirement de situation, Angamar s’adressa à ses subalternes tandis que l’Affamée appela son père.

« Donnez-moi tous vos esprits, la Dragonne s’est réveillée! » « Père, aide-moi, je n’arriverai pas à l’expulser seule! »

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¤ La colère d’un père  ¤

Après avoir effectué un piquer, l’enfant de l’orage s’était redressé, volant en rase-motte, s’approchant à grande vitesse des chimères au sol, suivi d’un raz-de-marée. Une pluie de projectiles s’abattait sur le chemin du rouge, mais ce dernier se déplaçait bien trop rapidement pour être atteint par ceux-ci. Voyant la menace arrivée, les chimères usèrent de l’énergie du néant pour se protéger de la vague. Ils parvinrent à se protéger, du moins en partie. Verith avait appris quelques petites choses sur le néant lors de la venue des Almaréens sur Ambarhùna. Le néant bloquait parfaitement bien la magie, mais lorsqu’il s’agissait d’un élément naturel, c’était une tout autre histoire. Trop sûres d’eux et de leur capacité, certaines chimères furent emportées par l’eau qui les écrasa. Il ne restait plus qu’à s’occuper des dernières et ensuite il pourrait pleinement s’occuper du parasite qui se trouvait à l’intérieur de sa fille.

« Verith! Je t’ai pourtant averti que je n’hésiterais pas à m’attaquer à elle s’il le fallait! Transpercez cette abomination! »

Les ennemis encore au sol se rassemblèrent dans l’espoir de porter un ultime coup au colérique. En même temps, Angamar commençait à mutiler sa fille. La souffrance qu’il ferait endurer à la chimère serait effroyable. Verith avait finalement décéléré, l’ennemi allait pouvoir l’atteindre avec leur nouveau projectile. Mais fort heureusement, l’enfant de l’orage avait prévu le coup un peu plus tôt. Le colérique vira de nouveau de bord pour se rapprocher des chimères au sol. Il laissa le projectile le toucher sans chercher à l’éviter. Celui-ci s’éclata contre son bouclier, le faisant voler en éclat, repoussant par la même occasion la lance d’énergie. Malheureusement lorsque celle-ci vola en éclats, certains morceaux vinrent frapper le colérique, lui arrachant un grondement plus de colère que de douleur. Arrivant finalement face aux chimères au sol, il vint frappa le sol de toutes ses forces. La terre trembla avec une rare violence sous la forme du dragon avant que la zone d’impact ne vol en éclat. Des morceaux de roches furent projetés dans tous les sens en même temps que les corps des réceptacles, venant le transpercer et les broyer. Les Chimères aux sols ne représentaient plus une menace désormais. Il ne demeurait plus que celle à l’intérieur de sa fille.

La trame se déforma soudain, la voix de Nynsith venant résonner à l’intérieur.

« Qu’est-ce que… »

« … sors… »

« Comment est-ce possible?! »

« … Sors de mon corps… »

« Donnez-moi tous vos esprits, la Dragonne s’est réveillée! »

« Père, aide-moi, je n’arriverai pas à l’expulser seule! »

« Tu es seule chimère ! Ce qui n’est pas le cas de ma fille ! Tu vas me la rendre, immédiatement ! »

Angamar était haut dans le ciel et Verith au sol, pour autant cela ne faisait aucune différence pour le colérique. L’enfant de l’orage se mit soudainement à courir droit devant lui. Il ne chercha pas à déployer ses ailes pour s’envoler. Il s’approchait simplement de la position qu’aurait Angamar si elle était au sol. C’est précisément cette position que le rouge visait, car Angamar, même si elle se trouvait dans les airs, se trouvait également au sol. Alors qu’il courait comme un diable, faisant trembler le sol à chacun de ses pas, l’ombre de Verith se mit à grandir. Elle s’étendit, encore et encore, vers l’avant, pour finalement toucher l’ombre que projetait Angamar depuis les airs sur le sol.

« Rends-moi ma fille »

Les ombres de Verith et de Nynsith se croisèrent et il n’en fallut pas plus à Verith pour utiliser le sort qu’il avait développé dans le but d’immobiliser sa fille sans la blesser. Une force invisible vint enserrer le corps de la dragonne de la faim.

« Je vais t’aspirer chimère ! Comme l’on aspire le venin d’une plaie. »

Verith projeta son esprit plein de colère à l’encontre de la chimère pour venir en aide à sa fille.
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« Vos esprits! MAINTENANT! »

Angamar poussa un rugissement de colère pour appuyer son ordre, mais rien ne se produisit. Elle réussit à tourner la tête pour observer la plage et n’y vit personne d’autre que Verith.

« Tu es seule chimère ! Ce qui n’est pas le cas de ma fille ! Tu vas me la rendre, immédiatement ! »

Et soudainement, la Chimère réalisa qu’effectivement elle était seule. Ses troupes ne pouvaient plus l’appuyer. Gilgamesh n’était pas encore arrivé. Elle ne pouvait plus se reposer sur qui que ce soit. Peu importe ses actions à présent, elle allait être détruite. Le corps dont elle tentait de reprendre le contrôle fut immobilisé par le sort du Colérique qui s’empressa de joindre son esprit à celui de sa fille, provoquant un choc terriblement douloureux pour Angamar.

La Chimère n’avait cependant pas l’intention de se laisser anéantir si facilement. Si elle devait disparaitre, ce serait selon ses conditions. Dans un effort frôlant l’auto-destruction et nourrit par son orgueil bafoué, elle fit appel à l’énergie du Néant pour la dernière fois de son existence. Un portail commença à prendre forme afin que la Dragonne de la Faim y disparaisse. Cette dernière, supportée par son père, faisait pression, canalisait la trame avec une concentration aussi soutenue que possible. C’est dans cet amalgame d’énergies opposées et d’émotions déchaînées qu’une nouvelle entité manifesta sa présence.

« Angamar. Laisse Nynsith. Son corps n’est pas le tiens. Ce monde n’est pas le tiens. »

En prononçant ces mots, l’entité insuffla à l’Océane une vague d’énergie nouvelle, aiguisant un moment son esprit comme on aurait aiguisé une épée. De son côté, la Chimère faiblissait. Son portail s’évapora bientôt à mesure que la trame la grugeait.

« Non! Je refuse de mourir! »

« Tu es affamée de pouvoir. Ton orgueil t’aveugle. Ta colère devrait être tournée contre toi-même. »

Sans vraiment savoir qui ou quoi était cet être, Nynsith profita du regain d’énergie qu’elle venait de recevoir pour porter un coup final contre le parasite qui luttait en elle. Angamar fut expulsé et tous purent alors voir un spectacle assez singulier : une silhouette immatérielle, comme faite d’ombre, tenait entre ses mains une seconde silhouette aux traits aviaires qui rappelait pour sa part les dernières volutes de fumée d’un feu presque mort.

« Qui es-tu? »

« Je suis Entroxucec. L’Ombre qui ne devrait pas être, mais qui est. »

« C’est donc ainsi que je serai effacée? Par une vulgaire ombre? »

« Non, car une promesse t’as été faite. »

Semblant presque se téléporter à travers la colonne d’ombre sous Nynsith, Entroxucec se retrouva face à Verith, lui présentant comme une la Chimère quasiment consumée.

« L’Ire t’as promis la mort. C'est à lui de t'effacer. »

Lorsque cela fut fait, l’Ombre intégra celle de sa génitrice, s’y fondant parfaitement.

« Père. Je suis libre. Je suis là. Je... Je suis... »

À ces mots, épuisée, la saurienne perdit connaissance et chuta droit vers le littoral.

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¤ Châtiment  ¤

Il ne perdrait pas un membre supplémentaire de sa famille, il ne perdrait pas son enfant, son premier enfant, sa fille. Il était hors de question que cela se produise, il ne faillirait pas une nouvelle fois, il ne faillirait plus jamais à protéger les siens, plus jamais. Dans une rage décuplée l’esprit du colérique vint se mêler à celui de l’affamée pour pousser l’entité parasite qui s’était emparé du corps de Nynsith. Et cet effort conjoint, le monde sembla répondre, pour lutter avec eux contre cette abomination venue d’un autre plan. Quelque chose se produisit, quelque chose se créa. Verith sentit une partie de son énergie être happé par cette nouvelle chose, comme sentit une partie de l’énergie de sa fille de leur opposant être taxé. Un être inconnu naquit et poussa en même temps que le père et sa fille pour chasser l’intrus. Qu’est ce que c’était ? Verith n’en avait aucune idée, et à vrai dire qu’il s’en moquait, cette chose venait les aider, il aurait donc sa reconnaissance. Quand bien même il aurait très bien pu sauver sa fille sans aide. La chimère paniqua alors que son dernier coup d’éclat se solda par un échec, elle fut expulsée du corps de Nynsith, le nouvel arrivant semblant la saisir de ses bras de fumée, avant de glisser le long de l’ombre de la dragonne et du dragon pour présenter l’infâme face au rouge. L’occasion était trop belle et Verith se jeta dessus. Son esprit vint saisir de mille pattes,  la chimère, plantant ses griffes spirituelles à l’intérieur.

¤ Je t’ai laissé le choix entre une morte rapide et un sort funeste, Chimère ! Ta mort sera infâme, les tiens entendront tes hurlements résonner à travers la trame. Ils sauront alors ce qu’il en coûte de me défier. ¤

Verith attira la chimère à l’intérieur de lui, cette dernière y vit alors une opportunité, celle de prendre possession du colérique, mais elle se heurta soudainement à un mur. Le joyau Koïnzell se mit à briller de mille éclats, renforçant le rouge face à cette tentative désespérée de la part de son assaillant. La chimère se retrouva alors piégée dans un corps qu’elle ne pouvait contrôler, un peu comme Nynsith l’avait été dans le sien. C’est alors que naquit dans ce corps un soleil. Une immense sphère de magie et d’émotion. Tout ce qui pouvait nuire à une chimère. Il s’agissait là de son couperet et lentement l’esprit de Verith vint l’attirer vers l’échafaud.

¤ Tu brûleras au sein de mon ire !! ¤

Le hurlement de la chimère vint se mêler au rugissement effroyable du fils de l’orage alors que l’entité parasite se retrouver plaquer contre ce cruel soleil. L’esprit d’Angamar se mit à bruler, elle était tel un mage sur un bucher Almaréens. Son agonie dans l’esprit du rouge et dans la trame fut interminable, mais il ne s’écoula en réalité qu’une seconde au sein du plan physique. Angamar mourut, d’une atroce façon, pour son crime. Et la colère du rouge, rassasiée, se tassa. L’ennemi était mort et sa fille était sauvée.

« Père. Je suis libre. Je suis là. Je... Je suis... »

Les paroles de Nynsith atteignirent Verith. Leva les yeux il vit celle-ci cesser de battre des ailes et commencer à tomber. Le sang du rouge ne fit qu’un tour. Son ombre et celle de sa fille se croisaient encore. Sans attendre, il se fondit à l’intérieur de la sienne, puis se lia à celle de sa fille. Nynsith inconsciente laissa pleine mesure à son père qui lui fit alors ouvrir les ailes et atterrir en douceur au sol, avant de ressortir des ombres. Le rouge vint poser son museau contre celui de son enfant, laissant son esprit parcourir cette dernière pour s’assurer de son état. Elle était épuisée. Elle allait avoir besoin de repos. Sans attendre, Verith prit contact avec Keetech, lui annonçant qu’il avait retrouvé leur fille, qu’il l’avait libéré et qu’elle allait bien. La mère de l’orage se mit en route sans attendre pour les rejoindre. Elle serait là dans quelques jours.

« Ma fille, c’est fini. Je suis heureux que tu sois libre. Repose-toi, tu as bien combattu. Je suis fier de toi. »

Relevant le museau, le rouge vint poser son regard sur l’entité inconnue qui leur était venu en aide. Celle-ci planait au-dessus de l’ombre de Nynsith, son corps était fait de fumée et de ténèbres.

« Toi, j’ignore ton nom, ou ce que tu es. Mais tu es venue en aide à ma fille. Je t’en suis reconnaissant. Et j’ai une dette envers toi. »

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Elle avait les yeux mi-clos. Autour d’elle, l’air sifflait. Elle allait s’écraser sur l’eau. Elle devait se réveiller, mais son corps meurtri et son esprit trop longtemps endormi étaient à bout de force, probablement pour la première fois de sa vie. Pourtant, ses ailes se déployèrent quand même, comme si son corps lui échappait encore. Était-ce Angamar qui était revenue en elle? Impossible. Elle avait bien vu cette ombre la retirer de son corps, elle ne sentait plus sa présence. Son corps douloureux se posa doucement sur le sable.

« Ma fille, c’est fini. Je suis heureux que tu sois libre. Repose-toi, tu as bien combattu. Je suis fier de toi. »

Nynsith voulait répondre, mais n’en avait pas la force. Elle bougea doucement les yeux, observant sa patte avant gauche dont l’os avait presque été mis à nu en certains points. Une blessure comme elle n’en avait jamais eu. Son père en était-il l’auteur? Non. Voilà une sotte idée. Peut-être la Chimère? Oui, peut-être, mais pourquoi? Nourrir ses troupes de son sang? Elle savait en son for intérieur que cela pouvait créer un être d’une grande puissance, bien que ce soit à un terrible prix. Non, ça ne fonctionnait pas, le déversement de trame qu’un tel acte entraîne détruirait la moindre Chimère qui oserait agir ainsi.

Et depuis combien de temps était-elle prisonnière? Son sommeil forcé avait créé un trou béant dans sa mémoire, mais elle était incapable d’en saisir l’ampleur. Il lui semblait que quelques minutes plus tôt elle attaquait deux navires à l’équipage possédé. Ce qu’elle voyait était peut-être un piège. Une ruse mise en place par Angamar pour lui tirer des informations sans le savoir. Que pouvait-elle bien chercher? L’Océane lui avait-elle révélé quelque chose sans le vouloir, d’où son retour vers le sommeil? Non, elle l’aurait su. Ce qui l’entourait était bien réel. Le sable chaud, l’odeur de l’eau salée, mais surtout cette présence bienveillante qui émanait de Verith. C’était là quelque chose qu’aucune Chimère ne pouvait recréer, aussi puissante soit-elle.

La saurienne continua à voguer à travers ces questions dans une semi-conscience trouble, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus distinguer si ses sens percevaient encore la réalité ou si elle entrait finalement dans un sommeil digne de ce nom. Elle se laissa doucement aller, oubliant ses tourments. Elle pénétra son propre esprit, se ressourçant auprès d’elle-même, réapprenant en une seule fois qui elle était : Nynsith, la Dragonne de la Faim. Et c’est là, au cœur de la psyché, qu’elle entendit une autre voix.

« Nynsith. »

« Qui es-tu? Que fais-tu ici? »

« Détend-toi, tu es en sécurité. Ton père veille sur toi. »

« Es-tu une des Anciennes? »

« Non. Je suis Entroxucec. J’existe parce qu’il le faut, bien que je n’aurais jamais dû être. »

« Je ne comprends pas. »

« J’ai été forgée par l’union de l’Ire de ton père, de l’Orgueil de ton ennemie et de ta propre Faim. Je suis liée à toi. »

« Au moment où j’ai repoussé Angamar, j’ai senti mon esprit se durcir un moment. C’était toi? »

« Oui. Je t’ai insufflé la force nécessaire pour la repousser. »

« Merci. »

« Je n’existe désormais que pour une unique fonction : t’appuyer, t’aider, t’obéir. Mais ne parlons plus. Tu dois te reposer. Je vais à présent mourir pour toi, nous nous reverrons. »


Étrangement paisible, l’Affamée ne répondit rien et continua à se retrouver.

Mais avant de se sacrifier, la part de l’Ombre présente dans le monde physique observa le grand Rouge avec des yeux jeune, mais déjà pleins d’un savoir nécessaire.

« Je suis Entroxucec. Tu as déjà rempli ta dette en participant à ma création, même si je n’aurais pas dû voir le jour. »

Sans en dire plus, son corps fut parcouru de fils bleutés tandis que sa noirceur semblait se liquéfier à la manière d’un fluide. Désincarnée, elle glissa à travers l’ombre de la Chasseresse endormie et alla s’enroulé autour de la patte blessée, devenant soudainement si noir que la lumière qui la touchait était entièrement absorbée. Lentement, cette noirceur d’encre se dissipa, révélant un membre en parfait état. Tel que promis, Entroxucec c’était sacrifiée, mais elle reviendrait.

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